Livre premierAlbert regardait ses collègues.Il regardait surtout ses collègues féminines.Il ne pouvait que regarder des collègues féminines, vu qu’il ne côtoyait que des femmes dans son entourage immédiat.La grande salle de travail se divisait en cinq laboratoires indépendants.Les parois vitrées laissaient libre la vue sur les scientifiques en pleine activité.Tout en simulant un intérêt profond pour les bactéries placées sous son microscope, il reluquait ses voisines.Quatre voisines précisément.Amalie, une botaniste. Comme toute Norvégienne, Amalie était blonde comme les blés. Mais contrairement aux stéréotypes, petite aux petits seins. D’ailleurs tout était petit chez elle. Jolie, féminine, mais petite.Des yeux bleus timides en apparence. Albert la croyait timide jusqu’à ce qu’il croise un jour son regard égrillard posé sur lui. Il n’en revenait pas. C’était la plus jeune de l’équipe, vingt-cinq ans. Elle vérifiait en ce moment ses cultures et semis hydroponiques.Julia, une rousse incendiaire, écossaise. Médecin de son état. Grande avec des rondeurs appétissantes. Surtout très exubérante, ne crachant pas sur un verre de whisky. Ses grands yeux verts pétillants de malice. Elle se trouvait aussi être la plus âgée, elle dominait toute l’équipe de ses trente-trois ans. Elle compulsait il ne savait quels dossiers, analysant en même temps des prélèvements de sang, de cheveux et de sperme. Albert le savait, vu que l’échantillon venait de lui.Alhem. Biologiste, algérienne. Presque aussi petite qu’Amalie. Brune de partout. Cheveux bruns, yeux bruns, peau brune. Et un regard de braise. Regard noir arabica, tel était le surnom que lui donnait Albert. Secrètement, bien sûr. Elle s’occupait de ses souris. Elle caressait ces petites bêtes avec dévotion. Elle se promenait souvent dans le labo avec ses animaux, au grand dam de Linda qui avait une peur phobique des rongeurs.Et en dernier, Linda. Le fantasme d’Albert. Linda, la microbiologiste. Linda, la brune américaine aux yeux noisette, Linda à la silhouette de rêve, Linda au fessier qui aimantait les mains.Originaire de Boston, diplômée du M. I. T, une surdouée.Des fées s’étaient penchées sur son berceau, et surtout la fée des nibards.Elle reçut de ses marraines magiques l’intelligence, la beauté, la grâce, mais surtout une fabuleuse paire de nichons.Albert craquait sur les seins. Tous les seins, avec un faible pour les grosses poitrines. Et Linda était l’archétype de la femme de ses rêves.De cette attirance découlait tous ses malheurs.Albert était un érotomane compulsif. Non pas un harceleur, mais un collant, un sparadrap.Ses mains traînaient toujours plus ou moins innocemment sur une fesse, une hanche ou un sein.En plus d’être collant, il se targuait d’être le dernier des machos. Pour lui, la femme se devait d’être au service de l’homme. Elle devait être attentive aux désirs de l’homme. Lui préparer de bons petits plats, le bichonner, le chouchouter et entretenir la maison. Le seul travail d’une femme : s’occuper d’Albert.Or l’époque n’était plus aux machos, aux harceleurs. De nouvelles lois, votées par le parlement réprimaient férocement ces comportements.Albert ne devait qu’à ses compétences exceptionnelles en bactériologie d’avoir pu éviter le pire.Le pire étant la prison ou la rééducation sociale et sexuelle masculine. Il se rappelait les termes de son jugement.La juge, avec un sourire gourmand lui expliqua le verdict.