Avertissement : Le rĂ©cit comporte une scĂšne de sexe explicite qui peut choquer les Ăąmes sensibles par ses mots crus ou Ă©nerver les lecteurs adeptes de scĂšnes softs. Ce texte nâest pas Ă©crit pour vous !xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxĂa va faire trois mois et demi que jâai les pieds sur le territoire bosniaque en opĂ©ration extĂ©rieur (OPEX) dans le cadre de lâopĂ©ration Salamandre. Le mois de novembre est vite arrivĂ© et lâhiver est maintenant bien installĂ©. La neige est apparue il y a quatre semaines avec des tempĂ©ratures nĂ©gatives qui glacent tout le monde sur le terrain. Le travail de la journĂ©e fini, le personnel reste dans les chambres au chaud ou se divertit Ă la popote en jouant aux flĂ©chettes. Je nâai pas encore ma date de retour en France mais normalement je devrais partir Ă la mi-dĂ©cembre, juste avant les fĂȘtes de fin dâannĂ©e.Ce soir, je suis encore en piste. Nous avons un problĂšme dâalimentation Ă©lectrique sur le TACAN, un radar, et une partie du personnel de lâESICâœÂč⟠est sur le pont pour me filer un coup de main. Il faut que le radar soit opĂ©rationnel pour lâouverture de la piste demain Ă 07 h. Ă 23 h, le nouveau cĂąble dâalimentation est tirĂ© sur cent mĂštres dans sa chambre de tirage et aussitĂŽt branchĂ© pour que lâon puisse effectuer les essais de bon fonctionnement. Les mĂ©canos-radar redĂ©marrent le TACAN, effectuent des rĂ©glages et vĂ©rifient que toute lâĂ©lectronique fonctionne correctement. Au bout dâune heure, le radar est dĂ©clarĂ© opĂ©rationnel pour le lendemain. LâĂ©quipe est contente de pouvoir enfin rentrer et se mettre au chaud. Moi, je suis crevĂ©, je nâai pas mangĂ© et le vent glacial qui souffle sur la piste me transperce la peau et les os, je suis frigorifiĂ© aux extrĂ©mitĂ©s. Tout le monde se dĂ©pĂȘche de rejoindre ses quartiers pour prendre une douche bien chaude.Plus tĂŽt dans la soirĂ©e, Sandrine Ă©tait venue me voir en quittant sa cabine de contrĂŽle pour mâavertir de son dĂ©part. Elle devait retrouver des amies Ă la popote du SEAâœÂČ⟠et faire une soirĂ©e entre copines. Dans un quart dâheure, il sera minuit et je ne sais pas si elle sera encore avec ses copines au bar des essences. Je sors de la douche brĂ»lante et je me rhabille vite fait, jâai envie de voir ma belle. Enzo et Greg mâaccompagnent. Pour eux, leur DETAMâœÂłâŸ se termine, il ne leurs reste quâune semaine Ă faire sur le DETAIR. Ils sont pressĂ©s de rentrer en France pour retrouver leurs proches, les embrasser et faire la fĂȘte. AprĂšs avoir traversĂ© le tarmac, nous arrivons en zone vie, nous croisons peu de monde. Les tempĂ©ratures nĂ©gatives nâengagent pas les gens Ă sortir et beaucoup restent dans leur piaule ou dans la popote de leur unitĂ© bien au chaud.Nous traversons les baraquements logements dĂ©diĂ©s au personnel naviguant. Greg, qui vient de la base aĂ©rienne dâĂvreux, a un pote mĂ©cano-nav en escale pour une durĂ©e de deux jours et qui doit repartir le demain matin une fois le Transall C-160 chargĂ©. Nous longeons des baraquements, nous entendons des rires fĂ©minins retentir dâune chambre dâun pilote, il nâa pas lâair de sâennuyer. Nous passons devant en rigolant bĂȘtement et en pensant que ce mec a bien de la chance. Nous arrivons devant une piaule et Greg frappe Ă la porte pour nous annoncer. Un militaire en tenue de vol nous ouvre et Greg nous prĂ©sente.ââŻSalut Greg ! Comment vas-tu ? dit le gus avec un grand sourire.ââŻSalut Nini. Ăa va ? Je rentre dans une semaine Ă la maison, je suis pressĂ©. Jâai ramenĂ© deux potes avec moi pour la soirĂ©e. Lolo et Enzo. Les mecs, je vous prĂ©sente Nicolas, dit « Nini ».Nous saluons Ă notre tour le mec puis ce dernier nous dit :ââŻIl y a une soirĂ©e privĂ©e Ă lâEscale, au Menhir. Les pilotes ont rameutĂ© quelques connaissances. Ăa vous dit ?