Avertissement aux lecteurs : Attention, certaines scènes peuvent heurter votre sensibilité. L’auteur évoque des sujets aussi tabous que l’hygiène dentaire. C’est une fétichiste de la brosse à dents et elle a toujours un tube de dentifrice dans son sac à main. Le récit peut déraper à tout moment ! Un petit clin d’œil à celui d’entre vous qui m’a donné de judicieux conseils…_______________Le lendemain matin, je me lève et je me brosse les dents avec mon dentifrice favori. Les trois minutes réglementaires…Le jour suivant, on se retrouve de nouveau sur les mêmes bancs de la fac de droit, en cours de droit fiscal. Si je suis peu passionnée par le droit administratif, j’ai carrément la sensation de parler une langue étrangère dans cette matière. Je suis à dix mille lieues de me douter que quinze ans après je gagnerai ma vie en vendant des solutions de défiscalisation aux entreprises. Voilà bien le comble de l’ironie !Denis, Isa, François et moi sommes assis au dernier rang. François est un amoureux transi d’Isa mais c’est sans espoir. La belle reine de glace ne sait même pas qu’il existe et qu’il ne respire que pour elle. Quoiqu’il en soit, il traîne désormais toujours avec nous. Le maître de conférences a depuis longtemps dépassé l’âge légal de la retraite. Il devrait y avoir une date limite pour exercer. Il a publié deux ouvrages de référence qu’il appelle humblement et très modestement sa « bible » : le premier volume étant l’ancien testament, etc. Il est mégalomane et misogyne.C’est sa femme qui le conduit chaque semaine et l’attend en tricotant dans la voiture durant les trois heures que durent son cours. Sa voix est nasillarde et son ton monocorde. Pour moi qui suis si sensible à la musicalité et à la voix d’un homme, c’est une vraie souffrance que de l’écouter. Je m’ennuie à mourir et je ne comprends pas un traître mot de ce qu’il nous raconte.Il faut dire que la présence de Denis à mes côtés n’aide pas beaucoup à ma concentration. Des effluves de son « Eau Sauvage » chatouillent délicieusement mes narines. Son parfum m’enivre et me pousse à la rêverie.Je repense à notre étreinte de la veille… À ses baisers avant de partir, qui promettaient des lendemains enchanteurs. En plus, il vient de passer sa main autour de ma taille et s’est rapproché un peu plus près de moi. Bien trop près…Nos corps se touchent et se reconnaissent instantanément. Sa main glisse sur le satin de ma robe jaune pâle pour venir caresser lentement ma hanche. Tout à coup, il pose sa veste en jean en travers de mes cuisses. Je tressaille et lui jette un regard interrogateur. Il est en train de me faire quoi, là  ? D’une façon qu’il croit sans doute discrète, il glisse sa main sous la veste et commence à remonter lentement sous ma robe, vers l’intérieur de mes cuisses. J’ai l’impression que sa main brûle ma peau et embrase tout mon corps. Mon cœur bat à tout rompre. Je plaque ma main sur la sienne à travers la veste et lui chuchote à l’oreille :— Non, mais ça va pas ou quoi ? T’es complètement malade ! Tu penses que c’est le moment pour ce genre d’exercice ? Déjà que je comprends que dalle à ce que raconte le vieux (c’est le surnom dont nous avons très affectueusement doté le Maître).— Avec moi, le bon moment c’est toujours quand j’en ai envie. Tu vas vite t’en rendre compte…— Eh bien avec moi, le bon moment c’est quand on en a envie tous les deux. Et là , ce n’est pas approprié. Enlève ta main mais je te garantis que tu perds rien pour attendre.