Résumé de l’épisode précédent : Roxane a passé deux jours complets avec Nicolas. Elle s’est totalement offerte à lui. Roxane s’étira et bailla, très heureuse de pouvoir le faire. Cette nuit à l’hôtel avait été très agréable. Elle eut un petit regard vers Amber, couchée au sol, sur la moquette. Elle avait eu droit à un oreiller et une couverture. Albert s’était montré magnanime. Elle dormait nue, le cou alourdi d’un collier relié par une chaîne à la tête de lit du dominant qui dormait encore.C’était la première fois qu’ils dormaient tous les trois dans la même pièce. Roxane et Amber avaient tenté de cuisiner Albert mais étrangement, le duc avait tenu bon. Il n’avait rien lâché. Pourquoi dormir dans cet hôtel à quelques kilomètres du domaine ? Albert s’était contenté de sourire mystérieusement, amusé que sa soumise et son esclave le travaillent au corps et échouent.Roxane, libre de ses mouvements, se rendit dans la salle de bain, fit un brin de toilette, libéra sa vessie pleine, but un peu puis revint dans la chambre, toujours nue. Elle ignorait comment Albert voulait la voir se vêtir.Elle constata que Amber était réveillée. Elle s’assit à côté d’elle et Amber se redressa en prenant garde à ne pas faire tinter la chaîne afin de ne pas réveiller le dominant endormi près d’elle.— Coucou Amber. La nuit a été bonne ?— Excellente, je te remercie.Elles chuchotaient en souriant.— J’ai envie de faire pipi, annonça Amber.Roxane se leva, trouva une bassine dans la salle de bain et l’amena à Amber qui se soulagea dedans alors que Roxane, peu désireuse de l’embêter, se retournait. Si cela avait été Louis, elle n’aurait même pas amené la bassine. La guerre avec le soumis faisait rage.Face à Amber, Roxane ne pouvait qu’être gentille car l’esclave ne montrait toujours que douceur, gentillesse et tendresse. Roxane savait qu’Amber était capable de se défendre et de sortir les crocs mais elle ne le faisait jamais.Amber était heureuse de vivre au château et Roxane voyait son époux rayonner. Elle était tellement reconnaissante envers Amber d’apporter ainsi la paix et l’harmonie au sein de leur foyer. Elle récupéra la bassine pleine et alla la vider et la nettoyer à la salle de bain.— Pourquoi sommes-nous là  ? gronda doucement Amber.Roxane haussa les épaules. Elle n’en avait pas la moindre idée.— Prends son téléphone et va voir ses derniers échanges mails, proposa Amber. Tu connais son code de déverrouillage !Roxane récupéra l’objet électronique en charge sur la table de chevet. Elle l’alluma puis réalisa le schéma. Faux. Comment ça, faux ? Non ! Elle était sûre d’elle ! Elle recommença. La machine l’envoya promener.— Il a changé son schéma, grogna Roxane. Il apprend apparemment.— Comment ça ?— Lors du scénario d’évasion, je lui ai pris son téléphone pour utiliser le GPS.— Je l’ignorais, dit Amber. C’était drôlement bien joué !Roxane grogna.— Quoi ? lança Amber.— Ça signifie que nous sommes dans un nouveau scénario, fit remarquer Roxane. Putain, Olivia !Amber rit doucement.— Tu crois que le jeu a déjà commencé ? demanda l’esclave.— Oui, dit Albert en se redressant. Bonjours mesdames.— Bonjour Albert, dit Roxane.— Bonjour Maître, miaula Amber.— Comment ça, oui ? s’exclama Roxane que le duc n’avait pas repris sur son « Albert ».Si le jeu avait réellement commencé, alors il lui aurait envoyé un regard noir afin qu’elle aussi l’appelle « Maître ». Là , il n’avait rien dit, acceptant le prénom. Quelque chose n’allait pas.Albert se leva, tira sa valise de dessous son lit, en sortit une magnifique robe de haute couture qu’il tendit à Roxane.— Pour madame la duchesse, indiqua-t-il.Roxane s’en saisit en grognant. Elle détestait lorsqu’il l’appelait ainsi. Il lui lança également une culotte et un soutien-gorge. Allaient-ils jouer sans elle ? Non pas que cela la dérangeait, ils avaient le droit. Roxane était juste perdue. Il savait tellement bien la mettre mal à l’aise. Elle était tellement facile à manipuler. Elle en était consciente mais ne pouvait s’empêcher de lui offrir sa gêne sur un plateau d’argent.— Pour l’esclave, annonça Albert en lançant une tunique jaune transparente à Amber.Les trois compagnons s’habillèrent. Albert portait des vêtements confortables mais très chics, indiquant clairement son statut social. Cela fit fondre Roxane. Son mari lui plaisait tellement ! Elle l’avait dévoré des yeux dès leur première rencontre et malgré les années, ne s’en lassait pas.— Tu portes cette robe à merveilles, annonça Albert.Roxane rougit intensément. Si elle avait volontiers sauté sur son mari pour le violer, l’inverse semblait également vrai. Roxane rit doucement, très mal à l’aise sous le regard transperçant de son époux.— Je te prêterai mon manteau, promit gentiment Albert à Amber qui tremblait de terreur sous son vêtement qui ne cachait absolument rien de son corps.Amber eut droit à une paire de ballerines fine et Roxane des chaussures à talon qui avaient dû coûter une fortune.— Ne t’inquiète pas pour la robe. C’est de la seconde main, annonça Albert en passant près de Roxane.Elle tiqua. Pourquoi cette précision ? De l’argent, ils en avaient. Ils pouvaient se permettre d’en acheter une neuve. Quelque chose clochait, mais quoi ?— Allez ! En voiture, mesdames !— On ne prend pas le petit-déjeuner ? s’étonna Roxane.— Non, annonça Albert. Là où on va, il y a de la nourriture.Amber serra le blouson d’Albert devant elle. Il descendait à peine sous ses fesses. Le moindre faux mouvement et tout le monde verrait son corps. Elle gémit alors qu’ils sortaient dans le couloir vide de l’hôtel. Le passager les accompagnant dans l’ascenseur ne fit aucune remarque.Albert fit monter Amber à l’arrière de la voiture et lui retira son blouson, qu’il plaça dans le coffre. Roxane monta à l’avant. Tout en bouclant sa ceinture, elle frissonna.— Où allons-nous ? demanda-t-elle sans trop y croire.Après tout, elles avaient déjà essayé la veille de le cuisiner, en vain.— À la maison, répondit Albert.Les deux femmes se lancèrent un regard incrédule. Il venait de leur répondre ! Ils allaient au domaine Mean ? Elles n’y comprenaient plus rien. Pourquoi avoir dormi à l’hôtel si c’était pour revenir chez eux dès le lendemain matin ?Ils approchèrent et Roxane fut surprise de voir de nombreux véhicules garés le long de la route. Albert positionna sa voiture à l’extérieur du domaine, sur le bas-côté. Rien n’avait de sens.— Tu es duchesse, indiqua Albert. Ne t’avise pas de toucher à cette portière.Roxane retira sa main de la poignée qu’elle s’apprêtait à manipuler comme si elle fut en feu. Amber ricana à l’arrière tandis qu’Albert sortait.— Ben dis donc ! Il en fait des tonnes ! Qu’est-ce qui se passe ?