V – Semaine 5 : Barbara et SylvieLundi matin : je suis d’une humeur massacrante. Pourquoi ? Je n’en sais rien. Mme D est toujours vivante, mais les filles me réveillent maintenant toutes les nuits pour essayer de la soulager un peu. Les doses de morphine sont importantes et la font un peu délirer.Valois et Hugo sont passés tous les deux. Il y aura beaucoup de travail demain. Journée complète de bloc probablement. Il faut prévoir beaucoup de choses. Je fignole les dossiers, fais une CV détaillée, agace infirmières et aides-soignantes avec mes exigences et finis la journée dans un triste état.Soirée très calme, passage à l’office de quelques secondes et dodo.** *Si toutes les journées de chirurgie ressemblaient à celle-là , il n’y aurait pas beaucoup de candidats à ce métier. Entrée au bloc à 8 h, sortie à 18 h avec une petite demi-heure au milieu pour avaler un casse-croûte. Puis visite des opérés et de Mme D.— Je ne vous ai pas vu aujourd’hui, mon petit.— Nous sortons juste du bloc. Comment ça va ?— Mal. Je suis à bout.— Je suis là cette nuit si vous avez besoin.— Ne vous fatiguez pas, c’est inutile.Déprimant. Le passage à l’office a été très rapide. Il y avait pourtant Latifa.— Les filles, ce soir vous venez me border et dodo.— Si tu crois qu’on va se déranger pour si peu.— Latifa !Je fuis vers ma chambre.** *Mercredi : Matinée avec Mme Juin et ses fibroscopies. Je vais bien finir par y comprendre quelque chose. Mme D est morte cet après-midi, j’ai tout juste eu le temps de lui faire une bise et puis elle s’est endormie définitivement. Métier de m… ! Et semaine de m… ! J’ai eu à peine le temps de me mettre à jour. Demain, nouvelle journée de bloc. Et ma doudou qui m’annonce qu’elle ne viendra pas ce week-end ! Tout va mal. Si je n’ai pas son petit cul dans la paume de la main samedi, je fais une nervous breakdown.** *Jeudi : journée bloc plus calme, mais nous sommes quand même sortis à 14 h. J’ai bien dormi la nuit dernière et ça va mieux. C’est ça le secret, bien dormir. Le soir, je passe un coup de fil à Sylvie et sors la voir. J’ai envie ou besoin de me détendre un peu, beaucoup, passionnément…À peine arrivé, à peine allongé, la pauvre subit mes assauts désordonnés et infructueux. Stressé, je n’arrive à rien. Elle non plus du coup. Je ne sais pas si vous avez remarqué, mais l’amour, ça se fait à deux. Enfin, c’est mieux à deux. Je la prie donc de bien vouloir excuser mon indisponibilité temporaire, arguant de la fatigue, du stress, du contexte politique, du temps pluvieux, des dieux de l’Olympe…Adorable enfant, elle ne m’en veut pas. Nous continuons donc à batifoler un peu sans pouvoir conclure, mais j’aime bien le contact de sa peau, ses caresses et les petits baisers que nous échangeons.— Alors, où en es-tu avec Barbara ?Là , elle m’a cueilli. Je ne m’attendais pas à ça.— Nulle part. J’attendais de connaître ta décision.— On pourrait peut-être essayer ?— Tu as déjà fait l’amour avec une femme ?— …— Bon, et c’était bien ?— …— Pour moi, ce serait une première. Deux femmes…— Déjà , avec une tu as du mal, alors deux !— La vache ! Un point pour toi. Qu’est-ce que tu fais ce week-end ?— Libre.— Alors chez toi ou chez moi ?— Ici, chez moi.— Il faut que je voie Barbara, ça me gênerait de lui demander ça au téléphone.— Tu ne lui demandes rien, tu l’amènes et on voit après.Je ris.— Tu veux lui tendre un piège.— Oui, mais un piège tendre !Le fou rire nous prend et nous roulons ensemble sur la moquette. Je suis toujours aussi flasque. Elle est morte de rire de me voir dans cet état. Moi, je ne sais plus où me mettre, rouge de honte et vert de rage, et je vous assure que le mélange des deux couleurs donne quelque chose d’assez innommable.Désespéré, je rentre à la clinique. Coup de chance, c’est le soir Latifa/Barbara. Je réussis à attirer Barbara dans le bureau-réduit. Je l’embrasse, elle n’est pas très coopérative.— Latifa m’a dit que tu avais retrouvé Sylvie.Ah, la jalousie, ça vous tord l’estomac et vous provoque des idées noires. Je lui prends les mains.— J’ai passé de très bons moments avec Sylvie, et je compte bien en passer encore d’autres, mais tu me plais beaucoup et j’ai envie de toi.— Je… Ne me laisse pas. Pas maintenant.— Je ne veux pas te laisser. On va même faire mieux. Nous irons tous les deux chez Sylvie, samedi. C’est une fille intelligente, nous devrions nous entendre. Je passe te prendre à 16 h. Sois très belle, comme d’habitude.Je l’embrasse. Encore des larmes. Quel est ce secret qu’elle ne veut pas nous confier ? Je la laisse rejoindre Latifa et regagne ma chambre.** *Samedi. J’ai retrouvé la forme. Ce matin, je me suis levé en extension maximum, ça promet. J’ai donc expédié les affaires courantes rapidement, réglé les traitements pour le week-end, distribué les consignes. Valois a fait sa visite de bonne heure. À midi, j’étais parti en perm’ pour 24 h minimum.À 16 h, douché, rasé de frais, je sonne chez Barbara avec un petit paquet de gâteaux à la main, hélas, pas de chez Dalloyau, mon salaire de FFI ne le permettant pas.Ça, pour être prête, elle est prête ! Pomponnée, maquillée, habillée, chaussée, coiffée, manucurée… la belle est prête au combat, sans savoir ce qui l’attend vraiment. Je reste interloqué sur le pas de sa porte, admiratif comme devant un Botticelli. Nous ne sommes pas dans la demi-mesure, elle nous a fait la totale. Nous attaquons le trottoir en direction de chez Sylvie. Il fait beau, mais frais. Seuls les effluves des bouches de métro tentent de réchauffer l’atmosphère. Effort bien dérisoire par rapport à la charmante créature pendue à mon bras qui fait monter de plusieurs degrés la température des passants que nous croisons.Sylvie nous attend, très nature, jean bleu râpé et pull informe, contraste étonnant.— Nous offrirais-tu le thé ?— Toi, boire un thé ?— Ben, c’est pour Barbara.— Ah bon, d’accord.Nous nous asseyons autour de la théière fumante et je sors mes gâteaux. Sylvie est aux anges (à cause des gâteaux), mais Barbara reste crispée, mal à l’aise. Sylvie lui a pourtant fait compliment de sa tenue, même si je la sentais morte de rire intérieurement.Nous devisons de concert sur les derniers ragots de la clinique que je leur livre au compte-gouttes, adorant les réactions effarouchées, indignées ou rougissantes de ces demoiselles. Je termine par une histoire bien salasse arrivée à une petite mignonne du premier. Je les laisse digérer l’info qui les trouble visiblement toutes les deux, puis je me lève, me dirige vers Barbara et l’embrasse à pleine bouche. Son goût d’éclair au chocolat me fait réagir assez vite, ce que ne manque pas de remarquer Sylvie.— Aurais-je droit aussi à un dessert ?Je me tourne vers elle et gardant une main sur le cou de Barbara, j’embrasse Sylvie à son tour.— Je te trouve bien prétentieux, mon cher, de vouloir deux jeunes femmes aussi charmantes que nous pour toi tout seul. Barbara, il faut donner une leçon à ce mufle.Barbara est cramoisie.— Sylvie ! Je ne peux tout simplement pas résister à vos charmes.— Ouais, tu nous as attirées dans un piège, et, sous prétexte que nous avons un petit (tout petit) faible pour toi, tu essaies de profiter de nous. Pas question, n’est-ce pas Barbara ?— Euh, je… oui… enfin…— Tu sais ce qui nous intéresse, nous, les femmes, chez un homme.J’ai profité du babille de Sylvie pour me retourner vers Barbara et la caresser en l’embrassant de nouveau.