Tout le monde connaissait fort bien Madame V., au village. Madame V., de son petit nom Simone, était une femme d’une cinquantaine d’années, d’aspect strict et sévère. Oui, sévère, très sévère, son visage anguleux reflétait une extrême froideur, une dureté peu commune. Elle dirigeait de main de fer une petite entreprise de confection située près du cimetière, à deux pas de chez elle. Et les couturières de la fabrique, pour la plupart des femmes du village, avaient intérêt à filer droit. Elle ne supportait aucun retard, aucune négligence, aucun temps mort, aucun manque de respect surtout. Elles étaient là pour bosser et pas pour regarder les mouches, il fallait qu’elles le sachent et qu’elles se plient au règlement. Malgré plusieurs plaintes, vite étouffées par Monsieur le maire qui avait tout intérêt que l’unique entreprise du village continue, Madame V. restait impitoyable avec le petit personnel, n’hésitant pas à licencier les esprits revêches, n’hésitant pas non plus à humilier les employées improductives devant leurs collègues.Madame V. n’était pas à proprement parler une belle femme. Outre son air sévère : un chignon, des cheveux grisonnants, un regard d’acier, la plupart du temps outrageusement maquillée, un véritable pot de peinture, elle devait engloutir sa richesse dans l’achat de fond de teint. Question vestimentaire, elle portait la plupart du temps un costume gris, jupe et tailleur ou veste et pantalon, selon les jours. On imaginait sans peine sa penderie remplie des habits les plus stricts et les plus tristes qui soient. Elle portait toujours des talons hauts et parfois des cravates d’homme ou une broche sur son tailleur. Que dire donc qu’elle était droite, rigide, hautaine, méprisante à l’égard des autres et qu’on ne voyait pratiquement jamais ne serait-ce que l’esquisse d’un sourire sur son visage fermé.Madame V. vivait seule, une grande baraque tout aussi sévère derrière le cimetière. Une maison bourgeoise du XIXème, au milieu d’un parc boisé entouré de hauts murs gris. On racontait les pires choses à son sujet. En particulier, les mômes du village en avaient une trouille phénoménale. La rumeur colportait constamment de nouvelles hypothèses au sujet de ce qui pouvait bien se passer derrière ces hauts murs. À ce qu’il paraît, elle ne recevait que rarement des visites mais certains prétendaient avoir vu, certains soirs, de longues limousines noires aux vitres teintées, toute une atmosphère de mystère entourait cette maison…Plus raisonnablement, chacun savait au village que Madame V. avait été mariée dans sa jeunesse, et qu’elle l’était d’ailleurs toujours officiellement, semble-t-il, mais qu’elle avait été bafouée et trompée par son mari. D’imaginer cette femme hautaine cocufiée et roulée dans la farine faisait rire la populace. On disait que c’était pour cette raison qu’elle était devenue acariâtre, que cette déception amoureuse l’avait rendue frigide, insensible et finalement cinglée, et qu’au bout de 15 ans, elle devait être pleine de toiles d’araignées.Quelques-uns prétendaient au contraire que ces multiples voyages vers la capitale, où elle se rendait presque chaque semaine pour des raisons mystérieuses, étaient consacrés à des partouzes sans limites, le chagrin d’amour l’ayant rendue complètement obsédée et vicieuse. Et les limousines noires, ça ne pouvait être évidemment que des bourgeois vicieux et partouzards qui venaient se la sauter. À posteriori, je pense que les gens sont fous et qu’ils croient vraiment ce qu’ils ont envie de croire… Mais bon, c’est comme ça, le principal, c’est que ça leur fasse plaisir !