Ça a commencé comme un générique de film. Je roulais sur la petite corniche, en surplomb de la mer. Une journée de cinéma. Ciel bleu, soleil éclatant, un léger vent frais et moi au milieu de ces merveilles, conduisant d’un doigt ma petite décapotable jaune vif. J’étais allée faire quelques emplettes au village et je rentrais en profitant du paysage, de l’air frais sur mon visage et du soleil dont la brûlure augmentait encore le plaisir anticipé de me jeter dans la piscine.Au loin, sur le bord de la petite route en encorbellement, après le troisième virage, j’ai vu quelque chose de bizarre. On aurait dit un grand sac de toile claire posé sur le bas côté.A chaque nouveau virage, j’en découvrais un peu plus. Ça m’intriguait. D’abord le grand sac était devenu une forme humaine. Puis quelqu’un de grand et de mince assis sur un sac a dos. et finalement un adolescent très grand, très mince, enveloppé dans un curieux manteau de toile écrue du genre de ceux que portaient les cow-boys des westerns spaghetti. Un grand chapeau de cuir blanc, lui aussi, était enfoncé sur sa tête, plongeant son visage dans l’ombre. Il avait le visage dans les mains et ne regardait même pas la route.Quand je suis passée devant lui, il m’a semblé qu’il levait vaguement les yeux. J’ai continué. Je ne prends jamais de stoppeur. par principe et par prudence. Et puis la maison n’était pas loin et j’avais hâte de me plonger dans la piscine avant le soir.J’ai roulé une cinquantaine de mètres et, sans savoir pourquoi, après le premier tournant, je me suis arrêtée. Je ne pouvais pas laisser ce gosse en pleine nature en fin d’après midi. Stupidement, j’ai pensé que si Wak était en panne en pleine nature, il serait content que quelqu’un s’arrête et ça m’a serré la gorge. Je deviens totalement idiote depuis qu’il est parti. Une semaine. Qu’est ce que ça sera après un mois. En plus, imaginer Wak se perdant en pleine nature, à Montréal et pleurnichant du haut de son mètre quatre vingt dix. Ma fille, tu deviens toquée.Bon mais le gosse, lui, ne pesait sans doute pas quatre vingt cinq kilos de muscles et je ne le voyais pas passer la nuit dans la garrigue. Un grand échalas comme ça ne devait pas être bien dangereux. Et puis on était à cinq minutes du carrefour.Comme il était impossible de reculer sans risque, j’ai serré le frein a main, retiré la clef de contact et j’ai remonté la route à pied jusqu’au tournant.Le stoppeur était toujours là , bien sûr, visage dans les mains.J’ai appelé. Un petit  » holà  !  » gêné en me mettant sur la pointe des pieds et en agitant la main. Je ne sais pas du tout pourquoi on fait ce genre de geste, d’ailleurs. Moi, je ne sais jamais trop comment me comporter avec les inconnus. Il n’a pas bougé. J’ai recommencé :  » holà , jeune homme ! « Là il a redressé la tête.— Je vous avance un peu ?Je lui ai fait signe d’approcher. Il a levé la main pour montrer qu’il avait compris et il s’est levé. Je l’ai trouvé bizarre, un peu gauche et assez féminin dans ses gestes. Sa main surtout, longue fine et très élégante; Il s’est baissé pour attraper une bretelle de son énorme sac a dos et il l’a traîné derrière lui en se déhanchant. Négligent comme les gosses de son âge.De l’autre main, il a retiré son chapeau qui menaçait de tomber et, comme il marchait en biais, son manteau s’est ouvert.J’ai compris pourquoi je l’avais trouvé bizarre. Mon grand adolescent était une fille longiligne à peau de blonde. Elle n’avait pas vingt ans,. Elle portait un short. Pas un de ces torchons rapiécés et effilochés comme ils en ont tous avec la mode trash, non : un short blanc, impeccable. Le buste était couvert d’un débardeur immaculé sans aucune de ces décorations grotesques que les beaufs de la fripe nous imposent. Elle était chaussée de Mephisto à tige montantes pour la grande randonnée et chose curieuse, un peu gênante même, elle avait le crâne complètement rasé. Pas l’ombre d’un cheveux. Tout ça lui donnait une espèce d’allure nickelée de personnage de S.F mais comme elle avait un visage très régulier et de beaux yeux que je devinai gris derrière les lunettes sans monture, ce n’était pas vraiment laid. Elle ne souriait pas.Je me suis dit sans y penser que si j’avais vu le tableau, je ne me serais pas arrêtée. Elle était belle, indiscutablement mais outre le fait que ce détail ne me concernait vraiment pas, elle était plutôt inquiétante malgré la fragilité de sa silhouette trop mince encore allongée par des jambes interminables.Mais bon, j’y étais, autant aller au bout. J’allais descendre la déposer au carrefour de la départementale et je la laisserai là . Après ça, au bain !Quand elle est arrivée a ma hauteur, j’ai empoigné l’autre bretelle du sac et on a tiré toutes les deux. Il était incroyablement lourd.Je lui ai dit « Vous transportez un cadavre ?  » Elle m’a regardée d’un air absolument inexpressif et n’a pas répondu. On a jeté le sac dans le coffre, elle s’est assise dans la voiture et là , seulement, elle a dit son premier mot.J’ai souri. La « madame » devait bien avoir six ans de plus qu’elle.Elle a juste fait un signe de la main; vers l’avant, comme une espèce d’au revoir et elle a avancé les lèvres dans une moue dubitative. Pas bavarde.— Je vous conduis au carrefour, c’est à six kilomètres. Et là , je pense qu’une autre voiture vous prendra très rapidement. Il y a beaucoup de passage et les gens sont plutôt détendus par ici.Elle n’a pas répondu tout de suite. Elle a regardé ses mains, puis :— J’aimerais mieux pas !J’ai noté qu’elle avait un accent très léger. Américain sans l’ombre d’un doute mais à peine perceptible.— C’est que je ne vais pas plus loin.— Ah, dans ce cas. Elle écarta les mains largement ouvertes, dans un geste fataliste assez comique et elle eut encore une moue. Déception cette fois.— Pourquoi pas la départementale ?— J’en viens. Un type m’avait embarquée à la sortie du village. Il a pris à droite « parce que la petite corniche ça vaut le coup d’œil » et, bien entendu, il m’a débarquée en pleine nature et il est parti.— Comment ça ?— Vite. Et pas en forme.— Non je veux dire il ne vous a pas « débarquée » comme ça. Il a essayé de.?— Oui, c’est rien.Elle avait répondu comme si vraiment ce n’était rien. Un type venait d’essayer de la violer et elle trouvait que ce n’était rien. Elle a vu que j’étais choquée. Alors elle a posé sa main sur mon bras.— J’ai l’habitude. Je sais les calmer.Et elle a fait un geste incroyable. Elle a avancé sa main vers mon ventre et, à quelques centimètres, elle a fait mine d’empoigner quelque chose et de le tordre de toutes ses forces en tirant vers elle. Comme un tire bouchon. Elle avançait la mâchoire d’un air féroce.Puis elle a éclaté de rire.