ââŻPourquoi pas. On devait retrouver des copines, mais vu lâheure, on pense quâelles sont parties se coucher. Ăa vous dit les mecs ? On boit un coup vite fait, nous demande Greg.ââŻPas de souci, je lui rĂ©ponds. Mais pas longtemps, je suis naze et il fait trop froid pour traĂźner.Nous sortons, Nicolas ferme sa chambre puis il prend les devants et nous nous dirigeons vers le Menhir. AprĂšs dix minutes de marche et un retour en zone opĂ©rationnelle, nous entrons dans la salle oĂč ce soir il y a trĂšs peu de personnes. Trois mecs sont au bar en train de discuter et siroter leur biĂšre. Nous en prenons chacun une, puis Nini se dirige vers le fond de la salle et Ă©carte un grand rideau. DerriĂšre, on dĂ©couvre une porte cachĂ©e et lâentrĂ©e de la salle privĂ©e. Depuis le temps que nous venions ici, nous ne savions pas quâune porte dĂ©robĂ©e se cachait lĂ .Nous entrons dans une salle enfumĂ©e Ă la lumiĂšre tamisĂ©e oĂč retentit en sourdine un morceau de Chris Isaac. Quelques couples enlacĂ©s dansent sur Wicked Game alors que dâautres papotent tranquillement autour dâune dizaine de tables. Nini nous dit :ââŻCâest derriĂšre que ça se passe. Il y a une arriĂšre-salle amĂ©nagĂ©e pour ceux qui ont des affinitĂ©s. Vous verrez, câest sympa Ă voir, nous dit-il en nous faisant un clin dâĆil.Nous nous posons sur une table de libre et nous voyons disparaĂźtre un couple dans lâautre salle. Elle est plongĂ©e dans la pĂ©nombre, je distingue Ă peine ce qui sây passe. De temps en temps, nous voyons un duo enlacĂ© sortir et revenir discuter comme si de rien nâĂ©tait. Une vraie boĂźte Ă cul !Curieux, Enzo et moi, nous nous dirigeons vers la salle afin de voir ce qui sây passe. Chacun Ă un montant de la porte, nous passons notre tĂȘte. Nini nous a rejoints et zieute aussi Ă lâintĂ©rieur. Et lĂ soudain, pour moi, câest le choc. Ă genoux, devant un officier avachi dans un canapĂ©, Sandrine est en train dâavaler profondĂ©ment son sexe. Sa tĂȘte descend et remonte lentement, sur son visage, les yeux fermĂ©s, on peut voir tout le plaisir quâelle ressent Ă lui prodiguer cette fellation. ChoquĂ©, je reste bloquĂ© devant cette image. Je ne peux pas y croire. Quâest-ce quâelle fout ici Ă sucer ce mec ? Je la croyais avec ses copines au SEA. Putain, la salope, elle me fait cocu !Je regarde Enzo qui semble captivĂ© par le spectacle proposĂ©. Et lĂ , Nini Ă voix basse dit :ââŻAh bah, tiens ! Y a notre « pitaine » avec sa fiancĂ©e. Câest Sandrine, une vraie chaudiĂšre ! Ils ne sont pas vus depuis trois mois, ça doit les chatouiller. Ils sont en couple, mais ils ne se voient pas souvent. Lui est Ă Ăvreux et elle, Ă Lyon comme contrĂŽleuse. Les deux sont assez libres. Elle, elle est bi. Ils vont chacun butiner Ă droite ou Ă gauche. Ă lâEscadron, il est connu pour aller dans les boĂźtes Ă©changistes. Câest un chaud lapin. Elle le retrouve souvent sur Panam le week-end. Je crois quâelle a demandĂ© Ă se rapprocher pour ĂȘtre elle aussi sur Ăvreux.Enzo se tourne vers moi, voit mon visage livide et me dit :ââŻViens Laurent, ne reste pas lĂ . On va finir notre verre.