Résumé de l’épisode précédent : Après une promenade en bord de mer, deux copines coquines rendent visite à une troisième qui dirige une répétition de ballet. Elles participent aux exercices avec les danseuses, offrant à celles-ci une exhibition inhabituelle et se retrouvent sous la douche avec leur hôtesse. Mais le temps manque à Chantal pour raconter la suite à son amie Aline.Deux amies de longue date, dans la plénitude et la liberté de leur quarantaine assumée, entretiennent leur relation affective par de longs échanges réguliers et souvent égayés de plaisirs partagés. Les progrès des moyens de communication ont facilité et enrichi au fil du temps leurs conversations sans toutefois leur faire oublier le charme et le romantisme des messages écrits, attendus et lus. En toute sincérité, ces deux épistolières se confient leurs souvenirs, leurs espoirs et leurs rêves en s’abandonnant chacune à la loyauté de l’autre. Il arrive régulièrement que leurs conversations se prolongent tard dans la nuit et, parfois, que leurs fantasmes réciproques les entraînent hors de la raison.Ce soir-là, Chantal appelait Aline.(N. B. J’ai essayé, en ôtant certaines scories, de retranscrire au mieux une conversation téléphonique. Désolée que le style et le vocabulaire en pâtissent trop souvent.)____________________— C’est moi ! Bisous doux.— Bisous doux, ma chérie. Pas trop fatiguée ?— Non, bien dormi ce matin, la grasse matinée… Et toi ?— Levée tard moi aussi, puis quelques courses et un peu de ménage. Je ne l’avais pas fait dimanche, grosse feignante que je suis !— Oh, tu ne dois pas avoir beaucoup à faire. Quand on est seule… pas la peine de culpabiliser : juste un peu la poussière et quatre bricoles par ci par là.— Bien sûr. Mais j’aime bien que ce ne soit pas la panique.— Bof, en été, Aline, à part une ou deux culottes qui peuvent traîner… et encore !— Chantal, si les culottes traînent, c’est qu’elles ne sortent pas de la machine à laver… Plutôt le contraire !— Hum, tu as raison, quoique… Tu sais comment faire pour éviter la lessive, non ? Mais c’est vrai qu’il faut quand même s’habiller pour le boulot.— Hé oui, ma chérie, pour aller travailler, ou pour recevoir.— Tu as donc eu des visites ce week-end, ma coquinette ?— Non, non, pas de visite, snif ! Les petites copines sont trop occupées en cette période, pour la plupart.— Pauvre choute ! Aline, ma douce, je ne te rends pas trop frustrée en te racontant mes frasques, au moins ?— Non, non, pas du tout. Je suis très heureuse pour toi, et puisqu’aucune coquine ne me fait de câlins, je me les fais en ta compagnie !— Miam ! Je suis ravie de te consoler, alors.— À la fin de la semaine, tout va aller mieux, j’espère : je suis allée sur la plage, cet après-midi ; elle est aménagée pour l’été.— Chouette ! Tu vas bientôt pouvoir lier connaissance avec quelque coquine en vacances… Ou même quelques, au pluriel. Pourquoi s’en tenir au singulier ?— Oui, j’espère bien quelques, au pluriel !Elles rient toutes les deux.— En tout cas, Aline, je te le souhaite ! Et je me pourlèche déjà de ce que tu m’en diras.— Ben voyons ! Grande coquine que tu es !— À propos de se pourlécher, j’en ai fini avec ma confiture, ouf ! Elle est bonne. Un peu acide, comme il convient avec de beaux abricots…— Non, mais dis-moi, Chantal, tu ne penses qu’à ça ! Tu ne veux pas me raconter plutôt la suite de ton escapade « gouiniçoise » ?— Oh, le joli mot ! Je vais le noter tout de suite. Tu sais que j’apprends beaucoup avec toi ? Pour la conversion des novices, entre autres, tu es une experte, et, en plus, une bonne pédagogue, j’en témoigne.— Parce que tu es une élève douée, Chantal chérie, mais ne me fais pas languir, raconte. Tu t’étais arrêtée à vos échanges de savonnage sous la douche. Et ce baiser avec Laurence, quand tu te demandais si ça ne gênerait pas Charlotte… Mais, je crois qu’elle te l’aurait fait savoir, en te pinçant une fesse, par exemple, ou par une claque.