Variation sur la chanson Jeanneton prend sa faucilleJeanneton prend sa faucilleJeanneton prend sa faucilleEt s’en va couper des joncs (bis)— Pourquoi tu traĂ®nes comme ça Ă la maison ? T’as rien de plus intelligent Ă faire ?— J’ai pas envie de sortir, m’man. Je… je vais raccommoder ma chemise jaune.— Laisse ton raccommodage en paix. Tu devrais aller dehors, profiter du beau temps. Tiens ! Va donc chercher des joncs pour la litière des chèvres.Jeanneton regarde sa mère un sourire en coin.— Toi, murmure-t-elle, tu attends de la visite et tu tiens pas Ă ce que je sois dans les parages.— Qu’est-ce que tu dis ? interroge AmĂ©lie.— Rien, maman, rien.La jeune fille range sa couture. Des coups contre la porte lui font lever la tĂŞte. Elle se lève pour aller ouvrir.— Laisse, ma fille, j’y vais.AmĂ©lie se prĂ©cipite et fait entrer un homme d’âge mĂ»r, l’air respectable.— Oh ! Monsieur Augustin, quelle surprise ! Entrez donc je vous prie.DrĂ´le de surprise, pense Jeanneton, avoue donc maman, que tu l’attendais avec impatience cette visite.— Bonsoir madame AmĂ©lie, bonsoir Jeanneton. Je ne voudrais pas dĂ©ranger.— Mais, non, mais, non. Asseyez-vous.AmĂ©lie prĂ©sente une chaise. Monsieur Augustin prend place.— Vous prendrez bien un verre.Elle se prĂ©cipite vers le placard, sort une bouteille et un verre qu’elle remplit. L’homme renifle la boisson, en mire la couleur, puis l’avale Ă petits coups. Il repose le verre vide en faisant claquer sa langue.— C’est du bon, ça ! Merci, madame AmĂ©lie.— Oui, il provient de notre vigne de la Tâchère. Ce sont les dernières pièces que mon dĂ©funt Ă©poux a mises en bouteille.Un ange passe.— Qu’est-ce qui nous vaut le plaisir de votre visite, monsieur Augustin ? minaude AmĂ©lie pour donner le change Ă sa fille.— Je passais par lĂ et je me suis dit que ce serait une bonne idĂ©e de vous donner le bonjour.— Très bonne idĂ©e, monsieur Augustin, très bonne idĂ©e.— Vous voulez encore un verre ? interroge la jeune fille qui prend la bouteille par le goulot.— Non, merci ça me suffira. Je tiens Ă garder la tĂŞte claire, ajoute-t-il en riant.— Je peux desservir alors ?— Si tu veux.Jeanneton s’approche du bonhomme. Elle ramasse le verre. Il la retient par le bras.— C’est que tu es devenue une belle fille, dis donc ! Il va falloir songer Ă la marier cette petite. Ce ne devrait pas ĂŞtre difficile, vu qu’elle doit avoir une foule de galants.— Oh ! Pour ça, ça ne manque pas, mais mademoiselle fait la difficile.— Je ne suis pas pressĂ©e de me marier, maman.— Tu as pourtant l’âge. Je serai pas tout le temps lĂ pour prendre soin de toi.— Je connais un bon parti. Je peux vous le prĂ©senter si vous voulez.Augustin soulève la jupe et le jupon pour poser la paume Ă l’arrière du genou.— C’est inutile, dĂ©clare la jeune fille qui parvient Ă se dĂ©gager.— Tu devrais remercier monsieur Augustin de s’occuper ainsi de toi, lui qui a tant de travail.— Je sais pas si tu le remercierais si tu savais comment il rĂŞve de s’occuper de moi, grommelle-t-elle en emportant Ă l’évier le verre vide.AmĂ©lie ramasse le linge et la corbeille Ă couture.— Excusez-moi, je porte ça dans la chambre, j’en ai pour une minute. Jeanneton ma chĂ©rie, fais la conversation avec monsieur Augustin.— Tout compte fait ressers-moi un autre verre, demande-t-il dès que la femme a quittĂ© la pièce.La jeune fille remplit le gobelet. Augustin farfouille sous le jupon. La caresse fait frĂ©mir la jeune fille. C’est plus fort qu’elle, elle sait qu’elle ne devrait pas le tolĂ©rer, surtout en prĂ©sence de sa mère, mais ne peut contenir le soupir de plaisir que les doigts fureteurs lui arrachent.— Dis, pourquoi tu viens plus me rendre visite ? Tu regrettes tant que ça ?La main remonte entre les cuisses. Jeanneton serre les lèvres. Sa mère va revenir, pourvu qu’elle ne s’aperçoive de rien ! Elle serait terriblement déçue de voir qu’Augustin ne lui fait la cour que pour avoir la fille.— Lâchez-moi ! supplie-t-elle.— Pas avant que tu promettes de venir chez moi.Sa caresse atteint l’entrejambe. Jeanneton tremble sans pouvoir se dĂ©rober.— S’il vous plaĂ®t… No-non… Aah ! Ma mère va revenir.Augustin consent Ă la libĂ©rer.— Je t’attends demain Ă trois heures.Le retour de sa mère dans la pièce principale empĂŞche Jeanneton de s’écrier. AmĂ©lie fronce les sourcils en voyant sa fille tout près de son soupirant.— Jeanneton, s’il te plaĂ®t ! Prends une faucille et va couper des joncs comme je t’ai demandĂ©.— Tout de suite maman, je monte chercher un fichu, s’empresse-t-elle soulagĂ©e de pouvoir s’échapper.Deux minutes plus tard elle descend, un châle sur les Ă©paules et un foulard dans les cheveux. Par la porte de communication restĂ©e ouverte, elle voit sa mère de dos. AmĂ©lie est coincĂ©e contre la table par Augustin. Sa jupe et son jupon sont relevĂ©s par le bonhomme qui s’avance en Ă©cartant les cuisses. Il regarde la jeune fille qui peut lire sur ses lèvres « à demain ». Elle tourne la tĂŞte et ferme la porte avec fracas. Elle est furieuse… et jalouse ! S’il a tant envie d’elle, pourquoi fait-il l’amour Ă AmĂ©lie ?