Mai 2013, ParisUne promenade Ă Paris c’est très agrĂ©able, surtout au mois de mai. Je me sens comme Bel Ami de Maupassant ; j’erre sur les grands boulevards parisiens. On rencontre toutes sortes de gens, des touristes Ă l’air perdu, un plan Ă la main, des Japonais avec un appareil photo, des cadres en costume-cravate, des employĂ©s de bureau pressĂ©s, des consommateurs sortant des magasins avec de grands sacs Ă la main, quelques retraitĂ©s qui se promènent. J’observe cette faune avec curiositĂ© d’un pas nonchalant. L’air est doux et le soleil brille entre les arbres lourds d’un feuillage de printemps. J’ai terminĂ© mon rendez-vous de travail plus tĂ´t que prĂ©vu et j’en profite avant de rentrer chez moi. Soudain, je sens quelqu’un qui me prend le bras. Sensation pas très agrĂ©able dans un lieu public ; on se sent agressĂ© tout de suite. Je me retourne vivement et me trouve nez Ă nez avec une jeune femme rousse aux bleus. Que me veut-elle ?— Eh bien alors ! Maxicon, tu ne me reconnais pas ?Je m’appelle Maxime ; une seule personne peut m’appeler comme ça, et c’est Carotte ! Ou plutĂ´t Lola, ma copine d’enfance et de lycĂ©e quand nous habitions Saint-Brieuc, en Bretagne. Ă€ Paris et pĂ©riphĂ©rie, on parle d’environ cinq millions d’habitants ; la possibilitĂ© de rencontrer quelqu’un par hasard est vraiment infime. On s’était complètement perdu de vue. Incroyable ce qu’elle a changĂ©Â : je me trouve face Ă une jeune femme distinguĂ©e et qui sait qu’elle est belle.— Carotte, c’est toi ? Mais c’est incroyable ! Je croyais que tu vivais Ă Londres ?— Oui, mais c’est une longue histoire. Maxicon ! Mais tu es musclé… Maintenant, t’es vraiment un homme. Ça fait combien d’annĂ©es ?— Je dirais environ dix ans. Eh bien, ça alors, Carotte Ă Paris ! T’as des nichons maintenant ou je me trompe ? Viens, on va boire quelque chose et tu vas me raconter ta vie. Combien d’enfants as-tu ?Mai 1998, Saint-Brieuc— Maxime, Maxime, viens, on va jouer Ă la marelle.— Mais non, Lola, je ne vais pas jouer Ă la marelle : c’est pour les filles. Si tu veux, on joue avec mon camion.Lola, c’était la fille des voisins ; on jouait tout le temps ensemble quand nous Ă©tions enfants. Notre amitiĂ© a continuĂ© jusqu’en troisième, mĂŞme si quelques railleries de nos camarades nous ont fait quelquefois douter au dĂ©but de notre adolescence. Pour moi, Lola Ă©tait pratiquement asexuĂ©e, une petite fille maigre et tellement rousse qu’elle Ă©tait souvent victime de moqueries qu’elle me racontait en pleurant. J’étais l’unique (garçon ou fille) Ă pouvoir l’appeler « Carotte », et cela en secret, bien sĂ»r. Nous frĂ©quentions les mĂŞmes classes et nous nous racontions pratiquement tous nos secrets. Sa mère Ă©tait Anglaise. Très jeune, elle avait Ă©pousĂ© son père, Français, et Ă©tait venue s’installer un peu contre son grĂ© en Bretagne.J’adorais aller chez Lola ; je les Ă©coutais parler anglais, je mangeais du pudding, des gâteaux, et buvais le thĂ© que nous prĂ©parait sa mère : c’était tellement exotique ! Je me rappelle que sa maman avait un accent anglais tellement fort que Lola devait me rĂ©pĂ©ter presque tout ce qu’elle me disait. Malheureusement, n’ayant jamais rĂ©ussi Ă s’intĂ©grer en France, elle dĂ©cida de rentrer en Angleterre, emmenant Lola avec elle. Son père dĂ©mĂ©nagea lui aussi rapidement, et malgrĂ© quelques lettres nous nous perdĂ®mes de vue complètement. Cette sĂ©paration fut assez dure pour moi, mais Ă ces âges, le temps fait vite son Ĺ“uvre et j’oubliai rapidement Lola la rouquine.Juillet 2013C’est incroyable comment nous avons retrouvĂ© naturellement notre complicitĂ©. Quelques jours après notre rencontre, nous avons recommencĂ© Ă nous voir rĂ©gulièrement. Lola travaille depuis quelques mois Ă Paris pour une boĂ®te anglaise qui a son siège pas loin du mien ; c’est avec un grand plaisir que nous nous revoyons de temps en temps pour passer ensemble la pause dĂ©jeuner. Nous commentons l’actualitĂ© et les gossips. Elle me confie qu’actuellement elle n’a pas de petit ami et qu’elle sort d’une histoire compliquĂ©e.