Alexis
Comment rĂ©sister au tempĂ©rament fougueux et Ă la ruse d’Alexis, un garçon sublime de 19 ans qui n’hĂ©site pas Ă vous renverser Ă vĂ©lo pour vous sĂ©duire ? Nous sommes seuls, il est presque nu, il me provoque en m’aguichant. Je ne peux lui rĂ©sister, je cède…
Proposée le 13/04/2019 par artaban Votre note pour cette histoire érotiqueNous vous remercions pour vos nombreuses contributions, elles motivent les auteurs à poster leurs histoires érotiques.
Thème: Couple, passionPersonnages: HHLieu: Forêt, campagne, natureType: Roman
XX. AlexisIl y a dĂ©jĂ une dizaine d’annĂ©e environ, vers la fin des annĂ©es 2000, je travaillais Ă 25 kilomètres de chez moi. J’avais alors entre 35 et 40 ans. J’avais pris l’habitude d’aller travailler le plus souvent possible en VTT, empruntant le chemin de halage d’un canal qui reliait pratiquement mon domicile Ă mon lieu de travail. Je n’avais pas de limites, je pĂ©dalais comme un dĂ©ratĂ©, hiver comme Ă©tĂ©, le plus rudement possible, harnachĂ© de ce lourd sac Ă dos qui me servait de charge dans l’effort. Sisyphe, nous avions tant de points communs, « il n’y avait pas de châtiment plus terrible que l’effort inutile et vain ». Je compensais des douleurs intĂ©rieures par une souffrance extĂ©rieure, et par la grâce de cette absurditĂ©, « j’allais dĂ©couvrir que la vie valait encore la peine d’être vĂ©cue » (A. Camus, le mythe de Sisyphe).Si le chemin Ă©tait bien entretenu par les VNF, j’y croisais peu de monde, tout au plus quelques rares promeneurs, quelques pĂŞcheurs statiques et c’était pratiquement tout. C’était calme, bucolique et mes souffrances trouvaient lĂ un apaisement. Quelquefois c’était difficile, surtout en automne et en hiver, mais dès le printemps revenu, la ballade devenait agrĂ©able et offrait parfois des surprises au beau milieu de cette nature qui s’éveillait. Je croisais aussi des pĂ©niches dont je mĂ©morisais la plupart des noms, certains Ă©tranges, d’autres prĂŞtant Ă sourire, j’avais presque plaisir Ă en reconnaĂ®tre une et de m’imaginer son parcours, toutes les pĂ©ripĂ©ties qu’elle avait endurĂ©es depuis la dernière fois que nous nous Ă©tions dit bonjour. Il y avait aussi deux Ă©cluses dont l’une Ă©tait assez importante, il faut prĂ©ciser qu’il s’agĂ®t lĂ d’un canal Ă grand gabarit.A environ 500 mètres de cette dernière, il y avait une petite propriĂ©tĂ© qui ne payait pas de mine, un peu isolĂ©e, Ă l’écart de toute chose, j’oserais mĂŞme dire Ă l’écart du temps. On ne pouvait l’atteindre que par ce chemin de halage depuis la grande Ă©cluse, ou plus discrètement, je l’appris plus tard, par un vĂ©ritable petit dĂ©dale de chemins vicinaux depuis le village voisin, connu seulement de quelques initiĂ©s. Elle n’était pas secrète, mais juste discrète.Elle devait certes cette discrĂ©tion Ă son emplacement, mais Ă©galement Ă d’anarchiques haies de sureaux qui poussaient tout autour, sans souci d’entretien des propriĂ©taires. L’habitation, une petite maison Ă Ă©tage, Ă©tait disposĂ©e parallèlement au canal, Ă environ une quinzaine de mètres de la berge, dont elle Ă©tait juste sĂ©parĂ©e par ce chemin sur lequel je circulais. De mĂ©moire, je ne me souviens pas d’avoir une seule fois vu son portail clos, et moins encore ses habitants malgrĂ© des preuves Ă©videntes d’occupation. C’est donc sans difficultĂ© que l’on apercevait l’étĂ© dans la cour, quelques parasols, des chaises longues, un ou deux salons de jardin, un barbecue, et jamais plus de trois voitures Ă la fois. Quant aux habitants, mĂŞme s’il ne semblait y avoir aucune volontĂ© dĂ©libĂ©rĂ©e de se cacher, je ne devais sans doute jamais passer au bon moment pour les apercevoir. Puis un jour, par une douce matinĂ©e d’été…Cela faisait quelques jours qu’il faisait très chaud, et que la tempĂ©rature allait crescendo d’une journĂ©e Ă l’autre. Ce matin-lĂ , nous Ă©tions dĂ©jĂ Ă 20° vers 7h quand j’arrivais aux abords de la petite propriĂ©tĂ©. Je pĂ©dalais vite comme Ă mon habitude, pressĂ© d’arriver, pressĂ© de prendre une douche rafraĂ®chissante, et la journĂ©e de travail pourrait