– Hey ! Coucou c’est moi ! lui décocha-t-elle en lui souriant. Elle se tenait face à la porte, la tête penchée sur le côté, comme pour anticiper son ouverture. Il recula et fit un pas de côté pour la laisser entrer, tout en tenant la poignée, et l’invita à rentrer dans son studio par un tout aussi joyeux :
– Coucou ! Il fait pas trop moche dehors ?
Dans le petit couloir du studio, elle lui tendit son gros manteau noir, un peu humide à cause de la pluie.
– Bah il s’est mis à pleuvoir seulement tout à l’heure. Ce matin il faisait grand soleil ! J’ai encore mal prévu mes fringues, moi.
Embarrassé par le manteau qu’il ne savait où mettre, il n’avait pas encore pu la détailler. Il s’avança vers la pièce principale, et sur le dossier de l’une des deux chaises qui étaient là, il posa le manteau de façon à ce qu’il puisse sécher. Il se retourna ; elle s’avançait vers le lit une place, collé le long du mur, qui faisait aussi office de canapé dans ce petit studio étudiant.
Il eut ainsi l’occasion de la parcourir du regard : robe noire courte et manches courtes, collants noirs, petites chaussures à talons (mais pas trop hauts), et une grande écharpe à grosses mailles. Sympa. Classique, mais sympa. Bon, elle était menue et jolie, alors forcément, elle était mignonne. Brune, elle avait les cheveux lâchement attachés en demi-queue de cheval, ce qui dégageait son cou fin et mettait en valeur ses boucles d’oreilles créoles qui lui allaient, il fallait l’avouer, carrément bien.
– Alors qu’est-ce que tu fais de beau ? Je te dérange pas au moins ?
– Du tout tu vois, je regardais la télé tranquille. Mais y’a pas grand-chose à cette heure-ci…
Elle s’assit sur le lit et se déchaussa.
– Franchement t’as rien de mieux à faire ? Comme être en cours par exemple ?
– Hé ! T’y es pas non plus je te signale, mademoiselle ! J’ai pas cours cet aprèm. Comme on avait exam hier, le prof avancé le cours à la semaine dernière parce qu’on était en retard sur le programme. Du coup, j’ai deux heures tranquilles. Pour une fois que ça arrive, et en plus, on l’a bien mérité ! Et toi ? Tu devais pas passer avant une bonne heure.
Il s’assit à son tour, à sa droite.
– C’est vrai. Bon, j’avoue, je sèche.
– Toi, tu sèches ! Oh là là c’est mal…
– Oh, arrête de me charrier ! lui dit-elle en lui donnant une tape sur le bras en rigolant. J’avais chimie, et franchement, je supporte pas cette prof, elle s’excuse carrément d’être là, elle parle tout bas, on l’entend à peine et tout le monde chahute dans la classe. Ce spectacle m’insupporte et tu peux même pas suivre. Alors je récupère les cours auprès des premiers de la classe et c’est très bien comme ça.
– Mouais. Fais pas ça trop souvent, hein. Les bonnes notes ici, c’est pas comme au lycée, faut s’accrocher quand même.
– Promis, je ne sèche que la chimie. Bon, et l’anglais aussi…
– Allez, ça suffit de parler de cours ! Qu’est-ce que tu veux faire alors ? C’est un peu tard pour goûter, mais c’est trop tôt pour l’apéro !
– Bah je sais pas trop… déjà, on se pose un peu.
Elle tira l’autre chaise jusqu’à elle et posa ses mollets dessus en s’adossant au mur, confortablement installée. Il fit de même et il commença à zapper pour voir s’il n’y avait toujours rien de bien à la télé. La différence quand on est à deux, c’est que ce qui paraissait affligeant regardé seul peut soudainement devenir très drôle. Ils s’arrêtèrent sur un jeu télévisé bien débile et entreprirent de faire les imbéciles en commentant et en imitant les joueurs et les présentateurs en exagérant tous leurs propos. Puis, ils coupèrent le son et s’amusèrent à doubler les personnages, improvisant les dialogues du mieux qu’ils le pouvaient.
Au bout d’une vingtaine de minutes, le soleil avait refait son apparition. Un rayon lumineux éclaira l’écran de la télévision, la rendant un peu plus difficile à regarder pour elle. Elle se leva alors, remit ses escarpins et lui dit : « Bon, j’ai bien envie d’un thé moi, t’en veux un ? ».
