Au très regrettĂ© Pierre Desproges !Nous avions prĂ©venu la hiĂ©rarchie de notre dĂ©couverte. Comme toujours, il avait fallu expliquer le pourquoi du comment Ă toute une cohorte de chieurs qui prenaient leur pied Ă nous faire rĂ©pĂ©ter dix fois les circonstances exactes de cet incident.Branle-bas de combat dans la baraque, ça grouillait de partout, les spĂ©cialistes de mon cul surgissaient de nulle part puis retournaient au nĂ©ant. Impressionnant et quelque peu dĂ©bile, ce carnaval de singes. Faut dire qu’on Ă©tait pas Ă Barbès et qu’il fallait faire gaffe ! Mais toute cette agitation Ă©tait-elle bien Ă propos ?Des rumeurs circulaient comme quoi il nous faudrait une fois de plus fermer nos gueules. La peur du journaliste Ă©tait omniprĂ©sente… S’ils avaient pu boucler le quartier pour Ă©touffer l’affaire et tout passer au lance-flammes. Un peu plus tard nous avons Ă©tĂ© reçus par nos chefs respectifs. Consigne absolue : la boucler ! Probablement des hauts dignitaires derrière tout ça, des avocats vĂ©reux, des politiques, des enculeurs de mouche, sans cesse revenait sur la table la bonne vieille ficelle du secret dĂ©fense… Des violeurs de droite ou des violeurs de gauche, peu importe, dans les partouzes mondaines l’étiquette politique n’était jamais trop prĂ©sente… La brigade des mĹ“urs Ă©tait bien entendu sur le coup et on allait nous retirer l’affaire… forcĂ©ment !A ma sortie, j’ai tout de suite appelĂ© MĂ©lanie sur son portable. Elle Ă©tait Ă Boulogne chez une copine malade… « Mais tu peux passer si tu veux ». Je voulais pas dĂ©ranger quand mĂŞme. « Mais non, tu gènes pas, elle est juste un peu malade du cerveau ». Rien d’extraordinaire en somme, nous l’étions tous plus ou moins ! Dire que cette vie de chiotte nous tapait sur le système Ă©tait un plĂ©onasme.Je suis donc passĂ© chez sa potesse. Celle-ci Ă©tait sans aucun doute passablement chtarpĂ©e, mademoiselle foldingue dans toute sa splendeur. D’abord elle ne voyait toujours que son nombril, ensuite elle avait peur de tout, sauf peut-ĂŞtre de son nombril. Il a fallu que j’enfile des chaussons et que je me lave les mains avant de rentrer. Et puis ensuite j’ai mĂŞme pas eu droit de l’embrasser, quelle horreur ! Elle avait bien raison de se mĂ©fier car j’devais avoir les fesses sales.A part ça, elle Ă©tait comme tout le monde, ordinaire, plutĂ´t baisable et jolie fille, et mĂŞme plus agrĂ©ablement plastique que MĂ©lanie. MĂ©lanie Ă©tait loin d’être la plus belle fille de la terre, simplement MĂ©lanie c’était MĂ©lanie.BĂ©atrice aurait pu ĂŞtre actrice ou chanteuse. Au lieu de ça elle Ă©tait confinĂ©e dans son appartement et elle vivait comme un rat, pire qu’un rat, elle vivait dans la fange psychologique de ses frayeurs irraisonnĂ©es. Ă€ part ça, elle Ă©tait plutĂ´t joyeuse entre deux crises dĂ©pressives fusillĂ©es au lithium. Je l’ai branchĂ©e cinĂ©, tous les films de plus de six mois elle connaissait, elle passait sa vie dans les cassettes. D’ailleurs elle n’avait que ça Ă faire, passer son temps Ă regarder la tĂ©loche.MĂ©lanie lui a dit sans ambages :— JĂ©rĂ´me et moi allons nous marier, j’aimerais que tu guĂ©risses vite et que ce soit toi ma demoiselle d’honneur.BĂ©atrice a rigolĂ©Â :— Tu le trouves pas un peu vieux ton Don Juan ?Puis, s’adressant Ă moi :— J’espère que vous prendrez grand soin d’elle, elle en a vraiment besoin. Elle a vĂ©cu des pĂ©riodes très sombres dans sa vie, beaucoup plus noires d’ailleurs que tout ce que vous pourrez imaginer… Vous aussi je crois bien, je