J’avais retrouvĂ© Ursula par hasard, en me baladant sur Copains d’Avant. Me sentant vieillir, j’y cherchais dĂ©sespĂ©rĂ©ment quelques liens avec mon passĂ©.Apparemment, nous avions frĂ©quentĂ© pendant deux ans le mĂŞme collège (les dates correspondaient) mais elle ne m’avait pas laissĂ© un souvenir impĂ©rissable, et pour dire vrai, pas de souvenir du tout. Je me rappelais vaguement une grande brune Ă lunettes, aux cheveux raides et un peu gras, mais si on m’avait prĂ©sentĂ© sa photo j’aurais probablement eu beaucoup de mal Ă la reconnaĂ®tre. Selon la rumeur qui circulait au bahut Ă cette Ă©poque, ses parents l’avaient prĂ©nommĂ©e ainsi Ă cause de la regrettĂ©e Ursula Andress, mais les deux femmes n’avaient Ă©videmment rien Ă voir.A contrario, elle se souvenait parfaitement de moi, comme d’un garçon timide et effacĂ©, assez fayot avec les profs et qui travaillait très bien en classe.— T’étais plutĂ´t mignon, ajouta-t-elle, mais tu avais toujours peur des filles…Sur ce point-lĂ , elle n’avait pas tout Ă fait tort, je n’étais pas en avance pour mon âge et l’annĂ©e de mon brevet, je n’avais encore jamais embrassĂ© une conquĂŞte.— Oui, plutĂ´t mignon, rĂ©pĂ©ta-t-elle, pour mieux s’en convaincre, je me souviens mĂŞme qu’une de mes copines Ă©tait amoureuse de toi.— Ah bon ? C’est vrai ?— Tu te souviens peut-ĂŞtre de la petite Sonia ? Une blonde aux yeux verts qui se faisait toujours rabrouer parce qu’elle bavassait en classe…Sonia, ce prĂ©nom ne me disait absolument rien, il s’était Ă©vaporĂ© dans ma mĂ©moire. Probablement une de ces petites pimbĂŞches qui chantaient le matin Ă tue-tĂŞte, au fond du car qui nous conduisait au bahut, prĂ©cisĂ©ment le genre de fille dont j’avais vĂ©ritablement la frousse. Maintenant, avec 40 ans de plus, j’étais sĂ»rement nettement moins « mignon », mais heureusement un peu moins trouillard. Car j’étais lourd et empâtĂ©, avec une grosse bedaine de buveur de bière et une calvitie plus qu’affirmĂ©e.— Tu sais, moi aussi j’ai bien vieilli, enchaĂ®na-t-elle avec dĂ©pit, lorsque je lui eus contĂ© toutes mes petites imperfections. Le temps passe pour tout le monde pareil, et pas dans le bon sens, crois-moi…Elle avait Ă©tĂ© mariĂ©e deux fois, mais vivait seule depuis de très nombreuses annĂ©es ; sans emploi, sans enfants Ă domicile, sans attaches, prĂ©cisa-t-elle. Ses rejetons, tous majeurs et vaccinĂ©s, avaient fait leur vie de leur cĂ´tĂ© et lui rendaient rarement visite.J’essayai d’en savoir un peu plus sur sa vie actuelle : quels Ă©taient ses hobbys ? Ses centres d’intĂ©rĂŞt ? Ses distractions ? Ă€ quoi passait-elle tout son temps ?En fait, elle n’aimait pas grand-chose, en tout cas ni les voyages, ni les sorties, ni les balades en forĂŞt, et encore moins le sport. Elle passait le plus clair de ses journĂ©es Ă regarder sa tĂ©loche et Ă surfer sur internet. Ă€ quoi rĂŞvait-elle ? Et qu’espĂ©rait-elle, surtout ?— Je vais peut-ĂŞtre te choquer mais j’aime beaucoup faire des câlins avec un homme, rĂ©pondit-elle sans ambages, ni coquetterie ni fausse pudeur.Vaste programme pour un quinquagĂ©naire comme moi pour qui la concubine Ă©tait devenue, au fil des ans, un vĂ©ritable tue-l’amour. Avec Maryse, il ne se passait pratiquement plus rien. Le fait de tomber enfin sur une femme qui avait d’emblĂ©e envie de sexe excita mon imaginaire et me convainquit d’entamer une correspondance suivie avec elle. Plusieurs fois dans la journĂ©e, je lui envoyais des mails auxquels elle rĂ©pondait la plupart du temps dans la foulĂ©e, comme si elle n’avait que ça Ă faire. Et pour cause, elle ne travaillait pas.Son truc Ă elle c’était de fouiller dans son lointain passĂ© pour retrouver les garçons qu’elle avait croisĂ©s Ă l’époque. Elle Ă©tait inscrite dans la liste de toutes les Ă©coles qu’elles avaient frĂ©quentĂ©es, primaires, secondaires puis plus tard BTS, après un court passage Ă l’universitĂ© et elle discutait volontiers avec toutes les anciennes connaissances qui en avaient envie. Pourquoi un tel retour vers le passé ?Puisqu’elle avait tellement envie de faire l’amour, elle aurait sĂ»rement pu trouver dans son entourage des hommes libres et abordables. Alors, pourquoi chercher la complication et se soumettre au verdict d’un temps largement rĂ©volu ?J’essayai un peu de la tarabuster, mais elle n’avait manifestement pas trop envie de s’étendre sur son existence ni de justifier ses choix. Elle me dit simplement que son passĂ© Ă©tait pour elle une source riche en fantasmes. Je l’imaginais tout Ă fait avec ses envies insatisfaites de jeune adolescente.— Et tu penses parfois Ă moi ? Qu’est-ce que je t’inspire ? ai-je demandĂ© par curiositĂ©.— Si je n’avais pas Ă©tĂ© si cruche Ă l’époque, j’aurais peut-ĂŞtre pu te dĂ©rider. J’ai toujours rĂŞvĂ© d’être la première pour un garçon un peu coincĂ©, d’être son initiatrice. Peut-ĂŞtre que si je m’étais arrangĂ©e pour te dĂ©voiler discrètement mes charmes, mais sans te brusquer, en ayant l’air de rien… Qui sait !