— Certes, ma chère, seule notre queue suscite vos regards.Barbara ne sait plus où se mettre.— Eh bien, garde-la dans ton pantalon, on n’en a pas besoin !Elle se lève, s’approche à son tour de Barbara et l’embrasse tendrement.— Viens Barbara, laissons-le mariner un peu.— Non, je…Sylvie l’entraîne vers le lit, s’allonge auprès d’elle et entreprend de la déshabiller tout en la caressant doucement. Barbara reste raide, comme tétanisée par les baisers de Sylvie, puis ne la quittant pas du regard, entreprend une caresse. Je suis dans un état proche de l’apoplexie. Les deux jeunes femmes se rendent maintenant caresses et baisers et finissent bientôt soudées l’une à l’autre. Je m’approche, immédiatement repoussé par Sylvie qui veille au grain. Elle enlève son pull, montrant sa poitrine plate à Barbara, surprise. Puis elle descend entre ses jambes et lui prodigue un cunnilingus de concours qui la fait fondre. Sylvie me fait signe.— Alors, tu nous la montres, maintenant ?Elle n’avait pas fini sa phrase que la chose était fièrement dressée sous leur nez. Sylvie rit.— Il faut reconnaître qu’il n’est pas seulement mignon. Il a aussi des arguments de poids pour nous convaincre.— C’est… c’est… Tu crois qu’on peut… ?— Je l’aurais bien laissé en plan encore un peu, mais j’ai très envie de le sucer. Tu commences ?— Vas-y toi, moi je ne sais pas très bien.Elle rougit. Sylvie empoigne mon membre, le serrant fort dans sa main, puis lèche à petits coups de langue le gland d’abord puis le frein. Elle aspire le sexe dans sa bouche, le lubrifie et commence à pomper lentement.— Doucement, Sylvie, doucement ou je vais partir trop vite.— Pas question, tu es prié de suivre nos directives. Barbara, à toi.Barbara se saisit de mon engin et le porte à sa bouche.— Aïe, pas les dents !— Oh ! pardon.— Branle-le d’abord un peu, comme ça, en remontant le prépuce sur le gland et en décalottant après. Voilà , comme ça. Ensuite tu approches ta langue et tu titilles le frein, c’est le plus sensible. Voilà , c’est bien, mais pas trop longtemps, sinon il explose et tu te retrouves Gros-Jean comme devant. Maintenant, tu pompes un peu. Parfait, il est bien mûr, tu peux le laisser tomber, ça lui fera les pieds. Enfin, quand ils sont dans cet état, tu peux aussi en profiter pour les enfourcher. Comme ça.Elle me pousse sur le lit et me chevauche immédiatement. Fermant les yeux, elle balance son cul en cadence, grognant doucement.— C’est bon ! Barbara, viens, caresse-moi les seins. Embrasse-moi… Encore… Oui, oui… Mmmmm ! C’est trop bon.Elle pousse un grand soupir en tremblant de tout son corps et je la sens couler sur moi. Je fais un énorme effort pour penser à autre chose, sinon je sais que je vais partir. Je relève la tête et vois Barbara se mettre en lieu et place de Sylvie. Le rythme n’est plus tout à fait le même, plus rapide et plus désordonné, mais volontaire et puissant. Je lui caresse les seins d’une main et empoigne fermement une fesse de l’autre. Sylvie est debout au-dessus de ma tête et Barbara s’agrippe des deux mains à ses fesses, la bouche à hauteur de son ventre. Le spectacle est hallucinant, mais fugace, la belle exhalant violemment son plaisir.Nous sommes maintenant allongés et enlacés tous les trois. Je bande toujours, car je me suis tellement retenu pour pouvoir les satisfaire que je n’ai finalement pas joui. Je me sens un peu frustré, mais encore plein d’espoir. Toutes deux sont là , satisfaites, ouvertes à des prolongations, du moins, je l’espère.C’est Barbara qui nous sort de la torpeur dans laquelle nous étions tombés. Elle se glisse entre les cuisses de Sylvie, frotte le bout de son nez sur ses grandes lèvres et lape discrètement la cyprine qui les tapisse. Sylvie a de nouveau fermé les yeux et agrippe ses cheveux pour commander le mouvement. Sa respiration s’accélère doucement, mais elle retombe assez vite et se love dans mes bras en m’embrassant passionnément.— Merci.— C’est Barbara qu’il faut remercier.— Merci Barbara.Celle-ci nous regarde, encore troublée, les yeux embués. L’intensité de la séance a surpris tout le monde. Nous ne comprenons pas vraiment ce qui s’est passé. Il y a eu une espèce d’osmose totale pendant quelques trop courtes minutes.Barbara commence à se rhabiller. Je me lève. Sylvie s’est endormie.— Attends, je te raccompagne.Nous partons sans faire de bruit. Dans la rue, Barbara s’est collée contre moi, calquant son pas sur le mien. Arrivés chez elle, j’entre naturellement et nous investissons son lit pour nous endormir rapidement. Réveillé au cœur de la nuit, je n’ai pu résister au spectacle de son corps, baigné par les rayons de lune. Elle dormait profondément. J’ai doucement écarté ses cuisses et me suis infiltré dans la grotte magique. Elle s’est réveillée en protestant mollement, bougeant son bassin pour que je puisse m’introduire complètement. Je n’ai pas eu besoin de remuer beaucoup. Nous avons joui ensemble très rapidement.VI – Semaine 6 : La petiteJe n’ai pas vu passer la semaine suivante, tellement j’ai eu du travail. J’ai un peu délaissé mes petites amoureuses pour plonger les mains dans le cambouis. La surgé pense que je me suis bien calmé et me fait de nouveau de grands sourires. Henriette n’a pas eu à me menacer de sa poêle. J’ai simplement revu Sylvie, et juste pu lui glisser un baiser en la remerciant pour cette soirée extraordinaire. Quelle amante merveilleuse !La clinique est tout entière bouleversée par la grande nouvelle : nos chirurgiens nous quittent à la fin du mois de mars. Une circulaire ministérielle du début de l’année les oblige en effet à choisir entre leur carrière hospitalo-universitaire et le privé. Drame pour tout un tas de petits établissements, dont le nôtre, qui vont se trouver privés de leurs chirurgiens de renom. Ça bruisse de haut en bas et de bas en haut de l’établissement. Le personnel a très peur, et à juste titre, de la fermeture définitive. Nous n’en sommes pas là et la surgé tente de désamorcer ces rumeurs en annonçant l’arrivée opportune d’un chirurgien de l’Hôpital américain de Neuilly.Je suis aussi très impliqué dans tout ce processus. Fin mars, j’en serai à six mois de stage et j’aurai encore six mois à faire avec le nouveau. Je m’entendais vraiment bien avec Valois et Hugo. On verra avec le nouveau, mais il va lui être difficile d’être à la hauteur.** *Mercredi. Ce soir, j’ai revu Yasmina. Sa période d’adaptation est bien finie et elle était en train de faire comprendre à sa collègue d’un soir que la patronne, c’était elle. Tout en lui expliquant un geste technique, elle lui montrait le problème qui pouvait découler d’une mauvaise application de la consigne. Bien organisée, la tête sur les épaules, et sachant s’imposer. Pas mal. Soit elle ira loin, soit elle se plantera grave. Au choix.— Alors Yasmina, c’est ce soir que tu viens me border ?— …— Ta collègue n’est pas encore au courant des us et coutumes de la maison, elle ne sait peut-être même pas que la nuit, la seule chose importante, c’est de s’occuper de l’interne.— …— Yasmina, dis-moi quelque chose.— Nous sommes là pour nous occuper des patients.Et paf ! Prends ça dans les dents. Mais sa voix rauque me réchauffe le cœur. Je l’entraîne dans les couloirs sous un prétexte futile et tente de l’amener vers ma chambre.— Pas ce soir.— Alors quand ?