Elle se dirigea vers la kitchenette, qui était dans la longueur du couloir d’entrée. Ce n’était pas la première fois qu’elle venait, et dans un studio il n’y a pas beaucoup de rangements, aussi entreprit-elle de trouver elle-même ce qu’il fallait pour préparer le thé. « Euh… bon allez, oui je veux bien va. Les tasses sont en haut à droite. ».
Arrivée au niveau du petit plan de travail, elle prit quelques instants pour repérer les lieux. La bouilloire, à droite ; deux petites cuillères à côté de l’évier. Elle prit la bouilloire, ouvrit le robinet pour la remplir d’eau. Lui, qui n’avait pas encore le reflet sur l’écran, regardait toujours l’émission mais, laissé seul, ne jouait plus. Elle tendit les deux mains pour ouvrir le placard au-dessus d’elle.
– Tu veux que je t’aide ?, lui lança-t-il sans la regarder, absorbé.
– Non non, c’est bon ! lui répondit-elle.
Elle commença à farfouiller, à la recherche qui du sucre, qui du thé. Elle attrapa un sachet en papier qui semblait contenir du sucre ; elle le tira jusqu’à elle. Il lui manquait seulement le thé et les tasses. Ses talons ne suffisaient plus, elle dut maintenant se mettre complètement sur la pointe des pieds pour atteindre avec ses mains le dernier niveau de l’étagère. Pff, c’était bien un appartement de garçon !
Cela commençait à s’éterniser, et le corps élancé de son amie, étiré de tout son long maintenant attira tout à coup l’attention du jeune homme assis dans le lit. Elle n’avait pas voulu de son aide, alors, se gardant bien de proposer à nouveau, il saisit l’occasion pour la regarder discrètement, profitant du spectacle… Et un dernier effort qu’elle fit pour chercher plus haut, plus loin l’introuvable paquet de thé lui dévoila à sa grande stupéfaction une bande de peau claire sous sa jupe… et juste au-dessous, une bande de cinq centimètres de jolie dentelle noire… Des bas ! Aussi incroyable que cela puisse paraître, il n’en avait jamais vus portés en vrai. Du moins en sachant que c’en était. C’était beau, et si délicat. Cela lui évoqua instantanément un certain interdit. Il eut envie de voir de plus près mais, partagé entre son envie et ce qu’exigeait la bienséance avec son amie, qu’il ne voulait pas importuner, il se sentit figé, tout en sachant que dans quelques instants ce serait fini. Le côté inattendu et éphémère de cette jolie vue provoqua en lui commune une chaleur, une tension soudaines. Au-dessous de la dentelle, s’étiraient de longues jambes fuselées, avec des cuisses fermes et galbées, et des mollets fins et tout dessinés car contractés par l’effort… le tout dans des talons noirs qui conféraient à son amie une allure de femme fatale mais pleine de grâce. Et elle, ne se rendant compte de rien, continuait, fort occupée, à chercher ce fichu thé.
Il n’arrivait pas à réfléchir et à décider quoi faire, et finalement, son envie de simplement se rapprocher d’autant de joliesse gagna. Il se leva d’un bond, se rapprocha d’elle et se laissant juste guider par son instinct, plus tout-à-fait maître de lui-même, troublé, se mit derrière elle et attrapa d’une main, tout en haut sur la dernière étagère et tandis qu’avec l’autre main il dégageait le passage, la boîte cubique sur laquelle était inscrite de façon un peu démodée et artistique « Farine », en italiques blancs sur fond rouge. En un éclair, il posa la boîte à sa droite sur le plan de travail.
C’était allé très vite, et à cause du bruit qu’elle faisait en farfouillant, et toute occupée qu’elle était, elle ne l’avait pas entendu se lever et venir derrière elle. Elle avait juste vu ses mains au-dessus des siennes, et n’avait même pas sursauté. « Farine ! », dit-elle en commençant à se retourner et à baisser ses bras, « je pouvais touj… »… mais il était trop près d’elle, et son dos se heurta à son torse. Car il n’avait pas bougé et sa main gauche était restée accrochée à une des planches hautes de l’étagère… Pour contenir sa tension, c’était tout ce qu’il avait trouvé comme solution. Ses paupières étaient serrées aussi fort que son poing sur la planche en bois.