— C’est vrai que j’étais vraiment un boulet. J’étais du genre Ă mater discrètement mes copains quand ils pelotaient les filles, surtout celles qui avaient pas mal de poitrine… en particulier la grosse Monique, parce qu’elle avait des formes opulentes et qu’elle Ă©tait tellement nunuche que ça faisait d’elle une fille facile. Tout le monde la tripotait, exceptĂ© moi, je crois bien.— Ça ne m’étonne pas, c’est bien l’impression que tu donnais, celle d’un garçon handicapĂ© par sa timiditĂ©, qui rasait les murs et regardait ses pieds. Mais si je t’avais montrĂ© un bout de sein, un entrecuisse, nonchalamment et sans en avoir l’air, ça t’aurait peut-ĂŞtre Ă©moustillé…Au fil du temps, nos missives prirent un tour de plus en plus sexuel. Ursula voulait comprendre ce qui m’excitait et je lui ouvris très rapidement les portes de ma boĂ®te Ă fantasmes. Mes mails, au dĂ©part très soft et pleins de retenue pour ne pas affoler la bĂŞte, devinrent peu Ă peu de plus en plus crus et souvent limites vulgaires. On n’y parlait que de bites, de chatte, de foutre et d’enculages. Il faut dire que les rĂ©ponses de ma correspondante m’encourageaient Ă aller dans ce sens, parce que rien ne semblait la choquer et qu’elle reprenait volontiers des mots aussi orduriers que ceux dont je l’abreuvais.Je me branlais de temps en temps au bureau, après que mes collègues Ă©taient rentrĂ©s chez eux. Baissant slip et falzar, je tapais d’une main en me lustrant la bite de l’autre, des lettres salaces oĂą j’imaginais sans contrainte tout ce que j’allais pouvoir faire Ă cette vieille « copine » vicieuse. En consultant ma messagerie, après que ma femme fut couchĂ©e, j’avais toujours en retour un mail d’Ursula oĂą elle me racontait qu’elle aussi s’était caressĂ©e toute la soirĂ©e en lisant ma prose, et qu’elle avait hâte que l’on se rencontre pour de vrai, afin que l’on puisse mettre en pratique mes fantasmes.— Mes fantasmes ? Et pourquoi pas les tiens, lui ai-je rĂ©pondu tandis que ma femme roupillait Ă mes cĂ´tĂ©s.En attendant, c’était assez mal barrĂ©, car cette copine de classe refusait toujours de m’envoyer les photos d’elle que je lui rĂ©clamais pourtant avec insistance, Ă tel point que je finis mĂŞme par douter un moment qu’elle fĂ»t rĂ©ellement une femme. Peut-ĂŞtre qu’un de mes anciens copains avait-il repris son identitĂ© et me faisait marcher ? Ce n’est qu’après d’âpres nĂ©gociations et après lui avoir envoyĂ© divers clichĂ©s de ma pomme, Ă moitiĂ© nu et bite dressĂ©e, qu’elle consentit enfin Ă me rendre la politesse en m’expĂ©diant un petit zip qui contenait une poignĂ©e de JPG, mais pour sa part il s’agissait de photos fort sages et pas du tout dĂ©nudĂ©es.De mĂŞme qu’elle ne fit aucun commentaire sur mon physique, qu’elle ne me parla pas de mes 120 kilos ni de ma grosse bedaine et qu’elle n’émit pas plus de jugement sur la taille relativement modeste de mon pĂ©nis, je n’eus pas plus de facilitĂ© pour donner un avis sur sa petite personne. De corps, elle Ă©tait plutĂ´t bien foutue, certes un peu forte mais sans excès, les seins tombants mais rien non plus de catastrophique. En revanche, ce qui pĂŞchait chez elle, c’était un visage atroce. Une grosse bouille, un cou taurin, des cheveux raides et bien gras, de grosses lunettes, de tĂŞte elle n’était pas jojote. Et lorsqu’elle retirait ses gros binocles, c’était presque encore pire… J’avoue que ce physique un peu abrupt m’a quelque peu refroidi, je fantasmais depuis des semaines sur une brune assez ordinaire mais prĂ©sentable et me retrouvais tout d’un coup avec un laideron.Elle dut percevoir une certaine rĂ©ticence dans les mails que je lui Ă©crivis par la suite, ils n’étaient plus aussi enflammĂ©s. De son cĂ´tĂ©, elle m’écrivait de moins en moins et semblait maintenant correspondre avec quelqu’un d’autre. Comme si cet Ă©change de photos nous avait Ă©tĂ© fatal ! De son fait ou du mien, il avait en tout cas refroidi nos Ă©changes.Certes, ce n’était pas la reine du bal, mais moi non plus je n’étais plus très beau. Gros, gras, ventripotent, j’avais parfois du mal Ă me regarder dans la glace tellement j’étais bouffi, et comprenais fort bien qu’une femme n’ait pas envie de moi.« Alors, j’y vais ou j’y vais pas ? ». J’eus soudain peur de laisser passer ma chance. Au petit matin, alors que ma moitiĂ© prenait sa douche, j’ai envoyĂ© un message rapide Ă Ursula :— Quand est-ce que l’on se rencontre ?ArrivĂ© au boulot, sa rĂ©ponse Ă©tait dans ma boĂ®te :— Je croyais que t’avais laissĂ© tomber parce que je ne te plaisais pas ! C’est souvent la rĂ©action des mecs quand ils voient mes photos.Je fis alors preuve d’une incroyable mauvaise foi :— J’avais plutĂ´t l’impression que c’était moi qui ne te plaisais pas. Pourquoi tu ne m’écris plus comme avant ? Tu as trouvĂ© mieux ailleurs ?Toute la journĂ©e, nous avons Ă©changĂ© des mails, une espèce de dispute en forme de règlement de compte. Elle m’a assurĂ© que mon surpoids n’était pas un problème pour elle, pas plus que mon petit sexe. Cependant, de mon cĂ´tĂ©, je finis par admettre que je trouvais son visage assez revĂŞche et pas spĂ©cialement attirant.