— Un peu comme moi, quoi ?— Ah bon ? Raconte-moi tout ; et avec les dĂ©tails, s’il te plaĂ®t !— Non, je n’en ai vraiment pas envie. Ce soir je vais courir dans le parc ; tu viens ?Nouvelle habitude avec Carotte, nous courons ensemble deux fois par semaine. Elle a beaucoup changĂ©, Lola : c’est maintenant une fille avec des formes, de longues jambes musclĂ©es et des cheveux Ă©pais très frisĂ©s d’un joli roux, bien plus clairs qu’avant. Elle m’a confiĂ© qu’elle avait un bon coiffeur et qu’elle avait en horreur sa couleur naturelle presque orange. Par contre, son visage est toujours parsemĂ© de taches de rousseur, ce qui lui donne un air très juvĂ©nile. Après nos courses, j’ai pris l’habitude de prendre une douche chez elle car elle habite près du parc. Ensuite, nous nous faisons un cinĂ© et un petit restaurant ou une pizza chez l’Italien du coin. MalgrĂ© cette intimitĂ©, je n’ai toujours aucun dĂ©sir pour elle ; pour moi, c’est toujours Carotte, ma copine qui va me demander de jouer avec ses poupĂ©es.Septembre 2013Après un week-end de pluie, le soleil brille sur Paris. Lola m’a envoyĂ© un message me fixant rendez-vous pour manger quelque chose dans le parc. Elle m’attend en tenant deux jambons-beurre dans ses mains. Assis sur un banc, cĂ´te Ă cĂ´te, nous profitons du soleil.— Maxime, je vais te demander quelque chose de très Ă©trange…— Cool ! J’écoute.— Je vais te faire voir une photo.Elle sort sa tablette de son sac et me montre la photo d’une grande fille brune en maillot de bain sur une plage.— Tu la trouves belle ?— Elle est bien foutue ; elle a l’air pas mal…— Sexy ?— Oui, mais oĂą veux-tu en venir ?— Si tu veux, tu vas coucher avec !Je la regarde sans rĂ©pondre un long moment ; elle soutient mon regard, mais elle ne rigole pas. Seulement un petit sourire malicieux.— Et ce serait aussi pour me faire plaisir.— C’est une copine Ă toi qui cherche un mec ?— Mais non, pas du tout.— ArrĂŞte tes bĂŞtises, tu dĂ©connes !— Si tu es mon ami, tu me laisses t’expliquer et tu Ă©coutes. OK ?— Je suis tout ouĂŻe.— Je suis très attirĂ©e par Frank, le petit copain de Sabine, une collègue de bureau ; j’en suis peut-ĂŞtre mĂŞme un peu amoureuse. Je fais des rĂŞves Ă©rotiques oĂą il me fait l’amour. J’en suis mĂŞme venue Ă me rapprocher un peu de cette fille avec qui je discute frĂ©quemment car elle me parle toujours de son Frank. Et ça me plaĂ®t ! Je suis un peu folle, non ?— Pour le moment, pas trop ; mais j’ai peur pour la suite.— Figure-toi qu’hier elle m’a proposĂ© une « swing party » avec son copain !— Une soirĂ©e Ă©changiste ? Mais tu n’as pas de mari ou de petit copain.