— Puisque c’est comme ça, contente-toi de baiser ma mère !Elle va dans la remise prendre une faucille et la remorque.Ah ! Elle s’en souviendra de sa première visite chez Augustin. Elle Ă©tait toute retournĂ©e du dĂ©cès rĂ©cent de son père et sortait souvent pour Ă©viter de se retrouver en tĂŞte-Ă -tĂŞte avec sa mère qui pleurait tout le temps. Dans le village, les garçons voulaient profiter de son dĂ©sarroi. Un jour qu’ils s’étaient mis Ă plusieurs et qu’elle dĂ©sespĂ©rait s’en sortir sans dommage, Augustin avait pris sa dĂ©fense. Il avait mis les garnements en fuite et l’avait invitĂ©e Ă se rĂ©fugier chez lui. Il avait su l’amadouer par de belles paroles. La pauvre Jeanneton Ă©tait encore innocente Ă cette Ă©poque. Elle Ă©tait tout heureuse que quelqu’un d’aussi important que monsieur Augustin s’abaisse Ă s’occuper d’elle. Quelques verres de liqueur avaient eu raison de sa timiditĂ© et lorsqu’elle s’était rendue compte oĂą les caresses la conduisaient, il Ă©tait trop tard. Ses faibles protestations n’avaient pas arrĂŞtĂ© le bonhomme, d’autant que les gĂ©missements de plaisir arrachĂ©s par des doigts habiles les contredisaient. Fataliste, elle l’avait laissĂ© cueillir la fleur de sa virginitĂ© (Autant lui qu’un autre… de toute façon, elle ne l’aurait pas gardĂ©e longtemps…). Oh ! Il ne lui avait pas fait bien mal, la douleur et la perte de son pucelage furent vite effacĂ©es. Elle doit s’avouer qu’elle a mĂŞme ressenti un certain plaisir et n’arrive pas Ă regretter.Si les choses en Ă©taient restĂ©es lĂ , cela aurait Ă©tĂ© mĂŞme bĂ©nĂ©fique pour Jeanneton. Les garçons ne lui faisaient plus peur. Malheureusement, peu psychologue, Augustin crut bon, pour s’assurer la docilitĂ© de la jeune fille, de faire la cour Ă la mère, et quand celle-ci fut bien accrochĂ©e, il menaça Jeanneton de rĂ©vĂ©ler leur liaison. Cela avait fâchĂ© la jeune fille qui du coup avait refusĂ© ses invitations, qu’autrement elle aurait Ă©tĂ© prĂŞte Ă accepter.Jusqu’ici elle a tenu bon, malgrĂ© les frissons que les mains fureteuses dĂ©clenchent Ă chaque visite mais elle ne sait pas comment faire pour sauvegarder sa rĂ©putation sans faire de la peine Ă sa mère.Elle referme la porte de la remise et tire la carriole…Quatre jeun’s et beaux garçons (bis) Dans le village, des garçons sourient Ă Jeanneton. Elle leur rĂ©pond. Ils sont bien gentils mais… Avec certains aussi, elle s’est laissĂ©e aller… sans grand enthousiasme, encouragĂ©e par ses amies Ă qui elle avait avouĂ© la perte de son pucelage.— T’as pas joui ? C’est souvent pareil, la première fois, disaient-elles, il faut pas te dĂ©courager. C’est super, de baiser avec un garçon qui s’y connaĂ®t.— Je t’assure, avait renchĂ©ri Suzon qui se sent en veine de gĂ©nĂ©rositĂ©, tu devrais essayer le Gustave.— Pourquoi pas ton Albert ? Ă©tait intervenue Lison, qui n’apprĂ©cie pas qu’on dispose de son amoureux.Jeanneton les avait calmĂ©es en dĂ©clarant que si elle tentait une expĂ©rience, ce ne serait pas avec les petits copains de ses amies. Elle avait portĂ© son dĂ©volu sur RenĂ©, un garçon un peu timide qui lui faisait les yeux doux. DĂ©ception. Le va-et-vient de la queue dans son ventre ne lui avait apportĂ© aucun plaisir, tout juste le regret de ne rien Ă©prouver. Ses amies ne la comprenaient pas.— T’es pas frigide, quand mĂŞme ! Tu devrais insister, l’encourageaient-elles. RenĂ© n’est pas un bon cheval ? T’as qu’à en changer !Jeanneton ne se sent pas le courage de persĂ©vĂ©rer dans ses recherches. Passant devant la maison d’Augustin, elle soupire. Elle ne garde pas un mauvais souvenir de la première fois… Si seulement il n’avait pas courtisĂ© sa mère… Est-ce qu’elle ira demain au rendez-vous ? Elle est incapable de prendre une dĂ©cision, partagĂ©e entre l’envie de retrouver les sensations agrĂ©ables entrevues et la colère que le comportement du bonhomme envers sa mère lui occasionne.Elle quitte le village vers l’étang voisin oĂą elle sait trouver des joncs. Elle rencontre ses trois amies qui conduisent les chèvres au pâturage.— Bonjour Jeanneton, lance Suzon. Tu viens avec nous ?— OĂą vous menez paĂ®tre ?— Dans le champ Ă Jules. Il nous a donnĂ© la permission.— C’est pas mon chemin, je vais couper des joncs Ă l’étang.Fanchon propose :— Accompagne-nous jusqu’au carrefour du calvaire. Ça te fait pas faire un grand dĂ©tour.— Oui, on fait un bout de chemin ensemble, insiste Lison.Jeanneton accepte avec plaisir. Elle Ă©coute ses amies comparer les performances de leurs amoureux. Ah ! Si elle pouvait en dire autant ! ArrivĂ©e au carrefour, elle les quitte et s’enfonce dans le petit bois…oooOOOoooUn car brinquebalant s’arrĂŞte au bord de la route. Quatre garçons en descendent. Le car dĂ©marre dans un bruit de ferraille et disparaĂ®t dans la poussière. Les jeunes gens regardent autour d’eux. La campagne est dĂ©serte.— T’es sĂ»r que c’est lĂ Â ? s’inquiète Jean-Luc.— Si, si ! Mon frère a Ă©tĂ© prĂ©cis. Il faut s’arrĂŞter au premier croisement après le village et prendre le chemin Ă droite. Un peu plus loin, il y a de l’ombre et de l’herbe tendre, le rassure Jean-Louis. Au fait, t’as pas oubliĂ© la couverture, Jean-Marc ?— Non.— Tu me la passes ?— On aurait dĂ» descendre du car dans le village, grommelle Jean-Paul. On nous aurait vus, tandis que là …— Ne sois pas pessimiste, regarde qui nous arrive !Jeanneton dĂ©bouche d’un sentier, tirant sa carriole pleine de joncs.— HĂ©Â ! dĂ©clare Jean-Marc, elle a l’air pas mal, celle-lĂ . Si toutes sont pareilles, dans ce village, nous allons passer un agrĂ©able après-midi.Les quatre garçons s’avancent vers la jeune fille.— On est toujours d’accord pour le dĂ©roulement ? interroge Jean-Paul… Bon, alors on y va !Il prend les devants et salue Jeanneton avec dĂ©fĂ©rence.— Bon après-midi, mademoiselle.Celle-ci n’a pas l’habitude de tels Ă©gards. Elle est tout Ă©mue et en oublie de rĂ©pondre.— Sommes-nous près du village de X… ?— Oui, monsieur, il est juste derrière ce bois. Si vous voulez, je peux vous y conduire.— Nous acceptons votre offre avec plaisir, mademoiselle… euh…— Jeanneton, je m’appelle Jeanneton.Ils entourent la jeune fille. Jean-Luc veut tirer la carriole. Jeanneton est gĂŞnĂ©e de faire travailler d’aussi beaux jeunes hommes si bien habillĂ©s.— Laissez, laissez, j’ai l’habitude.— Il n’en est pas question, insiste Jean-Luc. C’est un plaisir pour nous de vous rendre service.Jeanneton sourit et lui abandonne son chargement. Elle est fière d’accompagner de si jolis garçons, si polis. Ce n’est pas comme les gars du village, qui ne brillent pas par leur bon goĂ»t et ne savent pas prononcer une phrase sans un gros mot ou un juron. Elle regrette que ses amies ne soient pas lĂ pour assister Ă son succès. Au bout d’une centaine de mètres, Jean-Paul se frappe le front.