ââŻPutain de merde ! je lui rĂ©ponds.Jâai du mal Ă respirer, mes jambes sont lourdes.Nini nous regarde sans comprendre. Nous retournons Ă notre table en silence. Je suis comme assommĂ©. Moi qui pensais rentrer en France, retrouver Sandrine Ă son retour et demander une mutation pour un rapprochement. Tout vient de sâĂ©crouler.Sandrine en couple avec un officier ! Elle me mĂšne en bateau depuis trois mois. Je suis sidĂ©rĂ©. Sa trahison me donne envie de tout casser. DĂ©jĂ , de voir la sucer un inconnu et dâapprendre que câest son rĂ©gulier, ça me fout les boules, mais dâapprendre que tout ce que lâon sâest dit et que lâon a vĂ©cu depuis trois mois Ă©taient du pipeau. Câest un choc. En dix secondes, elle mâa anĂ©anti.Les minutes sâĂ©coulent lentement, un couple sort de la salle. Câest Sandrine accompagnĂ©e de son capitaine. Le couple sâarrĂȘte Ă la sortie puis sâembrasse tendrement sur la bouche. Mon cĆur vient de sâarrĂȘter. Enzo qui vient de les apercevoir Ă la porte me retient dĂ©jĂ par le bras.Sandrine se dĂ©tache de lâofficier, le couple se dirige vers une table et rejoignent trois autres officiers en pleine discussion. Elle ne mâa pas vu. Tranquillement, elle se tient debout Ă cĂŽtĂ© de son « Jules » qui vient de prendre une chaise et lui caresse tendrement la nuque. Je la vois rire et plaisanter avec les quatre gus. Je me lĂšve, Enzo me dit :ââŻNe fais pas de conneries Lolo. Câest pas le moment de te prendre un vol bleuâœâŽâŸ.Je ne dis rien. Mon visage est fermĂ©, je lâai vraiment mauvaise. Je mâapproche lentement vers la table et me mets Ă cĂŽtĂ© de Sandrine.ââŻTu en as encore sur le coin de la bouche ! lui dis-je.Surprise, Sandrine se tourne vers moi et ses yeux sâagrandissent de stupeur en me voyant Ă cĂŽtĂ© dâelle.ââŻAh Laurent ! Quâest-ce que tu fais lĂ Â ? me demande-t-elle, lâair surprise.ââŻLa mĂȘme chose que toi, je lui rĂ©ponds. Je suis venu boire un verre. Sauf que toi, par contre, tu nâas pas bu Ă la mĂȘme source.ââŻQuâest-ce que tu racontes ?ââŻArrĂȘte de me prendre pour un con ! Ăa fait quoi de revoir son petit mari ? je lui dis. Tu pues lâofficier Ă plein nez, je lui dis dâun ton glacial. Tu tâes vraiment bien foutue de ma gueule depuis que je te connais. Tâes vraiment dĂ©gueulasse. Tu me donnes envie de vomir.ââŻY a un souci, Sandrine ? dit le capitaine en se levant.ââŻJe viens de dire Ă votre copine quâelle pue lâhomme Ă plein nez. Ne vous en faites pas, mon Capitaine, je ne ferai pas de scandale. Profitez bien de votre soirĂ©e avant votre retour en France.Je me retourne et je rejoins Enzo et Greg qui ont assistĂ© Ă toute la scĂšne. Jâentends derriĂšre moi :ââŻTu ne peux pas tâempĂȘcher de foutre le bordel avec les mecs dĂšs que jâai le dos tournĂ©. Tâes pĂ©nible.Je regarde Enzo et je pars pour sortir du bouge.ââŻJe vais me soĂ»ler. Jâen ai plein le cul, je leur dis.Je sors de la salle, dĂ©bouche dans le Menhir et me rends au bar.ââŻUn whisky, sâil te plaĂźt !Le barman me sert et je lâavale cul sec.Une main se pose sur mon Ă©paule, compatissante.ââŻViens, on rentre. Elle ne vaut pas que tu te mettes minable.Je ne peux pas rĂ©pondre, le regard perdu dans mon verre. Mon esprit est ailleurs. Mais quel con ! Quel con je suis. Celle-lĂ , je ne lâai pas vu venir et elle fait mal !Le lendemain, je ne me souviens plus de la suite. Ni dâĂȘtre sorti du Menhir, ni de mon atterrissage dans mon lit. Je me lĂšve de mon lit, jâai mal Ă la tronche. Ăa tangue. Quelle gueule de bois ! La fin de soirĂ©e a Ă©tĂ© plus que difficile.La semaine sâest dĂ©roulĂ©e sans que je reparle Ă Sandrine. Elle a bien essayĂ© de venir me parler, mais trop occupĂ©, jâai fini par lâenvoyer promener. Jâai autre chose Ă faire que de lâĂ©couter me bassiner avec des explications foireuses. Ce soir, on fĂȘte le dĂ©part dâEnzo qui sâen va demain matin. Sandrine est lĂ aussi, essaie quelques petits rapprochements et commence Ă mâexpliquer que lâon peut rester copains mais je la snobe. Je nâai pas envie dâentendre ses explications foireuses et encore moins de rester potes. Elle insiste, je