Les mots sont parfois trompeursTandis que les regards dévoilent la vérité.Le bonheur arrive tôt ou tard.Il suffit juste de vaincre sa peur,Et de pouvoir l’accepter.La chance arrive tôt ou tard.Vaincre sa peur,Et tout renouveler.Vaincre sa peur,Et tout essayer.Au volant de sa voiture décapotable bleu vif, et sous un soleil radieux, Nathalie se délectait de la caresse du vent sur son visage. Elle était encore en colère après la dispute qu’elle venait d’avoir avec Julien 10 minutes auparavant, et ce souffle d’air soulevant ses longs cheveux lisses lui faisait le plus grand bien. Les disputes devenaient de plus en plus fréquentes et Nathalie commençait à se demandait pourquoi elle restait avec un garçon comme Julien. Il n’avait aucune douceur, aucun tact, et les rares marques d’attention qu’il lui témoignait n’était qu’un prétexte pour assouvir ses désirs sexuels, ce qui l’avait amusée au début, mais qui maintenant ne lui faisait plus rien.D’ailleurs elle n’avait plus eu d’orgasme avec lui depuis longtemps et préférait encore les plaisirs solitaires (qui eux au-moins n’était pas ponctués de mots vulgaires et d’insultes à son égard).Elle prit à droite au carrefour et se dirigea vers le centre hospitalier, où elle travaillait comme infirmière. Elle s’arrêtât au parking réservé aux employés et descendit de la voiture. Sa longue robe blanche était bercée par les souffles de vent irréguliers et découvrait ses fines et douces jambes au fur et à mesure qu’elle avançait. Elle poussa la lourde porte de l’hôpital et entra. La jeune femme de l’accueil l’interpella :— Salut Nathalie, ça va ?— Pas génial ! On s’est encore engueulés avec Julien !— Encore ! Ca devient vraiment lourd là ! Excuse-moi mais je comprends vraiment pas pourquoi tu restes avec lui !— Moi non plus en fait…………….Enfin, sinon a part ça du nouveau ?— Heuu……Oui, on a eu une urgence cette nuit, une jeune femme a été trouvée étendue sur le bord de la route, elle s’est fait renverser par une voiture, elle a les deux bras cassés et des coupures tout le long de son dos. On ne sait pas encore son nom elle n’avait aucun papier sur elle ; pour l’instant on attend qu’elle se réveille. En attendant il faut que tu ailles vérifier sa perfusion et que tu surveilles si son état est stable, elle est dans la chambre 307.— D’accord, c’est tout ?— Non, après tu as tes patients habituels à aller voir comme tous les jours ! Et oui ils sont toujours là !Nathalie lui adressa un sourire et traversa le grand hall blanc donc les dalles reflétaient les rayons de soleil du matin, passa derrière le long comptoir et se dirigea dans la pièce de service où étaient entreposées ses affaires (ainsi que celles des autres infirmières bien entendu).Elle ouvrit son casier et jeta un œil aux alentours pour être sûre que personne ne la regarde, puis enleva sa robe pour passer son uniforme blanc, trop petit à son goût. En effet le chemisier avait l’air de ne pas être à la bonne taille, si bien qu’elle se trouvait légèrement comprimée (du fait de sa poitrine qu’on pourrait qualifier de généreuse). Elle avait bien dit à son supérieur qu’elle aurait aimé le changer mais ce dernier avait dit que cela la mettait en valeur et qu’il ne voyait pas pourquoi il le changerait. « Celui là alors ! Dés qu’il peut se rincer l’œil il en profite un maximum ! »Pensa-t-elle. Une fois changée et ses cheveux attachés, elle mit sa robe dans son casier, le ferma, et sortie de la salle pour se diriger vers l’escalier.L’hôpital paraissait petit à première vue mais était en fait très spacieux. Il était doté d’une décoration assez sobre mais qui n’était pas désagréable, du moins, c’est ce que trouvait Nathalie. Pour elle, la seule chose déplaisante dans cet établissement était ses grands escaliers raides qu’il fallait monter et descendre à longueur de journées, ce qui, d’une part était très fatigant, et d’autre part la gênait car elle avait toujours peur que quelqu’un regarde sous sa jupe (très courte il faut avouer).Elle monta au troisième étage, se dirigea vers la chambre 307 et entra.En ouvrant les yeux Ingrid s’était d’abord demandée où elle se trouvait, il faisait nuit et elle avait froid, puis une forte nausée s’était emparée d’elle ; Elle avait voulu se relever mais avait découvert avec horreur que ses bras étaient comme immobilisés et qu’elle ne les sentait plus. Son dos commençait à lui brûler fortement au fur et a mesure qu’elle remuait sur le sol. Elle sentait comme des millions de petites pointes lui transpercer chaque centimètre de peau, comme il elle s’était couchée sur un lit de fakirs. Très vite la douleur fût insupportable. Elle tenta une ultime fois de se relever, mais ses membres lui firent un mal fou et elle tomba évanouie.