— Ben si : toi dans ce cas-lĂ , imbĂ©cile ! Tu vas jouer ce rĂ´le pour me faire plaisir : tu vas te taper une super belle fille gratos, sans effort. Please…Je reste sans voix. D’habitude, on joue les petits amis pour accompagner une fille Ă un mariage, ou pour en faire un blanc pour une carte de sĂ©jour ; avec une lesbienne pour rassurer des parents. Et dans les films, ça finit toujours par une histoire d’amour. Mais pour soirĂ©e Ă©changiste, alors là …Octobre 2013Nous roulons vers Rambouillet dans ma petite voiture ; j’ai rĂ©cupĂ©rĂ© Lola chez elle. Nous ne parlons pas beaucoup, je suis très tendu. Lola, elle, semble beaucoup plus relax ; il faut dire qu’elle s’est enfilĂ© deux vodkas coup sur coup chez elle avant de partir. Pour moi, pas possible : je conduis.Nous arrivons devant les portes ouvertes d’un grand pavillon oĂą nous pĂ©nĂ©trons. Je gare la voiture Ă cĂ´tĂ© d’un Ă©norme 4×4 noir. Je pense Ă ma vieille voiture et je me dis « À chacun ses prioritĂ©s ! » pour me consoler. Lola me prend la main et nous nous dirigeons vers la maison. Le gravier crisse sous nos pas.— Maxime, rappelle-toi : nous sommes un couple !— Bien sĂ»r, mon amour, lui dis-je en mettant la main sur ses fesses.Elle me pince la main en m’insultant. Il faut dire que ce soir, Lola, elle assure ! Une courte robe dĂ©colletĂ©e met en valeur sa silhouette, ses cheveux sont retenus dans un sage chignon qui la rehausse, et avec ses talons elle est plus grande que moi.Sabine nous accueille sur le pas de la porte, nous embrasse chastement sur les joues et nous laisse entrer. Tandis que nous nous installons dans de grands fauteuils, nous entendons la voix de Frank :— J’ouvre la bouteille de champagne et j’arrive.— Prenez votre temps.— Nous prenons l’apĂ©ritif puis nous passerons Ă table pour un lĂ©ger dĂ®ner ; et puis… nous verrons ? Cela vous convient-il comme programme, Maxime ? me demande notre hĂ´tesse tandis qu’un large sourire illumine son visage.— Mais certainement, Sabine. On pourrait peut-ĂŞtre abandonner le vouvoiement ?— Tu as raison, Maxime ; la familiaritĂ©, c’est plus intime.Nous buvons plusieurs coupes, surtout moi. Je sens mon cĹ“ur qui bat ; cette situation n’est vraiment pas naturelle. Lola n’arrĂŞte pas de se tourner vers moi pour me dire des :— Hein, chĂ©ri ? Qu’en penses-tu, chĂ©ri ?Puis elle prend ma main. De temps en temps elle se colle contre moi ; elle joue son rĂ´le Ă la perfection. Frank est bel homme, rien Ă dire. Un sportif ; il ne parle que de ça : ses nouvelles chaussures de course, son nouveau vĂ©lo, ses prochains skis. Moi, j’observe Sabine, ma future amante. Grande brune aux cheveux courts, elle a un port de tĂŞte un peu hautain, mais un sourire magnifique. Je distingue son soutien-gorge sous son lĂ©ger chemisier blanc presque transparent ; ses longues jambes bronzĂ©es nues sont Ă peine cachĂ©es par une courte jupe droite.Frank nous pose des questions sur notre couple : oĂą nous sommes-nous rencontrĂ©s, depuis combien de temps, pourquoi n’habitons-nous pas ensemble ? Avec Lola, on a dĂ©cidĂ© de ne pas mentir ; seulement sur le fait que nous sommes seulement amis mais pas amants. A-t-il des doutes ?Sabine nous montre la chambre oĂą nous pourrons finir notre nuit si nous le dĂ©sirons, puis nous nous installons Ă table. Une serveuse sort de la cuisine pour nous servir le dĂ®ner. Frank entrevoit mon regard surpris, et avec un sourire me dit :— Ne t’inquiète pas, Maxime : BĂ©nĂ©dicte rentre chez elle après son service. Nous resterons entre nous.Un peu plus tard, nous sommes de nouveau dans les canapĂ©s, Lola Ă cĂ´tĂ© de moi, nos hĂ´tes en face de nous. Je me sens bien après le champagne et le vin ; j’ai presque oubliĂ© la raison pour laquelle nous sommes ici. Nous rigolons souvent ; Sabine s’avère ĂŞtre de très bonne compagnie, avec un humour malicieux sur ce qui est censĂ© suivre.