— Je ne sais pas mais il m’énerve ! Je suis capable d’ouvrir une putain de porte moi-même !— Ton vocabulaire ! gronda Albert en ouvrant la portière.— Pardon, chéri, dit Roxane d’un ton insolent.Elle sortit tandis qu’Amber restait dans la voiture. Albert lui ouvrit la porte mais l’esclave resta blottie à l’intérieur. Albert, en souriant, attrapa une laisse qu’il boucla au collier permanent de l’esclave avant de tirer et cette fois, Amber suivit.— À quatre pattes, esclave, ordonna Albert.Rouge de honte, Amber s’exécuta. Pourtant, il n’y avait personne. Les voitures étaient vides et la rue déserte. Albert s’avança vers la grille devant laquelle il stoppa pour se tourner vers ses deux compagnes.— Ceci est un scénario, un jeu. Lorsqu’il se terminera, tout redeviendra comme avant. Ce n’est qu’une parenthèse. Profitez-en ! Amusez-vous ! Jouez-le comme vous en avez envie.Roxane fronça les sourcils. Que de précautions !— Olivia a demandé un truc bizarre ? demanda Roxane, inquiète.— Ce n’est pas pour Olivia mais pour Philibert, précisa Albert.— Oh, dit tristement Roxane.Philibert venait de perdre sa femme. Alors qu’elle se choisissait une nouvelle robe dans un magasin, elle s’était écroulée. Crise cardiaque. Depuis, le comte était un peu lointain. Il n’avait participé à aucune séance, se contentant de quelques repas mondains.— Félicie sera présente ? interrogea Roxane.— Oui. C’est sa façon à lui de lui dire adieu.— Ils vont se séparer, comprit Roxane.— Félicie va voler de ses propres ailes, indiqua Albert. Philibert garde rarement ses soumises aussi longtemps.Roxane ricana. C’était certain. Elles restaient souvent moins d’un an. Félicie le suivait depuis une dizaine d’années. Un record !— Félicie a indiqué apprécier ce genre de scène. C’est donc aussi pour elle. Ceci dit, c’est quelque chose que je vais beaucoup aimer aussi.— Oh ! s’exclama Roxane.Les jeux de rôle n’étaient guère le style d’Albert. Que se passait-il derrière cette grille pour que même Albert s’y complaise ?— Amusez-vous, d’accord ? Et évidemment, les mots de sécurité peuvent être utilisés à tout instant, rappela Albert.Roxane tiqua une nouvelle fois. Pourquoi Albert marchait-il sur des œufs ? Il semblait craindre l’entrée dans le domaine. Cela piqua la curiosité de Roxane.— Prêtes mesdames ? lança Albert, un brin taquin.Roxane hocha la tête tandis qu’Amber gémissait d’angoisse. Ils s’avancèrent. Roxane découvrit que le terrain avait été transformé pour devenir un petit village. Un peu partout, des tentes, des estrades en bois, des camionnettes, des roulottes, disposées de manière à créer des chemins. Roxane constata que quelques personnes se trouvaient là . L’endroit pouvait clairement en accueillir bien davantage.Albert s’avança dans le village, son téléphone à la main. Roxane regarda par dessus son épaule pour constater qu’il compulsait le plan de l’endroit. Il finit par s’arrêter devant une estrade en bois. Des anneaux se trouvaient enfichés dans le sol par endroit et des poteaux vides attendaient qu’on les utilise. Roxane ne comprit pas.Au loin, elle constata que d’autres personnes entraient depuis la grille. Des couples, principalement, parfois de sexes différents, parfois du même. Certains, comme Roxane et Albert, affichaient un style classique. D’autres, comme Amber et Albert, montraient sans équivoque un lien Maître/esclave. Roxane ne reconnut personne.— Bonjour monsieur, dit un homme en sortant de la tente à côté de l’estrade. Que puis-je pour vous ?— Bonjour monsieur. Mon esclave, indiqua Albert en tirant sur la laisse, faisant gémir Amber. Elle est gentille, obéissante, docile et merveilleuse, mais je m’en suis lassé.— Comme je vous comprends, annonça l’homme sobrement.— Quoi ? s’étrangla Roxane alors qu’Amber se figeait de stupeur.— Elle sera une pièce de choix, sans aucun doute, annonça l’homme en prenant la laisse tendue par Albert.Albert reçut en échange une pièce dorée qu’il plaça dans une de ses poches.— Albert ! Tu ne vas pas… vendre Amber ? s’étrangla Roxane. Non, non !Roxane arracha la laisse des mains de l’homme qui commençait à emmener Amber qui, abasourdie, se laissait faire.— C’est hors de question ! Comment peux-tu faire ça ?— Je viens de le dire, annonça Albert, glacial. Je m’en suis lassé. Et puis, je n’ai pas à me justifier. C’est mon esclave. Je fais ce que je veux. Si je veux la vendre, c’est mon problème. Chérie, rends la laisse au marchand et allons nous restaurer. J’ai faim. Nous reviendrons plus tard pour tenter de me trouver une nouvelle esclave, en espérant qu’il y en aura une à mon goût.— Mon établissement saura vous donner satisfaction, monsieur, à n’en pas douter, assura l’homme qui se retenait de sourire.Roxane observa le marchand. Il peinait à ne pas exploser de rire. Albert avait dit de s’amuser. Soit. Il avait décidé de prendre le rôle d’un salop sans cœur. Elle décida d’être tout l’opposé, une ardente défenseuse de la pauvre esclave malheureuse.— Hors de question ! gronda Roxane. Ton esclave te donne entière satisfaction. Elle est d’une obéissante totale. Tu ne…— Je fais ce que je veux, répéta Albert d’un ton froid. Donne la laisse au marchand.— Non, répéta Roxane tandis que Amber, le visage dans les mains, hoquetait.Cela pouvait passer pour des sanglots mais Roxane connaissait assez Amber pour savoir qu’en réalité, elle riait. Albert avait bien posé les jalons. Tout le monde était conscient du jeu en cours, parfait. Roxane allait pouvoir entrer à fond dans son personnage.— Casse couille, lâcha Albert.Roxane s’en figea de stupeur. Albert n’était jamais insultant, jamais ! Il se tourna vers le marchand et annonça :— Accepteriez-vous de la prendre, elle aussi ? Elle me fait décidément trop chier.L’homme fronça les sourcils. Il détailla Roxane, circonspect.— Albert ! s’exclama Roxane. Tu ne vas pas… me vendre tout de même ?— Lâche la laisse, ordonna-t-il.— Non ! insista Roxane.— Alors, oui, je te vends.— Tu es odieux ! s’exclama Roxane alors que Amber, à bout de nerfs, explosait franchement de rire.Roxane rit à son tour avant de respirer plusieurs fois pour reprendre son sérieux.— Amber, t’es pas sympa. Ce n’est déjà pas facile. Je fais ça pour toi. Tu t’en rends compte !— Je ne t’ai rien demandé, fit remarquer Amber. Je veux bien être vendue. C’est trop cool comme idée. J’adore ! Tant que je vous retrouve après !— Évidemment, esclave adorée, murmura Albert en lui caressant tendrement la tête. Juste le temps du jeu.— Et ça dure combien de temps ? demanda Roxane.Albert haussa les épaules en retour.— Et bien moi, je refuse de le laisser te vendre, cingla Roxane reprenant son rôle. Tu le sers à merveille. Il n’a rien à te reprocher.