Nous nous remémorâmes bien souvent ce massage. (1)Ce n’était pas parce que l’amour n’était plus présent qu’il nous fallait ça, mais pour sortir de la routine établie par ces dix-huit ans de copulation où, l’un et l’autre, ne cherchions plus vraiment à faire l’effort de faire comme avant. C’est un peu cru penseront certains, mais il ne faut pas se voiler la face… c’est quand même un peu ça !Il fallait en finir avec la politique de l’autruche.Il fallait que je lui avoue sans honte ce côté voyeur, candauliste en puissance qui voulait aller plus loin et tenter de nouvelles expériences ; il fallait qu’elle m’avoue son côté exhib.Allez, petit restau, coin discret et c’est parti :— Reconnais ma chérie que tu aimes bien te montrer et la séance de massage avec « IL » ne t’a pas déplu.— Soit, mais reconnais, mon chéri, que ça ne t’a pas déplu non plus. Tu crois que je n’ai pas compris ton manège de voyeur ?Aïe ! Je rougis quelque peu, tel un gamin surpris en train de faire une bêtise. Pénétrer ainsi dans mon jardin secret me rendait mal à l’aise ; mais plus besoin d’avouer du coup !Il ne fallait surtout pas réagir négativement et ne pas chercher à imputer la faute à l’autre.— OK, t’as raison ; mais les choses ont maintenant l’avantage d’être claires, tu aimes le faire, j’aime que tu le fasses… amusons-nous.Nous cherchâmes alors tout un tas de situations propices à cet accord érotico-coquin.Notre dévolu s’arrêta sur le gars Pierre, un paysan de notre connaissance avec qui nous avions sympathisé quand nous nous rendions chez des cousins proches dans la Sarthe.Visites occasionnelles desquelles nous repartions à chaque fois avec des denrées de la ferme. Faire plus bio… pas possible.Le gars Pierre, la bonne cinquantaine, n’avait guère de temps pour les loisirs, sauf pour ses oiseaux qu’il bichonnait dans une volière de sa composition située à deux ou trois mètres du sol dans sa grange.Deux ou trois mètres du sol, une échelle de bois, l’idée mûrit simultanément dans nos esprits.C’était parti. La miss s’habilla d’une jupette en jean et d’un corsage rose. Elle mit un string blanc et se passa de soutien-gorge. Il devait y avoir une petite dizaine de kilomètres de chez nos cousins à la ferme de Pierre, juste avant d’arriver dans la cour, la miss fit glisser son string et me regarda en me disant :— Quitte à ce qu’il mate, autant qu’il en profite, et puis le « rose » tranchera bien et fera un contraste avec le bleu de la jupe, tu ne crois pas ?Elle me sourit ironiquement !J’imaginais déjà l’instant, mais n’anticipons pas… Je commençais à bander !Content de nous voir, comme à l’accoutumée, Pierre nous accueillit avec convivialité. Tomates, salades, choux et bien d’autres venaient remplir notre panier. Ah, au fait, les œufs !— Vous voulez des œufs ? Il faut aller dans la grange.Ça y était. Nous rentrions dans le décor de notre machiavélique plan exhibo-érotique.— Les poules se mettent là -haut avec les oiseaux. Venez avec moi, vous pourrez mieux les choisir. Allez, passez devant m’sieu, guidez votre femme, moi je ferai attention qu’elle ne tombe pas.Tu parles Charles, comme si on n’avait pas prévu ton manège, mais tu ne vas pas être déçu !— Je veux bien m’sieu Pierre, mais je suis bien court vêtue, n’en profitez pas de trop.