— Monsieur Albert Dugroumioux, vous êtes condamné à rester dans un laboratoire clos durant 912 jours. En compagnie des Dr Olsen, Mac Heubass, Boutterra et Cluessen. Si au terme des 912 jours aucun écart ne vous est reproché, vous serez apte à reprendre une vie normale. Sinon, ce sera la rééducation psychique. Votre gouvernement a aussi pesé en votre faveur. Ne le décevez pas.Albert bénissait aussi le fait qu’un Français se devait d’intégrer ce laboratoire. Intégrer étant le terme absolu. La France participait pour moitié au financement du projet.Les chercheurs travaillaient, vivaient, dormaient dans ce labo. Sept jours sur sept, vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Pendant neuf cent douze jours.Albert devait vivre avec ces quatre femmes. Ne pas les toucher autrement qu’en serrant une main, pas plus.Albert devait travailler sous les ordres de ces quatre femmes. Outre son travail de bactériologiste, il faisait office de cuisinier, de plombier, d’électricien, réparant tous les petits problèmes techniques.— Albert, vous viendrez réparer mon socle de microscope.— Albert, pourrais-tu examiner à mon système d’arrosage ?— Albert, ma lampe de chevet s’allume et s’éteint toute seule, venez y jeter un œil.Ce n’était pas sur la lampe qu’il voulait jeter un regard.Il faisait contre mauvaise fortune bon cœur. Son avenir en dépendait. Sa vie en dépendait.Aussi se contentait-il de les regarder, de rêver. Il se réfugiait dans le travail, mais le soir, dans la partie commune, après le travail, il devait les côtoyer, leur servir le repas. Il n’avait plus en face de lui des collègues, des scientifiques, mais des femmes très séduisantes.— Albert, évitez votre cuisine française, non qu’elle soit mauvaise et que vous ne cuisiniez mal, au contraire, mais nous grossissons un peu trop.Elles venaient à table après avoir quitté leurs vêtements de laborantines, être passées sous la douche.De voir ces beautés en mini-jupes, en pantalons qui moulaient leurs fesses rebondies lui faisait se dresser le grand chauve.Les t-shirts moulants les poitrines, moulants les tétons qui pointaient sous le tissus, tous ces trucs qui moulaient le mettaient aux bords de l’explosion.Albert se trouvait aux portes du paradis, mais aussi aux portes des enfers.Il comprenait maintenant la définition du supplice de Tantale.Ses charmantes collègues prenaient un malin plaisir à le tourmenter. Un décolleté un peu prononcé, un ou deux boutons « oubliés », une jupe un peu plus courte, un string dépassant du jean.La nuit, Albert se défoulait en se masturbant frénétiquement.Il rêvait de Linda, de ses gros seins blancs aux gros tétons sombres. C’est du moins ainsi qu’il les imaginait. De gros seins qu’il eût volontiers caressés, embrassés, pétris, malaxés.Il se libérait en un cri muet de délivrance et de frustration, sa semence giclant un peu partout dans la chambre.Le matin, ses collègues plaisantaient de son air hagard, se moquaient de ses yeux cernés.— Alors Albert, encore sorti faire la bringue cette nuit ?— Petite mine Albert, ne surestimez pas vos forces.— Albert, je ne sais pas si vous allez tenir.Albert se contentait de sourire, penaud.— Si seulement, se disait-il, rien qu’une fois, les caresser rien qu’une fois.Depuis quelques mois, le samedi il obtenait une récompense pour les efforts fournis.La justice, dans sa grande sagesse avait admis que le malheureux Albert ne pouvait rester 912 jours en compagnie de très jolies femmes dans un lieu clos sans devenir zinzin.Aussi, au bout de 210 jours pouvait-il engager une relation charnelle avec une des quatre jeunes beautés.Sous certaines conditions.D’abord que la jeune femme soit volontaire. Que ce soit elle qui mène les débats, Albert ne devait ni agir, ni toucher. Il devait laisser la volontaire opérer.Amalie, la jolie petite Norvégienne s’était aussitôt portée candidate.Amalie n’avait qu’une seule obsession, le sexe !Dès le début de leur séjour dans le laboratoire, elle se jura de déguster Albert.Pour éviter toute récrimination il fut organisé un tirage au sort. Ce fut elle qui l’emporta.Elle allait pouvoir « utiliser » Albert.Tout un cérémonial s’était instauré entre eux.Albert était allongé, nu, les bras le long du corps.Comme d’habitude, elle ouvrait lentement la porte de la chambre.Comme d’habitude, elle n’était vêtue que d’une longue chemise blanche.Comme d’habitude, Albert devinait ses