— Tu vois bien que c’est toi qui ne veux pas, conclut-elle, triomphante. La balle est dans ton camp, si tu veux que l’on se rencontre vraiment, sache que moi je suis partante. Mais si je ne te plais pas, ne te force surtout pas !Mais ma dĂ©cision Ă©tait prise, je ne voulais pas mourir idiot.—————————N’ayant pas de vĂ©hicule, il Ă©tait impossible pour elle de se dĂ©placer jusque chez moi. De toute façon, oĂą serions-nous allĂ©s ? Ă€ l’hĂ´tel ? Il Ă©tait beaucoup plus simple que ce soit moi qui fasse le trajet jusque chez elle. Le seul problème c’est qu’elle habitait quand mĂŞme Ă plus de 200 bornes. En douce, je pris une RTT sans en avertir ma compagne, et partis de bonne heure pour arriver chez Ursula un peu avant dix heures. Elle vivait dans un petit trois pièces dans une maison de bourg qui jouxtait l’église de son village, un immeuble plutĂ´t sinistre dans une ruelle sombre. J’ai sonnĂ© en bas et j’ai entraperçu une forme qui, du troisième, m’a balancĂ© une clef. J’ai alors ouvert le portail et j’ai grimpĂ© pĂ©niblement jusqu’à son palier. La porte d’entrĂ©e Ă©tait grande ouverte :— Entre, me dit une voix, ferme la porte et assieds-toi dans le gros fauteuil. J’en ai pour cinq petites minutes.J’ai bĂŞtement pensĂ© qu’elle n’était pas encore prĂŞte et qu’elle Ă©tait en train de se maquiller et de se pomponner. Ah ces femmes ! Qu’est-ce qu’elles peuvent ĂŞtre chiantes dès qu’il s’agit de leur apparence ! J’en ai profitĂ© pour regarder autour de moi, les meubles vieillots et dĂ©modĂ©s, probablement achetĂ©s d’occasion Ă bas prix dans un de ces hangars poussiĂ©reux qui troquent tout pour presque rien. Parfum de pauvretĂ©, on ne pouvait pas dire que son intĂ©rieur Ă©tait coquet, le papier jauni et partiellement arrachĂ© n’avait pas Ă©tĂ© changĂ© depuis des lustres.Quand je l’ai entendue rentrer dans la pièce, je me suis retournĂ© pour dĂ©couvrir une femme qui portait un masque de souris qui lui cachait une grande partie du visage. Si je m’attendais à ça ! Elle a traversĂ© la pièce lentement et est allĂ©e s’asseoir tranquillement sur le canapĂ© face Ă moi.— J’ai pensĂ© que Minnie t’inspirerait plus que mon vilain faciès, affirma mon hĂ´tesse sur un ton quelque peu acerbe.Pour le reste, je m’aperçus bien vite que ladite Minnie Ă©tait fort lĂ©gèrement vĂŞtue : une jupe au-dessus des genoux ainsi qu’un petit haut très dĂ©colletĂ© qui dĂ©voilait sans complexe deux rondeurs appĂ©tissantes et une vallĂ©e profonde.Comme je ne disais rien et me contentais de la regarder, elle reprit la parole :— Cette nuit, je n’arrivais pas Ă trouver le sommeil, alors j’ai relu ton mail et cela m’a donnĂ© cette idĂ©e. Puisque mon visage ne t’inspire pas, j’ai pensĂ© que tu prĂ©fĂ©rerais baiser avec Minnie.— Et toi, pas trop déçu que je sois si obèse ? Je t’avais dit 120 kilos, mais en fait c’est presque 140 dĂ©sormais.— Écoute, je vais expĂ©rimenter, ce sera ma première fois avec un homme très gros, mais l’idĂ©e ne me dĂ©plaĂ®t pas.— Je t’en prie, retire ce masque, j’ai Ă©tĂ© très maladroit en te disant ça…— C’est le moins qu’on puisse dire, dit-elle en le dĂ©gageant. On verra bien si ta petite queue se redresse lorsqu’elle verra ma sale gueule, ajouta-t-elle pour me piquer.Curieusement, cette simple provocation eut pour effet de me faire durcir. Elle n’était pas plus laide que je l’étais devenu, simplement les annĂ©es Ă©taient passĂ©es. Mais j’avais très envie de me la faire.— Je crois que ça va le faire, ai-je annoncĂ©, triomphant.— Tu m’en diras tant, rĂ©pondit-elle un peu moqueuse.Elle me proposa une collation, une espèce de vin cuit liquoreux plein d’amertume qui trĂ´nait sur la table basse. Après la surprise de la première gorgĂ©e, je me laissai tenter pour un second verre, puis un troisième, histoire de me dĂ©tendre un peu.Tandis que nous conversions gentiment, je la vis Ă©carter un peu plus les cuisses et insidieusement remonter sa jupe de quelques centimètres pour dĂ©voiler le haut de ses bas. Elle s’était fendue d’un porte-jarretelles. Voyant qu’elle provoquait son petit effet, elle envoya alors valdinguer une de ses chaussures et posa sa jambe nĂ©gligemment sur l’accoudoir du canapĂ©, remontant encore un peu plus sa jupette. Ses cuisses largement Ă©cartĂ©es, j’avais dĂ©sormais une vue plongeante sur son intimitĂ©, sa chatte complètement nue laissait entrevoir de longs poils noirs frisĂ©s.