— Ne vous inquiétez pas, ma p’tite dame, le principal, c’est que vous ne tombiez point.L’échelle faisait deux bons mètres cinquante et était positionnée en léger décalage par rapport à l’estrade. Je montai donc le premier, prenant garde toutefois à la solidité précaire de l’ouvrage.Ma belle m’emboîta le pas et, arrivée au troisième échelon, offrait déjà sûrement un spectacle fort agréable à notre hôte. Trois ou quatre échelons d’avance séparaient maintenant mon épouse de Pierre qui ne perdait rien du spectacle, attentif à ce qu’elle ne tombe pas.Arrivée au sommet, il fallait maintenant qu’elle se positionne pour accéder à la passerelle, un pied sur un échelon, l’autre sur le bord de la passerelle, elle resta écartelée ainsi quelques secondes.Ah, le gars Pierre, lui qui espérait voir une belle paire de fesses gainées de nylon, il ne s’attendait pas à découvrir un tel spectacle. Une belle petite chatte rose ainsi écartée et dépourvue de tout poil qui en aurait obstrué les détails de son intimité.Il avait chaud, le gars Pierre ! Vinrent les commentaires sur les oiseaux, passionnants pour ceux qui aiment, mais bon, nous n’étions pas là vraiment pour ça ! Ma douce en avait profité pour défaire un bouton supplémentaire de son corsage. Elle écoutait avec plus ou moins d’intérêt les explications sur les volatiles, tantôt accroupie, tantôt à demi penchée, offrant à Pierre une vision différente de ses charmes à chaque changement de position ; plus ça allait, plus je bandais.Il nous fallait maintenant prendre congé, je décidai de passer le premier pour la descente, histoire de voir, à l’envers, le film de la montée. Effectivement un régal pour un voyeur, d’ailleurs pas besoin d’être voyeur pour que ce soit un régal.Salut, remerciements et dans la voiture, nous éclatâmes de rire, pensant tous les deux la même chose :Mme Pierre va en prendre un bon coup ce soir, mais elle ne saura pas à quoi son mari pensera, nous si !Nous répétâmes bien des fois la situation mais en y ajoutant des règles et des coefficients suivant les endroits et les spectateurs potentiels. Effectivement, pas question de tels comportements en famille par exemple ou en présence d’amis un peu coincés du… vous voyez ce que je veux dire.Par contre, notre amusement favori était dans les sex-shops où tous genres de gadgets et de tenues sont là pour titiller la libido. On peut dire à ce jour que plus de la moitié des vendeurs des sex-shops de Pigalle ont pu détailler ma douce dans des tenues aussi extravagantes que chères, car paradoxalement, moins il y a de tissu, plus c’est cher !Ces petites sorties, folies de l’exhib, avaient l’avantage de faire travailler les boutiques visitées, car animées par des touristes à forte domination Teutonne, ceux-ci se régalaient du spectacle et finissaient aussi par essayer. Mais eux achetaient, pas nous, si ce n’est des petits trucs à deux balles. L’autre avantage, c’est que ces dames n’hésitaient pas non plus à y aller de leur exhib, parfois bien poussée, l’alcool aidant.Je terminerai ce second récit par le must de l’exhib (selon moi), prouvant que l’élève commençait à dépasser le maître.La rue Saint-Denis est remplie de petits théâtres érotico-pornographiques. Nous décidâmes d’y aller un soir.Ce genre de lieu est petit, très petit : trente à quarante places, au maximum. À ma grande surprise, la gent féminine était beaucoup plus présente que j’aurais pu le penser : 10/12 femmes pour 15/20 hommes.Je ne m’étendrai pas sur le scénario du spectacle et n’ironiserai pas en disant que c’était sans queue ni tête. Les acteurs, si on peut les nommer ainsi, vous collent en moins de deux, des complexes au point qu’on n’ose plus aller acheter un paquet de cigarettes… humour.Ouaouh, si ce sont sous ces critères qu’ils sont auditionnés, beaucoup d’entre nous ne sont pas près d’être star, moi le premier… toujours humour.Je ne reviendrai pas sur le pseudo-spectacle, mais à la fin de celui-ci, l’animateur principal propose à l’assemblée de pouvoir, façon de parler, s’exprimer sur scène pour ceux qui le désirent.Là , c’est le blanc général, personne ne bronche, quoique certains se regardent et hésitent. Devant la pénurie d’acteurs amateurs, l’animateur en remet une couche :— Vous pouvez faire autre chose qui vous plaît, rien n’est obligatoire, laissez mûrir vos fantasmes lesbiens ou exhibitionnistes.Bip, bip, l’action s’engageait :— Tu serais cap’, ma puce, de te faire déshabiller et exhiber par un autre que moi, sur scène ?