— Elle est excellemment bien dressée, confirma Albert. D’où la pièce d’or !Ce disant, il ressortit la pièce de sa poche avant de l’y remettre.— Vous m’en donnez combien ? demanda Albert en désignant Roxane.L’homme la détailla avant de faire la moue.— Difficile à dire comme ça.— Déshabille-toi, ordonna Albert.— Non ! s’exclama Roxane. Je ne suis pas ton esclave !— James, William ! Venez m’aider ! lança le marchand. Une forte tête !Deux hommes baraqués apparurent. Roxane décida qu’il valait peut-être mieux calmer le jeu.— Albert, s’il te plaît ! Non ! D’accord, je donne la laisse, regarde !Le marchand prit la laisse en souriant.— Trop tard, annonça froidement Albert.— Albert ! s’écria Roxane alors que les deux gardes attrapaient les bras de Roxane pour la maintenir tranquille.— Test, murmura un des gardes à son oreille.— Vert, monsieur. N’ayez crainte. Ce qui se passe me convient. Je joue, c’est tout.— Merci de cette confirmation, répondit le garde en souriant.— Je peux me débattre ? demanda Roxane.— Allez-y. Nous saurons vous tenir sans vous blesser.— Parfait, lança Roxane avant de se replonger dans son rôle. Albert ! Tu es un salopard !— Et toi une chieuse, répondit-il en s’approchant.Il déchira la robe, dévoilant les sous-vêtements. Il tendit une main vers le marchand qui lui donna une paire de ciseaux à bout rond. Le soutien-gorge disparut ainsi que la culotte. Amber n’était plus là , avisa Roxane. Où avait-elle été emmenée ?— Albert, s’il te plaît ! Je serai sage !— Elle est belle, annonça le marchand en la détaillant des pieds à la tête.Roxane rougit intensément. Le regard des autres était ce qu’elle avait le plus de mal à supporter.— Mais elle n’est pas dressée, compléta le marchand alors que Roxane se débattait faiblement contre James et William. Je vais avoir un mal de chien à la vendre.Il sortit une pièce brune. Albert soupira, puis s’en saisit. Roxane comprit qu’elle venait d’être vendue une misère. Étrangement, elle en fut blessée dans son amour propre. En même temps, par ce rôle, elle l’avait cherché.— Passez une agréable journée, monsieur, dit le marchand alors qu’Albert s’éloignait sans un mot ni un regard pour sa femme.Roxane ravala sa rage feinte et se permit un sourire avant de reprendre son rôle. Elle envoya un regard noir au marchand tout en se débattant doucement contre les deux gardes. Le marchand la détailla de la tête aux pieds.— Tu comptes être gentille ?— Va crever, répondit Roxane. Je ne suis pas une esclave.— Maintenant, si, répondit-il.— Va te faire foutre, lança Roxane.Ça l’amusait beaucoup de faire ça. C’était agréable. Le marchand semblait également s’amuser follement et les deux gardiens n’étaient pas en reste. Ils forcèrent Roxane à monter sur l’estrade. Un carcan relié à un anneau au sol l’immobilisa sûrement. Une pancarte fut accrochée autour de son cou. Roxane y vit « 100 » inscrit à la craie. Les gardes s’éloignèrent et le marchand retourna à son poste. Un couple venait d’arriver. La femme semblait vouloir vendre son soumis. La négociation commença. Roxane resta à sa place. Amber arriva peu après. Elle se plaça à côté de Roxane.— T’étais où ?— Ils m’ont donné à boire et à manger, indiqua Amber. Apparemment, quand on est gentille, ça paye.Roxane ricana en grondant. Elle observa qu’autour du cou de Amber, la pancarte indiquait « 10 000 ». L’esclave était libre de ses mouvements.— Tu comptes vraiment te laisser acheter sans rien dire ? grogna Roxane.— Oui, répondit Amber. Ça m’amuse. C’est une sacrée organisation en tout cas !— Carrément, confirma Roxane en observant son environnement.— Tu crois qu’il va y avoir du monde ?— J’en ai bien l’impression.Amber gémit de malaise. De fait, la foule augmentait doucement. Bientôt, Roxane et Amber fut rejoint par plusieurs autres esclaves, hommes ou femmes, de tous âges et de toutes origines. Roxane avisa que d’autres estrades, plus loin, se remplissaient également. Les dominants naviguaient dans les allées, observant la marchandise, échangeant souvent entre eux. La plupart mangeait et buvait.— Putain, j’ai faim ! gronda Roxane.— T’avais qu’à être gentille, répondit Amber amusée.— Un peu de compassion, peut-être ? lança Roxane.Amber sourit en retour.— Va me chercher à manger, s’il te plaît ! chouina Roxane.— T’es folle ? Jamais de la vie ! Je tiens à conserver ma liberté de mouvement. Ils m’ont même laissé mon vêtement !Roxane ronchonna.— Je ne ferai rien contre eux. Je veux être achetée par un maître gentil et doux, qui saura me rendre le plaisir que je lui donnerai.— Et moi je le mordrai s’il ose poser la main sur moi, grogna Roxane.— Tu cherches le fouet ? supposa Amber.Roxane ricana. Oui, peut-être, un peu, elle devait bien l’admettre.— Je vais m’éloigner de toi, annonça Amber. Ta proximité risque de m’attirer des mauvaises ondes. Tu comprends ?Roxane hocha la tête en souriant. L’estomac de Roxane gronda encore une fois et soudain, une cloche sonna trois coups. Le bruit résonna dans les allées et les dominants montèrent sur les estrades. Roxane observa Amber. L’esclave s’agenouilla devant l’homme l’ayant choisie. Sa position fut parfaite, son regard soumis. Même Roxane avait envie de l’acheter. L’homme se contenta de sortir un papier vert de sa poche et de le glisser dans la pancarte qui, apparemment, était dotée d’un compartiment, ce que Roxane n’avait pas remarqué jusque là .L’homme s’éloigna et passa à une autre esclave. Un homme s’avança devant Roxane. Elle recula en lui lançant un regard noir. Il continua à s’approcher et bientôt, Roxane fut contrainte par la chaîne à l’immobilité.— Je ne suis pas une esclave, gronda Roxane, espèce de salopard !Il sourit, sortit un papier rouge et le plaça dans la pancarte de Roxane avant de quitter l’estrade. Tous les autres esclaves de l’estrade avaient reçu un papier vert. Roxane observa que les dominants regardaient avec attention le cou des esclaves avant de décider ou non de monter sur l’estrade. Le coin rouge visible sur la pancarte de Roxane sembla en éloigner plus d’un.— Tu me fais de la très mauvaise publicité, grogna le marchand.— Tant mieux ! s’exclama Roxane. Vous devriez avoir honte de vendre ainsi des êtres humains.— Il est sympa ton rôle, dit-il en souriant.— Je vous remercie, dit Roxane.— Cependant, ça ne change pas que tu me fais de la mauvaise publicité.— J’en suis très heureuse.— Tu vois le piloris devant mon échoppe ?Roxane acquiesça.— Si tu as toujours du rouge au moment où la cloche retentira de nouveau, je t’attacherai là -bas, à la disposition de mes clients. Quiconque monte sur l’estrade aura le droit de t’utiliser librement. Qu’en penses-tu ?Roxane frémit.