commencer. Mais voilĂ , tout ne s’est pas passĂ© comme d’habitude. C’est Ă peine si j’ai eu le temps de l’apercevoir ! A hauteur du portail, il surgit de la cour, me coupa net la route alors que j’étais Ă pleine vitesse, et me percuta de plein fouet, me faisant chuter lourdement sur le chemin de gravier. Fort heureusement pour lui il me prit de cĂ´tĂ©, ce qui lui Ă©vita plus de dommages, mais il n’en resta pas quitte pour autant de s’affaler lui aussi sur le sol avec moi. Il ne l’avait pas fait exprès, juste un peu de prĂ©cipitation au moment oĂą il traversa le chemin pour gagner la berge, une serviette de bain Ă la main. Moi aussi je m’en sortais bien. Dans ma chute, je me suis retournĂ© sur moi-mĂŞme et mon sac Ă dos amortit en partie le choc. Plus de peur que de mal pour l’un comme pour l’autre. Il se frottait le bras, mais ça avait l’air d’aller. Rapidement, il se releva et se prĂ©cipita sur moi pour s’enquĂ©rir de mon Ă©tat, l’air catastrophĂ©, ne remettant pas en cause sa responsabilitĂ© de l’incident. Moi j’étais toujours par terre, comme une tortue pitoyablement retournĂ©e sur sa carapace, les pieds prisonniers de mes cale-pieds.- Ça va m’sieur, ça va ? Vous n’avez rien ? Me lança-t-il en me tendant la main et m’aidant Ă me relever. Je suis dĂ©solĂ©, j’n’ai pas fait attention en traversant, je ne vous ai pas entendu arriver, il passe tellement peu de monde par ici.La voix Ă©tait juvĂ©nile.Je saisis cette main tendue, tandis que je sentis l’autre se poser doucement sur mon Ă©paule. Je ne rĂ©alisai pas très bien Ă qui j’avais affaire, encore un peu secouĂ© que j’étais par cette chute inattendue. A priori je n’avais rien, alors je me veux tout de suite rassurant. – Non ça va, merci, plus de peur que de mal, c’est pas grave, ça arrive, j’aurais juste pu tomber Ă l’eau.Je me redresse enfin debout, et lĂ , je vois le petit bolide qui m’a envoyĂ© valdinguer dans le dĂ©cor. Pour ce prix, je voulais bien recommencer ! C’était un très jeune homme, presque nu. Il avait pour tout vĂŞtement, un slip gris Ă larges rayures bleues marine et une paire de tongs aux pieds. Ce n’était vraiment pas le genre de faune que je m’attendais Ă croiser dans ce no man’s land, encore moins pour me percuter en cette heure si matinale, ni surtout dans cette tenue ! De toute Ă©vidence, il comptait piquer une tĂŞte dans le canal. Pas très ragoĂ»tant pour une baignade au sortir du lit, mais il faut de tout pour faire un monde !La vision de cette perfection me fit reprendre mes esprits plus rapidement. Nous avons la mĂŞme taille. Je lis un peu d’embarras dans son regard, mais le mien est encore plus grand et d’une nature diffĂ©rente, car lĂ oui, pour moi c’est un vrai coup de foudre !
La beautĂ© de son corps n’avait d’égal que la douceur veloutĂ©e de sa voix et ses manières attentionnĂ©es. En matière d’esthĂ©tique, je crois qu’on a tous un idĂ©al qui nous est propre, et lui, il entrait dans mes canons du dĂ©sir. C’était un p’tit rouquin qui me rappelait tellement quelqu’un que j’avais perdu autrefois. Les cheveux courts, du genre Ă©pais qui se coiffaient tous seuls sans avoir recours Ă une brosse ou un peigne. Ses yeux verts me capturèrent immĂ©diatement, quant Ă son sourire ivoire, je succombai sans rĂ©sistance, jetant les armes comme VercingĂ©torix aux pieds de CĂ©sar ! Comme François 1er Ă Pavie ! Comme tous les vaincus dans l’honneur, car contre un tel adversaire, il ne pouvait y avoir de dĂ©shonneur dans la rĂ©dition, quand on a contre soi une arme de sĂ©duction massive.J’essayais de ne pas trop montrer mon trouble en voyant son corps presque dĂ©nudĂ©. Abdominaux lĂ©gèrement dessinĂ©s, tĂ©tons encore roses, et le reste, sur lequel je faisais tant d’effort pour ne pas poser les yeux trop ostensiblement ! Mais c’est difficile tant il est sĂ©duisant pour moi. La nature semblait avoir Ă©tĂ© gĂ©nĂ©reuse, bref, l’option prĂ©mium Ă la naissance ! Quel âge pouvait-il avoir ? Pas plus de 22 ans c’est certain. Quant au minimum, pour une fois je sĂ©chais. 17 ? 18 ? 20 ans ? 