— Tu vois chĂ©ri, je te l’avais dit qu’elle Ă©tait sympa, me dit Lola en riant elle aussi.Frank prend la parole et dĂ©clare tout en souriant :— Bon. Maintenant, passons aux choses sĂ©rieuses. Comme vous l’aura dĂ©jĂ expliquĂ© Sabine, ce n’est pas la première fois que nous organisons ce type de soirĂ©e. Nous avons un rituel qui, je l’espère, vous plaira.— Nous t’écoutons, Frank, dit Lola, l’air intriguĂ©.— Rien de spĂ©cial ; mais j’ai d’abord envie faire l’amour avec Sabine, dit-il en se tournant vers elle.Un grand silence emplit la pièce. Tandis que Frank embrasse et caresse sa femme, Lola et moi nous nous regardons, l’air Ă©bahi ; j’aperçois de la panique dans ses yeux. Nous observons, tĂ©tanisĂ©s, le couple se dĂ©nuder et se câliner de plus en plus passionnĂ©ment.— Allez-y, mes chĂ©ris ; ne restez pas lĂ sans rien faire : il n’y rien de plus excitant que de baiser en regardant et sachant que vous ĂŞtes regardĂ©s ! nous dit Sabine.— Moi aussi je veux vous voir, rĂ©plique Frank dont le sexe tendu glisse dĂ©jĂ dans la bouche de sa compagne.Lola se colle contre moi et me parle Ă l’oreille :— Je t’en prie, autrement ils vont comprendre la supercherie. On ne peut pas faire autrement ; faisons semblant.— Faire semblant de faire l’amour ? dis-je en regardant le couple gĂ©missant.— Embrasse-moi, imbĂ©cile.Elle attrape ma nuque et colle ses lèvres sur les miennes en ouvrant lĂ©gèrement la bouche ; je rĂ©ponds Ă son baiser en l’enlaçant. Que fait-elle ? On va coucher ensemble, lĂ , devant des inconnus ? Son parfum m’envahit, une grande chaleur monte dans mon corps, le contact avec ses formes me provoque une Ă©rection presque douloureuse. Elle attrape ma main et la plaque sur sa poitrine ; je sens son cĹ“ur qui s’emballe. Puis elle se relève, se retourne et me demande de dĂ©grafer sa robe qui glisse sur le tapis. Je l’attire pour qu’elle se couche sur moi ; mes mains glissent sur son corps tandis que nos bouches se cherchent furieusement. Sa peau est incroyablement douce, lĂ©gèrement sucrĂ©e sous ma langue ; une odeur de cannelle se mĂ©lange Ă son luxueux parfum. Le chignon n’a pas rĂ©sistĂ©, et ses Ă©pais cheveux me picotent le visage.Elle se retourne pour s’allonger sur le dos tout en retirant sa fine culotte, dĂ©couvrant un pubis couvert d’une lĂ©gère toison rousse sous laquelle un sexe complètement glabre attire mon regard. Je retire mes vĂŞtements et me couche sur elle. Ma main glisse entre ses jambes et, encouragĂ© par l’humiditĂ© de son sexe, je la pĂ©nètre presque brutalement. Lola me serre dans ses bras en me suppliant de bouger plus rapidement.Il faut que je me contrĂ´le pour ne pas venir tout de suite, mais c’est très difficile tant je suis littĂ©ralement aspirĂ© par son corps qui me brĂ»le la peau. Nous sommes justes livrĂ©s Ă notre dĂ©sir et, mes mains crispĂ©es sur ses fesses, nous jouissons ensemble avec des soupirs de soulagement. Nous nous sĂ©parons lĂ©gèrement pour mieux respirer et nous regarder avec des yeux grands ouverts, l’air un peu stupide. Je ne rĂ©alise pas encore ce qui vient de m’arriver tout en regardant le corps magnifique de Lola. Jamais je n’avais fait l’amour de cette façon, jamais je n’avais senti cette passion dans l’accouplement. Tout Ă coup je me retourne et dĂ©couvre Frank et Sabine, assis sur leur canapĂ©, nus eux aussi et nous observant attentivement.