— J’ai appris ça à Melrose. Vous savez chez nous, les filles apprennent des trucs comme ça.J’ai souri vaguement. Je ne comprenais pas bien ce qu’elle voulait dire. Ou plutôt, je ne voulais pas comprendre. Elle s’en est aperçu alors elle a encore posé sa main sur mon bras et, gentiment, elle m’a dit— Flippez pas, c’est rien. Il a juste eu le temps de se montrer un peu entreprenant. Alors au lieu de me débattre et de prendre un coup, j’ai été très gentille, tout de suite. Ce gros dindon a cru que c’était arrivé et il a sorti son petit matériel. J’ai attrapé ça à pleine main et j’ai tordu de toutes mes forces. Ça l’a calmé tout de suite. Le temps qu’il se remette, j’étais sortie, j’avais récupéré mon sac sur le siège arrière. Et voilà .— Et il est parti comme ça ?— Ben il avait l’air de ne plus penser du tout à la bagatelle. Je pense qu’il devait être pressé de prendre un bain de siège dans un seau de glace, vous voyez ?J’ai éclaté de rire et elle aussi. D’un seul coup, l’atmosphère s’est détendue. Quand elle riait, son visage se transformait d’une façon stupéfiante. C’était une petite fille, au fond.— Melrose. c’est quoi ? j’ai demandé.— C’est chez moi. La maison familiale à Yannis-Port, là bas aux states. Mon père est dans les cosmétiques. J’ai onze frères et sœurs. On est six filles et six garçons; je suis la dernière.— Vous êtes douze enfants ?— Ouaip ! Mes parents sont du genre tradis. Vous savez : Ma Bible et mon Colt. Mais la Bible est une édition rare et le colt est doré à l’or fin.— Et vous avez appris « ça » chez vous ?— Ouaip ! Ma mère a créé un club de femmes . On apprend des trucs comme ça. Et puis à tirer au revolver. Et à jouer au stud- poker Et à préparer des grillades et à parler Français et aussi à lire le grec ancien, à piloter, à choisir un vin français et pleins d’autres trucs très utiles Même des plus rigolos encore.— Ecoutez, vous savez ce qu’on va faire si vous avez le temps ? Je vous emmène a la maison, vous vous rafraîchissez, on prend un jus de fruits et je vous embarque jusqu’à … jusqu’où au fait. ?— OK. C’est vraiment gentil. je suis crevée et je voudrais bien me laver. Les mains surtout. Et puis je voudrais appeler mes parents.— Pas de problème, il est quoi, neuf-dix heures du matin chez vous ?— Non, ils louent une villa sur la cote, tout près d’ici, enfin à une centaine de miles. Pardon, à cent cinquante kilomètres; Ils m’enverront le chauffeur. Ils seront contents de me voir et puis j’en ai un peu assez des aventures.Elle a encore éclaté de rire . Elle avait des dents splendides. Elle s’est penchée pour délacer ses Mephisto. J’ai vu qu’elle n’était ni une adepte du Wonder bra ni une obsédée de la pudeur et qu’elle n’était pas complètement longiligne. J’ai ri aussi. Elle a enlevé les chaussures, puis les chaussettes de belle laine et enfin les minuscules socquettes de fil d’écosse qui protégeaient ses pieds. Une vraie randonneuse.Et elle a posé ses pieds nus sur la ronce de noyer du tableau de bord.— Ouah ! Ca fait un bien fou .Elle s’est calée contre le dossier, a levé les bras derrière sa tête dans un grand étirement, puis a posées les mains bien à plat sur ses cuisses et elle a fermé les yeux..En alternance, je regardais la route et ma passagère. Du coin de l’œil ou dans le retro. Elle était longue, fine, légèrement dorée, un visage d’une régularité grecque que son crâne rasé rendait plus strict encore. Belle bouche ourlée, longs membres parfaitement dessinés, mollets hauts, cuisses fuselées, fines attaches. Et pas l’ombre d’un duvet. Ni sur les jambes ni sur les bras. C’était décidément étrange et même un peu dérangeant.Elle s’était assoupie. C’était vraiment une gosse superbe. Je me suis vaguement dit que j’aimais autant que Wak soit au Québec. C’était idiot mais j’ai pensé ça.Le crissement des pneus sur le gravier l’a réveillée. Je me suis garée devant le perron. Elle est descendue, s’est étirée avec un gémissement de plaisir puis elle a levé les yeux pour regarder la maison.Mignon ? Un mas de pierre traditionnel de six cents mètres carrés, vingt pièces avec piscine à trois enjambées de la méditerranée ? Mignon ? Pas facile à impressionner la gamine.Madame Pinto était sortie sur le perron.— Bonsoir Madame, vous avez une amie, je prépare la chambre bleue ?— Bonsoir madame Pinto. Non. Nous repartons. Nous allons juste nous rafraîchir un peu.— Je vous fais des pamplemousses pressés. (elle disait « Chambré blou » et « pampamouch prêché » mais en six ans, j’avais acquis une maîtrise parfaite du français-Pinto comme dit Wak)— C’est ça. Merci madame Pinto. Vous servirez dans le patio..J’ai fait entrer la fille dans le hall sombre et frais, et nous avons traversé la maison jusqu’à la terrasse de derrière . Nous nous sommes assises à l’ombre de la tonnelle de chèvrefeuille , sur les coussins fleuris des fauteuils en rotin .Elle a fait un geste vers la piscine.— Je peux.— On y va.!Je me suis levée, je l’ai conduite vers la pool house , je lui ai donné une sortie de bain fraîche et je lui ai montré une cabine et les douches.Puis je me suis changée dans la cabine, j’ai enfilé un une pièce en stretch noir. Quand je suis entrée dans les douches, elle y était déjà . Elle avait un maillot blanc, échancré haut sur les hanches mais qui moulait bien ses fesses musclées et un soutien-gorge de tennis qui cachait entièrement la poitrine. Blanc aussi. Pas le genre string et dentelles, la nana. Une fille belle, saine et naturelle.Elle sorti du jet et m’attendit devant la porte, ruisselante. Le temps de me rincer, je l’avais rejointe.Nous avons plongé ensemble.En sortant, elle souriait de toutes ses dents.— Superkallifragilsitic !— Yes Miss Poppins ! Ai je répliqué.— Oh vous connaissez Marie Poppins ? Mon père m’appelle Marie Poppins; C’était ma vidéo préférée quand j’étais gosse; J’ai dû la voir cent milliards de fois.Je suis sortie de l’eau, les jus de pamplemousse étaient servis. Je lui ai tendu un verre— Cherryow Poppins !Elle a souri— Et vous ?— Miel.— Miel ? C’est pas un prénom français, ça .— C’est pas un prénom du tout mais c’est comme ça que tout le monde m’appelle. Ma mère est anglaise. Elle m’appelait Honey mais mon père n’a jamais pu supporter cette langue. Il m’a appelé Miel et c’est resté.— Je peux vous appeler Miel ? Les français sont longs a dire les prénoms mais vous, vous êtes à moitié anglaise, non ?— Québécoise.— Alors, Tchin, Miel.Nous nous sommes assises. La fin de l’après midi arrivait. L’air était doré d’un or un peu rose. Le chèvrefeuille embaumait.Nous avons causé un peu. je lui ai proposé de parler anglais, elle a refusé. Elle a dit que sa famille et elle parlait anglais aux States et Français en France. Elle a dit ça naturellement comme si c’était la chose la plus banale du monde.— Et en Italie, j’ai dit, vous parlez quoi ?— Italien bien sûr. d’ailleurs si je m’écoutais, je parlerais italien partout et tout le temps; Vous n’aimez pas. ?— O buono Apollo, All’ultimo lavoroFammi del tuo Valor si fato vaso.