— La semaine prochaine, je travaille mardi et jeudi, nous verrons.Là , elle m’a soufflé. Elle me propose carrément la botte en planifiant avec son travail. Ce n’est plus moi qui drague, mais elle. Danger, pin-pon, alerte ! Enfin, je suis ravi, car elle est toujours aussi charmante avec son petit minois éveillé et sérieux.** *Samedi. Ouf, semaine vraiment chargée, et les deux chir’ qui me donnent de plus en plus de choses à faire. Pas grave, aujourd’hui je revois ma douce et tendre. Et comme je n’ai pas dérouillé de la semaine, la fête va être grandiose.13 h : surprise, elle est déjà là , penchée sur les plaques électriques, enveloppée d’un tablier miteux (le mien), avec pour toute parure une culotte et un soutien-gorge. Elle rit de ma stupeur.— C’est ta gardienne qui m’a ouvert, je suis arrivée ce matin et j’ai fait quelques courses.— Génial, je n’ai plus qu’à mettre les pieds sous la table. Mais avant, il faut que je te dise bonjour.— Cochon ! Va plutôt prendre une douche et laisse-moi finir ma cuisine.C’est vrai, à force je ne me rends plus très bien compte, mais quand je sors d’une semaine de clinique je ramène forcément des microbes et des odeurs… Elle n’est pas obligée de supporter ça. Bon, alors je me douche et sors tout nu de la salle de bains.— Oh ! Rhabille-toi si tu veux goûter à mon ragoût !— Mais, ma chérie, mon petit cœur en sucre, mon trésor adoré, mon canard rose…Paf ! j’ai reçu un coup de casserole. Je suis un incompris. Nous rions et roulons sur le lit pour une première prise de contact rapide, mais violente. Elle me rend raide dingue cette fille. Et voilà , c’est malin, il faut que je retourne sous la douche, c’était bien la peine.Nous avons mangé tous deux à moitié nus son ragoût, très savoureux, ma foi, puis nous avons batifolé une bonne partie de l’après-midi. Elle voulait absolument sortir, mais moi aussi j’avais une surprise. Je l’ai fait mariner longtemps avant de l’amener au Châtelet où se jouait « Les pêcheurs de perles », l’opéra de Bizet. Elle était aux anges, d’autant plus qu’elle a une oreille extraordinaire, une oreille de musicienne. Et le théâtre du Châtelet est une merveille à lui seul. J’ai, bien entendu, utilisé la technique estudiantine parisienne : acheter les billets le moins cher possible, au pigeonnier, repérer les bonnes places libres, et à l’entracte, lorsque la surveillance des ouvreuses se relâche, les investir et profiter de la deuxième partie dans des places à un tarif prohibitif pour nous.Je crois entendre encoreCaché sous les palmiers,Sa voix tendre et sonoreComme un chant de ramier.Ô nuit enchanteresseDivin ravissement,Ô souvenir charmantFolle ivresse, doux rêve…(L’air de Nadir, Bizet)Rentrés tard, après une agréable promenade nocturne sur les quais de la Seine, nous sommes restés sages… jusqu’au matin, où je n’ai pu résister, une nouvelle fois. C’est elle qui a dirigé les opérations, empoignant mon membre en érection et le dirigeant sans fioritures vers son ventre. J’étais sur elle, mais elle a réussi à imprimer son rythme en remuant efficacement son petit cul adorable.J’ai toujours un peu de mal le matin, du coup la séance s’est très agréablement prolongée au gré de nos envies, de nos essais de positions plus ou moins acrobatiques. Elle m’a fait un superbe cavalier inversé, bonne position qui me permet d’avoir une vue rêvée sur ses fesses tout en empoignant ses seins qui semblent doubler de volume lorsqu’elle est excitée comme ça. Je lui ai testé la furie guatémaltèque, mais on en revient toujours à la plus efficace (pour nous du moins) que je n’ai trouvé décrite nulle part et nommée le balcon du Niger. Pas de souci, en forme ou pas, dans les deux minutes qui suivent, nous partons tous deux au paradis des amoureux. Non, je ne vous la décrirai pas. Et puis quoi encore ! Là , j’avais les jambes coupées, en coton, et pas du tout envie de me lever. Vieillirais-je prématurément ? C’est de sa faute, elle a mis un sort sur moi. Je coule dès qu’elle s’approche. Je la raccompagne cependant jusqu’à la gare avant de me fondre dans la foule du métro.VII – Semaine 7 : YasminaLundi chagrin. Quand la reverrai-je ? Je me console comme je peux avec Henriette qui me narre la dernière du quartier.Il y a toujours un ou deux voleurs à la tire qui officient sur nos marchés. Mais là , il y en a un qui a fait une erreur, il a voulu tirer le sac de la mère P, bien connue dans la rue. Il n’a pas fait vingt mètres ; le pauvre a dû glisser sur la chaussée mouillée avant de s’écraser contre une pâquerette. C’est ce qu’a noté l’hirondelle de service sur son calepin, arrivée largement après les faits, alertée par les urgences qui venaient de recevoir un clampin dans un état ! À peine reconnaissable. C’est qu’elles sont dures en cette saison, les pâquerettes. Henriette pense que le marché va être tranquille plusieurs mois. Et ça a le don de la mettre en joie toutes ces petites histoires.Du coup, je traîne avec elle jusqu’à 9 h du matin, ce qui me vaut un froncement de sourcil de la surgé : aurais-je raté la visite ? Et bien non, il n’est pas venu ce matin, une « urgence » à l’hôpital ! Alors je la réquisitionne et je m’y colle. Super, je joue au grand chef. Il me manque quand même encore quelques plumes, mais la surgé me trouve très convaincant. En progrès, me dit-elle en riant, la vache. Lorsque les patrons ne sont pas là , l’ambiance est quand même plus décontractée dans les étages.Du coup, pas besoin de CV et l’après-midi j’accueille les entrants et travaille sur leur dossier en prévision de la matinée opératoire. Je classe les bilans, Madeleine en aura besoin, et élimine la moitié du paquet de radios pour ne garder que l’essentiel. Valois est toujours très agacé de devoir trier une pile de comptes-rendus ou de radio. Ça le met de mauvaise humeur, et on n’a pas besoin de subir ça.** *Mardi, bloc. Grosse matinée opératoire. Valois a fait sa petite vésicule habituelle, suivie d’une hernie inguinale. Hugo a complété le tableau avec un néo du transverse, pas facile à disséquer. Si l’on ajoute les deux ou trois bricoles habituelles, nous avons dû sortir vers 15 ou 16 heures. Folcoche était donc de mauvaise humeur, et dans ces cas-là , c’est moi qui prends. Pourtant je leur avais raconté l’opéra de Bizet, avec le coup de la danseuse qui a perdu son soutien-gorge sur scène. Et comme elle était plus qu’avenante, j’ai soupçonné un truc de mise en scène pour faire baver le public. Visiblement, ça marche, puisque Valois est sorti de salle d’op’ comme un ouragan en sommant la surgé de lui prendre une place pour le spectacle.J’ai fait le tour des opérés cet après-midi. Tout va bien, seul le colon réclame une surveillance rapprochée.Avec tout ça, le soir est tombé sans prévenir et, faisant ma petite virée nocturne habituelle, je suis tombé sur Yasmina. Je l’avais complètement oubliée, celle-là .— Yasmina ! C’est ce soir que tu viens me border ?Sa collègue pique un fard et me trucide du regard.— J’ai du travail avec vos opérés de ce matin.— Mais, moi aussi j’ai été opéré, j’ai même très mal là .Elle sourit. C’est bien la première fois que je la vois sourire.— Bien, alors tu m’inscris dans ta tournée.J’arrive à lui glisser un petit baiser dans le cou pendant que sa collègue nettoie le chariot, puis je les laisse et regagne ma chambre, en passant par le colon bien sûr.Je reprends mon bouquin et suis les vaisseaux spatiaux d’Asimov qui franchissent l’hyperespace pour passer de galaxie en galaxie. Pratique. Un bruit de chariot dans le couloir me fait dresser l’oreille, bientôt suivi par un discret frôlement sur ma porte. J’ouvre. Yasmina est là , grave et inquiète.