— J’aurais bien aimé une bonne fessée sous l’eau qui ruisselle ! Mais non…Après tout, elle ne s’en est peut-être pas aperçue : j’ai très vite glissé mon visage sur la joue de Laurence pour aller bécoter la naissance de son cou en passant un bras autour de ses reins. C’est mignon, hein ?Ça m’a donné une idée. J’ai replié l’autre bras pour attirer Charlotte contre mon dos, de sorte que leurs visages se sont retrouvés face à face, tout près, au-dessus de mon épaule. Avec nos peaux collées l’une à l’autre, toutes glissantes de savon… très sensuel comme contact.Elles n’ont pas osé tout de suite s’embrasser sur la bouche. Je n’ai pas insisté là-dessus, mais j’ai été plus caressante avec mes mains, sur leurs fesses – j’ai eu un bon prof, une certaine Aline, tu connais ? Ah oui ? Bon, je reprends – Évidemment, chacune a réagi en me caressant à son tour, et en se caressant l’une l’autre, vu notre proximité. Quand tu caresses un fessier, tu évites le sillon en allant d’une fesse à l’autre, toi ? Si les doigts les écartent un peu, c’est tout naturel… Et puis, on était là pour se laver, non ?D’ailleurs, quand on voit ce genre de trésors, on ne peut pas s’empêcher d’aller toucher. Ça aussi c’est tout naturel, surtout avec deux jolies coquines ! En plus, quand on se mêle comme ça, forcément, il vient un moment où les jambes glissent entre les cuisses, ce qui facilite largement le passage inopiné du bout des doigts dans l’espace devenu ouvert.Après, il ne me restait qu’à me tourner un peu de biais pour rapprocher ma bouche des leurs et les baisouiller gentiment au coin de l’une et de l’autre, ce qui les invitait à me rendre la pareille dans un contact mutuel inévitable. Dommage qu’il n’y ait pas eu de spectatrice pour apprécier le spectacle ni pour immortaliser cet instant de rencontre entre trois coquines qui oublient leur réserve pudique !Ça s’est passé très vite, en fait. Pas trop le temps de réfléchir pour Charlotte. Tout de même, la douche avait fini par rincer le savon, et rendre aux peaux la sensation directe de nue à nue. Et tu sais que j’adore quand les peaux se fondent l’une dans l’autre. C’est délicieux, ce contact-là ! Tu imagines ? Six mains douces, six bras caressants, six tétons qui se frottent, six fesses entrouvertes, et trois bouches et trois minettes mouillées au-dehors et au-dedans… Va savoir à qui appartient la langue qui te lèche les lèvres, ou la main qui presse ta mangue…Très sensuel, ma chérie, et très enivrant ! Que j’embrasse Charlotte, ou que ce soit Laurence, pour chacune c’était pareil. Elles ont pu ainsi s’embrasser sans avoir l’impression de le faire vraiment. Ensuite, le plaisir a pris le dessus sur leur reste – le nôtre, pour être sincère – de timidité.Je dois reconstruire, je le reconnais. Je rationalise mes gestes après coup, en y repensant. Sur le moment, c’était plutôt instinctif, et peut-être pas dans l’ordre dont je me souviens. Dans ces cas-là, c’est l’inconscient qui fait tout. Elles en avaient envie aussi, je crois. C’est peut-être surtout pour ça que ça s’est fait !Bref, finalement, l’une de nous a fermé le robinet, ou n’a pas réappuyé dessus, je ne sais plus. Parce que l’eau dans les yeux, ce n’est pas terrible pour mignoter un tétin à son aise, et que deux seins offerts sans contrainte à deux bouches, c’est bien mieux. Tu comprends que la tendresse, ou même la simple amitié voulaient que chacune en profite à son tour, pas vrai ?On avait la peau toute mouillée – d’eau – mais on n’a pas pensé à s’essuyer, figure-toi ! Trop occupées à nous téter tour à tour et à passer nos mains sur le corps de celle qui profitait des caresses des autres. Il n’a pas fallu beaucoup de temps pour que ma main retrouve celle de Laurence sur les fesses de Charlotte, que leurs sœurs se frôlent sur son ventre pour se joindre entre ses cuisses. Elle s’est trouvée la première à bénéficier de nos câlins. Pauvre Charlotte : nos index massant son périnée et nos paumes pressant ses lèvres gonflées, ses gros tétons aspirés et mordillés ensemble… Gros soupirs et petits gémissements !Et ça, je sais pas toi, mais pour moi, c’est irrésistible.