— Come domandi a dar l’amato alloro  » acheva-t-elle dans un éclat de rire en se penchant pour me poser la main sur le bras.Cette gosse connaissait la Divine Comédie de Dante par cœur. À vingt ans.— Vous avez quel âge ?— Vingt pile. Anniversaire dans trois jours. Je suis Léo. C’est pour ça que je rentrais chez les parents. Et vous ?— Cinq mille ans. C’est moi qui ai dessiné les plans de la Grande pyramide. Et je suis sagittaire.Cette fois elle ne rit pas. Elle se contenta de me glisser un regard gris par en dessous puis elle s’allongea et ferma les yeux.Au bout de quelques minutes de silence, je tournai le regard vers elle. Elle était détendue, les yeux clos, abandonnée. Je pris alors conscience d’un geste machinal qu’elle avait déjà eu dans la voiture lorsqu’elle avait adopté cette position de décontraction. : posant ses mains à plat sur ses cuisses, elle faisait aller et venir l’ongle de son pouce droit sur le léger renflement de son slip pour une caresse enfantine et d’une totale impudeur.Je regardai ce geste de papillon sans pouvoir détacher mon regard.Madame Pinto passa comme une petite ombre pour arrêter le filtre de la piscine et l’on n’entendit plus que les cigales.— Madame, je vous fais une assiette de viandes froides et crudités avant de partir. Mademoiselle va dîner ici ?Madame Pinto se tenait dans l’encadrement de la porte, minuscule, et attentive, comme toujours, la tête penchée. Interrogative.Je consultai Poppins du regard ; Elle tourna son visage vers moi et eut une petite moue comme pour dire que oui ça lui plaisait bien mais que ça dépendait de moi.— Préparez nous plutôt une grosse salade, madame Pinto et mettez une pizza au four.— Bien madame.Elle avait l’air content. Comme si la solitude dans laquelle j’étais lui était aussi pénible qu’à moi.— Ah, madame Pinto, vous mettrez aussi deux bouteilles de Tavel au frigo. On va faire les folles.Madame Pinto sourit et s’éclipsa. Un peu après, on entendit décroître la pétarade de son solex.Le soir était tombé. Le frais commençait à venir. Nous nous étions levées ensemble pour passer un lainage et nous entrâmes dans la maison. Madame Pinto avait allumé quelques lampes doucesLe sac à dos était dans la chambre bleue dont la porte était restée grande ouverte.— On dirait que Madame Pinto a décidé que vous passiez la nuit ici.Poppins eut un sourire— Alors je vais téléphoner à mes parents, vous permettez ?— Il y a un poste dans votre chambre. je vais me pomponner et on se retrouve dans une heure pour le dîner. On fera ça dans la cuisine, OK ?— Ok. Elle tira le sac et ferma la porte derrière elle. J’entrai dans ma chambre, juste à cotéLe crépuscule était venu. L’air était bleu. Les cigales s’étaient tues, remplacées par des grillons et la vieille chouette du bois qui poussait ses hou-hou avec une obstination d’institutrice sifflant la fin de la récré.J’ai retiré mon maillot humide et, comme tous les soirs, j’ai commencé l’examen de la bête. C’est un rite que je respecte depuis ma petite adolescente : je me campe devant le miroir du grand dressing, j’allume les spots et je m’examine longuement. Rien ne m’échappe : le moindre pli, la plus infime ridule, le bourrelet le plus insignifiant. Après quoi, je passe dans la salle de bain, je me pèse, je note mon poids, je prends ma tension, j’examine mon visage à la loupe de maquillage et je répare les dégâts. Selon la fiche de poids, je décide du régime alimentaire pour le lendemain. La première fois, Wak s’est moqué de moi. Quand il a vu ma mère, il a compris : à soixante ans, elle en fait quarante cinq à peine. C’est elle qui m’a enseigné cette discipline.Je me suis donc contemplée. Avec rigueur et impartialité : belle fille brune , bronzée, cheveux noirs très courts et tout bouclés, visage rond, grands yeux noirs. Lèvres charnues, dents impeccablement rangées (ça m’a coûté assez cher : dix ans de torture avec appareils divers ). Pas très grande, épaules de sportive, seins ronds, hanches larges, ventre à peine bombé, toison rase et bouclée. Jambes solides mais longues et bien formées, bras minces mais musclés, jolies mains nerveuses, pied menu. Bonne stature, bon équilibre. Je me suis penchée en avant et j’ai posé les mains a plat sur la tommette sans plier les genoux. Je suis restée un petit moment comme ça et, lentement, j’ai monté un équilibre . No problem. À soixante ans, ma mère en fait autant et j’ai bien l’intention de continuer comme ça longtemps.Je suis passée dans la salle de bain de notre chambre. Elle est immense. Baignoire et Jacuzzi plus un sauna. Chaque chambre est équipée comme ça. Les sauna desservent deux chambres. Le premier occupant n’a qu’a tirer un verrou qui informe le voisin qu’il est là . Ça peut aussi faciliter des rencontres; C’est Wak qui a eu cette idée. Nos invités sont ravis.Moi, je préfère être seule. Je n’ai pas de goût pour les plaisirs collectifs et, depuis cinq ans que Wak et moi sommes mariés, je me satisfais totalement de notre relation. Je crois qu’il est comme moi mais je n’en fais pas une obsession.J’ai fait couler un bain brûlant et je me suis glissée dedans. J’avais mis la chaîne en route. Un bon vieux Modern Jazz quartet des familles. Et je me suis assoupie.C’est le téléphone qui m’a réveillée. J’ai jailli de l’eau sans même prendre de sortie de bain et j’ai couru. me jeter a plat ventre sur le lit pour décrocher. Tant pis pour la couette.C’était lui.— Non ch’est madame Pinto. La madame elle est pas là  !— Arrête Miel, tes blagues à trois sous sur un téléphone qui coûte cent dollars de l’heure.— Non moucheu Ouaque, la Madame elle est pas là mais chi vous jêtes très gentillle che pou la remplacher.Il y eut un silence très bref puis— Bien. Alors Madame Pinto, puisque vous êtes bien disposée, écoutez moi et faites bien tout ce que je vous dis.— Salut amour !— Ah c’est toi ? Dommage, j’aurais bien essayé avec madame Pinto. Elle va bien au fait ? Et monsieur Pinto ? Et les petits Pinti ? Ils vont bien aussi ?— On dit un Pinto des Pintoss— Tu es comment ?— Comme un ver, je sors du bain. Et toi ?— Costume trois pièces; Dans le lounge de l’Hôtel. Je tiens d’une main mon attaché-case, d’une autre le téléphone, d’une autre mon café et de la dernière je prends des notes.— Arrête !— Bon je suis dans ma chambre. Dans la même tenue que toi. Les gars vont finir par se demander pourquoi je monte tous les jours après le lunch dans ma chambre pour redescendre une demi heure plus tard douché, changé et les yeux au milieu de la figure.— Que veux tu, je n’ai rien trouvé d’autre pour m’assurer de ta fidélité.— Tu me prends pour un vieillard impuissant ? Mais ma fille, si je voulais, en raccrochant, je pourrais m’offrir tout le personnel féminin du Hayat.— S’il n’a pas changé depuis notre dernier séjour, je te souhaite bien du plaisir.— I miss you.— Itou.— Tu as fait quoi aujourd’hui ?— J’ai sauvé une « damzelle in distress ».— Raconte.— Tu n’as pas le temps. Et moi non plus. Elle va m’attendre pour dîner.