courbes à travers le voile translucide.Comme d’habitude son érection commençait bien avant l’arrivée de la beauté blonde. L’idée même de la savoir derrière la porte lui donnait la trique.Elle attendait quelques instants au pied du lit, l’observant telle une chatte gourmande regarde un bol de crème.Elle relevait sa chemise, avec une lenteur délibérée. Guettant les réactions du mâle alors qu’elle dévoilait ses cuisses, son petit abricot au fin duvet blond, et ses deux petits dômes laiteux aux pitons rose tendre dressés.Ce qui se dressait au fur et à mesure du déshabillage de la jolie blonde, c’était le mandrin d’Albert.La jeune femme s’agenouillait sur le lit, et avec lenteur léchait, suçait, goûtait le sucre d’orge mis à sa disposition. Elle l’avalait, tantôt juste le gland, tantôt presque tout l’engin. Son nez venant se perdre dans la toison masculine.La bébête et ses siamoises d’Albert ressortaient de ces ébats trempée de salive.Parfois le scénario changeait. Elle posait d’office son nénuphar sur les lèvres d’Albert et prenait en bouche le vit.Albert se retenait de lui agripper les cheveux et de lui forcer les mâchoires. Interdiction formelle de toucher.Puis, alors qu’il se sentait partir, la vicieuse s’arrêtait, regardait le malheureux avec un petit sourire faussement timide.Elle lui tripotait quelques minutes les jujubes, masturbait le bel engin.Toujours avec lenteur, elle venait poser son petit nid d’amour tel un bâillon sur la bouche du pauvre homme.Toujours sans toucher, il léchait, aspirait, insinuait sa langue dans les orifices prévus à cet effet. Explorant tous les méandres, recoins et bourgeons mis à sa disposition.Le belle pendant ce temps gémissait en se caressant les seins. Elle revenait à sa langue natale pour exprimer des choses qu’Albert n’avait pas besoin de comprendre.Estimant que cela durait depuis assez longtemps, elle s’arrachait de la bouche masculine et venait s’empaler sur la verge toujours aussi dure. Elle poussait alors un feulement rauque, un cri de bête sauvage. Elle venait de prendre son pied.Elle faisait preuve de mansuétude, elle reprenait le sexe masculin en main et le masturbait. Jusqu’à ce qu’il relâche sa mâle provende.Amalie bondissait alors à travers la pièce, prenant appui sur les murs et le plafond, gobant au vol les gouttes de sperme qui flottaient dans la pièce. Elle poussait de petits cris de joie en traversant la chambre tête en bas.Albert la regardait faire, maintenu sur sa couche par des sangles magnétiques.L’absence de gravité permettait de ces fantaisies.Albert, Amalie, Linda, Alhem et Julia résidaient dans la station spatiale internationale ISS 412,À l’intérieur même de la ceinture d’astéroïdes, nichée dans une lacune de Kirkwood, à précisément 2, 25 unités astronomiques, soit approximativement à 336 595 209, 751 kilomètres de la terre.La station était ravitaillée tous les mois par une capsule automatique. Elle leur amenait eau, nourriture, médicaments. Ils la réexpédiaient avec les données de leurs recherches.Ces cailloux riches en minéraux rares et précieux attiraient la convoitise des compagnies minières.La station vérifiait la possibilité de vivre sur les astéroïdes.Création d’oxygène par des bactéries et des plantes, production d’eau, de nourriture hydroponique et même élevage.Bientôt peut-être, des stations posées sur les astéroïdes accueilleraient des ouvriers, des mineurs. Des recherches envisageaient même la reproduction humaine dans l’espace, d’où les analyses du sperme d’Albert.Mais Albert n’avait que faire des compagnies minières, des élevages spatiaux et des bactéries créatrices d’oxygène.Il ne rêvait que de la poitrine de Linda.Lui, agenouillé entre ses jambes écartées.Lui, insérant sa tige dure dans le ventre offert.Lui s’agitant en elle.Et sous ses yeux émerveillés, les fabuleux nichons de la belle américaine s’agiter, remuer au rythme de ses pénétrations.Des seins non assujettis à la pesanteur, des seins flottants libres et joyeux.Ainsi passait la vie, entre travail et fantasmes.Dans la chambre d’Alhem, les trois autres femmes regardaient sur un écran géant les ébats de la norvégienne et du français.