— J’ai essayĂ© de te faire plaisir ; tu m’as dit que tu aimais les femmes en porte-jarretelles et sans culotte, confirma-t-elle de vive voix.— Oh purĂ©e, oui, qu’est-ce que tu es bandante !Sentant ma bite Ă l’étroit dans mon pantalon, je me suis levĂ© pour le baisser en mĂŞme temps que mon slip, puis prenant mon sexe en main, je me suis caressĂ© devant cette allumeuse, ce qui ne fit que l’exciter un peu plus. Elle Ă©carta alors ses chairs pour me montrer l’intĂ©rieur de sa vulve et enfonça ses doigts dans son vagin tandis que je m’astiquais comme un porcinet.— Si tu veux me baiser, il y a des prĂ©servatifs dans la petite boĂ®te sur la table basse, annonça-t-elle, fiĂ©vreuse.Oh la vache, oui j’en avais envie. Mais n’ayant pas l’habitude de ce genre de choses car n’ayant pas trompĂ© ma femme depuis des lustres, j’explosai le premier en essayant de l’enfiler. Elle s’esclaffa :— Elle n’est pourtant pas si grosse que ça, ta bite ! Allez, viens, approche-toi ! Je vais t’aider Ă la mettre, cette capote, tu n’as pas l’air bien douĂ©.Une fois Ă cĂ´tĂ© d’elle, elle me saisit la queue et se pencha en avant pour y goĂ»ter. Des annĂ©es que Maryse ne me faisait plus de turlutte, elle avait soi-disant horreur de ça. Mais Ursula Ă©tait apparemment une bonne pipeuse, goulue Ă souhait, et cela faisait du bien d’aller et venir entre ses lèvres pulpeuses et humides. Une fois Ă nouveau bien raide, elle attrapa un nouveau prĂ©servatif, arracha la pochette avec ses dents et enfila prestement la capote sur mon dard rouge d’envie.— Nous serons sĂ»rement plus Ă l’aise dans la chambre, affirma-t-elle en m’y entraĂ®nant.Elle s’allongea sur le lit, Ă©cartant largement les jambes, et je vins sur elle pour l’enfiler sans plus attendre. « PurĂ©e, trop bon » dis-je en m’enfonçant dans son con humide. Elle grogna lorsqu’elle me sentit taper au fond, puis j’entrepris de la limer en frottant mon gros ventre contre le sien.— Humm, mon gros mâle ! J’aime ça que tu me baises. Alors, tu la trouves bonne ta vieille copine ? Ç’aurait Ă©tĂ© dommage que tu ne viennes pas, tu ne penses pas ?Je m’acharnai alors sur elle Ă coups de reins immodĂ©rĂ©s, jusqu’à ce qu’elle crie sa jouissance, une fois, deux fois, l’orgasme vint aussi pour moi et je m’abĂ®mai en elle…Après l’amour, je m’affalai de tout mon poids entre ses cuisses. Au dĂ©but, elle me supporta sans rien dire, mais au bout d’un certain temps elle me fit rouler sur le cĂ´tĂ©.— Tu es vraiment trop lourd, camarade, je vais finir par Ă©touffer.Nous Ă©clatâmes de rire tous les deux, avant d’achever de nous dĂ©shabiller.— DĂ©solĂ©e mais je retire les bas, car je n’en ai qu’une paire d’aussi jolis, et j’y tiens, ils font toujours leur petit effet sur les hommes…Puis elle m’aida Ă retirer le prĂ©servatif et en vida le contenu sur sa poitrine.— Masse-moi les seins avec, j’adore ça.Je ne me fis pas prier et Ă©talai grassement mon sperme sur ses nichons. Puis elle me fit allonger sur son lit et vint Ă califourchon sur ma bouche dans le but de se faire manger. Je ne me fis pas prier et investis son con avec ma langue, aspirant au passage ce qui restait de mouille. Puis je remontai lentement vers un gros clito bien ferme que je titillai du bout de la langue avec perversitĂ©. Elle jouit probablement plusieurs fois… mais la fatigue s’était comme emparĂ©e de moi, le voyage, cet apĂ©ro, cette partie de jambes en l’air dont je n’avais plus l’habitude, inexorablement je sombrai dans les bras de MorphĂ©e.—————————J’émergeai après un rĂŞve Ă©trange, la bouche passablement pâteuse. Deux hommes conversaient dans la rue et leurs voix portaient fort, c’est ça qui m’avait rĂ©veillĂ©. Je me sentais comme engourdi, les muscles endolori et j’eus beaucoup de mal Ă faire un geste.Lorsqu’enfin je me retournai, Maryse Ă©tait Ă mes cĂ´tĂ©s. « Maryse », comment Ă©tait-ce possible ? En plus, elle Ă©tait allongĂ©e complètement nue sur le lit, comme l’était tout Ă l’heure Ursula, ce qui n’était pas dans ses habitudes. En la voyant, j’ai frisĂ© la crise cardiaque. Étais-je toujours dans mon rĂŞve ? Allais-je me rĂ©veiller ? En plus, elle me fixait avec ses grands yeux globuleux de grenouille, impossible que ce ne soit pas elle ! Il n’y avait qu’elle pour avoir de tels yeux.— Tu m’as bien lĂ©chĂ©e, avoua alors ma compagne, des annĂ©es que je n’avais pas eu droit à ça.Des annĂ©es aussi qu’elle me cassait les burnes avec sa frigidité !Elle n’était mĂŞme pas en colère, comme s’il ne s’était rien passĂ©. Je me serais attendu Ă des reproches style « Qu’est-ce que tu foutais avec cette pĂ©tasse ? ». Mais peut-ĂŞtre n’avait-elle rencontrĂ© aucune pĂ©tasse !Sa poitrine un peu molasse, deux Ĺ“ufs sur le plat lorsqu’elle Ă©tait allongĂ©e, Ă©tait aussi reconnaissable, de mĂŞme que les bourrelets adipeux de son ventre, nul doute, il s’agissait bel et bien de ma compagne. Son grain de beautĂ© sur la fesse gauche acheva de le confirmer.