— Bon alors, tu me raconteras ça plus tard. Pour l’instant, allonge toi sur le dos et cale l’appareil contre ton oreille..C’est fait ?— Ready.— Tu sens comme je te caresse ?— Je sens.— Le sein gauche d’abord, je roule le mamelon entre mes doigts. Tout doucement.J’entendais sa voix, contre mon oreille et j’étais deux personnes a la fois. Mes mains étaient à lui qui exécutaient chacun de ses ordres et mon corps était à moi qui recevait ses caresses. Chaque fois qu’il était en voyage, nous pratiquions le même rituel.Je fermais les yeux et je l’imaginais, laissant mes mains courir à ses ordres. Chaque fois, je le voyais. Son sourire, son corps. Ses fesses. Ses belles mains qui semblaient capables de tout. Son sourire éclatant. Il plissait les yeux et pointait un bout de langue en riant. Je le voyais, je le sentais descendre en lapant mon corps, des seins au pubis. Plongeant ensuite au fond de moi, lapant longuement l’intérieur de mon sexe. Je tremblais, tentant de retarder l’explosion Puis je jouissais longuement, secouée de long frissons. Pendant qu’il me disait à l’oreille ce que mes mains à moi lui faisaient, à distance, faisant courir les siennes sur son propre corps étendu seul dans la chambre du Parker Méridien. C’était un rituel fou, innocent et pervers, un rituel d’enfants qui seraient de très vieux amoureux, mêlant une sorte de télépathie à une connaissance intime de l’autre.Mais cette fois-ci, bizarrement, les choses ne se passèrent pas tout a fait comme d’habitude. Au moment de jouir, ce n’est pas son visage que je vis. C’est celui de Poppins. Ses yeux gris, ses lèvres, Cela ne dura que le temps d’un éclair, mais j’en fus troublée. J’entendis, comme venant de très loin, le cri de jouissance qui avait jailli de ma gorge.— C’était bien .— Mmmmoui.— Archi ?— Archi-archi. Mais tu sais Wak.— Quoi ?— Rien, des bêtises. Tu me manques.J’avais failli lui dire ce qui s’était passé mais in extremis j’avais décidé de me taire. Je restai allongée sur le dos, les yeux fermés, les jambes écartées, la main en conque apaisant mon sexe d’une caresse légère comme on calme un cheval emballé.— À demain ma Miel, il faut que je me douche en vitesse et au boulot !— À demain amourJe raccrochai, les yeux toujours fermés et je m’allongeai de nouveau songeant que j’avais encore quelques minutes pour passer une robe légère et aller croquer la pizza avec Poppins.Il y eut un léger froissement.— Si c’était aussi bon que c’était joli, je vous envie.Je fis un bond. Poppins était là , dans l’encadrement de la porte. Le regard un peu embué, la bouche entrouverte sur un sourire ravi.— Vous ? vous avez ?. Eh ben dites donc !J’étais sans voix. Pas honteuse, même pas gênée. Abasourdie. Jamais je n’aurais pensé qu’une chose pareille puisse arriver.— Je suis désolée. Je ne vous voyais pas venir, je me suis inquiétée. J’ai frappé, vous n’avez pas répondu. j’ai entendu comme un gémissement, j’ai eu peur que vous ayez eu un malaise, une chute, je ne sais quoi. j’ai poussé la porte et je vous ai vue. c’était joli. je suis restée. Vous êtes fâchée ? je suis désolée. Non, je ne suis pas désolée. C’était trop mignon.— C’était mon mari, ai-je expliquée comme une idiote.— Ah bien ! Un instant j’ai cru que c’était l’horloge parlante.Je l’ai regardée et nous avons éclaté de rire ensemble. Je me suis levée, sans plus éprouver la moindre gêne. J’ai attrapé dans le dressoir la première petite robe que j’ai trouvée et je l’ai passée puis nous sommes allées dans la cuisine.Et là , j’ai vu que nos portions exactement la même chose : un chiffon en soie, à bretelles . Elle noire et moi blanche.De nouveau nous avons ri.Nous avons jeté la pizza qui était brûlée, la salade qui était confite et nous avons emporté dans le patio un coupe de glace pilée sur laquelle nous avions posé des pêches de vigne accompagnées de feuilles de menthe. Puis nous nous sommes allongées sur deux transat mitoyens au bord de la piscine, les yeux perdus dans les étoiles.On n’entendait qu’un grillon et la chouette. L’air était doux et pur. Poppins respira profondément. Si profondément qu’elle eut comme un sanglot.— Vous êtes mariée depuis longtemps ?— Six ans. Et vous ?— Moi non.— je veux dire, vous avez un fiancé ?Elle se leva d’un bond léger et esquissa une révérence qui fit voler la soie sur ses jambes.— Madame, telle vous me voyez, telle je suis née.— À vingt ans ? Ca existe encore ça ?— La preuve. Et je vous dis que l’homme qui changera ça n’est pas encore au courant. Ni moi d’ailleurs.— Personne ?— Nope !— Vous avez pourtant l’air euh.— Informée ? Vous savez, je suis allée a l’école. J’ai des copines. On bavarde. On se montre des choses. Celles qui ont vu racontent. À treize ans, j’ai été dans un camps de filles. Le soir, sous les tentes, il y avaient des concours de vitesse. À celle qui. enfin vous me comprenez . qui irait le plus vite. Il y en avait même qui s’entraidaient.— Vous étiez bonne ?— Spectatrice. Bonne spectatrice. je n’aime pas me donner en spectacle mais j’aime bien regarder.— Je sais ça.— Vous êtes fâchée ?— Pas du tout, je me considère comme la victime d’une indiscrétion.Elle se pencha vers moi et, très vite, elle m’embrassa le bout du nez.— Vous me plaisez, Miss Miel.— Eh bien vous ne me déplaisez pas, Marie Poppins !Elle s’était allongée de nouveau, la robe un peu retroussée découvrait la pointe de son slip. je n’arrivais pas à détacher mon regard de ses jambes immenses et de ce petit triangle de coton blanc, incongru sous la soie noire . Elle ne remarqua rien. Elle avait les yeux perdus au ciel et je vis, une fois encore, sa main droite glisser lentement vers le triangle blanc et le pouce refaire le même geste machinal : caressant de l’ongle l’emplacement exact de son sexe, sans appuyer.Je fus stupéfaite de découvrir que j’étais émue. Ma gorge se serrait. Je sentis la pointe de mes seins durcir et comme malgré moi, ma main se porta vers mon bas ventre. Je réalisai seulement alors que, dans la surprise , j’avais passé ma robe de soie blanche sans même songer à mettre une culotte. Incroyable ! J’étais vraiment en train de devenir folle. Je couvris mon sexe nu . À moitié par pudeur à moitié pour apaiser la chaleur que je sentais monter. J’étais totalement désemparée. À la fois inquiète, surprise, un peu honteuse mais surtout luttant contre l’irrépressible envie de me caresser là tout de suite même devant Poppins . Surtout devant elle.Jamais une chose pareille ne m’était arrivée. Je n’avais à aucun moment de ma vie imaginé avoir un regard autre qu’amical sur une femme. Je me croyais radicalement hétérosexuelle et même je n’avais jamais caché ma répugnance pour les jeux lesbiens qui me paraissaient surtout un fantasme d’homme. Mais ce soir, dans la fraîcheur et la pénombre tempérée par le seul éclairage intérieur de la piscine qui nimbait toute la scène d’une