— Je… je…— Entre vite.— Vous…Je ne la laisse pas continuer et l’embrasse tout de suite, en fermant discrètement la porte. Elle se laisse faire, puis répond à mon baiser. Elle enlace mon buste de ses bras et se colle à moi. Surpris, je lui caresse la nuque, puis descends le long de son dos. Arrivé au creux de ses reins, elle me serre tellement fort que j’ai peur qu’elle se casse.Je la prends dans mes bras et la porte jusqu’au lit. Je l’allonge délicatement et commence à déboutonner lentement sa blouse. Elle me regarde d’abord intensément, puis ferme les yeux en agrippant mon bras. Magnifique ! J’ai écarté sa blouse et découvert les plus beaux seins que je n’ai jamais vus. Très volumineux pour une petite bonne femme comme ça, ils ne sont absolument pas difformes comme les seins à la Pichard. Au contraire, ils paraissent naturels, bien équilibrés, au profil racé. Incroyable. Je reste un moment en extase devant le tableau, puis commence à les caresser délicatement. On n’abîme pas une œuvre d’art. Elle a rouvert les yeux et me regarde, inquiète. Je la rassure en l’embrassant, puis descends la main sur son ventre. Elle frissonne. Comme toujours lorsque je pars en terre inconnue, je commence par explorer ce nouveau territoire avec mes doigts. Drame, elle est vierge ! La soirée sera peut-être inoubliable pour elle, mais difficile pour moi.Je vais chercher une serviette et la glisse sous ses fesses. Puis je reprends mon exploration et force son hymen d’un coup sec. Elle sursaute. Je recommence mes baisers et caresses sur tout son corps, restant longuement sur les seins. Puis j’approche mon gland de la fente et pénètre le plus doucement possible. J’ai une grosse érection, c’est ma première fois avec une vierge. Je ne veux pas la traumatiser. Elle est pourtant bien lubrifiée, mais j’ai du mal à aller jusqu’au bout. Je reste un moment planté en elle. Elle est toujours crispée, mais, sentant qu’elle ne souffre pas, commence à se détendre un peu. J’humidifie légèrement mes doigts et lui caresse le mont de Vénus et le clitoris. Ça, elle connaît bien visiblement. Elle a de nouveau fermé les yeux puis avance le bassin et jouit rapidement en râlant un peu de sa voix grave. Cette fois-ci complètement détendue, elle me laisse bouger un peu dans son ventre. Je ressors cependant assez vite pour contempler les dégâts. Nous sommes tous deux repeints en rouge ! Je ris, elle sourit. Tant pis pour moi, je décide de tout arrêter pour ce soir. J’embrasse ses seins encore une fois, puis nous nous nettoyons sous la douche.Elle s’en va, pleine d’entrain et souriante après m’avoir promis de repasser jeudi soir.Stressé par tout cela, je tourne et retourne dans le lit, me posant mille questions sur cette fille assez mystérieuse. Elle voulait être déflorée, certes, mais est-elle amoureuse, cherche-t-elle une aventure de passage, a-t-elle développé un film dans sa tête, ai-je été assez doux et respectueux pour une première fois… ? Je m’endors difficilement.** *Mercredi. Grande nouvelle, nous sommes le premier mars, je revis. On a beau nous ressasser que le printemps démarre le 21, moi, à partir du premier ça va nettement mieux. Oui, c’est peut-être psy, mais c’est comme ça et les Chinois peuvent aussi se mettre leur printemps énergétique où je pense, moi, c’est le premier mars.Donc, ce matin, tout va bien. Mme Juin n’est pas là avec ses fibroscopies. Henriette est souriante, la patronne aussi. Il n’y a que le colon pour nous embêter un peu. Mais ça, c’est normal : un colon = 8 à 15 jours d’emmerdes, en assumant le (mauvais) jeu de mots. Ce n’est pas tant l’opération, certes délicate, longue et minutieuse, mais nos deux as du bistouri en ont vu d’autres. Ce n’est pas tant non plus la récupération colique et abdominale, parfois un peu longue, mais tranquille grâce à Madeleine. C’est plutôt un problème d’état général. L’organisme de ces gens me paraît usé jusqu’à la corde, avec de lourds problèmes concomitants, cardio-vasculaires, rénaux ou hépatiques, qui nécessitent une surveillance rapprochée.Je propose donc à une infirmière, charmante au demeurant, de faire cette surveillance (très) rapprochée avec moi. Elle refuse. Plus moyen de se faire obéir ici. Il faut dire que là je m’attaquais à un sacré caractère. Béa, belle brune, la trentaine, mariée, deux gosses, c’est une fonceuse. Elle n’a pas l’habitude de se laisser marcher sur les pieds, ni par ses collègues, ni par les médecins. Personne n’a réussi à échapper à ses célèbres « piques », toujours placées à bon escient. Et comme elle est parfaite dans son travail, pas moyen de la reprendre. Sympa, elle ne refuse jamais de donner un conseil sur un soin. Pas du tout le genre à se laisser draguer, même si un compliment lui fait plaisir, elle est sur des rails et n’en déviera pas.Après-midi calme, j’ai même le temps de finir « Fondation et Empire ». Il faudra que je pense à ramener « Nouvelle Fondation » ce week-end, sinon je vais me trouver en manque.** *Jeudi : bloc banal, une vésicule et deux hernies opérées avec la technique Valois & Hugo, marque déposée avec © et tout. En plus, je ne vous charrie pas, ils ont vraiment inventé tous deux une technique opératoire originale pour les hernies. Quand je vous disais que c’étaient des bons.Le soir est arrivé rapidement (ce qui veut dire que j’ai été très occupé). Et je n’ai même pas eu besoin d’aller jusqu’à l’office. Vers 21 h, bruit de chariot dans le couloir, discret grattement à ma porte. J’ouvre et elle me saute dans les bras et colle sa petite tête dans mon cou. Elle en veut vraiment celle-là .— Ça va, tu n’as pas eu mal ?— Non, dit-elle en exhalant un gros soupir, je veux encore.Ouch, et après on dira que c’est nous qui traumatisons, dévergondons, violons ces jeunes femmes. N’importe quoi ! Mais c’est nous qui sommes utilisés, harcelés, pressés. Je suis quand même bien content de pouvoir la prendre dans mes bras.— Déshabille-toi.— Oui.Nous avons beau être assez peu vêtus dans ces établissements, du fait de la chaleur excessive qui y règne, elle me fait une espèce de strip-tease ma foi assez réussi. Petite pause après la blouse et les sabots, me laissant admirer ses dessous qu’elle a dû choisir avec une extrême attention. Son petit ensemble lui va à ravir et laisse plus qu’entrevoir ses formes somptueuses.Je lui fais signe d’arrêter, et la porte jusqu’au lit. C’est sous mes caresses et mes baisers que je lui enlève le soutien-gorge. Elle râle doucement en se tortillant sous moi. Le contact de sa peau est très agréable, doux et parfumé. Je suis en pleine érection. Je ne prends pas le temps de lui ôter son slip, écarte le tissu et frotte mon membre sur sa fente. Son bassin se met à tourner de façon désordonnée, sa respiration s’accélère. Je présente mon gland à l’orée de la grotte et commence à m’enfoncer doucement. Elle s’est totalement arrêtée de bouger et reste en apnée. Avant d’arriver au bout, je sens son bassin avancer vers moi pour happer ma queue. Je commence un mouvement de va-et-vient assez lent qui la fait tout de suite exploser avec ce râle rauque et grave, cette fois-ci puissant. Elle va réveiller toute la clinique ! Je la sens flasque dans mes bras, elle a les yeux clos. Elle s’est évanouie quelques secondes. Hemingway avait parlé de cette sensation unique, de cette perte de connaissance. Je crois que c’était dans « Pour qui sonne le glas ». Mais trêve de littérature, je la réveille en accélérant mon mouvement et, ne pouvant me retenir cette fois-ci, je me répands en elle.Elle sourit, me caresse les cheveux en me regardant, ses grands yeux ronds bien ouverts. J’effleure ses lèvres. Ce fut court, mais bon. Ce sera une très bonne amante lorsqu’elle aura pris un peu de bouteille. Visiblement, elle aime ça et son corps est fait pour.Nous nous habillons et je la raccompagne jusqu’à l’office où sa collègue prépare le thé. Elle nous regarde, incrédule, les yeux en bille de loto et les joues empourprées. Outrée ou bien jalouse ?