lâenvoie chier. Quâelle aille se faire tirer ailleurs ! Câest pas les mecs qui manquent sur le camp. Pour oublier toute cette merde, direction le bar et je reprends une grosse caisse. Le lendemain, la gueule dans le cirage, je regarde mon pote rentrer en France.xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxAujourdâhui, on est lundi et Enzo est parti depuis maintenant six jours. Mon pote me manque, je travaille lâĂąme en peine, sans entrain. Je mâisole en piste pour rester seul et jâessaie dâavoir le minimum de contacts avec les collĂšgues. Jâai encore la haine et surtout la honte.Je nâai personne avec qui discuter. Ăric, le juteux qui remplace Enzo est un vieux de la vieille. ĂgĂ© dâune quarantaine dâannĂ©es, il a un caractĂšre taciturne, je ne mâentend pas trop bien avec lui. On est nâest pas de la mĂȘme gĂ©nĂ©ration et nous avons peu de points communs. Nous communiquons juste pour le boulot et ça me convient.Il est proche de 17 h, je dois rĂ©cupĂ©rer mon linge que jâai amenĂ© il y a trois jours Ă la laverie. Des lavandiĂšres, employĂ©es locales originaires du pays, ont Ă©tĂ© embauchĂ©es par les Forces Françaises pour sâoccuper de notre linge. Jâaime bien ce grand local qui sent toujours bon et oĂč les filles qui y travaillent sont super sympas et toujours de bonne humeur malgrĂ© les horreurs vĂ©cues par la guerre.Jâai lâhabitude de donner mon linge Ă une croate, Anja, une lavandiĂšre dâune trentaine dâannĂ©es. Grande, fine, toujours habillĂ©e avec Ă©lĂ©gance, cette brune toujours souriante est dâune gentillesse permanente avec tout le monde. Dans un anglais parfais, elle a toujours un mot sympa pour chacun de nous. Quand nous nous voyons, jâessaie de lui apprendre des mots français et ses difficultĂ©s de prononciation sont une source de rires et de taquineries entre nous. Ă lâopposĂ©, mes essais en langue croate la font hurler de rire. Cette femme intelligente et cultivĂ©e a du chien et un charme Ă damner un saint.Je rentre dans la laverie, bizarrement, je ne trouve personne pour mâaccueillir comme dâhabitude. Câest le dĂ©but de lâaprĂšs-midi, et pour une fois lâaccueil est dĂ©sert. Je passe derriĂšre le comptoir, me dirige vers le bureau et je frappe Ă la porte. Personne ne rĂ©pond, jâentends pourtant du bruit et je pousse la porte.Anja est assise accolĂ©e au mur du bureau sur un petit tabouret en pleurs.ââŻHello Anja. Whatâs happening ? (Bonjour Anja. Quâest ce qui se passe ?), je lui dit.ââŻMy brother died four days ago and he was buried this morning. (Mon frĂšre est mort il y a quatre jours et il a Ă©tĂ© enterrĂ© ce matin), elle me rĂ©pond le visage baignĂ© de larmes.ââŻMy husband and son were killed on Sniper Avenue two years ago and my brother was the only family I had left. (Mon mari et mon fils ont Ă©tĂ© tuĂ© sur Sniper-Avenue, il y a quatre ans et mon frĂšre Ă©tait la seule famille quâil me restait.)ââŻIâm sorry for you, Anja. (Je suis dĂ©solĂ© pour toi, Anja.)Je me baisse Ă son niveau en plein dĂ©sarroi moi aussi. Son dĂ©sespoir me serre le cĆur. Sa figure dâhabitude si souriante est aujourdâhui ravagĂ©e par la peine. Mon visage est face au sien. Je suis vraiment triste pour elle. Sa tĂȘte bascule sur ma polaire et Anja laisse libre court Ă son chagrin. Je la prends dans mes bras et attend patiemment quâelle se calme.ââŻWhy, Iâm alone now. What am I going to become ? (Pourquoi ? Je suis seule maintenant. Quâest-ce que je vais devenir ?) elle me dit dâune voix tremblante.Elle relĂšve sa tĂȘte et son regard noir me regarde intensĂ©ment.ââŻYou have no family near you ? (Tu nâas plus de famille prĂšs de toi ?)