— Tu passeras la journée là , offerte à tous, utilisée… ou pas, simple objet à disposition.Roxane blêmit. Elle ne voulait surtout pas risquer de rester là et que personne ne s’intéresse à elle. Elle avait besoin d’être le centre de l’attention. Être mise de côté lui était insupportable.— Apparemment, cette idée ne te convient pas, comprit le marchand. Tu sais ce qu’il te reste à faire ? Sois sage. Le prochain homme qui viendra masquera la couleur précédente de la sienne. Fais en sorte que ça soit du vert.Roxane trembla. Putain ! Il faisait ça super bien ! Elle sentait son intimité se tremper et son ventre se contracter de plaisir. Elle avait très envie de se masturber mais le carcan la privait de cette possibilité.— Vous jouez aussi très bien votre rôle, dit-elle, tremblante à la fois de rage et de désir.— Je te remercie, dit-il en souriant pleinement.— Pourriez-vous me retirer le carcan ? Je serai sage.— Non, dit-il. Je n’ai pas confiance. Tu vas devoir convaincre malgré ça. Je ne doute pas que tu en sois capable. En piste, esclave !Il avait insisté sur le titre et cette fois, Roxane ne se rebiffa pas. Au contraire, elle baissa humblement les yeux. Celui-là savait se faire respecter, à n’en pas douter. Il avait trouvé l’argument qui faisait mouche. Roxane se tourna afin de masquer sa pancarte, montrant ainsi son dos et ses fesses. L’astuce fonctionna car ils furent bien plus nombreux à monter. L’un d’eux s’intéressa à elle. À genoux, elle leva sur lui un regard soumis. Il sursauta en constatant sa couleur.— Je saurai vous donner toute satisfaction, monsieur, promit Roxane d’une voix soumise.— Pourquoi as-tu du rouge ?— Je n’ai pas été aimable avec la personne précédente et je m’en excuse. Je serai obéissante.L’homme détailla Roxane, observant son corps dans ses moindres détails.— Le marchand n’a pas levé la main sur moi, annonça Roxane.— Comment a-t-il obtenu ta reddition ?— Il m’a menacée, monsieur, indiqua Roxane.— Il a menacé de te frapper ?— Non, monsieur, répondit Roxane.L’homme sourit puis sortit un carré rouge, qu’il montra ostensiblement à Roxane avant de le mettre dans sa pancarte.— Je n’aime pas qu’on essaye de m’avoir, dit-il avant de s’éloigner.Roxane gémit de rage. Elle venait de perdre. Elle détestait ça. Il y avait sacrément du répondant en face. Elle parvenait aisément à manipuler Albert, mais également Charles et Philibert. Ces hommes-là lui demanderaient du doigté, à n’en pas douter.Roxane se tourna vers Charles qui l’observait en souriant.Roxane grogna.— Si je vous suce, vous me mettez un vert ? proposa Roxane.— Non, répondit-il. Si tu ne me suces pas, je te mets un rouge.Il grimpa sur l’estrade et sortit sa bite de son pantalon. Roxane le prit volontiers en bouche. Ce jeu lui plaisait décidément beaucoup. Elle s’appliqua. Il mit fin avant de jouir.— Monsieur ! S’il vous plaît ! Du vert, je vous en prie !— Non, répondit Charles avant de descendre de l’estrade sans mettre de couleur.Roxane grogna de dépit. Charles se laissait prendre à l’ambiance générale. Il n’était pas aussi facile à convaincre que d’habitude.— Hé ! Vous n’avez pas le droit de profiter de la marchandise avant les quatre coups de cloche ! lança le marchand à Charles.Charles ricana, sortit plusieurs billets et les tendit à un garde proche qui observait l’échange.— Au temps pour moi, dit le comte Stethen. Voici l’amende. Franchement, ça valait le coup.Roxane ricana. Charles venait d’être obligé de payer pour avoir le droit d’être sucé par celle qui le faisait volontiers n’importe quand. La situation était surprenante. Roxane apprécia. Le marchand profita de sa présence pour se poster devant Roxane. Il manipula sa pancarte.— Deux rouges ? Tu te fous de moi ?— J’ai été gentille ! s’exclama Roxane.— Tu vas connaître le piloris ! prévint-il.— Non, s’il vous plaît !— Il ne te reste plus beaucoup de temps ! annonça-t-il.Roxane grimaça. Des hommes montaient sur l’estrade, mais bien moins que sur les étals voisins. Son rouge faisait fuir de nombreux clients mais Roxane, cette fois, ne tenta pas de le cacher. Elle s’approcha du bord de l’estrade le plus que sa chaîne lui permettait, et à genoux, tenta de paraître la plus humble et soumise possible. Un homme finit par monter et se placer devant elle. Roxane décida de garder le silence.— Tu es très belle et ta position est parfaite. Tu as fait quoi pour mériter un prix aussi minable et du rouge ?— J’ai été effrontée, monsieur, indiqua Roxane. Cela ne se reproduira plus.— J’aime bien les effrontées et je n’ai pas beaucoup d’argent. En mettant un rouge, je m’assure que ton prix baisse. J’aurai ainsi plus de facilité à t’acheter le moment venu.— Si j’ai encore du rouge, le marchand me retirera de la vente pour me mettre au piloris, monsieur, mentit légèrement Roxane.— Hum, dit l’homme. Vraiment ?— Oui, monsieur, sanglota Roxane qui jouait la comédie.Allait-elle réussir à l’apitoyer par cette scène surréaliste ou bien verrait-il clair dans son jeu ?— J’aime bien aussi profiter d’une femme sans défense sur un piloris, indiqua-t-il avant de mettre en souriant un carré rouge dans la pancarte de Roxane. À tout à l’heure !Roxane en gémit de souffrance. Elle qui détestait perdre se prenait défaite sur défaite. Aucune de ses tentatives n’aboutissait.— Encore un rouge ? gronda le marchand. Tu ne vaux vraiment rien.— Monsieur, s’il vous plaît ! Retirez le carcan ! Je vous jure que je saurai me faire apprécier sans !Le marchand se figea et lui lança un regard profond.— Je vous en supplie ! miaula-t-elle les lèvres tremblantes.Elle sut qu’elle avait gagné lorsqu’il soupira. Il retira les tiges en fer maintenant le carcan en place puis le retira.— T’as intérêt à être sage !— Oui, monsieur, promit-elle.— Je veux du vert !— Oui, monsieur.Il s’éloigna. Dès qu’il fut entré dans la tente, Roxane observa son environnement. Plusieurs gardes étaient postés de ci, de là , regardant autour d’eux. La plupart ne surveillait rien. Il savourait les corps exposés un peu partout. Roxane se rendit dans le fond de l’estrade, retira sa pancarte puis s’éclipsa. Elle avait faim. Elle voulait manger. Se cachant derrière les tentures, elle attrapa quelques morceaux de fruits, des croques en bouche, des parts de quiche, des morceaux de bacon grillés, des bâtonnets de légume.La cloche retentit quatre fois et Roxane put sortir de sa cachette car tous les dominants venaient de quitter les étals de nourriture pour se diriger vers les esclaves. Roxane constata que des pièces dorées, argentées ou de bronze s’échangeaient, ainsi que des vrais billets.Roxane vit Charles acheter une femme tandis qu’Olivia fut obtenue par un autre. Nicolas sortit ses billets tandis que Méline, à ses côtés, observait calmement. Elle ne semblait pas vouloir s’offrir un soumis. Roxane continua à se déplacer pour chercher des têtes connues. Philibert apparut. Une esclave se déplaçait à quatre pattes à ses côtés. Roxane chercha Félicie mais ne l’aperçut pas. En revanche, elle constata qu’Albert payait grassement pour obtenir deux esclaves. Roxane observa autour d’elle et la conclusion fut sans appel : seul Albert avait deux personnes à ses pieds.