** *Vendredi : j’ai eu besoin de Madeleine plusieurs fois aujourd’hui pour le colon de mardi qui nous a fait une petite poussée d’insuffisance cardiaque. Elle a fini par venir dans l’après-midi pour régler le traitement. Elle a un week-end de prévu et ne souhaite pas être trop dérangée. Elle me donne toutes les consignes puis nous bavardons un peu. Elle a toujours profité de son métier pour lire énormément et possède une immense culture littéraire. C’est vraiment très agréable de l’écouter. Elle part et je la regarde s’éloigner à regret. Le sexe et la culture semblent avoir du mal à cohabiter. C’est dommage.** *Samedi joli. Il fait un temps superbe. Presque chaud sous un franc soleil. Quand je vous disais que mars… Il fait beau dehors, mais triste dedans, la petite ne vient pas. Je me sens désemparé. Comble de malchance, Sylvie est absente aussi. Ce n’est pas une question sexuelle, sa simple présence m’aurait fait du bien. Bon, si en plus on peut… Il n’y a pas de mal à se faire du bien. Quant à Yasmina, je n’en parle même pas, le samedi c’est carême dans sa famille, enfin shabbat ou fête de je ne sais quoi.Je file donc au Quartier latin, où je suis sûr de trouver du monde, et flâne le long des quais du côté des bouquinistes rive gauche. Il y en a deux ou trois qui ont des BD et un autre de la SF. Et puis la promenade est belle. Je la termine en traversant la Seine jusqu’au parvis de Notre-Dame. La façade de l’Hôtel Dieu me fait de l’œil. J’ai effectué deux stages dans cet hôpital, toujours avec grand plaisir. Le moment le plus agréable, dans ces matinées de stage, c’était tôt le matin. Je descendais toujours à la station de métro Saint-Michel pour avoir le privilège de traverser la Seine, puis le parvis avant de m’engouffrer dans le bâtiment. Quel que soit le temps, j’ai toujours fait ainsi.— Jean !— Michel ! Comment ça va ?— Bien, bien. Tu nous fais un petit coup de nostalgie, devant l’Hôtel Dieu ?— Pas vraiment, quoique ça me rappelle de bons souvenirs.— Tu te souviens d’Anna ?Une jolie femme s’approche de nous.— Certainement. Vous êtes ensemble ?— Ben oui, pour l’instant.Ah, Anna ! Une femme superbe, toujours campée sur de hauts talons pour mieux dominer. Sympa, un joli sourire, parfois un peu pincé quand on la contredit, brillante dans les études, très ambitieuse. Elle sort d’un milieu ouvrier de la banlieue parisienne et n’a pas du tout l’intention d’y retourner. Nous nous étions connus au début de nos études de médecine, et avions passé de très agréables moments ensemble. Elle nous a quittés, mon studio et moi, pour Pierre, un deux-pièces à Montparnasse. Elle est maintenant avec Michel et son trois pièces rive droite. Pas question de faire machine arrière, le prochain devra avoir au minimum un duplex avec vue sur la Seine. Vexé, je m’étais consolé de son départ avec sa sœur, charmante aussi, peut-être pour lui prouver que je pouvais exister sans elle. Curieux, autant Anna est une dominatrice, autant sa sœur est une soumise ce qui fait que nous ne sommes pas restés longtemps ensemble, j’avais l’impression de trimbaler un boulet. Elle m’a cependant laissé un souvenir impérissable : c’est la seule femme qui ait réussi à me faire jouir rien qu’en m’embrassant. Incroyable la technique qu’elle avait !Michel, je l’ai connu plus tard, à l’Hôtel Dieu justement. Sympa, mais un peu déconnecté de la vie de tous les jours avec sa famille très « friquée ». Un bon parti pour Anna. Ils font visiter Paris à deux charmantes collègues de province, de Bretagne, il me semble. Michel, qui ne sort pas beaucoup de son milieu, est un peu à bout de ressources, et me demande si je ne pourrais pas les piloter un peu dans le Quartier latin, qu’il connaît finalement peu.— Avec plaisir, tu ne pouvais mieux tomber, je m’ennuyais un peu. Un petit tour ou un grand tour de quartier ?— Grand tour, quand on en aura marre, on se fera un restau. Tu dois en connaître quelques-uns ?— Pas de souci, mais c’est toi qui paye, je suis un peu raide en ce moment.— OK, c’est parti. Christiane, Patricia ! Venez, j’ai trouvé un bon guide pour la Rive Gauche.Deux charmantes jeunes femmes s’approchent de nous. Un peu gauches, semblant perdues dans cette ruche bourdonnante qu’est le centre de Paris, elles me font un petit sourire crispé.— Vous n’auriez pas un endroit un peu plus calme ?— Avec des magasins !— Ça, pour les magasins, vous allez être servies, mais pour le calme on va avoir un peu de mal. Enfin, suivez-moi, j’ai peut-être quelque chose.Nous retraversons la Seine, puis place Saint-Michel, à la fontaine, nous embouquons la rue Saint-André des Arts. Plus commerçant, c’est difficile. Une ou deux boutiques par maison, parfois minuscules ! Très diversifiées d’ailleurs : bouquinistes, salle d’Art et d’Essai, fringues, théâtre porno, restaurants, bijoux fantaisie, jeux, souvenirs divers, viennoiseries… Avec un flux permanent de passants plus ou moins pressés, de guitaristes qui font la manche, d’étudiants comédiens qui testent leur spectacle dans la rue… Je presse un peu le pas pour éviter qu’elles n’entrent dans chaque boutique.Juste après le « Mazet », restau U que nous évitions soigneusement autrefois, bondé et de mauvaise qualité, je bifurque à gauche dans la Cour du Commerce Saint André. Ouf, un peu de calme dans ce monde de brutes. Arrivé à hauteur du Procope, je me fends d’un petit cours d’histoire de France, Voltaire, Diderot, Rousseau, Robespierre et son imprimeur (L’Ami du Peuple). Forte impression sur la gent féminine, Anna en tête qui avait oublié que la culture c’est sympa et vivant. Enfin, je leur fais le grand jeu avec la traversée de la cour de Rohan, où le silence est impressionnant en plein cœur de Paris. Il n’y a guère que les jardins du Palais Royal pour rivaliser avec cet endroit magique. Nous ressortons par la rue de l’Éperon vers le lycée Fénelon et regagnons le boulevard Saint-Germain, où le bruit de la ville nous étourdit.Le charme est un peu rompu, aussi je les ramène au Carrefour de l’Odéon, puis nous montons au théâtre du même nom, où nous avons vécu de grandes heures en 68. Nous longeons ensuite les grilles du Luxembourg et redescendons par la rue Bonaparte jusqu’à la place Saint-Sulpice. Il commence à se faire tard, aussi je les entraîne rue des Canettes vers une petite pizzeria sympa, pas chère (pour le quartier) et bonne.Vin italien aidant, ah ! le Lacryma Christi del Vesuvio, le repas a duré assez longtemps et nous avons eu besoin d’une petite promenade digestive, promenade qui nous a amenés rue de Buci, rue Dauphine, quai des Grands Augustins