Culture, politique et téléphone rose…— Culture, politique et téléphone rose —Les Barbares habitaientDans les angles tranchantsDes cités exiléesAu large du business…LavilliersSalut les branleurs, salut les branleuses ! Ici Brodsky qui vous parle en direct des studios Rêvebébé pour votre chronique hebdomadaire…Faut vraiment que je vous aime, mes chéri(e)s, pour vous écrire ce soir, parce que là, je suis vraiment crevé.Lilas m’avait dit que la taule était bandante, mais je n’imaginais pas qu’elle le fût autant… Je viens de m’éclipser de la chambre où je l’ai laissée avec Jakin et la comtesse. Elle prend des photos, Jakin tient le fouet, et la comtesse supplie… qu’il n’arrête pas. On va les laisser s’éclater comme ça un moment, en espérant qu’ils me laisseront aller jusqu’au bout de ma chronique.Cela dit, Jakin en tablier de cérémonie orné de son Œil qui voit tout… ça vaut le détour. J’espère que les photos seront… bonnes.On vous les enverra avec une dédicace.Donc vous souhaitiez que l’on parle des profs de math pervers… C’est effectivement un excellent sujet, et je vous promets de m’en occuper bientôt. Le temps d’amasser suffisamment de documentation sur le petit rigolo qui aime tant se moquer de mon chapeau… Comme disaient mes potes irlandais du Sinn Féin : « Notre jour viendra… »Mais pour aujourd’hui, place à l’actualité… Je viens de regarder notre ministre de l’Inculture sur une grande chaîne d’information. Elle est très triste, la pauvre… De vilains barbares islamistes viennent de détruire, dans la ville de Mossoul, un trésor archéologique dont personne n’avait jusque-là entendu parler.C’est quand même fantastique que ce soit seulement quand tout est détruit qu’on nous explique en quoi ces machins étaient exceptionnels, qu’on nous fasse leur panégyrique, bref, qu’on nous cultive un peu avec de la vraie culture qui nous parle de choses importantes…Moi, jusqu’à 19 heures aujourd’hui, je croyais que le seul scandale culturel dont on pouvait parler, c’était la dernière chanson de J.J. Goldman (et de sa bande d’enfoirés qui n’a jamais aussi bien porté son nom), qui explique aux jeunes qu’ils n’ont qu’à fermer leur gueule et à bouger un peu pour pouvoir profiter de la vie…C’est sûr que mes potes Rachid et Famara, ils vont être sensibles aux conseils moralisateurs de cette bande de crétins pétés de thune dont la moitié ne paie pas ses impôts en France et dont l’autre moitié sont des fils ou filles de célébrités, uniquement parce que papa, tonton ou le voisin qui couchait avec maman quand papa n’était pas là, se sont occupés de leur carrière.Mais bon, la Mini-stress, c’est pas pour ça qu’elle pleurait, mes zamours… Rendez-vous compte que les barbus ont bousillé des sculptures qui représentaient des souverains ayant régné 800 ans avant Jésus Christ. Rendez-vous compte… À cette époque, Mortecouille ne suçait encore que son pouce… Elle était pas contente, donc, la petite Fleur… Furieuse, scandalisée, indignée… Elle en appelait au réveil des consciences ; j’ai entendu des mots formidables, comme « crimes imprescriptibles, comme pour les crimes contre l’Humanité…»Et là, mon cœur d’acier de vieux con réac anti-socialiste (hein ? Qui a dit « pléonasme » ?) s’est mis à fondre… Je me suis mis soudain à aimer une ministre de ce gouvernement… Oui… Elle a raison… Détruire des œuvres d’art est un crime qui ne peut pas être pardonné, jamais… S’attaquer à des édifices, à des statues, à des tombeaux doit être condamné en tous temps et en tous lieux… Oui, elle avait mille fois raison en prétendant qu’en détruisant ces œuvres, les barbares prétendaient effacer le passé afin de faire triompher leur idéologie malsaine… Je la soutiens, à mille pour cents…Et comme somme toute, l’Irak, c’est vachement loin, on pourrait par exemple commencer par poursuivre les barbares qui sont chez nous… Par exemple, les barbares de 1793 qui, au nom de la « République et de ses valeurs » comme dirait l’autre, ont exhumé et profané mille ans d’Histoire de France… Vous me pardonnerez la longue, très longue citation qui va suivre, mes zamours, mais par moments – foi de Brodsky – il est nécessaire d’apporter les preuves de ce que l’on raconte… Donc :« […] Mais, c’est lors de la deuxième vague de profanations, en octobre 1793, qu’ont été véritablement réalisées les exhumations. Dom Germain Poirier relate que des ouvriers, accompagnés de « commissaires à l’exhumation » (rôle de surveillants), « commissaires aux orfèvreries » (chargés de récupérer les objets en métaux précieux et de les porter à la Convention nationale) et « commissaires aux plombs » (chargés de récupérer le plomb des cercueils pour le faire fondre sur place en balles calibrées) descendent avec des lanternes et des torches de résine dans le caveau des Bourbon où reposent 54 cercueils de bois de chêne posés sur des tréteaux de fer rongés par la rouille. Des substances purifiant l’air (genièvre, vinaigre) sont disposées pour atténuer les odeurs. Puis les portes de la crypte où reposent sur plusieurs niveaux les tombes royales