ââŻNo, Iâm alone in Sarajevo. My sister lives in Los Angeles and I havenât seen her since the start of the war. (Non, je vis seule Ă Sarajevo. Ma sĆur habite Ă Los Angeles et je ne lâai pas revue depuis le dĂ©but de la guerre.)Anja se calme peu Ă peu et sa voix ne tremblote plus. Je sors un paquet de mouchoirs dâune poche de mon treillis et elle en prend un pour sâessuyer les yeux. Le mascara a coulĂ© et laisse de longues traĂźnĂ©es sur ses joues. Elle en prend un autre et se mouche bruyamment dedans. Le bruit de trompette qui sort de son nez nous fait sourire.ââŻYou should go there to start your life over. (Tu devrais partir lĂ -bas pour refaire ta vie.)ââŻMy life is here, Laurent. My work, my friends. I canât leave here leaving mine alone. (Ma vie est ici, Laurent. Mon travail, mes amies. Je ne peux pas partir dâici en laissant les miens tous seuls.)Je la comprends. Mes parents sont dĂ©cĂ©dĂ©s aussi dans des conditions tragiques, il y a dĂ©jĂ plusieurs annĂ©es. Mais moi, pour oublier mon chagrin, je me suis engagĂ© dans lâarmĂ©e. Je comprends sa peine, je suis passĂ© par lĂ , et jâai mis du temps Ă mâen remettre. Je suis fils unique et la mort de mes parents dans un accident de voiture fut une Ă©preuve psychologique longue qui mâa dĂ©vastĂ© et dont je fus long Ă me remettre.Son parfum vanillĂ© mâentoure progressivement. Jâadore cette odeur chez la gent fĂ©minine qui me rappelle ma mĂšre. Anja porte un parfum de qualitĂ© qui me monte Ă la tĂȘte. De tenir cette belle femme dans mes bras commence Ă mâĂ©chauffer les sens et mon sexe, Ă ma grande honte, commence Ă grossir dans mon treillis. Sa joue se pose de nouveau sur mon torse et elle lĂšve ses yeux vers moi.ââŻKiss me, please, I need love now. (Embrasse-moi, sâil te plaĂźt, jâai besoin dâamour maintenant.)JâhĂ©site Ă approcher ma tĂȘte de la sienne. Son regard intense mâhypnotise et mâinvite Ă me rapprocher. Je me dĂ©cide, je mets mes mains sur ses joues et je tends mes lĂšvres vers les siennes. Jâentrouvre ma bouche et lâembrasse tendrement. Ses lĂšvres sont comme du velours. Nos langues se touchent et apprennent Ă se connaĂźtre. Ce baiser dâune douceur infinie mâentraĂźne vers les profondeurs de ma perdition. Je me noie dans cet Ă©crin de tendresse et je sais Ă cet instant que je ne remonterai pas Ă la surface.Mes mains partent dĂ©licatement Ă lâassaut de son corps. Je dĂ©boutonne sa veste quâelle enlĂšve et quâelle pose sur une chaise. Pour ce faire, elle se retourne et jâen profite pour lui empaumer les seins encore prisonniers de son soutien-gorge et de son haut en coton. Sous mes doigts agiles, ils se rĂ©vĂšlent gros et bien fermes. Jâapproche ma bouche de son cou pour lui donner de petits baisers. Des fragrances subtiles et envoĂ»tantes me remontent dĂ©licatement et mâenivrent. Anja a fermĂ© les yeux et gĂ©mit de contentement. Je passe ses mains derriĂšre sa tĂȘte, ce qui a pour effet de lui faire bomber le torse et lui fait encore plus ressortir son opulente poitrine. Jâempaume ses seins et les malaxe doucement. AidĂ©e de mes mains, je lâinvite Ă faire retomber ses bras puis je prends dĂ©licatement les bretelles de son haut et de son soutien-gorge pour les faire tomber. Le fin tissu tombe sur ses hanches, jâen profite pour dĂ©grafer le soutif et je le pose sur une chaise. Je reprends en mains ses deux seins et, de lâindex et du pouce, pince ses tĂ©tons tout en les malaxant. Ses seins volumineux sont dâune douceur incroyable et bien fermes. Anja, sous ce traitement, halĂšte de plus en fort, sa respiration sâaccĂ©lĂšre sous lâeffet du plaisir que je lui procure.Je me recule, dĂ©laisse ses seins et me baisse pour descendre sa jupe en emmenant son petit haut. Une culotte