16 ans qui sait ?Il est mince et semble Ă©pilĂ©. Quand il relève mon VTT, il me tourne le dos, se penche en avant, et fatalement je ne peux qu’admirer la plastique de ses fesses aux courbes sans dĂ©faut, ce slip qui en s’abaissant un peu, libère un sourire de maçon sans complexe, Ă faire bander un mort ! J’avale ma salive en me disant que je vais passer une très sale journĂ©e sans pouvoir me concentrer sur mon travail !Je le rassure Ă nouveau, ça va ! Je profite mĂŞme de la situation en posant fugacement et par concupiscence, une main amicale dans le creux de sa hanche qui n’avait d’amicale que le qualificatif. Elle rompt le contact avec cette douce peau, en glissant aussi lentement qu’il est possible de le faire sans Ă©veiller la moindre mĂ©fiance de ce garçon. La pointe de mon majeur est la dernière Ă quitter Ă regret cette surface veloutĂ© et lumineuse, hijo de la luz. – Encore une fois je suis dĂ©solĂ©, j’allais me baigner dans le canal et je ne vous ai vraiment pas entendu arriver, c’est de ma faute. – C’est rien, c’est rien, il n’y a pas de dĂ©gât, et tu…enfin vous n’avez rien non plus ?- Non, ça Ă l’air d’aller, mais vous pouvez me tutoyer vous savez, ça ne me gĂŞne pas !Il sent que je ne suis pas fâchĂ© de l’incident, alors il se dĂ©tend un peu. – Tu peux me dire tu aussi… si tu veux, après tout, après un tel choc…Il me sourit. Son Ă©paule est un peu tumĂ©fiĂ©e et il a quelques griffes sur le bras. Moi je me suis ouvert le genou, ça saigne beaucoup mais bon c’est pas grand ’chose, ça va vite sĂ©cher.- Vous…Tu saignes viens, je vais te nettoyer la blessure, j’ai mon brevet de secouriste, me dit-il en souriant.Il m’invita Ă le suivre chez lui, comment refuser, j’avais une laisse invisible autour du cou. Il marchait devant moi. La situation Ă©tait difficile tellement j’étais hypnotisĂ© par cette quasi nuditĂ©. Son slip ne cachait rien de ces formes et ne laissait aucune place Ă l’imagination. Je vais me retrouver en face de ses parents avec lui presque nu, et mon short qui lui non plus ne cache rien de mon Ă©tat second, ça me dĂ©stabilisait, il me perturbait beaucoup. Nous entrâmes dans la cuisine et surprise personne !- Tu es tout seul ?- Mon père travaille normalement Ă l’écluse Ă 500 mètres. « Normalement » ? Je comprenais mieux maintenant la situation de la maison, et pourquoi je n’y voyais jamais personne alors que tout semblait indiquer qu’elle Ă©tait occupĂ©e. Ce n’était pas la petite Ă©cluse d’un petit canal, mais bien celle d’un Ă grand gabarit, avec un dĂ©nivelĂ© de six ou sept mètres et deux bassins de circulation indĂ©pendants. Au milieu, il y avait mĂŞme une sorte de tour de contrĂ´le qui surplombait tout le site. – Ta mère travaille aussi lĂ -bas ? – Non, elle est infirmière Ă l’hĂ´pital, pas loin.En effet, la grande ville Ă©tait Ă quelques kilomètres.- Je comprends maintenant pourquoi tu es secouriste, tu sais ce n’était pas très grave, ça pouvait aller. Ton père va s’inquiĂ©ter de voir entrer un inconnu chez vous depuis la tour !- Penses-tu, ils sont partis en vacances tous les trois avec ma sĹ“ur ! Je garde la maison, j’avais pas trop envie de partir avec eux cette annĂ©e, c’est pour ça aussi que j’allais me baigner dans le canal, s’ils avaient Ă©tĂ© lĂ , ça aurait Ă©tĂ© un peu western. Ils ne rentrent que dans une semaine. Au fait, je m’appelle Alexis.- EnchantĂ©, moi c’est Damien. Il me fit m’asseoir sur une chaise et sortit une trousse de secours d’une armoire. Il ne se rhabilla pas pour me soigner. Ça me troublait beaucoup, je le voyais s’agiter devant moi, et j’avais du mal Ă garder mes idĂ©es claires, mais surtout, j’éprouvais de plus en plus de difficultĂ©s Ă ne pas poser mes yeux sur son corps si parfait et sur ce slip dont les rayures accentuaient les lignes de tout ce qu’il contenait. Il ne me semblait pas conscient de l’effet qu’il produisait, et encore moins provocateur, non, peut-ĂŞtre Ă©tait-il un peu naĂŻf, mais j’en doutais. Finalement, il passa quand mĂŞme un teeshirt trop court, mais resta en sous-vĂŞtement, quand il se redressait, son nombril dĂ©passait encore.