et retour place Saint-Michel. Un petit tour qui prit fin rue de la Huchette, dans le Caveau du même nom pour une petite séance jazz. Les filles planaient complètement.Anna commençait à me regarder différemment, j’étais un peu gêné. Aussi me suis-je décidé à « draguer » un peu Patricia. Christiane était déjà sur la piste et semblait avoir trouvé chaussure à son pied. Pas très correcte la Bretonne. On a au moins la courtoisie de rester avec ceux qui se sont occupés de vous toute la journée et vous ont offert le repas (Michel en l’occurrence).L’orchestre ayant décidé de faire un break, Michel nous propose de finir la soirée chez lui. A-t-il des vues sur les Bretonnes ? Si oui, c’est qu’il ne connaît pas bien Anna. Nous prenons la direction de sa « petite chambre d’étudiant », à l’exception de Christiane qui décide de poursuivre avec son tout nouveau Jules. Qu’elle se débrouille !Dans le métro, Anna se colle à Michel, et moi je m’occupe donc de Patricia, qui n’oppose strictement aucune résistance. Culture et sexe feraient-ils pour une fois bon ménage ? Elle avait mis sa petite main au creux de ma grosse paluche depuis longtemps et attendait avec patience que je me décide.Arrivés chez lui, Michel nous propose une partie de strip-poker. Anna fait la moue. Peut-être le souvenir d’une autre partie il y a quelques années où elle avait fini à poil, obligée de monnayer ses charmes avec moi. C’était délicieux ! Et ça n’avait pas eu l’air de lui déplaire. Elle n’a probablement pas envie que Patricia lui vole la vedette ou qu’elle soit obligée de nouveau de monnayer ses charmes avec elle ou moi. De plus, si je m’occupe bien de la copine, ça coupe l’herbe sous le pied de Michel. Elle refuse donc, prétextant une grande fatigue, et l’entraîne rapidement vers leur couche (presque) conjugale. En compensation, je pense qu’il devrait passer un agréable moment. Elle est comme ça Anna, tout est calculé, mais elle accepte de payer (de sa personne) sans problème s’il le faut. Donnant-donnant. Et comme elle a un corps qui ne peut laisser indifférent, pour ma part, je pense que c’est gagnant-gagnant. Enfin, tout ça, c’est de l’histoire ancienne pour moi et j’avoue ne plus avoir trop envie de passer la nuit avec elle malgré ses charmes. Et puis il y a Patricia, qui vaut largement le détour à tous points de vue. Discrète, mais pas du tout effacée, l’esprit vif sans vouloir en imposer, un joli sourire et un corps qui promet.Je l’entraîne donc dans le bureau qui sert de deuxième chambre et là elle a été formidable. Nous étions un peu épuisés par cette longue journée. Nous ne nous connaissions pas. Aussi nous avons fait l’amour gentiment, doucement, sans fioriture inutile, mais pleinement. C’est une sensuelle, elle recherche un contact en permanence. Qu’est-ce que c’est plaisant une fille comme ça ! Elle ne se pose pas de question, ne pense qu’à prendre du plaisir et en donner. Pas de chichis, de prise de tête, pas besoin de prendre des gants et de tourner trois fois autour du pot, pas besoin du Kamasutra sur la table de nuit. On est bien, c’est tout. Nous nous sommes endormis dans les bras l’un de l’autre, elle avec son joli sourire, sa main sur ma poitrine.Au petit matin, une sonnerie insistante, étouffée, m’a réveillé. Ne connaissant pas les bruits de l’immeuble, je suis resté un moment à écouter. La sonnerie s’est arrêtée, puis a repris. Personne ne bougeait dans l’appartement. Michel et Anna devaient dormir profondément. Je me suis levé sans bruit pour ne pas réveiller Patricia. Que c’est beau une femme qui dort, détendue et abandonnée après l’amour ! Nue, elle était allongée sur le ventre et dévoilait la courbe sensuelle de son dos, sa chute de reins, ses fesses ; ses jambes légèrement écartées découvraient sa vulve sans aucune pudeur. Je suis resté un long moment à l’admirer avant de sortir de la chambre.La sonnerie semblait bien venir de la porte d’entrée. Je regarde dans le judas et ne vois rien. J’ouvre la porte. Christiane est effondrée sur le pas de la porte, défigurée, en larmes, la robe chiffonnée, pieds nus, tremblant de tous ses membres. Elle ne pouvait même plus se mettre debout. Je la traîne littéralement dans l’appartement, referme la porte et fonce chercher Patricia.— Désolé de te réveiller, mais ta copine a un souci.En quelques secondes, elle surgit dans le couloir.— Mon Dieu, dans quel état elle est !— Fais-lui prendre une douche bien chaude, je prépare le café.— D’accord.— Et habille-toi un peu, tu vas rendre Anna jalouse. Elle monte très vite dans les tours.Elle sourit. Nous traînons Christiane dans la salle de bains, puis je la laisse officier. Je mets en route le petit déjeuner. Michel débarque sur ces entrefaites.— Que se passe-t-il ?— On a récupéré ta copine dans un sale état.— ???— Visiblement, son gugusse en a bien profité. Il aurait même abusé que ça ne m’étonnerait pas.— M…Nous buvons un premier café en attendant la naufragée. Elles ne tardent pas toutes les deux. Christiane semble avoir un peu récupéré, ceinte d’un grand peignoir blanc qui lui descend jusqu’aux chevilles.— Vous m’avez laissée tomber.Stupeur ! Je regarde Michel, qui s’empourpre. Anna, attirée par le bruit, écoutait en fronçant les sourcils. Les codes parisiens, elle connaît très bien pour s’en être servi pas mal de fois à son avantage. Patricia est blême.— Gonflée, votre copine ; en tout cas Michel, merci pour cette excellente soirée. Si tu as besoin d’un guide une autre fois, ce sera avec le plus grand plaisir, Anna a mon adresse et mon téléphone.Je glisse un papier avec mes coordonnées à Patricia, des fois que…, fonce dans la chambre, m’habille en quatrième vitesse et pars sans un mot. Galères, parfois, les copains et copines. Je récupère un bus qui traînait dans le coin sans même regarder où il se dirigeait et m’éloigne, calmé et tranquille. Dommage, Patricia me plaisait bien.VIII – Semaine 8 : LatifaLundi. Je ne suis pas ronchon longtemps. J’ai un petit mot de Latifa m’invitant mercredi pour un tajine. Youppie, nous allons passer une bonne soirée. Bien sûr, et heureusement, je ne serai pas seul avec elle. Nous serons six : Sylvie, délicate attention, sa collègue de nuit préférée, une ancienne que je ne connais pas et une copine marocaine. Bref, encore seul mâle au milieu de toutes ces femmes, je m’attends à souffrir.Mercredi soir. J’arrive donc chez elle avec un beau bouquet et une bouteille de vin.— Le bouquet, je voulais attendre qu’on ait conclu tous les deux, et puis…— Jean, je t’adore, mais pour la conclusion même pas en rêve !— Latifa !— Tu déboucheras ta bouteille tout à l’heure, j’ai préparé du thé.— Marocain j’espère.— Mieux que ça, du Rif !— Je ne savais pas qu’on faisait pousser du thé dans le Rif.— Il est bête ! Et quand je pense qu’on va être soigné par ça bientôt.— Latifa !— Assieds-toi là et ne bouge plus, tu nous empêches de travailler.