— C’est toi qui ne perds rien pour attendre, ma belle. J’ai tout de même une revanche à prendre. T’as remporté une bataille hier mais la guerre n’est pas terminée.On en est là , à se chamailler tendrement, quand la voix monocorde et nasillarde se mue soudainement en une voix de stentor au bord de la crise de nerfs :— Eh, vous deux ! Oui, le dernier rang sur la gauche ! Ce n’est pas le dernier salon où l’on cause ici ! Vous avez un commentaire intelligent à rajouter au sujet que je viens d’aborder ? Non ? Je m’en doutais… On verra à l’oral de fin d’année si vous faîtes toujours autant les malins ! Je vous ai bien photographiés ! Si vous n’y voyez pas d’inconvénient, j’aimerais reprendre le cours dans le silence le plus complet.Denis retire prestement sa main et je m’éloigne de quelques centimètres. Le maître sait comment faire retomber la pression, il nous a fait le même effet qu’un bon jet d’eau froide.Décidément, je commence à penser que la vie avec l’homme dont je viens de tomber passionnément amoureuse ne va pas être une promenade de santé mais plutôt une journée au parc d’attractions : montagnes russes, sensations fortes et pommes d’amour dans lesquelles j’ai bien envie de croquer à pleines dents.________________Ça y est, ce soir, c’est le grand soir ! Il m’a invitée au restaurant et ensuite je passe la nuit chez lui. Notre première nuit. Il m’a bien précisé que le chef était un ami et qu’il voulait que je sois éblouissante pour notre première soirée. Il s’affirme de plus en plus et je me rends compte, à ma grande surprise, que j’adore ça… J’ai plutôt pour habitude de contrôler et manipuler mes partenaires de jeux mais là , on dirait que pour la première fois je suis tombée sur un os, un gros morceau même…Conformément à sa demande et comme j’ai une furieuse envie de lui plaire, j’ai mis un soin particulier à ma tenue. J’ai revêtu une robe noire très près du corps, qui s’évase légèrement à partir des hanches et met mes seins au premier plan. Elle se boutonne sur le devant et arrive à mi-cuisses. La matière est en peau de pêche très douce qui donne envie de caresser le tissu au premier coup d’œil.Comme je mesure 1 mètre 62, contrairement à mes deux meilleures amies qui sont plus grandes, j’ai pour habitude de porter des talons très hauts ce qui met ma silhouette en valeur et rend ma démarche sexy en diable. Je porte des collants noirs et de la lingerie en dentelle pourpre. J’ai relevé mes cheveux châtain foncé dans un chignon flou et romantique dont quelques mèches s’échappent ça et là pour encadrer mon visage. L’éclat de mes yeux noisette est rehaussé par un trait d’eye-liner et de mascara pour rallonger encore mes cils. Une vaporisation de mon parfum préféré et je suis fin prête. J’ai glissé quelques affaires dans un sac et pars rejoindre Denis dans son appartement.Waouh, il est lui aussi époustouflant. Il porte un costume foncé et une chemise blanche qui ajoutent encore à son charisme habituel. Ses yeux bleus aciers s’illuminent dès qu’il me voit. Il penche la tête d’un côté :— T’as de la chance qu’on soit attendus parce que là , j’ai qu’une seule idée en tête, arracher chaque bouton de ta robe avec mes dents ! J’avais dit : éblouissante mais t’as mis la barre très haut ce soir…— Eh bien, tu es très impressionnant toi aussi, ça change du jean et du polo… Je pense que j’aurai enlevé toutes tes fringues bien avant que tu aies même défait la bride de mes escarpins. On y va, avant que la soirée dérape ?