le vois dans vos yeux, je pense que vous ĂŞtes suffisamment sensible pour pouvoir la rendre heureuse.MĂ©lanie s’insurgea :— Ce n’est rien ce que j’ai vĂ©cu par rapport Ă ce que toi tu as dĂ» endurer ma pauvre chĂ©rie.En ce qui me concerne, je ne savais pas trop de quoi elles discutaient toutes les deux.BĂ©atrice nous a invitĂ©s Ă rester passer la nuit dans la chambre d’amis (MĂ©lanie y avait apparemment ses habitudes), puis elle est allĂ©e se coucher, il Ă©tait Ă peine 20 heures mais sage prĂ©caution car chacun sait que c’est Ă la nuit tombante que les microbes attaquent. Elle Ă©tait trop fatiguĂ©e, nous dit-elle, et en plus Ă cette heure mieux ne valait pas trop rester Ă©veillĂ©s.De notre cĂ´tĂ©, nous sommes allĂ©s manger vite fait Ă la pizzeria d’en bas et puis nous sommes allĂ©s flâner en bord de Seine, pas spĂ©cialement pressĂ©s d’aller nous coucher. MĂ©lanie sautillait, tournicotait, comme une petite folle, c’était très beau Ă voir. Ensuite elle est descendue sur la berge et a mĂŞme trempĂ© ses pieds dans l’eau puante du fleuve nausĂ©abond. Rien ni personne ne semblait pouvoir l’arrĂŞter.— Et maintenant chĂ©ri si on rentrait, j’ai envie que tu me fasses un bĂ©bĂ©.— …— Hummm, je suis une petite libellule, essaie donc de m’attraper.Il y avait un peu plus loin un gros tas de graviers qu’elle a escaladĂ©. Je l’ai suivie, je l’ai coursĂ©e… nous sommes retombĂ©s de l’autre cĂ´tĂ©, nous avons roulĂ© sur le sable humide… Sa chatte appĂ©tissante, complètement dĂ©voilĂ©e, aucune petite culotte, prĂŞte Ă ĂŞtre lĂ©chĂ©e… Je ne m’en suis pas privé…Je la mangeais goulĂ»ment depuis… disons un certain temps, elle Ă©tait toute trempĂ©e, au bord de l’explosion, de ses mains elle me guidait, m’intimait de la bouffer… Elle s’est mise Ă crier, Ă hurler, un grognement de bĂŞte fauve, complètement dĂ©chaĂ®nĂ©e tandis que je continuais de l’aspirerPlus tard nous sommes rentrĂ©s…Il n’y a jamais eu d’histoire de prĂ©servatifs entre nous. Pour ma part, je savais qu’elle ne risquait pas grand chose (mĂŞme si elle de son cĂ´tĂ© ne pouvait Ă©videmment pas le savoir !), j’avais toujours pris mes prĂ©cautions par le passĂ©, quant Ă ma femme, cela faisait si longtemps qu’il y avait prescription !Mais en ce qui la concerne, je ne savais pas trop Ă quoi m’en tenir il est vrai. Quelque part je m’en foutais, plus d’une fois j’avais eu envie de me foutre en l’air, tendances suicidaires aggravĂ©es qu’ils disaient, c’est pour ça que j’avais Ă©tĂ© rĂ©formĂ© P5 et c’était pas vraiment une erreur de l’administration. (Mais tout le monde n’a pas forcĂ©ment envie de suicider, pour les autres je vous conseille de ne jamais imiter ce comportement stupide qui consiste Ă dire  » Après tout on verra bien  » !!!!)DĂ©sormais, de toute façon, pour moi c’était elle ou la mort, aucune autre alternative possible, on ne retourne pas auprès d’une mĂ©gère quand on a vĂ©cu quelques heures avec un ange.Nous avons fait l’amour calmement, tendrement, avec la plus grande douceur qui soit. De longues heures de chevauchĂ©e tendre et tranquille entrecoupĂ©e d’éclats de rire, de petits bisous. C’était un rĂ©el dĂ©lice de vivre auprès de cette fille. Elle Ă©tait trop gentille, trop spontanĂ©e, trop… :— Un jour, si tu veux, nous essaierons aussi la sodomie, mais ces temps-ci j’ai vraiment trop mal au cul, me dit-elle tout simplement. De toute façon, je veux tout essayer avec toi, tous les plaisirs, toutes les jouissances, toutes les passions, toutes les folies, toutes les dĂ©mesures… MĂŞme