À l’époque, j’avais à peine 19 ans, j’étais un jeune homme réservé et timide, très timide même, timide et puceau, vraiment effrayé par les femmes, à tel point que je restais le plus souvent seul dans mon coin. Pas de petite amie donc, pas de flirt non plus, j’avais tout juste embrassé sur la bouche, une fois, une fille, à la sauvette, un jour que j’étais ivre. Le puceau parfait, donc, celui qui se tire dès qu’une femme l’approche d’un peu trop près et qui se branle en cachette en feuilletant des livres de cul. Pour cette raison, j’étais hyper complexé vis-à-vis des autres, hyper mal à l’aise avec mes copains lorsqu’ils parlaient de nanas, de boums, de drague en tout genre. En plus, je venais d’être appelé sous les drapeaux et c’était pour moi une angoisse supplémentaire. Je ne me sentais vraiment pas un homme.En attendant de partir faire mon service, j’avais demandé pour quelques mois à travailler à la fabrique, histoire de me faire un peu d’argent de poche. Ma mère connaissait le comptable et lui demanda d’intercéder pour moi auprès de Madame V. Toutes les embauches devaient passer invariablement par elle, elle s’occupait personnellement de recevoir les futurs employés, ainsi que la plupart des fournisseurs, d’ailleurs. Rien de ce qui rentrait ou sortait de la boîte ne lui échappait, elle s’occupait de tout personnellement, passant le reste du temps à contrôler le travail des autres. Et il n’était pas rare de la voir faire des journées de quinze heures, voire plus au moment des bilans.Elle me reçut dans son bureau, chemise blanche, veste en tweed, cravate d’homme, regard dur. Elle m’intima l’ordre de m’asseoir et de me présenter. Inutile de dire que j’étais particulièrement mal à l’aise, le regard fuyant, les mains moites. Je n’avais qu’une envie, celle de partir. Mais je dus subir un véritable interrogatoire de sa part, moi qui avais eu la naïveté de croire qu’après l’intervention de ma mère, ce ne serait qu’une formalité. Tout y passa, mes parents, si je m’entendais bien avec eux, mes études, pourquoi je les avais arrêtées, s’il m’était arrivé de sécher les cours, si je m’entendais bien avec mes professeurs, si je tombais souvent malade, si j’avais beaucoup d’amis, si je fréquentais quelqu’un, pourquoi je regardais par terre en lui parlant.Résultat des courses, elle voulait bien me prendre quelques jours à l’essai, mais que je m’accroche, car elle n’aimait pas les feignants. Et puis surtout que je me redresse car, disait-elle, elle détestait les regards fuyants. Après tout, j’avais 19 ans, j’étais un homme et je devais me comporter comme tel. L’entretien avait duré plus d’une heure, un véritable supplice pour moi, sans compter qu’elle m’emmena ensuite faire le tour de la fabrique et que je dus me présenter à toutes les couturières. Comme je m’apprêtais faire la bise à Germaine, que je connaissais depuis toujours car elle avait même été ma nourrice, elle me coupa net dans mon élan :— Ici, pas de familiarité, jeune homme. Vous êtes prié de garder vos distances.Et elle ajouta sur un ton cinglant :— Et d’aller faire vos cochonneries ailleurs.Ce qui eut pour effet de me faire virer au rouge brique.J’avais été affecté au service emballage. Ne sachant pas trop plier les chemises, je dus tout d’abord m’occuper des tâches les plus ingrates, la constitution des cartons et le stockage en réserve. Je travaillais avec une jeune femme de trois quatre ans mon aînée, qui était chargée de me montrer le travail. Elle était souriante et avenante, très sympathique avec moi. Trop sans doute, au goût de Madame V. qui, au bout d’une semaine, me fit venir dans son bureau :— Monsieur T., je n’apprécie guère les sourires que vous fait Mademoiselle H. Je vous rappelle que vous êtes ici pour travailler, pas pour conter fleurette. L’arrivée d’un homme dans la fabrique peut perturber les esprits et je ne voudrais pas que cela nuise au bon fonctionnement de cette entreprise Aussi ai-je décidé de vous affecter à d’autres tâches. Nous avons des tonnes d’archives dans la pièce du fond, ces incapables m’ont mis cela n’importe comment, une mère de famille n’y retrouverait pas ses petits et nous risquons