— Suis-je bĂŞte ! J’ai oubliĂ© mon sac lĂ oĂą nous nous sommes arrĂŞtĂ©s tout Ă l’heure. Je suis obligĂ© de retourner sur mes pas.— Je t’accompagne, dĂ©clare Jean-Marc.— Moi aussi, renchĂ©rit Jean-Louis. Dis, Jean-Luc, tu sauras trouver tout seul ce que nous cherchons ?— Pas de problème.— Dès que nous aurons retrouvĂ© le sac de Jean-Paul, nous vous rejoindrons. Ă€ tout Ă l’heure, mademoiselle, et veuillez nous excuser de vous abandonner ainsi, mais je suis sĂ»r que Jean-Luc saura faire oublier notre absence.Jeanneton les regarde disparaĂ®tre…Lui caressa le menton (bis) Jeanneton est un peu inquiète d’être face Ă un seul garçon. Leur nombre la rassurait. Tandis que maintenant… Que fera-t-elle s’il s’avise de lui sauter dessus ? Se mettra-t-elle Ă crier, Ă ameuter le voisinage au risque de sa rĂ©putation ? Ou au contraire subira-t-elle l’assaut passivement, comme elle en a pris l’habitude ? Une petite voix intĂ©rieure lui susurre : Et si avec lui c’était diffĂ©rent ? Elle jette un coup d’œil Ă son chevalier servant. Il tire la carriole avec courage et la regarde en souriant. Elle s’en veut de ses mauvaises pensĂ©es.— Qu’allez-vous chercher au village, monsieur… euh… ?— Je m’appelle Jean-Luc, et vous ? Oh pardon ! Vous nous l’avez dĂ©jĂ dit… Jeanneton, n’est-ce pas ?— Oui.— Quel joli nom ! Il vous va Ă ravir ! Que faites-vous dans ce village, mademoiselle Jeanneton ?— Euh… J’aide ma mère.— Je vous fĂ©licite.Jeanneton le regarde avec des yeux ronds. En quoi est-ce extraordinaire d’aider sa mère ?— En ville, explique Jean-Luc, les jeunes filles de votre âge, refusent souvent d’obĂ©ir Ă leurs parents et ne veulent en faire qu’à leur tĂŞte. Mais je suis content de constater qu’ici, de telles mĹ“urs dĂ©pravĂ©es n’ont pas cours.— Euh…— Voyez, en ville, si je rencontrais une jeune fille telle que vous, enfin pas aussi jolie, je vous assure…— Oh monsieur !— Si, si, vous feriez sensation ! Si je rencontrais une jeune fille, disais-je, elle se pendrait Ă mon bras et m’imposerait sa conversation. Avec vous, ce n’est pas le cas et j’en suis heureux, je vous assure.— Euh…Jean-Luc pose la main sur la hanche de Jeanneton.— De mĂŞme, il me serait impossible de lui tenir la taille, comme je le fais avec vous, sans qu’elle prenne ce geste anodin pour un encouragement. Elle se pendrait immĂ©diatement Ă mon cou, croyant Ă je ne sais quelle invitation malsaine. Tandis qu’ici, nous marchons sans penser Ă mal, profitant de cette merveilleuse journĂ©e.Sans savoir pourquoi, la main sur la hanche gĂŞne tout Ă coup Jeanneton. Elle l’écarte et s’en veut immĂ©diatement de ce geste de dĂ©fiance. Pourvu que ce jeune homme ne le lui en veuille pas ! Il n’insiste pas et lui sourit. Ils cheminent quelques pas sans rien dire.— Vous avez pas dit pourquoi vous venez au village, demande-t-elle, inquiète du brusque silence.— Euh… je… euh… je cherche l’adresse du maire, lance-t-il, tout fier d’avoir trouvĂ© une explication plausible.— Si vous voulez, je vous y conduirai, c’est sur mon chemin.Ce jeune homme veut parler au maire. C’est donc quelqu’un d’important. Il ne s’agit pas de faire mauvaise impression. Elle se rapproche de Jean-Luc. Ils se frĂ´lent la main en marchant.— Plus je vous regarde, plus je vous admire, continue le garçon. J’en connais beaucoup, en ville, qui aimeraient avoir votre dĂ©marche. On dirait une reine… Si, si, je vous assure ! On vous a donnĂ© des leçons de maintien, j’en suis sĂ»r… Non ? Vous vous moquez !— Je vous assure, nous Ă©tions trop pauvres Ă la maison pour m’envoyer Ă l’école.— Si votre dĂ©marche est naturelle, c’est d’autant plus remarquable ! Et vos cheveux ! Ă”tez donc ce foulard qui vous dĂ©pare… Là … Oui… regardez comme ils tombent bien. On dirait une cascade d’or.— Euh… j’ai les cheveux châtains.— Mais avec le soleil, ils brillent comme du mĂ©tal prĂ©cieux, se rattrape-t-il, pas fier de sa bĂ©vue.Jean-Luc arrange les boucles et caresse le cou au passage. Jeanneton ferme les yeux. Ils sont parvenus au milieu du bois. Le chemin traverse une petite clairière couverte d’herbe verte. Le garçon lâche l’attache de la carriole et prend Jeanneton par les Ă©paules Ă bout de bras.— Vous ĂŞtes vraiment jolie vous savez. Un vrai modèle de peintre !La comparaison, qu’elle ne comprend pas bien, flatte la jeune fille.— Euh…— Je regrette ne pas ĂŞtre assez habile pour faire votre portrait.— Oh ! Vous ĂŞtes un artiste ?Jean-Luc se dit qu’il a marquĂ© un point.— Oui, on peut dire. J’étudie les Beaux-Arts.— Ah ! s’écrie Jeanneton impressionnĂ©e.Elle ne sait pas ce que cela signifie, mais ne rĂ©clame pas plus de prĂ©cisions – que Jean-Luc serait incapable de fournir. Il l’attire peu Ă peu.— J’aimerais avoir fini mes Ă©tudes pour ĂŞtre capable de chanter en vers passionnĂ©s le plaisir que j’ai de vous entendre…Il l’attire un peu plus.Il plonge son regard dans les yeux de Jeanneton.— …de toucher vos lèvres.Il pose sa bouche sur celle entrouverte de la jeune fille.— Aah ! s’écrie la jeune fille surprise.— Laissez-moi m’enivrer de vos baisers, goĂ»ter la saveur sucrĂ©e de votre bouche, sentir le contact dĂ©licieux de l’émail de vos dents.Sa langue sĂ©pare les lèvres, s’enroule autour de celle de Jeanneton.Jamais celle-ci n’avait Ă©tĂ© embrassĂ©e de la sorte. Que c’est agrĂ©able ! Elle est bien contente d’avoir rencontrĂ© ce jeune homme si sympathique, qui parle avec distinction et embrasse si bien. Elle pose la bouche sur celle du jeune homme, pour rĂ©clamer un autre baiser. Celui-ci, dans le dos de la jeune fille, voit Jean-Louis s’avancer, la couverture sur le bras. Il lève le pouce en signe de triomphe.