C’était un beau soir de la fin du printemps ; le ciel était clair, la lune presque pleine, la nuit chaude. Je faisais quelques pas dehors, dans le jardin, avant d’aller me coucher. Je contemplais les étoiles ; j’ai toujours adoré regarder la voûte céleste, la nuit. Ici, loin de la ville, aucune lumière parasite ne trouble la vue. Très loin, haut dans le ciel, passait un avion. J’observai un court instant sa petite lumière rouge clignotante, et cherchai à déceler le bourdonnement infiniment léger de ses moteurs.Mais un autre bruit attira soudain mon attention ; un bruit qui déchirait le calme lancinant de la campagne nocturne. Une sorte de sifflement, distant mais déjà strident, qui allait en s’accentuant dans les graves. Je réalisai au bout de quelques secondes que c’était le son d’un objet qui tombait, sans doute de très haut.Je guettai le ciel, tous mes sens en éveil, à la recherche de son origine. Et les yeux levés, j’aperçus soudain juste au-dessus de moi la masse sombre d’un petit objet qui me chutait droit dessus. Je m’écartai dans un réflexe, juste à temps pour éviter de me le prendre en pleine tête. Le « truc » tomba violemment sur le sol dans un bruit assourdi de métal cogné, et rebondit à quelques mètres. Un reflet doré parut s’en échapper tandis qu’il achevait sa course en roulant quelque peu sur le sol.J’attendis qu’il fût immobile pour m’en approcher. Le peu de lumière que procurait la lune me suffit à apercevoir une sorte de timbale en cuivre bordée d’une anse et d’un bec.— Une vieille théière ? J’ai failli me prendre une théière sur la gueule ???J’allai ramasser l’objet et le fis tourner entre mes mains sous les pâles rayons lunaires. Ce n’était pas franchement une théière, ni quoi que ce soit de connu. Et ce n’était pas du cuivre non plus ; c’était plus clair, mais aussi plus lourd.Il était abîmé de partout, sans doute à cause du choc ; le métal était enfoncé en plusieurs endroits et l’anse toute déformée.Je regardai de nouveau en l’air, espérant peut-être trouver une explication à la présence de cet objet, mais au bout d’une trentaine de secondes, et avant de m’attraper un bon torticolis, je me résolus à admettre que ce truc était tombé d’un avion, ou même d’un satellite ou bien que mes voisins s’étaient encore engueulés et se balançaient de toutes leurs forces tous leurs bibelots à la con. Je rentrai finalement dans la maison avec ma théière, me disant que je pourrais peut-être la revendre.Dans le salon, je lui trouvai une place sur une petite étagère, entre deux autres breloques, puis me reculai un peu pour l’admirer sous la lumière plus franche. Le métal brillant, bien que tout défoncé, attirait l’œil. Mais en rentrant dans la maison, il s’était couvert d’une sorte de pellicule de buée qui le ternissait presque un peu. Je le repris pour l’en débarrasser en l’essuyant doucement.Et c’est alors qu’un nuage de fumée parut en sortir en tourbillonnant. Je le lâchai dans un réflexe, en reculant. Il roula encore sur le sol et de la fumée continua de s’en épancher, tournoyant toujours, mais de moins en moins vite, et dessinant peu à peu une forme.— C’est pas vrai ! Qu’est-ce que c’est encore que cette connerie ?Je continuai d’observer, amusé mais quelque peu inquiet, la vapeur achever de modeler une silhouette vaguement humaine.— Super ! Un génie…J’attendis un peu. La fumée finit par se dissiper et j’eus en face de moi un petit être grisâtre enturbanné et portant une sorte de toge. Il avait un pied dans ma théière et me regardait avec des yeux facétieux.— Salut à toi, mon nouveau maître ! me fit-il avec une sorte de révérence.— Sa… salut, répliquai-je impressionné.J’avais beau avoir lu et entendu des contes toute ma jeunesse, je classais ce genre d’histoires au même niveau que les extra-terrestres ou les machines à voyager dans le temps. Je le regardai, éberlué. Il croisa ses bras, attendant apparemment que je lui dise quelque chose.— Tu… Tu es un génie ?— Oui, presque. Je suis un djinn.— Un djinn ? Et… c’est quoi, un djinn ?— Un aspirant génie.— Ah… fis-je, rassuré. Et… comment t’appelles-tu ?Il émit une suite de sons tous plus compliqués les uns que les autres et finit par déclarer sobrement :— Mais tu peux m’appeler « Bazouk ».Je l’observai, toujours incrédule.— Bon, ben moi c’est Gufti. Gufti Shank.Ça n’eut pas l’air de l’affecter outre mesure. Il demeura sans rien faire à me regarder.