****Sentant la chaleur du soleil sur sa joue Ingrid écarquilla doucement les paupières recouvrant ses grands yeux bleus. Elle se trouvait dans une vaste chambre blanche, allongée dans un lit confortable et spacieux. Ses poignets étaient plâtrés et immobilisés sur le lit par des attaches. Elle avait un appareil respiratoire dans le nez et une perfusion au bras gauche. Un bruit attira son attention, c’était celui de l’électrocardiogramme qui effectuait ses vas et viens habituels de haut en bas en émettant son « bip » régulier et stressant.Elle tourna la tête et se rendit compte qu’elle n’était pas seule dans la pièce, une infirmière était postée à côté d’elle et semblait vérifier le débit de sa perfusion. Elle nota quelque chose sur son carnet et regarda l’électrocardiogramme avec attention. Ingrid la regarda un peu mieux.C’était une femme d’une vingtaine d’années avec de longs cheveux châtains clairs, attachés en une queue de cheval banale mais néanmoins charmante. Elle avait de profonds yeux sombres, et un beau visage fin (malgré son nez et peu relevé). Ingrid remarqua qu’elle semblait avoir serrée son chemisier pour faire ressortir sa poitrine, ce qui l’amusa.Elle promena son regard et s’attarda sur ses fines et longues jambes qui resplendissaient sous la lumière du soleil. « Elle est vraiment belle ! » Pensa-t-elle « Elle a de la chance ! Ca doit pas manquer les hommes pendus à ses pieds ! ». Elle resta comme cela à regarder les jambes de l’infirmière un long moment jusqu’à ce que cette dernière se tourne vers elle :— Ah ! Tu es réveillée !— ……— Bonjour !Ingrid avait été surprise par cette soudaine exclamation et avait eu peur que l’infirmière ne remarque qu’elle contemplait ses jambes. Elle restait là les yeux écarquillés sans faire un geste.En entrant dans la chambre Nathalie avait d’abord crut qu’elle s’était trompée. En effet, pour quelqu’un qui avait eu un grave accident elle trouvait que la jeune fille avait un visage rayonnant, et d’une grande beauté. Après avoir vérifié qu’il s’agissait de la bonne chambre elle entra et se pencha au-dessus du lit pour mieux regarder les contours de cette fille.Elle avait des cheveux blonds mi-longs et très raides qui tombaient sur ses joues roses. Son petit nez et ses joues étaient couverts de tâches de rousseurs claires et au coin de sa fine bouche se dessinaient de petites pommettes. « Elle est craquante quand elle dort comme ça ! …… Mais qu’est-ce qui te prend de penser ça ! Aller remet toi au travail ! ».Nathalie contourna le lit et alla vérifier le débit de la perfusion de la jeune fille, puis se retourna pour vérifier l’écran de l’électrocardiogramme. Elle regarda bien toutes les indications et s’assura que tout allait bien. Elle nota les résultats sur son carnet, et se tourna pour regarder une dernière fois la jeune fille.Elle fût très surprise de ses grands yeux bleus pointés dans sa direction, et manqua de trébucher « Dire qu’il y a 5 minutes elle dormait ! ». Voyant que la jeune fille semblait rêvasser elle se décida à engager la conversation :— Ah ! Tu es réveillée !— ……— Bonjour !— ……— Ça va ? Tu te sens comment ? Tu as mal quelque part ?La jeune fille ne disait rien. Elle restait à fixer Nathalie de ses grands yeux clairs. Celle-ci se sentait gênée.— Tu ne veux pas parler pour le moment ? Je comprends………je repasserai plus tard. Au fait je m’appelle Nathalie et toi ?— …….— Ne te sens pas obligée de me répondre, mais c’est juste que ça me ferait plaisir de savoir ton nom.— …….— Bon……….d’accord. C’est toi qui décides. Je vais repasser, j’espère que tu accepteras de me parler à ce moment là . Tu sais je veux que ça se passe bien entre nous alors n’ais pas peur d’accord ?La jeune fille lui fît oui de la tête ainsi que d’autres signes avec ses yeux, que Nathalie ne parvint pas à déchiffrer. Elle était très troublée, elle ne comprenait pas pourquoi la jeune fille refusait de lui parler ni pourquoi cela la dérangeait tant. Dés qu’elle l’avait vue elle avait eu envie de la connaître et de lui parler, mais maintenant elle avait peur de ne jamais pouvoir. Son estomac commençait à se nouer, elle fit tout pour ne pas le montrer et sortit de la chambre en fermant la porte derrière elle.Ingrid se maudissait. Elle avait tout fait pour que Nathalie comprenne les signes qu’elle faisait avec ses yeux, mais avait manifestement échoué, et maintenant cette dernière était partie en pensant qu’elle ne voulait pas lui parler. Si seulement elle avait pût lui faire des signes avec ses mains ! De toutes façons elle ne pensait pas que Nathalie comprenait le langage des signes, mais au moins elle se serait sûrement