— D’accord, laisse tes affaires ici, on va s’y rendre à pied, ça n’est pas très loin.La nuit est douce et c’est agréable de marcher côte à côte. J’essaye de lui prendre la main mais je la lâche deux minutes après. J’ai l’impression d’être un nain de jardin à côté de lui, un nain de jardin hyper sexy, certes, mais un nain de jardin tout de même. Il est si grand. Est-ce en partie pour cela qu’il me donne le vertige ?La soirée au restaurant est vraiment très agréable. On parle de tout et de rien, on reprend nos joutes verbales habituelles, on se cherche et on sait tous les deux qu’à la fin, on va de toute façon finir par se trouver. Au cours de la soirée, il me présente le patron qui me détaille des pieds à la tête et regarde mon homme avec un sourire entendu ! La discussion risque d’être animée lors des prochains matchs, dans les vestiaires. Je prétexte une envie pressante pour aller régler au bar. J’aime bien inverser les codes et inviter un homme à dîner. Comme ça en plus, je ne me sens obligée de rien vis-à -vis de lui (si tant est qu’une fille doive se sentir obligée à quoi que ce soit pour une invitation à dîner…).Au moment du départ, le serveur nous souhaite une bonne soirée, et refuse la carte bancaire que Denis lui présente en l’informant que le repas est offert par « Mademoiselle » :— Quelle petite peste ! Tu penses tenter de tout contrôler longtemps comme ça ? Tu ne perds rien pour attendre.— Ah, des promesses, toujours des promesses…Il me soulève dans les airs et me met en travers de son épaule comme un vulgaire sac de blé !— Eh, mais ça va pas, non ? repose-moi tout de suite par terre !J’ai juste le temps d’apercevoir le serveur et son patron hilares que nous sommes déjà dans la rue en route vers son antre. Finalement, il me pose quelques mètres plus loin sur un banc dans un parc qui jouxte le restaurant et qui semble désert à cette heure. Il me serre fort dans ses bras et soudain je n’ai plus du tout envie de rire. Ses lèvres douces s’emparent des miennes pendant que ses mains s’enfouissent dans mes cheveux pour faire basculer ma tête en arrière.Sa langue se met à lécher mes lèvres de façon très lente et sensuelle puis par de petits coups qui entrent et sortent dans ma bouche. Mon corps n’est plus qu’un volcan en fusion. Je ressens de violentes contractions dans mon bas-ventre. J’ai froid, j’ai chaud, je sens la fièvre qui m’envahit, ses lèvres sur ma peau, dans mon cou, sur les globes de mes seins. Je suis tétanisée, je me laisse guider par sa fougue, son désir.Sa main droite fait sauter le premier bouton puis le second. Il baisse lentement la bretelle de ma robe ainsi que celle de mon balconnet, ce qui a pour effet de faire jaillir l’un de mes seins sous la nuit étoilée. Je n’ai ni l’envie ni la force de le repousser, même si, une nouvelle fois, l’endroit me semble fort peu approprié. Ma tête ne raisonne plus rationnellement et c’est mon corps qui contrôle mes émotions. Son autre main tire toujours légèrement mes cheveux en arrière, de sorte que mes mouvements sont très limités. Je tente de poser une main sur la boucle de sa ceinture mais il la repousse et la plaque prestement dans mon dos en me chuchotant à l’oreille :— Ne parle pas, ne bouge pas, laisse-toi faire. Ce soir, c’est moi qui commande. Et tous les autres soirs à partir de maintenant.Il m’a serrée un peu trop fort mais la douleur se mêle au plaisir de lui céder. J’ai l’impression que mon cœur va exploser dans ma poitrine. Je tremble légèrement et mes jambes sont flageolantes sur le banc. J’aime sa voix grave et rauque, son phrasé, sa bouche qui reprend son ouvrage sur mon sein découvert. Ma peau est parcourue de frissons langoureux. Mon sein blanc se détache encore plus sur le noir de ma tenue et pointe fièrement vers sa bouche. Sa langue se saisit de l’aréole brune et titille le bout, ce qui m’arrache un gémissement de plaisir.Mon sexe est en effervescence et attend son heure avec impatience. Quand il se met à lécher le bout de mon sein avec délectation, j’imagine ce que je ressentirais s’il faisait de même avec mon clitoris. Ça me rendrait complètement dingue. Les