— Soyez les bienvenues. Entrez, je vous en prie.Elle s’écarte pour laisser ses invités pénétrer dans l’entrée ouvrant sur le salon. Elle les laisse découvrir l’endroit, intérieur simple, sans chichi ni prétention. Des jouets d’enfant traînent de-ci de-là. Ils sont au centre pour la journée. De quoi offrir de beaux moments aux quatre adultes.Ils se sont déjà rencontrés. Tout d’abord par écrit, puis par téléphone, puis une visio. Le courant est passé, alors une rencontre réelle a été décidée. Ils viennent de passer une heure à la terrasse d’un restaurant de la grande ville proche. Les échanges ont été animés, nombreux, souvent légers, parfois inquisiteurs, mais avant tout amicaux et agréables. Ils ont décidé, d’un commun accord, d’aller plus loin.Elle traverse le salon pour rejoindre un couloir. Ils la suivent.— Voici votre chambre, annonce-t-elle au couple. Vous pouvez vous y mettre à l’aise. Nous allons faire de même. Rendez-vous dans un quart d’heure dans le salon.La demande est formulée poliment sur un ton léger et pourtant, il est clair pour tout le monde qu’aucun retard ne sera toléré. Elle monte dans sa chambre. Son mari la suit en souriant.Ils se déshabillent en même temps. Elle admire son corps bien fait. Il la mate sans honte ni détour.Il met un jean serré d’une ceinture de cuir sur un boxer sombre puis un tee-shirt moulant rouge. Il fait chaud. Il choisit de rester pieds nus.Elle passe un porte-jarretelles rouge ne tenant rien. Les attaches pendent libres sur ses cuisses nues. Le soutien-gorge met en valeur sa poitrine ferme. La culotte cernée de dentelles cache son intimité déjà humide. De longues bottes noires terminent sa tenue. Elle passe un kimono rouge fermé d’une ceinture qui dévoile à moitié son ensemble. Il l’aide à attacher ses longs cheveux en chignon. Voilà, elle est prête.Il s’approche et l’embrasse avec fougue. Elle répond volontiers. Ils s’enlacent, se caressent puis s’éloignent. Ils ne veulent pas arriver en retard et risquer de manquer une éventuelle faute de leurs invités.Ils sont déjà là, en bas de l’escalier, dans le salon. Ils se sont changés pour des tenues plus légères. Rien de provocant ou d’indécent. Il a mis un pantalon fin beige et un polo bleu. Elle a choisi une petite robe orange vif légère et aérienne. Tous deux sont pieds nus sur la pierre froide. Elle a lâché ses cheveux châtains tombant librement derrière ses épaules. Il est rasé de près.Les yeux se rencontrent. Le moment est lourd, intense. Le premier pas est toujours le plus difficile. Lancer l’évènement. Chacun se souviendra du commencement et du final. Le reste ne sera que mélange et souvenirs vagues et lointains. Il ne faut pas rater le début. La pression est grande. L’attente insupportable.— J’ai soif, annonça-t-elle. Didier, va me chercher un verre d’eau.Il regarde autour de lui. Aucune visite de la maison n’a été proposée. Il va devoir découvrir lui-même. Il disparaît vers la salle à manger puis des bruits de vaisselle résonnent dans la cuisine. Elle descend l’escalier. Son mari reste en haut, admirant sa proie.— Jolies jambes, dit-il.Il attrape son téléphone portable, pianote quelques instants et soudain, une musique sort des enceintes connectées.— Élisabeth, danse pour moi, ordonne-t-il, accoudé à la rambarde.Elle hésite une seconde puis obtempère. Ce n’est clairement pas sa spécialité, mais elle fait de son mieux et le résultat, bien qu’imparfait, est agréable à regarder. Il change de musique, alternant les styles pour des mouvements calmes et lents, puis des notes sautillantes. Finalement, il descend et l’accompagne pour une valse.Premier contact physique entre ceux deux-là. Ils ne sont doués pour la danse ni l’un ni l’autre, mais peu importe. L’amusement est de rigueur. Le jugement interdit. Ils se marchent sur les pieds et en rient.Didier revient avec son verre d’eau. Il cherche une seconde son hôte des yeux pour la trouver installée dans le canapé à observer le couple remuant sur du violon. Il s’approche.— À genoux, indique-t-elle avant de désigner le sol près d’elle.Il se place comme demandé et tend le verre de ses deux mains. Elle s’en saisit et en avale le contenu rafraîchissant.