Devais-je lui dire à quel point il m’excitait en s’accroupissant et en se relevant sans cesse ? Je voyais clairement ses testicules qui dansaient quand il se baissait, son sexe qui gigotait dans cet écrin si fin, on aurait pu deviner la religion tellement le tissu épousait parfaitement la forme de ce qu’il y avait derrière. Il commença par retirer ma chaussure, pourquoi ? Mauvais présage ! Le genou ce n’était pas là , ou alors il avait une conception très personnelle de l’anatomie. Mais comme un con, je me laissai faire, je n’avais même plus de volonté propre face à ce garçon qui m’entraînait en enfer sans s’en rendre compte, telle Eurydice mordue par le serpent mais sans un Orphée pour me sauver.Il sortit du coton et du mercurochrome de la trousse et souleva ma jambe en la prenant par le talon qu’il posa sur sa cuisse nue. Il n’y avait plus que cette maudite chaussette de sport qui le séparait encore de ma peau. Il arracha quelques touffes blanches au paquet et les imbiba du liquide rouge salvateur.Sa main chaude tenait maintenant mon mollet. Ça y est ! Il avait établi ce contact charnel que je désirais tant. Je la sentis monter en glissant derrière ma jambe, gravissant cet Everest interdit pour se caler derrière mon genou. C’était maintenant un incontrôlable ouragan hormonal à l’intérieur de moi dont je sentais les effets malsains qu’il produisait à l’extérieur. Je chauffais et il ne pouvait que s’en apercevoir.- Je suis perdu ! Me disais-je, il va bientôt remarquer quelque chose.
Il leva la tĂŞte et me regarda en souriant. – On dirait que tu ne te sens pas bien, me dit-il, tu palis.- Non, ça va. Lui rĂ©pondis-je. Je mens très mal.- Je te mets mal Ă l’aise ? Me lança-t-il avec un sourire narquois.Cette franchise me dĂ©stabilisa, je ne cherchai pas Ă lui mentir, comme si l’on m’avait injectĂ© du penthotal, le sĂ©rum de vĂ©ritĂ©.- Un peu… beaucoup mĂŞme, rĂ©pondis-je penaud.- Je fais souvent cet effet-lĂ , on me l’a dĂ©jĂ dit. C’est parce que je ne suis pas très habillĂ© ?- Il y a de ça. Je vais pas te mentir, je te trouve très beau. Tu me perturbes.- Trop beau ?- Très beau !Il tamponnait dĂ©licatement mon Ă©corchure, j’avais de plus en plus un mauvais pressentiment. Il a vu ! Il ne semblait pas dĂ©stabilisĂ© par mon Ă©tat, je le trouvais mĂŞme effrontĂ©, hardi !Quand il eut fini, il ne lâcha pas ma jambe comme si ça lui Ă©tait impossible ou qu’il avait prĂ©vu de ne pas le faire. Au contraire, il posa son autre main juste au-dessus du genou, puis il remonta jusqu’à la lisière de mon short en me regardant droit dans les yeux. Il faisait des vas-et-viens indĂ©cents sur ma cuisse. En ces circonstances, ce sont des caresses, c’était très mauvais signe et très mal venu.- Tu ne me laisses pas indiffĂ©rent non plus, me dit-il avec un sourire satisfait.- Tu as quel âge pour dire cela ?- 19 ans.- J’ai presque le double !- Et alors ? Ça gĂŞne en quoi ? Deux fois 19 ça ne fait jamais que 38.Ses mains Ă©taient fines, douces au contact. Il avait des doigts de pianiste. Un dĂ©tail me surpris, si je pouvais encore ĂŞtre surpris ce matin, il Ă©tait manucurĂ© Ă la perfection. C’est signe de raffinement. Je ne savais pas Ă qui j’avais vĂ©ritablement affaire, mais il Ă©tait tout, sauf le fils d’un simple Ă©clusier.Comment lui dire qu’il me faisait envie, mais que je ne voulais pas ĂŞtre celui qui prit l’initiative. A tout bien peser, je crois qu’il n’y avait plus qu’à laisser faire sans ne rien provoquer.Ses caresses Ă©taient de plus en plus appuyĂ©es, il ne se contentait plus du dessus de ma cuisse, mais s’égarait aussi sur le cĂ´tĂ©, jusqu’au creux de l’aine. Sa respiration avait changĂ©. Il Ă©tait maintenant d’un calme olympien faisant montre d’une incroyable domination sur lui-mĂŞme, maĂ®trisant chaque geste, chaque caresse qui semblait anodine alors qu’il Ă©tait en train de me faire du rentre-dedans ! C’était comme s’il trouvait ça naturel.Sa main remonta encore plus haut et finalement entra dans mon short par le bas. La situation Ă©tait surrĂ©aliste. J’étais assis sur une chaise, un gamin Ă moitiĂ© nu Ă mes pieds qui fouillait dans mon short, Ă la recherche de mon sexe qu’on ne pouvait ignorer tellement il Ă©tait tendu sur l’instant ! Sa main resta au-dessus de mon slip, et il caressa dĂ©licatement et doucement mes parties gĂ©nitales, avec le risque que je ne contrĂ´lasse plus rien ! Comment ce gamin pouvait-il ĂŞtre Ă ce point imprudent !- Que fais-tu ?- Je me fais pardonner.- C’est…- …agrĂ©able ? Mon sexe gonfla et se durcit encore plus qu’il ne l’était dĂ©jĂ .Finalement il s’arrĂŞta, ressortit sa main et nous nous relevâmes tous les deux.