noire en partie transparente apparaĂźt, elle lui rentre en partie dans la raie des fesses. Ces derniĂšres sont sublimes. Dâun blanc cotonneux, les deux globes jumeaux bien rebondis donnent envie de mordre dedans. Je mâavance et lui passe un grand coup de langue dans ce sillon tout chaud. De dĂ©licats effluves remontent de son entrejambe, je mâinvite en y collant mon nez et ma bouche. Comme le disait si bien Jean-Pierre Marielle dans le film Les galettes de Pont-Aven, « Ah, nom de Dieu de bordel de merde ! Quelle merveille ! »Son odeur intime de fin de journĂ©e me monte Ă la tĂȘte et me rend dingue. Je fais tomber sa culotte et Ă©carte ses fesses. LâĆillet cachĂ© se dĂ©couvre Ă moi. Sans attendre, je pose ma bouche et introduit directement et dĂ©licatement ma langue dans son Ă©troit conduit de chair.ââŻNot here please, itâs dirty. (Pas ici sâil te plaĂźt, câest sale.)ââŻNo, itâs more good, close your eyes and let yourself be. (Non, câest trop bon, ferme les yeux et laisse-toi faire.)ââŻIâm too ashamed but itâs so exciting. itâs the first time someone kisses my ass. (Jâai trop honte mais câest si excitant, câest la premiĂšre fois que quelquâun embrasse mon cul.)ââŻArch back as much as possible, Iâll do you good. (Cambre-toi le plus possible, je vais te faire du bien.)Anja pose ses mains sur son bureau, Ă©carte ses jambes et me tend son sublime postĂ©rieur qui sâouvre naturellement dans cette position. Je me rebaisse et pose ma bouche sur sa petite chatte dâoĂč perlent des gouttes dâexcitation. Je rĂ©cupĂšre le prĂ©cieux nectar sur ma langue et lâavale comme un grand cru. Je lui mange avec aviditĂ© son sexe. Sous lâexcitation, ma langue et ma bouche rentrent en action plus intensĂ©ment. Je lape les petites lĂšvres, glisse ma langue dans son vagin, je virevolte dâune chair Ă lâautre pour lui donner un maximum de plaisir. Je dĂ©gotte un clitoris de bon diamĂštre et le prend dĂ©licatement en bouche. Je le tĂšte, lâaspire, fais tourner ma langue autour.Anja halĂšte de plus en plus fortement sous mes attaques et soudain beugle puis me gicle de la mouille qui me surprend. Je bois Ă la source ce divin nectar de sa jouissance qui me dĂ©gouline jusque dans le cou. Je continue de laper sa chatte pour absorber tout son jus puis je remonte et pose ma langue plus haut pour mâattaquer Ă son petit trou.En mĂȘme temps, je reprends de mes mains ses fesses et les Ă©cartent au maximum pour bien lui ouvrir le cul. Je glisse un pouce dans lâĂ©troit conduit. Je force lĂ©gĂšrement, signe que la dame nâest pas habituĂ©e Ă lâexercice. Je commence lentement Ă entrer puis Ă ressortir pour que son muscle sâhabitue Ă lâintromission. Peu Ă peu, la pĂ©nĂ©tration se fait plus aisĂ©e. Je ressors mon pouce, humidifie deux doigts, les prĂ©sente sur sa petite entrĂ©e quâils pĂ©nĂštrent sans difficultĂ©s. Je commence un ramonage de plus en plus vif. La miss semble apprĂ©cier le traitement et feule de plus en plus fort au fur et Ă mesure de mon travail de dilatation.Anja se relĂšve et se retourne. Elle sâattaque Ă mon pantalon et me le descend en entraĂźnant mon slip avec. Mon barreau de chair surgit, mĂ» dâune propre vie et vient buter contre son ventre. Elle se baisse et me prend voracement la queue entre les lĂšvres pour ce qui va ĂȘtre une des meilleures pipes qui me soit donnĂ©e. Elle mâagrippe par les fesses et, de sa bouche immense, mâavale complĂštement en faisant buter mon gland au fond de sa gorge. Elle le ressort puis sa langue entre en action et tourne autour de mon mandrin. Dâune main, elle saisit mon sexe et commence Ă me branler tout en continuant sa fellation. Sa langue titille le frein et me donne des frissons. Sourire aux lĂšvres, elle plante ses yeux dans les miens, arrondit ses lĂšvres et mâembouche progressivement. La pression de sa bouche sur mon gland est une divine torture qui me fait haleter. Cette femme est diabolique et si elle continue sur ce rythme, je ne vais plus pouvoir tenir et je vais tout lui dĂ©charger dans son palais.