— Et qu’est-ce que tu sais faire de beau, Bazouk ?— J’exauce des vœux, bien sûr.— Tu exauces des vœux… bien sûr… repris-je, sans doute un peu sceptique.Je me pinçai discrètement, puis continuai à l’interroger :— Et ? Pas plus de trois tous les mille ans, c’est ça ?— Non, autant que tu veux.— Sans limite ?En levant l’index, il baragouina un long blabla absolument incompréhensible. J’eus presque peur qu’il ne fût en train de me lancer un sort, mais il baissa finalement la main et se remit à parler normalement, m’expliquant :— C’est un précepte que l’on pourrait traduire par : « Dans la limite de ton intérêt, du mien et de celui du reste du monde ».— Cool ! approuvai-je.J’hésitai encore à y croire :— Et tu dis que tu m’obéiras ?— Oui.— Tu… tu peux me faire une démo, là  ?— Eh bien fais un vœu…— Un vœu ? Euh… Quelle sorte de vœu ?— N’importe.— Et… euh… comment on fait ? Je le pense simplement, ou je te le dis ?— Ah, non, je ne suis pas devin… il faut me le formuler.— Et y a une formule-type à retenir, du genre « mon bon génie, je voudrais que… »— Non, non, tu peux me parler normalement.— Ah…Je réfléchis un court instant. J’allais commencer par un truc cool, pour voir. Je regardai autour de moi, à la recherche d’une idée pas trop débile.— Est-ce que tu peux me faire apparaître un petit feu dans la cheminée ?Il ferma les yeux et murmura vaguement quelque chose, il y eut un minuscule éclair blanc qui sembla joindre ses deux mains repliées, et dans un son d’embrasement, trois bouts de bois et quelques flammes apparurent soudain dans l’âtre. Je regardai mon génie avec un air impressionné et une grimace d’approbation :— Bravo. Tu es très fort.Enfermé que j’étais dans mon raisonnement occidental, une question me traversa l’esprit :— Et qu’est-ce que tu exiges, en contrepartie ?— Rien. Je suis ton djinn, tu es mon maître, tu peux faire de moi tout ce que tu voudras…Il releva l’index et professa à nouveau la même série de borborygmes que précédemment. Je l’interrompis avant qu’il n’eût terminé :— Oui, oui, j’ai compris, dans la limite de mon intérêt, du tien, et de celui du reste du monde. D’accord.Il acquiesça et parut de nouveau attendre.— Et si j’ai pas de vœu, tu fais quoi ?— Rien. Je te protège, je te surveille.— Cool… Remarque, t’as raison… des fois que je sois en danger…Je réfléchis à ce que je pourrais bien lui demander.— Bon… tu veux un truc à boire, en attendant ?— Je n’ai besoin de rien. Je ne suis qu’esprit.— Ah ? Bon…Il resta encore à me regarder, les bras croisés. Je me résolus à lui demander quelque chose :— Bon, eh bien, il y a bien un truc qui me vient à l’esprit, là … Tu peux me faire apparaître ce que je veux ?— Euh… Oui.Je n’aimais pas trop le « euh » dans sa réponse, mais je poursuivis néanmoins :— Eh bien, dans ce cas, je voudrais bien deux belles jeunes femmes pour finir la soirée avec moi…Il sembla se concentrer encore, fermant à nouveau les yeux, et psalmodia longuement. Il y eut ensuite un éclair blanc presque silencieux qui illumina toute la pièce et il rouvrit les paupières en désignant avec un sourire quelque chose derrière moi. Je me retournai, heureux.Et je fis soudain face à une monstrueuse bonne femme extrêmement laide et plus qu’obèse, accompagnée d’une sorte de créature à mi-chemin entre une femme et une chèvre, et toutes deux me regardaient en se demandant ce qu’elles foutaient là .Je me retournai vers Bazouk avec un air probablement protestataire :— Je ne sais pas si on s’est bien compris…Il dut deviner que j’étais passablement déçu :— Sois indulgent. Ce que tu me demandes est difficile…— Attends, tu es un génie, oui ou non ?— Non. Je suis un aspirant-génie.— Ben t’es pas près de devenir génie avec des conneries comme ça !— Je ne serai jamais génie, j’ai déjà raté mon examen…Je le regardai comme un tableau de Picasso.— Tu as raté ton examen ? répétai-je lentement.— Oui.Je soupirai longuement. Pas de bol, j’étais tombé sur un génie raté…— Ah… je mangerais bien quelque chose… entendis-je soudain derrière moi.C’était la grosse bonne femme… Sa collègue, quant à elle, commençait à brouter mon canapé.