Une fois de plus jétais de corvée. Mes chers collègues ayant femme et enfants, il leur semblait normal que ce soit moi qui me tape la relecture de ce volumineux rapport sur lequel nous travaillions darrache-pied depuis deux semaines. Un dossier à remettre demain sur le bureau de celui qui nous nourrit et qui naime ni les fautes dorthographe, ni les fautes de style, ni les approximations, ni les. De toute façon cest simple : il naime rien Et comme jai été désigné comme ultime relecteur, les critiques et les sarcasmes seront pour moi.En plus il fait une chaleur à crever dans ces bureaux déserts. La climatisation est tombée en rideau et voici deux jours quun technicien ruisselant de sueur et dincompétence sévertue à trouver la panne.En bras de chemise, laquelle est ornée de deux larges auréoles disgracieuses, jai retiré mes chaussures et ma cravate. Jen ai, au bas mot, pour deux heures. Autant être à laiseDeux heures ! Rien que dy penser jai la haine. Les collègues doivent être en famille, devant la télé. Moi, jaurai pu rentrer chez moi, mettre de la musique et me confectionner des scallopini al fonghi. Javais tout acheté à lavance. Même le Marsala pour déglacer la poêle. Je suis célibataire et heureux de lêtre, ce qui me permet de moffrir de doux plaisirs. Pas toujours solitaires dailleurs. Jaurai pu toquer à la porte de cette ravissante rousse qui vient demménager sur mon palier. Elle aussi semble célibataire. Je lui faisais le coup du diner presque parfait, une visite de mon appartement dont je suis assez fier, un peu de baratin et ça pouvait devenir une affaire qui marche. Au lieu de cela je bossais, seul, dans des bureaux déserts, dans une atmosphère étouffante. Même pas une bonne bière pour me motiver.Jentendis la porte de lascenseur chuinter. Tiens ! De la visite à cette heure ! Puis jidentifiais le bruit dun chariot métallique qui coque contre les plinthes du couloir. Le service dentretien. Les travailleurs de la nuit entrent en action. Bienvenue camarades forçats, je ne suis plus le seul à trimer. Mais cela ne me met pas pour autant de meilleure humeur.En fait de « service », léquipe dentretien se réduit à une seule personne, une petite brune à la tignasse frisée qui vient de passer devant mon bureau, pilotant son chariot, sans me voir. Je la suis du regard. Facile, tout est vitré chez nous. Je me dis que si elle a pour mission de nettoyer toutes les vitres elle en a pour des siècles. Mais non, elle nettoie les bureaux, dépoussière les bibliothèques, astique les écrans. Elle va et vire et ne ma toujours pas vu. Je dois être caché par mon propre écran dordinateur assez impressionnant en taille, privilège de mon rang de cadre préposé aux corvées du soir. Voilà que je me remets à broyer du noir.Heureusement ma camarade de calvaire me distrait : elle vient de regagner son chariot et elle retire sa blouse. Elle aussi doit crever de chaud. Elle se penche et je devine quelle retire son pantalon. Je ne peux rien voir : les cloisons de séparation ne sont vitrées quà partir dun mètre du sol Pas de bol Ce nest pas mon jour Ah si Comme si elle voulait me divertir un peu, elle retire son soutien-gorge. Jentraperçois une poitrine assez lourde et volumineuse. Je nai pas vu son visage mais à sa poitrine, je lui donne une petite quarantaine. Pas le temps de plus me rincer lil, elle vient de remettre sa blouse. Elle plie son pantalon et reprend ses activités. Bureaux après bureaux elle approche du mien. Quand elle y pénètre, je le voie de face. Sa bouse nest pas fermée et flotte autour delle. Elle moffre une jolie vue sur sa poitrine aux mamelons sombres et sur un slip de dentelle noire, assez sexy même si la qualité nest pas au rendez-vous. Concentrée sur sa tache elle ne ma toujours pas vu. Je me penche de façon à nêtre plus dissimulé par mon écran et lui lance— BonsoirElle pousse un cri perçant. Je crois que je lui ai fait très peur. Elle se laisse tomber sur un des fauteuils qui meublent mon espace de travail. Elle est au bord de lévanouissement.Je me précipite— Je suis désolé, mademoiselle, vous ne maviez pas vu. Je vous ai fait peur. Je suis navréElle me regarde lair hébété. Elle est vautrée dans le fauteuil, sa blouse largement ouverte. Son visage nest pas désagréable. Elle est clairement dorigine méditerranéenne, avec une peau mate, des traits réguliers, un nez très droit et des soucis très noirs. Elle me regarde fixement encore sous le choc. Je saisis sa main que machinalement je tapote— Voulez-vous un verre deau ?Elle hoche la tête. Je vais à la première fontaine et rapporte deux verres ; Je lui en remets un. Tandis quelle boit, je trempe un mouchoir en papier dans le deuxième verre et mapproche delle. Je lui tamponne le front à leau avec ma compresse improvisée. Elle semble reprendre pied. Puis elle a un rire nerveux. Elle désigne mes pieds— Vous avez perdu vos chaussuresCela semble lamuser beaucoup car elle est prise dun fou rire. Le contre choc probablement. Elle hoquète et jai peur quelle ne sétouffe. Je la fais lever, en riant avec elle. Debout elle respire mieux. Je suis face à elle, la tenant par les épaules.