— Arrête, Chantal ! Rien que d’y penser, ça me fait des picotements dans les tétons.— Si c’est trop désagréable, titille-les. Ne te gêne pas pour moi.— Là, je fonds, Chantal, au vrai sens du terme !— Ça me fait le même effet en te racontant. Mais je te le redis, ma douce, ne te gêne pas pour moi.— Vrai ? Je me mets à l’aise, alors.— Mais oui, je t’en prie. Ce n’est pas moi qui vais m’en plaindre. Comme ça, je vais pouvoir t’imiter sans passer pour une égoïste.— Ah ! Ça fait du bien… Mais toi, continue, s’il te plaît.— D’accord Aline, mais recule-toi un peu, que je puisse voir toute ta poitrine.— C’est du chantage, ça ! Je veux bien, mais alors tu quittes le chemisier toi aussi.— Bon, juste pour te faire plaisir, sauf que je n’ai que ma nuisette.— Je le sais ! Pourquoi tu crois que je te l’ai demandé ? Allez, à poil, ma Chantal !— Voilà ! Tu es contente ?— Oui ! Merci ma chérie. Tu peux reprendre ton récit, vous étiez en train de faire jouir Charlotte.— Oui, oui. Voilà :J’ai laissé Laurence découvrir et caresser son gros bourgeon. Je me suis concentrée sur ses petites lèvres et son entaille. Mais quand j’ai senti son ventre se nouer et son petit trou se crisper, je me suis sentie devenir jalouse. Et je leur ai réclamé ma part de caresses.Oui, j’ai empêché notre chère Charlotte de défaillir, j’ai interrompu la montée de son plaisir. Tu sais que ça rend encore plus excitée et incite à caresser pour réclamer le plaisir dérobé. Laurence et Charlotte m’ont gentiment mignotée, mais elles m’ont bien rendu la pareille. Laurence m’avait carrément fourré deux doigts dans la vulve et les agitait dans un floc-floc mousseux. On aurait dit que la douche s’était ranimée entre mes cuisses. Juste quand j’allais venir, c’est elle qui a demandé son tour !Dur, dur, d’être abandonnée en pleine montée au ciel… Tant pis, Charlotte et moi nous sommes occupées de Laurence, jusqu’à ce qu’elle soit au bord de l’orgasme, et puis stop ! Un jeu délicieusement diabolique, et bien frustrant, qui nous rendait toutes trois très excitées, avec une grosse envie de jouir. Mais il fallait, je crois, aller jusqu’au paroxysme du désir pour que Charlotte et Laurence puissent se donner sans retenue. Lorsque tu deviens folle de sexe, il n’y a plus de frein qui tienne.J’avais joui avec Charlotte et avec Laurence, c’est vrai, mais nous étions seules, chacune d’elles et moi. Là, pour qu’elles se montrent sans fard au moment le plus intime et se donnent à l’inconnue qu’elles étaient peu avant l’une pour l’autre, il était nécessaire de passer un point de non-retour.J’aurais bien montré l’exemple… mais non. Laurence et moi avons repris en main – et en bouche – ma chère Charlotte, et nous l’avons amenée à un magnifique orgasme. Ma chérie était partie si loin que même les pressions de nos doigts sur sa rosette épanouie ne l’ont pas offusquée. C’est vrai que Laurence lui massait son clicli comme une petite bite – je n’aime pas le mot, mais c’est pour expliquer – entre deux doigts, en faisant des va-et-vient. Laurence a un passé hétéro, elle lui a fait une petite branlette à notre Charlotte !Je l’ai vue d’abord rouler le bourgeon entre ses doigts, puis le faire sortir autant qu’elle a pu, et ensuite s’activer avec le pouce et l’index de plus en plus vite… Heureusement que la mouille et le savon qui restaient ont adouci ce traitement ! Et Charlotte s’est livrée totalement, j’ai recueilli son jet de jouissance sur mes doigts.Tu sais qu’elle avait un peu honte de ses particularités, son gros clito, son anus en choux-fleurs, ses éjaculations de femme fontaine… J’étais tellement heureuse qu’elle ait oublié tout ça avec une