Immobile, dans cette position légèrement tournée, sans marge de manœuvre s’il ne bougeait pas, entre le plan de travail et son corps, elle fut envahie instantanément par la sensualité de la situation. Jusqu’à présent, toute concentrée qu’elle était, elle avait laissé avec légèreté son esprit se focaliser sur sa recherche. Elle n’avait pas un instant pensé à sa tenue et à ce qu’elle dévoilait insouciamment.
Mais ce que je dis là… était-ce si vrai ?
Délicatement, elle avait maintenant posé sa main droite sur le bas de l’étagère, au niveau de son front, ce qui la maintint dans une position élancée. Son autre bras était plutôt replié contre elle maintenant. Elle avait saisi l’érotisme de la situation, et surtout le silence et la respiration plus forte de son ami lui avaient clairement indiqué son état, maintenant qu’elle y prêtait attention.
Il était derrière elle ; il la bloquait dans ce petit espace ; malgré cela, elle avait la situation en mains, elle savait qu’elle avait le contrôle. Elle se sentit désirée, belle, et savoura l’instant, qu’elle pouvait à sa guise arrêter, au choix en laissant le pauvre jeune homme sur sa faim, feignant la gêne pour par la suite mieux entretenir l’ambiguïté ; ou bien en continuant, et en lui donnant ce qu’il voulait. Ou plutôt, en le laissant faire, car visiblement il se contenait, et encore quelques instants sans inverser la tendance allaient très rapidement se transformer en une invitation ouverte vers l’interdit.
Lentement, sa main gauche lâcha la planche de l’étagère, et se dirigea vers l’épaule féminine pour l’effleurer. Il continua de descendre le long de son bras, arriva à son coude. Il remonta pour caresser l’avant-bras par en-dessous, chercha la paume de sa main, et comme un acquiescement mutuel, ils enlacèrent leurs doigts dans une étreinte. Il posa doucement son nez dans ses cheveux, et sentant son souffle chaud rayonner sur sa tête, elle ferma les yeux en se laissant aller à cette tendresse intime.
Après quelques instants ainsi, elle dégagea sa main de la sienne et la posa sur l’étagère en y prenant un léger appui, s’offrant ainsi aux délicieuses caresses à l’aveugle qu’il lui prodiguait. Assurément, elle préférait être là qu’en cours.
En libérant ses doigts, elle lui avait ainsi donné une totale liberté de mouvements de ses mains. Il lâcha le plan de travail sur lequel il prenait appui de sa paume droite et, partant de ses mains placées en hauteur, la caressa sensuellement, du bout de ses doigts fins jusqu’à sa taille, longeant les bras, les épaules, les côtés du dos et se posant sur la taille, dans le creux marqué juste au-dessus des hanches. Sa main droite osa enfin descendre au-dessous de cette limite, pour se rapprocher de ce bout de peau qui avait tout déclenché…
Sa robe était encore assez relevée bien que moins que tout à l’heure, car elle n’était plus en étirement maximum. Il dut chercher sous le tissu tombant, en partant du milieu de la cuisse et en remontant, entièrement concentré sur les textures qui se succédaient au bout de ses doigts. D’abord, le tissu continu du collant. Doux, lisse. Il remontait. Une irrégularité. Il ralentit. Il était arrivé à la dentelle. Son cœur battit plus fort, il eut un peu plus chaud. Il monta encore un peu, rendit ses gestes horizontaux pour en profiter, évaluer le joli galbe de cette cuisse. Il imaginait et devinait les volutes du tissage en forme de fleurs, de courbes, peut-être de tiges et de feuilles emmêlées, ou encore… Il se rendit compte qu’il était impossible de deviner quels étaient les dessins sur ces bas, sans regarder, mais c’était vraiment terriblement excitant.
Il remonta ainsi sur ces cinq centimètres de dentelle en zigzag, dans un geste continu du bout des doigts, et elle le sentait ainsi se hisser doucement, tourner autour du pot, et cela lui donnait envie de se tendre et de s’étirer davantage.
Dans une dernière irrégularité, il comprit qu’il avait atteint la limite haute du bas. Le cœur battant encore plus fort, il franchit cette limite et atterrit sur une peau tellement douce, tellement plus douce que la texture du collant auparavant, qu’il en retint son souffle sans même s’en apercevoir. Ils savaient tous deux qu’il ne restait plus beaucoup de barrières symboliques entre eux, et c’était d’une volupté qui croissait d’autant plus qu’il rendait ses gestes plus lents au fur-et-à-mesure qu’il remontait sensuellement le long de sa cuisse.