— Moi je nai pas de chaussures mais vous, vous navez pas de soutien-gorge lui fis-je remarquer.Nouveau hoquet. Elle baisse la tête et prend conscience de sa tenue. Elle a un sursaut, une sorte de sanglot et se blottit contre moi pour cacher son corps à ma vue Je me retrouve avec cette dame à moitié nue, collée à moi. Ses bras menserrent comme pour mempêcher de me dégager et de la regarder.Je lenlace doucement et décide de ne plus bouger en attendant quelle se calme Je sens le poids et la chaleur de sa poitrine nue sur la mienne. Ma chemise est trop fine pour être un réel rempart entre nous.Létrangeté de la situation, son corps contre le mien, tout cela ne me laisse pas indifférent et elle ne va pas tarder à sen rendre compte ! Je laisse descendre mes mains vers ses hanches puis sur le haut de ses fesses. Elle ne bronche pas, comme insensible à ma caresse. Puis elle murmure— Vous me désirez ! Vous me désirez, je le sensJaccentue ma caresse sur ses fesses fermes et rebondies.— Vous êtes très désirable, mademoiselleElle relâche la pression de ses bras, sécarte légèrement et relève la tête. Elle plante ses yeux dans les miens. Jy lis des choses bien plus agréables que le contenu de ce foutu rapport. Jincline la tête vers elle ett doucement je prends sa bouche.Nous échangeons un long et voluptueux baiser. Nos langues se cherchent, se trouvent semmêlent, se démêlent. Puis notre baiser devient plus fougueux. Je mécarte légèrement delle et naturellement ma main vint cueillir un sein tiède et légèrement mou. De mon pouce je titille la pointe durcie de son mamelon. Notre baiser redouble de fougue. Je repousse sa blouse sur ses épaules. Elle ne la retient pas et celle-ci tombe par terre. Elle continue à dévorer ma bouche en tenant mon visage entre ses mains. De mon côté je repousse sa culotte qui glisse le long de ses jambes. La voilà nue dans le bureau. Une de mes mains vient explorer la fourche de ses cuisses. Elle a une toison pubienne abondante. Jaime bien. Mon doigt se prend pour un explorateur dans la forêt amazonienne. Il trouve une petite colline érigée quil agace par de petits mouvements rotatifs. Elle cesse de membrasser et halète fortement tandis que ses deux mains ont relâché mon visage et sattaque à la ceinture de mon pantalon qui glisse sur mes chevilles. Nayant pas de chaussures il mest facile de men dégager ainsi que du slip quelle a fait glisser en même temps quelle-même sagenouille devant moi. Sa bouche se retrouve en face de mon sexe en pleine érection et je nai pas besoin de la supplier, elle a déjà commencé une fellation quelque peu maladroite mais aussi fougueuse que notre baiser.Mes mains nont plus rien à enlacer, aussi elles se posent de chaque côté de sa tête, agrippent sa chevelure et lui imprime un rythme en harmonie avec mes coups de reins et ma capacité à résister à cet ouragan.Une capacité si limitée que rapidement je marrache à lemprise de sa bouche, la repousse en arrière et mallonge sur elle. Ses jambes se dressent de chaque côté de mes hanches. Son bassin ondule et mon sexe se trouve comme par magie à lentrée du sien. Un coup de rein et je la pénètre, fermement tandis que de ses mains elle se saisit de nouveau de mon visage, attire ma bouche contre la sienne et membarque dans un long baiser aussi frénétique que les mouvements de mes reins.Nous nous démenons ainsi avec fébrilité, force et vigueur sur la moquette que le boss a choisie en pure laine Gloire à luiNous copulons avec entrain et bestialité et ce qui devait arriver arrive : ses ahanements samplifient, mes coups de boutoirs saccentuent et dans ces bureaux désertés nous poussons de concert un rugissement de plaisir. Elle car un orgasme semble la submerger comme en témoigne son corps qui parait être entré en vibration. Moi car je me vide en elle à longs traits, le visage crispé. Nous sommes littéralement anéantis par le plaisir et il nous faut de longues minutes de récupération, vautrés lun à côté de lautrePuis nous nous relevons. Je la regarde. Elle est belle, apaisée.— Terminons nos travaux respectifs puis nous profiterons de la nuit, lui proposais-jeSans que nous ne nous concertions nous reprenons nos tâches. Elle dans sa radieuse nudité et moi, probablement un peu ridicule, vêtu de ma seul chemise froissée et imprégnée de sueur.Une heure plus tard, nous nous sommes retrouvés. Nos tâches étaient terminées. Nous avons refait lamour, tout en douceur, tout en tendresse, en bénissant cette moquette confortable qui accueille nos ébats dans brulures mal placées.Puis nous nous sommes rhabillésIl était presque minuit. Je lui ai proposé de diner avec moi, chez moi. De tester mes fameux scallopini al fonghi y Marsala.Elle ma souri, a eu lair un peu triste, désolé et ma dit :— Mon mari mattendPuis elle est partie après avoir déposé un tendre baiser sur le coin de ma bouche.Le lendemain le boss a relu le rapport.— Tu vois, Justin, quand tu tappliques tu es capable de bonnes choses. Du bon boulot les gars, a-t-il crié à la cantonade Ça me plait, cest couillu, jadopteUn collègue ma tapé sur lépaule.— Désolé de tavoir imposé ce pensum, mais tu sais, avec ma femme, ça va pas fort En tous cas bravo, tu as fait le job.— Pas de lézard, bonhomme Ça ma fait plaisir de nous relire Il faut bien un couillonJe pensais à cette femme de ménage dont je nai même pas le nom ou le prénom et qui ma fait passer une si bonne soirée.Depuis je ne compte pas les heures et au ministère je hante les bureaux, la nuit, au prétexte de dossiers urgents à boucler Hélas, je ne lai jamais revue.