fille rencontrée à peine trois heures avant, que j’ai fait preuve d’une énorme abnégation : j’ai laissé Laurence prendre le relais dans le rôle de « victime ». C’est vraiment de l’altruisme, n’est-ce pas ?Laurence aussi a eu droit à la branlette de son joli pistil qui ne demande qu’à se montrer. Je lui ai appliqué le même traitement, quoiqu’en moins actif : je l’ai roulé, pressé, caressé autant que j’ai pu, mais pas branlé aussi fort. Que veux-tu, j’ai perdu l’habitude ! J’ai vérifié ça récemment, tu te souviens ? Par contre, mon grand plaisir a été d’encourager Charlotte à caresser l’étoile de la danseuse, endroit que même sur moi elle hésitait un peu à toucher.Laurence a joui très fort. Pour elle aussi, je crois que c’était assez inhabituel, ce genre de caresses. Mais il n’y a pas eu de petit jet… snif ! Juste un mignon écoulement de filets de mouille sur nos mains, un petit flot visqueux, à ne pas croire que l’eau et le savon étaient partis depuis longtemps !Après, ça a été mon tour. Hélas, j’étais tellement excitée que je suis venue tout de suite. Dès qu’elles m’ont aspiré les tétons en me doigtant, j’ai, paraît-il, poussé un long cri en dégorgeant ma liqueur. Je ne m’en souviens pas. C’est sans doute vrai, parce que j’ai eu comme un évanouissement, et elles ont dû me retenir pour que je ne glisse pas sur le carrelage. Le genre d’orgasme où tu ne sais plus si tu es vivante ou morte…Nous avions encore plein de spasmes inassouvis dans le ventre – moi en tout cas, oui – mais nos jambes étaient trop flageolantes pour continuer tout de suite. Nous avions besoin de nous asseoir et de nous reposer, de boire aussi, bref, de nous accorder un petit entracte. Et puis de reprendre une douche avant de partir !Avec la chaleur et nos ébats, nous avions transpiré de partout. Une nouvelle douche s’imposait. Mais j’avoue que les chatounes la réclamaient plus que le reste. Si on les avait laissées en l’état, même sans culotte, ça aurait macéré et embaumé… Ensuite, nous nous sommes séchées mutuellement en nous bécotant tendrement. Et c’est ce qui m’a fait encore plus plaisir.Mine de rien, il était plus de 20 heures quand nous sommes sorties de la salle des orgasmes – enfin, pour le voisinage, de la salle de danse – encore toutes excitées de l’expérience. Les yeux tout brillants, et un peu cernés, à dire le vrai ! Mais après une séance de danse intensive, la fatigue, c’est normal, non ?Charlotte et moi avions prévu de prendre le dernier TER, à 22 h 45, donc nous avions encore un peu de temps et Laurence nous a invitées à faire une dînette chez elle en vitesse. Il nous fallait bien reprendre des forces ! C’était gentil de sa part, en tout cas.Ça semblait faisable puisqu’elle habite dans le quartier derrière la gare, et que, pour prendre le train, il nous fallait de toute façon faire le trajet depuis sa salle qui est vers le vieux port. Ça fait tout de même un bout de chemin. Et puis, ce samedi soir, il y avait déjà des concerts pour la Fête de la musique, avec du monde dans les rues. Alors, en faisant un crochet par un traiteur chinois pour avoir trois bricoles à grignoter, ce n’était pas gagné question rapidité…Remarque, c’était sympa, il y avait des groupes amateurs un peu partout : dans le vieux Nice, sur le boulevard Malausséna, devant l’ancienne gare du Sud France, dans les rues en zone piétonne, etc. Pas facile de circuler, avec les barrières, la foule, la nonchalance ambiante, tout ça, d’autant que, à pied, ça faisait malgré tout un bel exercice, après nos petites folies. Et avec le ventre encore plein de doux frissons, car le souvenir des frissons donne encore des frissons, nous marchions lentement malgré toute notre – relative – bonne volonté.De toute façon, en bus, ça n’aurait pas été plus rapide.Mais, dis-moi, Aline, tu veux continuer une autre fois ? Il est tard, et si tu travailles demain, ma douce…— Non, non, je suis trop bien avec toi.