— Eh bien, mes chĂ©ris, c’est la première fois que vous faites l’amour ou quoi ? dĂ©clare Sabine avec un sourire. J’espère que Maxime a gardĂ© quelques forces aussi pour moi !Elle se lève, et avec la main me fait signe de la suivre. Encore choquĂ©, sans dire un mot, sans regarder Lola, je prends mes affaires et la suis comme un petit garçon.Une heure plus tard, je suis allongĂ© sur le grand lit d’une belle chambre au style design « minimalisme scandinave ». Après avoir essayĂ© toutes les positions du Kamasoutra, explorĂ© tous les recoins de nos corps, Sabine me chevauche. Je lui caresse les seins, les fesses, j’introduis mon doigt dans son petit trou, mais c’est plus fort que moi : c’est avec Lola que voudrais ĂŞtre. Ma partenaire est certainement aussi sexy et belle qu’elle ; cependant, c’est le souvenir de Lola, de mes caresses sur sa peau satinĂ©e, de son odeur, de ses seins qui me fait jouir. Les yeux rĂ©vulsĂ©s, Sabine arrive elle aussi Ă l’orgasme et s’écroule Ă cĂ´tĂ© de moi.Nous nous remercions, nous complimentons rĂ©ciproquement, puis elle me propose de prendre une douche dans la salle de bain attenante. Ă€ mon retour, je la trouve endormie sous les draps. J’enfile mon caleçon, rĂ©cupère mes vĂŞtements discrètement et quitte la pièce sur la pointe des pieds. Dans l’appartement, je cherche Lola. Personne dans le salon oĂą je rĂ©cupère mes chaussures ; notre chambre est encore vide et le lit n’est pas dĂ©fait : elle est donc encore avec Frank. Je suis un peu déçu et je me rĂ©signe Ă me coucher dans le grand lit et Ă Ă©teindre la lumière.Quelques minutes plus tard la porte s’ouvre et j’entends Lola entrer dans la chambre. Ă€ voix basse, elle me demande :— Je peux venir m’allonger sur le lit ?— À ton avis ?— N’allume pas la lumière, s’il te plaĂ®t.Elle se couche dĂ©licatement dans le grand lit et se tourne de son cĂ´tĂ©. Elle a pris elle aussi une douche ; je sens l’humiditĂ© des ses cheveux et une odeur fraĂ®che, mĂ©lange de shampoing et de parfum, Ă©mane d’elle. Un peu gĂŞnĂ©, je ne sais pas quoi faire ; peut-ĂŞtre est ce mieux de ne rien dire ? Un silence s’installe, mais c’est elle qui le rompt :— Maxime, je suis dĂ©solĂ©e ; je te jure que je ne m’attendais pas à ça.— Vraiment ?— Tu es fâchĂ©, hein ? Pourtant j’ai cru comprendre que ça t’avait plu.— C’est trop Ă©trange tout ça ! Alors finalement tu as pu baiser avec le sportif ; tu as aimĂ©Â ?— Maxime, tu es vraiment un sale con. Non, je n’ai pas aimĂ©Â !Tout Ă coup je la retourne et l’attire contre moi pour l’embrasser. J’allume la lumière, Ă©carte les draps et la contemple finalement tranquillement. Elle est vĂŞtue d’une petite nuisette en soie. Elle fait glisser les bretelles sur ses Ă©paules rondes et dĂ©couvre des seins ronds, Ă©mouvants de fĂ©minitĂ©. Avec mon doigt je remonte le long de sa longue jambe, repoussant la soie ; elle se soulève un peu et retrousse son nĂ©gligĂ©, dĂ©couvrant son intimitĂ©. Je fixe son corps ; mes yeux vont de son pubis Ă ses hanches, Ă ses seins, Ă son cou, Ă ses lèvres.— Qu’est-ce que tu fais ? Tu comptes mes taches de rousseur ?Elle Ă©carte doucement les jambes pour m’offrir une vision plus prĂ©cise de son sexe plus rose que le reste de sa peau très blanche. C’en est trop pour moi ; je me glisse entre ses cuisses et embrasse ses lèvres intimes, le nez chatouillĂ© par sa toison rousse, tandis que mes mains emprisonnent ses seins gĂ©nĂ©reux. Elle se tord de plaisir avec des gĂ©missements.