— En tout cas, tu avais une sacrĂ©e dose de sperme en rĂ©serve, affirma-t-elle en dĂ©signant le foutre sĂ©chĂ© qui ornait ses tĂ©tons.Putain, oui, il y en avait une sacrĂ©e dose… J’avais jutĂ© tant que ça ? Comment avais-je pu me fourvoyer ainsi ? Comment avais-je pu baiser Maryse en croyant baiser Ursula ?Et aussi, quel changement, ma compagne d’ordinaire si prude, Ă©talĂ©e sans pudeur complètement nue sur le lit, et surtout parlant de sexe, elle qui d’habitude ne supportait pas les allusions grivoises…Il y avait vraiment quelque chose qui clochait. J’ai aussitĂ´t repensĂ© au vin cuit :— La salope, elle m’a droguĂ©.Maryse m’a regardĂ©, interrogative, sans visiblement comprendre de quoi je voulais parler. Son regard exprimait de la bienveillance et de la sĂ©rĂ©nitĂ©, tout le contraire d’une femme qui vient juste de s’apercevoir qu’elle a Ă©tĂ© trompĂ©e.— Mais que faisons-nous ici ?— C’est un petit hĂ´tel que nous avons rĂ©servĂ© pour le week-end, tu ne te rappelles pas ? Un petit sĂ©jour pour nous retrouver. Tu as promis qu’on resterait enfermĂ©s pendant trois jours et que tu en profiterais pour me faire l’amour.Des annĂ©es que je n’étais plus attirĂ© par cette femme, on restait ensemble juste par commoditĂ©. Des annĂ©es aussi qu’elle ne s’intĂ©ressait plus Ă moi. Alors pourquoi ce week-end en amoureux ? Nous n’en avions jamais discutĂ©, j’en Ă©tais certain, nous n’avions jamais Ă©voquĂ© la nĂ©cessitĂ© de recoller les morceaux. Ou alors je perdais complètement la boule. Comment avais-je pu faire une telle proposition ?Mon regard se posa sur le prĂ©servatif usagĂ© qui traĂ®nait sur le tapis. « Et pourquoi j’aurais mis une capote pour baiser ma lĂ©gitime ? ».Je me redressai avec difficultĂ©, mon cou Ă©tait endolori. Le contact de mes pieds sur le sol glacĂ© me stimula un peu tandis que j’avançais lourdement vers la porte. Je l’ouvris sans chercher Ă cacher ma nuditĂ© mais il n’y avait personne derrière. Le couloir desservait trois pièces, et au fond la porte d’entrĂ©e donnait sur l’escalier. J’inspectai rapidement l’appartement, la salle de bain un peu spartiate, une pile de serviettes blanches et propres entassĂ©es près de la baignoire rappelait effectivement celles mises Ă disposition dans un hĂ´tel. Il n’y avait rien d’autre, aucune armoire de toilette, aucun effet personnel, exceptĂ© la valisette de voyage que ma compagne avait nĂ©gligemment posĂ©e sur le lavabo. Dans la kitchenette, pareil, quelques assiettes, quelques verres, divers ustensiles, l’inĂ©vitable machine Ă cafĂ©, mais le frigo Ă©tait presque vide, mis Ă part une bouteille d’eau. Le sĂ©jour Ă©tait cependant toujours pareil, les mĂŞmes vieux meubles dĂ©suets, les mĂŞmes papiers dĂ©fraĂ®chis, le fauteuil de cuir oĂą je m’étais avachi, la table basse et le canapĂ© sur lequel Ursula s’était exhibĂ©e. Car c’était forcĂ©ment Ursula et pas Maryse, les deux femmes ne se ressemblaient vraiment pas. Je regardais d’un peu plus près en ouvrant les placards, c’est vrai que les rares meubles Ă©taient presque vides et semblaient plus lĂ pour la dĂ©co. Et sur la table basse, plus aucune trace ni de la bouteille d’apĂ©ritif, ni des verres, ni d’ailleurs de la boĂ®te Ă capotes, quelqu’un avait fait le mĂ©nage entre temps. J’ouvris la porte d’entrĂ©e, l’escalier Ă©tait toujours lĂ , Ă l’identique.« Bordel, c’est quoi ce merdier ? ». Une machination, que me voulait-on, dans quel but, qui tirait les ficelles ? C’est vrai que n’importe quelle brune dans la cinquantaine aurait pu faire l’affaire pour jouer le rĂ´le d’Ursula, vu que je ne me souvenais pas d’elle. Et le peu de dĂ©tails du passĂ© que nous avions partagĂ©s, beaucoup de femmes auraient pu les connaĂ®tre, il n’y avait rien de très personnel. La petite Sonia, ce prĂ©nom ne me disait absolument rien, elle l’avait sĂ»rement inventĂ©, mais elle aurait pu inventer n’importe quoi d’autre, vu le peu de souvenirs qui me restaient de cette Ă©poque.Je pris conscience tout d’un coup que je n’avais mĂŞme pas son tĂ©lĂ©phone. Soi-disant qu’elle n’en avait pas, que son maigre budget ne lui permettait pas d’avoir un portable. Mais vu que nous communiquions quand mĂŞme par internet, elle avait forcĂ©ment une box, et donc un fixe. Je n’avais pas eu la prĂ©sence d’esprit de lui demander, je ne connaissais finalement que son courriel.D’ailleurs, mon tĂ©lĂ©phone, il Ă©tait oĂą mon tĂ©lĂ©phone ? Ma veste et mon pantalon n’étaient plus dans le salon, lĂ oĂą je les avais laissĂ©s.Je retournai dans la chambre. Maryse s’était levĂ©e et Ă©tait en train de s’habiller. Enfin, de s’habiller en dĂ©shabillé… elle avait enfilĂ© des bas et Ă©tait en train de les attacher Ă un porte-jarretelles. Je ne me souvenais mĂŞme plus qu’elle en avait un.