— Moi aussi, ma chérie, je suis bien avec toi, et comme je sais que ta mounine est bien occupée par tes menottes…— Oui ! Que veux tu, entre ce que tu me racontes et tes tétons que je vois tressauter, je ne peux pas résister à l’envie de me trifouiller le minou… D’ailleurs, je devine que tu n’es pas restée sage, toi non plus, hein ?— Ben non ! Souvenirs, souvenirs… les frissons reviennent ! Il me faut bien calmer ces gouzis gouzis qui me tourmentent le cœur.— Que le cœur ?— Le cœur, et surtout le cœur fendu !— Celui que tu es en train de consoler, parce que les souvenirs le font pleurer ?— À chaudes larmes ! Je n’arrête pas de les essuyer : regarde mes doigts.— Moi, c’est pareil, par empathie ! Tu vois ?— Continuons à réconforter nos chatounes éplorées, alors !— C’est ça, on va bien les dorloter pendant que tu me dis la suite.— Oui mon amour.Donc, nous marchions lentement, moitié à cause de la fatigue, moitié à cause de la foule. Heureusement qu’il commençait à faire sombre : si nous avons semé de petites gouttes de liqueur sur le chemin, ça se sera moins vu. Parce que, les culottes, on ne les avait pas remises, pour ne pas risquer de les salir. Il fallait penser au retour, pour Charlotte surtout, ou même pour moi. Une culotte qui embaume dans un train, la nuit… Ce n’est pas le métro, mais tout de même ça peut être embarrassant. On ne sait pas qui on peut rencontrer, ma cheffe ou mon Maire par exemple ! Je blague, mais on ne sait jamais. Laurence aurait pu remettre la sienne, mais solidarité féminine oblige !Finalement, nous sommes arrivées chez Laurence sans encombre, à 21 h 30 passées ! La dînette promettait d’être rapide… mais l’amour, ça creuse aussi… Dilemme ! Repartir à jeun, ou risquer de manquer le dernier train ?Laurence nous a sauvé la mise : elle avait un prospectus qui annonçait un concert amateur à Cimiez. Tu dois connaître l’endroit, ils appellent ça les Arènes de Cimiez. C’était une bonne occasion d’avoir une raison plausible de rester.— Hi, hi ! Quand les coquines le veulent, elles ont toujours de bonnes idées.— Ça permettait en effet de prolonger la rencontre, de nous restaurer convenablement, de profiter d’un concert peut-être sympathique, et de faire mieux connaissance… Que du positif ! Donc, le dernier TER fut raté consciemment. Vis-à-vis du mari de Charlotte, nous avions une excuse valable. Pour être sûres qu’il goberait le prétexte, nous avons décidé de l’appeler quand nous serions à Cimiez : sa soirée match de foot serait sur la fin, et avec un peu de chance il entendrait la musique dans le téléphone.— Mais, tu venais de faire tes preuves d’hétéro. Où aurait été le problème, alors ?— Oui, d’accord. Par contre, restait l’éventuel soupçon du mari que sa chère et tendre coure le gueux avec sa nouvelle copine… Quoique, comme je me suis débrouillée pour n’être pas un bon coup, et difficile à séduire, en plus, j’espère que ça aura réduit les risques pour l’avenir.Bref, nous nous sommes gorgées de bons nems et autres poulets chop suey, sans oublier les bonnes sauces qui accompagnent ces délices asiatiques. Tu aimes ça toi aussi, ma douce ? Je leur trouve un parfum terriblement attirant quand on trempe les morceaux dedans avec les baguettes. Là, j’avais bien une idée d’utilisation accessoire des baguettes… Mais ç’aurait été prématuré, et d’ailleurs nous avions un problème. Tu te souviens que Charlotte et moi n’avions pris que le strict minimum pour cette « gouiniçoiserie », comme tu dis.Juste un pull pour le soir, donc rien pour la nuit, ni pour changer de tenue en cas de tache. Et sortir avec une robe maculée de bougnettes, ah non alors ! Que faire sinon dîner toutes nues ? Obligatoire pour Charlotte et moi, n’est-ce pas ? Laurence ne pouvait pas se distinguer de ses invitées, par simple courtoisie.— C’est évident. Et qui a eu cette idée ? Une certaine Chantal ?