— Vous direz ce que vous voudrez, mais cet Albert mérite que l’on s’intéresse à son cas.Julia commentait en se caressant les seins inconsciemment.— Qu’elle en a de la chance cette Amalie. Je ne vais pas pouvoir tenir longtemps sans une queue.— Elle ne le lâchera jamais, et je suis sûre qu’elle a triché quand nous avons tiré au sort la gagnante, commenta une Alhem boudeuse.— La salope.Julia venait de refléter l’opinion générale.Livre deuxièmeDès son lancement, le petit Satellite Autonome Rotatif Kronoscopique d’Observation, plus communément nommé Sarko3 n’avait cessé de poser des problèmes.Devant se diriger vers le nadir, il partait au zénith, allait à droite au lieu de la gauche, et ainsi de suite.Il avait quand même fait le tour d’Uranus pour prendre de la vitesse, mais au lieu de se diriger vers les confins du système solaire, il revint vers le centre, à toute vitesse sur la ceinture d’astéroïdes qu’il percuta de plein fouet.Il fit un joli coup de billard.S’écrasant sur une petite caillasse insignifiante, il l’envoya sur son voisin, et ainsi de suite.Cinq astéroïdes quittèrent leur orbite, dont Véra, caillou de plusieurs dizaines de tonnes.Albert se levait souvent la nuit pour satisfaire un besoin naturel.Faire pipi dans cette station représentait un défi, il fallait glisser son sexe dans un entonnoir dont les bords se refermaient tels des lèvres. Ce afin d’éviter de se retrouver entouré de gouttes d’urine. Pour les femmes la solution était encore plus acrobatique. Elles s’asseyaient sur la cuvette, qui se retournait, les bords faisant ventouse. Elles faisaient pipi tête en bas.Pour la grosse commission, tous à la même enseigne. Albert n’avait qu’une crainte, que la ventouse ait une défaillance. Il n’osait imaginer le résultat.Tout ensommeillé, il se dirigeait vers le lieu d’aisance.Son attention fût attirée par une lumière rouge provenant du centre de contrôle.Intrigué il s’y rendit. Il ne comprit pas de suite la signification de ce qu’il voyait sur les écrans.Sur l’un d’eux toutefois un message clignotait en rouge.Ses collègues coupaient le son la nuit, pour éviter d’être embêtées par les bipbips des machines.Il rétablit les hauts parleurs, aussitôt un vacarme infernal se fit entendre.Une caméra extérieure montrait cinq bolides arrivant droit sur la station.Il courut vers les chambres des jeunes femmes en hurlant.— Vite, vite, toutes aux capsules de survie. Dépêchez-vous, nom de dieu.Surprises dans leur sommeil, elles commencèrent par ronchonner, puis entendirent les alarmes venant du poste de contrôle.C’est ainsi qu’un bonhomme en pyjama et quatre scientifiques en nuisettes grimpèrent dans une des capsules de survie.Le sas refermé, l’engin fût éjecté loin de la station.— Tu vas nous expliquer ce qui se passe ? hurla Linda.— Je n’en sais trop rien, mais j’ai vu sur un des moniteurs des astéroïdes se diriger droit sur nous.Toutes les quatre regardèrent à travers l’un des hublots. Elles virent leur station se faire percuter et exploser. Les caillasses continuant leur course folle, imperturbables.— Mes souris, gémit Alhem.Quatre paires de sublimes fesses fixaient Albert droit dans les yeux. Il en éprouvait des difficultés à respirer. Pour l’instant, il se foutait pas mal de la station.— Veuillez vous installer dans vos couchettes et attacher vos ceintures.La voix synthétique du logiciel de contrôle les ramena à la réalité.Les cinq scientifiques s’installèrent dans leurs sièges respectifs, fixèrent les ceintures de sécurité.Selon le protocole standard, un signal était émis de la capsule, une navette était aussitôt envoyée de la base lunaire, dans la journée ils serait secourus et ramenés sur terre.