8Après le petit déjeuner, nous nous rendîmes dans un auditoire pour y passer un test d’anglais. En effet, nous devions être répartis, selon nos forces, dans des cours de différents niveaux. Denis acheva le travail bien plus facilement et bien plus rapidement que moi. Je ne fus donc pas étonné d’apprendre qu’il ferait partie d’un autre groupe que le mien.Au moment de quitter la salle, je le cherchai du regard et vit que, lui aussi, me suivait des yeux. Je le saluai d’un hochement de tête. Il me fit un signe discret de la main.Les groupes n’étaient composés que d’une dizaine de stagiaires afin de laisser à tous un maximum d’opportunités de pratiquer la langue. Le rythme de travail était donc élevé et la matinée passa rapidement, ne me laissant guère de temps pour repenser à tout ce qui s’était passé depuis mon arrivée…C’est au restaurant universitaire que je retrouvai Denis, au moment du déjeuner. Il était d’excellente humeur et s’était arrangé pour me garder une place à la table où il était installé. Il me parla longuement de sa prof, une jeune enseignante anglaise en provenance directe du Royaume Uni, et de la façon dont elle envisageait le cours… Il pensait qu’il allait bien progresser et que faciliterait son intégration dans l’université américaine où il devait rejoindre son frère à la fin du mois d’août.À l’évocation de ce voyage, je m’étonnai de me sentir un petit pincement au cœur : après tout, cela ne faisait même pas 24 heures que nous avions fait connaissance… La conversation devint plus animée et une étudiante nous fit rire aux éclats en nous racontant ses souvenirs du lycée.Denis riait de bon cœur. Son sourire était éclatant et faisait ressortir la beauté de son visage. Je remarquai qu’il avait de longs cils et que la douceur de ceux-ci, conjuguée à la couleur sombre de ses yeux, donnait à son regard le charme androgyne d’un mélange de force et de tendresse.Nous fûmes bientôt invités à quitter les lieux pour rejoindre nos chambres et nous équiper pour les activités sportives de l’après-midi. Freinés par la jambe raide de Denis, nous arrivâmes au foyer bien après le groupe. En entrant dans le bâtiment, nous croisâmes Thérèse, la coordinatrice. Elle demanda à Denis s’il avait trouvé un autre stagiaire que moi pour lui tenir compagnie jusqu’à la fin des activités sportives. Denis lui répondit qu’il n’avait pas cherché mais qu’il était prêt à rester seul ou à m’accompagner, comme spectateur, si je voulais aller nager, courir ou grimper…Thérèse haussa les épaules. Elle ne s’attarda pas et poursuivit son chemin en nous souhaitant un bon après-midi…9De retour à la chambre, nous décidâmes de nous installer sur la terrasse pour y prendre un peu de repos. Denis se débarrassa de sa chemise et de sa seule basket. Pour ma part, je quittai mon tee-shirt et mes sandales d’été. Le soleil était haut dans le ciel mais le feuillage des grands arbres du parc en filtrait les rayons. La tiédeur de l’air invitait à la sieste.Denis s’assit de biais sur un banc où il étendit sa jambe plâtrée. Il me demanda de lui apporter son livre. Je sortis deux oreillers que je disposai contre le mur de la terrasse, en face de mon ami. Je m’assis à même le sol, le dos appuyé contre eux, et je le regardai lire. Les dalles de céramique étaient tièdes. Tout le poids de mon mauvais sommeil de la nuit précédente se fit brusquement ressentir. Je sentis mes paupières s’alourdir et sombrai progressivement dans une calme somnolence.Je ne saurais dire combien de temps cette torpeur dura. Mais quand je rouvris les yeux, Denis se tenait debout devant moi, muni de ses deux béquilles.— Tu dormais ? me demanda-t-il.— Non, je m’étais assoupi. Je crois que je n’ai pas eu mon compte de sommeil, la nuit passée.Denis baillât et, agrippé à ses béquilles, entreprit de lentes contorsions pour rejoindre le sol. Il finit par s’asseoir, dos à moi, entre mes jambes écartées. Il me demanda s’il pouvait s’appuyer contre moi et laissa son dos nu glisser doucement vers l’arrière. Au contact de sa peau douce avec mon abdomen et mon thorax, je sentis un frisson me parcourir l’échine. Il déposa ses béquilles à côté de nous et posa les coudes sur mes cuisses comme sur les accoudoirs d’un confortable fauteuil. Je passai les bras sous les siens et posai mes mains sur son ventre, paumes ouvertes.Dans un mouvement d’abandon, Denis inclina la tête vers l’arrière et vint poser sa nuque sur mon épaule. Les boucles de ses cheveux dégageaient une odeur fruitée de shampoing. Au travers de ces buissons parfumés, son oreille touchait presque ma joue. Je pensai que sa peau devait avoir le goût du soleil. Je tournai la tête et enfonçai le nez dans sa chevelure. Un baiser s’échappa de mes lèvres et caressa son oreille. Nous restâmes ainsi un long moment, en silence.Depuis notre rencontre, les élans inattendus de nos corps avaient laissé peu de place à ce que nous aurions pu nous dire. Peut-être les mots ne sont-ils pas toujours nécessaires ? Aucun de nous deux, en