rendue compte qu’Ingrid ne pouvait pas parler !En plus, en partant Nathalie avait l’air troublée. La perte d’un sens permet un meilleur développement des autres et favorise la capacité à discerner dans la voix ou les attitudes des gens leurs pensées, et Ingrid avait apprit au fil des années à savoir si une personne était gênée en sa présence ou pas. « Que va-t-elle penser maintenant ?! Je suis vraiment nulle ! Pourquoi faut-il que j’ai les bras paralysés ! ». Si elle avait pût elle se serait mise des gifles.Déjà au lycée les gens l’évitaient ou la montraient du doigt du fait qu’elle soit handicapée. Sa mère s’était battue pour qu’elle puisse aller dans une école publique, mais l’intolérance des élèves avait beaucoup choquée Ingrid qui se sentait rejetée et différente. Et maintenant qu’une personne, qui plus est une jolie femme, lui montrait un signe d’intérêt elle la laissait filer en la décevant !Ingrid était folle de rage. Son handicap l’avait toujours énervée mais là ç’en était trop. Si seulement elle avait pût émettre ne serait-ce qu’un son.Elle se mit donc à attendre et à espérer que l’infirmière revienne vue qu’elle ne pouvait rien faire d’autre, et se mit à réfléchir à la façon dont elle pourrait procéder pour lui « parler ». Très vite la fatigue et la douleur la rattrapa. Elle ne voulait surtout pas s’endormir, Nathalie pouvait revenir d’un moment à l’autre, mais ne parvint à lutter que très peu de temps et tomba dans un profond sommeil.En sortant de la chambre Nathalie avait foncé dans les toilettes pour se passer de l’eau sur la figure. Elle n’arrivait pas à calmer son cœur qui battait à tout rompre dans sa poitrine comprimée par ce maudis chemisier. Elle déboutonna les deux boutons du haut et se fit de l’air avec les mains. « Aaaah, j’en ai marre ! Qu’est-ce que j’ai ? Ca me fait pas cet effet là quand Julien refuse de me parler ! ». Elle resta un cours instant au-dessus du lavabo à se regarder dans la glace puis sortit pour faire son tour habituel des chambres.La journée se déroula comme toutes les autres.Nathalie était d’abord allée voir les urgences pour soigner les éventuels blessés ou brûlés légers, puis elle avait rendu visite aux patients qui étaient arrivés récemment (dont un enfant de 10 ans qui la faisait mourir de rire), et enfin elle avait fait son tour des chambres des personnes qui en étaient à leur fin de séjour dans l’hôpital.Il y avait les personnes âgées des chambres 201, 202 et 206 qui étaient toujours gentilles et souriantes, la femme de la 105 qui avait accouché et qui sortait le soir, et l’obsédé sexuel de la chambre 218 qui n’arrêtait pas de faire tomber des objets par terre pour que Nathalie se baisse et qu’il puisse regarder sous sa jupe ou dans son chemisier entrouvert. « Patience, plus que 2 jours et il s’en va ! » Se répétait-elle à chaque fois qu’il effleurait « accidentellement » ses jambes ou ses fesses. Pour finir elle s’occupa des patients que lui désignait son chef de service tout au long de l’après-midi.En fin de journée, Nathalie se décida à retourner voir la jeune fille de la chambre 307 ; tout d’abord parce qu’elle devait vérifier sa perfusion et son état, mais aussi parce qu’elle sentait une envie, un désir de la voir et de lui parler avant de rentrer chez elle.Arrivée devant la porte elle prit une profonde inspiration et entra. La jeune fille était dans son lit, la tête sur le coté, les yeux fermés. Nathalie s’approcha silencieusement et s’assit sur le bord du lit en prenant garde de ne pas trop le faire bouger. Elle regarda longuement le visage de la jeune fille. D’une main elle retira une mèche de cheveux qui tombait sur les yeux de celle-ci et lui caressa la joue du revers de ses doigts. La jeune fille soupira, bougea la tête, et esquissa un sourire, ce qui dessina distinctement les pommettes au coin de sa bouche.Nathalie retira aussitôt sa main et se redressa. Elle sentait son cœur marteler sa poitrine et ses mains trembler. Elle ne comprenait pas ce qui lui avait prit « Pourquoi est-ce que je l’ai touchée ? ». Elle examina vite la perfusion et l’électrocardiogramme, et voulue partir mais se cogna le mollet sur l’armature en fer du lit, avec force. Elle s’assit sur la chaise à côté du lit pour se masser la jambe et vit qu’on la regardait.Un léger frôlement, comme la caresse du vent, sur sa joue avait fait émerger Ingrid de son sommeil. Elle était restée un petit moment les yeux fermés, espérant que cette caresse revienne puis avait ouvert faiblement ses yeux.Nathalie était là , à côté d’elle assise sur une chaise. Elle se frottait la jambe lentement avec ses mains, de haut en bas. Ingrid ne comprenait pas pourquoi elle faisait cela, elle décida de ne pas bouger et de rester à admirer la vue des jambes de l’infirmière. Cela lui rappela ses années de lycée (qui n’était pas très loin d’ailleurs), quand elle regardait furtivement les jambes des filles de sa classe en cours ou lorsqu’elles se changeaient pour aller en sport. Elle se sentait toujours coupable de le faire, mais ne pouvait s’en empêcher.