— On avait dit « un week-end très sexy », prĂ©cisa-t-elle devant mon regard interrogateur. Sans culotte et toujours dispo, ajouta-t-elle avec un petit sourire coquin que je ne lui connaissais pas.Ce n’était pas Maryse, Maryse n’aurait jamais fait ça. D’ailleurs, que venait-elle faire dans cette galère, c’était incohĂ©rent.J’ouvris la fenĂŞtre, toujours Ă poil, et me penchai pour regarder par-dessus le balcon.— Il n’y a pas d’enseigne lumineuse, ce n’est pas un hĂ´tel, constatai-je.— Normal, c’est une annexe, rĂ©torqua ma compagne, l’hĂ´tel principal est dans une rue un peu plus loin.— Mais nous avons louĂ© tout cet appart ?— Ben, oui, tu ne t’en souviens pas. C’est une petite suite bon marchĂ©, c’est toi qui as eu cette idĂ©e, tu as dit que c’était l’idĂ©al pour passer un long week-end en amoureux, il faudra juste aller faire quelques courses si tu veux manger.Comment ai-je pu dire ça, penser ça, dĂ©cider ça ?Je regardai machinalement par terre, le prĂ©servatif avait disparu.— Tu l’as mise oĂą la capote ?— La capote ? Quelle capote ?Elle se foutait de ma gueule. J’ai regardĂ© dans la poubelle, sous la table de chevet et sous le lit, oĂą je n’ai trouvĂ© que quelques moutons.— Ils ne font pas souvent le mĂ©nage ici, ai-je affirmĂ© plus pour moi-mĂŞme.Mais qu’en avait-elle fait de cette putain de capote ? Maryse me mentait, Maryse intriguait. Mais qu’est-ce qu’elle cherchait donc, Ă part se faire baiser ? Et pourquoi voulait-elle justement tout d’un coup se faire baiser, alors qu’elle n’en avait plus envie depuis des lustres ? C’était quoi ce cirque ? Elle voulait me rendre fou ? D’un autre cĂ´tĂ©, si elle avait Ă©tĂ© au courant de mon histoire avec Ursula, elle m’aurait fait une scène et arrachĂ© les yeux, Ă moins qu’elles ne soient toutes les deux complices. Imaginons qu’elle ait payĂ© cette femme pour me sĂ©duire… C’était sĂ»rement ça, pourtant je ne la croyais pas capable de telles manigances !J’ai fouillĂ© dans mon pantalon, dans mon blouson, mon portefeuille Ă©tait toujours lĂ avec ma carte bleue, mes papiers, quelques billets, personne ne m’avait dĂ©troussĂ©. En revanche, aucune trace de mon portable.— Tu n’as pas vu mon tĂ©lĂ©phone ?— Ton tĂ©lĂ©phone, mon dieu non, tu as dĂ» encore l’oublier quelque part, peut-ĂŞtre l’as-tu laissĂ© Ă la maison.— Bizarre, je l’avais pourtant en venant ici. Je me souviens bien l’avoir utilisĂ© dans la voiture sur le trajet.Je cherchai encore, retournai aussi dans le salon et lorsque je revins, elle Ă©tait affalĂ©e de tout son long sur le lit dans une pose provocante :— Tu es tout tendu… Tu ne veux pas que je te suce ?— Mais tu me dis toujours que tu as horreur de ça !— Après tous les litres de foutre que tu as dĂ©versĂ© sur ma poitrine, j’en ai la bave aux lèvres…Sur le lit, les cuisses largement ouvertes, elle ouvrait ses lèvres charnues d’une main et se titillait le clito de l’autre, comme l’avait fait Ursula quelques heures auparavant. Je croyais rĂŞver, c’était bien la première fois que je voyais ma concubine faire une chose pareille.— Alors qu’en penses-tu chĂ©ri ? Est-ce que ta grosse cochonne de femme t’excite ? Allez, viens, mon amour, fais-moi ce petit plaisir, j’ai très envie de te faire une bonne turlutte.Venant de sa bouche, cette proposition Ă©tait tellement inhabituelle et dĂ©calĂ©e que je me suis laissĂ© tenter. Son con Ă©tait bien rouge et luisant, ça faisait des annĂ©es que je ne bandais plus pour cette femme et pourtant, Ă ce moment-lĂ , j’avais la trique !Je me suis approchĂ© du lit et cette salope m’a pris en bouche, et pas seulement du bout des lèvres, comme elle le faisait autrefois dans mes souvenirs lointains. Non, elle avalait carrĂ©ment ma putain de queue, et la vache que c’était bon. Elle accĂ©lĂ©ra la cadence en soupesant mes couilles. Elle en voulait, Ă ce rythme, elle allait finir par me vider. Je sentis peu Ă peu la pression monter dans ma hampe.— Ah, purĂ©e, je vais juter.Mais loin de l’effrayer, cela ne fit que l’encourager Ă poursuivre son pompage, je ne l’avais jamais vue si chienne ni si avide. Elle goba un instant mes couilles, titilla mon gland avec la pointe de sa langue, puis reprit ses va-et-vient avec plus d’intensitĂ©. Quelle suceuse ! Il ne me fallut que quelques instants pour me mettre Ă juter. J’aspergeai sa bouche en abondance, me vidant entièrement en elle, elle avala tout ou presque, le reste s’écoulant de son menton le long de ses nichons.— Alors, ça t’a plu, demanda-t-elle avec malice.ExcitĂ©e comme elle l’était, elle aurait probablement aimĂ© que je la baise. Mais il me fallait de toute façon un peu de temps pour recharger les batteries.Je me suis donc habillĂ© piteusement devant son regard vaguement déçu.— Je vais aller voir si mon tĂ©lĂ©phone est restĂ© dans la voiture. Au fait, il est oĂą cet hĂ´tel ?Elle essaya de me l’expliquer.— Je vais aller chercher des clopes.