— Elle est là  ! s’écria un garde en la désignant.Roxane grimaça. Elle était découverte. Les ventes presque terminées, l’attention était revenue sur le reste du monde. Elle fut rapidement entourée par une foule de curieux.— Reviens sur l’estrade, gronda le marchand en apparaissant.— Non, répondit Roxane en lui faisant fièrement face. Je ne suis pas une esclave !— Je vais te faire ravaler cette insolence, crois-moi !Il attrapa son fouet et le déplia. Roxane ricana. S’il croyait lui faire peur, c’était raté. La foule observa l’échange en souriant. Roxane se tourna vers Amber, gentiment aux pieds d’un black d’une trentaine d’années qui la tenait à rêne courte. Elle lui envoya un clin d’œil et Amber répondit d’un sourire.Le fouet claqua près de Roxane qui ne broncha pas. Elle se doutait qu’il commencerait par un avertissement et n’avait donc même pas sursauté. La foule rit. Le marchand arma son bras. De l’angle et du coup de poignet, Roxane déduisit la trajectoire. Elle se poussa de manière à ce que la lanière touche son bras et s’enroule autour. Elle connaissait bien la douleur du fouet et ne cria donc même pas. Elle se contenta de tirer et comme prévu, le marchand perdit son arme. Roxane s’en saisit, libéra son bras puis envoya la lanière sur le marchand qui recula en criant. Elle avait visé son ventre, du cracker.La foule s’éloigna un peu, apparemment peu encline à se prendre un coup, elle aussi.— Je ne suis pas une esclave ! gronda Roxane.Seul le silence lui répondit. Dommage… Roxane souhaitait tellement qu’un homme s’interpose, la soumette, la fasse plier, la mette au sol et par sa prestance et son charisme, l’amène à se soumettre. Au lieu de cela, ils restaient figés, incrédules.— Allons messieurs ! Vraiment ? Aucun candidat pour la soumettre ?Roxane se tourna vers celui qui venait de prononcer ces mots et sourit. Elle le remercierait plus tard de son intervention.— Aucun courageux ? continua Nicolas.— Elle n’en vaut pas la peine, dit une voix anonyme.— Comment ça ? gronda Nicolas, visiblement piqué au vif.Il possédait Roxane. Si quelqu’un la disait sans valeur, alors il était pauvre. Il ne le supporterait pas. Il allait défendre sa soumise autant pour elle que pour sa fierté personnelle.— Elle est belle, sans aucun doute, mais on n’a pas le temps de former une néophyte. On est là pour s’amuser !— Ce n’est pas une néophyte ! s’exclama Nicolas. C’est une soumise accomplie !— Et mon cul ?Nicolas grogna. Il leva les yeux sur Roxane qui lui lança un regard désolé en échange. Elle avait tout fait pour se montrer chiante. Elle récoltait ce qu’elle avait semé. Nicolas s’avança vers Roxane. Toute la foule sursauta. Bien évidemment, Roxane n’arma pas son bras, le fouet restant sagement sur le sol.— Donne ton fouet, ordonna-t-il et Roxane lui obéit immédiatement. À genoux, mains sur la tête.Roxane prit la pose en faisant en sorte qu’elle soit parfaite. Nicolas l’intransigeant ne laissait rien passer. La foule retint son souffle.— Pas bouger, ordonna Nicolas d’un ton dur.Roxane frémit. Elle aimait tellement l’entendre lui parler comme ça. Elle en frémit de bonheur. Il s’avança de quelques pas, arma son bras et le fouet mordit le dos de Roxane. Le second coup larda le ventre. Roxane avait crié mais n’avait pas bronché. Nicolas revint vers elle, lui tendit son fouet dont elle se saisit puis lança un « Amuse-toi bien » avant de disparaître dans la foule, sa nouvelle esclave et Méline sur ses talons.Roxane se releva, le fouet à la main. Plusieurs regards tombèrent sur elle puis la foule s’éparpilla. Nul ne voulait la dresser. Elle grimaça de dépit. Elle s’élança vers le marchand puis lui tendit son fouet. Il reprit son bien.— Avant, tu n’avais pas de valeur. Maintenant, elle est trop haute, indiqua le marchand. Ils ont tous utilisé leur fric pour acheter l’esclave qu’ils ont. Leurs poches sont vides. Ils les revendront d’ici peu et reviendront vers toi, ne t’inquiète pas.— Je ne suis pas une esclave. Je ne suis pas à vendre. Pas besoin d’argent pour m’obtenir, répliqua Roxane.Le marchand sourit.— Comment faire pour t’avoir à mes pieds ? demanda le marchand.— Il faut le mériter ! gronda Roxane avant de se diriger vers un stand de boisson.— Ce n’est pas gratuit, madame, annonça le vendeur.— Quoi ?— La nourriture et les boissons sont payantes, indiqua le vendeur. Je doute que vous ayez de l’argent.Il observa son corps nu en souriant doucement.— L’argent sert à payer les organisateurs ? demanda Roxane. Je suppose que louer cet endroit doit coûter une blinde.— Non, madame. Les propriétaires nous ont offert gratuitement de nous installer ici.— Même le donjon ?— Oui, madame.Roxane gronda. Albert avait offert leur domaine gratuitement ? Il allait l’entendre !— De même, aucun organisateur n’est payé autrement que par le plaisir de pouvoir assister à ça, précisa le vendeur.— Du coup, où va l’argent ?— À une association qui aide les femmes battues, indiqua le vendeur.Roxane grimaça et secoua la tête. Voilà , maintenant, elle ne pouvait plus lui en vouloir. Elle soupira puis fouilla la foule des yeux. Elle le trouva rapidement, se dirigea directement sur lui. Il ne dit rien lorsqu’elle fouilla ses poches d’où elle tira ravie un billet avant de revenir vers le stand de boisson.— C’est beaucoup trop, précisa le vendeur en prenant le billet. Avec ça, vous pouvez boire tout mon stand et celui d’à côté.— J’ai mangé sans payer, annonça-t-elle. Disons que ça compense.Le vendeur sourit.— Il vous a laissé lui prendre son fric sans sourciller, dit-il en désignant Albert qui se promenait, deux femmes en laisse marchant à quatre pattes à ses côtés.De certaines tentes provenaient des râles, des gémissements et des cris de plaisir. Sur certaines estrades, les martinets étaient sortis. On baisait dans tous les coins.— Ce n’est pas son fric, gronda Roxane. C’est le mien et il s’en est servi pour s’acheter deux esclaves.Le vendeur rit ouvertement.— Heureux homme ! s’exclama-t-il.Roxane grogna avant de s’éloigner, enfin repue. Elle se trouva un coin tranquille pour faire pipi. Depuis son spot discret, elle entendit des éclats de voix.— Je vous emmerde !— Vous les gênez ! On vous demande juste d’être un peu plus discret et respectueux des scènes en cours.— Mes photos, mon choix !Deux hommes s’engueulaient dans la tente voisine.— On vous demande simplement de respecter leur intimité, de ne pas vous imposer, d’être invisible.