Combien de fois m’a-t-on dit qu’il n’était pas pour moi ? Je ne les compte plus. Et pourtant, moi, je ne peux pas me passer de lui.Son métier attire beaucoup de conquêtes : il est guitariste dans un groupe de rock qui marche bien, après un démarrage difficile. Malgré toutes les minettes qui lui tournent autour, c’est moi qu’il a choisie. Il n’est pas parfait, c’est sûr : il découche facilement, sort avec des potes tant qu’il peut, boit beaucoup après les concerts… Il brûle la chandelle par les deux bouts. Mais j’aime le suivre dans ses courses effrénées, sans réfléchir, je le suis, je suis toute à lui. Entre nous, c’est tout ou rien. Alors j’ai choisi tout.Je l’attends ce soir. Il donnait un concert dans Paris, je suis dans son appartement. Je m’y suis plus ou moins installée, sans qu’on s’en rende compte. Je tourne un peu en rond, ça fait une heure qu’il m’a dit qu’il partait. Mais bon, j’attendrai, parce que quand il me dit qu’il vient, il vient toujours. C’est le principal pour moi.Je me regarde dans la grande glace de sa chambre. Il l’a mise au mur qui se trouve face au lit, parce qu’il adore nous regarder faire l’amour. J’ai un look un peu bizarre, mais c’est ça qui lui a plu aussi. Il me dit qu’on dirait une héroïne un peu gothique de manga.Ce soir, j’ai une minijupe plissée, des hautes chaussettes rayées noires et blanches, avec mes chaussures vernies à talons aiguilles. Mon débardeur rouge est un peu lâche, il laisse apparaître les bretelles de mon soutien-gorge. Ah, et un peu de dentelle, par là … Mes yeux bleus sont charbonneux, et j’ai lâché mes cheveux blonds.La porte claque. Il est là . Je le trouve affalé sur le canapé, dans son petit salon éclectique.— Sarah ? marmonne-t-il.Sa voix est pâteuse, il a dû boire encore. Je lui prépare un grand verre de Coca.— Sarah ? T’es partie ?— Non, je suis là , je réponds doucement.J’entends un soupir de soulagement.— Parce que j’ai été un peu long, j’sais… Désolé.Je viens vers lui, et m’assois sur un bout de canapé qui reste. Ses cheveux blonds mi-longs sont emmêlés et couvrent un peu son visage.— Ça s’est bien passé, ce soir ? je lui demande, tandis qu’il prend le verre en baragouinant un « merci. »Il boit une longue gorgée, puis un grand sourire s’étire sur ses lèvres.— Génial. Le public était déchaîné. Dommage qu’tu sois pas v’nue. T’aurais fait des trop belles photos.— Tu sais bien que je devais voir les filles.— Ouais… ça a été ?— Très bien.Sa main caresse distraitement ma cuisse nue, et ses yeux verts se tournent lentement vers moi.— T’as eu l’droit à des sermons ?— Je les ai pas laissées finir.— Hm.Il pose le verre vide au pied du canapé, et glisse sa main sur ma nuque, en me caressant les cheveux. Il est à quelques centimètres de mon visage. Et je sens l’alcool m’enivrer autant que lui.— Tu m’aimes ? Parce que moi, je t’aime, Sarah.Son regard était suppliant ; dans ces moments-là , il a l’air d’un enfant. Un enfant un peu déjanté, mais un enfant.— Oui, je t’aime. Tu le sais bien.Il sourit encore, et m’embrasse. Son baiser est comme toujours, passionné, fougueux, comme s’il m’embrassait pour la dernière fois. Cela le définit totalement : il donne tout, tout de suite, comme si ça devait être la dernière fois. C’est comme ça qu’il vit, comme ça qu’il joue, comme ça qu’il me fait l’amour, comme ça qu’il m’aime.Ses mains se baladent sous mon tee-shirt, pour défaire mon soutif. Il prend mes seins dans ses mains, et les caresse, les pétrit, comme il sait si bien le faire. Mes tétons pointent sous l’excitation, et