— Bon, au moins, fais-les disparaître ! implorai-je.Il claqua des doigts et ses deux créations disparurent. Je le regardai droit dans les yeux :— Bon, je te laisse une deuxième chance… Deux belles jeunes femmes, tu te rappelles ? À la rigueur, même une, ce sera mieux que rien…Il refit une tentative, se concentrant et déclamant. Un nouvel éclair traversa la pièce, et je pus cette fois contempler effectivement deux belles jeunes femmes, mais de la taille de poupées Barbie, et qui se mirent soudain à courir en tous sens. Je regardai mon faux génie :— Okay, laisse tomber. On réessaiera demain… Fais-les disparaître.De nouveau, il claqua des doigts, désintégrant ses marionnettes de compétition. Puis il parut attendre que je lui demande quelque chose d’autre. Au bout d’un moment, je l’informai :— Euh, écoute, je vais aller me coucher, là , d’accord ? Alors, vis ta vie, fais ce que tu veux, rentre dans ta théière si ça te branche, et puis demain peut-être que j’aurai les idées un peu plus claires et qu’on pourra trouver quelque chose d’intéressant à te faire faire, d’accord ?Il m’écouta poliment, avec un sourire ravi, puis m’annonça :— Non, je vais rester près de toi.Il commençait à me gaver, le génie !— J’insiste, mais j’aime autant dormir tout seul, Bazouk.— Je veillerai sur ton repos, répondit-il solidement.Je soupirai et décidai finalement de l’ignorer. Il me suivit à chacun de mes pas, tentant même d’entrer dans les chiottes avec moi. Je l’engueulais de temps en temps, mais ça n’avait pas l’air de sérieusement l’affecter. Quand je lui expliquais que je faisais le vœu qu’il rentre dans sa théière ou qu’il me foute la paix ou ce genre de trucs, il me répliquait son fameux précepte de mon intérêt, du sien et de celui du reste du monde. Tout de même, après débat, je parvins à obtenir qu’il veille effectivement sur moi, mais depuis l’intérieur de l’armoire de ma chambre.Autant dire que je ne dormis pas franchement bien. Pour pas dire pas du tout. Je tournai et retournai dans mon lit en me demandant ce que j’allais foutre de ce Bazouk. Surtout si j’arrivais même pas à le faire rentrer dans sa théière. Je pensais à la façon dont il avait atterri dans mon jardin et je m’imaginais déjà louer un avion pour aller le balancer dans le jardin d’un autre pauvre malheureux.De temps en temps, il y avait un grand éclair blanc qui illuminait l’intérieur de mon armoire en faisant s’ouvrir une porte, et un peu de fumée qui en sortait. Parfois, ce phénomène était suivi d’un éclat de voix qui ressemblait à un juron.Quand enfin je fus parvenu à m’endormir, ce fut pour être réveillé moins d’une heure après par la voix satisfaite de Bazouk qui, tandis que j’ouvrais péniblement les yeux, m’expliquait victorieusement qu’il avait réussi. Et dans un simili spectacle de magie, il alluma la lumière, finissant de m’aveugler, puis ouvrit la porte de l’armoire pour en laisser sortir effectivement une splendide jeune femme.Après m’être sérieusement frotté les yeux, je lançai aux deux êtres qui me faisaient face une série de regards inquisiteurs. J’étais persuadé qu’il y avait encore un traquenard. Mais Bazouk, heureux, m’assura :— Cette fois-ci, j’ai réussi ; elle devrait te convenir.Tu m’étonnes qu’elle me convenait ! Elle était nue devant moi et me regardait en souriant sereinement. C’était une bombe absolue : deux yeux bleus espiègles brillant sur le teint pâle d’un visage d’ange aux traits fins, au nez parfait, aux pommettes rondes, aux lèvres pleines parfaitement dessinées ; ses cheveux noirs ondulant jusqu’à de fines épaules ; deux seins volumineux brillant par leur maintien ; une taille fine, un ventre presque plat, des hanches élargies dans des courbes ensorcelantes, des cuisses qui donnent soif, des jambes longues…Je regardai Bazouk ; il remontait soudain nettement dans mon estime.— Comment s’appelle-t-elle ?— Je ne le sais pas ; c’est à elle qu’il faut le demander.Je tournai les yeux vers l’apparition paradisiaque :— Bonjour. Comment t’appelles-tu ?— Azura, me répondit-elle d’une voix enchanteresse.Elle vint s’asseoir à côté de moi sur le lit ; elle sentait bon. Elle me caressa doucement le visage tandis que j’avais les yeux scotchés sur ses seins, et ajouta :— Tu peux faire de moi tout ce que tu veux.Mon cœur et ma bite se gonflèrent de concert. Je repoussai de quelques minutes mon assaut sur la jeune femme et pris un instant pour considérer mon pseudo-génie :— Merci.— Cela te convient-il ?— Oui, c’est pas trop mal. Tu peux m’en faire une deuxième ?Il me fit la même tronche qu’un marathonien à qui on apprendrait qu’il faut refaire le chemin en sens inverse. Mais je ne me laissai pas apitoyer et poursuivis :— Comme tu as eu bon goût, je te laisse encore juger pour la seconde. D’ailleurs, si tu me fais exactement la même, ça me gêne pas…Il soupira mais commença à se concentrer et à baragouiner dans sa barbe.