Il y a quelques années, fatigué de lire la kyrielle de textes évoquant une première fois en club échangiste où le narrateur finit toujours au milieu d’une partouze improbable, entouré des miss univers des cinq dernières années, j’avais commis un récit, « Errances », qui avait l’ambition mesurée de redonner un peu de réalisme au sujet.Point d’expérience personnelle cette fois, mais une réflexion provoquée par l’invasion de récits dans lesquels le mari, non content d’en être réduit à un onanisme contemplatif, prend plaisir à voir sa femme prise par d’autres dans des situations pouvant mener jusqu’à l’humiliation. Je vais donc très modestement tenter de démontrer l’influence des changements sociétaux sur les comportements sexuels et les fantasmes qui les accompagnent et plus particulièrement, celui ayant trait au candaulisme.Je m’excuse par avance auprès du lecteur qui arriverait en curieux et qui repartirait choqué en croyant avoir décelé dans cette ébauche d’analyse les preuves irréfutables d’un conservatisme réactionnaire chez son auteur. Alors, avant d’entrer dans le vif d’un sujet qui, mal interprété, pourrait s’avérer polémique, je citerai simplement la célèbre formule d’Evelyn Béatrice Hall qui pour résumer la pensée voltairienne affirmait : « Je déteste ce que vous écrivez, mais je donnerai ma vie pour que vous puissiez continuer à l’écrire. »Un peu d’histoire… J’imagine que personne ne sera surpris d’apprendre que le nom « candaulisme » puise ses racines dans la Grèce antique. D’après une poésie d’Archiloque, Hérodote raconte l’histoire du Roi Candaule, monarque semi-légendaire qui trouvait sa femme si belle qu’il ne put s’empêcher de la montrer à Gygès, un soldat de sa garde. D’abord réticent, ce dernier finit par accepter et assista au coucher de la Reine. Celle-ci s’en aperçut et, se sentant humiliée, obligea Gygès à choisir entre être exécuté ou bien tuer Candaule, l’épouser et monter sur le trône. Gygès, pas con, choisit la seconde solution !Je vous passe les détails, mais Gygès poignarda Candaule, épousa la reine et monta sur le trône après que l’Oracle de Delphes, saisi par ses adversaires, l’eut confirmé dans sa fonction.Par la suite, on retrouve quelques traces de l’histoire dans la République de Platon, chez Ptolémée (qui donna le nom de Nyssia à la Reine) ou encore Plutarque. Il faut ensuite attendre Théophile Gauthier qui, avec « Le Roi Candaule », reprendra la version d’Hérodote.Il est intéressant de noter que, chez aucun des auteurs précités, la Reine n’a voix au chapitre concernant son exhibition. Celle-ci est le fruit de la volonté exclusive du mari. C’est important pour la suite…Ce que nous enseigne l’histoire, c’est que le candaulisme n’est pas né d’hier. Mais de l’antiquité jusqu’au XXe siècle, sa pratique reste confidentielle et très peu documentée. On évoquera tout de même le cas des vieux nobles épousant des jouvencelles et qui, n’ayant plus l’âge de copuler, regardaient leur femme faire l’amour avec un jeune homme.Ce que nous enseigne Google, en revanche, c’est l’augmentation des recherches liées au candaulisme. Entre 2004 et 2016, elles ont été multipliées par 20 ! Oui, vous avez bien lu… par 20 ! Attention, cela ne signifie en aucun cas que la PRATIQUE du candaulisme a suivi la même courbe. Mais cela nous renseigne en revanche sur l’augmentation exponentielle du désir candauliste chez l’homme du XXIe siècle et c’est à ce phénomène que nous allons nous intéresser.Le candaulisme, qu’est-ce que c’est ? Ni le Larousse, ni le Petit Robert ne se risquant à en donner la définition, nous nous en contenterons d’une semblant faire l’unanimité et reprise par Wikipédia :« Le candaulisme est une pratique sexuelle dans laquelle une personne ressent de l’excitation en exposant ou partageant son conjoint à une ou plusieurs personnes.Par extension, on parle aussi de candaulisme lorsque des rapports sexuels ont lieu entre une ou plusieurs personnes de différents ou mêmes sexes, devant le regard consentant et demandeur du partenaire exclusif de celle-ci. » On notera, de l’avis des quelques thérapeutes et autres sexologues qui se sont penchés sur la question, que le fantasme du candaulisme est quasi exclusivement masculin. Autre enseignement, selon le sexothérapeute Alain Héril, le nombre de couples qui passerait du fantasme à l’acte serait extrêmement faible, en particulier du fait du refus de la compagne.Pour le dire autrement, les femmes ne sont ni