des Valois et de leurs prédécesseurs sont enfoncées au bélier. Les exhumations auxquelles il a été procédé en octobre 1793 sont, dans l’ordre, toujours selon le témoignage sous forme de procès-verbal de Dom Poirier (on ne citera que les principaux personnages des caveaux des Bourbon, puis des Valois à partir du 18 octobre) :12 octobre :Turenne. Son corps fut exhumé le samedi 12 octobre 1793, exposé quelque temps, déclenchant une telle « stupeur respectueuse » qu’il fut le seul à ne pas être profané. Il fut transféré au Jardin des plantes de Paris, puis au Musée des monuments français, et enfin sur ordre de Napoléon Bonaparte à l’église Saint-Louis des Invalides. Peu de temps après l’exhumation de son corps, c’est à un gardien des lieux que le corps de Turenne est confié. Par la suite ce gardien vendra au détail les dents de Turenne.Henri IV. Son cercueil en chêne est brisé à coups de marteaux, puis son cercueil de plomb ouvert avec un ciseau. Selon les témoins, « Son corps s’est trouvé bien conservé, et les traits du visage parfaitement reconnaissables. Il resta dans le passage des chapelles basses, enveloppé de son suaire également bien conservé. Chacun eut la liberté de le voir jusqu’au lundi matin 14 octobre, qu’on le porta dans le chœur au bas des marches du sanctuaire, où il resta jusqu’à deux heures de l’après-midi, qu’on l’enterra dans le cimetière dit des Valois. » Plusieurs personnes y prélèveront de petites « reliques » (ongles, mèches de barbe).La rumeur selon laquelle un délégué de la Commune aurait pris une empreinte au plâtre de son visage, matrice des futurs masques mortuaires du roi, est sans doute une légende. Pareillement, aucun document, aucune archive ne permet d’affirmer que la tête du roi aurait été alors tranchée et dérobée. Au contraire, tous les témoins évoquent le corps d’Henri IV jeté entier au fond de la fosse commune, puis recouvert par ceux de ses descendants.13 octobre :Les exhumations par les ouvriers étant rendues difficiles par la foule qui y assiste, le Conseil municipal de Franciade décide en ce dimanche de fermer la basilique à « toutes personnes étrangères aux travaux », mais cette décision n’est pas appliquée.14 octobre :Louis XIII. Cercueil ouvert vers 15 heures ; corps dégradé mais reconnaissable à sa moustache noire. Son corps est, comme celui d’Henri IV, jeté face contre terre dans la fosse commune, sur un lit de chaux vive pour accélérer la putréfaction.Louis XIV. Corps bien conservé, reconnaissable bien qu’il soit « noir comme de l’encre ».Marie de Médicis. Les ouvriers ouvrant son cercueil l’auraient injuriée ; ils l’accusent du meurtre d’Henri IV et arrachent ses cheveux.Anne d’Autriche. Corps putréfié enveloppé d’une étoffe très épaisse de couleur rousse. C’est le costume du Tiers Ordre de Saint François. »Et ce pauvre Favasso qui espérait encore pouvoir comparer les ADN de Louis XIV et de Mazarin… Ben non, camarade… Tu vois, les barbares de 1793, nos barbus à nous, ont rendu la chose impossible.Ah ; comme il fallait s’y attendre, mon portable vibre à nouveau… Je vous demande un petit instant.— Allô, Monsieur Brodsky, c’est GrosseQueueEnAction à l’appareil. Je suis le président du club des lecteurs anonymes de Rêvebébé, et je tiens à m’insurger contre votre chronique qui ne parle JAMAIS de cul. Vous squattez l’antenne en permanence, et vous nous saoulez avec toutes vos conneries… Nous, on vient pas ici pour écouter tout ça, on vient sur ce site pour lire d’une seule main des histoires excitantes, avec le pantalon baissé jusqu’aux genoux ; et quand on tombe sur vous, ben… on débande…— Ah… Je vous comprends, Monsieur GrosseQueue, et je vous prie de bien vouloir me pardonner. Je vous promets de faire un effort la prochaine fois. Mais sérieusement, pour ce genre de truc, le forum ne manque pas d’écrivains talentueux, bien meilleurs que moi…— Écoutez, Brodsky, on va se dire les choses clairement : vous vous foutez de notre gueule. On sait tous qui vous êtes désormais, et on connaît vos exploits. Et on vous lit tout en espérant qu’enfin vous allez tout nous raconter… On en bave… Et vous, vous êtes là à nous parler des grandes considérations philosophiques sur l’Amour, sur l’Histoire, et sur plein d’autres conneries…— Vous voulez quoi ? Que je vous parle des raisons pour lesquelles on a voulu me pendre par les couilles sur d’autres forums ?— Oui… S’il vous plaît…— Vous voulez que je vous parle des féministes ?— Oh oui…— Des plans à quatre avec Mortecouille, Cyrielle et Lilas ?— Hummmmm…— Des gang-bangs organisés par Lacducoucou ?— Hummmmmmmmmmm…— Ça vient ?— Encore, Brodsky, encore…— De Radagast en train de se faire violer par une armée de succubes aux gros nichons ?— OUIIIIII !— De Démon et de son petit string en cuir, de Catherine et de son énorme clito ?Clic – bip – bip – bipPutain d’enfoiré de connard de profiteur de merde ! Il aurait pu dire merci, quand même… Bon allez, c’était Brodsky et sa chronique hebdomadaire à la con.Passez un bon week-end, mes chéri(e)s, et à la semaine prochaine…