— Allez vous faire foutre. Je me casse !— Monsieur ! Attendez !— Bande de tarés !Roxane vit un homme, un appareil autour du cou, sortir de la tente et s’éloigner vers la grille. Un autre homme sortit juste après lui.— Vous êtes un organisateur, supposa Roxane.L’homme se tourna vers elle, détailla la femme nue devant lui de la tête aux pieds, sourit puis hocha la tête.— Vous venez de perdre le photographe, continua Roxane.— C’est difficile à recruter, indiqua-t-il. C’est un connard mais ses clichés sont excellents.— Mais il dérange les participants, comprit Roxane.L’homme acquiesça.— Je peux le faire, moi, si vous voulez. Il paraît que je me débrouille pas trop mal, indiqua Roxane.L’homme la détailla de nouveau.— Vous avez un appareil photo ?— Non, admit-elle. Je peux toujours essayer d’en trouver un.— Difficile d’aller en ville pour en acheter un dans votre tenue, ricana-t-il.— Je pense qu’il y en a un sur place.— Revenez me voir si vous parvenez à en obtenir un.Roxane sourit. Elle partit dans la foule, trouva rapidement celui qu’elle cherchait. Heureusement, il n’était pas en pleine séance, se contentant de discuter avec un couple. Elle lui caressa doucement le bras pour attirer son attention et attendit sagement. Il se tourna rapidement vers elle.— Hum ?— Nicolas, est-ce que tu aurais amené ton appareil photo par hasard ?Le prénom, le tutoiement, tout indiquait qu’elle s’adressait à l’homme et pas au dominant.— Oui, répondit-il.— Ça t’embête si je l’utilise ? Cette fête vient de perdre son photographe.— Non, pas du tout. Je t’en prie. Dans le coffre, précisa-t-il en lui tendant ses clés de voiture.— Où est-elle ?— Dans le garage à l’arrière.Roxane hocha la tête pour se rendre à l’endroit désigné. Elle trouva aisément la sacoche, ressortit avec, rendit ses clés à Nicolas puis retourna voir l’organisateur.— Évitez les visages, ils seront floutés de toute façon. Préférez saisir une ambiance, une atmosphère, un jeu de regard qu’une bite ou une chatte.— Je comprends, assura Roxane.— Quand la carte mémoire est pleine, vous me l’apportez. Je la vide sur un ordinateur sécurisé puis je vous la redonne.— En échange de la suivante. J’en ai plusieurs. Des vidéos ?— Non, que des photos.— Très bien. J’y vais.— Merci à vous, dit-il.— Bah, de toute façon, je ne joue pas. Autant me rendre utile.Roxane ne lui laissa pas le temps de répondre. Elle s’éloigna. Elle parcourut l’immense village crée de toute pièce, restant loin, utilisant l’excellent zoom de l’appareil dernier cri de Nicolas le millionnaire perfectionniste. Surtout, Roxane en profita pour observer tout le monde, les gestes, les regards, les attitudes, les attentions. Elle utilisait les conseils prodigués par Albert des années auparavant pour chasser. Elle trouva. Elle déposa son appareil dans la tente de l’organisateur puis se dirigea vers l’élu du jour.Il s’intéressait à son esclave d’une manière parfaite. Il avait ce charisme, ce petit rien indéfinissable, cette chose inexplicable. Elle voulait être à ses pieds. Elle désirait qu’il l’asservisse. Il saurait faire, sans aucun doute. Il était assis sur un transat, son verre reposant sur son esclave-table bâillonnée.Roxane, un peu tendue et stressée, se plaça devant lui et s’agenouilla humblement, les yeux baissés. Elle attendit mais il ne se passa rien. Il l’ignorait superbement. L’homme avec qui il parlait fini par lancer :— Elle attend que tu lui parles.— Je sais, dit-il avant de reprendre sa discussion.Roxane attendit mais il ne daigna pas lui parler. Finalement, son verre vide, il se leva et s’éloigna, son esclave en laisse derrière lui. Roxane gronda. Il ne voulait pas d’elle. Elle n’en revenait pas. Elle trembla mais ne comptait pas se laisser faire aussi facilement. Elle retourna vers les organisateurs.— Superbes, les photos ! Vous êtes douée ! lança Arthur.— Il paraît, dit Roxane.— Un problème ? lança Arthur.— Je viens de me faire rembarrer, dit Roxane.Arthur sourit.Roxane se rendit sur l’ordinateur, trouva rapidement la photo voulue et le désigna. Arthur ricana.— Vous n’avez pas la moindre chance.— Pourquoi ? gronda Roxane, vexée.— L’esclave à ses côtés, c’est la sienne. Il ne l’a pas vendue pour en acheter une autre. Non, c’est la sienne.Roxane ne comprenait pas. Le but de venir ici n’était-il pas de vendre l’habituelle pour profiter d’une nouvelle le temps d’une journée ?— Il vient pour papoter, échanger avec les dominants, découvrir des pratiques, obtenir des cartes de visite.— Et elle ? Elle n’a pas envie de profiter d’un peu de nouveauté ?— Je ne sais pas, admit Arthur. Je n’ai jamais entendu le son de sa voix.Roxane plissa les paupières. Si elle parvenait à l’éloigner elle, peut-être serait-il plus réceptif à ses avances.— Vous trichez, madame ! lança Arthur alors que Roxane s’éloignait. Ce n’est pas bien de tirer des informations aux organisateurs comme ça !Roxane sourit avant de s’éloigner. Elle retrouva aisément son objectif. Il discutait, sa soumise à ses pieds, toujours bâillonnée mais pas attachée. Roxane s’avança discrètement et fit signe à la femme de la rejoindre quelques pas plus loin. Surprise, elle le fit. Roxane lui retira le bâillon et lui offrit un verre de jus de fruits. Ravie, elle le but.— Tu ne l’auras pas, dit-elle. Il ne veut que moi.Roxane sourit.— Tu crois vraiment pouvoir l’avoir ? Tu te prends pour qui ? Il n’est pas noble et je suis comtesse. Il kiffe de m’avoir à ses pieds. Son fantasme de roturier, d’ouvrier non qualifié, est de voir ramper une grande de ce monde à ses pieds.Roxane reçut cette information avec grand plaisir.— Que crois-tu pouvoir lui offrir ?— Une duchesse, proposa Roxane.La comtesse ricana.— Je suis Roxane Pool, duchesse d’Écosse. Tu es sur mes terres.La comtesse blêmit avant de se mettre à trembler.— Non, non ! Tu ne peux pas… Merde…— Je veux ton maître, je l’admets, mais pas à ton détriment. Changer un peu ne te dirait pas ?La comtesse ricana méchamment.— Personne ici ne lui arrive à la cheville. Je ne veux pas d’un tocard. Trouve-moi mieux et j’y réfléchirai.— Je relève le défi, annonça Roxane. Demande-lui l’autorisation, s’il te plaît.La comtesse se tourna vers son maître qui observait la scène d’un air curieux. Visiblement, que sa soumise parle avec une autre femme était inhabituel. Il ne montrait aucune colère, juste de l’intérêt.— Maître ? Puis-je m’éclipser un instant avec cette personne ?— Je t’en prie, fais, permit-il.La comtesse cligna plusieurs fois des yeux. Visiblement, elle s’attendait à un refus.— Merci, maître, dit-elle avant de se tourner vers Roxane. Il a accepté.Roxane rit doucement.— Allez viens. Je ne te connais pas alors essaye de me guider un peu histoire que je te trouve le bon.La comtesse suivit sans dire un mot.