La chambre Ă©tait presque silencieuse, les volets clos laissaient filtrer un mince rai de lumière. Un lĂ©ger ronflement emplissait la pièce, le rĂ©veil Ă cristaux liquides indiquait presque midi.Deux corps nus gisaient sur les draps blancs.A l’extĂ©rieur, les cigales chantaient dĂ©jĂ , il faisait atrocement chaud.Balou ouvrit un Ĺ“il, puis pĂ©niblement un deuxième. Angela dormait d’un sommeil profond Ă ses cĂ´tĂ©s, nue, ses cheveux bruns en cascade sur ses Ă©paules.Balou, allongĂ©, se remĂ©morait la folle nuit Ă©coulĂ©e.Ripailles et luxure Ă profusion avaient rythmĂ© la soirĂ©e. Jamais il n’aurait imaginĂ© que ce petit port italien pouvait regorger d’une faune sexuellement si dĂ©bridĂ©e, qui lui rappelait Saint-Tropez mais sans les mondanitĂ©s.Maria l’avait Ă©galement subjuguĂ©. Lorsqu’ils avaient quittĂ© la plage après leurs exploits, ils s’étaient retrouvĂ©s au bar, Ă grignoter les restes du repas.En allant aux toilettes, Balou avait croisĂ© Bettina qui en sortait, accompagnĂ©e par la maman de Maria. Elles semblaient ivres toutes les deux. Effectivement la cuvette des toilettes lui confirma qu’une de ces dames au moins avait dĂ» rĂ©gurgiter son repas et ses boissons. NausĂ©eux, il avait fait demi-tour et Ă©tait allĂ© se soulager au pied d’un olivier.Ensuite, les derniers convives avaient tentĂ© de refaire le monde en buvant leurs derniers verres. Balou ne se rappelait plus trop bien comment il Ă©tait arrivĂ© dans la chambre.Il quitta la couche, prit une douche revigorante, avala deux Alka-Seltzer contre les maux de tĂŞte, s’habilla et descendit Ă la cuisine. Angela dormait toujours.La chaleur lui fit rebrousser chemin lorsqu’il arriva sur la terrasse. Il se dirigea derechef vers le salon, un peu frais, dont les volets Ă©taient clos. Dans la pĂ©nombre, il s’assit dans un fauteuil pour rĂ©flĂ©chir.Ses yeux habituĂ©s Ă l’obscuritĂ©, il distingua une forme allongĂ©e sur le canapĂ©. C’était Bettina.— Bonjour, Balou, bien dormi ?— Oui, merci Bettina. Angela dort encore.Elle se redressa et vint donner une bise chaste sur la joue de son gendre.— Quelle sacrĂ©e soirĂ©e, n’est-ce pas ? interrogea-t-elle.— Certes, oui, je suis de votre avis, rĂ©pondit Balou.Bettina portait un petit top et un simple slip de bain. Ses cheveux blonds Ă©taient ramenĂ©s en arrière en vrai-faux chignon, qui lui donnait un air de Mylène Farmer blonde.Tous les deux devisèrent une bonne heure ainsi. Bettina avait prĂ©parĂ© une salade lĂ©gère qui fit le plus grand bien l’estomac de Balou.Il apprit que Maria Ă©tait devenue une cĂ©lĂ©britĂ© locale grâce aux fĂŞtes qu’elle donnait avec sa mère. Toutes deux triaient sur le volet les convives. Cela dit, Balou apprit Ă©galement que chaque invitĂ© versait une modique obole pour la participation au frais de fonctionnement, mais la cerise sur le gâteau Ă©tait que Maria se faisait Ă©galement payer pour offrir ses charmes aux autochtones, et sa mère aussi, certainement.Balou comprenait mieux maintenant la dĂ©bauche d’énergie de Maria lorsqu’elle Ă©tait avec les quatre hommes, la nuit dernière, mais il n’aborda pas le sujet avec sa belle-mère.— Et vous alors, le patron du bar et son fils sont-ils vos amants officiels ? demanda Balou.— Non, mon cher, vous faites fausse route. Ernesto et moi nous sommes de vieux amis, mais parfois nous nous aimons lubriquement. Quant Ă son fils, la nuit dernière a Ă©tĂ© orchestrĂ©e par son père, justement, pour le dĂ©puceler. C’est un gamin de vingt ans d’une timiditĂ© maladive. J’ai Ă©tĂ© sa première femme, comprenez-vous ?Balou sourit en se resservant un petit verre de vin.