— J’ai envie de faire pipi. Alhem se manifestait.— Moi aussi, répondit Julia.— Ces pisseuses ! se lamenta Albert, fallait prendre vos précautions avant de partir. Allez faire derrière la capsule.— Ha ha ! Humour français.— Des combinaisons sont placées dans les dossiers des sièges. Elles sont équipées de couches. J’ai lu la notice en arrivant à la station.Albert se rengorgeait. Et se rinçait les yeux, l’air de rien. Il voyait les seins de la belle Linda en apesanteur. Il n’avait pas fait le voyage pour rien. Et les trois autres aussi valaient le détour.À peine étaient-ils habillés et installés sur les sièges que l’alarme retentit de nouveau.— Processus de mise en hibernation. Veuillez ne plus bouger. Processus…— Ce n’est pas normal, cria Julia.Une coque de plexiglas enveloppa chaque siège, un masque fut posé sur le nez, un liquide se déversa dans le cocon. Les spationautes s’affolèrent lorsque le liquide atteignit la bouche. La température baissa et ils plongèrent dans le sommeil.La capsule entreprit son lent voyage vers une destination connue d’elle seule…°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°Un étrange engin se posa sur la planète. Des parachutes amortirent le choc de l’atterrissage.L’intrusion de cet objet fit cesser le gazouillis des oiseaux et le bruissement des insectes.Une trappe s’ouvrit et un être étrange en sortit à quatre pattes.Le personnage se débarrassa d’une partie de sa tête, libérant une longue chevelure rousse.Il toussa et dégueula sur le sol.Il repartit à l’intérieur de l’objet et fit plusieurs allers et retours, sortant quatre fois un nouveau personnage étrange.Il ôta les demi-têtes et fit vomir ses compagnons.Il y en avait un blond, deux bruns et un autre marrant, pelage brun clair, mais tout son visage était recouvert de pilosité.— Que s’est-il passé ?La voix du très poilu était cassée, presque inaudible.— Aucune idée, normalement nous n’aurions jamais dû être plongés en hibernation. Je ne sais même pas combien de temps nous y sommes restés.— Une chose est sûre, je ne reste pas une minute de plus dans cette combinaison.La rousse qui venait de parler joignit le geste à la parole en se dévêtant. Les autres en firent autant, libérant du même coup une odeur épouvantable qui les fit dégueuler de plus belle.Quand ils eurent fini de vomir, ils se grattèrent sur toutes les parties du corps.Ils restèrent un temps allongés nus au soleil, reprenant leurs esprits.Le mâle regarda ses compagnes, mis à part les cheveux très longs, elles n’avaient pas changé. L’hibernation ne semblait pas les avoir affectées, et lui non plus.Un petit mammifère étonnant, un chat-fouine les regardait, intrigué.— C’est pas le tout, dit le plus poilu, où sommes-nous ?— Et quand, ajouta la brune aux fortes mamelles.S’ensuivit alors un brouhaha épouvantable qui fit fuir la petite bête.— Dans la capsule nous devrions trouver un calendrier ou un truc de ce genre, qui nous permettrait au moins de connaître le temps passé dans le cirage.Aussitôt, Albert et Linda rentrèrent dans l’appareil. Firent défiler nombres de paramètres sur les écrans.— Mon dieu, non ! gémit la belle nichonnée.— Putain de merde, lui répondit Albert en pâlissant.Ils ressortirent et proposèrent aux autres de s’asseoir.— 666 ans. Nous sommes restés en hibernation pendant 666 ans.— Le chiffre de la bête, gémit la rouquine.— Arrête, tu vas nous porter la poisse.— Comment est-ce possible ? murmura Alhem.— Et surtout, où sommes-nous ? Il n’y a aucune trace de civilisation ici, ajouta Amalie.— Il nous faut trouver un abri. Nous ne pouvons pas rester ainsi à l’air libre. Le soleil va nous brûler.— Récupérons d’abord tout ce qu’il y a récupérer dans la capsule. La toile des parachutes fera aussi d’excellents vêtements.C’est ainsi que la petite troupe partit à l’aventure, sur une planète étrange au ciel bleu rosé et au soleil orangé. Au loin, des fumées volcaniques montaient en volutes sombres.