Il balada ses doigts le long du liseré délicat. Il glissa un doigt en dessous, toujours en faisant des allers-retours horizontaux. Bientôt, il laissa le bas tranquille et ne se concentra plus que sur la peau de son amie. Il n’était plus qu’à quelques centimètres de son intimité. Elle n’avait pas bougé, et découvrait de nouvelles zones de peau qui n’avaient pas l’habitude d’être ainsi sollicitées, révélées… pour l’inviter à continuer, elle se cambra un peu, et ses fesses touchèrent la braguette tendue de son ami. La respiration chaude dans ses cheveux décuplaient son plaisir d’être ainsi découverte et choyée, à la fois de façon tendre et délicate, à la fois de façon torride et retenue…
Entre-temps, il avait lâché de sa main gauche son étreinte tranquille sur la taille féminine, et s’employait à faire les mêmes gestes que l’autre main, en miroir. Il approchait petit à petit de l’aine maintenant… La texture de la peau changeait, il savait qu’il y était. Plus douce encore (incroyable d’être aussi douce !) et surtout, plus chaude, à mesure qu’il approchait du creux.
Pour l’inviter davantage et lui laisser un peu plus de place, elle écarta légèrement les jambes. Sur ses talons, elle était à la fois pile à la bonne hauteur pour ses mains et en même temps suffisamment confortable, un régal. Ses doigts curieux et espiègles entreprirent de parcourir le sillon du creux de l’aine, en partant de l’avant, de part et d’autre de son sexe, qu’elle ne sentait pas encore précisément. C’était toujours ainsi pour elle : les caresses indirectes l’excitaient énormément mais elle ne ressentait rien de précis dans sa zone intime avant qu’on y pose clairement une caresse, un petit coup de langue ou un baiser franc. Alors seulement elle sentait son sexe chaud et en feu, impatient d’en avoir davantage, impétueux. Pour l’instant, la tension montait, montait de façon diffuse, mais rien ne semblait pouvoir l’arrêter.
Ses mains arrivaient maintenant sur ses hanches, elles suivaient l’élastique imaginaire d’une culotte qu’il réalisa être, du moins pour l’instant, tout aussi imaginaire. Il n’avait encore pas rencontré de tissu dans ce dernier chemin, et s’aventurait un peu plus près, dans le danger d’aller trop vite trop loin, mais ne trouvait toujours rien et commençait à s’interroger sur sa présence. Dans son esprit, cela devenait un jeu, auquel il n’osait croire. Il continua dans sa lancée, redescendant de l’autre côté et, dans ses mains, prirent place avec un petit rebond de petites fesses rondes et fermes. Il continua plus bas et ses doigts atteignirent la petite zone toute douce juste sous les fesses, plus tendre que tout le reste, plus chaude aussi. Il appuya ses doigts un peu plus fort dessus et commença à faire des petits cercles, comme un massage régulier de cette zone à croquer. A cause de ses mains qui créaient un espace entre elle et lui, il ne pouvait pas appuyer son sexe en érection contre ses fesses et cela le frustrait.
Le souffle court, suspendus à leurs sensations, ils évoluaient dans un monde où seuls leurs corps et leur contact existaient. Tout le reste, pour eux, avait disparu.
Elle commençait à vraiment beaucoup apprécier ses caresses, et initia un mouvement léger d’ondulation du bassin. Elle appuyait ses fesses contre ses mains et bientôt, il les tenait à pleines paumes, il pouvait les soupeser, les malaxer… Elle n’avait qu’une envie, qu’il aille plus loin maintenant.
Soudain, un bruit sec retentit, qui les surprit et les tira un instant de leur rêverie ; ils s’immobilisèrent. La bouilloire, tout comme eux, était en ébullition depuis un moment ; l’eau chauffait à gros bouillons avec un bruit sourd qui n’avait fait qu’accompagner leur tension et comme personne n’y prêtait attention, le système de sécurité s’était enclenché. Un peu de vapeur sortait du bec du récipient, léchant le dessous du placard et arrivant jusqu’aux mains de la jeune femme ; mais elle ne s’en rendait pas compte. Le bruit de l’eau se réduisit progressivement… jusqu’au silence.