— Un autre, indiqua-t-elle.Il s’éloigne et revient. Cette fois, elle n’en boit que la moitié et il tient son verre avec humilité. Son regard est tourné vers le bas. Sa position est parfaite.Comme c’est agréable de jouer avec des connaisseurs. Pas besoin d’heures, de jours, de semaines d’entraînement et d’explications. Ceux-là s’y connaissent et savent ce qu’ils font. Naturellement, chaque relation est unique. Aucune règle ne transcende la communauté. Le lien se créera avec le temps. Ils apprendront à se connaître. Cependant, pour commencer, quelques bases sont bien appréciables.Elle l’observe. Il reste stoïque malgré ses envies. Ils ont discuté. Elle sait ce qu’il aime. Elle connaît quelques-uns de ses désirs. Elle joue avec lui en bougeant doucement, laissant malencontreusement glisser un pan de son kimono pour dévoiler une de ses bottes. Il frémit, mais ne bronche pas.Elle récupère le verre et le pose sur la table basse, puis ouvre un coffret qui attendait sagement d’être utilisé. Les yeux rivés au sol, Didier ne cherche pas à en connaître le contenu. Elle est épatée par son calme et sa retenue. Elle prend l’os en plastique, le lui montre avec douceur, puis le jette vers la salle à manger. Il reste à sa place, immobile. Elle sourit.— Va chercher, souffle-t-elle juste assez fort pour surpasser la musique de soirées disco envahissant l’air.Il lève les yeux sur elle, visiblement perdu.— Comme tu veux, précise-t-elle.Il choisit de s’y rendre à quatre pattes et de prendre l’objet dans la bouche. Il fait cela avec calme, tranquillité, sans courir. L’âge, sans doute. Elle apprécie. Cela lui donne tout le temps de l’admirer. Il dépose avec une extrême délicatesse l’objet dans la main féminine tendue.— C’est bien, dit-elle en lui caressant les cheveux.Il ronronne de plaisir.— Encore, continue-t-elle avant de relancer l’objet.Il sourit puis retourne à sa tâche. Elle constate alors que son mari et Élisabeth ne dansent plus. Il la tient fermement par les cheveux tandis qu’elle est à genoux, la tête en arrière, les mains dans le dos. Il ne la touche pas. Il se contente de l’admirer. Elle rougit.Didier revient à ce moment-là.— Je suis contente de toi. Cependant, tu sembles avoir bien chaud. Allège un peu ta tenue.Un jeune se serait levé d’un bond avant de se retrouver nu en moins d’une minute. Lui prend son temps, se redresse avec grâce, se dévêt lentement, maîtrisant chaque geste, savourant chaque instant.Le voilà nu. Il n’a aucune honte à avoir, ni petite, ni grosse, ni laide, ni éblouissante. Son ventre est celui d’un homme qui a vécu. Ses jambes ont connu de nombreuses marches. Il se remet à genoux avec des gestes précis.— Je suis satisfaite, annonce-t-elle. Tu as l’autorisation de toucher ma jambe droite avec tes joues.Tandis que Didier saisit l’opportunité avec un immense sourire, elle se tourne vers son mari. La robe d’Élisabeth décore le canapé, explosion orange vive sur le tissu sombre. Elle se tient debout, les mains sur la tête tandis qu’il lui tourne autour, susurrant des mots à ses oreilles. Elle rougit, se mord la lèvre du bas, gémit par moment. Il ouvre un tiroir et en sort un bandeau pour les yeux. Élisabeth se le met elle-même sur son ordre puis replace ses mains sur sa tête.Didier ne devra plus être privé de la vue. Question de sécurité discutée préalablement. Jamais les deux en même temps. Pas grave. Elle n’avait pas prévu de le priver de ce sens de toute façon. Il observe sa femme dans le tourment du dominant et cela lui arrache un sourire. Elle sourit, se crispe, gémit. Il la connaît par cœur. Il la reconnaît nageant en plein bonheur. Cela le transporte de joie.Du même tiroir, le dominant tire un plumeau qu’il dépose avec douceur sur le corps de son jouet, jouant avec ses sensations. Son autre main s’arme d’une roulette crantée. Élisabeth ne sait désormais plus à quoi s’attendre. Parfois la plume chatouilleuse, parfois la pointe électrisante. Élisabeth sursaute, se contracte, crie, rit, se tortille.Didier est concentré sur son plaisir. Fétichiste des bottes, il savoure cette permission tout en contenant difficilement sa frustration de ne pouvoir toucher davantage. Elle apprécie de le contenir, de se sentir puissante face à lui. Didier se sent apprécié, rassuré par cette présente forte, reconnu dans ses envies, accepté pour ce qu’il est, sans jugement ni critique, sans regard dégoûté ou froncement de sourcils. Il peut être lui-même, sans honte ni gêne. Elle lui offre le cadre rassurant pour s’exprimer pleinement. Elle lui sourit doucement.