— Ma chère Jeanneton, je suis dĂ©solĂ©e, dit-il en s’écartant, mais mon camarade Jean-Louis me fait signe que je dois me presser. Aussi, je vous laisse en sa compagnie. Il ne vous dĂ©cevra pas, je vous assure.Il lui soulève le menton d’une caresse lĂ©gère. Jeanneton, interloquĂ©e, n’a pas la prĂ©sence d’esprit de le suivre et reste lĂ , les bras ballants…Le second un peu moins sageLe second un peu moins sageLa coucha sur le gazon (bis) Jean-Louis attire Jeanneton contre son Ă©paule. InterloquĂ©e par la soudainetĂ© de la disparition de Jean-Luc, la jeune fille laisse le garçon l’embrasser dans le cou.— J’espère me montrer Ă la hauteur de la tâche qui m’attend. Venez, ma chère Jeanneton, installons-nous confortablement en attendant son retour car, je le suppose, vous espĂ©rez qu’il revienne, n’est-ce pas ?— Euh…Elle ne sait plus ce qu’elle dĂ©sire, le retour de Jean-Luc qui embrasse si bien ou rester avec Jean-Louis, dont les bisous dans le cou lui donnent des frissons. Il la conduit doucement vers la couverture Ă©tendue Ă l’ombre. Elle regarde si son premier compagnon ne veut pas revenir.— Je vous en prie, insiste Jean-Louis.Elle consent Ă s’asseoir, les bras autour des genoux, la tĂŞte un peu penchĂ©e en avant. Jean-Louis l’embrasse Ă nouveau dans le cou.— Oh !— Vous n’aimez pas ?Sans attendre la rĂ©ponse, il promène un bout de langue sur l’oreille.— Hii ! Vous me chatouillez !Elle secoue ses boucles châtaines, Ă©tend les jambes et s’appuie sur ses mains en arrière du corps.— N’est-ce pas qu’on est bien dans ce petit bois ? demande le jeune homme.Jeanneton respire profondĂ©ment, en fermant les yeux et rejetant la tĂŞte en arrière. Jean-Louis, d’un bras, soutient les Ă©paules de la jeune fille. L’autre main empaume un sein et il l’embrasse Ă la naissance de la gorge.Ces baisers multipliĂ©s font tourner la tĂŞte Ă la jeune fille, qui n’a pas l’idĂ©e de rĂ©sister quand le garçon la pousse doucement en arrière, l’obligeant Ă s’étendre sur la couverture. Il parsème la figure de petits bĂ©cots, sur le front, les yeux, les joues, la bouche.Jeanneton entrouvre les lèvres pour recevoir une langue qui explore sa bouche. Tout Ă la joie de retrouver Ă nouveau la dĂ©licieuse sensation dĂ©couverte avec Jean-Luc, elle ne prend pas garde que des doigts habiles dĂ©lacent son corsage et se glissent dans l’ouverture.— Oh ! Que faites-vous ? s’étonne-t-elle lorsqu’une paume moite entoure le mamelon.— Ah ! Jeanneton, laissez-moi contempler les trĂ©sors que vous cachez dans votre corsage !— Ce n’est pas bien, se plaint-elle, sans pour autant lâcher la tĂŞte du garçon dont elle cherche Ă retrouver les lèvres.Nouveau baiser. Quand Jean-Louis s’écarte pour reprendre haleine, la poitrine de la jeune fille est dĂ©couverte. Il se jette sur les tĂ©tins qu’il aspire et titille de la langue.— Aaah !— Vos seins sont deux astres qui illumineront Ă jamais mes rĂŞves.— Aaah !Sans se faire remarquer, Jean-Marc s’agenouille Ă leur cĂ´tĂ©.— Permettez-moi de me joindre Ă vous.Cri de surprise de Jeanneton, vite Ă©touffĂ© par un baiser du nouvel arrivant.— Je vous laisse en bonne compagnie, sourit Jean-Louis, qui se relève après avoir dĂ©posĂ© un baiser sur chaque tĂ©tin. Je garderai de ce charmant après-midi un Ă©ternel souvenir…Le troisième encor’moins sageLe troisième encor’moins sageSouleva son blanc jupon (bis)Fermement maintenue par Jean-Marc, Jeanneton regarde le garçon s’éloigner.— Il… il s’en va ?— Je vais tenter de le remplacer.Il reprend la bouche qui ne se dĂ©robe pas. Sa main patouille la poitrine dĂ©couverte, ses doigts triturent les tĂ©tins fripĂ©s d’émotion.— Aaah ! Vous embrassez bien ! admet Jeanneton un peu essoufflĂ©e.— Merci, sourit-il.Il recule en rampant. Sa tĂŞte se trouve Ă hauteur des seins, qu’il couvre de bĂ©cots et de suçons.La caresse sur sa poitrine fait frissonner Jeanneton. Elle appuie sur les cheveux de son amoureux, pour lui faire comprendre de continuer ses baisers. Le garçon lance la main sur le genou, la glisse sous la jupe et le jupon, et les soulève en remontant le long de la cuisse.La jeune fille est un peu déçue en sentant les doigts s’introduire dans son sexe. Ces garçons, tous les mĂŞmes ! Ils ne pensent qu’à baiser ! Enfin, celui-lĂ , il a su auparavant l’émouvoir par ses caresses sur la poitrine. Elle est tout Ă©tonnĂ©e de voir que Jean-Marc dĂ©couvre son ventre et le caresse, au lieu de se placer entre ses cuisses. Mieux ! Le garçon rampe encore plus bas et vient poser la bouche sur la touffe de poils.— Aah !… Qu’est-ce que vous faites ?Les doigts dĂ©couvrent le clitoris. Les lèvres le happent et le serrent.— Aaah ! Qu’est-ce que vous faites ?… Aah !— Vous n’aimez pas ?Jean-Marc reprend sa caresse buccale.Jeanneton agrippe les cheveux du garçon, dont elle maintient la tĂŞte contre son ventre. Jamais personne ne l’avait caressĂ©e ainsi. Elle avait bien dĂ©couvert toute seule que son doigt sur son sexe pouvait l’émouvoir, son seul plaisir sexuel jusqu’à ce jour, mais ce n’était rien en comparaison avec la jouissance qui l’enveloppe.— Aaah !… Ouiii !… Aaah !Jean-Marc mordille la petite excroissance de chair.La jeune fille balance la tĂŞte de part et d’autre. Elle serre les cuisses autour des joues du garçon. Pour ĂŞtre plus Ă son aise, il place les jambes de la jeune fille sur les Ă©paules et reprend sa sucette.Il explore du doigt l’entrĂ©e du vagin……et l’anus. C’en est trop pour la jeune fille qui se cambre en arrière sous l’aiguillon du plaisir.Jean-Marc insiste et lèche avec dĂ©lice les sĂ©crĂ©tions qui sourdent du vagin. Nouvel orgasme.— Ouiiii !… Aaaagghh !Jeanneton retombe inerte les yeux clos, toute remuĂ©e d’avoir Ă©prouvĂ© sa première jouissance de femme. C’est de ça que parlaient ses amies ? Elle les comprend maintenant et rend grâce Ă ce garçon qui a su le lui faire dĂ©couvrir. Elle ne s’est pas rendu compte que ce n’est plus Jean-Marc qui la cajole, mais Jean-Paul…N’est pas dit dans la chanson (bis)…Jeanneton tire sa carriole sur le chemin. Elle est encore flageolante sur ses jambes. Quel après-midi ! D’abord Jean-Luc et ses baisers, puis Jean-Louis et ses caresses sur les seins, Jean-Marc et ses baisers sur… Jeanneton rougit. Elle ne pensait pas, n’aurait jamais eu l’idĂ©e qu’on puisse l’embrasser lĂ , entre les jambes. Elle doit s’arrĂŞter et s’appuyer sur sa carriole pour ne pas tomber au souvenir du plaisir qui l’avait secouĂ©e. Et enfin Jean-Paul… Dire que jusqu’ici elle apprĂ©hendait l’introduction d’un sexe masculin ! Par deux fois il l’a fait jouir. Pour ne pas crier, elle avait mordu la chemise du garçon. Elle connaĂ®t maintenant le grand frisson et n’aspire qu’à le retrouver. Les quatre jeunes hommes resteront-ils dans les parages ?