je soupire de contentement.Il s’assoit sur le canapé, que je puisse me mettre à califourchon sur lui. Il me lèche alors ces tétons éveillés, me faisant soupirer de plus en plus fort. Je sens ses mains sur mes cuisses, qui remontent sur mes fesses. Mon corps se cambre, par instinct, l’invitant à continuer. Ses doigts glissent alors dans la raie de mes fesses, puis s’aventurent vers mon clitoris. Je sens ma culotte trempée. De mon côté, je pétris son sexe à travers son jean, et le sens peu à peu se dresser, prisonnier du vêtement.— Jérémie… S’il te plaît… Vas-y…Alors il m’emporte dans sa chambre, et s’allonge en travers du lit. Je lui déboutonne précipitamment son jean, il m’arrache mon débardeur. Ma jolie culotte en dentelle rouge y passe aussi. Je m’assois doucement sur lui, et le sens me pénétrer. Je pousse un cri, de plaisir et de soulagement, de le sentir enfin en moi. Ses mains sur mes fesses accompagnent le mouvement. Je tourne la tête vers la gauche, pour nous voir ainsi unis, transpirants et haletants. Mes seins s’agitent, ma bouche entrouverte laisse échapper des cris de plaisir. Lui grogne de plus en plus fort. Je m’agite sur lui, de plus en plus vite. Son sexe puissant me laboure ainsi, et je crie en jouissant une première fois. Je me penche vers lui, pour l’embrasser encore, fougueusement. Son souffle me permet de respirer. Je manque d’air, tant le plaisir m’étreint.Dans un roulé-boulé désordonné, je me retrouve face à cette glace. Jérémie est derrière moi. Je sens sa respiration rauque dans mon cou, et son sexe, toujours impatient, cogne entre mes cuisses. Je me penche en avant, je vois mon reflet, à quatre pattes sur le lit. Mes reins suivent le mouvement, encore et encore. Lui aussi me regarde. Il me désire tellement, il me prend avec ferveur. Je crie toujours, je ne peux plus m’arrêter. Il se penche sur moi, caresse mes lèvres entrouvertes. Ses mains prennent mes seins luisants, et il me redresse. Son torse se frotte contre mon dos, il pince mes tétons entre ses doigts.— Aah… Ah ! Oui ! Encoore…Il s’arrête alors, me laissant dans un soudain désespoir. Mais il n’est que de courte durée. Il se retire lentement, et ses mains s’égarent sur mes fesses. Je comprends son envie, ses mains m’enflamment encore. Je me mets de nouveau à quatre pattes, appuyée sur mes coudes, les fesses en l’air, l’invitant à me posséder ainsi. Je le fixe dans la glace, d’un regard que lui seul connaît, et qui l’excite encore plus. Son sexe se frotte contre mes fesses. Il me fait patienter. Je gémis, comme pour le supplier. Je n’attends plus que ça. Je sens mon anus palpiter, impatient de le recevoir. Alors, son sexe s’y introduit lentement. Je suis entièrement à lui, à présent.Mon souffle devient rauque, comme à chaque fois qu’il me sodomise. Ses mouvements sont lents, me faisant sentir chaque avancée dans mes entrailles. Je suffoque de plaisir, le supplie de continuer. Il accélère peu à peu. Ses cuisses cognent de plus en plus vite contre mes fesses.— Oui… Vas-y… Continue… Plus vite… Ahh… Jérémie…— Sarah…— Oui…— Je t’aime…— Oui… ! Encore… ! Ahhh ! Aaahhh !Je me cambre, sentant la fin arriver. Je jouis encore, dans un soupir faible, qui s’égare. J’ai l’impression de m’évanouir. Ses mouvements ralentissent, son corps se raidit. Il jouit alors en moi, dans un hoquet grave.Nous nous affalons sur le lit, les draps froissés collant à notre peau. Je suis dans ses bras, épuisée, je n’ai plus aucune force. Je ne suis qu’extase. Je m’endors ainsi, un sourire aux lèvres. Tout était bien.