Ils étaient seuls. Vraiment seuls maintenant. Le contraste dû à la réduction rapide du bruit était flagrant ; ils entendaient maintenant distinctement leurs respirations respectives. Elle eut peur qu’il ne reprenne pas, elle était encore en suspens, attendant avec inquiétude et avidité la suite…
Tout à coup, il plia légèrement les genoux et prit chaque fesse un peu plus de côté pour se dégager un passage ; il les écarta légèrement et avança son bassin, plaçant son sexe dur et vertical entre les deux joues, et serra dessus un peu avec ses mains, se prodiguant ainsi un léger massage à travers son pantalon. Il laissa échapper un soupir de contentement, bien que cela fût très léger en comparaison des sensations qu’il espérait obtenir plus tard. Pour l’accompagner, elle poussa un peu plus fort sur ses bras et ondula verticalement du bassin pour accompagner son geste, en basculant la tête un peu en arrière, se laissant aller. Il attrapa son épaule gauche dans la main droite pour l’agripper et la plaqua contre lui, le bras en écharpe ; et ils ondulèrent ainsi ensemble quelques instants, le temps qu’il ait eu une dose de frottements sur son sexe suffisante pour qu’il puisse se re-concentrer sur les caresses qu’il lui prodiguait.
S’écartant d’elle, il remit ses doigts sous ses fesses, là où c’est tout tendre, et reprit ses petits massages circulaires, cette fois-ci plus fermement. Maintenant, c’était lui qui allait mener la danse. Jusqu’alors, il se laissait dépasser par son émotion, par ce raz-de marée de sensualité ; maintenant ils seraient érotiques. Les caresses appuyées écartaient un peu les fesses de sa partenaire, mais surtout, les grandes lèvres. Il le savait à cause du petit « clic » qu’elles faisaient à cause de l’humidité. Et surtout à cause du corps contracté de la jeune femme qui indiquait de façon évidente qu’elle était passée à un autre niveau d’excitation. Il avança ses mains davantage, plus en avant dans son intimité, et croisa quelques poils coupés court. Il adorait.
Il avança encore… non, c’est sûr maintenant, elle n’avait pas de string, encore moins une culotte. Donc, tout ce qui se passait là, elle l’avait voulu, elle l’avait souhaité. Elle le désirait. Il se sentit devenir un surhomme. Elle allait le rendre fou.
Il intensifia son massage, et écartait de plus en plus les lèvres de sa compagne ; elle écartait davantage les jambes pour l’inviter. Elle se cambrait davantage. Esclave de son envie et de son désir, elle était maintenant complètement sous son emprise, hypnotisée par ses caresses dont elle n’avait jamais assez… elle commença à avoir des sensations dans ses petites lèvres maintenant et cela la rendait folle. Il arrivait à la toucher sans la toucher. C’en était trop. C’était trop bon, mais elle en voulait davantage, toujours davantage !
Elle se redressa subitement et lâcha l’étagère. Sans se retourner, elle passa ses bras derrière elle et, tâtonnant, atteignit son jean, chercha le bouton, le déboutonna, et du bout des doigts descendit sur la braguette pour savoir si c’était un zip ou d’autres boutons. C’étaient des boutons et, agilement, elle les défit un par un, tandis qu’il regardait avec plaisir ses fins doigts agiles à l’œuvre. Puis elle se plaqua encore contre lui en glissant sa main entre leurs corps. Elle posa sa main sur le sexe qui affleurait dans l’ouverture de la braguette, tendu et vertical, et commença à le caresser de haut en bas et de bas en haut, en variant les pressions… A travers le tissu de son sous-vêtement, elle sentait les détails de son sexe, la veine gonflée sur le côté, l’anneau plus large signant le début du gland… et elle trouvait magnifiques tous ces détails. Lui ondulait de plus en plus sous ses caresses, il rêvait qu’elle le dévêtît et le prenne à pleines mains…
Pour lui signifier son besoin, il passa un bras autour de sa taille en la ramenant fermement contre lui, et avec l’autre main, il se fraya un passage sous la robe, et commença à titiller directement ses petites lèvres et son clitoris, pas trop fort, parce que la zone était encore assez sèche ; et cela donna une sensation particulière à la jeune femme. Elle réattaqua derrière elle, en baissant tant bien que mal son jean puis ce qu’elle devina être son boxer moulant, juste ce qu’il fallait pour dégager son pénis trop à l’étroit depuis trop longtemps. Ce dernier jaillit, tonique, prêt.