infime lumière bleutée, à côté de cette créature éblouissante et troublante qui m’était apparue comme un garçonnet avant de se révéler une femme et dont, encore à présent, l’absence totale de pilosité à l’exception de l’arc de sourcils parfaits, me plongeait dans la confusion, j’étais bouleversée et je ne cessais de songer que c’était l’image de son visage qui s’était imposée à mon esprit au moment suprême de ma rencontre téléphonique avec Wak.Elle eut un gémissement presque inaudible. Je me tournai vers elle et je vis qu’elle avait glissé sa main sous le coton de son slip et qu’elle se caressait vraiment d’un mouvement doux et lent.Elle avait les yeux fermés, la tête levée vers le ciel, donnant a son cou un arrondi de cygne et ses lèvres humides, entrouvertes laissaient passer un minuscule bout de langue. C’était charmant. Elle feulait très doucement, d’une façon presque inaudible . C’était si excitant que, n’y tenant plus, je me mis à l’imiter. Mon sexe était tout humide et je n’eus aucune peine à y glisser le majeur et l’index, pour un va-et-vient très lent et très profond cependant que mon pouce caressait la hampe minuscule de mon clitoris. Très vite, le plaisir monta. À mon tour, je fermai a demi les yeux et tendant le visage vers le ciel, je me mis à gémir sourdement en cadence.Je sentis une boule de pur plaisir pulser en moi, puis irradier jusqu’à envahir tout mon corps. À l’instant de l’orgasme, machinalement, je tournai le regard vers Poppins. En même temps, elle fit comme moi, planta son regard dans le mien, sans ciller, et nous jouîmes ensembles, les yeux dans les yeux, avec un bonheur décuplé par cette complicité dans l’exhibitionnisme et le voyeurisme mêlés.Puis nous nous laissâmes aller sur nos transat et, machinalement, sa main chercha la mienne et nos doigts encore humides se joignirent, tout tremblants des derniers effets de l’orgasme.— Pardon, dit elle doucement, je dois être un peu folle ! Je somnolais et je n’ai même plus pensé que vous étiez là . décidément vous allez avoir une bien piètre opinion. Bah, après tout, c’et un peu de votre faute, dites donc ! Vous m’avez donné des idées.Elle s’était reprise et souriait a présent de toutes ses admirables dents . Exactement comme s’il ne s’était rien passé Elle se leva d’un bond, se pencha encore une fois. et m’embrassa de nouveau le bout du nez.— Pardon ! répéta-t elle.— Pas du tout fis je d’une voix qui me parut incroyablement faible et étranglée, c’était .c’était plutôt. mignon.Elle éclata de rire et m’embrassa une fois encore. Mais cette fois ses lèvres se posèrent sur les miennes.— Allez, une bonne douche et au lit Bonne nuit ! Demain sera un autre jour.Puis elle s’esquiva.Je restai quelques instants interdite. Anéantie de découvrir que mon cœur battait la chamade et que je passais machinalement la langue sur mes lèvres comme pour retrouver le goût de son baiser.Je finis par m’assoupir à moitié, continuant de caresser mon sexe qui vivait encore doucement sous la caresse, comme un petit animal affolé.Puis je gagnai donc ma chambre en me disant que tout ce qui me restait à faire était de dormir.En passant devant la chambre bleue, j’eus un instant l’idée de pousser la porte. Je levai le doigt pour frapper puis je me ravisai et j’entrai chez moi.Comme je tirai la porte du dressoir pour me déshabiller, un souvenir me revint d’un coupCinq ans auparavant, Wak et moi avions dégagé, en faisant des travaux, une ouverture dans le mur. Elle joignait ce qui avait été une bergerie avant de devenir notre chambre à ce qui avait été une sorte de crèche avant devenir la salle de bain de la chambre bleue. Wak avait eu l’idée de fermer ce passage. De notre côté par une très belle porte d’armoire ancienne, du côté salle de bain par un panneau portant un miroir . sans tain.Au début, cela nous avait beaucoup amusé. C’était bien plus rigolo que la télévision. Quand nous recevions des amis, nous nous délections de découvrir leurs petits secrets intimes. Un jour même, ayant logé dans la chambre bleue deux auto-stoppeurs que Wak avait ramassés sur la route de l’aéroport et qu’il avait trouvés sympa ( il a une sorte de sixième sens pour ça.) , notre  » oeil de bœuf  » comme disait Wak, nous avait permis de constater qu’ils n’étaient pas les étudiants qu’ils prétendaient mais une paire de petites frappes qui complotait un mauvais coup.Pour ne pas être surpris, ces deux crétins s’étaient enfermés dans la salle de bain et discutaient d’un plan pour cambrioler la maison pendant la nuit.Wak avait discrètement téléphoné à un copain du para-club qui était arrivé non moins discrètement et les deux hommes s’étaient planqués dans le salon en attendant le début des évènements.La suite, Wak me l’avait racontée en revenant de la gendarmerie où il s’était rendu après avoir déposé à l’hôpital les deux ordures. Ou ce qu’il en restait.Après cette affaire, nous nous étions lassés de l’ » oeil de bœuf « ; (et des auto-stoppeurs) Après tout, rien ne ressemble plus a un couple d’invités qui se dispute dans une salle de bain qu’un autre couple d’invités qui se fait une scène dans la même salle de bain.Mais cette nuit, ça pouvait être nouveau.J’ouvris donc la porte qui tourna sur ses gonds sans le moindre bruit.La salle de bain était éclairée a giorno et, au fond, par la porte donnant sur la chambre bleue, je voyais Poppins aller et venir. Elle avait laissé tomber sa robe de soie et se promenait en slip de coton, vidant son sac et rangeant ses vêtements avec un soin qui me parut extrême.Chaque fois que sa silhouette passait dans le champs, j’admirais son élégance, la longueur de ses jambes, la fermeté de ses seins ronds, parfaitement dressés, ses fesses pommelées serrées dans le slip, ses pieds fermement posés au sol, sans mollesse.Je ne me laissais pas du spectacle. Finalement, je tirai une bergère de velours dans l’axe de ma super-télé vivante et je m’installai pour jouir pleinement du spectacle. Même pas effleurée par la honte de mon indiscrétion tant ce moment me paraissait avoir été entièrement conçu pour mon plaisir et comme remède a ma solitude.Au bout de quelques minutes, Poppins entra dans la salle de bain. Elle fit couler l’eau du bain et se planta devant le miroir pour s’examiner avant que la baignoire fut pleine. Elle se contemplait avec une extrême attention. Son beau regard gris allait et venait de bas en haut, les mains en coupe, elle soupesait ses seins puis étirait ses bras vers le haut pour faire pointer ses mamelons. Enfin elle fit volte face, dos à la glace et tournant le haut du corps et le visage dans un mouvement d’une grâce extrême pour apercevoir ses fesses qu’elle crispait et décrispait dans une sorte d’exercice de raffermissement ou de musculation.Enfin, elle alla fermer le robinet, plongea la main dans l’eau, la retirant d’un geste brusque en la secouant comme si elle s’était brûlée. Puis