— Je suis pareille Ă mes copines, sourit-elle. Je pense plus qu’à courir les garçons… Non, pas tous les garçons… seulement ces garçons-lĂ Â !Elle est trop heureuse et veut faire partager son bonheur.— Et si j’allais les retrouver ? Elles ne sont pas loin.Au lieu de prendre la direction du village, elle tourne vers le champ Ă Jules, oĂą elles sont allĂ©es faire paĂ®tre les chèvres. Jeanneton danse presque en les rejoignant.— Qu’est-ce que t’as ? interroge Suzon. C’est de couper les joncs qui te rend si joyeuse ?— Figurez-vous…Les trois filles entourent leur amie et Ă©coutent avec intĂ©rĂŞt son rĂ©cit…— Mais oĂą est passĂ©e Suzon ? remarque Lison au bout d’un moment.— Je sais pas, avoue Fanchon. Dis, Jeanneton, tu crois qu’elle est allĂ©e… ?— Peut-ĂŞtre.Elle est un peu jalouse, mais sait bien qu’elle ne peut pas conserver l’exclusivitĂ© des quatre jeunes gens. Les deux autres filles, vexĂ©es de ne pas avoir Ă©tĂ© aussi rapides, pressent Jeanneton de questions.Si vous le saviez mesdamesSi vous le saviez mesdamesVous iriez couper des joncs (bis)— Elle est charmante, cette Jeanneton, dĂ©clare Jean-Paul en suivant la jeune fille des yeux au moment oĂą elle quitte le petit bois en traĂ®nant sa carriole.— Elle avait l’air heureuse de son aventure, renchĂ©rit Jean-Luc.— Pourvu qu’elle nous fasse une bonne publicitĂ©Â ! Moi aussi j’ai envie de baiser, dĂ©clare Jean-Marc.— T’es pas le seul, approuve Jean-Louis.Jean-Luc secoue la couverture pour la dĂ©barrasser des brins d’herbe et la plie sous son bras.— J’espère que nous n’aurons pas trop longtemps Ă patienter… Attendez… Oui, regardez, une fille qui vient ! Ă€ ton tour de dĂ©marrer, Jean-Paul.Celui-ci reste seul dans la clairière au moment oĂą Suzon dĂ©bouche. La jeune fille stoppe, Ă©tonnĂ©e. Jeanneton avait parlĂ© de quatre garçons. Se serait-elle trompĂ©e d’endroit ? Le jeune homme ne lui laisse pas le temps de rĂ©flĂ©chir. Il s’approche et la salue bien bas.— Bonjour, mademoiselle. Quelle bonne surprise de rencontrer une aussi agrĂ©able personne en ce bois que je croyais inhabitĂ©.— Euh…— Je m’appelle Jean-Paul, et vous ?— Suzon.— Suzon ? Quel joli nom ! Il vous va Ă ravir ! Que faites-vous dans ce village, mademoiselle Suzon ?Quelques minutes plus tard, il quitte les lèvres de la jeune fille et la place entre les mains de Jean-Luc.— Au revoir, ma toute belle, mon ami Jean-Luc, ici prĂ©sent, saura vous faire vibrer comme moi.Suzon s’accroche au cou du nouveau venu et colle ses lèvres sur sa bouche. Il ne met pas longtemps Ă la coucher sur la couverture et Ă dĂ©nuder sa poitrine. La jeune fille sourit aux anges. Son ravissement s’accroĂ®t lorsque Jean-Louis soulève jupe et jupons pour embrasser son sexe. Jeanneton n’avait pas menti ! Ces garçons sont formidables ! Comme son amie auparavant, elle Ă©prouve un premier orgasme clitoridien, sensation inconnue jusqu’alors.— Aaaaah ! Baisez-moi !— C’est le travail de Jean-Marc, s’excuse Jean-Louis, qui se lève pour laisser la place au quatrième larron.Celui-ci a Ă peine le temps de dĂ©gainer son sexe que Suzon l’attire en elle. Elle ne se contente pas de subir ! D’un coup de reins, elle retourne la situation et se retrouve Ă califourchon sur le jeune homme. Elle donne libre cours Ă sa boulimie de sexe et chevauche son pourfendeur avec ardeur…oooOOOoooDans le champ de Jules, Fanchon ne cache pas son impatience. Elle regarde si Suzon rĂ©apparaĂ®t sur le chemin.Elle se lève et rejoint son amie.— Alors ?— Super ! Jeanneton n’a pas menti.Fanchon court vers le petit bois. Elle dĂ©bouche dans la clairière au moment oĂą Jean-Marc termine de se rĂ©ajuster. Il s’approche de la nouvelle venue.— Comment vous appelez-vous, belle inconnue qui venez me surprendre ?— Fanchon, rĂ©pond celle-ci, qui regarde avec inquiĂ©tude les trois autres garçons.— Ne faites pas attention Ă eux, ils ne nous gĂŞneront pas, n’est-ce pas vous autres ? Vous vous appelez Fanchon ? Quel joli nom ! Il vous va Ă ravir ! Que faites-vous dans ce village, mademoiselle Fanchon ?oooOOOoooJean-Paul vient Ă peine de cĂ©der la place Ă Jean-Luc, qui commence Ă soulever le jupon de la jeune fille, lorsque Lison se pointe Ă la lisière de la clairière. La jeune fille n’a pas eu la patience d’attendre le retour de Fanchon en compagnie de Jeanneton et Suzon toutes pleines de leur aventure, pour bĂ©nĂ©ficier Ă son tour des services des jeunes gens. Un instant interloquĂ© Jean-Paul comprend qu’il doit modifier l’ordre de passage. Pas question que cette nouvelle proie attende que Jean-Louis ait baisĂ© la prĂ©cĂ©dente ! Il se prĂ©cipite et entraĂ®ne la nouvelle venue dans un coin isolĂ© de la clairière.— Comment vous appelez-vous, belle inconnue ?— Euh… Qu’est-ce qu’il lui fait ? s’étonne Lison en voyant Jean-Luc la tĂŞte entre les cuisses de Fanchon.— Laissez-les donc s’amuser et dites-moi plutĂ´t comment vous vous appelez.— Lison, rĂ©pond-elle en cherchant Ă voir le couple allongĂ©.— Lison ? Quel joli nom ! Il vous va Ă ravir ! Que faites-vous dans ce village, mademoiselle Lison ?Celle-ci reste impermĂ©able Ă son discours et cherche Ă deviner ce que font Fanchon et le garçon. Jean-Paul presse le mouvement et colle un baiser ventouse qui, enfin, retient l’attention de la jeune fille. Pendant qu’il embrasse savamment la belle, il cherche des yeux qui doit venir le remplacer. Personne en vue. Il ne peut Ă©terniser les embrassades, aussi dĂ©cide-t-il de passer Ă l’étape suivante : le pelotage de la poitrine.