Il glissa le bras avec lequel il l’encerclait de façon à mettre un doigt sur chacune de ses grandes lèvres pour les écarter franchement. Elle savait ce qui arrivait, et se cambra toujours plus. Elle prenait maintenant appui avec ses bras sur le plan de travail pour être plus confortable, et lui aussi s’était un peu plus penché sur elle, pour rester proches et sentir l’odeur de ses cheveux qui l’enivrait depuis le début, et entourait cette scène de sexe torride d’une aura de subtilité.
Il approcha son autre main de sa bouche et mettant ses doigts en creux, y déversa de la salive puis retourna vers la vulve de sa compagne ; quand il l’appliqua et commença à la caresser de façon appuyée avec ses doigts humidifiés tout en maintenant les lèvres bien écartées, ce fut divin pour eux deux, cela glissait, c’était copieux, c’était bon. Elle gémit et arriva à formuler un « c’est délicieux » en s’abandonnant à ce massage on ne peut plus explicite.
Ils continuèrent ainsi un certain temps qu’ils ne virent pas passer ; mais, si le début était explosif et enivrant, plus le temps passait, plus elle était excitée et maintenant se focalisait sur son sexe à lui. Elle le voulait, elle le voulait en elle, plus que tout. Mais le plaisir l’empêchait d’avoir assez de verbe ou de coordination pour exprimer son envie ; tout au plus arriva-t-elle à ramasser suffisamment d’énergie pour empoigner à nouveau la verge de son partenaire, qui se languissait de ses caresses. Leurs mouvements d’ondulation rendaient difficiles les gestes d’aller-retour qu’elle essayait d’appliquer sur ce sexe qu’elle désirait plus que tout et auquel elle voulait aussi faire du bien ; il comprit et la soulagea en posant sa main libre sur la sienne et fit quelques va-et-vient. Il profita un instant de cette situation ô combien érotique, puis lui fit comprendre gentiment qu’elle lâche prise et qu’elle se laisse aller à l’écoute pendant qu’il prenait la suite des opérations.
Tout en continuant à caresser sa vulve humide, jouant avec ses petites lèvres brûlantes et érigées, il souleva franchement la robe de l’autre main pour dévoiler les belles fesses rondes de sa partenaire, assez haut pour qu’elle ne retombe pas de suite. Comme elle était maintenant un peu penchée en avant, la vue qu’elle lui offrait était magnifique et il se redressa un peu pour la savourer : sa magnifique chute de reins sous la robe noire ; sa belle paire de fesses galbées et fermes ; la dentelle fantaisie de ses bas et ses jambes élancées… quel beau tableau ! Il se rapprocha à nouveau et, le tenant par la main, guida son sexe vers l’entrée de son vagin. Il la titilla un petit peu avec le bout, en tournant autour de l’entrée, en rentrant à peine, en la faisant languir et en se délectant de son plaisir. Elle n’en pouvait plus et attendait docilement qu’il la libère ; tout ce qu’elle pouvait faire était montrer son impatience en variant sa cambrure, et en se mettant plus ou moins sur la pointe des pieds. Elle était trop fatiguée et tendue pour l’empoigner et l’insérer en elle, et elle ne voulait penser à rien d’autre que à ses sensations à ce moment particulier, qui était pour elle toujours tellement intense. Le premier contact complet…
Il arrêta d’onduler. Collée à lui, elle dut aussi. Il arrêta de caresser sa vulve, tenant son sexe dans toute sa main, comme un cocon chaud et protecteur. Il avança alors le bassin tandis qu’elle reculait le sien pour qu’enfin, ils se rejoignent, qu’elle l’accueille, lui qui avait tant tardé à se présenter.
Leur souffle s’arrêta pour cet instant, magique. Elle ressentit tant de sensations de son vagin, comme des milliers de petits éclairs qui diffusaient de là vers tout son corps, qu’elle eu l’impression de n’être née que pour le sexe, et que pour cet instant. Lui, accueilli dans cet endroit si chaud, intime, rassurant et à la fois diablement sexuel, dut se concentrer pour ne pas se laisser aller sur le champ. Il avait senti chaque millimètre, chaque centimètre de lui passer de l’extérieur, frais, libre, à cet intérieur doux, chaud et accueillant qui le serrait et l’entourait. Que c’était bon !