— Et puis t’as qu’à aller nous faire ça dans l’armoire… ajoutai-je encore.Il s’exécuta. Je me tournai vers Azura qui me caressait toujours les cheveux et le cou. Elle me sourit encore. J’étais presque gêné pour elle.— N’y vois rien de personnel, ma puce, hein… Ce n’est pas que tu ne me suffirais pas, c’est juste que… euh… c’est juste pour faire bosser un peu Bazouk, tu sais, le gars qui fait de la fumée dans l’armoire…— Tu n’as pas à te justifier de tes désirs, je suis entièrement à toi, me murmura-t-elle en retour de sa voix mélodieuse.Je la regardai en écarquillant les yeux. Bon, côté caractère, elle avait été lésée, Azura. C’était à se demander où Bazouk avait grandi… Mais bon, pour le moment, je m’en foutais. Enfin, non, je m’en foutais pas, en fait ça m’arrangeait bien.Le cours de mes pensées fut interrompu par un désormais banal éclair blanc qui fit cette fois s’ouvrir les deux portes de l’armoire. S’ensuivirent un juron et un long hennissement, puis un nouvel éclair. Bon, la seconde serait sans doute pas pour tout de suite… Mais en attendant, j’allais déjà profiter de la première. Et puis j’allais commencer par nous débarrasser momentanément de l’espèce de shaman qui sévissait dans mon armoire.— Euh… dis, Bazouk ? Tu veux bien aller répéter dans la salle de bains, à côté ?Il émit une sorte de grommellement mais obtempéra une fois encore. Je relevai les yeux vers la jeune femme :— Azura, très chère, je veux bien un massage des épaules et du dos…— Bien sûr, mon bon maître.Bon, fallait pas trop déconner, quand même :— Euh… disons que tu peux m’appeler simplement Gufti… Ou à la rigueur, si vraiment tu y tiens, tu peux dire : mon Gufti adoré…— Bien, mon Gufti adoré. Enlève ce vêtement et allonge-toi.J’arrachai presque mon tee-shirt, puis repoussai vivement la couette et virai les oreillers pour m’allonger à plat ventre sur mon lit. Je bandais comme rarement avant. Mais pas de précipitation… Je m’étendis, calmement, les bras en croix, sans plus bouger, attendant simplement les mains d’Azura.La jeune femme, toujours assise à mes côtés, me caressa un instant le dos du bout des doigts, presque distraitement, mais m’arrachant quelques agréables tressaillements. Puis elle se pencha vers moi, venant appuyer savamment sa poitrine lourde et ferme sur mon épaule et mon bras pour venir me murmurer :— Je vais m’occuper de toi, mon Gufti adoré…Sa voix s’était faite douce, ensorcelante. Bazouk s’était chié dessus niveau caractère, mais il avait grave assuré tout le reste, sensualité y compris. Et tandis que je me demandais si j’avais déjà bandé aussi fort, Azura se redressa et m’enjamba rapidement pour venir s’agenouiller au-dessus de mes fesses ; ses mains douces et chaudes se posèrent sur mes épaules et elle entreprit un lent massage lascif et langoureux. Elle parvenait à faire vibrer mon corps sous ses caresses fermes et souples à la fois. Et tout en me massant le dos, elle serrait ses jambes contre mes hanches et s’asseyait parfois sur le haut de mes cuisses, frottant ensuite son pubis contre mes fesses.Me sortant de ma douce torpeur, un puissant caquètement s’éleva de la salle de bains voisine, suivi d’une sorte d’imprécation. Je ne pus m’empêcher d’éclater de rire. Je me retournai entre les cuisses de la douce Azura pour me mettre sur le dos. La somptueuse jeune femme me sourit une fois encore et se rassit sur mon bassin, mon sexe bandé à bloc coincé contre son entrejambe. Elle se déhancha quelque peu d’avant en arrière, me branlant sous ses fesses et m’arrachant quelques gémissements. Puis elle se recula vers mes jambes, me retirant doucement mon caleçon. Ma queue tendue apparut sous ses yeux toujours vifs et coquins. Quand elle m’eut entièrement déshabillé, elle s’appuya sur ses coudes et approcha son visage de mon bassin pour contempler un instant ma verge de près, passant doucement sa langue sur ses lèvres. Je la laissai faire, savourant son regard avide.Elle se saisit finalement de mon sexe qu’elle fit tourner et osciller plusieurs fois sous son visage, faisant en sorte que mon gland vienne tout juste effleurer ses lèvres. J’étais excité comme jamais ; je mourais d’envie qu’elle me prenne dans sa bouche. Elle me fit languir encore un peu, me masturbant doucement en me dardant ses yeux de braise.