ââŻStop where Iâm going to send you the mash. (ArrĂȘte, ou je vais tâenvoyer la purĂ©e.)ââŻGive me your little ass. (Donne-moi ton petit cul.)Anja, sourire aux lĂšvres, avec un air de dĂ©fi dans les yeux, se recule, fait le tour de son bureau, ouvre un tiroir et en sort un prĂ©servatif. Elle revient, me donne la capote dans sa protection, sâassoit sur son bureau et met ses jambes en Ă©querre en position dâattente. Son sexe, dont les poils noirs du pubis sont finement taillĂ©s, mâapparaĂźt et sâouvre Ă moi. Ses petites lĂšvres dĂ©bordent des grandes et sâĂ©talent comme des pĂ©tales de rose. Un clitoris de belle dimension, enveloppĂ© dans son capuchon pointe le bout de son nez sous lâeffet de lâexcitation de sa propriĂ©taire. Tous les poils autour de son sexe ont disparu et seule une bande noire de cinq centimĂštres environ remonte vers son nombril.ââŻCome on, fuck me hard, i need it please. (Viens, baise-moi fort, sâil te plaĂźt.)Je dĂ©chire avec les dents le sachet qui protĂšge le prĂ©servatif et je lâenfile sur ma verge bandĂ©e. Je prĂ©sente ma queue Ă lâentrĂ©e de son vagin et le pĂ©nĂštre dâune seule poussĂ©e. Jâai lâimpression de rentrer dans du beurre tellement elle est trempĂ©e. Je commence des va-et-vient tout en lui maintenant les jambes en lâair par les chevilles. Mes mouvements sont amples et je peux vraiment la prendre profondĂ©ment. Sa main est venue rejoindre son clito quâelle triture violemment.ââŻDa, da, jaÄe, elle dit en croate.Ses gestes sont rapides, sa respiration est rapide sous lâeffort. Au bout de quelques minutes de ce traitement, elle pousse un long cri, un jet de mouille gicle et sâĂ©crase sur mon pubis.Je mâarrĂȘte pour la laisser rĂ©cupĂ©rer, son regard est brillant sous le plaisir quâelle vient de ressentir.ââŻCome on in my ass now, but come in slowly. (Viens dans mon cul maintenant, mais entres-y doucement), elle me dit avec un grand sourire.Je prends les chevilles dâAnja fermement et les bascule vers lâarriĂšre. Sa chatte et son anus sâouvrent complĂštement. Je positionne mon gland sur sa petite entrĂ©e et force doucement son intimitĂ© vierge de toute pĂ©nĂ©tration. Je suis le premier Ă avoir lâhonneur de le visiter, je ne veux pas me rater. DĂ©licatement, mon gland enveloppĂ© de sa protection progresse et ouvre son muscle anal. La dilatation de mes doigts effectuĂ©e quelques instants plus tĂŽt par mes doigts facilite le travail. Je sens malgrĂ© tout une rĂ©sistance et je force un peu. Le muscle vierge sâĂ©carte dâun seul coup sous la pression et mon gland pĂ©nĂštre lâĂ©troit conduit qui mâenserre aussitĂŽt. Je mâarrĂȘte pour laisser respirer Anja et que son anus sâhabitue au corps Ă©tranger qui le force. Mes allers et retours sont lents pour ne pas effrayer la belle et pour ne pas Ă©clater la capote. Au fur et Ă mesure, je la sens se dĂ©tendre et sâhabituer, ses cris de plaisir mâinvitent Ă y aller de plus en plus fort. JâaccĂ©lĂšre progressivement mon rythme et amplifie mes mouvements. Peu Ă peu, son trou sâassouplit et je chemine plus aisĂ©ment aux fond de ses entrailles, mes couilles butent contre ses fesses. Anja Ă lâair dâapprĂ©cier sa premiĂšre sodomie.Elle remet sa main sur son clitoris et sâactive dessus avec force. Elle ferme les yeux pour mieux savourer cette pĂ©nĂ©tration, sa respiration est rapide