particulièrement excitées à l’idée de partager leur conjoint (les cas de femme « caudaule » au sein d’un couple hétérosexuel sont quasi inexistants), ni transportées d’aise à l’idée de faire l’amour à un autre homme devant leur mari, la plupart de celles qui acceptent le faisant pour faire plaisir à leur moitié. Il y a naturellement des exceptions mais celles-ci resteraient très marginales si l’on en croit les quelques études menées sur le sujet.On apprend également que le candaulisme trouverait ses ressorts psychologiques dans la « compersion », contraire de la jalousie. Il s’agit là d’un mot issu de la novlangue progressiste dont ni le Larousse, ni le Petit Robert ne donnent la définition. On se contentera donc de celle du Wiktionnaire :• Sentiment ressenti lorsqu’une autre personne manifeste de la joie ou ressent du plaisir.• L’empathie et la compersion sont étroitement liées et cette dernière peut être considérée comme une forme précise d’empathie. La compersion signifie prendre plaisir au plaisir de votre partenaire, quelle qu’en soit la source. — (Mark A. MICHAELS, Patricia JOHNSON, Partenaires dans la Passion, François Doucet, 2015)• Bonheur ressenti lorsqu’un être aimé aime quelqu’un d’autre, par opposition à la jalousie. Ainsi, le souhait du candauliste serait que son épouse prenne du plaisir, que ce soit grâce à lui ou pas.Si l’on remonte le long de la spire du ressort psychologique, on retrouvera donc fatalement, à un moment ou à un autre, un problème de manque de confiance en soi, en sa virilité, et des doutes (justifiés ou non) quant à sa capacité à combler sa partenaire. Ainsi, le nouveau Candaule ne souhaite pas exhiber sa femme par fierté mais bel et bien prendre plaisir à voir sa compagne jouir dans les bras d’un autre. Il est même comblé lorsque celle-ci prend davantage de plaisir avec autrui qu’avec lui. Voilà qui en dit long sur sa perception de ses propres capacités sexuelles et de sa virilité ! C’est ce que le sexologue Philippe Kempeneers nomme les relations « abandonniques ». Il précise : « Certains hommes ne se sentent pas à la hauteur de la satisfaction sexuelle de leur épouse et, pour éviter d’être abandonnés, organisent cette pratique ». Autre motif évoqué par le docteur en psychologie David J. Ley : Le rejet du patriarcat. « Le couple rejette activement et consciemment la pression sociale à inhiber la sexualité des femmes ». Ainsi, Il confie avoir été « surpris du nombre de couples qui embrassaient avec force des principes féministes et de la façon dont ces maris décrivaient leur joie face à cette indépendance, cette confiance et cette affirmation de soi accrues, qui venait de la liberté pour leur femme d’avoir des relations sexuelles avec d’autres hommes ». Avant de conclure : « De nombreux hommes soulignaient que, par la sexualité ouverte de leur compagne, le couple rejetait activement et consciemment la pression sociale à inhiber la sexualité des femmes, à faire valoir la monogamie et un modèle patriarcal ». Le patriarcat ! Le mot est lâché. Mais voyons comment nous en sommes arrivés là.Des gladiateurs de l’antiquité au féminisme 2. 0La marche est haute, je vous l’accorde. Néanmoins, je postule que le néoféminisme, dans sa version la plus extrémiste qui consiste non pas à élever les femmes à un rang supérieur (à la façon des suffragettes ou d’une Simone Veil) mais à rabaisser les hommes, a eu pour conséquence une baisse dramatique de la testostérone chez la gent masculine. Il y avait eu la grande castration du pape Pie V, il y a désormais la grande castration des papesses féministes du paysage politicomédiatique français. Mais là où le premier se contenta de cacher d’une feuille de vigne ou d’un voilage les parties intimes des œuvres d’art (oui, la référence au pape émasculant les statues à l’aide d’un marteau et d’un burin est un fake issu du film « Anges & Démons » !), les secondes procèdent à l’ablation systématique et quasi rituelle de tout signe extérieur de virilité.Cette nouvelle castration est l’une des conséquences de ce mouvement fourre-tout que l’on appelle « progressisme ». Théorie du genre, promotion du métissage, féminisme, mise en valeur des sexualités alternative, libéralisme libertaire… Tels sont les principaux attributs de cette doctrine dont la finalité n’est ni plus ni moins que la négation, puis l’effacement des différences et des particularismes (l’égalitarisme étant consubstantiel au progressisme) avec pour