tout cas, ne prit le risque de briser le silence.Mes mains caressaient à présent l’abdomen de Denis. Lentement, avec douceur, mes doigts effleuraient son nombril légèrement proéminent. Le grain de sa peau se fit plus marqué. Il frissonna. Les fins petits poils qui indiquaient le chemin de son intimité semblaient un peu plus hérissés… Denis posa ses mains sur les miennes et les entraîna plus avant vers la bosse qui commençait à tendre la toile de son bermuda.Je poursuivis mes caresses avec soin, m’attardant à l’endroit où je sentais poindre une fougue virile. Denis avait à présent posé ses mains sur la face interne de mes cuisses et titillait des doigts les coutures de mon short. Je sentais ma verge durcir dans son abri de coton. Sans trop de mal, je fis sauter les deux premiers boutons de sa braguette et introduisis une main dans l’espace ainsi libéré.La frontière élastique du boxer passée, mes doigts rencontrèrent des poils de plus en plus longs et s’amusèrent à y faire des nœuds. En suivant l’aine, j’atteignis bientôt les sacs gonflés d’énergie qui tressaillaient à chacun de mes passages. Je les gardai quelques instants au creux de ma main puis je dirigeai mes caresses vers la base de ce membre qui n’en finissait pas de grandir. Ma propre verge, comprimée par mon short et par le dos de Denis, se sentait de plus en plus à l’étroit.Délicatement, j’enserrai de mes doigts la hampe de Denis et entrepris de la dégager sa prison de toile. Je défis les trois derniers boutons de sa braguette et commençai à faire glisser son bermuda vers ses pieds. Il m’y aida en soulevant les fesses mais le plâtre de sa jambe droite ne facilitait pas la manœuvre. Un changement de position s’imposait. Avec mon aide, Denis se releva et nous regagnâmes la pénombre accueillante de la chambre. Enfin débarrassés de nos derniers vêtements, nous pûmes reprendre nos explorations.Tous deux debout, nous nous faisions face. De tout son corps, Denis prit appui contre moi, se lovant dans mes bras. Nos sexes, dressés côte à côte entre nous, palpitaient à chaque battement de nos cœurs. Denis blottit son visage dans le creux de mon cou. L’odeur de ses cheveux augmenta ma sensation de bien-être. Remontant le long de son dos et de sa nuque, mes mains retrouvèrent le chemin de ses boucles.Dans un mouvement inverse, les mains de Denis glissèrent jusqu’à mes fesses musclées. J’écartai légèrement les jambes et sentis les doigts de mon ami prendre possession de ma raie, taquiner ma rondelle. Dans le même temps, nos lèvres s’étaient rejointes pour un baiser passionné.Denis mit son index en bouche pour l’humecter copieusement. À plusieurs reprises, il fit le tour de mon anus avant d’y introduire une phalange à laquelle il imprima de petits mouvements. Je sentis mon muscle se contracter et ma bite bander de plus belle. Je glissai une main entre nous pour retrouver celle de Denis. Son extrémité était bien mouillée. Je glissai délicatement un doigt entre le prépuce et le gland dont j’entrepris de faire le tour, dans un sens puis dans l’autre. Mon ami sembla apprécier la manœuvre et m’embrassa dans le cou.L’index toujours engagé dans mon sphincter anal, il me demanda si j’étais prêt à y accueillir son sexe. Vu la taille appréciable de l’engin en question, j’hésitai quelques instants. Mais l’envie était là… J’acquiesçai.Me désignant l’un des lits, Denis m’invita à m’y étendre sur le dos. Le plâtre de sa jambe limitait ses mouvements : je levai les jambes et il prit position perpendiculairement à moi, couché sur le côté, le sexe tendu en direction de mes fesses. Les genoux pliés, je pris appui des pieds contre le corps de mon ami.Avec beaucoup de douceur, il introduisit en moi l’extrémité pleine de mouille de sa queue et entama lentement une série de petits allers-retours. Il reculait à chaque fois que le frein de son gland lubrifié atteignait la barrière de mon muscle. Ma bite était tendue par ces sensations redondantes et je ne tardai pas à le supplier de me branler.Tendant le bras au milieu de mes genoux écartés, Denis enserra fermement mon pénis de sa main et commença à faire coulisser celle-ci le long de mon sexe déployé, au même rythme que ses mouvements du bassin.Au bout de quelques minutes, je sentis les spasmes de son éjaculation et la chaleur de son sperme irradia au plus profond de mon ventre. Cette sensation jumelée au va-et-vient de la main de Denis m’amena, moi aussi, à l’orgasme. Dans un déferlement de plaisir, ma verge se contracta de plus en plus fort et mon sperme jaillit puissamment.Nous abandonnâmes cette position pour nous étendre l’un à côté de l’autre, la main dans la main. Nous reprîmes calmement notre souffle. À mi-voix, Denis me demanda :— Tu as déjà aimé un garçon ?— Non, répondis-je. Je crois qu’avant de te rencontrer, j’ignorais ce que ça voulait dire… Tu penses que…Je sentis les côtes de Denis tressauter légèrement. Il riait doucement. Il haussa les épaules avant de poursuivre :— Ne pensons pas, veux-tu ?