— Hummm, je comprends, oui, vous l’avez initiĂ© Ă l’amour.— On va dire ça. Ernesto, lui, est Ă©galement veuf. Nous nous retrouvons comme deux jeunes et nous nous aimons passionnĂ©ment, mais nous restons très libres. C’est pour cela aussi que vous ne devez pas vous attacher Ă moi. Vous aimez ma fille, alors vivez votre vie. Mais je dois vous dire que vous ĂŞtes un amant formidable, j’ai adorĂ© nos Ă©changes de corps Ă corps. Ceci doit rester notre jardin secret. Voulez-vous ?Balou acquiesça. Il avait passĂ© de superbes vacances jusqu’à prĂ©sent, et il ne voulait pas gâcher la relation qui l’unissait Ă Angela.— Vous savez, Bettina, vous ĂŞtes une femme dĂ©licieuse, et je rends grâce aux cieux d’avoir permis notre rencontre si fusionnelle.Bettina se leva, elle se pencha vers lui. Le regard de Balou se noya dans ses yeux bleus, leurs lèvres se frĂ´lèrent avant de s’entrouvrir. Ils se donnèrent un baiser profondĂ©ment intense. Bettina tenait le visage de son gendre entre ses mains. Elle s’assit Ă califourchon sur les cuisses de Balou et continua Ă lui dĂ©vorer la bouche.Ils continuèrent ainsi de longues minutes. Bettina sentait bien l’érection de son gendre, Ă travers la toile du pantalon, cogner contre le fin morceau de tissu cachant son intimitĂ©, mais elle ne tenta aucune autre manĹ“uvre. Elle Ă©loigna mĂŞme les doigts inquisiteurs de son gendre.Elle le laissa ainsi et reprit sagement sa place sur le canapĂ©.Balou la dĂ©sirait, mais il n’insista pas. Ils reprirent leur conversation comme si de rien n’était.Plus tard, Angela arriva, en se traĂ®nant pĂ©niblement dans la cuisine, avant de les rejoindre au salon.— Mais il fait sombre ici ! Pourquoi restez-vous comme ça ? questionna Angela.— D’abord, bonjour ma chĂ©rie, lança Bettina. Il fait affreusement chaud Ă l’extĂ©rieur, il faut conserver un peu de fraĂ®cheur dans les pièces.— Hummmm, oui M’man.Angela embrassa Balou et s’assit aux cĂ´tĂ©s de sa mère.— Nous allons rentrer Ă Paris, Maman. Enfin, moi du moins.Balou resta interloquĂ©.Un silence pesant les entourait.— Ah bon ? Pourquoi si rapidement ? demanda Balou.— ArrĂŞtez de me jouer la comĂ©die ! J’ai Ă©coutĂ© votre conversation, je vous ai vus vous rouler des pelles comme deux adolescents tout Ă l’heure, alors je me contrefous de vos explications ! hurla Angela.Balou Ă©tait dĂ©confit, tout s’écroulait autour de lui.— Ma chĂ©rie, voyons ! Nous avons fait une bĂŞtise, oui, c’est vrai, mais…— Il n’y a pas de « mais », Balou ! Tu m’as trompĂ©e ! Et toi, Maman, tu es infecte !Sur ces paroles, elle tourna les talons et disparut.Bettina ouvrit les volets, malgrĂ© la chaleur.— Un peu de lumière après ces sombres paroles, nous fera le plus grand bien…Elle servit deux whiskies bien tassĂ©s, qu’ils burent en silence.Une porte qui claque. Un vrombissement de moteur.Angela disparut dans un nuage de poussière.— La messe est dite, Bettina. Il ne me reste plus qu’à partir, moi aussi.— Balou, je suis sincèrement navrĂ©e. Je n’ai jamais souhaitĂ© ça, rĂ©pondit Bettina.— Je vais prendre le premier vol pour Paris, furent les dernières paroles de Balou pour sa belle-mère.Balou quitta la Sicile. Le vol vers Paris lui sembla interminable. Il avait pensĂ© croiser Angela Ă l’aĂ©roport mais il n’y avait aucune trace d’elle.ArrivĂ© Ă leur appartement, il rassembla ses affaires, la mort dans l’âme. Il se sentait coupable d’avoir trahi la confiance de son amie.Un bruit Ă la porte d’entrĂ©e. Angela venait de rentrer, elle aussi.