résultat la naissance d’une espèce de Nutella humain chauffé à la température voulue, et donc malléable à souhait.Et Liam perdit son lectorat de gauche…Autant le dire en préambule, le progressisme contemporain n’a que peu de rapport avec celui des Lumières, ce dernier visant essentiellement à démocratiser et à diffuser la connaissance afin de permettre à tout un chacun de s’affranchir des dogmes de l’Ancien Régime.Le progressisme actuel, contemporain post-1945, nous a fait passer de Jean Moulin résistant à l’oppression nazie jusqu’aux dernières limites de son courage, à Jean-fragile, gender fluide non-binaire, dansant le twerk place de la nation au nom du climat en brandissant un portrait de Greta Thunberg !Entre les deux, 75 ans d’une paix qui a accouché d’hommes faibles. Ibn Khaldoun, historien tunisien le théorisa ainsi dès le XIVe siècle :« Les temps difficiles produisent les hommes forts…… les hommes forts engendrent les temps de prospérité et de stabilité…… les temps de prospérité et de stabilité produisent les hommes faibles…… les hommes faibles engendrent les temps difficiles… »75 années d’une paix durable, disais-je, l’une des plus longues de notre histoire, qui ont vu les femmes s’émanciper et les hommes s’assujettir jusqu’à la soumission, jusqu’à la négation même de leur qualité d’homme.« Un père, cela peut être une femme » Ces propos datant du 24 septembre dernier et captés par La Chaine Parlementaire ont été prononcés par Agnès Buzin, ministre de la Santé, lors d’une interview en plein débat sur l’ouverture de la PMA aux couples homosexuels.Le but ici n’est pas de débattre de l’à-propos d’une telle loi mais de démontrer que l’idée selon laquelle « un homme est une femme comme les autres » a fait son chemin jusqu’aux dernières strates du pouvoir en devenant presque une norme sociale communément admise. De même, je ne ferai pas l’éloge du concept de « Crise de la masculinité », perçu – généralement à juste titre – comme un combat non contre le féminisme mais contre l’émancipation des femmes.Non, ma volonté se borne à montrer que la virilité est devenue grâce – ou à cause – de l’idéologie post-soixante-huitarde et sous couvert de lutte contre le patriarcat, un concept honni dont il faut à tout prix purger la société. Selon la doctrine féministe, il s’agit là d’un préalable absolu à la mise en place d’une égalité Femmes/Hommes qui a tôt fait de se transformer en égalitarisme aveugle avec pour but ultime l’indifférenciation sexuelle.Que reste-t-il aux hommes ? On lui a pris son fusil et ses pit girls sur les circuits de Formule 1, il doit partager son terrain de foot et ses accords grammaticaux et depuis #MeToo, il risque une plainte pour harcèlement au moindre geste de galanterie. Et que lui a-t-on donné en échange ? Une vapoteuse goût fraise des bois et une trottinette électrique ! Pour déviriliser, on infantilise. Jamais dans toute l’histoire de France, l’homme n’a été à ce point attaqué, vilipendé, rabaissé, au prétexte d’une lutte contre le dangereux patriarcat.Là encore, il ne s’agit nullement de banaliser le harcèlement ou le viol, je note simplement qu’une cause juste a parfois de mauvais prophètes, telle Sandra Muller, à l’origine du hashtag BalanceTonPorc et récemment condamnée pour diffamation.On voit donc que le combat des féministes contre le patriarcat ne ressemble que de très loin à la vision idéalisée d’Aristophane dans « L’assemblée des femmes ». Ce qui devait être une évolution naturelle s’est transformé en combat. Un combat inégal face à un adversaire désormais désarmé. Je parle ici d’un désarmement intellectuel et idéologique. Car même si cette précision est selon moi hors sujet car allant de soi, il faut rappeler que nous en sommes au 117e féminicide depuis le début de l’année. Il est sans doute là, le vrai combat des femmes…L’ennemi absolu : L’homme occidental de plus de 50 ans. J’ai longtemps hésité à maintenir ce paragraphe, tant il est une perche tendue aux extrapolations et aux raccourcis simplistes. Aussi, je vous le livre avec les pincettes soigneusement stérilisées qui conviennent au sujet.