« Elle a vraiment de belles jambes ! »Pensa-t-elle avant de se rendre compte que Nathalie avait relevé la tête vers elle. Elle voulut tourner sa tête mais c’était trop tard, Nathalie l’avait vue ! Elle ne bougea pas, et resta à fixer l’infirmière qui lui rendait son regard. « Pourquoi elle ne dit rien ? Elle a compris que je la regardais et elle est en colère ? ». Elles restèrent ainsi, le regard de chacune pendu à celui de l’autre, pendant une éternité.Un homme en blouse blanche entra alors et vint se poster devant le lit. Nathalie tourna la tête et s’exclama :— Ah ! Bonjour docteur !— Bonjour Nathalie. Alors ? Ca y est elle est réveillée ?(Le docteur posa un bref regard sur Ingrid qui était toujours immobile)— Heu…..Oui docteur, comme vous pouvez le voir !— Bien bien. Elle a dit quelque chose ?— Heuu……..(Nathalie regarda Ingrid qui lui fît oui de la tête)— Eh bien ?— (Nathalie soupira) Non…….Pas à moi en tout cas.Ingrid était abattue.— Bien, vous pouvez nous laisser maintenant, j’imagine que votre service est fini.— Oui……d’accord.« Non, restes ! » Ingrid fit de grands signes avec sa bouche et ses yeux, Nathalie la regarda avec étonnement. Ingrid ouvrit en grand sa bouche et poussa de toutes ses forces. Elle savait très bien que c’était inutile, elle avait les cordes vocales collées depuis la naissance, mais essaya quand même. Comme elle s’en doutait aucun son ne sortit. Mais Nathalie avait l’air inquiète :— Docteur, je crois qu’elle ne se sent pas bien !— Quoi ?— Regardez ! (Elle désigna Ingrid du doigt)Le docteur s’avança, attrapa la mâchoire d’Ingrid et regarda dans sa bouche, puis il se mit à contrôler ses battements de cœur et sa respiration.— Non se n’est rien elle doit encore être sous le choc. Elle a un pou très rapide.— Ah…..— Ne vous en faites pas. Rentrez chez vous.— Oui docteur…Nathalie sortit de la chambre en adressant un regard inquiet à Ingrid.****En entrant dans l’hôpital, le lendemain Nathalie se fit interpeller (comme tous les matins) par la jeune femme de l’accueil :— Alors Nathalie !? Tu t’es encore disputée avec Julien ?!— Oui et plus que tu ne le crois ! A peine je suis rentrée il m’a sautée dessus et m’a dit : Tu sais que t’es bonne dans cette robe moulante !— Ah ouais, il perd pas de temps lui !— Surtout qu’il ne m’a pratiquement pas adressé la parole de la semaine, je craque !— Ouais je comprends.— Enfin………sinon du nouveau ?— Ben non rien. Ah si ! On en sait un peu plus sur la fille de la chambre 307.— Vous avez eu plus de chance que moi. Moi elle a rien voulu me dire !— Je vois pas comment elle aurait pu, elle est muette….Nathalie se sentie défaillir. Ainsi, c’était ça la signification des signes qu’elle lui faisait ! Prit d’un bonheur soudain et inexplicable elle se mit à courir vers l’escalier. Mais une petite voix dans sa tête la rappela furtivement à la réalité. « Attend ! Met toi en tenue d’abord, sinon tu vas te faire lyncher par l’autre vicelard de chef de service qui pourra pas te reluquer ! ». Elle changea de direction et se dirigea vers la pièce de service, sous le regard étonné de la fille de l’accueil.Ingrid était assise sur son lit, les bras autours de ses jambes. Le médecin les lui avait libéré de ses attaches la veille en lui disant qu’elle pouvait les bouger, en faisant attention, puisque de toutes façons c’était ses mains qui étaient fracturées (légèrement). Elle avait très mal dormie, et n’avait pas réussi à chasser l’image du regard inquiet de Nathalie de sa tête.La porte s’ouvrit et Ingrid sursauta. Nathalie était entrée dans la chambre et s’était assise sur la chaise à côté du lit :— Alors si tu ne disais rien c’était parce que tu ne pouvais pas et non pas parce que tu ne voulais pas ?!— (Ingrid lui fit un petit oui de la tête, encore un peu tremblante)— Ah ! Je me sens mieux ! (Nathalie lui adressa un large sourire)— (Ingrid se mit à rougir et baissa les yeux)— Alors, tu veux bien me dire ton nom ?— (Ingrid releva la tête et s’empressa d’acquiescer)— Alors hum……….Sophie ? Justine ? Emma ? Claire ? Hum……..C’est dur ! M’aides pas, je vais trouver, attends ! Heuu…….. Laurence ? Véronique ?…….Ca commence par un A ?… Un B ?… Un E ?… Un I ?