— Oui, à condition que le monsieur soit raisonnable et qu’il ne mette pas ses doigts partout.J’étais bluffé.Je me levai donc et fis l’annonce suivante :— Mon épouse, à côté de moi, veut bien vous faire une petite exhibition, guidée par un monsieur de cette assistance, monsieur qui devra avoir la délicatesse de la déshabiller et pas l’impudence de laisser ses doigts traîner abusivement.C’est un homme aux cheveux blancs qui se leva le premier. On pouvait lui donner entre soixante-cinq et soixante-dix ans. La rangée de fauteuils franchie, il prit la belle par la main et, très galamment, l’invita à monter les marches qui menaient au plateau de la scène. Plus ça allait, plus je bandais.Le décor se limitait à un sofa, deux ou trois chaises et quelques poufs posés ça et là . Une petite estrade d’une cinquante de centimètres offrait un podium de fortune. C’est sur celui-ci que se retrouva ma douce, après l’invitation de son cavalier, complice de l’instant.Ce dernier était un bel homme avec beaucoup de classe. Il la fit mettre dos au public, puis souleva avec une lenteur calculée la jupe de sa compagne de scène. De sa main gauche, il remontait très doucement, le haut des bas apparut, puis on découvrit le string. Simultanément, de sa main droite, il avait dégrafé l’attache et la jupe tomba aux pieds de la vedette lors de la rotation qu’il l’invita à faire pour se mettre face au public.Quelques claquements de mains vinrent saluer ce premier acte.Plus ça allait, plus je bandais !Le corsage fut aussi habilement enlevé, offrant maintenant aux spectateurs une demi-Eve en string et bas.La suite fut aussi cocasse qu’inattendue. Très respectueux, le monsieur n’osait pas aller plus loin, l’actrice avait pensé le contraire au même titre que le minuscule public qui clamait :— Le string, le string, le string…Notre acteur visiblement pris au dépourvu se ressaisit et œuvra. Ma douce tournait doucement sur elle-même au fur et à mesure de la descente du sous-vêtement, offrant pile ou face suivant les instants.Le déshabilleur s’enhardit, mettons-nous à sa place ! Il stoppa le mouvement tournant, la belle dos au public, la fit se pencher et écarta les deux fesses afin de compléter le spectacle.Là , ce furent de vrais applaudissements et les acteurs d’un instant disparurent derrière le rideau, pour laisser la place au présentateur qui les félicita. Là , je ne bandais plus ; mon slip était mouillé !Mon épouse me rejoignit, sa traversée de salle fut encore saluée par des :— Bravo, super, vous êtes canon, belle exhib, etc.Elle se rassit à côté de moi en rigolant, pour préciser que son complice de scène l’avait BIEN aidée à se rhabiller.L’évolution se faisait à merveille et je songeais déjà à nos futurs exploits, mais ce sera une autre histoire. Pour l’instant elle était devenue maîtresse de l’exhibition en sachant tout montrer, sans vulgarité, mais avec le charme de l’expérience.Je ne pense pas être un cocu-content. Pour moi un cocu-content est celui qui est trompé avec son accord et qui ne participe pas ni de loin, ni de près, pour s’adonner peut-être à des plaisirs solitaires en imaginant ce qui se passe… Moi, j’assiste, participe et suis complice pour ne pas dire entre-prometteur, d’ailleurs ce sera dans mon prochain et dernier récit.Mes textes sont relativement courts, et ce, volontairement, laissant à chaque lecteur candauliste ou en marge de l’être, la porte ouverte à son virtuel personnel, pouvant mettre en place, ainsi, ses propres décors, ambiance et atmosphère.(1) Récit 13658 (14/01/10) – À disposition de ceux que se sont posés ou qui se posent les mêmes questions que moi au début ; et merci des commentaires pour mon premier récit.relax78@orange.fr