— Oui Madame, bien Madame. Pas la peine, le coup de la casserole, je connais.Elle habite dans un « studio » de 10 à 12 m² où tout loge : cuisine, salle d’eau et chambre. Autant dire qu’il ne reste pas grand’ place pour elle, alors à six… Nous sommes tassés comme des sardines, mais heureux d’être avec elle et de faire un peu la fête. Nous avons bien ri toute la soirée, Latifa était dans une forme exceptionnelle et nous a raconté plein d’anecdotes sur la clinique. Il y a quelques oreilles qui ont dû siffler cette nuit-là . Nous avons eu droit à un concert de « Youloulou », juste pour faire plaisir aux voisins. Son tajine était tout à fait remarquable et mon vin très correct, ce qui fait que nous sommes sortis plutôt joyeux.Nous l’avons quitté assez tard finalement après moult bises de tout le monde à tout le monde et j’ai entraîné Sylvie jusque chez moi. C’est tout près. Nous avons été très sages, pour une fois, mais avons dormi assez peu, car le jeudi matin, c’est bloc, et je n’ai pas intérêt à être en retard.IX – Semaine 11 : La fêteCes trois dernières semaines ont passé à toute vitesse. Bien sûr, j’ai revu « mes » femmes plusieurs fois, et nous avons connu de très agréables moments. Je ne le sais pas encore, mais tout cela va bientôt se terminer, hélas.Ce soir, Valois et Hugo nous ont tous invités à leur pot de départ. Presque toute la clinique est là . Mes petites amoureuses aussi, mais en partie seulement. Nous n’avons en effet jamais revu Barbara ni Muriel bien sûr. Mais Sylvie et Yasmina sont sur le pied de guerre. Ma douce et tendre n’a pas été conviée. Normal, elle ne travaille pas là . Dommage, j’aurais bien aimé parader à son bras.Les discours sont brefs, personne n’ayant vraiment le cœur à se réjouir. Puis, les verres de mousseux aidant, la fête s’anime un peu. Henriette se met à chanter, hélas, et son coffre puissant fait trembler les murs. Juin et Mme dansent sur un air de valse musette dispensé par un vieux phono pourri. Je fais semblant de draguer la surgé, ce qui m’attire les foudres de Yasmina pendant que Sylvie rigole.Bref, la soirée s’avance tranquillement. Trop tranquillement. Je n’ai pas envie de finir seul ce soir. Je m’approche donc de Sylvie, ma bouée de secours.— Qu’est-ce que tu fais ce soir ?— Toi, tu as une petite idée derrière la tête.— Je t’aime.— Menteur, j’ai bien un petit moment de libre, mais uniquement pour des gens sérieux.— Il n’y a pas une seule personne plus sérieuse que moi ici.— Vantardise.— Trêve de plaisanterie, que penses-tu de Yasmina ?— Vieux cochon, je savais bien que tu me ferais un plan foireux.— Euh, dis donc, il me semble que tu avais apprécié notre petite soirée avec Barbara.— Répugnant personnage, prêt à tout pour assouvir ses bas instincts. Je te hais.— Sylvie ! Moi, je t’aime.Comme d’habitude, elle fond. Elle m’a avoué un jour ne pas pouvoir résister à ma queue, mais je suis persuadé qu’elle est un peu amoureuse de moi. L’un ou l’autre, c’est très valorisant pour moi, mais ça m’oblige à faire très attention. Je l’aime beaucoup, j’adore être dans ses bras, mais je ne ferai pas ma vie avec elle. Elle le sait bien d’ailleurs. Je m’approche donc de Yasmina.— Nous finissons la soirée chez Sylvie, veux-tu être des nôtres ?— Oh, oui.Elle ne sait visiblement pas ce qui l’attend. Quelques minutes plus tard, nous partons bras dessus bras dessous, moi leur récitant un poème célébrant leur beauté, elles riant et chantant.Prince, aux dames parisiennesDe bien parler donnez le prix ;Quoi que l’on die d’Italiennes,Il n’est bon bec que de Paris.François VillonJ’ai réussi à subtiliser une bouteille de mousseux à la clinique et nous la mettons au frais en arrivant. Sylvie nous prépare un thé en espérant nous réhydrater. J’en profite pour embrasser Yasmina et lui glisser que j’ai très envie d’elle. Sylvie se retourne et contemple le spectacle en faisant semblant de froncer les sourcils. Yasmina, rouge de honte, s’arrache brusquement à moi.— Sylvie, je te présente mes excuses, mais vous êtes tellement charmantes toutes les deux que je ne peux résister.— Ouais, et tu pourrais prouver ce que tu dis ?— ViensSylvie s’approche et je l’embrasse gentiment.— Dis donc, il t’est déjà arrivé de mieux faire.— Les filles, nous sommes déjà sortis ensemble et vous savez que vous me plaisez beaucoup toutes les deux. Alors, comme je ne veux vexer personne, et que j’aimerais que nous passions une super soirée tous les trois, je vous propose de faire l’amour ensemble. J’essaierai de vous satisfaire pleinement.Oui, d’accord, à force de voir toutes ces jolies femmes me courir après, je deviens un peu prétentieux. J’me la pète, comme on dit.— Moi, ça me va, j’ai envie de toi et Yasmina me plaît bien.Yasmina est en apnée depuis le début de notre conversation, les yeux exorbités, la bouche en cul de poule et les mains tremblantes. Je me penche vers elle, elle me repousse et tourne la tête. Une larme coule sur sa joue. C’est Sylvie qui la prend dans ses bras et lui met la tête contre son épaule. Si elle n’existait pas, celle-là , il faudrait l’inventer. Yasmina se calme progressivement.— Tu n’as jamais fait l’amour avec une femme ?Elle se redresse fièrement, les poings serrés, son regard dur se brisant petit à petit pour devenir plus tendre.— Si, mais ce n’est pas bien, ça ne se fait pas.— Regarde-moi. Ça se fait et c’est bien. Tu y as trouvé du plaisir, ça se voit. Les hommes ne peuvent pas nous apporter certaines choses. Nous en avons besoin pour leur force, leur violence même. Mais les femmes ont d’autres atouts, de la douceur, du charme, une élégance qui attire. Je ne sais pas si je te plais, mais je sais que tu me plais. Mais si tu veux faire l’amour avec Jean, je ne dirai rien. Je me contenterai de regarder, si tu veux bien.— Oui, je veux Jean. J’ai envie.— Alors, déshabille-toi.Elle avait choisi pour la fête un petit ensemble marocain ravissant avec un corsage blanc brodé et une jupe longue bariolée. J’ai toujours aimé regarder les femmes se déshabiller. Il y a beaucoup de leur âme et de leurs envies qui transparaissent dans ces gestes simples, mais peu évidents quand on vous observe. On a les rapides, déjà nues dans un battement de cils, qui vont droit à l’essentiel, une bonne baise ; les aguicheuses, qui font semblant d’en montrer beaucoup, mais s’arrêtent au dernier moment ; les sensuelles qui ne prennent pas le temps de tout enlever et sont déjà dans vos bras ; les stars qui croient que le monde est à leurs pieds parce qu’elles ont un beau cul ; les complexées qui minaudent pour enlever un gant parce qu’elles n’aiment pas leur sein droit ou leur petit orteil gauche ; celles qui se croient moches, et sont gainées du cou aux chevilles et enfin le front du refus qui ne veut même pas entendre parler de déshabillage et sort de la salle de bain avec la combinaison de leur grand-mère. Il y a celles qui veulent être en pleine lumière et celles qui ne se déshabillent que dans le noir. Il y a les reines des dessous, paraissant habillées avec un timbre-poste, et les prudes qui ont besoin de trois couches pour se sentir bien. Il y a les fières, prêtes à se battre plutôt que de céder un centimètre de tissu, les esclaves qui veulent qu’on leur arrache leurs oripeaux et les timides qui ont peur qu’on se moque d’elles et se jettent dans vos bras en se cachant contre votre épaule pour ne pas voir leurs vêtements tomber à leurs pieds.Yasmina est fière de son corps. Elle enlève lentement, debout devant nous, sa jupe tout d’abord, découvrant ses jambes bien campées sur des escarpins qui lui font prendre un peu de hauteur ; puis son corsage dévoilant sa somptueuse poitrine. Sylvie est stupéfaite. Elle ne peut détacher son regard de ces seins majestueux. La bouche sèche, elle murmure :— Pas possible, c’est un rêve— Jean les trouve très beaux. Si tu veux, je te les prête.Sylvie s’approche lentement et