elle revint s’allonger sur l’épais tapis de laine bouclée qui couvrait la tommette à cet endroit là . Alors, elle une série de mouvements classiques de gymnastique au sol. Spectacle prodigieux d’impudeur, de beauté et de santé. J’étais restée nue et ma main droite qui jouait machinalement avec ma toison bouclée , commença sans que j’y songe à préciser son mouvement pour une caresse légère . Comme de sa propre volonté, ma main gauche se porta alors à ma poitrine, l’index et le pouce faisant rouler alternativement mes mamelons érigés.Poppins se contemplait toujours. À un moment elle approcha le visage du miroir, fit quelques grimaces, loucha, tira la langue, fronça plusieurs fois le sourcil et posa presque le nez contre la glace au point que je craignis un instant d’avoir été devinée.Mais non. Elle recula, s’étira longuement, sautilla un peu, puis attira face au miroir une chaise de rotin qu’elle couvrit d’une grande sortie de bain avant de s’y asseoir à vingt centimètres à peine de la glace.Là , tranquillement avec une magnifique impudeur, elle écarta les jambes, dévoilant une fente parfaite, sans lèvres apparentes, comme d’une fillette. D’un rose nacré et dénuée de tout duvetAlors, elle commença avec calme et méthode à se masturber en faisant tourner son majeur droit qu’elle avait humecté autour de son clitoris qu’elle faisait jaillir en appuyant sur le haut de la fente l’index et le majeur de la main gauche écartée. Elle faisait cela avec un sérieux total. Cherchant visiblement le maximum de plaisir. Sans relâche mais sans hâte. Le doigt allait et venait le long de la fente qui s’humectait d’une fine rosée. Parfois, elle l’enfonçait profondément dans son vagin, le retirait peu après pour le replonger en compagnie de l’index, puis le retirait avant de recommencer en joignant l’annulaire aux deux autres doigts. Lentement, profondément . Elle restait alors un moment les doigts perdus dans le sexe, le regard toujours braqué sur la glace comme si elle me regardait dans les yeux, le ventre parcouru de frissons qui semblaient des vagues. Puis elle recommençait toujours avec la même détermination lente, humectant de temps en temps ses doigts qu’elle suçait avec une sorte de gourmandise.Bientôt, elle humecta abondamment son majeur gauche qui, jusque là avait titillé ses seins et, glissant en avant sur la chaise de manière à ne faire reposer que ses reins sur l’assise, elle s’arc bouta sur ses jolis pieds, souleva le bassin et entama une lente caresse circulaire autour de son anus tout rose, gardant trois doigts de la main droite enfoncés dans le sexe. Puis, résolument, elle poussa le majeur gauche en avant en agitant violemment la main droiteElle avait fermé les yeux, se léchait les lèvres et poussait de petits gémissements. D’un ultime coup de rein, elle tomba a genou et s’effondra sur le tapis secouée par des spasmes d’une telle intensité que l’on aurait pu croire qu’elle était en proie a une crise d’épilepsie.Ayant suivi et imité chacun de ses gestes, j’avais joui exactement en même temps et j’étais secouée moi aussi de frissons incoercible, songeant malgré tout mais sans véritable embarras que l’allais devoir trouver une explication pour madame Pinto quand je lui demanderai de nettoyer le velours de la bergère.Épuisée, repue, je me levai en titubant pour fermer la porte secrète et me jeter au lit. Je vis alors que Poppins aussi s’était levée. De nouveau elle faisait face au miroir.Elle se mit comme au garde a vous, posa sa main gauche sur son ventre, passa le bras droit dans le dos et. salua en se penchant très bas comme une Colombine de Comedia d’el Arte. Puis, elle fit un pied de nez a la glace, lui envoya un baiser mutin et se plongea dans le bain en me faisant un petit au revoir de la main.Abasourdie, je me couchai sans comprendre, éteignis et sombrai, écrasée de sommeil.Les cigales me réveillèrent. Le soleil avait forcé les fentes des jalousies et inondait la chambre. Je pris une douche fraîche, passai un peignoir parfumé et je courus pratiquement à la cuisine, aspirée par l’odeur de café et de pain grillé. Poppins était là vêtue d’un long tee-shirt jaune vif qui lui arrivait à mi cuisse. Elle engloutissait un demi pain grillé tartiné de beurre et de confiture sous le regard admiratif de madame Pinto.Lorsque j’entrai, elle mâchait une bouchée si énorme qu’elle ne put que m’adresser un petit salut de la main. Le même qu’hier soir. Le souvenir de cette scène me revint brutalement a l’esprit et je croirais presque que j’ai rougi car Poppins éclata de rire, s’étranglant a moitié et ne parvenant a calmer cette quinte qu’en avalant la moitié de sa tasse de café.— Bien dormi ? fit elle enfinJe hochai la tête.— Pas de mauvais rêves ?— Au contraire…— Ah tiens, moi aussi. je vous raconterai ça.Elle eut son sourire d’enfant et se tourna vers madame Pinto.— Je peux avoir encore un peu de café s’il vous plait Maria ?Maria ? Elle l’avait appelée par son prénom ? Depuis cinq ans je lui donnai du madame Pinto long comme le bras et cette gosse était adoptée en cinq minutes , c’était vraiment un mystère . Une sorte de sorcière scandinave, une ondine, une fée des eaux , blonde et longue comme une grande herbe d’été qui ondule dans le courant..Maria la servit comme si c’était sa propre fille ;Je me souvins des premiers temps. Au début, nous avions essayé d’appeler madame Pinto par son prénom. Elle ne voulait pas.Oh, elle ne l’avait jamais dit, mais, tout simplement, elle ne répondait pas. On pouvait l’interpeller dix fois, rien. Des qu’on revenait au solennel madame Pinto, elle était aux ordres. Et adorable, dévouée, gentille, discrète, honnête, propre, vive, disponible, tout. Mais murée, je pense, dans la conviction que si elle tolérait d’être appelée par son prénom, c’en serait fait de sa dignité.Donc moi même, Wak, nos amis les plus fidèles, nous nous étions pliés à la règle. Nous avions d’ailleurs fini par oublier son prénom et même si, en privé, quand il était bien sûr qu’elle n’entendait pas, Wak l’appelait la Lusita-naine, c’était madame Pinto. Point barre. . Son mari était Monsieur Pinto et les enfants les petits Pintoss. C’était devenu une sorte de rituel .Et voila que Poppins, à peine arrivée, rompait avec la Loi d’airain non seulement sans provoquer la moindre coup de tonnerre dans le ciel pur mais encore en suscitant chez cette austère personne un comportement de chatte qui aurait retrouvé un petit égaré.je tentai le coup.— Moi aussi, Maria, je prendrai un peu de café.Campée devant la paillasse carrelée , elle opposa à ma demande un dos aimable comme un mur de forteresse. J’abandonnai— Madame Pinto, un peu de café, s’il vous plait.Elle vola jusqu’a la table et, tout sourire, me versa le délicieux liquide noir et fumant.Je ne la remerciai pas. Il ne faut tout de même pas exagérer.