d’avoir de sérieux ennuis en cas de contrôle. C’est une mission de confiance que je vous donne, et j’espère que vous en serez digne. Je vous demande instamment de me remonter en personne toute anomalie constatée dans le classement.Mission de confiance peut-être, mais mission surtout rébarbative et rebutante. Roger, le comptable, m’expliqua rapidement ce que désirait la patronne, et je compris à mots couverts qu’il y avait du contrôle fiscal dans l’air. Or la pièce du fond était un véritable foutoir où l’on s’était contenté d’entasser pêle-mêle tous les dossiers depuis des années. Il fallait non seulement tout ranger et tout reclasser, mais aussi soigneusement vérifier qu’il n’y avait pas de trous dans les numéros de pièce et qu’il n’y avait pas non plus d’autres documents qui n’avaient rien à faire ici.Dans cette pièce, poussiéreuse, mal éclairée, je dus bientôt passer mes journées à remuer du papier. Elle ne se rendait pas compte, la vieille, c’était un boulot de Titan. Plusieurs fois par jour, elle passait voir comment les choses se présentaient, n’hésitant pas à m’abreuver de conseils, d’un ton tout aussi inflexible. Prenant soudain conscience de l’ampleur de la tâche, elle me demanda s’il m’était possible de faire des heures supplémentaires, du moins le temps qu’on finisse par y voir un peu plus clair. En partie attiré par l’appât du gain et incapable de toute façon de lui opposer un refus, je me mis à travailler 12 heures par jour et, avec la pause de midi, cela faisait que j’étais là de 8 heures du matin à 10 heures du soir. Et en plus elle était constamment derrière mon dos à me presser.Un soir, à la fin d’une semaine harassante, elle me convie dans son bureau. Elle est plus détendue, semble-t-il. Elle est contente de mon travail, c’est la première fois que je l’entends me faire un compliment, moi qui d’habitude « m’y prends comme un manche ».— Allons, Christian, ne restez pas debout comme ça, les bras ballants, asseyez-vous, vous l’avez bien mérité. (C’est aussi la première fois qu’elle m’appelle par mon prénom !) Je voudrais que vous arrêtiez comme cela d’être aussi craintif, je ne vais pas vous manger, vous êtes un homme, quand même ! Et même si je suis un peu dure dans le travail, je ne pense pas être un tyran. Et arrêtez de regarder vos pieds comme ça, vous m’exaspérez, regardez-moi dans les yeux quand je vous parle ! (Du coup je me force à relever la tête. Je dois avoir les joues rouges, mais rouges… Elle me regarde fixement, droit dans les yeux, un rictus aux commissures des lèvres en guise de sourire.) Vous voyez, quand vous voulez faire un effort, ce n’est pas si pénible, quand même…Elle se lève et passe derrière moi dans mon dos et soudain, je sens ses deux mains sur mes épaules. Je suis pétrifié, cloué sur place, ce contact m’horrifie. Elle continue, comme si elle me voulait me masser les épaules.— Décontractez-vous, Christian, vous êtes un beau jeune homme bien bâti et séduisant, mais ce défaut d’assurance est chez vous rédhibitoire. (Ses mains glissent sur mes pectoraux, palpent ma poitrine, cette vieille chouette est en train d’abuser de moi !) Vous êtes doux et sensuel, Christian, les femmes apprécieront votre sensibilité. (Elle est penchée vers moi, sa tête près de la mienne, elle palpe mon buste en douceur. Elle me chuchote à l’oreille.) Votre femme aura bien de la chance de tomber sur un homme comme vous.D’une main agile, elle est en train de dégrafer les boutons de ma chemise. Je n’ai qu’une envie, celle de prendre mes jambes à mon cou, mais je ne peux pas, je ne peux rien faire que la laisser continuer, sentir ses mains rêches sur ma peau nue, le bout de ses doigts me titiller les mamelons, l’entendre répéter que j’ai un joli torse, une peau de bébé. La chemise bientôt entièrement dégrafée, la voici qui passe devant moi. Le regard toujours aussi impassible, elle se penche sur mes tétons et me les mord sauvagement. D’abord l’un, puis l’autre, tandis que ses doigts griffent mon corps, une vraie panthère. Je souffre en silence. Et la voici qui continue à me mordre un peu partout, les épaules, le cou, le torse, le ventre, une vraie tigresse. C’est un supplice, je m’agrippe aux accoudoirs pour ne pas crier. Et bientôt, sa main agrippe mon sexe avec violence, mon sexe mou qu’elle triture à pleine main.