Nous étions de même taille, alors les yeux dans les yeux, ses lèvres s’approchèrent des miennes, les miennes allèrent aussi à leur rencontre, et finalement, elles entrèrent en contact. Je fondis littéralement. Quand nos langues se touchèrent par la pointe, ma main descendit et entra dans ce slip qui me perturbait tant. A mon tour, je fouillais dans ses poils, trouvant trop facilement ce sexe long, fin et déjà bien dur. Ma main le caressa de haut en bas, de bas en haut tout le temps que dura ce baiser inapproprié. Elle fit même le tour de son bassin pour caresser l’une de ses fesses si fermes. Quand nous décollâmes nos lèvres, je retirai ma main en glissant le long de son dos sous son teeshirt.- Je suis désolé, je n’aurais pas dû, lui dis-je tout embarrassé.- Pourquoi ? Au contraire c’était très agréable, je crois même que je vais renoncer à me baigner dans le canal, me répondit-il d’une voix suave, ton odeur est sur moi, ça serait dommage…J’eus un déglutissement qui trahît encore plus mon malaise intérieur.Je le remerciai pour le soin, mais pas pour le reste, ne pouvant m’empêcher de me retourner une dernière fois en sortant de la maison.- Je suppose que ce soir tu repasses devant ? Vers quelle heure ? Me demanda-t-il.- En effet, vers 5 heures.- Je t’attendrai.Je sortis de la maison, enfourchant mon vélo, et sans me retourner je pédalai aussi vite que je pouvais, extrêmement perturbé par ce qu’il venait de se passer, incapable de mesurer la portée de cette ellipse temporelle que je venais de vivre, car la mesure du temps durant ce moment ne répondait plus aux lois physiques de notre univers.Devant l’ordinateur de mon bureau, je regardais mes mains. Elles me semblaient terriblement grossières et vulgaires quand je repensais aux siennes. En arrivant, mes collègues avaient tout de suite remarqué qu’il y avait quelque chose d’anormal dans mon comportement, alors, pour leur donner le change, je racontai que j’étais simplement tombé, ce qui n’était pas faux en soi, et les écorchures en témoignaient.
Toute la journĂ©e, je me repassai cet improbable film du matin, me demandant mĂŞme si tout cela avait Ă©tĂ© bien rĂ©el ou si j’étais en train de perdre la raison. Alexis, Alexis, je me rĂ©pĂ©tais son prĂ©nom, je revoyais ses yeux verts, ses cheveux roux, sa peau si douce, je me remis Ă penser Ă François d’autrefois, j’avais mal au cĹ“ur finalement, car ce moment de grâce Ă©tait venu ranimer des souvenirs douloureux, et je rĂ©alisai que je n’avais aucune photo de mon premier amant disparu depuis vingt ans, et lĂ , j’étais presque face Ă son clone de ma mĂ©moire.Quand la journĂ©e fut terminĂ©e, j’hĂ©sitai Ă reprendre le mĂŞme chemin dans l’autre sens. J’avais peur d’être déçu s’il n’était pas au rendez-vous, comme il l’avait promis. En fait, je n’allais pas Ă la rencontre d’Alexis, j’allais Ă celle d’un fantĂ´me du passĂ©. Les mĂŞmes yeux, le mĂŞme sourire, la mĂŞme chevelure.En passant l’écluse, je vis de loin qu’il Ă©tait devant le portail. Il m’attendait bien comme promis, appuyĂ© sur le poteau. Cette fois il Ă©tait un peu plus habillĂ©, un short, un teeshirt et des Vans bleues marine aux pieds. Il me sourit quand j’arrivai. Je ne savais pas ce que je devais faire, quelle attitude adopter.- Tu es Ă l’heure, me dit-il, j’avais peur que tu ne reviennes pas.- Pourquoi ?- Je reconnais que j’ai Ă©tĂ© un peu direct ce matin.- Je me doute bien que tes gestes de ce matin, ce n’était pas parce que tu avais flashĂ© sur moi n’est-ce pas ?- Qu’est qui te fait croire ça ?- Tu es un escort, non ?Il eut un silence.- Comment tu as devinĂ© ?- Tes manières raffinĂ©es et prĂ©venantes quand tu m’as soignĂ©, tes mains manucurĂ©es, tes poils bien taillĂ©s, tout un tas de choses, la douceur de ta peau, le calme et la maĂ®trise de tes gestes peu anodins. Tu as des caresses de professionnels.