« On a une télévision d’hommes blancs de plus de 50 ans et ça, il va falloir que ça change »Ces propos ont été tenus par Delphine Ernotte lors de son arrivée à la tête de France Télévision en septembre 2015. Françoise Nyssen, alors ministre de la Culture, s’empressera d’apporter son soutien à la nouvelle présidente : « Non, Delphine, tu n’es plus seule ! »Ce constat sera suivi d’effets à la faveur du licenciement de plusieurs animateurs correspondant à la description précitée. Mais pas que…Difficile de nier aujourd’hui que les minorités, qu’elles soient sexuelles ou éthiques, sont surreprésentées dans la sphère médiatique. Ce n’est pas un jugement, c’est un constat. Les publicitaires se sont engouffrés dans la brèche et l’on ne compte plus le nombre de réclames mettant en scène un couple interethnique. Je vous invite d’ailleurs à en faire le constat par vous-même et à regarder plus précisément le nombre de fois où le couple est composé d’une femme blanche et d’un compagnon « racisé ». Très rarement l’inverse. Personnellement, je trouve que cette mise en avant a quelques vieux relents néo-colonialistes. Et je ne parle même pas des fictions locales autoproduites dont les scénarii sont noyés sous la démagogie. Mais l’essentiel est ailleurs.Cette propagande de castration systématique de l’homme blanc hétérosexuel a selon moi un effet délétère parce qu’insidieux sur la population visée. L’inconscient est facilement influençable et les publicitaires, comme les politiques l’ont bien compris. À force de marteler que Jean-toutpuissant était un odieux oppresseur responsable du malheur du tiers-monde, de la fonte des glaces et de l’ostracisation des minorités, il a fini par le croire.Le piège de l’identificationOu de la non-identification, en l’occurrence. Mais pour aller plus loin, il faut comprendre comment fonctionne ce phénomène.Lorsque nous regardons un film, nous avons le réflexe inconscient de nous identifier aux personnages. C’est d’ailleurs ce que recherchent les scénaristes et producteurs de films. Plus un grand nombre de personnes peut s’identifier à un personnage (généralement au héros, mais pas seulement), plus le film a de chances d’avoir du succès. C’est ainsi que notre Jean-toutpuissant a grandi devant les films d’Henri Verneuil et a pu s’identifier à Jean Paul Belmondo, Alain Delon, ou encore Yves Montand.Même sur un format plus court, le phénomène d’identification fonctionne. C’est d’ailleurs le but recherché par les publicitaires. Mais que se passe-t-il lorsqu’il est confronté à un personnage auquel il n’arrive pas, pour des raisons culturelles ethniques ou d’orientation sexuelle, à s’identifier ?Eh bien, il sort de l’histoire, du contexte. Il est mis à l’écart, dans la pièce d’à côté d’où il pourra regarder la scène à travers le trou de la serrure. Il était acteur, il est devenu voyeur. Il était le héros, il est devenu le candaule…Soyons clairs, il ne s’agit nullement de remettre cause la présence légitime au sein des institutions qu’elles soient culturelles, politiques ou autres, de certains de nos compatriotes au motif de leur sexualité ou de leur appartenance ethnique. Mais il était nécessaire de verbaliser ce constat pour expliquer les difficultés d’identification précédemment évoquées.Mais alors, l’homme blanc hétérosexuel de plus de 50 ans serait-il un raciste qui s’ignore ?Pour partie, sûrement ! Mais ce n’est qu’une probabilité statistique issue des derniers scrutins et qui n’est absolument pas l’objet de ce texte. Le plus probable étant que la multiplication des médias de masse et des réseaux sociaux a fait évoluer la société de façon plus rapide que l’environnement immédiat de l’homme en question. On s’identifie plus facilement aux totems qui nous sont familiers et que l’on côtoie sur la durée. Les comportements de la nouvelle génération nous diront avec davantage de certitudes si l’ancienne n’a pas su s’adapter aux nouveaux standards et si, par conséquent, l’identification méritait d’être évoquée comme l’une des possibles causes.Et la femme, dans tout ça ? C’est l’autre grand enseignement : elle n’est pas demandeuse ! Sa seule volonté est de satisfaire aux pulsions candauliste de son époux. Mais alors, toute cette diatribe sur le féminisme ?La vérité est qu’il existe un décalage absolument abyssal entre les icônes médiatiques du féminisme et l’ensemble des femmes. Bien que 47 % d’entre elles se déclarent féministes, la plupart ne se sentent concernées ni par l’écriture inclusive, ni par les hôtesses du tour de France victimes de l’ignoble patriarcat, ni par une émancipation excessive qui dépasserait le strict cadre de leur besoin d’épanouissement personnel. La raison à cela est sans doute que le féminisme est constitué d’un grand nombre de courants (égalitaire, anarchiste, radical, post-colonial, intersectionnel, éco, post-moderne…) dont certains sont incompatibles entre eux mais qui une fois regroupés permettent de ratisser large, ce qui explique le chiffre de 47 %. Vous voulez savoir à quel point le sujet les passionne ? Demandez à votre amie-compagne-femme de quel courant elle est !SI on voulait résumer la situation, on pourrait dire que lorsque les féministes parlent aux femmes, ce sont les hommes qui les écoutent ! La quantité d’œstrogène diffusée par les médias de masse a donc modifié en profondeur les rapports que les hommes entretiennent avec leur propre sexualité. Mon propos n’est donc pas de blâmer les femmes qui, dans leur immense majorité, n’y sont strictement pour rien, les messages extrémistes des néoféministes telles que Caroline de Haas ou Rokhaya Diallo ne trouvant d’écho qu’auprès d’une cour restreinte, mais malheureusement turbulente et médiatisée.À la fin, c’est le mâle Alpha qui gagneComment se termine une relation candauliste ?C’est le moment de revenir au début de l’histoire. Pardon, de l’Histoire, en fait ! Je veux parler des quelques lignes que vous avez lues en travers parce que la mythologie grecque, hein… ça va un moment ! Et plus précisément du moment où la Reine, se sentant humiliée, demande à Gygès de choisir entre la mort ou le package [Tuer le mari, baiser mémère, monter sur le trône] !Eh bien d’après le sexothérapeute Alain Héril, rien n’a vraiment changé depuis l’Antiquité, de ce côté-là tout du moins ! Point de meurtre, fort heureusement, mais une relation qui finit par s’installer, la femme trouvant dans les bras de l’amant ce qu’elle ne trouve plus dans les bras du mari dont la bienveillante et naïve « compersion » se transforme peu à peu en une jalousie exacerbée avec au final, un couple qui explose !Là encore, je généralise. Il existe fort heureusement des cas où tout se passe à merveille. Mais le sexothérapeute y va tout de même de son conseil : « La troisième personne ne doit jamais être une personne proche, de l’entourage ou que l’on projette de revoir ». Dit autrement : changez de partenaire à chaque fois (NdA : et prenez rendez-vous avec mon confrère vénéréologue !).Mais revenons un instant sur le concept du mâle Alpha.Mâle Alpha : (Biologie) Mâle du plus haut rang, mais non pas forcément complètement dominant, dans un groupe d’animaux sociaux.• En général, les plus forts des mâles l’emportent, et il s’établit alors une hiérarchie plus ou moins stable, en fonction de laquelle l’individu dominant (dit « alpha » par les éthologistes) a, en général, priorité sans qu’il y ait de nouveaux combats, dans toutes les circonstances où des ressources alimentaires ou des partenaires sexuels sont en jeu. Périodiquement cependant, le mâle alpha est défié par de jeunes mâles arrivant à maturité, et l’un de ceux-ci finit par lui ravir sa position. Bigre ! Voilà qui devrait donner à réfléchir à tous ceux qui envisageraient de passer à l’acte. Car il ne faut pas oublier que l’Homme est un animal en puissance. En cela, il est intéressant de se souvenir que d’après les travaux du neurophysiologiste Paul Maclean, les fonctions de reproduction et de défense de notre territoire sont gérées par notre cerveau reptilien, héritage ancestral apparu il y a environ 500 Millions d’années et que nous partageons avec nos amis les bêtes. On peut donc raisonnablement se demander s’il est opportun de faire entrer dans la bergerie « de jeunes mâles arrivant à maturité », au risque de se faire « ravir sa position ! » Chacun jugera.Pour conclure… On me reprochera sans doute d’avoir été trop loin à certains égards et pas assez loin à d’autres. Le fait est que le candaulisme est une pratique qui, malgré son succès (tout du moins en tant que fantasme), n’a pas encore fait l’objet d’études poussées de la part des scientifiques et des sociologues. Ne possédant aucun magistère moral ou intellectuel pour asseoir mes assertions, cet essai doit être pris pour ce qu’il est, c’est-à-dire une tentative, sûrement maladroite, forcément incomplète, d’apporter des pistes de réflexion sur ce phénomène dont les témoignages réels ou fantasmés inondent les colonnes de Rêvebébé.Quant aux auteurs spécialistes du genre qui viendraient à lire ces lignes, je les encourage à poursuivre leur quête du plaisir candauliste, qu’il soit réel ou imaginaire, car si les récits sont pléthore, démonstration est faite que les lecteurs, eux, sont désormais légion !