Petit à petit, le choc du premier contact passé, ils reprirent leurs esprits, en voulurent davantage ; ils recommencèrent leur danse à deux, reprenant d’abord doucement, lentement, avec des gestes amples. Il recommença à caresser sa vulve brûlante avec la main, tout en lui faisant l’amour. « Surtout, ne change rien », arriva-t-telle à lui souffler. Avec ces caresses simultanées, elle prenait vraiment du plaisir et il ne pouvait rien faire de mieux que ce qu’il faisait déjà. Lui restait concentré pour ne pas jouir, afin de pouvoir la contenter, tellement elle avait l’air d’être bien, et se délectait de lui donner autant de sensations.
Abandonnée, impudique, elle se laissait jouer docilement ; la musique qu’ils produisaient à deux étant leurs longs souffles et par moments leur respiration saccadée. A un moment, elle attrapa le pan de sa robe, qui tombait à cause de leurs mouvements, pour la relever et la retenir bien en hauteur et s’assurer que rien ne cachait ses fesses de la vue de son amant, que rien n’interférait dans le contact fort et saccadé de leurs peaux. Ce faisant, elle se sentit encore plus érotique et lui, le remarquant, manqua jouir sur place, mais arriva à se retenir pour vivre encore un peu ce moment.
Elle le désirait tellement que tout cela semblait ne pas suffire ; le plaisir intense qu’elle ressentait devenait presque douloureux de n’être pas plus fort. Il était au paradis et profitait de chaque instant. Dans ce moment de communion, ils étaient heureux et ne pensaient à rien d’autre qu’à leur plaisir, et à combien ils aimaient le sexe.
Bientôt, la conjonction des caresses manuelles et sexuelles de son amant l’amena à l’extase. Plus cambrée, plus écartée que jamais, ondulant et bougeant beaucoup, elle lui rendait la tâche difficile, lui qui faisait de son mieux pour ne pas casser le rythme et continuer les gestes qui visiblement lui apportaient la délivrance. Elle poussa de toutes ses forces contre le plan de travail avec sa main gauche, de l’autre elle avait enlacé la tête de son amant pour le sentir plus près d’elle, tout près. L’intimité ultime. Elle étouffa un cri, qu’elle transforma en un long râle grave – il ne le savait pas encore mais pour elle, plus c’était grave, plus c’était bon – et après l’explosion de jouissance, qui fut copieuse, qui fut longue, finalement elle commença à ralentir le rythme de ses mouvements, ce qu’il suivit, pour calmer le jeu petit à petit. Et, magie ultime, pour elle c’était toujours délicieux, bien que différent, comme sensation. Et cela dura encore, tant que c’était bon.
Doucement, elle reprit ses esprits, et réalisa qu’ils ne s’étaient encore pas embrassés, et qu’elle n’avait jamais réussi à jouir sans embrasser jusqu’à présent. Elle réalisa que pour la première fois, elle avait eu envie de sexe pour le sexe. Juste pour le sexe.
En attendant, lui était toujours en tension et elle le savait. Mais elle ne voulut pas le tourmenter ou le chauffer davantage : désormais le jeu était plus derrière eux, et elle voulait simplement le remercier du bien qu’il lui avait fait, en lui rendant la pareille. Elle avança une main sur celle de son partenaire pour lui indiquer qu’il pouvait cesser de la caresser ; un peu plus longtemps et ce serait d’ailleurs devenu douloureux. Elle glissa l’autre main dans son dos et attrapa entre son index et son majeur son pénis, toujours en elle, par sa base, pour doucement le retirer. Cela faisait tellement longtemps qu’il menait la barque qu’il fut surpris de cette initiative et se demanda ce qu’elle allait faire. Elle se redressa doucement, toute fatiguée et tremblante qu’elle était ; elle se retourna en prenant son temps, toujours en tenant son pénis entre ses doigts ; et le prenant maintenant pleinement en main, elle commença à la caresser de haut en bas, lentement, et regarda son amant dans les yeux.
C’était la première fois depuis le début de leur étreinte que leurs regards se croisaient et ils le savaient tous deux. Ils goûtaient maintenant au plaisir de l’interdit, celui que l’on ressent après avoir franchi sa barrière, ensemble. Ce plaisir d’avoir entrepris un voyage sur une envie, sur un détail, en se disant qu’ils auraient pu passer complètement à côté…
Progressivement, elle accéléra son geste. Chaque fois qu’elle passait sur l’anneau à la base du gland, elle renforçait légèrement son étreinte pour mieux insister dessus et elle avait ainsi tout le loisir de voir, dans les yeux de son partenaire, diffuser à chaque passage des vagues de plaisir. Il lui laissait volontiers le contrôle…
Tout à coup elle le lâcha et, avec ses deux mains, se hissa sur le plan de travail, face à lui. Elle cala un de ses talons sur la poignée de la porte du placard en-dessous d’elle, et mit son autre jambe repliée devant elle, sans pour autant cacher son entrejambe qu’il devinait, masqué sous le tissu tombant. Il prit son sexe en main et commença à faire des allers-retours. Toujours en le regardant dans les yeux, elle commença à tirer sur le tissu de sa robe pour dévoiler, au ralenti, ses cuisses, puis maintenant la dentelle du bas qui avait déclenché toute cette tornade sexuelle.