celle de tuer TA femme !DĂ©cidĂ©ment, c’était un sujet rĂ©curent dans sa bouche, une bien Ă©trange obsession. Pour sĂ»r qu’elle Ă©tait trop et j’allais très certainement aussi en baver. Je ne m’en Ă©tais pas vraiment aperçu auparavant. Mais lĂ , nous Ă©tions parfaitement au calme, nous venions de faire l’amour, elle Ă©tait blottie dans mes bras comme une chatte et elle me sort ça de sa voix la plus suave. Pire que les mots, c’est le ton employĂ© qui m’a choquĂ©, mais Ă©videmment je n’en ai rien laissĂ© paraĂ®tre…Par la suite, nous avons refait l’amour et elle est venue sur moi… avant de nous endormir au petit matin.Acte 11 – Ni dieu, ni maĂ®treLes experts avaient jugĂ© que le profil type du killer Ă©tait un homme de mon âge, avec la corpulence d’un ours et les idĂ©es d’un cloporte. En gros mon look et mon style de vie. Foutaises, ils n’avaient qu’à m’arrĂŞter alors ! Enfin, moi ou un autre, nous Ă©tions des milliers Ă nous ressembler rien que sur la place de Paris, depuis qu’ils avaient remis les fous dans la ville, ça pullulait !Les recherches s’étaient orientĂ©es vers le milieu interlope suite Ă notre Ă©trange dĂ©couverte. J’avais lu le rapport, une vulgaire histoire de trafic de cul et rien d’autre, mais le tout top-confidentiel. De toute façon nous n’étions pas autorisĂ©s Ă aller fouiner de ce cĂ´tĂ©, les mĹ“urs Ă©taient sur le coup. Dommage pour eux que l’attrait de l’interdit soit plus fort que tout, c’était forcĂ©ment lĂ que nous irions chercher en premier !Le rapport stipulait aussi que les gens qui avaient Ă©tĂ© enfermĂ©s dans cette cave Ă©taient de « simple esclaves », des « soumis », on avait mĂŞme par la suite retrouvĂ© la trace de documents oĂą ils certifiaient vouloir se donner « corps et âmes » Ă leurs maĂ®tres et leurs maĂ®tresses, sans exclusive et sans limite. Par la suite, lorsqu’il avait Ă©tĂ© possible de les interroger, ils avaient tous confirmĂ© tout ça de vive voix, putains d’adultes consentants ! Et mĂŞme si leurs conditions de dĂ©tention s’étaient avĂ©rĂ©es dĂ©sastreuses, et mĂŞme si leurs santĂ©s Ă©taient quelque peu vacillantes, aucun ne souhaitait Ă©videmment porter plainte, ils avaient tous Ă©tĂ© heureux de vivre cette belle et heureuse aventure.Il devait bien y avoir quelques personnalitĂ©s haut placĂ© qui devaient en croquer, alors tout ça allait fatalement se terminer par un non-lieu… un pur scandale ! Fatalement, dès qu’il s’agissait de gens huppĂ©s, les sections spĂ©ciales Ă©taient lĂ pour couvrir les scandales. C’est aussi pour ça qu’elles se disaient spĂ©ciales d’ailleurs.S’en suivait quelques noms, quelques adresses, le moins possible quand mĂŞme. Une page estampillĂ©e « Confidentiel » traĂ®nait lĂ par erreur, une erreur d’un pauvre administratif soumis Ă la dure loi des 35 heures, j’ai immĂ©diatement photographiĂ© ça dans un coin de ma mĂ©moire.J’en avais vraiment rien Ă foutre de me faire cibler par la hiĂ©rarchie, j’avais plus de plan de carrière depuis bien longtemps, mon dossier n’était d’ailleurs qu’une collection d’avertissements, de blâmes et de remontrances. Mais pour MĂ©lanie qui sortait Ă peine de l’école, il en allait diffĂ©remment. Pourtant c’est elle la première qui dĂ©cida qu’il Ă©tait primordial dĂ©sormais pour nous d’aller rendre visite Ă Miss Morgane EstĂ©phan de l’Entourloupe dite MaĂ®tresse Jenny dite Dents d’acier. Evidemment, cette dernière dĂ©clina notre visite, menaça mĂŞme de porter plainte et d’alerter la marĂ©chaussĂ©e. Elle refusait catĂ©goriquement de nous recevoir et mĂŞme de nous parler. Nous avons dĂ» rentrer chez elle par effraction et lui balancer une bonne paire de claques Ă travers la gueule pour qu’elle daigne enfin se montrer un peu plus coopĂ©rative. C’est sĂ»r, un truc comme ça pouvait nous coĂ»ter notre place.