— Hum, ce que tu peux être excitant, Christian, tu me mets hors de moi… Maintenant relève-toi et montre-moi tout ça.Je suis debout devant elle et elle dégrafe mon pantalon et le baisse sur mes chevilles. Puis dans la foulée mon slip, et la voici qui malaxe mes couilles de visu. Malgré ma peur panique, elle finit par réussir à me faire bander, à force d’attouchements répétés. Elle s’agenouille alors devant moi et commence à me mordiller la queue avec ses dents pointues. D’abord doucement, puis de plus en plus fort. La queue, les couilles, elle me griffe, elle me mord, je suis au supplice mais en même temps, je bande comme un fou. C’est un curieux mélange de plaisir et de douleur, un plaisir toujours à la limite de la douleur. Ensuite elle me fait me tourner, m’écarte les fesses et m’y enfonce un doigt. Quelle honte d’être défloré ainsi !Elle saisit ensuite un coupe-papier sur le bureau et cette vicieuse enfonce le manche en ivoire en moi. Je suis outragé par cette vieille folle qui me sodomise en profondeur avec cet engin glacé.— Hum quelles belles fesses tu as, Christian, ça donne envie de les pénétrer. En plus tu as l’air d’apprécier, ta petite zigounette se redresse encore un peu plus.Elle me mord les fesses jusqu’au sang en continuant de m’enculer, revient un instant sur mon gland pour l’humecter avec sa langue, elle me suce en m’enculant, les mord en me suçant, elle me pince en m’astiquant. Je ne sais plus très bien ce qu’elle fait, si j’ai mal ou du plaisir, le temps me semble infini. Elle me termine enfin en me branlant avec une main, en me branlant si fort qu’elle m’en fait mal aux couilles, l’autre main, elle, continuant à me fourrager l’anus avec violence. Jusqu’à ce que je crache tout, jusqu’à ce que je me vide entièrement en aspergeant le bureau de ma sève. Elle se relève alors en retirant d’un coup le coupe-papier de mon cul.— Petit salaud, regarde ce que tu as fait, regarde mes dossiers maintenant, pleins de ton vice. Nettoie-moi toutes ces souillures avec ta langue, c’est à toi toute cette crème poisseuse. Et regarde mon coupe-papier, berk ! Quelle odeur putride ! Tu vas me nettoyer tout ça et vite…Et voici qu’elle me fait tout lécher, je dois manger mon foutre et même sucer le coupe-papier couvert de merde. Elle s’est rassise et me regarde faire en me toisant, indiquant de l’index où il y a encore des traces de sperme. Je suis très écœuré, mais je m’exécute servilement et avale tout mon sperme. Quand j’en arrive au coupe-papier, cette fois-ci, c’en est trop. J’ai un haut-le-cœur en voyant toute cette merde et je me révolte. Du coup, elle éclate d’un rire amusé, la première fois que je la vois rire, en fait, depuis que je la connais.— Allez, Christian, c’est bon pour cette fois, va le rincer aux toilettes. Mais en échange, tu resteras un peu plus tard demain soir…Effectivement ce n’était là encore qu’une entrée en matière. Il y aurait encore bien d’autres occasions, et Madame V. n’avait pas fini de me domestiquer… Mais je vous raconterai ça une autre fois, si j’en ai le courage…Ce soir-là, je suis rentré chez moi avec le cul en chou-fleur et la verge tuméfiée. J’avais un peu honte de m’être ainsi laissé faire par cette femme plus vieille que ma mère. Mais en même temps, j’ai eu beaucoup de mal à m’endormir, à cause de toutes les images érotiques qui s’entrechoquaient dans ma tête. C’est à ce moment-là que j’ai vraiment pris conscience d’avoir pris beaucoup de plaisir.