- Ah ? – Tu n’allais pas te baigner ce matin n’est-ce pas ?- Non, c’est vrai.- Ça ne collait pas avec le reste, je te voyais mal te plonger dans cette eau saumâtre et polluĂ©e, alors que tu dĂ©ploies tant d’efforts pour prendre soin de ton corps. Tu te prostitues en fait, je me trompe ? – Tu es malin je vois, me dit-il sans se dĂ©monter.- Je suppose que le choc avec moi Ă©tait intentionnel aussi ? Tu me vois passer chaque matin et chaque soir, alors tu t’es dit que j’étais un client potentiel et rĂ©gulier.- Bien vu, je m’incline ! Me dit-il avec un sourire ironique.- En fait tu es certainement Ă©tudiant, et tu fais ça en ville, mais lĂ c’est les vacances, alors ça veut dire aussi moins de rentrĂ©e d’argent.- Je vois que je suis tombĂ© sur un spĂ©cialiste on dirait ?- J’ai Ă©tĂ© jeune, je me suis vendu aussi.- Alors un ex confrère ?Il me met face Ă mon passĂ© et me fait comprendre sans le savoir que la roue a tournĂ©. Je me rappelai alors combien ça m’était facile quand j’étais jeune, d’aguicher des hommes plus âgĂ©s pour quelques billets et un peu de semence rĂ©pandue. Ma foi, si son tarif n’était pas trop Ă©levĂ©, sauf qu’on est passĂ© Ă l’euro depuis, et que les jeunes sont des hĂ©donistes douĂ©s en affaire aujourd’hui et certainement pas philanthrope. – Et tes parents ?- Non, lĂ tout Ă©tait vrai, ils sont en vacances. – Je suppose que si je veux une relation intime avec toi maintenant ça va me coĂ»ter la blinde ?En guise de rĂ©ponse, il lâcha un petit soupir en souriant, s’avança vers moi, et quand il fut Ă ma hauteur :- Alors t’as vraiment rien compris pauvre con !?Il passa sa main derrière mon cou et colla de nouveau ses lèvres sur les miennes, m’embrassant fougueusement comme on embrasse un amant. Surpris, c’était dĂ©cidĂ©ment la journĂ©e, j’écartais mes bras, les laissant pendre dans le vide, savourant le moment qui passait. Carpe diem ! Nos bassins se touchèrent, tellement nous Ă©tions proches. Il posa son entrejambe sur ma cuisse, et lĂ , je sentis que ce n’était pas une simple tentative de racolage. Puis il relâcha son Ă©treinte et me regarda droit dans les yeux, posant ses mains sur mes joues, son front sur le mien en poussant dĂ©licatement ma tĂŞte contre la sienne. Il me susurra tout doucement en souriant :- Non, t’as vraiment rien compris je vois ! Tu as donc si peu d’estime pour toi que l’idĂ©e qu’on puisse te dĂ©sirer rien qu’à te voir passer ne t’effleure mĂŞme pas ?- Alex…Il m’embrassa de nouveau, aspirant ma lèvre supĂ©rieure avec les siennes.- Je ne sais pas si je t’aime vraiment, mais oui ce matin c’était fait exprès, oui je t’ai fauchĂ© pour Ă©tablir un contact avec toi. C’était juste un prĂ©texte, oui je suis peut-ĂŞtre une putain en ville, mais j’ai aussi le droit d’aimer Ă la campagne.- Mais pourquoi ?- Ça fait trois semaines que je suis en vacances, que j’te vois passer, que toi tu ne me vois pas Ă la fenĂŞtre. Que je te regarde dans l’effort, suer, serrer les dents en montant l’écluse. Je suis assis sur le banc et lĂ non plus tu ne me remarques pas. Tu ne regardes plus autour de toi ! Ça ne me laisse pas indiffĂ©rent, je dirai mĂŞme que ça me fait de l’effet. J’ai envie de toucher, de voir, je connais le goĂ»t des hommes, mais pas ceux que j’aime, juste ceux qui payent, des hommes sans sentiment, des bites sur pattes pleins aux as qui croient pouvoir tout se payer juste parce qu’ils ont de l’argent ! T’es peut-ĂŞtre pas le plus beau, pas le plus riche, mais je te sens très malheureux, t’as le regard vide quand tu pĂ©dales, comme si tu ne croyais plus en rien, et ça, ça me touche !- C’est vrai, lui dis-je en baissant le regard.- Tu consommes ta dĂ©faite sans ne plus te battre. On dirait que tu n’as plus envie de rien ! Que tu as perdu tous ceux que tu aimais…- Je ne sais pas quoi te rĂ©pondre.- Alors ne dit rien viens, j’ai juste envie, avec toi, maintenant, ici, viens, s’il te plaĂ®t.