— As-tu soif ? lui demande-t-elle.— C’est le cas, en effet, madame.— Tu as l’autorisation d’aller te servir un verre d’eau… ou deux… ou plus. Je ne veux pas que tu te déshydrates.Il se lève pour aller se rafraîchir, quittant avec peine la botte.Élisabeth est maintenant à genoux, les chevilles attachées à une barre d’écartement et les mains, en arrière, reliées par une chaîne à ses chevilles dévoilent sa poitrine à son tourmenteur. Il a choisi de rafraîchir sa proie à l’aide de glaçons, qu’il passe sur les tétons, le ventre, le cou, le sexe, les cuisses. Élisabeth gémit, sursaute, se tortille. Deux glaçons dans la bouche, elle déglutit difficilement tandis que son clitoris reçoit du froid par intermittence.Il dégaine des pinces à linge en plastique au moment où Didier revient après s’être désaltéré. Elle a intercepté le frémissement de son jouet et décide de l’utiliser. D’un geste, elle demande à son mari de lui en passer quelques-unes, ce qu’il fait avec un petit clin d’œil.Didier a repris sa place à côté d’elle et les deux époux voient leurs tétons ornés de manière symétrique. L’érection de Didier montre son plaisir. Élisabeth gémit, rougit, se tortille.Didier voit ses mains être liées dans son dos, simple corde avec un nœud qu’il peut défaire seul. Élisabeth est réellement attachée. Lui, non. Chacun est rassuré.Elle passe son mollet botté entre les cuisses de son jouet et remonte lentement, jusqu’à caresser doucement son entrejambe du cuir noir. Il grogne et son membre durcit encore.— Suis-moi, finit-elle par annoncer en se relevant.Elle l’amène devant Élisabeth tandis qu’il a sorti une magic wand.— Interdiction de jouir avant elle, précise-t-elle.Il frémit. Il est déjà au bord.— Suce-le, et applique-toi, ordonne-t-il d’une voix ferme à Élisabeth.Élisabeth ouvre grand la bouche et le suce tout doucement. Elle sent que son mari est au bord et ne veut pas le faire jouir trop vite. Elle attrape la Magic Wand et, accroupie, le dépose sur le sexe d’Élisabeth tandis qu’il se place derrière elle pour jouer avec ses tétons ou lui tenir la tête afin d’imposer le rythme. De temps en temps, elle caresse les fesses de son jouet ou ses testicules.— Tu vas venir trop vite, prévint-elle alors que Didier grognait de plus en plus fort. Elle n’a pas encore joui. Tu vas être puni. Allez, je vais être gentille.Elle attrape un glaçon et le place à la base de la verge. Il crie et se crispe avant de lancer un rapide et serré « Merci madame ».Élisabeth est très réceptive aux vibrations sur son sexe, mais également aux caresses, pincements, mordillements, massages sur ses seins.— Tu jouis quand tu veux, précisa-t-il. Pas besoin de demander.Élisabeth hoche doucement la tête pour indiquer qu’elle a compris. Son corps se raidit. Elle tire sur ses liens. Elle tremble. Une main plaquée contre l’arrière de son crâne l’oblige à avaler toute entière la queue de son mari. L’acte de domination la submerge et elle jouit, libérant ainsi Didier qui explose dans sa bouche avec un râle de plaisir.— Je suis satisfaite, indique-t-elle. Tu as bien su te retenir. C’est très bien.— Tu es très belle quand tu jouis, susurra-t-il à l’oreille d’Élisabeth. Fellation bien orchestrée et complète. Le spectacle a été très agréable.Ils sourient tous les deux.Elle retire délicatement les pinces sur ses tétons tandis qu’il grogne, puis détache ses mains d’une simple traction sur un bout de corde pendu.Il fait de même avec Élisabeth, la libérant de sa position tendue, retirant le bandeau en dernier.— Douche pour Élisabeth, annonça-t-il.Ils avaient discuté ce dont l’un et l’autre avaient besoin après une séance. Elle hoche la tête et disparaît vers la petite pièce où on entend rapidement le bruit d’écoulement d’eau.— Câlin ? propose-t-elle à Didier… il acquiesce.Dans le canapé, elle s’assied et lui propose de s’allonger, sa tête reposant sur son ventre. Elle lui caresse doucement les cheveux. Il sourit.