— Zut, murmure-t-il, on n’a qu’une couverture et elle est occupĂ©e. Tant pis !— Qu’est-ce que tu dis ?— Tu embrasses bien, tu sais !— Mieux que mes amies qui sont venues avant moi ?Pourquoi, pense-t-il, les filles veulent Ă tout prix ĂŞtre les meilleures en tout ?Il choisit un coin oĂą l’herbe sèche prĂ©domine et, pour ne pas avoir Ă rĂ©pondre, il bâillonne sa conquĂŞte d’un baiser supplĂ©mentaire.Lison est essoufflĂ©e. Il en profite pour la coucher sur l’herbe. Il dĂ©fait les lacets qui maintiennent le corsage et dĂ©gage les seins. Ceux-ci sont très beaux, dĂ©cide-t-il, et supportent la comparaison avec ceux de Jeanneton et de Fanchon. Pour Suzon, il ne peut dire, ne les ayant pas bien vus. La jeune fille ferme les yeux, ravie de cette caresse qu’elle a dĂ©jĂ expĂ©rimentĂ©e avec Fanchon, dans l’ombre complice d’une remise. Jean-Paul se lasse de ces attouchements pour gamines. Il se prĂ©pare Ă entamer la troisième Ă©tape lorsque Jean-Marc lui tape sur l’épaule.— À ton tour, dĂ©clare-t-il en se levant, sous l’œil Ă©tonnĂ© de Lison.Jean-Marc ne lui laisse pas le temps de rĂ©agir. Un baiser sur la bouche, un pelotage des seins calment la jeune fille, qui accepte le changement de partenaire. Quelques minutes plus tard, elle comprend ce que le garçon vu tout Ă l’heure avec Fanchon faisait. Que c’est bon ! Comment convaincre ses amants de pratiquer cette caresse divine ? Ce ne sera pas de la tarte ! Peut-ĂŞtre avec Fanchon ? Pourquoi pas en se caressant mutuellement ? Ces pensĂ©es coquines la conduisent Ă son premier orgasme de l’après-midi, vite suivi par un second, Ă©prouvĂ© entre les bras de Jean-Luc, qui est venu relever son copain…Elle rabat sa jupe et s’assied. La clairière est dĂ©serte. Fanchon a disparu, ainsi que les trois autres garçons. Lison tend la main. Jean-Luc l’aide Ă se mettre debout.— Euh… Je dois partir… Vous direz au revoir de ma part Ă vos amis ?— Je n’y manquerai pas. Notre rencontre a Ă©tĂ© fort agrĂ©able. J’en garderai un souvenir Ă©mu, j’espère qu’il en sera de mĂŞme pour vous.— Euh… Je vous oublierai pas.Lison Ă©poussette sa jupe et Ă´te quelques brins d’herbe qui s’étaient accrochĂ©s.— Ben… au revoir.— Au revoir, mademoiselle Lison, et peut-ĂŞtre Ă une prochaine fois.Elle a hâte de quitter la clairière et de retrouver ses amies. Elle marche d’un bon pas. Elle a la surprise de voir les trois jeunes filles sur le chemin du retour vers le village, qui tirant une carriole qui poussant les chèvres. Lison se rapproche de Fanchon.— Dis ? Y en a un qui t’a caressĂ© la poitrine ?— Oui…— T’as aimĂ©Â ?— Oui, mais je prĂ©fère quand c’est toi.— Moi aussi.Elles cheminent quelques instants, silencieuses.— Dis ? continue Lison. Il t’a lĂ©chĂ© le… euh… Moi j’ai bien aimĂ©.— Oui, moi aussi.— Dis ?… On pourrait pas le refaire entre nous ?— Oh ! C’est sale !— Tu disais pas que c’est sale, quand c’est lui qui le faisait, tout Ă l’heure.— Euh… T’as raison.— Alors ?— Qu’est-ce que vous manigancez ? s’inquiète Suzon. De quoi vous parlez ?— Des garçons. Je disais Ă Fanchon que ça m’avait bien plu.— À nous aussi, dĂ©clare Suzon. N’est-ce pas, Jeanneton ?L’interpellĂ©e ne rĂ©pond pas, perdue dans ses pensĂ©es. Lison se penche Ă l’oreille de Fanchon.— Alors qu’est-ce que t’en dis ?Les deux filles se serrent la main. Elles se sont comprises.Jeanneton repense sans cesse Ă son après-midi. Quelle jouissance ! Comment retrouver ce plaisir ? Ce ne sont pas les garçons du village qui sauront ĂŞtre aussi habiles ! Pourquoi est-ce l’image d’Augustin qui se prĂ©sente Ă son esprit ? Cela fâche la jeune fille qui ne s’intĂ©resse plus au bavardage de ses amies…La moral’de cette histoireLa moral’de cette histoireC’est qu’les homm’s sont des cochons ! (Bis)Ses trois copains rejoignent Jean-Luc.— Une bonne journĂ©e n’est-ce pas ? leur demande-t-il.— Tu l’as dit bouffi ! approuve Jean-Louis. C’est un plaisir d’enseigner Ă ces paysannes l’art de jouir et de faire l’amour.— C’était de bonnes Ă©lèves studieuses et avides d’apprendre, renchĂ©rit Jean-Marc. Moi, au dĂ©but, j’y croyais pas trop, en ce programme en quatre Ă©tapes, mais je dois me rendre Ă l’évidence. C’est toi qui en as eu l’idĂ©e, Jean-Paul ?— Euh… Pas tout Ă fait, j’ai lu ça dans un bouquin. J’avoue que moi aussi j’étais sceptique, mais le rĂ©sultat a dĂ©passĂ© toutes mes espĂ©rances. J’espère que demain nous aurons la mĂŞme chance.— On va où ?— À Triffouillis, j’ai obtenu de bons renseignements sur ce village.— On pourrait pas revenir ici ? Je suis sĂ»r que les filles de cet après-midi nous reverrons avec plaisir.— Non, pas tout de suite, il faut savoir se faire dĂ©sirer. Après Trifouillis, je propose d’aller Ă La Grange, puis Ă Verneuil et aux Carreaux.— D’accord pour faire le tour des patelins apporter de la joie aux femelles du canton avant de revenir ici.— À propos, ajoute Jean-Paul, il faudra qu’on change l’ordre des permutations et puis emporter d’autres couvertures. Vous avez vu, avec la dernière fille, ça aurait tout gâchĂ© s’il avait fallu attendre que celui qui baise termine pour entamer la première Ă©tape.— J’ai vu que tu m’avais remplacĂ©, je te remercie, dit Jean-Louis. Qu’est-ce que tu proposes ?— Permuter Ă l’envers. Celui qui vient de baiser prendra la troisième phase, celui qui vient de sucer, la deuxième, ainsi de suite. Comme ça, il y en aura toujours un de libre pour commencer.— Et si plusieurs filles arrivent ensemble ? questionne Jean-Marc.— HĂ© bien, chacun prendra la sienne pour la totalitĂ© du programme.— Je suis d’accord, dit Jean-Luc.— Moi aussi, approuve Jean-Louis.— À quelle heure passe le car ? demande Jean-Marc qui plie la couverture.