— J’vais te dire pĂ©tasse, c’est pas parce que des pauvres chiures se mettent Ă genoux devant toi pour te sucer le cul que tu m’impressionnes. T’es qu’un Ă©tron de plus sur la place de Paris, j’vais t’envoyer les motos vertes pour qu’elles t’aspirent…Mais MĂ©lanie modĂ©ra mes ardeurs :— Nous savons que vous alliez frĂ©quemment Ă Suresnes pour punir vos esclaves, inutile de le nier, c’est marquĂ© dans le dossier. Personnellement, je m’en fiche, je juge pas… si c’est ton trip c’est qu’t’es cinglĂ©e ma pauvre mais j’vais pas plaindre quelques lopettes qui s’abaissent devant toi. Tu vois, tu m’donnes un ordre, tu hausses Ă peine le ton et j’te crache Ă la gueule simplement parce que j’ai une sainte horreur qu’on me donne des ordres et qu’une conasse dans ton genre me fasse chier.Comme Dents d’acier montrait les crocs, j’l’ai agrippĂ©e par son collier de force et lui ai soufflĂ© mon haleine pestilentielle en pleine poire, cette comtesse de mon cul en paraissait visiblement outrĂ©e :— Sous tes airs de grande dame, t’es visiblement qu’une pute, inutile de nous faire croire que tu chies des Ĺ“ufs d’or !Et MĂ©lanie de reprendre le flambeau :— Tu t’appropries des pouvoirs mais t’as aucun pouvoir, t’es la dernière des limaces. Tu m’inspires uniquement un concentrĂ© de haine, l’envie de te cracher Ă la gueule. Tu me rappelles tous ces nazillons minables, tous ces excitĂ©s du bulbe qui rĂŞvent du bon vieux temps oĂą les nĂ©griers se dĂ©lectaient en fouettant les esclaves qu’ils importaient d’Afrique pour leurs satanĂ©es plantations. T’es pourrie de l’intĂ©rieur Morgane la fiote, tellement tarĂ©e que tu l’sais pas, mais tu m’dĂ©bectes, vraiment tu m’dĂ©bectes.Dans ces conditions, la communication n’était pas terrible, c’est certain, avouons-le mĂŞme singulièrement limitĂ©e… Mais nous ne nous attendions de toute façon guère aux confidences.Nous avons fouillĂ© un peu partout, de toute façon, au point oĂą nous en Ă©tions ! Des fouets, des cravaches, du latex, une vraie sex-shop. Derrière sa chambre, une antichambre bien Ă©quipĂ©e oĂą elle pouvait accrocher au mur quelques obĂ©issants ventripotents pour les rabaisser avec dĂ©lice. Des vieux cochons vicieux empalĂ©s par des gods gigantesques qui passaient leur temps Ă lĂ©cher la merde au cul de leurs maĂ®tresses. Après tout s’ils aimaient ça, ĂŞtre humiliĂ©s comme des merdes ! Simplement il aurait pas fallu essayer avec moi. Un coup de boule et je lui aurais Ă©clatĂ© son pif Ă cette pute.Et puis tout d’un coup, une idĂ©e de gĂ©nie, en soulevant le matelas je tombe nez Ă nez avec deux sachets contenant des bonnes doses de poudre blanche, pas la dose individuelle, non carrĂ©ment la rĂ©serve maison.— Et ça, c’est quoi, hĂ©ro, coca, caca… (En lui foutant sous le nez) Tu vas plonger ma vieille. Avec une telle quantitĂ©, c’est forcĂ©ment très mauvais pour toi. Ça sent le mitard ça madame, et tes petits copains de la mondaine pourront pas facilement t’en exempter !Je l’ai vue blĂŞmir et perdre de sa superbe. Je me suis aussitĂ´t enfoncĂ© dans la brèche :— Alors soit tu nous racontes tout ça bien sagement et il est possible qu’on ait rien vu, soit tu te retrouves en tĂ´le pour quelques annĂ©es. Quand tu sortiras tu seras plus qu’une vieille loque aux