Il me prit par la main et je le suivis dans la maison, et cette fois, il avait refermé le portail derrière nous. J’ai laissé tomber mon vélo par terre, puis mon sac-à -dos dans la cuisine, et nous sommes allés dans sa chambre.Devant son lit, je lui retirai ses vêtements et il fit de même avec moi. Nous étions nus l’un et l’autre, face-à -face, nos sexes dressés se touchant, le sien plus vertical peut être, plus courbé, tout rose, tout pâle. Il était magnifique celui qui devenait mon amant.
Effectivement, ma main ne m’avait pas menti ce matin quand j’avais osé fouiller. Il me renvoyait mon image vingt ans auparavant, jour pour jour, puisque nous étions le 19 juillet. Je me revoyais en lui, une vingtaine d’années plus tôt, quand je m’offris à cet homme pour la première fois contre un peu d’argent et quelques coups de ceinturon, et ce jeune homme au contraire, qui avait tant l’habitude de monnayer son corps, s’offrait à moi pour rien et dans la douceur. A la manière qu’il avait de m’enlacer, je sentais bien qu’il ne feignait pas son attirance. Quant à moi, si je m’étais dit ce matin-là en me levant, que le soir je ferai vraiment l’amour avec un gamin de 19 ans, du moins c’était bien parti.Alexis me caressa le bas du dos alors que nous étions face à face, l’un contre l’autre. Corps à corps, cœur à cœur. Ses bras passèrent sous les miens pour attraper mes épaules par derrière, et moi je lui caressai le creux des reins, tandis que nous nous nous embrassions. Pour la première fois depuis longtemps, j’éprouvais des sentiments. J’allais même jusqu’à frotter mon visage contre le sien, sentant juste quelques poils d’une barbe naissante sur le bout de son menton. Les pointes de mes doigts jouaient une partition de musique le long du sillon de sa colonne vertébrale, comme sur le clavier d’un piano, montant et descendant sans arrêt la gamme, se hasardant parfois dans la commissure de ses fesses sans oser encore aller plus bas, survolant cette vallée interdite dont j’essayais de dessiner mentalement la carte, avec pour seul repère ces sensations tactiles, sans ne jamais en violer le fond. Il reproduisait mes gestes sur moi. Je percevais alors le bien que je lui faisais, s’il ressentait ne serait-ce que le dixième de ce que moi je ressentais pour les mêmes attouchements. Bien sûr, il y avait un ailleurs que nous évitions, comme pour ne pas céder à la tentation facile de se soulager trop rapidement, que ce ne soit pas vulgaire. Ni lui, ni moi ne posions nos mains dessus… pour le moment, c’est à peine si nos sexes existaient.
A chaque passage en bas de sa colonne, je ne pouvais réfréner ce réflexe de prendre ses fesses dans mes mains, les soutenant par-dessous tellement elles étaient rondes, comme le soutien-gorge pigeonnant d’une femme soutient les seins. Elles étaient rondes et chaudes, si fermes, si douces. Il appuyait alors sa tête sur ma poitrine et semblait dormir contre moi. Des petits ronronnements de satisfaction sortaient de sa poitrine, comme un petit chat. Le temps se suspendait à nouveau. Mes doigts glissaient en dessous, dans cet espace si intime que j’affectionne tant. Il me massa à son tour cette petite cicatrice naturelle. Il s’amuse là avec les poils que j’ai et qu’il n’a pas encore, ou plutôt qu’il a rasé.Je me suis assis sur le bord de son lit, et lui est venu s’asseoir sur mes cuisses, face à moi, les genoux sur le lit. Nos sexes ignorés jusque-là se touchèrent à la verticale. Corps à corps. La cambrure de ses reins dont la jeunesse avait seule l’apanage offrait un terrain propice à mes mains pour partir en exploration. Je forçais cette cambrure pour que son ventre se rapprocha du mien, pour sentir encore plus sa chaleur impudique. Une main en bas, une autre en haut caressant son dos.Je commençais à l’aimer. Ça me faisait peur. Je savais que ce n’était pas bon pour moi de m’attacher si vite, ce matin encore je ne le connaissais pas, et je me posais plein de pourquoi. Je me justifiais en me disant comme Montaigne pour La Boétie : « Parce que c’était lui, parce que c’était moi ». Je devais trop lire.Il me poussa à la renverse sur son lit, je me laissai faire tombant les bras écartés. Il me dominait. Je m’imaginais au pouvoir suprême de l’Etat et lui, mon