Hypnotisé, il était dans ses derniers retranchements ; il s’était tellement retenu de jouir pour elle que cela commençait à devenir vraiment, vraiment difficile. D’autant que jusqu’à présent, tout avait été plutôt subtil, à moitié dissimulé, suggéré, et que cela avait bâti une tension érotique incroyable… mais maintenant qu’elle semblait vouloir lui en mettre plein la vue et devenir on ne peut plus explicite, il ne savait plus combien de temps il pourrait tenir. Il accéléra sans rien pouvoir y faire.
Le tissu remontait. Il dévoila la peau au-dessus du bas qui l’avait mis dans un tel émoi tout-à-l’heure. S’arrêterait-elle là ? Elle le feignit, en ralentissant. Puis elle reprit sa route. Enfin, elle atteignit son sexe. Il aperçut une grande lèvre, une petite lèvre, il crut voir l’entrée sombre de son vagin. Il se laissa tomber contre le mur juste derrière lui, dans ce couloir exigu. Elle continua, bientôt tout son sexe fut ouvert et offert à sa vue, rose foncé, humide, pour son seul plaisir. Elle se délectait de le voir ainsi se caresser d’un geste sûr, leste et précis, n’arrivant pas à décider s’il devait garder les yeux ouverts ou fermés ; elle adorait l’effet qu’elle lui faisait. Elle cala le tissu de la robe sous ses fesses pour l’empêcher de glisser, afin que son ami ne perde rien du spectacle. Il allait plus vite que jamais. Elle humecta sa main et commença à se caresser. Jambes ainsi écartées, elle était indécente, sexuelle. En bas sombres et talons, elle était torride, sensuelle. Il n’y tint plus.
Il se rua vers le plan de travail pour attraper un torchon qui traînait là ; et il jouit de tout son sexe et de tout son corps. Il voulait continuer à la regarder mais ce fut trop fort, et trop bon, et il dut fermer les yeux. Les vagues de plaisir rayonnaient dans tout son corps et secouaient son esprit ; ses muscles se contractaient régulièrement et de façon incontrôlable… Enfin les spasmes diminuèrent et s’espacèrent pour le laisser épuisé, transpirant, magnifique.
Des images éparses lui revinrent alors en mémoire, comme pour les graver à jamais. Il ouvrit les yeux et elle était toujours là, lui confirmant que tout ce qui s’était passé était bien vrai. Elle avait vécu ce moment fort avec lui et lui souriait ; content et reconnaissant, il répondit à son sourire. Il referma les yeux et souffla.
Quand il reprit ses esprits après une petite pause, elle était toujours assise en face de lui, mais elle s’était recouverte, et elle souriait toujours, les joues rosies, quelques mèches folles s’étant échappées de sa coiffure déjà lâche. Visiblement, cela avait été une partie de sport pour elle également. Elle l’admirait, adossé au mur, son torchon dans les mains cachant son sexe, n’osant pas bouger, avec toujours son pantalon baissé juste ce qu’il fallait, finalement dévêtu du strict nécessaire ; beau. Il était fatigué, mais heureux. Elle était épuisée, mais heureuse aussi.
Tous les deux avaient été si forts, et si vulnérables à la fois. Et ils venaient de partager cela.
Elle avait découvert le sexe pour le sexe. Il avait découvert que certains fantasmes peuvent être encore plus forts dans la réalité.
Ensemble, ils avaient découvert que tout est dans la fantaisie… et l’inattendu.
– FIN –
Cette histoire ô combien plaisante vous a été proposée par notre charmante rédactrice « SiCTVrai » déjà l’auteure du récit « Une chemise entrouverte« . N’hésitez pas à l’encourager en lui laissez lui vos impressions 😉
Crédit photo : Nouveauxplaisirs