et son ventre se contracte sous lâeffet de son excitation. Un nouveau jet de mouille gicle et sâĂ©crase sur nos deux sexes. Je sors ma queue de son cul, rĂ©cupĂšre un peu de mouille sur son pubis puis retourne dans son antre restĂ© grand ouvert. La pĂ©nĂ©tration est aisĂ©e, mes mouvements sont beaucoup plus rapides et Anja feule de plus en plus fort. Au bout de quelques minutes de ce traitement, je sens le plaisir monter du creux de mes reins, une vague me submerge et jâĂ©jacule de longues giclĂ©es dans le prĂ©servatif. Je reste plantĂ© bien au fond avec ma bite qui pulse, je mâĂ©croule sur Anja pour rĂ©cupĂ©rer ma respiration. Je sens une main me caresser la base du crĂąne, je relĂšve la tĂȘte et embrasse les lĂšvres qui me sont tendues.ââŻThank you, itâs good to feel alive. (Merci, que câest bon de se sentir vivante.)ââŻIt is I who thank you. It was amazing, you are so beautiful and wonderful. (Câest moi qui te remercie. CâĂ©tait incroyable, tu es tellement belle et merveilleuse.)ââŻCome back to see me tomorrow, weâll do it again, it was so good. (Reviens me voir demain, on recommencera, câĂ©tait trop bon.)Et je suis revenu le lendemain, le surlendemain puis tous les jours Ă la laverie oĂč cette jeune femme travaillait. Jâavais beaucoup de linge sale Ă faire laver !Je ne pouvais plus me passer de cet ange perdue dans les dĂ©combres de Sarajevo.xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxDix-neuf ans ont passĂ© et cet ange vit Ă mes cĂŽtĂ© en France. DĂšs mon retour sur le territoire national, fou amoureux, jâavais entrepris les dĂ©marches nĂ©cessaires Ă son arrivĂ©e en France.Jâai quittĂ© lâarmĂ©e au bout de quinze ans de service et jâai entamĂ© une nouvelle carriĂšre dans le monde civil en ouvrant ma boĂźte dâĂ©lectricitĂ©.MariĂ©s, nous sommes parents de deux garçons et dâune fille qui contribuent Ă notre bonheur. Tous les Ă©tĂ©s, toute la famille retourne en Croatie, le pays dâorigine dâAnja. Elle y possĂšde une maison, sur lâĂźle de Murter, quâelle partage avec sa sĆur revenue vivre au pays.Aujourdâhui, nous sommes le 15 juillet 2018. Dans dix minutes commence la finale de la coupe du monde qui opposera la France Ă la Croatie. Je suis le seul en bleu parmi tous les maillots Ă damier blanc et rouge. La biĂšre, bien fraĂźche, coule Ă flot.ââŻAllez la France ! je crieââŻĆœivela Hrvatska ! me rĂ©pond Anja.Oui, vive la Croatie. Je me retourne vers Anja, elle me regarde, je la prends dans mes bras et lâembrasse passionnĂ©ment. Son regard noir envoĂ»tant mâhypnotise toujours autant. Mon Dieu, que jâaime cette femme.FIN_________________________________________________(1) ESIC : Escadron des SystĂšmes dâInformation et de Communication. Dans les annĂ©es 90 et dĂ©but 2000, ces unitĂ©s de lâArmĂ©e de lâair, dĂ©pendant du CASSIC, Ă©taient chargĂ©es de la maintenance et des dĂ©pannages sur les matĂ©riels aĂ©ronautiques nĂ©cessaires au fonctionnement dâune piste sur une base aĂ©rienne ou en OPEX (radars, cabines Ă©mission et rĂ©ception, vigie, cabine de contrĂŽle aĂ©rien, des transmissions et de lâinformatique) et de lâalimentation Ă©lectrique de ces systĂšmes.(2) SEA : Service des Essences des ArmĂ©es(3) DETAM : dĂ©tachement dâun militaire pendant une pĂ©riode loin de son unitĂ© dâorigine sur un OPEX. Dans lâArmĂ©e de lâair un DETAM dure environ quatre mois. Certaines unitĂ©s navigantes ont des DETAM de deux mois, lâArmĂ©e de terre a des mandats de quatre Ă six mois.(4) Vol bleu : vol disciplinaire avec un retour anticipĂ© dans leur unitĂ© en France pour les militaires qui ont commis des actes rĂ©prĂ©hensibles ou eu un comportement pouvant atteindre au renom des ArmĂ©es.