À la fin de la journée, ils trouvèrent une petite grotte près d’une rivière. Une belle végétation s’y étalait. Des oiseaux chantaient et des petits bruissements se faisaient entendre dans les feuilles sèches, signe de présence de petits animaux.— Peut-être de reptiles, émit Albert, il nous faudra être prudents.Ils profitèrent de la rivière pour se laver, évacuer la crasse et surtout l’odeur épouvantable qui les suivait.Le soir, lors du coucher du soleil, ils prirent un énorme coup sur la tête. Une lune se leva, une lune avec des anneaux. Mais si semblable à « leur lune » qu’ils eurent des doutes.— Je crois savoir où nous sommes et je devine les événements, intervint Linda. C’est horrible.— Allez, accouche, supplia Julia.— Nous sommes sur Terre. Ce que nous voyons là -haut, c’est la lune. Les cinq astéroïdes qui ont percuté la station ont dû continuer leur course, droit sur la terre. L’un a détruit la station lunaire, d’où les anneaux, les autres la terre. Rayant toute civilisation et vie humaine. C’est pour cette raison que personne n’est venu à notre secours.— C’est impossible ! murmura Albert.— C’est arrivé aux dinosaures. Le ciel étrange et la couleur du soleil, sont les effets du reste de poussières de la catastrophe.— Nous serions les derniers humains ?— … J’en ai bien peur, tsunamis, tremblements de terre, éruptions, hiver artificiel et j’en passe. J’espère qu’ils n’ont pas souffert.Les cinq survivants méditèrent quelques temps, silencieux. Et ils s’endormirent d’un sommeil agité.Dans les jours qui suivirent, Albert réussi à allumer un feu, ramena des lézards et un lapin-lièvre de sa chasse.De lourdes rancunes pesaient toutefois sur son cœur. Il en fit part à ses compagnes.— Dans la station, j’étais un condamné, maintenant il n’y a plus de justice qui tienne. Je suis le mâle, je rapporte la nourriture, je protège la grotte, je vais déblayer un terrain le long de la rivière et y cultiver ce que je pourrai. En contrepartie, vous ferez la cuisine, entretiendrez la caverne et irez ramasser des fruits. Et surtout, plus question de rationnement sexuel. Chaque semaine l’une d’entre vous vous viendra me faire un gros câlin. Chacune votre tour.Ce fût un tollé général.Impensable, intolérable, du chantage !— Alors je me casse. Démerdez-vous avec le feu, les loups-renards et autres prédateurs.Après moult palabres, Albert se montra inflexible, au propre comme au figuré.Elles finirent par accepter. Il ne restait qu’eux cinq sur la planète, ils n’allaient pas se séparer.Tout heureux, Albert invita illico Linda à fêter l’événement.Cela faisait 667 ans, 212 jours et quelques heures qu’il attendait.Il embrassait délicatement la belle américaine. Un doux baiser sur les lèvres qu’elle apprécia. Il lui investit aussi la bouche, venant chercher sa langue. Il passa ensuite aux choses plus corsées.Albert commença par un cunnilinctus. Un mâle en rut peut être délicat.Bien que réticente, la belle américaine dût admettre que ce satané français savait y faire. Elle gémissait sous les coups de langue vicieux d’Albert. Son minou dégoulinait de bonheur.Seul petit bémol, la mise en hibernation n’avait pas arrêté la pousse de la pilosité. Ses quatre compagnes avaient entre les jambes des forêts vierges, des touffes de poils qu’il fallait écarter pour atteindre le sanctuaire.De véritables jardins suspendus qu’il fallait traverser pour arriver au jardin des délices.Surtout pas d’esthéticienne dans les parages pour se faire débroussailler le maillot.Les trois autres salivaient de partout.Amalie connaissait les facultés de cet homme à donner du plaisir avec sa langue.Il amena sa compagne aux limites de l’extase.Il s’arrêta juste avant pour venir lui masser les seins, lécher les tétons, nicher sa tête entre ces deux globes. Maintenant qu’il pouvait toucher, il ne s’en privait pas.Il s’allongea sur le dos et fit venir la jeune femme sur lui.Elle posa sa bonbonnière velue sur la tige dressée. Quand elle descendit dessus, elle laissa échapper un « Oh my god » qui fit plaisir à Albert.C’était elle qui procédait à son rythme, il se contentait de la caresser. Maintenant il pouvait caresser.Son rêve se réalisait, voir les magnifiques jumeaux frémissants devant ses yeux. Bien sûr, il y manquait l’apesanteur, mais qu’à cela ne tienne.Les deux globes s’agitaient devant lui, avec leur fruit sombre au centre, une mûre, décida-t-il.Ils partirent tous deux très vite. Et pas de soucis pour les conséquences. 