— (Ingrid lui fit un vif geste de la tête)— Ah ! On progresse ! Alors…………..Inès ? Isis ?Ingrid était aux anges. Elle souriait comme jamais elle n’avait sourie. En effet, personne n’avait jamais cherché à connaître son nom comme cela. Les rares personnes ayant essayées s’étaient arrêtées au bout de 3 essais maximum, puis avait demandé à sa mère ou lui avait dit de l’écrire. Elle avait envie de rester toute la journée avec Nathalie à essayer de communiquer et à faire connaissance.— …..Ingrid ?— (Ingrid la regarda)— C’est ça ?— (Ingrid avait la tête baissée, elle esquissa un sourire en gardant ses yeux rivés sur ceux de Nathalie)— Oh oui, je sais que c’est ça !Si elle avait pût rire Ingrid ne se serait pas privée, elle se sentait revivre. Elles passèrent toute la matinée ainsi, à se « parler » et à se faire des signes pour mieux se connaître.Nathalie avait passé un après-midi habituel mis à part le fait qu’elle allait voir Ingrid dés qu’elle avait un peu de temps libre. La communication était bien entendu difficile, mais Nathalie était vraiment heureuse de pouvoir lui parler. Chaque sourire que faisait Ingrid était un moment qui la troublait, mais dont elle savourait chaque seconde sans savoir pourquoi.Elle se sentait si heureuse chaque fois qu’elle la faisait sourire qu’elle ne se posa pas plus la question. Pour elle, tout ce qui comptait était qu’Ingrid continue de bien vouloir lui « parler ».****Les semaines se succédèrent ainsi. Nathalie commençait à vraiment se sentir proche d’Ingrid, si bien qu’elle attendait chaque instant de temps libre avec impatience. Elles commençaient à bien se comprendre et pouvait quelques fois se dire les choses d’un simple regard. Elle lui avait parlait de Julien et Ingrid lui avait conseillé de le quitter. Depuis elle se disait que c’était la meilleure chose à faire, mais en même temps se demandait pourquoi elle était si contente qu’Ingrid le lui ait conseillé.Les mains d’Ingrid étaient pratiquement guéries, elle portait juste des bandages. Désormais elle pouvait s’en servir et elle avait même commencé à apprendre le langage des signes à Nathalie.Cependant le docteur lui avait demandé de rester encore un jour ou deux à cause de son dos. Elle trouvait cela stupide, pour elle son dos aussi était guéri, mais elle s’en fichait car elle pouvait continuer de voir Nathalie. Même les visites de sa mère ne lui faisaient pas autant plaisir que celles que Nathalie faisait régulièrement.Elle avait vite compris………ce qui devait se produire était arrivé. Elle en était tombée amoureuse. Elle s’était toujours sentie différente, les garçons ne l’intéressaient pas, elle avait toujours préféré regarder les belles filles plutôt que les beaux garçons. Pour elle, ce n’était pas dur à accepter et ça ne la gênait pas. Mais elle savait que Nathalie n’était pas comme ça ; elle, elle avait un petit ami, et lui parlait souvent des garçons du service.Ingrid voulait lui dévoiler ses sentiments mais pour ça, il fallait qu’elle attende que Nathalie comprenne complètement le langage des signes. Pour l’instant elle se contentait de l’admirer et de rêver d’elle la nuit (même si cela elle ne le faisait pas exprès).****C’était un dimanche soir, Nathalie ne travaillait pas mais était restée la journée avec Ingrid. Elle portait une robe rouge sans bretelles qui s’arrêtait à ses genoux et avait attaché ses cheveux en laissant quelques mèches venir flotter devant son visage. Ingrid elle, portait toujours un simple pyjama et avait ses cheveux, aussi raides que d’habitude, qui lui tombaient jusqu’au niveau de son menton.Alors qu’elles étaient toutes deux assises en tailleur l’une en face de l’autre sur le lit et que Ingrid essayait d’apprendre le signe du verbe aimer à Nathalie, une des infirmières de l’hôpital entra dans la chambre :— Nathalie, il va falloir que tu partes les visites sont terminées.— (Nathalie regarda Ingrid dans les yeux, elle se perdit dans leur bleu profond) Non laisse, je crois que je vais rester ici cette nuit.— Dans la chambre ? Je pense pas que j’ai le droit de te laisser…..— Mais oui tu as le droit ! De toutes façons il n’y a pas de raisons de le dire, non ?— Bon……..D’accord !L’infirmière sortit en fermant la porte, Nathalie se tourna vers Ingrid. Celle-ci se sentait au comble du bonheur, elle adressa un franc sourire à son amie et la prit dans ses bras. Elle resta ainsi un long moment, voulant le prolonger au maximum, puis repris son « cours de langage des signes ».Elle montra à Nathalie le signe signifiant : aimer et, voyant que cette dernière avait du mal lui prit les mains pour les placer comme il fallait. À ce contact elle fut parcourue de frisson et lâcha les mains sans le vouloir. Nathalie la regarda avec la tête sur le côté : « Quelque chose ne va pas ? ». Ingrid lui fit non de la tête et s’empressa de reprendre les mains de Nathalie dans les siennes, en gardant son calme. Elle avait les mains très douces, et Ingrid se mit à les frotter contre les siennes, mais arrêtât aussitôt quand elle vit le regard interrogateur de son amie.Elle les plaça dans la bonne position et regarda Nathalie dans les yeux. Celle-ci lui rendit son regard les mains toujours en l’air et immobiles : « Et ça veut dire quoi ? ». Ingrid, se mit à réfléchir : « Comment lui expliquer ? », Puis elle s’approcha le visage rougissant et lui embrassa le front, un peu hésitante. Nathalie s’était mise à rougir aussi, mais sembla faire comme si de rien était.