garde du corps, abusant de sa force, juste parce que je le voulais, parce que je me soumettais, moi le puissant sur les esprits, lui le puissant sur les corps. J’étais allongé sur le dos maintenant, et lui toujours assis sur mes cuisses. Il commença à me prodiguer un massage tantrique qu’il avait déjà dû pratiquer sur de nombreux clients, mais je n’en n’étais pas un semblait-il. J’étais plus que cela. Il m’avait donné une procuration su son corps ! Il sortit une petite fiole d’huile magique et m’enduisit le membre pour mon seul plaisir avec un tel raffinement dans ses gestes. Sa main coulissait mieux que le corps d’un vérin sur sa tige.Je le regardai. Il était nu mon Alexis, si beau. Après quelques va-et-vient, il s’affala de nouveau doucement sur moi. Son corps, son ventre, son sexe remplacèrent maintenant ses mains, et j’osai enfin passer les miennes dans la vallée interdite, sentant tout son relief infundibuliforme. Au simple toucher et par l’expérience que j’en avais, je savais que personne n’était jamais entré dans l’antre sacrée de ce garçon, précieuse virginité qu’il avait su préserver malgré son commerce avilissant. Tout au plus devait-il simplement se laisser toucher pour quelques billets marrons ou verts, rouges peut-être pour le prix de son pucelage, lui le professionnel toujours vierge. Il s’agitait, moi je ne bougeais pas, et ses seuls mouvements nous profitaient à tous les deux. De nouveau, nos lèvres fusionnèrent, et cette fois, il nous était impossible de nous séparer. Il pleurait.- Pourquoi ? Demandai-je- Je t’aime, j’aime pour la première fois.- Moi aussi je t’aime.Je ne sais pas pourquoi mais je l’aime ce garçon.Nos caresses devinrent plus fortes, plus intenses, plus sophistiquées, plus raffinées. Il se redressa, se repositionna pour s’empaler doucement sur moi. Il serrait les dents. La première fois ça fait un peu mal, mais c’est lui qui était aux commandes, c’est lui qui faisait ce qu’il voulait. Je sentais cette chaleur veloutée qui enveloppait mon sexe désormais et qui me menait à la sublimation. Il reprit les mêmes mouvements, toujours en douceur. Il avait trouvé son équilibre. J’ai mes bras autour de lui, de ses reins, de son cou. Je le serrais contre moi tandis que nous nous embrassions, et qu’il continuait ses allers-retours pour me faire jouir et jouir avec moi.Lui ne tenait plus, ses yeux se révulsèrent, il prit appui sur le lit, se redressa un peu, son dos se creusa si fort quand sa tête partit en arrière, et mon ventre commença à recueillir sa semence qui giclait par saccade jusqu’à mon cou. Il n’eut aucun cri, mais son souffle était si puissant, il eut un râle qui vint de l’intérieur, un orgasme. Cette image à elle seule déclencha en moi les spasmes de ma propre libération. Je me vidai en lui presque en même temps. Malgré son propre plaisir qui se termina, il continua ses mouvements pour que le mien atteignît son paroxysme à son tour. Quand il sentit que je ne donnai plus rien, il retomba sur moi, m’embrassa encore et encore, en pleurant. Ce petit con m’arracha des larmes aussi. Je ne sais pas combien de temps nous restâmes ainsi.- On doit se revoir Damien, il le faut ! Me dit-il.- Je sais. Je ne savais pas où était sa blessure pour qu’il me désira à ce point, pour que ce fût si intense ce soir-là entre nous qui n’étions que des inconnus. Je pressentais qu’il y avait autre chose derrière. Qui était vraiment Alexis ? Me demandai-je.Après l’avoir quitté, j’ai parcouru deux cents mètres, et je m’arrêtai sur la berge. De mon sac à dos, je sortis une enveloppe qui contenait une carte de vœux. Je l’ai regardé quelques instants, de longs instants. J’avais oublié de la poster avant de m’engager sur le canal, perturbé que j’étais en passant devant la boite à lettres. Elle était adressée à un certain Jacky. Nous étions le 19 juillet 2007. Je l’ai déchirée et j’ai jeté les morceaux dans le canal. Je ne sais pas pourquoi j’ai fait cela. C’était la dernière fois, sans doute parce qu’il en fallait une. J’entamais une nouvelle phase de ma vie. Demain ne sera sans doute pas un autre jour.© Copyright : Ce récit comme tous les autres sont protégés par le Code de Propriété Intellectuelle.
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