— Celui avec deux soumises là -bas ? proposa Roxane en désignant Albert de la main.— Non, il est trop doux, trop prévenant. J’ai besoin d’une poigne ferme.Roxane lui proposa deux dominants qu’elle avait pris en photo mais la comtesse les refusa également. Roxane dut se rendre à l’évidence. La comtesse et elle avaient à peu près les même goûts. Ça la faisait chier mais elle allait devoir lui offrir son maître. La comtesse réagit à merveille. Son regard vers Nicolas fut brillant de désir.— Qui est-ce ? demanda la comtesse haletante.— Ton dominant pour la journée, proposa Roxane. Reste à les convaincre.— Mon maître ne voudra jamais. Il ne vient pas ici pour ça.— Mais toi, tu en as envie ?La comtesse hocha la tête.— Et il veut ton bien, non ?La comtesse acquiesça.— Alors demande-lui.— Et lui ? dit la comtesse en désignant Nicolas. Il a déjà une esclave.Roxane haussa les épaules.— Cet échange n’a pas à se faire selon les règles de l’endroit. Ni toi ni moi ne sommes sur une estrade.— Tu es l’esclave de qui ? demanda-t-elle, se rendant soudain compte de l’absence de maître autour de Roxane.— De personne, annonça Roxane en souriant. J’ai refusé d’être vendue comme un animal. Je suis une duchesse, pas une vache.— Mais tu veux bien être achetée, dit la comtesse en souriant.— Échangée, nuance !— Pour que mon maître et cet homme puissent nous échanger, encore faudrait-il que cet homme te possède.Roxane grimaça.— C’est ton maître, comprit la comtesse. Mais ce n’est pas le duc Mean !Roxane grimaça encore.— J’ignorais cela sur la duchesse d’Écosse, sourit la comtesse.— Chut, dit Roxane.— Je tiendrai ma langue, sois-en certaine.Roxane sourit.— Bon, tu vas parler à ton maître ?La comtesse gémit tout en hochant la tête. Les deux femmes retournèrent vers le dominant qui leur accorda immédiatement tout son attention. Roxane était restée un peu en arrière, laissant sa comparse discuter.— Maître, je… bafouilla la soumise. J’ai… Enfin… Il y a… Un dominant qui me plaît bien.— Ici ? s’exclama son maître. Tu as envie de passer du temps avec lui ?— Hé bien, euh… oui, j’aimerais beaucoup.— Tais-toi, ordonna-t-il sèchement avant de se diriger vers Roxane. Comment as-tu fait ? lui demanda-t-il.— Je lui ai montré mon maître, annonça immédiatement Roxane.— Hunhun, sourit l’homme qui portait plusieurs tatouages sur les bras. Et il serait d’accord pour s’en occuper ?— Je doute qu’il refuse. Voyez-vous, je crois qu’ils ont un problème.— Lequel ?— Arrêtez-moi si je me trompe mais chacun des dominants ici présent ne peut acheter d’esclave qu’en échange d’une pièce, peu importe sa couleur.— En effet, confirma-t-il.— Seulement voilà , mon maître est en couple avec une domina si bien qu’ils n’ont qu’une seule pièce pour deux.— Elle n’a qu’à vendre son soumis, répliqua le tatoué.— C’est de là que vient leur unique pièce.— Et toi ?— Moi, j’ai été vendue par mon mari, pas par mon maître, indiqua-t-elle.Le dominant plissa les yeux.— Ils seront très heureux d’obtenir une esclave par un autre biais que celui prévu par les organisateurs, insista Roxane, leur permettant ainsi d’en avoir un chacun.— À n’en pas douter, sourit le dominant. Tu es consciente que ce n’est pas parce que je leur donne mon esclave que je vais forcément te prendre toi en compensation. Je suis tout à fait capable de rester seul pendant que ma soumise s’amuse.— Je n’en doute pas, précisa Roxane. Ce serait pour moi un grand honneur que de pouvoir ramper à vos pieds, monsieur.Il sourit.— Nous verrons. Mène-nous à ton maître.— Oui, monsieur, répondit Roxane.Méline jouait avec un soumis. Nicolas mangeait tranquillement. Ils venaient sans aucun doute de vendre l’esclave de Nicolas pour ce nouveau jouet.— Maître ? Puis-je vous parler, s’il vous plaît ?— Maître ? répéta Nicolas. Voilà une demande bien surprenante. Je t’écoute.— J’aimerais beaucoup que vous acceptiez de discuter avec cet homme, indiqua Roxane en désignant le dominant tatoué d’un geste élégant de la main.Nicolas alla de Roxane au tatoué et inversement, puis hocha sobrement la tête avant de faire signe à Roxane de s’éloigner d’un geste négligent. Roxane se recula de quelques pas, rejoignant ainsi la comtesse qui attendait elle aussi en retrait.— Il a l’air aussi intransigeant et perfectionniste que mon maître, dit la comtesse en souriant.— Ça, il l’est, tu peux me croire. Par contre, il est sadique.Les yeux de la comtesse brillèrent encore plus.— Je suis ravie de constater que c’est une qualité à tes yeux.— C’est un vrai sadique ?— Oui, confirma Roxane.— Tu es masochiste ?— Oui.— Que de jolies découvertes concernant la duchesse d’Écosse, sourit la comtesse.— C’est trop long, grimaça Roxane. Beaucoup trop long. Ça aurait dû être réglé depuis longtemps. Il suffit de dire « oui » et c’est bon. Que se disent-ils ?— Ils n’ont de cesse de nous regarder, maugréa la comtesse. Ça ne sent pas bon, madame la duchesse.— Roxane, s’il te plaît.— Andréa, se présenta la comtesse.Roxane sourit et redevint grave lorsque Nicolas lui fit signe d’avancer. Le tatoué fit venir Andréa de la même manière.— Il est hors de question que je lui prenne sa soumise sans contrepartie, annonça Nicolas. Un échange est inévitable. Sauf que notre ami n’est pas très sûr d’y gagner au change.Roxane serra les dents de rage.— Il va falloir que tu prouves que tu as plus à offrir que sa soumise actuelle, indiqua Nicolas.— Je suis surpris que ma soumise t’ait permis de faire une telle offre, indiqua le tatoué. Elle connaît mes goûts et j’avoue être perplexe.Andréa sourit tandis que Roxane lui disait encore « chut ».— Que sais-tu qu’elle ne veut pas que tu me dises ? demanda le tatoué.Andréa resta bouche fermée, gardant secrète l’identité de sa comparse.— Je propose un concours, annonça Nicolas. Si Andréa gagne, elle aura la possibilité d’être dominée par nous deux en même temps.Andréa frémit de bonheur à cette idée. Visiblement, cela lui faisait énormément plaisir.— Si Roxane gagne, elle pourra être dominée par Henry.Roxane venait d’apprendre le nom du tatoué. Elle ne sourit toutefois pas. Andréa tremblait d’excitation. Elle ne se laisserait pas facilement faire. Le concours serait serré.— Allons dans la grange, indiqua Nicolas. Méline ? Tu veux regarder ou bien tu préfères t’amuser ici ?— Je viens avec vous, annonça la domina.— J’invite Charles, Philibert et Albert, annonça Nicolas en sortant son téléphone portable.— Je peux inviter des gens, moi aussi ? demanda Henry et Nicolas hocha sobrement la tête.Les deux dominants dégainèrent leur téléphone portable si bien qu’une vingtaine de personnes se retrouvèrent finalement devant l’ancien bâtiment agricole fermé.