— C’est trop fort… viens !Elle m’attire en cherchant ma bouche, glisse sa main dans mon sous-vĂŞtement et emprisonne mon sexe. Nos langues se cherchent, nos dents s’entrechoquent tandis qu’elle m’introduit en elle avec une petite poussĂ©e dans le creux de mes reins. Elle est douce, humide et chaude, et je m’enfonce en elle encore et encore.Nous faisons l’amour avec beaucoup de voluptĂ© et nous nous endormons dans les bras l’un de l’autre sans avoir prononcĂ© une autre parole.Novembre 2013VoilĂ maintenant presque un mois que je n’ai pas vu Lola ; je suis un peu triste et je repense Ă notre fameuse soirĂ©e.Nous nous sommes levĂ©s. Sabine nous attendait pour le petit dĂ©jeuner ; Frank s’excusa : il avait rendez-vous avec des amis pour une course cycliste. « Quelle santĂ© il a, ce type ! » Nous ne nous sommes pas attardĂ©s et nous avons quittĂ© Sabine après les remerciements d’usage en nous promettant de nous revoir rapidement. Le voyage du retour a Ă©tĂ© un supplice : nous n’osions pas nous parler, et nous n’avons Ă©changĂ© que le minimum de paroles nĂ©cessaires.— On est toujours amis, hein ?— Ben oui ! lui rĂ©pondis-je, on a seulement baisĂ© ensemble…— C’est sĂ»r : des amis, ça baise pas ensemble.Je l’ai dĂ©posĂ©e devant chez elle et nous nous sommes quittĂ©s avec deux bises sur la joue sans fixer de nouveau rendez-vous.Depuis, rien ! Je pense Ă elle sans arrĂŞt, mais je n’ose l’appeler. Pourquoi ? Je n’arrive pas Ă me l’expliquer, elle hante mes nuits et peuple mon sommeil de rĂŞves Ă©rotiques. Je regarde souvent mon tĂ©lĂ©phone ; mais pas de message, pas de sonnerie, rien. Tout Ă coup, je comprends : j’ai peur qu’elle me repousse, qu’elle me dise « On s’est bien amusĂ©, hein ; on est toujours copains ? »Elle regrette, c’est sĂ»r ; autrement elle m’aurait appelĂ©. Elle voulait ĂŞtre avec moi comme un ami, pas comme un amoureux !DĂ©cembre 2013Après-demain c’est NoĂ«l. En cette fin d’après-midi, emmitouflĂ© dans mon manteau et une Ă©charpe chaude, je me balade sur les grands boulevards. Je dois acheter mes derniers cadeaux quand soudain je l’aperçois, lĂ , devant moi ! Elle porte un bonnet enfoncĂ© sur la tĂŞte, une Ă©charpe qui lui couvre le bas du visage, mais je l’ai reconnue : ses yeux bleus, ses taches de rousseurs… Mon cĹ“ur se met Ă battre la chamade, et comme poussĂ© par une force invisible je me prĂ©cipite vers elle.— Lola !— Maxime !Nous nous regardons un instant ; son visage exprime un instant le doute, et soudain elle se prĂ©cipite vers moi. Nos bouches se cherchent et nous Ă©changeons un long baiser mouillĂ©.— Mon amour… me dit-elle.— Ma chĂ©rie !Deux heures plus tard nous sommes dans mon lit, nos vĂŞtements Ă©parpillĂ©s sur le plancher. Lola s’est assoupie, couchĂ©e sur le ventre, un bras encore sur ma poitrine. Je la contemple en soulevant lĂ©gèrement le drap : je dĂ©couvre les courbes sensuelles de ses hanches, ses fesses callipyges, ses longues jambes.— ArrĂŞte de me mater, je ne t’ai pas donnĂ© la permission !— J’ai pas fini de compter tes taches de rousseur, et tu dois toujours me payer pour mes prestations.— Pour moi, c’est pas gratis ? me dit-elle en se relevant et en me chevauchant.Elle s’empale sur moi ; ses cheveux retombent et me caressent le visage. Ses seins se trĂ©moussent doucement tandis qu’elle se soulève et retombe, encore et encore. De temps en temps elle se penche pour m’embrasser alors que mes mains se perdent sur ses cuisses, ses fesses, ses seins. Je la renverse ; elle se retourne, s’agenouille et me prĂ©sente sa croupe, sans attendre je la pĂ©nètre par derrière. Sa main entre les jambes, elle se masturbe tandis que je la pilonne. Quelques instants plus tard, des ondes de plaisir nous secouent et nous nous Ă©croulons sur mon lit, allongĂ©s l’un en face de l’autre.— Maxime, tu fais quoi le jour de NoĂ«l ?— Rien. Pour moi, rĂ©veillon en famille le 24 au soir. Pourquoi ?— Tu viens avec moi chez mon père ? RĂ©union de famille.— Et toi, le 24, chez la mienne ?— Vraiment ?— Vraiment !— En amoureux ?— En amoureux !