— Est-ce que je te plais, Gufti ? me fit-elle d’une voix friponne.— Rrrâââaaaaaahhh !Je soulevai mon bassin par à -coups pour diriger ma queue vers sa bouche, mais elle se contentait encore de me branler doucement, laissant passer mon gland devant son nez et ses yeux.Un coassement sonore détendit quelque peu l’atmosphère. Même Azura rigola. Un nouveau juron de Bazouk acheva cet intermède. La jeune femme décida qu’elle avait assez joué avec moi et se pencha soudain encore plus vers mon bassin, enfonçant soudain ma queue entre ses lèvres chaudes et douces. Elle me suça alors longuement avec passion, sa bouche aspirant mon sexe jusqu’à s’en remplir, sa langue tournoyant autour de mon gland et de ma hampe, sa main allant et venant autour de la base de ma queue, son autre main massant doucement mes testicules. Je peinais à garder mes yeux ouverts, à soutenir son regard frénétique ; je gémissais à chaque caresse de sa langue, à chaque va-et-vient de ses lèvres. Je voulais que cela dure longtemps, mais je sentais qu’à ce rythme, je n’allais pas tarder à exploser dans sa bouche.De la salle de bains monta soudain la voix triomphatrice de Bazouk qui poussa une sorte de cri victorieux. Cela ne parut pas gêner outre mesure Azura qui continua de me prodiguer tout son savoir-faire avec ferveur. Moi je me crispai encore d’excitation, à l’idée de voir apparaître une seconde déesse produite par mon aspirant-génie. Celui-ci apparut soudain juste derrière les fesses d’Azura, arborant un sourire réjoui. Et j’écarquillai à nouveau les yeux en découvrant sa toute nouvelle création.Si c’était possible, elle était encore plus belle qu’Azura : ses cheveux longs bouclés étaient comme d’or cuivré ; ses yeux mutins couleur émeraude, presque en amande ; ses joues au teint frais légèrement empourprées ornées de quelques taches de rousseur longeaient son nez fin et très légèrement troussé ; ses lèvres pulpeuses figées en un demi-sourire ardent ; ses seins plus ronds et plus provocants encore que ceux d’Azura, ses hanches et ses fesses pleines arrondies en des courbes démoniaques ; sa stature enivrante.La vision de cette merveille alliée aux va-et-vient exaltés sur mon sexe que la première déesse m’octroyait encore eut raison de moi. À peine la seconde jeune femme fut-elle apparue que j’explosai en gémissant dans la bouche d’Azura. De quelques spasmes insoutenables de plaisir, je libérai entre ses lèvres ma jouissance tumultueuse. J’essayai désespérément de garder mes yeux ouverts, braqués alternativement sur les yeux embrasés des deux jeunes femmes.Azura relâcha finalement ma queue sans avoir laissé échapper la moindre goutte de mon plaisir ; elle se redressa pour s’asseoir entre mes jambes, sur les siennes repliées et, me dardant ses yeux flamboyants, déglutit ostensiblement à deux reprises. La seconde jeune femme escalada le lit à genoux et s’avança jusqu’à venir se coller derrière Azura, pressant son corps contre son dos. Elle referma ses mains sur son ventre et ses seins, que j’imaginais toujours brûlants de désir. La nouvelle venue me lança un sourire endiablé avant d’embrasser la divine brune sur les joues, dans le cou et sur les épaules, tout en caressant sa poitrine intensément.Je me remettais doucement et constatai avec allégresse que mon sexe ne semblait pas devoir se ramollir le moins du monde. D’un coup d’œil, j’avisai Bazouk, qui restait dans un coin de la chambre et observait la scène d’un air satisfait. Puis je reposai mon regard sur les jeunes femmes, à présent enlacées dans une étreinte charnelle digne des meilleurs films pornos. Les deux merveilles s’embrassaient, se pelotaient, se caressaient sur tout le corps, avec enthousiasme et lasciveté. Je saisis ma queue pour me masturber tout doucement en savourant le spectacle divinement excitant qu’elles m’offraient.Je finis par me lever, debout sur le lit, et approchai mon sexe tendu de leurs deux visages. Sans abandonner leurs caresses, elles cessèrent toutefois de s’embrasser pour se consacrer à me sucer presque férocement ; tantôt l’une après l’autre, tantôt leurs deux bouches glissant de concert sur ma hampe ; tantôt l’une léchait mon sexe tandis que l’autre aspirait mon gland, tantôt l’une m’avalait presque entièrement et l’autre suçotait mes bourses tendues ou encore cherchait de sa langue les