— Ça signifie un baiser ?— (Ingrid fit non de la tête et lui montra sa bouche)— Embrasser ?— (Ingrid fit non à nouveau et dessina un cœur de ses doigts)— Embrasser et cœur ? Humm………aimer ?— (Ingrid acquiesça avec un sourire)— Ah d’accord ! (Nathalie refit le signe plusieurs fois devant ses yeux)Ingrid baissa la tête et se mit à respirer calmement, maintenant que Nathalie connaissait le signe du mot aimer, elle pouvait lui dire ces mots si simples, et pourtant difficiles à dire, « Je t’aime ! ».Dans sa tête les mots s’enchaînaient avec une grande simplicité et un naturel sincère, mais elle ne parvenait pas à bouger ses mains. Elle pensait que ça aurait été plus facile de le dire oralement, mais elle était condamnée depuis son enfance à ne pas pouvoir emprunter les sentiers faciles.Tout se bouleversait dans sa tête, elle était partagée entre un grand désir de lui avouer son amour et une peur innommable de le faire. Son sang était en ébullition, elle n’avait qu’à lever les mains et à les laisser s’exprimer à sa place. Son cœur tambourinait dans sa poitrine, le simple fait de bouger ses doigts lui demandait un effort énorme, mais elle savait que si elle ne lui disait pas aujourd’hui elle ne lui dirait jamais. Ses mains tremblaient et elle ne pouvait rien faire pour les arrêter, elle voulait crier, faire le plus de bruit possible. Si seulement elle pouvait………Le silence régnait dans la pièce.La plupart des gens n’aiment pas les silences. Ils se sentent mal à l’aise, et donc obligés de parler (même pour ne rien dire). Mais avec Ingrid c’était différent. Le silence était un moment de paix et de calme que Nathalie adorait partager avec elle. Les silences étant plus que courant, Nathalie avait appris à ne pas parler pour ne rien dire, et à ne rien faire d’autre que de regarder son amie, qui faisait de même, ce qui dégageait beaucoup plus d’intensité que de vulgaires paroles.Mais ce silence là était différent des autres. Pour la première fois elle se sentait gênée. Ingrid ne la regardait pas, elle avait la tête baissée et ses cheveux tombaient devant son visage. Elle voulut dire quelque chose mais l’infirmière réapparut dans la chambre :— J’ai faillie oublier ! Le docteur m’a donnée de la pommade pour Ingrid.— De la pommade ?— Oui, pour son dos.— Donne-la-moi, je vais lui passer.— D’accord.L’infirmière donna le tube à Nathalie et sortit de la chambre. Ingrid avait relevé la tête et regardait Nathalie avec ses yeux grands ouverts. Nathalie ne savait plus quoi faire. Elle avait proposé de passer la pommade sans vraiment réfléchir, comme ça, instinctivement. Mais maintenant qu’elle l’avait dit il fallait le faire, malgré la gêne que cela lui procurait. Elle voulut gagner un peu de temps, pour se calmer :— Tu savais que tu avais une pommade à passer ?— (Ingrid lui fit non de la tête)— Qu’est-ce qu’il a ton dos au fait ?Ingrid regarda un long moment Nathalie. Cette dernière était perdue dans ses grands yeux azur si profonds, elle sentit son cœur s’accélérer.Ingrid leva ses mains, attrapa son haut, et l’enleva. L’estomac de Nathalie se noua. Elle n’avait jamais osé regarder son amie en détail. Chaque fois que son regard s’était attardé un peu trop bas elle s’était empêcher de continuer, mais là elle ne pouvait y échapper.Malgré sa gêne elle détailla un peu plus Ingrid et se rendit compte qu’elle avait une très belle poitrine. Même si ses seins n’étaient pas vraiment imposants, ils étaient très bien formés et ronds. « Elle est vraiment magnifique ! ». Ingrid plaça lentement ses mains sur sa poitrine comme si le regard de Nathalie la gênait, elle aussi. Nathalie sortit de ses pensées, ouvrit le tube de pommade et fit signe à Ingrid de se tourner.Ingrid se tourna lentement sur le lit pour se retrouver face au mur. Elle était saisie d’une peur inexplicable. Prenant son courage à deux mains elle avait enlevé son haut devant le regard de Nathalie, mais elle n’avait pas osé la regarder dans les yeux. Maintenant, elle savait ce que Nathalie voyait, et avait peur que cela la repousse.Nathalie avait