— Il est temps de se mettre en route, dit Jean-Paul après avoir consultĂ© sa montre.Les quatre garçons dĂ©talent vers l’arrĂŞt de bus…La moral’de cette moraleLa moral’de cette moraleC’est qu’les femmes aim’nt les cochons ! (bis)Jeanneton s’éveille de bon matin. Les yeux clos, elle repense Ă l’après-midi de la veille. L’amour est une chose merveilleuse quand il est bien fait. Qu’est-ce qui lui a fait le plus plaisir ? Elle ne saurait le dire, chaque garçon lui ayant apportĂ© sa part de jouissance, mĂŞme le premier qui l’a seulement embrassĂ©e. Elle sourit en repensant Ă l’émotion ressentie lorsque la langue s’est glissĂ©e entre ses dents…Tout Ă coup une pensĂ©e horrible traverse son esprit : sera-t-elle capable d’éprouver de telles Ă©motions entre les bras d’un seul garçon ? Ou faudra-t-il qu’ils soient plusieurs ? Elle s’assied sur le lit en chemise de nuit. Elle soupire, il ne faut pas rĂŞver. C’en serait fini de sa rĂ©putation si elle se jetait au cou de tous les garçons du village !La jeune fille se lève. Il y a du travail aujourd’hui. Elle doit nettoyer les lapinières. Pour cela, inutile de faire des frais de toilette. Elle sort du coffre Ă linge un vieux corsage râpĂ©, un jupon de coton, une jupe dĂ©lavĂ©e et pour protĂ©ger le tout, un tablier gris. Elle fait une toilette sommaire avec l’eau de la cuvette, passe ses hardes et descend rejoindre sa mère qu’elle entend fourrager dans la cuisinière…oooOOOoooLa mère et la fille terminent leur repas. Jeanneton lève la table et entasse la vaisselle dans l’évier.— Maintenant que les lapinières sont propres, que vas-tu faire, cet après-midi ? demande AmĂ©lie.— Euh… je sais pas. D’abord, la vaisselle, ensuite peut-ĂŞtre j’irai avec Suzon l’aider Ă garder les chèvres. Pourquoi tu me demandes ?— Parce que tu me rendrais service en allant chercher, chez monsieur Augustin, le moule Ă gâteau qu’il m’a promis.— C’est toi qui as eu l’idĂ©e que j’y aille ?— Non, c’est lui qui me l’a gentiment proposĂ©, pour pas me dĂ©ranger.— Je me disais aussi ! sourit la jeune fille. Il a peur que je vienne pas au rendez-vous et trouve un moyen dĂ©tournĂ© pour m’y obliger.— J’ai pas envie d’aller chez lui.— Fais ça pour moi, ma chĂ©rie.Jeanneton soupire. Elle ne veut pas faire de peine Ă sa mère.Elle Ă´te son tablier et se prĂ©pare Ă sortir.— Tu vas pas y aller avec ces vĂŞtements sales ? Monte te changer et fais-toi belle… Je t’en prie.— Bon, bon, rassure-toi, j’enfilerai mes habits du dimanche et mĂŞme, ajoute-t-elle en remplissant un broc Ă la citerne, je ferai une petite toilette.On ne sait jamais : Augustin, le premier jour, l’avait caressĂ©e d’une façon fort agrĂ©able. Puisqu’elle est obligĂ©e d’aller Ă ce rendez-vous, autant essayer d’en retirer le maximum. Jeanneton ouvre son coffre Ă linge et sort un joli corsage, un jupon avec de la dentelle et sa jupe du dimanche qu’elle pose sur le lit. Elle se dĂ©shabille et entreprend une toilette complète, avec le secret espoir qu’Augustin aura l’idĂ©e de la caresse entre ses cuisses, qui lui avait fait tant plaisir.— Que t’es jolie, ma fille ! s’exclame sa mère, quand Jeanneton descend les marches. Oh ! Tu sens bon !— Oui, rougit la jeune fille, je t’ai volĂ© un peu de parfum. Tu m’en veux pas ?AmĂ©lie l’embrasse.— Pas du tout, t’as eu raison.Elle l’accompagne sur le pas de la porte et sourit quand les hommes se retournent sur le passage de sa fille. C’est qu’elle est drĂ´lement jolie, sa Jeanneton. Pourquoi n’accepte-t-elle pas l’époux que monsieur Augustin propose ? Cela arrangerait bien leurs affaires, qui ne sont pas brillantes depuis le dĂ©cès de son mari.La jeune fille est flattĂ©e de l’intĂ©rĂŞt que lui portent les garçons. Cela signifie qu’ils la trouvent jolie. EspĂ©rons que cela amadouera monsieur Augustin et le convaincra de ne pas utiliser la contrainte avec elle ! Elle sonne Ă la porte d’entrĂ©e. Une petite vieille ouvre et toise Jeanneton des pieds Ă la tĂŞte.— Qu’est-ce que tu veux ?— Je viens voir monsieur Augustin.— L’est pas lĂ Â !Jeanneton ne comprend pas.— Mais il m’avait donnĂ© rendez-vous… je viens chercher un moule qu’il a promis Ă ma mère.— Qui est lĂ , ma bonne Marthe ? interroge la voix d’Augustin.— Une fille qui dit qu’elle vient chercher un moule pour sa mère.— Ah ! Je l’attendais, fais-la entrer.La vieille servante s’efface en maugrĂ©ant. Elle conduit Jeanneton au salon, oĂą Augustin l’accueille avec chaleur.— Je te remercie d’être venue. Ta visite me fait grand plaisir.Il lui prĂ©sente un siège.— Assieds-toi. Excuse Marthe. Elle prend soin de moi et surveille mes frĂ©quentations ! Tu peux partir, maintenant, ajoute-t-il en s’adressant Ă la servante. Tu m’as dit que t’avais des courses Ă faire. Tu peux nous laisser, je ne crains rien, cette jeune fille ne me veut aucun mal.La servante quitte la pièce en marmonnant. Quelques secondes plus tard, ils entendent le bruit de la porte d’entrĂ©e qui se referme.— Bon, nous voilĂ tranquilles pour un bon moment. Veux-tu boire quelque chose ?La première rĂ©action de Jeanneton est de refuser, puis elle rĂ©flĂ©chit : un peu d’alcool ne sera pas superflu.— Juste un peu alors.Augustin remplit deux petits verres Ă liqueur. Il en prĂ©sente un Ă la jeune fille, qui le sirote Ă petites lampĂ©es.— En veux-tu un autre ? demande-t-il lorsqu’elle pose son verre.— Non, merci. Je ne voudrais pas ĂŞtre saoule.— Tu n’en serais que plus charmante.Il s’approche par derrière du siège et pose les mains sur les Ă©paules de Jeanneton. Elle frĂ©mit. Ce n’est pas du dĂ©goĂ»t, constate-t-elle.— Tu es très jolie aujourd’hui. Pour qui as-tu revĂŞtu cette belle tenue ?… Ne rĂ©ponds pas, laisse-moi croire que c’est en mon honneur.Ses mains parcourent les Ă©paules, descendent sur la poitrine, enveloppent les seins d’une caresse qui Ă©meut la jeune fille. Elle ferme les yeux. Si elle ne voit pas Augustin, elle peut imaginer que c’est Jean-Louis qui renouvelle ses attouchements. Sa passivitĂ© encourage le bonhomme. Il dĂ©lace le corsage et patouille les tendres mamelons Ă mĂŞme la peau. Il embrasse la naissance du cou.Jeanneton soupire de dĂ©sir. Tout Ă coup il la fait lever, l’enlace et pose la bouche sur celle de la jeune femme. Elle sent la langue tenter de pĂ©nĂ©trer entre ses dents. Elle les desserre et reçoit le baiser.Elle tremble comme une feuille morte quand ils se sĂ©parent pour reprendre leur souffle. Elle est tout Ă©tonnĂ©e : Augustin, ce vieux, qui embrasse presque aussi bien que les jeunes garçons de la veille !