lèvres de l’autre. Et elles dardaient à tout moment dans les miens leurs yeux avides. C’était divin ; l’extase absolue. Et je devinais la seconde jeune femme, celle aux cheveux mi-blonds mi-roux, caresser le sexe de sa compagne et presser contre elle ses seins lourds.Les yeux d’Azura se fixèrent soudain sur moi tandis qu’elle penchait la tête en arrière en se cambrant brutalement dans un spasme presque convulsif. Elle ouvrit la bouche comme pour crier, mais aucun son ne sortit. L’autre jeune femme n’avait pas cessé de me sucer profondément et continuait à faire virevolter sa main à toute allure entre les cuisses d’Azura ; celle-ci tomba soudain en arrière en hurlant à plusieurs reprises, et en soulevant son bassin enragé qu’elle pressait contre la main de sa compagne, qui m’abandonna momentanément pour consacrer toute son attention à l’orgasme qu’elle venait de déclencher. Je contemplai la scène avec ravissement et une excitation toujours croissante.Azura s’écroula soudain sur le lit, parfaitement immobile, les paupières mi-closes, un sourire figé sur ses lèvres, et respirant rapidement. La fille aux cheveux d’or retourna vers moi ses yeux fous, me suça encore un court instant avec rage, avant de me faire m’allonger sur le dos devant elle. Je la laissai m’enjamber et venir s’empaler d’un seul mouvement sur mon sexe qu’elle avait maintenu tendu sous son entrejambe. Tout en commençant de se déhancher furieusement sur moi en gémissant, elle se pencha en avant pour venir m’embrasser passionnément. Je refermai mes mains sur ses fesses et accentuai encore le mouvement de va-et-vient de son bassin. Elle se redressa et, se retenant d’une main, pressa de l’autre ma tête contre sa poitrine, lourde et chaude. Je refermai mes mains sur ses seins et léchai et suçotai avidement ses tétons tendus, tout en accompagnant de mon bassin les à -coups du sien, lui arrachant non plus gémissements mais rapides cris saccadés qui venaient se mêler à mes souffles rauques et plaintifs.Elle se redressa soudain et se tint assise sur ses chevilles, ses cuisses de part et d’autre de mon bassin, mon sexe tout au fond de son corps. Et je compris que c’était pour faire de la place. J’aperçus Azura enjamber ma tête et s’asseoir doucement sur mon visage dans la même position que l’autre jeune femme, cherchant lentement la meilleure place, frottant un instant sa raie contre mon nez avant que ma langue tendue ne vienne enfin lécher ses lèvres et se repaître de son excitation.J’étais ailleurs ; je n’étais plus que désir et plaisir à l’état pur. Mes deux partenaires se balançaient plus ou moins en cadence sur mon corps, en geignant de délectation. Les doigts d’Azura venaient parfois toucher ma langue ou pénétrer mes lèvres, ou les siennes. Son plaisir coulait dans ma bouche. Sur mon sexe, les va-et-vient se faisaient de plus en plus rapides. Je devinais que la jeune femme se caressait aussi le clitoris. Et je les imaginais toutes les deux s’embrasser, masser doucement leurs seins.Les mouvements sur mon bassin devinrent soudain ultra violents, amples à -coups brutaux accompagnés des hurlements spasmodiques de la jeune femme. Je sentis sa jouissance se répandre en une vague de plaisir, un flot qui inonda son sexe et coula le long du mien jusqu’à tremper mon bas-ventre et mes testicules.Ce fut la goutte qui fit déborder le vase de mon excitation ; je rejoignis la merveilleuse inconnue dans sa jouissance et éjaculai en grommelant au fond de son ventre en essayant au mieux de ne pas abandonner Azura que je léchais toujours désespérément. Les doigts de celle-ci s’activaient à toute allure sur son clitoris et dans sa fente, touchant à chaque instant ma langue et mes lèvres. À son tour, elle se mit à crier en se trémoussant par spasmes au-dessus de mon visage, et elle jouit en hurlant au moment où j’achevais dans un dernier soubresaut de me décharger dans le corps de sa compagne.On s’affala tous les trois sur le lit, épuisés. Je caressai doucement les corps somptueux de mes deux nymphes. Azura ne bougeait presque plus, se contentant de respirer profondément. L’autre me souriait en s’effleurant les seins du bout des doigts.— Merci, lui dis-je sobrement.— Satisfaire tes désirs donne un sens à mon existence, me répondit-elle avec affectation.Je soupirai en regardant Bazouk, qui arborait toujours son air débonnaire et comblé.