— Je vais faire de courses en ville, vous m’accompagnez Poppins. Madame Pinto, vous avez la liste ?Les deux oui fusèrent en même temps et elles éclatèrent de rire ensemble.— Bien je m’habille et on y va.J’avais parlé avec une sécheresse inhabituelle. Ma parole, mais j’étais jalouse. Allons bon : une minuscule portugaise toute noiraude de trente ans riait en même temps qu’une immense asperge américaine de vingt ans et j’en avais du déplaisir ? L’absence de Wak commençait vraiment à me faire travailler du chapeau.Un quart d’heures plu tard, nous nous retrouvâmes à la voiture. Poppins avait passé une mini-jupe de toile blanche et un sweet écarlate, ses pieds étaient joliment mis en valeur par des spartiates lacées jusqu’au genou et , sur son crâne, elle avait posé un adorable bob blanc.Pour ma part, j’avais joué la carte de l’austérité. Question de mental, sans doute. J’avais enfilé une combinaison-short noire et des mocassins Cardin de vernis noir.Madame Pinto nous apporta les cabas et nous partîmes.Il faisait le même temps que la veille. La route était large, l’air était pur et je mis la radio pour voir si des fois le clairon ne sonnait pas la charge. Ce n’était qu’un air des Noces de Figaro et c’est en massacrant le duo d’amour que nous fîmes notre entrée sur la place du village pour nous garer, comme j’en avais l’habitude, derrière la petite église.A l’accoutumée, Pipo se précipita en courant sur ses jambes torses dès qu’il me vit, plongea sur le siège arrière, empoigna les cabas et se mit dans une sorte de garde a vous bancal en attendant que nous soyons sorties de la voiture.Quand il vit Poppins se déplier, il écarquilla ses grands yeux de vieux gamin, laissa tomber sa mâchoire inférieure et resta sans voix.— Pipo, c’est Poppins, Poppins, c’est Pipo. Notre chevalier servant.Poppins esquissa une révérence qui fit rire l’idiot aux anges et nous partîmes vers la petite place ou les marchands s’égosillaientDevant chaque étal, Pipo s’arrêtait et nous attendait . Que nous fassions halte ou pas, que nous achetions ou pas, que nous remplissions ses cabas ou pas, il annonçait solennel— la belle dame qu’est avec Ma’ame Miel, c’est Poppins.Et les commerçants amusés et éblouis y allaient de leur commentaire— Bou diou, des belles filles comme ça, une suffit; deux ce serait de la gourmandise.— Oh Pôvre, quand je pense à ce que j’ai a la maison— Dites voir mes belles, vous ne voudriez pas goûter ma saucisse ?Le marché était a moitié en folie. Poppins riait de plaisir et je ne cachai pas le mien. Puis, les courses terminées, nous aillâmes prendre un orgeat chez madame Figne et nous reprîmes la voiture— je peux rester un peu ? demanda Poppins au moment ou nous franchissions le portail. Vous savez, c’est difficile de quitter le paradis.— Je sais, ça m’est arrivé il y a très longtemps, dis-je. Restez. Restez tant que vous voulez. je ne vous le permets pas, je vous en prie. Je vous en supplie.Elle me regarda, un peu étonnée par ma véhémence (mais pas autant que moi.) puis, se penchant un peu, elle prit prit mon visage dans ses mains et m’embrassa les lèvres. Mais cette fois sans vivacité. Avec, au contraire, une infinie douceur et une lenteur troublante. Puis, tournant les talons, elle vola sur le perron.Madame Pinto était là qui nous regardait avec un grand sourire gentil pas plus étonnée que si nous nous étions serré la main.Elle descendit prendre les cabas dans la voiture pendant que nous gagnions nos chambres pour passer un maillot et filer au bord de la piscine.je fus la première à la piscine et, négligeant le transat, je m’assis sur le rebord garni de liège pour faire tremper mes pieds dans l’eau. Poppins prit place a côté de moi. Elle n’avait pas mis de haut. Suivant mon regard, elle me donna un coup de coude complice, cligna de l’œil avec une exagération voulue et murmura d’un air faussement canaille— Maintenant qu’on se connaît si bien, je me suis dit que vous ne seriez pas choquée.— Ah bon, on se connaît si bien que ça ?— Mieux que vous ne pensez. En tous cas, je vous connais aussi bien que vous me connaissez.Je commençais à me complaire a ce marivaudage.— Et comment me connaissez vous ?— Jusque au tréfonds de l’âme, récita-t-elle d’un ton mélodramatique. . Et elle ajouta : et même plus profondément encore. Je suis bien sûre que j’ai vu des choses de vous que vous même n’avez jamais contemplées.— Comment ça , je vous prie ?— Impossibilité anatomique ! répliqua-telle professorale.— Je ne comprends pas. (je comprenais très bien au contraire, mais je voulais voir jusqu’où elle oserait aller)— Eh bien, je vous dirai cela plus tard. Pour l’instant la chaleur ne ferait pas bon ménage avec des chaleurs. Je plonge.Et elle plongea.Puis jaillissant de l’eau et toute ruisselante, elle me lança— Si vous aviez étudié l’optique à l’école, vous sauriez qu’une glace sans tain est aussi transparente des deux cotés quand les deux cotés sont éclairés. Vous auriez du penser à éteindre le spot du dressoir.Et elle plongea en canard, faisant monter vers le ciel ses interminables jambes dorées.Je n’étais pas surprise. Sa pantomime de cette nuit , avant de se glisser dans la baignoire, ne m’avait laissé aucun doute. Elle m’avait vu la regarder et elle avait conduit toute l’affaire à sa guise, m’abusant alors que je croyais abuser d’elle.Je décidai de ne pas lui laisser le dernier mot et pour lui montrer que je gardais le contrôle de la situation, je me défis de mon soutien-gorge et de mon slip de bain pour me rasseoir, entièrement nue, sur le bord de a piscine, jambes pendantes.Elle revint vers moi d’un crawl lent et régulier et s’accrocha au rebord. Exactement face a moi.Puis le regard fixé sur mon sexe, pas le moins du monde étonnée, elle lança, tout sourire— Bonjour beau brun frisé, il me semble que je vous ai déjà rencontré quelque part ?Je ne bougeai pas ni ne prononçai un mot.Elle approcha son visage de mon bas ventre.Et sans attendre, posant ses lèvres sur mon sexe elle darda une petite langue rose qui butina ma toison.J’avais empoigné le rebord de la piscine et je serrai tant les doigts que mes phalanges étaient blanches.Elle leva les yeux, s’empara de mon regard et— Je vous parie que je vous fais bouger.— Pari tenu ! Murmuré-je d’une voix rauque.Alors, posément, elle commença à laper mon sexe.Aussitôt, je fus prise de tremblements incoercibles mais je ne me déplaçai pas. J’écartais au contraire les jambes pour m’ouvrir mieux a sa caresse. Mes seins étaient douloureux et je ne songeais qu’a en serrer les pointes entre mes doigts mais je me disais que si je lâchais le bord de la piscine, j’allais basculer sur le dos et perdre tout contrôle.Elle enfonça la langue plus profondément encore et, posant ses lèvres sur celles de mon sexe, elle m’embrassa comme je n’avais jamais été embrassée de ma vie. J’étais brûlante. Je n’y tins plus et me laissai glisser dans l’eau.