rôles sont complètement inversés depuis la soirée dans ma chambre à la cité universitaire. Il prend possession de moi tout comme j’ai pris possession de lui.Je capitule, j’ai trop envie qu’il me fasse sienne, de lui appartenir, d’être sa maîtresse. Et prendre conscience de ça est déjà , en soi, une immense source de plaisir. J’ai envie de me donner à lui, entièrement, totalement. Qu’il fasse de moi tout ce qu’il veut, que je sois son jouet, son esclave.Il fait glisser l’autre bretelle et baisse ma robe et mon soutien-gorge jusqu’à ma taille. Ses doigts enserrent mes seins, les touchent délicatement, puis fermement, les caressent, sa bouche va de l’un à l’autre et les tètent avidement. Je gémis de plus en plus fort, je presse mon sexe contre le sien, j’ai envie qu’il me prenne, là , tout de suite, sur le banc. Il est tellement doué avec sa langue que s’il continue, je vais jouir par ce seul acte. Il sent que mon excitation est à son paroxysme et tout en continuant de lécher la pointe de mes seins, il glisse ses mains sous ma robe. Il baisse mes collants à mi-cuisse et, délaissant ma poitrine un court instant, me susurre à l’oreille d’une voix un ton plus grave :— Les collants, c’est pour les petites filles, la prochaine fois, je veux que tu portes des bas.Il baisse aussi mon string, très lentement. Je sens l’air plus frais du soir s’insinuer entre mes jambes, dans mes chairs les plus intimes, puis le contraste de sa main chaude et ferme. Je suis à demi nue et offerte à sa vue pour la première fois. Il introduit un doigt en moi et me branle doucement. Je perds complètement le contrôle de moi-même. Je suis toute mouillée. Il met un deuxième doigt et y va de plus en plus franchement. Je n’en peux plus, mon bassin accompagne et encourage chacun de ses mouvements.Il s’assoit sur le banc et se délecte un moment du spectacle de mon sexe humide, tout en continuant à me faire mouiller comme une folle. Je me saisis de ses cheveux et j’avance sa tête vers ma vulve brûlante de désir. Il marque une pause pour me montrer qu’il veut rester seul maître de cette situation. Je prononce son prénom, le souffle court :— Denis, je t’en prie…Mes soupirs sont de plus en plus rapprochés, je sens sa bouche qui touche mes poils et sa langue qui cherche et trouve enfin mon clitoris qui est tendu comme jamais. C’est tellement bon : ses doigts, sa langue, sa bouche qui me boit entièrement, ses lèvres qui jouent avec les miennes. Je sens que je ne vais pas tarder à exploser, je suis parcourue de spasmes violents et, finalement, je jouis très fort en serrant son visage contre mon sexe à lui faire mal. Je le regarde et son sourire conquérant luit sous l’effet du plaisir qu’il vient de me donner.Le temps semble s’être arrêté sous mes cris de plaisir. Le temps s’est arrêté. Mes mains se décrispent et je me jette dans ses bras, tout mon corps est saisi de tremblement, je pleure, en proie à une légère hystérie. Mon premier orgasme. Avec l’homme que j’aime. C’est indescriptible. Il n’y a plus de mots, plus d’images, plus de métaphores.Il me rhabille doucement car je suis incapable de bouger. Essuie mes larmes, pose sa veste sur mes épaules et me berce doucement. Nous restons quelques minutes à nous embrasser, sans parler car je suis incapable d’articuler un seul mot. Après la fièvre qui nous a envahis, le froid de la nuit nous prend par surprise. Il me regarde tendrement, soulève mon menton et me dit :— Viens, on rentre, tu as besoin de te reposer maintenant. On a eu assez d’émotions fortes pour aujourd’hui.Je le suivrais au bout du monde s’il me le demandait. Je ne pourrai jamais oublier l’intensité du moment qu’il m’a fait vivre ce soir-là .La suite, à venir…