— C’est gentil, ma puce, mais ton propre plaisir et tes propres désirs comptent aussi. Comment t’appelles-tu ?— Pandore.— Pandore ? Eh ben…— Mais si tu me le demandes, je changerai mon nom.— Non, non, c’est formidable, mais… euh… écoute… tu devrais peut-être…J’hésitai. Mais la voix chantante d’Azura s’éleva soudain :— Mon Gufti adoré, que puis-je faire d’autre pour t’être agréable ?Je soupirai longuement de nouveau.— Rien ! Dormez, je vous appellerai si j’ai besoin de vous.Je renfilai mon caleçon en regardant Bazouk d’un œil sombre. Les deux bombes se repositionnèrent sur le lit, réajustèrent l’oreiller. Je les recouvris doucement de la couette puis leur déposai à chacune un baiser. Je m’avançai ensuite vers Bazouk et fis mine de l’attraper pour l’emmener après moi vers le salon. Mais mon bras passa tout naturellement à travers la forme évanescente de son corps. Je ronchonnai, puis sortis en l’appelant. Il ne tarda pas à me rejoindre à l’autre bout de la maison.— Bazouk ! Qu’est-ce que c’est que ces deux nanas-là  ?— Elles ne te plaisent pas, ô mon maître ?— Oh tu vas pas t’y mettre à ton tour, hein ! Appelle-moi Gufti, ça suffira.— Bien. Ces deux femmes ne te conviennent-elles pas, Gufti ?— Mais si ! Bien sûr qu’elles me plaisent ! J’ai jamais vu des nanas aussi belles ! Mais c’est pas des esclaves que je voulais…— Ah non ?— Non ! Allez, fais-les disparaître ; rends-leur la liberté.— La notion de liberté n’a pas de sens pour elles, ni pour moi. Leur existence, comme la mienne au demeurant, n’a d’autre sens que celui de te satisfaire.— Hein ? Mais d’abord d’où elles sortent ? Tu les as fait sortir d’où ?— Elles ne sortent de nulle part ; elles ont été créées pour la circonstance ; tu devrais les garder à ton service, je ne pense pas que tu auras à le regretter.Je soupirai une fois de plus en serrant les poings.— Non ! Allez, fais-les disparaître.Il parut hésiter ; sembla même pâlir et « transparenter » davantage. J’attendis un court instant.— Ça y est ?— Non.Il reprit toute sa texture et son teint habituels.— Comment, non ?— Non. Je ne les ferai pas disparaître.— C’est un ordre, Bazouk ! Fais-les disparaître.Il leva doctement la main et prophétisa une fois encore son charabia que j’avais déjà entendu, et devant mes gestes rageurs, il ajouta :— Ce n’est ni dans ton intérêt, ni dans le mien.— Grrrr !— Elles te serviront parfaitement, et je ne veux pas à avoir à en recréer.— Tu te fous de moi !— Non, écoute-moi, aie confiance.— C’est ça…Tu parles d’un génie obéissant… Quand c’était pour foutre le bronx, ça allait, mais quand il s’agissait de réparer ou de nettoyer…— Bon, je vais prendre une douche, tu viens encore me surveiller ?— Oui, je te suis.— Je plaisantais, Bazouk…— N’importe. Ta sécurité est une de mes priorités.— Bah oui, des fois que je me fasse agresser dans la douche à cinq plombes du mat…Je l’ignorai et allai me laver. Il me suivit, mais je fis tout comme s’il n’était pas là . Il commençait néanmoins à me saouler, le djinn. J’essayai désespérément de réfléchir à un truc à lui dire pour qu’il accepte de faire ce que je lui demandais. Le cas des deux nanas, aussi bonnes soient-elles, me posait un problème moral. Je ne voulais pas d’esclaves, mais de ce que semblait dire Bazouk, ces deux filles n’existaient pas et avaient été créées pour l’occasion. Ça dépassait presque mon entendement.En sortant, je retournai me foutre au pieu, fermement décidé à tirer le meilleur de mon génie. Je n’avais strictement aucune envie de dormir et je m’emparai d’un bloc-notes et d’un stylo pour noter tout ce qui me passait par la tête. En arrivant dans la chambre, je marquai un temps d’arrêt en apercevant les deux merveilleuses jeunes femmes, toujours nues, endormies quasi enlacées, à peine recouvertes d’un petit bout de la couette. Je montai dans le lit et m’installai juste entre elles deux, les séparant pour me faire une petite place entre leurs deux corps hallucinants. Je les gratifiai au passage de quelques baisers qui ne leur firent pas le moindre effet. Je m’assis dans le lit, remontant les oreillers ; elles s’étirèrent vaguement plus ou moins, puis se repositionnèrent contre moi, leur tête appuyée sur mes cuisses. Bazouk se tenait debout dans l’encadrement de la porte, me surveillant de son perpétuel air satisfait. Je me préparai à écrire sur le bloc-notes.Alors… D’abord, du fric… J’écrivis sur un feuillet : argent. Ensuite… une bagnole, une bien mieux que celle que j’avais là … Et puis, tant qu’à faire, il faudrait finir d’aménager le grenier du deuxième étage. Et pourquoi pas construire un garage attenant à la grange ? Je marquai tout cela au fur et à mesure que ça me venait.