sous ses yeux un dos couvert, depuis le cou jusqu’à la ceinture, d’une multitude de cicatrices et de plaies. Certaines étaient plus profondes et marquées que d’autres, mais elles étaient toutes là et offraient un spectacle assez repoussant pour quelqu’un de non averti.Elle entendit le bruit du tube qui se vide, puis sentie quelque chose de froid entre ses omoplates.Au fur et à mesure que la pommade s’étalait Ingrid arrivait à discerner chacun des doigts de Nathalie parcourant son dos, très lentement. Les mains suivirent sa colonne vertébrale puis remontèrent le long de son cou. Ingrid commençait à sentir une immense chaleur dans son bas ventre l’envahir. Sa respiration s’accéléra, elle sentit les mains parcourir ses épaules et monter un peu plus qu’il ne fallait.Les caresses devenaient de plus en plus insistantes sans pour autant perdre de leur sensualité. Au moment ou une des mains vint caresser ses côtes, Ingrid fit un léger mouvement du bassin sur le côté et sentie les doigts de Nathalie effleurer son sein. Contrairement à ce qu’elle pensait la main ne se retira pas, elle resta en l’air un petit moment, tremblante, figée puis descendit vers son bassin. L’autre main ne mit pas longtemps à venir la rejoindre et bientôt Ingrid fût soumise à une série de caresses très lentes et sensuelles.Les mains effectuaient des va-et-vient entre son ventre et ses seins. Ingrid se laissa aller, elle s’abandonnait totalement, une de ses mains s’en alla à l’aveuglette dans son dos et vint caresser les cheveux de Nathalie. Elle se cambra et s’appuya contre la tête de Nathalie, la respiration haletante.Jamais quelqu’un n’avait ainsi touché son corps. Ses tétons étaient maintenant dressés sous les mains de son amie, et chaque fois que les doigts habiles de celle-ci les effleuraient Ingrid exprimait une expiration plus prononcée. Elle ne pouvait plus attendre, il fallait qu’elle fasse ce dont elle avait toujours rêvé.Elle se tourna brusquement et se retrouva face à Nathalie. Son visage perçait à travers l’obscurité qui régnait dans la pièce et était éclairé par le bleu de la nuit.Ses mains se posèrent délicatement sur les joues chaudes de Nathalie et elle approcha sa tête.Nathalie ne comprenait plus ce qui lui arrivait. Voyant le dos d’Ingrid elle avait été prise d’une soudaine envie de la protéger et de la serrer contre elle, puis ce sentiment avait cédé la place à une envie de caresser cette peau si douce et si blanche.Maintenant elle se trouvait face à Ingrid la tête dans les mains de celle-ci. Un désir frénétique et incontrôlable s’empara d’elle, et voyant qu’Ingrid approchait sa tête, elle fit de même et ferma les yeux.Au contact de leurs deux bouches Nathalie serra fort les mains d’Ingrid. Ses lèvres restèrent un long moment suspendues à celles de la jeune fille. Quand elle retira sa bouche Nathalie regarda Ingrid dans les yeux, passa ses bras autours de son cou, et se remit à l’embrasser éperdument. Elle ouvrit sa bouche et introduisit sa langue entre les lèvres de son amie. Celle-ci caressa un moment celle d’Ingrid avant de s’envelopper autour dans un tourbillon de sensualité incontrôlée.Elle coucha Ingrid sur le lit, sans retirer sa bouche de la sienne, s’allongea légèrement sur elle, et continua de l’embrasser tendrement tout en lui caressant les jambes à travers le tissu du pyjama. Sa bouche descendit alors dans le cou, vers les seins d’Ingrid, dressés par le plaisir. Elle prit un mamelon entre ses lèvres et le suça, le lécha, l’embrassa sans arrêter ses caresses sur les cuisses ardentes de sa compagne. Elle s’occupa de l’autre téton, pointé fièrement vers le haut, et sentie les mains d’Ingrid sur son dos, pousser sa robe vers le bas. De ses mains, elle aida la jeune fille à faire glisser sa robe sur sa taille et se mit à frotter sa poitrine contre la sienne.La sensation des ses tétons effleurant ceux d’Ingrid lui donna la chair de poule, et elle ne put s’empêcher de pousser de petits cris d’excitation. Même si Ingrid ne faisait pas de bruit, Nathalie jugea à sa respiration que cela avait le même effet sur elle et continua.Elle ne savait plus ce qu’elle faisait, elle était si excitée……il lui en fallait plus. Sa main parcourue le ventre d’Ingrid, son nombril, et se glissa sous le pyjama. En arrivant sur la toison du pubis elle regarda sa compagne, qui, lui adressa un sourire, ferma les yeux et pencha sa tête en arrière. Tout en lui léchant les seins, Nathalie se mit à faire de petits va-et-vient sur le sexe humide d’Ingrid dont la respiration devenait de plus en plus rapide. Elle sentit alors des mains passer sous sa robe, lui caresser les fesses, et se glisser sous son string pour s’installer sur