667 ans après, ses spermatozoïdes n’étaient plus très frais.Ils avaient adopté un rythme de vie saine et agréable.Une semaine d’exploration, une semaine de Kâma-Sûtra, une semaine de jardinage.La troupe explorait les environs, parfois vers le nord, d’autres fois le sud, selon leurs envies. Essayant d’aller de plus en plus loin.La semaine suivante, il s’occupa de la belle Alhem. Un soixante-neuf de toute beauté, selon les dire des autres, pour commencer, le premier jour.Après en avoir déblayé les abords, bien entendu.Il faisait frétiller sa langue sur le petit bourgeon, provoquant les soupirs de la jolie femme. Il caressait aussi les fesses qu’il écartait et malaxait, intéressé par le petit œillet.De son côté, elle ne restait pas inactive.Elle lui léchait la tige et de temps à autre, lui en gobait le gland décalotté. Ses doigts s’égaraient sur les bourses, ou alors elle s’arrêtait brusquement de sucer pour masturber la chose. Les poils pubiens d’Albert lui chatouillaient les narines.Albert arriva à ses fins, faisant se tendre la jolie femme placée sur lui. Dans sa frénésie, elle serra la queue qui lui balança la sauce à travers le visage.Chaque jour, il essayait une nouvelle position, il ne manquait pas d’idées, le bougre.Le défrichement du terrain le long de la rivière fut plus simple que prévu. Des morceaux de la capsule au bout d’un manche faisaient de bonnes haches ou des houes de bonne facture. Ils ensemencèrent et irriguèrent. Leurs connaissances respectives les aidant beaucoup.Puis vint le tour de la belle rousse qu’il prit d’abord en levrette. Le simple fait de la caresser la mettait dans un état pas possible. Les grandes eaux de Versailles. Elle inondait tellement autour d’elle qu’il vint une idée à ce gros cochonglier.Il récupéra petit à petit ce lubrifiant naturel et vint l’introduire dans le troisième œil de la rouquine. Avec un doigt. Avec deux doigts.— No, no, no, cria Julia.— Si si si, répliqua-t-il. Tu vois dans la nature rien ne se perd, tout se transforme, Lavoisier avait raison.Sur ces fortes paroles, il vint lui embrocher la truffe. Il força un peu, elle cria beaucoup, mais il arriva à ses fins. Elle ne put s’asseoir pendant deux jours.Albert rayonnait. Quatre femmes s’occupaient de lui. Et quelles femmes ! Il se croyait au paradis.Il connaissait bien la jolie Norvégienne, il se remémorait ses petites séances de torture, toutes les fois où elle l’amenait au bord de l’implosion sans jamais le libérer. Aussi lui rendait-il la monnaie de sa pièce en la faisant languir. Se retirant d’elle alors qu’elle le voulait bourrin, se faisant supplier.Vint le grand jour de la grande révélation.Ils exploraient une contrée assez loin de la caverne lorsqu’Amalie les appela.Ils regardaient tous un objet sortant du sol.Une statue, un homme désignant l’horizon du doigt.Les quatre femmes pleuraient. Ils venaient de trouver la première trace d’humanité.Albert était tout pâle.— Je sais exactement où nous nous trouvons. Nous sommes en France.— Comment en est tu si sûr ?— C’est la statue de Monsieur Pipi.— Qui ? Plaît-il ?