— Tu ne dors pas ? me demanda finalement Bazouk, très observateur.— Voilà qui est finement analysé…— … ?— Non, je ne dors pas. Je te prépare un peu de boulot… Je te marque sur un petit bout de papier tout ce que tu auras à faire demain matin.— Inutile, je ne sais pas lire.Je le regardai avec stupéfaction.— Tu maîtrises la magie et tu ne sais pas lire ?— En effet.De toute façon, je m’en foutais. Et même, ça m’arrangeait bien. Ça ferait au moins un truc où il me ferait pas chier.— Bon, n’importe. Et puis, vu le temps que t’as mis à me faire une gonzesse, autant que je te dise tout de suite ce que j’attends de toi.— Soit.— Alors, d’abord, je veux de l’argent. Beaucoup d’argent. Des billets de cent euros, c’est pas la peine de faire plus. Mais tu m’en fais plein. Tu vois à quoi ça ressemble ?Il me refit le coup de devenir vaguement transparent, excepté que cette fois-ci, il me parut même clignoter. Je m’attendais à ce qu’il me fasse un premier essai foireux, je me préparais au grand éclair blanc. Mais ce fut autre chose qui vint :Il avait cessé de clignoter et m’avait froidement répondu non.— Comment, non ?— Non.— Tu vas arrêter de dire non chaque fois que je te demande un truc ! Je veux du fric, tu me fais du fric ! Tu es mon djinn, tu m’obéis, on est bien d’accord ?— Oui, mais…Il leva l’index en prenant un air important et me répéta pour la énième fois son dorénavant fameux « précepte ».— Quoi ? Tu vas quand même pas me dire que c’est pas dans mon intérêt ! Et de ton point de vue, on s’en fout !Il me le traduisit encore, comme si j’étais demeuré :— Dans la limite de ton intérêt, du mien, et de celui du reste du monde.Il avait toutefois insisté sur la fin.— Quoi, le reste du monde ? Il s’en fout, le reste du monde !— L’équilibre du monde est ténu, et la balance qui le régit ne demande qu’à pencher d’un côté ou d’un autre.— Hein ? Qu’est-ce que c’est que ces conneries ?Il ne répondit soigneusement pas.— À quoi peut bien me servir un génie s’il ne peut m’aider à m’assurer la richesse ?— Je te ferai riche et puissant, mais pas de cette façon-là .— J’hallucine ! Ça te gêne pas de jouer avec des vies humaines, par contre tu me prends la tête pour me filer un peu de blé…— Ton honneur et ta morale ne sont pas à négliger.— Pffff… N’importe quoi !Azura sourcilla et s’étira doucement. J’attendis qu’elle se soit rendormie avant de continuer, à voix très basse :— Bon, et si tu les fais pas disparaître, ces deux-là , et si tu me files pas de fric, comment je vais les entretenir ?— Je veillerai à ce que tu ne manques de rien.— Ben là , justement, je manque de fric.— Et que feras-tu de cet argent ?— Que… ben, j’sais pas, je m’achèterai des trucs… tout ce qui me fait envie…— Je te donnerai ce dont tu as envie.— Mouais…Remarque, j’avais beau réfléchir, je trouvais rien à répondre.— Bon alors, commençons tout de suite. Je veux une nouvelle voiture. Un coupé Lotus, tant qu’à faire.— Je ne sais pas ce que c’est.— Oui, évidemment…— Une voiture, tu vois ce que c’est ?— Oui.— Bon eh ben on va faire comme avec les nanas, je te laisse carte blanche ; tu me fais une belle voiture, racée, sportive, rapide, fiable. Et puis tant que tu y es, je veux bien une moto.— Tes désirs sont des ordres.— Ah… à la bonne heure !Hé hé hé ! J’avais qu’à lui faire faire des bagnoles, et au pire je les revendrais… Je le vis commencer à se concentrer et fus saisi d’un soupçon de panique. Je hurlai presque :— Arrête ! Tu vas pas me les pondre ici, hein ! Tu me fais ça dehors, dans la cour, à côté de la bagnole qui y est déjà , d’accord ?— Soit.Mon cri avait réveillé Pandore et Azura. Elles ouvraient doucement les yeux en se redressant dans le lit.— Quelque chose ne va pas, mon Gufti adoré ? me demanda Azura.— Si, si, tout va bien. C’est juste Bazouk qui me fait chier.Celui-ci ne cilla pas ; il était toujours hyperconcentré.— Pouvons-nous nous rendre utile d’une quelconque façon ? questionna Pandore.Je contemplai un court instant leurs visages enchanteurs et leurs corps stupéfiants.— Oui, tenez… finis-je par répondre en baissant encore mon caleçon.Elles me sourirent et saisirent chacune d’une main ma queue qui se regonflait.