— Tu fais tes valises ?— Oui, je te quitte… Je ne mĂ©rite pas ton amour, Angela.Elle s’avança vers Balou et le gifla. Il resta stoĂŻquement debout. La brĂ»lure sur sa joue lui remit les idĂ©es en place.Angela portait un spencer beige, un pantalon en toile assorti qui moulait admirablement ses fesses de dĂ©esse. Balou la dĂ©tailla sans gène.— Qu’y a-t-il ? J’ai un caca de pigeon sur mon nez ? s’étonna Angela. Tu veux ma photo ?— Tu es belle… Je ne t’oublierai jamais.— Oh ! ArrĂŞte tes salades ! Tu es d’une mauvaise foi caractĂ©ristique !— Je dis la simple vĂ©ritĂ©, c’est tout, et je regrette tellement… si tu savais ! rĂ©pondit Balou.Ils se regardèrent l’un l’autre, sans mot dire, debout au milieu de la chambre Ă coucher. Balou voyait les yeux sombres de son amie le mitrailler d’un regard noir.— Je te demande pardon, Angela. Je t’aime, mais je dois partir.— Pffffffffffftttttttttttttt ! Laisse ta fiertĂ© au vestiaire, idiot… Je t’aime, moi aussi, mais ton attitude m’a profondĂ©ment blessĂ©e, rĂ©pondit Angela.Elle lui prit la main et l’entraĂ®na au salon.Une fois assis l’un en face de l’autre, Angela lui raconta que sa mère n’en Ă©tait pas Ă son premier coup d’essai. Elle avait dĂ©jĂ sĂ©duit deux autres de ses amis, il y avait quelques annĂ©es. Sa mère souffrait d’un manque affectif cruel, elle Ă©tait mythomane et de surcroĂ®t nymphomane. Angela lui avoua Ă©galement qu’elle s’attendait Ă ce que sa mère jette son dĂ©volu sur lui.— Mais pourquoi ne m’as-tu pas averti ? questionna Balou.— Je voulais te tester, voir jusqu’oĂą ton amour pour moi t’entraĂ®nerait. Je sais, c’est mesquin, mais après les Ă©preuves que ma mère m’a fait subir, je voulais en avoir le cĹ“ur net.— Mon Dieu, j’hallucine ! J’ai dĂ» passer pour un ĂŞtre bien faible Ă tes yeux…— Oui, et maintenant tu sais tout, alors libre Ă toi de me quitter. Il me faudra du temps pour oublier. Mais ma mère baise mieux que moi, non ? Alors crois-moi, tu peux la retrouver quand bon te semble, elle t’accueillera les cuisses ouvertes.Balou se leva. Sa dĂ©cision Ă©tait prise : il voulait fuir cette femme, mĂŞme s’il l’aimait encore. Elle et sa mère Ă©taient folles Ă lier ! Une sueur froide ruisselait dans son cou. Cependant il ne bougea pas. Il Ă©tait paralysĂ© par le regard hypnotique d’Angela.Elle rompit le silence.— Je pense qu’une sĂ©paration nous ferait le plus grand bien. Nous allons rĂ©flĂ©chir chacun de notre cĂ´tĂ©, d’accord ?— C’est une sage dĂ©cision, que j’approuve, rĂ©pondit Balou.Il se leva, pris ses deux sacs de voyage et quitta l’appartement de son amie.Plusieurs semaines passèrent. L’automne avait pris ses aises. Balou travailla d’arrache-pied pour essayer d’oublier ces deux diaboliques femmes. Il n’avait pas revu Angela, ni reçu un seul coup de tĂ©lĂ©phone de sa part, et ses appels n’avaient rien donnĂ© non plus.De plus, aucune femme n’était entrĂ©e dans sa vie depuis cinq mois. Il se limitait Ă des sĂ©ances masturbatoires, seul au fond de son lit. Il se caressait en pensant Ă Bettina, mais la saveur du plaisir Ă©tait fade et sans passion.Il traĂ®nait ses guĂŞtres le soir dans son bar irlandais prĂ©fĂ©rĂ©, et tapait la causette avec les habituĂ©s. Il y avait bien eu des tentatives de drague par quelques midinettes esseulĂ©es, mais Balou prĂ©fĂ©rait rester seul. Le poids des souvenirs Ă©tait encore trop prĂ©sent. Pourtant il se rendait bien compte que son comportement le menait dans une impasse et qu’il devait continuer Ă vivre sa vie avant tout.Un soir, alors qu’il sirotait sa bière, accoudĂ© au bar, on lui tapa sur l’épaule. Il reconnut immĂ©diatement le parfum vanillĂ© de Thierry Mugler. Il se retourna.Angela se tenait devant lui, belle et souriante. Ses bruns et longs cheveux bouclĂ©s tombaient en cascade sur son manteau. Elle portait un mignon bĂ©ret fĂ©minin, comme on en voit de nos jours.