nichons flĂ©tris.Bien sĂ»r qu’avec notre entrĂ©e par effraction, il y a avait fatalement vice de procĂ©dure, mais inutile de trop alerter la bourgeoise sur ce point…Du coup, elle devint plus prolixe, extrĂŞmement bavarde mĂŞme. On ne pouvait plus l’arrĂŞter. Elle a tout dĂ©ballĂ© en vrac. Le rĂ©seau SM, les banquiers, les notaires, l’argent facile, les demandes très spĂ©ciales. Tout un tas de « bon chic, bon genre » Ă©taient impliquĂ©s, mais rien de vraiment rĂ©prĂ©hensible dans tout ça, pas de film illicite avec meurtre en direct. Certes, parfois il Ă©tait arrivĂ© qu’ils y aillent un peu fort, quelques « accidents » vite Ă©touffĂ©s mais rien de dĂ©finitif et il n’y avait pas Ă sa connaissance de rĂ©seau de traite des blanches (ou des blancs) derrière tout ça.Et que pensaient-elles de ces esclaves enfermĂ©s attachĂ©s durant des heures dans des caves ? Rien, qu’ils l’avaient bien cherchĂ©, que c’était leur façon Ă eux de prendre leur pied. Donc tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles.N’y avait-il jamais d’esclaves qui se rebiffaient, le genre de ceux qui repartent avec une haine sĂ©vèrement ancrĂ©e, une haine susceptible de leur donner envie de se venger et de tuer ? Un homme de mon âge par exemple avec ma corpulence et mon p’tit pois dans la tĂŞte… Ou alors une femme qui aurait perdu un petit bouton Ă son corsage ?Finalement elle consentit Ă nous donner quelques noms de gens effectivement « déçus », « aigris » et  » revenchards  » avant que nous nous quittions bons amis non sans lui avoir fait quelques remontrances au sujet de cette poudre malĂ©fique !Sur le parking oĂą j’avais garĂ© ma tire, il y avait quatre jeunes cons qui tapaient dans un ballon. Pas spĂ©cialement zone, nous Ă©tions dans le seizième ! Quand MĂ©lanie est arrivĂ©e, ils se sont arrĂŞtĂ©s, et l’on entourĂ©e, pas bien mĂ©chants, juste pour la draguer. Moi j’étais un peu en retrait, je regardais la scène, amusĂ©. C’est vrai qu’elle avait du pep’s cette minette et qu’elle concentrait toutes les attentions.Je ne sais pas ce qui lui a pris. Peut-ĂŞtre a-t’elle eu peur ! Elle a sorti son flingue et elle les a braquĂ©s…Je voyais ça de loin, les images dĂ©filaient devant moi tout comme un mauvais film, une espèce de vertige. Ma tĂŞte s’est mise Ă tourner. J’ai vu des armes qui crĂ©pitaient, du sang qui giclait, des hommes qui criaient, ça courrait de toute part et cette foule qui s’agitait et qui me piĂ©tinait.Mon genou a heurtĂ© violemment le sol. C’est la douleur qui m’a rĂ©veillĂ©. Au loin MĂ©lanie avait coincĂ© un type, son arme enfoncĂ©e dans sa gorge tandis qu’elle Ă©grenait une litanie de paroles haineuses Ă son Ă©gard. J’ai eu l’impression qu’elle Ă©tait sur le point de tirer… Je me suis prĂ©cipitĂ©. Je l’ai poussĂ©e, lui ai arrachĂ© l’arme :— Tu arrĂŞtes, tu te calmes !Puis pointant l’arme sur les types :— Et vous, vous vous tirez !— Mais t’es conne ou quoi ? Qu’est ce a qui t’a pris ? Tu sais ce que ça peut te coĂ»ter s’ils portent plainte !— Ces eux, ces salauds, ils ont essayĂ© de me coincer… Et puis toi, tu n’as mĂŞme pas essayĂ© de me dĂ©fendre. Si tu crois que je vais Ă©pouser une lopette ! J’t’ai vu, t’avais la chiasse. Si tu m’avais aimĂ© tu les aurais buttĂ©s ces sales cons !Elle m’a arrachĂ© l’arme des mains et m’a plantĂ© lĂ comme un con, tout seul en plein milieu du parking dĂ©sert :J’ai balancĂ© un mĂ©chant coup de pied dans une boĂ®te de conserve qui se trouvait lĂ .Dans le coffre de la tire, il devait bien me restait quelque canette…