ses lèvres rasées et bouillantes.Ingrid avait les yeux fermés. Elle sentait la main habile de Nathalie parcourir son sexe et essayait de faire de même sur celui de sa partenaire, malgré la forte excitation qu’elle ressentait, et qu’elle avait du mal à contenir.Quand elle sentit que Nathalie accélérait son mouvement elle baissa son pyjama de ses mains et l’enleva. Son amie descendit alors sa tête entre ses cuisses écartées et se mit à faire d’amples mouvements de langue sur ses poils trempés. Très vite la langue de Nathalie se mit à fureter entre les lèvres d’Ingrid et à pénétrer son intimité.Ingrid avait les mains posées sur la tête de Nathalie, elle était cambrée en arrière et avait une respiration très irrégulière, mêlée de coupures et d’accélérations successives. Les caresses de cette langue sur son clitoris devenaient de plus en plus vigoureuses et Ingrid savait qu’elle ne pourrait pas se retenir indéfiniment.Elle sentit la bouche se retirait de son sexe, ouvrit les yeux et vit Nathalie s’asseoir sur le lit en face d’elle, les jambes écartées. Elle comprit ce que cela signifiait et s’approcha.Leurs jambes s’entrecroisèrent et leurs sexes se retrouvèrent collés l’un à l’autre. Ingrid commença à effectuer de larges mouvements du bassin en même temps que Nathalie, en la regardant dans les yeux. Leurs lèvres se frottaient avec vigueur et Ingrid sentie l’orgasme monter en elle. Elle s’approcha et embrassa Nathalie avec passion puis, se cambra et serra les draps du lit. Les mains de Nathalie parcouraient sa poitrine, elle ne pouvait plus se retenir, l’orgasme se faisait de plus en plus pressant. Il arriva avec une force qu’elle n’avait jamais connue, elle s’arrêtât de respirer et sentie ses lèvres se mouiller abondamment. Très vite Nathalie se mit à crier, et Ingrid sentie leurs sexes se mélanger de leurs mouilles tout en se frottant.Reprenant son souffle Ingrid se laissa tomber sur le lit, et accueillie Nathalie dans ses bras. Elle l’embrassa et la serra contre elle. Elle aurait voulu rallonger ce moment merveilleux le plus possible, mais sentie la fatigue la rattraper et ne pût empêcher ses yeux de se fermer.****En ouvrant ses yeux Nathalie mit du temps à réaliser où elle se trouvait. Elle voulut bouger et se rendit alors compte du bras posé sur sa poitrine. Elle tourna la tête et vit le visage d’Ingrid endormie paisiblement, la tête sur son épaule. Nathalie ne comprenait plus. « Qu’est-ce qui s’est passé ?! ».Elle regarda sous les draps, et découvrit le corps nu d’Ingrid et sa robe baissée à sa taille. Prit de panique elle se releva et sortit du lit précipitamment. Sa robe glissa sur ses jambes, elle la rattrapa et la remonta. Elle entendit bouger et vit Ingrid la regarder en souriant. Elle remit vite sa robe en place pour cacher sa poitrine. La peur la saisie, elle avait l’impression que sa tête allait exploser :— Qu’est-ce qui s’est passé ? Qu’est ce que j’ai fait ?— (Ingrid la regardait en souriant)— Ne me dit pas que……..On n’a pas fait……… ?— (Ingrid la regarda avec une expression d’incompréhension)— Non ! C’est pas possible ! Je ne t’ais pas fait……— (Ingrid avait un visage inquiet)— Non, non ! Je ne suis pas lesbienne ! Je suis normale !— (Ingrid fronça les sourcils)— Mais dit quelque chose toi ! Oh mon dieu ! Qu’est ce que j’ai fait ?!— (Ingrid voulue se relever)— Non reste où tu es !Sur ces mots Nathalie sortit en courant de la chambre.****Après avoir longtemps déambulée au hasard dans les rues sinueuses de la ville, Nathalie rentra chez elle, se jeta sur le canapé, et se mit à pleurer. Elle pensa alors à Julien, puis à Ingrid, et se rendit compte que son cœur ne battait que pour une personne. Elle, la fille de ses rêves.Après tout, qu’est ce que cela faisait ?! Elle s’en fichait du regard des autres ! Le tout était qu’elle soit heureuse non ?! Elle repensa alors à ce qu’elle avait dit à Ingrid avant de partir. « Quelle conne je fais ! Pourquoi j’ai dit ça ! Je suis normale et elle aussi ! On s’aime c’est tout ! Il n’y a pas plus normal comme sentiment ! ».Prit d’une honte soudaine et d’un profond sentiment de manque elle se mit en route pour l’hôpital. Elle avait besoin d’Ingrid, et elle savait que c’était réciproque.Arrivée à l’hôpital, Nathalie monta les escaliers quatre à quatre, traversa les longs couloirs, et entra dans la chambre 307. Elle était vide, et les affaires d’Ingrid avaient disparues.Nathalie sentie son estomac se nouer, elle descendit au rez-de-chaussée et interpella la jeune femme de l’accueil :— Où est Ingrid ?— Ingrid ? La muette ? Ben elle est sortit ce matin !Nathalie crût qu’elle allait s’évanouir. Elle retourna à sa voiture, et se mit à pleurer.A suivre…