— Ah ! Jeanneton, tu me rends fou !Il ouvre complètement le corsage qui glisse des Ă©paules de la jeune fille et tombe au sol. Il se penche sur la poitrine offerte et l’embrasse avec chaleur.Elle ne pensait pas qu’il puisse avoir des gestes aussi tendres et presse la figure contre ses seins.— Tiens-toi Ă mon cou !Il se baisse, passe le bras derrière les genoux et soulève la jeune fille pour la transporter sur le sofa.— Je rĂŞve de toi jours et nuits. Je rĂŞve de te faire l’amour, de te combler de bonheur.Il l’embrasse Ă nouveau. C’est presque aussi bon qu’avec Jean-Luc, pense-t-elle. Elle sourit quand il soulève le blanc jupon. Est-ce qu’il la caressera avec la bouche, comme l’a fait Jean-Marc ? Non. Jeanneton soupire, Augustin n’en a pas l’idĂ©e. Il sort son sexe et le prĂ©sente devant celui de Jeanneton. Elle s’attend Ă le recevoir, mais au lieu de l’embrocher, il caresse la vulve de son gland.Ce petit geste tendre la fait fondre.Elle l’attire Ă lui. Et la magie opère ! Elle retrouve les sensations dĂ©couvertes la veille.Elle l’enserre de ses bras. Augustin, ravi de sentir la jeune fille participer au lieu de subir passivement, s’emploie Ă varier la cadence et la profondeur de ses coups de reins.Il est fier que Jeanneton lance le bassin au-devant de son sexe.Il sent la montĂ©e de la jouissance dans la tige et ralentit. Il s’efforce de ne pas jouir avant elle.Peine perdue ! DĂ©sespĂ©rĂ©, il lâche sa semence.Les jets de sperme emportent les dernières rĂ©sistances de Jeanneton, qui jouit sans retenue.— Ouiii ! Aaaah… Ouiiii !Augustin, Ă genoux au pied du sofa, halète. Il a de la peine Ă reprendre une respiration normale. Elle le contemple avec indulgence. Le pauvre, il n’est plus tout jeune, mais ça ne fait rien il l’a bien fait jouir. Peut-ĂŞtre fallait-il l’intervention des quatre jeunes gens pour qu’elle ressente enfin le plaisir. Ă€ propos de plaisir, elle regrette qu’Augustin ne l’ait pas embrassĂ©e sur le sexe. Il ne sait peut-ĂŞtre pas. Comment lui faire comprendre la prochaine fois, car jamais elle n’osera le demander… La prochaine fois ? VoilĂ qu’elle pense Ă recommencer avec lui !La moral’de ces moralesLa moral’de ces moralesC’est qu’y aura des p’tits cochons ! (bis)Jeanneton aide le bonhomme Ă se relever et l’installe sur une chaise.— Vous voulez boire ? propose-t-elle en prenant la bouteille de liqueur.— Pas d’alcool, un verre d’eau, s’il te plaĂ®t. Va me le chercher dans la cuisine.— OĂą elle est ?— La porte de gauche.Elle lui tend le verre, qu’il siffle d’un trait.— Je te remercie… Tu sais, poursuit-il en jouant avec la jupe, la dernière fois tu ne t’étais pas laissĂ©e aller dans mes bras.— Vous avez pas aimĂ©Â ?— Au contraire ! Tu m’as fait un immense plaisir. Je pensais plus ĂŞtre capable de faire jouir une jeune fille comme toi… Non, s’il te plaĂ®t, reste comme ça, la prie-t-il lorsqu’elle ramasse son corsage et veut le renfiler.— Vous aimez regarder mes seins ?— Pas seulement voir.Joignant le geste Ă la parole, il caresse les globes que Jeanneton ne lui refuse pas.— Bon, c’est pas tout, si on causait de l’avenir ?— Quel avenir ? interroge la jeune fille brusquement inquiète.— Ton avenir, le nĂ´tre. Pourquoi tu veux pas Ă©pouser le jeune homme dont je t’ai parlĂ©Â ?— Euh…— Je t’assure que c’est un bon parti. Puis, je suis bien introduit dans sa maison et je pourrai vous rendre visite…— Souvent ?— Euh… Pas si souvent que je le souhaiterais, mes capacitĂ©s sexuelles ne sont plus Ă la hauteur de mes dĂ©sirs.Jeanneton comprend que le mari qu’on lui propose est comprĂ©hensif et ne s’opposera pas aux exigences d’Augustin. Bah ! Pourquoi pas ? Elle est pleine d’indulgence envers le bonhomme, après la jouissance Ă©prouvĂ©e.— Alors ? Tu es d’accord ?— Je dis pas non.Tout Ă coup, elle fronce les sourcils.— Et ma mère dans tout ça ?— Euh…— Vous allez pas la laisser tomber ? Sinon je retire mon accord !S’il veut la fille, il est nĂ©cessaire qu’il se tape aussi la mère. Augustin soupire. Bah, l’AmĂ©lie a encore de beaux restes…— Euh… Qu’est-ce que tu dirais si je la mariais ?— Oh ! Vous ĂŞtes un amour ! s’écrie-t-elle en se jetant Ă son cou.Les mains du bonhomme se posent tout naturellement sur les seins qu’elles malaxent.— Alors ? Tu acceptes ?— Dans ces conditions, oui.— Embrasse-moi pour sceller notre accord.Elle saute sur ses genoux et entoure son cou de ses bras nus.— Et si l’époux que vous me destinez me plaĂ®t pas ?— Je sais qu’il n’en sera rien, c’est un charmant jeune homme.— Et si au contraire il me plaisait tellement que je voulais plus le tromper ?— Ne profère pas de telles inepties, ça porte malheur !Le bruit de la porte d’entrĂ©e dĂ©range leur baiser.— Enfile vite ton corsage ! Marthe est très gentille, mais c’est une vraie commère. Avant de partir, n’oublie pas de lui demander le moule Ă gâteau !Jeanneton rit en nouant les lacets du corsage.— Ah ! Autre chose. Essaye d’être surprise lorsque ta mère te demandera te parer de tes plus beaux atours après-demain. Je vais l’avertir de ma visite pour te prĂ©senter ton soupirant.— DĂ©jĂ Â ?— Pourquoi attendre ? J’ai hâte de nous installer dans notre nouvelle vie.Une fois dehors, la jeune fille rejoint leur humble chaumière en sautillant. La vie est belle ! Elle et sa mère vont bientĂ´t faire partie de la « bonne sociĂ©té ». Et tout ça grâce Ă qui ? Ă€ ces quatre jeunes garçons qui lui ont fait dĂ©couvrir le plaisir. Une vĂ©ritable association de bienfaiteurs ! Comment les remercier ? Peut-ĂŞtre qu’ils repasseront un jour par le village…