commence à les caresser délicatement. Elle essaie sans succès de sortir un globe du soutien-gorge. Elle se décide alors à le dégrafer. La poitrine se précipite à sa rencontre et vient frôler son pull traditionnel et toujours aussi informe. Elle enlace Yasmina et la serre contre elle en se frottant doucement sur la merveille. Elle enfonce sa tête dans le cou de la belle. Ses mains descendent lentement sur ses reins. Yasmina s’est glissée sous le pull de Sylvie et paraît avalée, phagocytée. Le spectacle est magnifique. Les deux femmes ne bougent plus. C’est Yasmina qui prend la main de Sylvie et l’entraîne vers le lit, la fixant avec des yeux émerveillés. Allongées toutes deux, elles se font face, se bécotant par petits coups rapides, chacune une main sur la fesse de l’autre, glissant sur les rondeurs alléchantes de leurs postérieurs. Elles se sourient. On a l’impression que rien de plus beau ne peut leur arriver.Sylvie se relève et se déshabille rapidement. Yasmina, assise sur le bord du lit, enfouit sa tête dans le triangle brun et fourni. Sylvie lui griffe les cheveux et la serre contre son ventre, puis gémit en se penchant sur elle. Toutes deux, entièrement nues maintenant, roulent sur le lit en s’embrassant cette fois goulûment. Les mains de Sylvie sont plaquées sur les seins de sa partenaire qui a, elle, empoigné ses fesses. Les cuisses étroitement enlacées, elles se frottent sensuellement et lentement en roulant du bassin.Extraordinaire ce que peut faire le sexe. Ces deux femmes ne se ressemblent ni physiquement ni psychiquement, ni culturellement ni intellectuellement, mais elles passent un des meilleurs moments de leur vie ensemble.Lesbos, terre des nuits chaudes et langoureuses,Qui font qu’à leurs miroirs, stérile volupté !Les filles aux yeux creux, de leurs corps amoureuses,Caressent les fruits mûrs de leur nubilité ;Lesbos, terre des nuits chaudes et langoureuses,Charles BaudelaireYasmina redescend sur le triangle de Sylvie et lèche sa fente tout en caressant langoureusement son corps avec ses seins. Sylvie a la tête renversée en arrière, les mains triturant ses propres ébauches de seins. Elle ne peut résister bien longtemps et jouit discrètement, dans un soupir, en projetant son bassin en avant. Elle reste un moment allongée, frémissante, les yeux fermés, pendant que Yasmina lui caresse le corps de ses grands cheveux en souriant. Elle se réveille un peu, prend la tête de Yasmina, l’approche de sa bouche et l’embrasse longuement. Elle se décide enfin à rendre la pareille à sa partenaire, mais Yasmina la repousse gentiment.— Non, c’est Jean que je veux.Je suis déjà dans un état indescriptible, le membre dressé, prêt à exploser. Elle se retourne vers moi, prend ma queue dans sa main et commence à me branler ; puis la gobe et pompe avidement. Je me suis (un peu) ressaisi et décide de profiter au maximum de la chance extraordinaire que m’octroient ces deux femmes superbes. Bien que ce soit difficile, j’arrive à me calmer un peu. Je vous donnerai le truc un jour.Estimant probablement que mon érection est satisfaisante, elle me pousse sur le lit, où je me retrouve allongé contre Sylvie et s’empale rapidement sur ma queue. Quelle transformation depuis deux mois ! La petite fille timide est devenue une maîtresse femme. C’est elle qui mène le bal depuis le début, et nous utilise pour son plaisir.Là , elle est plantée sur moi et effectue un superbe mouvement tournant du bassin pouvant s’apparenter à une toupie. La vache, on ne me l’avait pas encore faite celle-là . D’où sort-elle ce truc ? C’est dingue. Sylvie en profite pour lui caresser les reins, ce qui ne fait qu’accélérer son mouvement, puis retourne, fascinée, lui embrasser les seins. Je bande au maximum et arrive à lui donner deux ou trois coups de reins qui l’achèvent. Elle sort son cri rauque, mais cette fois non étouffé. L’immeuble entier a dû l’entendre. Sylvie va avoir des problèmes de voisinage. Elle reste plantée sur moi, tremblante, mais un grand sourire aux lèvres. Puis se lève, se rhabille et s’en va en déposant un petit baiser sur nos lèvres. Je suis scotché !Je regarde Sylvie, souriante comme d’habitude. Elle se lève aussi, nue comme un ver, va chercher la bouteille de mousseux et deux verres et revient nous servir un petit remontant qui, ma foi, me fait beaucoup de bien. Je suis en train de débander. Elle s’en rend compte, attrape mon membre avant qu’il ne devienne flasque, le gobe avec un petit grognement de satisfaction. Cela me fait réagir assez vite. Elle s’arrête, me regarde, sourit.— Tu comprends, il me manque quand même quelque chose.— Et ce quelque chose…— Tu as deviné— Ben moi aussi, il me manque quelque chose— Je crois que j’ai devinéNous rions tous les deux. Je ne pouvais imaginer meilleure fin de soirée qu’avec elle.Nous nous emboîtons étroitement presque face à face. Je lui fais un truc que je n’ai fait qu’à ma douce et tendre jusque-là . Sans bouger d’un millimètre, en extension dans son ventre, j’arrive à contracter ma queue un peu plus. Surprise la première fois, elle se laisse aller ensuite et fond sur mon membre. Je lui attrape alors les poignées d’amour, pas bien grosses chez elle, et la pilonne fortement jusqu’à ce que jouissance s’ensuive. Épuisé, je tire la couverture sur nous, me love contre elle et m’endors presque instantanément.X – Semaine 15 : Lendemain de fêteLes lendemains de fête sont souvent accompagnés de gueule de bois. Mais là , elle a été sévère, la gueule de bois. Nous avons pris le nouveau chirurgien en pleine bille. S’il a opéré à l’Hôpital américain, je ne suis pas près de me faire soigner là -bas.Sans clientèle, sans aucun sens clinique, sans génie opératoire, imbu de sa personne et méprisant vis-à -vis des autres, prêt à tout pour avoir une intervention de plus (voir ses diagnostics d’appendicite), il a réussi à faire l’unanimité contre lui en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire. Seule Folcoche…Pour ma part, j’étais devenu du jour au lendemain un incapable, inutile et même parfois malfaisant. J’avais en effet osé discuter un diagnostic pour le moins douteux.J’ai tenu le choc et encaissé les coups pendant un mois, puis j’ai décidé de donner mon congé. J’ai donc pris rendez-vous avec la Surveillante Générale.Elle me reçoit dans son bureau, l’air un peu gêné. Je lui remets ma lettre et lui expose les motifs réels de ma démission.— Je vous comprends. Vous avez raison. Si je pouvais !Elle a les yeux baissés, le regard triste. Elle s’approche de moi et pose sa main sur mon bras.— Jean, nous avons eu des petits accrochages tous les deux, mais vous avez fait de l’excellent travail ici et je vous en remercie.— C’est gentil, sachez que j’ai beaucoup apprécié de travailler avec vous.— Jean, vous avez une réputation pour le moins sulfureuse.— N’exagérons rien.— Je regrette de n’avoir pu le vérifier par moi-même.— Mme la Surv…— Appelez-moi Évelyne.— Je… je n’aurais jamais osé, cela m’aurait fait plaisir.— Merci, et m… pour votre carrière.— Évelyne, je reprends ma démission.— Fichez le camp, espèce de dévergondé.Nous nous sommes quittés sur une bise ; elle avait la larme à l’œil et les joues empourprées.J’ai repris le chemin du studio sans un regard derrière moi. J’étais soulagé de me libérer de cette tension qui me pesait depuis quelque temps. Et puis, là -bas, devant, il y avait ma douce et tendre…