— Vous avez la clé de cet endroit ? s’étonna Henry alors qu’Albert ouvrait la porte.Les invités du côté de Roxane sourirent. Andréa gloussa. Nicolas amena Roxane vers le bassin central. La grange était maintenant totalement aménagée. À l’intérieur du bassin, des plantes poussaient. L’endroit était désormais très accueillant, telle une serre d’intérieur. Des sièges et des tables permettaient à chacun de se reposer. Tous prirent place, les dominants et dominantes assis, les soumis et les soumises debout ou à genoux.Nicolas fixa le collier de Roxane au rail en hauteur à l’aide d’une chaîne.— Charles était censé faire ça et ça aurait dû être contre Olivia, gronda Roxane.— C’est moi et ton adversaire est Andréa, répondit Nicolas. C’est comme ça.Il plaça entre ses chevilles une barre d’écartement largement ouverte. Il plaça des boules en métal reliées à une barre dans son vagin et son cul avant de refermer le tout d’une ceinture de chasteté. Un bâillon termina la préparation.— Tu vois le foulard dans le dos d’Andréa ? Ton but est de l’attraper. Si tu y parviens, tu gagnes ce jeu. Il y aura trois épreuves. Celle qui en gagne le plus remporte la mise.Nicolas s’éloigna d’un pas. Roxane plongea ses mains libres sur l’attache du bâillon, prête à le retirer. Aujourd’hui, elle jouait effrontée. Ses doigts trouvèrent un cadenas. Elle se tourna vers Nicolas qui lui sourit. Il avait prévu qu’elle s’oppose. Elle observa la ceinture de chasteté et les entraves au pied. Tout était fermé à clé. Il lui avait laissé les mains libres pour une question de sécurité et pour qu’elle puisse attraper le foulard, mais ne lui avait laissé aucune marge de possibilité en dehors.Roxane sentit son ventre couler à cette constatation. Elle était plus excitée que jamais. Nicolas siffla et Andréa partit au quart de tour. Roxane avança également mais beaucoup plus lentement. Andréa attrapa le foulard derrière Roxane en seulement deux tours.Roxane n’était pas sportive pour un sou, c’était le moins que l’on puisse dire. Les deux femmes furent détachées, vidées et mises à genoux devant les spectateurs.— Mesdames, accepteriez-vous de nous prêter deux soumis ? lança Charles.— Volontiers, dit Méline.— Je veux bien, dit une femme et Roxane constata que son soumis n’était autre que Louis.— Merci beaucoup. Nous voudrions déterminer laquelle de ces dames suce le mieux. Celle qui fait jouir le soumis devant elle le plus vite en n’utilisant que sa bouche a gagné. Cela signifie que votre soumis va avoir droit au plaisir. Cela vous convient-il toujours ?— Oui, dirent les deux domina en même temps.Le soumis de Méline se dirigea vers Roxane, la plus proche de lui.— Non, c’est Andréa qui va te sucer, précisa Méline.Roxane jeta un regard noir à Méline. L’autre domina haussa les épaules. À ses yeux, qui suçait qui n’avait aucune importance. Louis se plaça, souriant, devant Roxane. Ses yeux pétillaient.— Si tu n’arrives pas à me faire jouir, tu as perdu. Deux défaites sur trois. Inutile de faire la troisième épreuve.Roxane trembla de rage.— Crois-moi, je ne jouirai pas, précisa Louis.Remarque au combien inutile tant elle reflétait l’évidence.— Pourtant, mes seins sont magnifiques, regarde !— Je n’ai pas le droit de les toucher, rappela Louis alors qu’Andréa suçait déjà son partenaire avec application. Tu ne dois utiliser que ta bouche.Roxane se caressa les seins en se mordant les lèvres et en réponse, Louis ferma les yeux pour ne pas voir le magnifique spectacle se tenant devant lui. Il souriait, heureux de tenir Roxane dans sa main. Roxane grogna puis lécha Louis avant de l’avaler tout entier. Sa demi-érection se renforça. Son membre durcit carrément tandis que Roxane lui donnait tout ce qu’il aimait. Elle le connaissait par cœur.— Ma maîtresse m’oblige à tenir des heures à ce régime, m’offrant une douleur sans nom si je ne me retiens pas. Crois-moi, j’ai de l’endurance. Tu n’y arriveras pas, Roxane.— Que veux-tu en échange du fait de me laisser gagner ? demanda Roxane, consciente que sans son consentement, elle n’obtiendrait rien.Louis explosa de rire.— Je veux te voir perdre, Roxane. Savoir que ta défaite est entre mes mains est bien trop agréable pour le laisser passer.Un râle indiqua que le soumis qu’Andréa suçait venait de jouir. La comtesse ouvrit la bouche pour montrer le sperme s’y trouvant.— Andréa a gagné, annonça sobrement Nicolas et la comtesse avala avec délectation tandis que le soumis rejoignait Méline.— T’as perdu, lança Louis ravi.Andréa se tourna vers Roxane.— Je suis désolée, dit-elle. Mais tu sais, il y a un moyen beaucoup plus simple que ces épreuves débiles pour avoir mon maître.— Je sais, dit Roxane, mais non. C’est hors de question. Putain ! L’avoir oui mais pas pour cette raison-là .— Quelle raison ? demanda Nicolas.— Putain de fantasme à la con ! gronda Roxane.— Pardon ? lança Henry.— Non, mais, je ne le dénigre pas. Chacun son truc. Mais merde ! Je veux qu’il me prenne pour moi, pour ma personne, pas parce que… Putain, ça fait chier.Andréa ricana.— À toi de voir, dit-elle.Roxane était tellement dégoûtée. Ce titre tant détesté, voilà qu’elle allait devoir l’utiliser pour obtenir le dominant voulu pour le reste de la journée. Elle ne voulait pas. C’était tellement insupportable. Pourtant, elle comprit qu’elle n’avait pas le choix. Elle venait de perdre, à cause de sa stupide guerre avec Louis et parce qu’elle préférait se prélasser dans un canapé à faire du jogging.— Merde, s’exclama-t-elle avant de se lever pour se placer devant Henry, la mâchoire serrée, les poings fermés de rage.Henry la regarda, amusé et curieux.— Vous vous souvenez quand je vous ai dit que j’avais été vendue par mon mari et non par mon maître.— Oui, je me souviens, dit-il.— Hé bien, je vous présente mon mari, dit-elle en désignant Albert de la main, le duc Albert Mean.— Le ? Il ? Tu ? Tu es la duchesse d’Écosse ?— Bienvenu sur mes terres, dit-elle en tremblant.Elle vit ses yeux briller de désir.Roxane resta debout. Elle voulait qu’il la soumette. Il lui passa lentement la main dans les cheveux et tira doucement vers le sol, obligeant Roxane à descendre. Elle tomba à genoux mais il ne s’arrêta pas là . Il continua, l’obligeant à se retrouver le visage contre le sol et il la maintint fermement mais sans douleur.— Carrément que j’accepte d’avoir à mes pieds la duchesse d’Écosse ! rit-il nerveusement.— Ça, je conçois que ça t’énerve prodigieusement ma chérie, lança Albert.Roxane gronda.— Tais-toi ! Sage ! Si tu fais encore ce bruit, je te bâillonne. Tu as compris ?— Oui, monsieur.— Maître ! Le titre approprié est Maître !— Oui, maître.— Bien, duchesse. Je vais te dresser, ne t’inquiète pas.Roxane en frissonna de plaisir. Elle ne désirait que cela.