— Tu ne prendrais pas aussi quelque chose Ă grignoter ?Elle Ă©tait toujours Ă©tendue presque nue sur le lit. Je l’avais rarement vue comme ça, mĂŞme au dĂ©but de notre union. Je la regardai un instant, elle n’était pas moins dĂ©sirable qu’Ursula ! C’est juste que nous avions un lourd passĂ© commun… et que je n’avais plus vraiment envie de lui sauter dessus.L’air frais du dehors me revigora un peu. Ç’aurait Ă©tĂ© presque facile si j’avais trouvĂ© cette foutue voiture, mais elle n’était plus Ă l’endroit oĂą je pensais l’avoir laissĂ©e. J’ai fait le tour de l’église, ai regardĂ© dans les rues adjacentes, mais rien. Putain, de merde, il ne manquait que ça, quelqu’un l’avait volĂ©e.Il Ă©tait oĂą ce foutu hĂ´tel ? J’ai demandĂ© Ă un passant, il n’y en avait qu’un dans ce bled paumĂ©, au moins ça c’était facile.Ă€ l’accueil, la petite jeune, accaparĂ©e par son tĂ©lĂ©phone, leva Ă peine les yeux vers moi.— Vous avez des cigarettes ?Non, ils n’en faisaient plus. Elle m’indiqua le bar de l’autre cĂ´tĂ© de la place, il y avait aussi une supĂ©rette.— Pourriez-vous me dire par qui et quand ma chambre a Ă©tĂ© rĂ©servĂ©e, s’il vous plaĂ®t ?Elle me regarda en haussant les Ă©paules, visiblement je la faisais chier.— C’est quoi comme numĂ©ro de chambre ?— Je ne sais pas, je suis dans l’annexe !— Dans l’annexe ? Quelle annexe ? Nous n’avons pas d’annexe !— Mais si, j’y ai une petite suite, (je lui indiquai la rue, le numĂ©ro), c’est juste Ă cĂ´tĂ© de l’Église.— Je vous jure, monsieur, que nous n’avons aucune annexe.— Il y a peut-ĂŞtre un autre hĂ´tel !— Pas Ă ma connaissance. Dans le village, ça m’étonnerait.Je n’y comprenais rien. Je suis passĂ© chercher des clopes, une grande bouteille de coca et des croissants.Cette fois-ci Maryse allait m’entendre ! J’allais la secouer jusqu’à ce qu’elle crache le morceau. Mais j’avais beau sonner Ă notre appartement, personne ne venait ouvrir, et personne ne jeta non plus les clefs par la fenĂŞtre qui restait dĂ©sespĂ©rĂ©ment close. Mais qu’est-ce qu’elle foutait, bordel ?J’ai essayĂ© toutes les sonnettes, tous les Ă©tages, personne ne vint. J’étais sur le point d’abandonner quand une dame d’un certain âge se pointa devant la porte un sac de commissions Ă la main. Après quelques tractations, elle accepta de me laisser entrer, je filai direct au troisième, mais la porte Ă©tait fermĂ©e et j’eus beau frapper et appeler Maryse, elle resta dĂ©sespĂ©rĂ©ment close. Putain, c’était quoi ce bordel ? Derrière la persienne, l’appartement restait silencieux.Finalement, dĂ©sabusĂ©, il ne me restait qu’une chose Ă faire : retourner au bar. Le patron Ă©tait comprĂ©hensif et les habituĂ©s Ă l’écoute. Je leur expliquai mon cas, en me concentrant uniquement sur le vol de mon vĂ©hicule.— Faut appeler la gendarmerie et porter plainte !— Le problème c’est que je n’ai pas trop le temps. Je dois ĂŞtre impĂ©rativement Ă Tours ce soir.Un petit jeune vint Ă mon secours, peut-ĂŞtre pas entièrement sobre, mais je n’allais pas faire la fine bouche.— Moi je peux vous emmener Ă AngoulĂŞme si vous voulez. Vous trouverez bien un train Ă prendre lĂ -bas !Vraiment sympa, le gamin ! Sa caisse Ă©tait une AmĂ©ricaine retapĂ©e, une vieille Camaro soigneusement lustrĂ©e dont il Ă©tait très fier, d’ailleurs il m’en a parlĂ© durant tout le trajet, un vĂ©ritable gouffre Ă fric, sa voiture. Il me dĂ©posa devant la gare et je lui tendis un petit billet pour le remercier.Heureusement, il restait une place dans un TGV mais il arrivait fort tard Ă destination. Dans le train, je trouvai une dame charmante qui accepta de me prĂŞter son portable. Je laissai plusieurs messages Ă Maryse car je tombais invariablement sur sa messagerie. « OĂą Ă©tait-elle ? », « Que faisait-elle ? », « Pourquoi Ă©tait-elle partie ? ». Pareil Ă la maison, il semblait n’y avoir personne.Une fois arrivĂ© Ă Saint-Pierre-des-Corps, je pris simplement un taxi pour rentrer chez moi. La maison Ă©tait vide, je n’y trouvai personne. Aucune trace de Maryse, sa voiture Ă©tait pourtant dans l’allĂ©e et son sac Ă main dans la cuisine. Je n’y comprenais absolument rien.J’ai mangĂ© un bout de saucisson, avalĂ© deux yaourts avant d’aller me coucher, dĂ©pitĂ©.—————————Le lendemain matin, lorsque je me rĂ©veillai, ma voiture Ă©tait rĂ©apparue dans l’allĂ©e. Je me demandais si ce n’était pas une forme de dĂ©mence, un dĂ©but d’Alzheimer, ou quelque chose comme ça. Le sac de Maryse n’avait pas bougĂ©, sa voiture non plus. Mais dans l’état oĂą j’étais, tout Ă©tait sans doute possible, ils allaient peut-ĂŞtre disparaĂ®tre d’un instant Ă l’autre.Je me fis un cafĂ© plus fort que d’habitude avant de filer dans le salon pour ouvrir mon ordinateur.J’essayai d’envoyer des messages Ă ladite Ursula, mais invariablement ils me revenaient « Adresse inconnue » ou quelque chose d’identique dans la langue de Shakespeare. Pareil, sur Copains d’Avant, elle semblait avoir Ă©tĂ© radiĂ©e du site. Elle s’était bien foutue de ma gueule, cette salope !Je laissai aussi plusieurs messages sur les messageries de ma compagne, sans obtenir aucune rĂ©ponse. Et sur Facebook oĂą elle allait de temps en temps, son mur n’avait pas Ă©tĂ© mis Ă jour depuis plusieurs semaines.J’appelai ensuite Orange pour leur expliquer que j’avais perdu mon portable. Ils bloquèrent ma carte SIM et se proposèrent de m’en renvoyer une autre. Selon le commercial, j’avais Ă©galement droit Ă un nouveau tĂ©lĂ©phone, mais il faudrait que je me dĂ©place dans l’une de leurs agences.C’est Ă ce moment-lĂ que j’entendis le bruit d’une chasse d’eau Ă l’étage. Putain, je n’étais pas seul !