— Le Général Desaix, plus communément appelé Monsieur Pipi.Nous sommes au centre de la place de Jaude, à Clermont Ferrand. Je venais passer mes vacances ici chez ma grand-mère.Il s’assit sur le sol, ses jambes ne le portaient plus.Elles le prirent par la main et l’emmenèrent. Il se sentait tout triste.Les journées et les mois passaient. Ils avaient capturé et apprivoisé des bestioles ressemblant à des chèvres frisées.Ils les trayaient, récupéraient les poils. Ils ne mangeaient plus de viande. Les plantes et le lait de chèvre suffisaient. Grâce à leurs connaissances, ils avaient réussi à recréer des rouets. Ils tissaient et filaient.Ils essayaient de faire de même avec des vaches velues aux cornes majestueuses.Une petite troupe de chiens aux oreilles rondes les avaient rejoints. Des lycachiens.Albert était aux anges. Quatre femmes s’occupaient de lui. Un rêve éveillé.Toutefois, quelque chose tracassait Albert.Il lui semblait que son sexe diminuait. Il le trouvait moins long et moins épais.— Je me fais des idées, se disait-il. Cela peut être dû à la nourriture.Cependant un mauvais pressentiment le taraudait.Il remarqua aussi que les seins de « ses » femmes diminuaient de volume. Alors qu’il tripotait les pommes d’amour de la belle Alhem, il les trouva plus petites, non pas rabougries ou desséchées, mais rétrécies.Les poils de sa poitrine se raréfiaient. Il avait pris quelques mesures, pas de doute, son sexe rapetissait.Il allait en parler à Julia, la médecin du groupe quand toute la troupe tomba malade. Vomissements, douleurs abdominales, étourdissements et enfin évanouissements.Cinq corps gisaient dans la caverne.ÉpilogueAlbert se réveillait la bouche pâteuse, les paupières collées et une étrange lourdeur dans la poitrine.Il entendait des hommes parler.Des hommes ?— Je n’ai jamais vu un tel phénomène.— Moi non plus, ni jamais entendu parler.— Détrompez-vous. Avant de partir en mission dans la station, j’avais lu des articles là -dessus. Des poissons, des amphibiens pouvaient muter de cette façon, mais je n’avais jamais entendu parler des espèces plus évoluées.— À quoi est-ce dû ?— Je pense à l’eau, qui était déjà polluée à notre époque, la chute des astéroïdes et l’hiver artificiel ont amplifié le processus. Le lait a aussi son influence. Ce qui m’étonne, c’est la rapidité avec laquelle cela s’est fait. Je n’ose imaginer les transformations subies.— Que crois-tu qu’Albert va dire ?— Aucune idée.Albert ! Elles l’appelaient Albert. Ce devait être ses compagnes, mais quelles voix étranges.Il se passa la main entre les cuisses pour se gratter les couilles, comme à son habitude.Il n’en avait plus.Plus de couilles, plus de bite ! À la place une grosse touffe de poils et comme qui dirait des lèvres humides légèrement entrouvertes.Il ouvrit les yeux en poussant un grand cri… aigu !— Voilà ce que je craignais.— Albert, lui dit un grand rouquin, nous sommes restés inconscients trois semaines.— Et nous avons changé de… sexe.— Nous sommes des hommes, tu es une femme !Un petit blondinet le regardait, l’air égrillard.Des queues de toutes tailles pendouillaient entre leurs jambes. Certaines se redressaient même.Albert cria et partit en courant poursuivi par les quatre hommes.— Albert, reviens, nous ne te voulons pas de mal.— Je ne veux pas, je ne veux pas hurlait-il/elle.Il/Elle courait à en perdre haleine, mais comment courir avec ces deux gros machins qui ballottaient sur sa poitrine.Jamais il n’avait vu d’aussi gros nibards, et dire qu’ils lui appartenaient !— Albertine, attends nous, nous ne te voulons pas de mal. Reviens !Mais Albert n’écoutait rien.Il poussait de petits cris terrifiés. Il courait droit devant lui, terrorisé.C’est un cauchemar ne cessait-il de répéter. Je vais me réveiller.Tard dans la soirée une chouette regardait l’entrée de la grotte en hululant doucement.— Ne fais pas ta mijaurée, Albertine.— Non, pas par-là , non !— Du calme. Avec un peu de lait de chèvre, ça devrait glisser mieux.— Pas à deux ! Pas à deux !— Mets-y un peu de bonne volonté. Faudra que tu t’y fasses.— Au fait, la caverne est crade, il vaudrait mieux que tu passes un coup de balai au lieu de courir toute nue dans la campagne !