— Gagné ! fit elle. Vous me devez un gage.Et elle s’éloigna à petite brasse.Dans l’état ou je me trouvais, tout pouvait arriver si je ne me reprenais pas. Je fis l’effort surhumain de sortir de l’eau, de m’envelopper dans une grande serviette et de courir au poll-house ou je me jetai sous la douche glacée. Je suffoquai mais je parvins a me retenir de me caresser jusqu’a l’orgasme. Finalement, la douche apaisa mes sens. et je pus sortir. Je passai un peignoir et filai a la cuisine boire une citronnade glacée. En passant, je constatai que Poppins était toujours dans l’eau, nageotant a petites brasses, tout sourire, comme si de rien n’était. J’eus un bref instant l’impression d’être une proie promise a un fauve magnifique qui attendait patiemment l’heure de croquer sa prise sans douter qu’il n’en ferait qu’une bouchée.— J’ai préparé une salade fit madame Pinto en me montrant un énorme saladier de crudités.— Pas faim, parvins-je à dire avant de foncer dans ma chambre ou je me jetai sur le lit.Il s’était passé trop de choses en deux jours. Mais ce qui m’épouvantait littéralement, c’est que, depuis le matin, je n’avais pensé qu’à elle, vu qu’elle. Pas un instant je n’avais songé à Wak. J’étais en train de devenir amoureuse d’une femme ? Impossible ! Impossible ! Je ne cessais de répéter ce mot et je ne voyais, sur l’écran de mes paupières baissées que le visage de Poppins. Son corps, sa fente nacrée, ses doigts engloutis, les spasmes de son orgasme sur le tapis de la salle de bain. Je résistai de toutes mes forces a l’envie de me masturber. En vain. ce fut rapide et brutal. je jouis avec une force terrible, trois fois de suite, comme secouée par un séisme intérieur, riant et sanglotant à la fois. Comme une folle. Puis d’un seul coup, je sombrai dans un sommeil sans rêve.Quand je me réveillai, la lumière rose et dorée était celle de la fin de l’après midi et le téléphone sonnait.C’était Wak, bien sur.J’étais reposée et fraîche. J’avais retrouvé mon calme . Je tendis la main et je décrochai.— Bonjour Miel— Bonjour amour.— Comment es tu ?— Toute nue, allongée sur le lit.— Mais tu passes ta vie toute nue ?— Je passe ma vie a t’attendre.— C’est bien moi que tu m’attendais ?— Qui veux tu ?La porte s’ouvrit sans bruit et Poppins entra sur la pointe des pieds, le doigt posé sur la bouche, dans une mimique enfantine.— Attends chéri, excuse moi.Je posai la main sur le combiné et jetai un regard interrogateur à Poppins— Qu’est ce qui se passe ?— Vous vous souvenez ? Vous me devez un gage.— Pas maintenant, je vous en prie. ce n’est pas le moment.— Oh mais si !Et d’un geste autoritaire, elle appuya sur le bouton mains-libres, puis posa le combiné sur la table de nuit.Elle ne faisait pas le moindre bruit.— Qu’est ce qui se passe, Miel ?Je sursautai. J’étais si intrigue par le manège de Poppins que j’avais presque oublié Wak.— Rien chéri, rien du tout j’avais cru entendre un bruit.Poppins sourit et hocha la tête avec la moue d’une grande sœur approuvant sa cadette. Puis elle s’allongea sur le lit, a plat ventre, tout contre moi et, dans le creux de mon oreille, elle chuchota— Je prends mon gage maintenant. faîtes comme si je n’étais pas là .Je ne savais quoi faire.— Mais qu’est ce qui se passe, Miel ?— Rien amour, je t’assure, rien. C’est Madame Pinto qui faisait du bruit dans le patio.Cela parut lui suffire. Et nous entamâmes notre rituel amoureux.Je compris tout de suite. Poppins qui entendait tout par le haut-parleur du main libre, m’avait dépouillée en silence du peignoir que j’avais gardé. Et à mesure que Wak me décrivait les caresses dont, d’habitude, j’étais à la fois le truchement et l’objet, c’est elle qui se substituait à moi. Elle m’avait très fermement intimé, du regard et du geste, l’ordre de ne pas bouger et elle me caressait comme Wak l’aurait fait si , au lieu d’être à six mille kilomètres, il avait été couché près de moi. » Je caresse tes seins  » disait Wak. Et Poppins caressait mes seins.  » Je joue avec tes mamelons du bout de ma langue  » Et Poppins posait ses lèvres sur les pointes aussitôt dressées et durcies de mes seins.  » Je lèche lentement le creux de tes seins, je descend jusqu’à ton nombril puis jusqu’à la lisière de ta jolie toison bouclée et je pose un baiser juste là .  » Et je voyais le crane parfaitement ovale de Poppins s’éloigner, sa langue léchant mon corps et ses lèvres se posant juste entre mon pubis et mon nombril.  » je remonte et je mordille tes seins  » Et Poppins mordillait mes seins.  » Je plonge ma langue entre tes lèvres et je joue avec ta langue  » Et je sentais la langue fraîche de Poppins, son haleine parfumée.N’y tenant plus, je croisai les mains derrière sa tête et je m’embrassai à mon tour à perdre le souffle et la raison. Elle poussa un gémissement de plaisir.— C’est bon ma Miel ? interrogea Wak d’une voix rauque.J’entendais son souffle s’accélérer et j’aurais voulu que cet instant ne cessa jamais.— Pas trop vite m’amour, soufflé-je, je t’en prie, pas trop vite.— Il se reprit.— Mets toi à plat ventre ma Miel.je m’exécutai.— Lève légèrement ton bassin que je puisse glisser a langue entre tes fesses et t’embrasser ici comme je t’ai embrassé tout a l’heure de l’autre coté.J’étais dans un état second. Je fis ce qu’il me commandait pensant que, cette fois, Poppins allait renoncer.Je sentis au contraire ses joues se poser sur mes fesses et sa langue jouer avec mon anus. Puis, crochetant mes hanches, elle poussa le visage en avant et força l’entrée .Je hurlai de plaisir.Au téléphone, un cri rauque fit écho à mon hurlement.Mais Poppins m’avait retournée et, se mettant tête bêche, elle embrassait mon sexe avec frénésie, tendant au-dessus de mon visage sa fente nue et toute trempée. J’y bu comme à une source, mordillant les chairs tendres, suçant le clitoris jusqu’à l’aspirer, enfonçant ma langue au fond du vagin. Pénétrant de mon doigt humecté son anus tout rose et tout serré pendant qu’elle me rendait la même caresse.Je ne prêtais même plu attention au téléphone qui grinçait.— Miel, Miel chérie ? Qu’et ce qui se passe ? Miel, réponds moi.Au bout d’un long moment, je retrouvai assez de calme pour répondre.— Tout va bien m’amour; J’ai joui comme jamais.— hé, hé ! Fit-il d’un air comiquement fier, c’est le genre de chose que je fais assez bien, n’est ce pas ,.Et sur un dernier baiser, il raccrocha. C’était l’heure de sa douche et de son changement de costume avant la réunion de l’après midi.Poppins me faisait face; Elle me regarda dans les yeux, me caressa la joue et lança, dans une parfaite imitation— Hé, hé ! c’est le genre de chose que je fais assez bien, n’est ce pas.-Un énorme fou-rire nous jeta dans les bras l’une de l’autre et nous restâmes ainsi, haletantes, épuisées, enivrées jusqu’au moment ou madame Pinto vint toquer à la porte._ Le dîner est prêt et je me sauve.Mais le dîner resta sur la table et nous ne quittâmes pas le lit jusqu’au matin.