— Maryse ? C’est toi Maryse ?Ç’aurait aussi pu ĂŞtre un de mes enfants ou un des siens, revenus Ă l’improviste. Ils nous faisaient le coup certains week-ends. Et gĂ©nĂ©ralement sans nous prĂ©venir, forcĂ©ment c’était plus drĂ´le.Comme personne ne rĂ©pondait, j’allais me dĂ©cider Ă monter quand les deux femmes apparurent près de la rambarde, Maryse et Ursula. SerrĂ©es l’une contre l’autre, elles faisaient corps et semblaient fort bien s’entendre.Ce fut ma lĂ©gitime qui rompit le silence en premier :— Fabienne, je te prĂ©sente Damien, mon compagnon et concubin depuis plus de vingt ans. Damien, je te prĂ©sente Fabienne, ma compagne et amoureuse depuis quelques mois dĂ©jĂ . VoilĂ , les prĂ©sentations sont faites ! On peut descendre, sans que tu nous Ă©tripes ? me demanda-t-elle avec un sourire dĂ©sarmant, comme si tout cela n’était en fait qu’une bonne farce.Ursula, alias Fabienne, semblait vraiment très Ă l’aise avec ma femme. Les deux quinquagĂ©naires descendaient l’escalier en discutant comme deux vieilles copines. Si j’avais bien tout compris, elles se gouinaient, mais en plus elles semblaient vraiment très proches, trop proches. En vingt ans de vie commune, je n’avais pas atteint un tel niveau de connivence avec ma compagne, j’en fus presque jaloux.En tout cas, elles m’avaient bien roulĂ© dans la farine avec leur petit stratagème, et moi j’étais tombĂ© dans le panneau sans rien comprendre. En plus, Fabienne, qui Ă©tait en nuisette vaporeuse et qui passa devant moi en me dĂ©cochant un clin d’œil, savait oĂą se trouvaient les ustensiles de cuisine, elle connaissait la maison, elle Ă©tait dĂ©jĂ venue ici, c’est certain. J’étais vraiment le roi des crĂ©tins, comment avais-je pu ne rien voir ?— Allez, fais pas la gueule, dit Minnie alias Ursula alias Fabienne en faisant infuser un thĂ© pour elle et sa compagne.— En plus, vous m’avez drogué !— Fallait bien que l’on trouve un stratagème pour que tu puisses changer de femme… Et puis ce n’était pas bien mĂ©chant, ce n’était qu’un petit somnifère. Mais c’est vrai que j’y suis peut-ĂŞtre allĂ© un peu fort sur la dose et j’ai eu un peu peur quand j’ai vu que tu mettais des plombes Ă te rĂ©veiller.— Et pour la voiture… j’ai failli aller voir les flics.— Tu n’as pas bien cherchĂ©, elle Ă©tait encore au village Ă ce moment-lĂ , garĂ©e pas très loin de l’hĂ´tel, Fabienne l’avait juste dĂ©placĂ©e, prĂ©cisa Maryse. C’était juste pour me laisser le temps de ranger toutes mes petites affaires et de sortir de l’appartement avant que tu reviennes. Quant Ă ton tĂ©lĂ©phone, tu l’avais simplement oubliĂ© sur le siège passager, trop pressĂ© d’aller retrouver ta vieille copine la cochonne (elle Ă©clata de rire)… Quand le patron du bar nous a dit que quelqu’un t’avait conduit Ă la gare d’AngoulĂŞme, on a changĂ© notre fusil d’épaule et je suis revenue avec, car Fabi avait aussi la sienne Ă ramener.— Vous vous ĂŞtes bien foutues de ma gueule !— On t’a surtout donnĂ© une bonne leçon. Des annĂ©es que tu me dĂ©laisses, on vit la plupart du temps comme deux Ă©trangers. Je sais, j’ai aussi mes torts, je ne suis peut-ĂŞtre pas assez coquine, mais pour ĂŞtre coquine il faut ĂŞtre deux. Et si j’avais un homme un peu moins secret et plus intĂ©ressĂ© par sa moitiĂ©, je serais peut-ĂŞtre, moi aussi, plus coquine. Mais, comme beaucoup d’hommes, tu es du genre Ă te plaindre de ce que tu n’as pas, et Ă ne rien faire pour l’obtenir.Je ne trouvais pas grand-chose Ă redire. D’un autre cĂ´tĂ©, j’avais mal agi : sauter sur cette Ursula sous prĂ©texte qu’elle me parlait de sexe prouvait que j’étais prĂŞt Ă sauter sur n’importe qui pour avoir du sexe facile, alors que j’étais incapable de concrĂ©tiser avec celle qui Ă©tait ma compagne depuis vingt ans.— Alors maintenant on fait quoi ?— On pourrait peut-ĂŞtre tenter un mĂ©nage Ă trois. Vous avez l’air de bien vous entendre avec Fabienne, et ça nous aidera aussi dans notre couple. Je sais que Fabi est d’accord, mais après c’est toi qui vois. En tout cas, quoique tu dĂ©cides, je souhaite qu’elle vive ici avec nous, parce qu’elle m’apporte une certaine stabilitĂ© et que je ne peux plus me passer d’elle.Sur ce, les deux femmes s’étreignirent.