— Je me suis contentée de faire remarquer le danger, et de suggérer une solution. Tu ne m’accuserais pas d’avoir perverti mes copines pour qu’elles dînent à poil, quand même ? C’était uniquement à cause des taches… Laurence a croisé ses volets et tiré les rideaux, par égard pour sa réputation, et nous avons retrouvé la liberté de nos peaux, bien à l’aise, avec un petit plus inattendu. La table de Laurence était encombrée – elle fait un peu de couture pour elle. Elle a l’air de bien se débrouiller – . Alors pour éviter de tout déranger, on a vite trouvé une solution… Tu devines ? C’est facile, évident même.— Sur les genoux ?— Non ma chérie. Pas assez de place pour reculer les chaises et être à l’aise. Mais, une serviette de bain sur le lit, un ou deux plateaux, deux chaises à côté pour poser les plats et on peut se mettre en rond, assises en tailleur, même sur un lit de cent vingt. Un peu serrées, très proches l’une de l’autre, mais ça va. C’est-t’y pas mignon comme position pour papoter en grignotant ?Hé oui, l’appartement est minuscule, tu sais bien, c’était la seule option pratique dans un studio. Nous étions confortables et nous pouvions tranquillement découvrir tous les détails de nos intimités respectives, sans avoir l’air de rien, tout en échangeant nos pensées et en nous faisant goûter les différents plats. Dans ce cas, il y a toujours une sauce qui goutte sur un sein. Excellente raison d’ajouter un peu de fun en léchant la goutte d’un coup de langue… Il faut nettoyer ce qu’on vient de salir, c’est la moindre des choses !Évidemment, il faut être adroite pour éviter de renverser autre chose en se penchant. Si par malheur ça coule sur la serviette, il faut vite aspirer avant de tacher le couvre-lit. Et si ça coule sur une cuisse ou sur un ventre, pareil ! Il faut éponger avant que ce soit pire. Quelques fois, c’était difficile de distinguer de quelle sorte de sauce il s’agissait… Elle ne venait pas forcément de chez le traiteur chinois.Comme tu vois, la dînette a été assez joyeuse. De vraies gamines, quoi ! En fait, nous étions énervées et tendues, les rires étaient plus aigus que la normale, mais ça nous décontractait et faisait disparaître les dernières inhibitions, s’il en restait.— Certainement, surtout si vous avez accompagné les plats d’un peu de vin rosé.— Juste quelques verres, juré ! Sans rire, je crois que ça nous a fait du bien à toutes les trois ; moi la première, puisque je pouvais être naturelle et laisser voir mes penchants exhibitionnistes. Pour Laurence aussi : elle n’avait plus à se poser de questions sur son désir de voir des chattes de femmes plus âgées qu’elle. Avec deux grosses mottes devant elle, elle était comblée. Et pour Charlotte, s’exposer ainsi l’a aidé à mieux accepter ses formes intimes, ne plus s’imaginer que son clito est trop gros, ni cette folie de penser à se le faire réduire !Tu comprends mieux maintenant, pourquoi j’avais hier la mounine un peu irritée et du sommeil en retard. Parce que de montrer à toucher, il n’y a qu’un petit pas, et de toucher à détailler les moindres replis, encore un plus petit… avec quelques orgasmes à l’arrivée.Mais nous sommes quand même allées à Cimiez. Avec un taxi que Laurence a appelé, sinon le mari aurait été couché avant que Charlotte ne l’avertisse ! Et ça a été sympa, tant pour la musique, du blues, pas mal joué, que pour le plaisir d’être serrées et enlacées toutes les trois…Mais bon, ma douce, la suite pour plus tard, il faut tout de même penser à aller au dodo, tu ne crois pas ?— Oh oui, tu as raison. Mais c’est si bon de parler avec toi.— Merci mon amour. Moi, ça me fait du bien de tout te dire.— Merci à toi, ma chérie.— J’espère que ton minou est aussi humide que le mien, ma coquine adorée.— Oui, ma Chantal, trempé, même !— Je lèche mes doigts pour toi et t’embrasse tendrement.— Ouiii ! Baisers tendres, ma chérie. Douce nuit.— Bonne nuit, mon Aline, tendresses partout !À suivre…