— Salut ! lança-t-elle.— Bonsoir.— Eh ! Tu pourrais me faire la bise, non ?Balou dĂ©posa un chaste baiser sur chacune des joues de son ex.— Tu m’offres un verre ?— Un gin tonic pour Mademoiselle ! dit-il au barman.Balou alluma une cigarette, celle du cow-boy. Il remarqua qu’Angela portait une alliance et il faillit s’étrangler en buvant sa bière.— T’es mariĂ©e ? rĂ©ussit-il Ă articuler.— Oui, depuis un mois. J’ai rencontrĂ© un armateur près de NaplesBalou Ă©tait sans voix. Il restait bĂŞtement assis sur son tabouret, les bras ballants.— C’est pour venir m’humilier que tu viens ici ?— Tu dis des conneries, Balou ! Si je suis venue, c’est pour te parler, car je ne t’ai pas oubliĂ©.Balou sentait la moutarde lui monter au nez, mais sa courtoisie lĂ©gendaire ne l’autorisa pas Ă renvoyer Angela dans ses 22.— Avec tout le respect que je te dois, ce n’était pas la peine de venir me voir pour m’annoncer une telle nouvelle.— Je m’en rends très bien compte, tu sais, mais je devais te le dire de vive voix. rĂ©pliqua Angela. De plus, je n’habite plus en France.Balou reprit son self-contrĂ´le, il lui souhaita tout le bonheur possible :— Vis ta vie maintenant, sois heureuse.Ils conversèrent encore quelques minutes par pure politesse. Balou lança un billet sur le comptoir et sortit.Angela le rattrapa sur le trottoir. Elle se jeta dans ses bras.Et comme au premier jour, la magie opĂ©ra.Ils se donnèrent un long et profond baiser. Un baiser d’adieux, songea Balou.Angela fut la première Ă quitter leur Ă©treinte, comme Ă regret.— Adieu, dit-elle. N’attends rien de moi.Elle courut vers la bouche de mĂ©tro sans se retourner.Balou resta de longs instants, seul sur le bitume. Il commençait Ă pleuvoir, et il laissa les gouttes nettoyer ses larmes, l’esprit vide, dĂ©sespĂ©rĂ© comme jamais il ne l’avait Ă©tĂ©.Il s’adossa au mur, s’agrippa Ă la gouttière, car ses jambes ne le soutenaient plus, il se laissa aller et s’assit Ă mĂŞme le sol.Il savait maintenant qu’il ne reverrait plus jamais Angela. Pour la première fois, il se sentit seul au monde, abandonnĂ© des siens. Il pleura toutes les larmes de son corps.Les semaines s’écoulèrent lentement. NoĂ«l arriva puis la date du rĂ©veillon pour la nouvelle annĂ©e approcha.Balou Ă©tait toujours cĂ©libataire. Il avait bien tentĂ© de draguer la nièce du barman irlandais mais il s’était fait Ă©conduire gentiment.Grande et rousse qu’elle Ă©tait, cette femme, 23 ans, des taches de rousseur sur son joli minois, une bouche aux lèvres roses et pulpeuses, bref : une Irlandaise pur jus.Bon, certes, il avait gentiment abusĂ© du Paddy – whiskey irlandais incontournable – lorsqu’il l’avait abordĂ©e.Marie Ă©tait Ă©tudiante et perfectionnait son français. Elle souhaitait Ă©galement dĂ©crocher un poste dans une grande entreprise. Les week-ends, elle aidait son oncle. Balou soupçonnait que le chiffre d’affaires de Freddy, le patron, avait subitement augmentĂ© depuis que cette belle rousse se trouvait aux commandes le samedi et le dimanche.Un vendredi soir, Balou s’arrĂŞta chez Freddy pour prendre un verre bien mĂ©ritĂ©, après sa journĂ©e harassante au bureau. IntĂ©rieurement, il dĂ©sirait Ă©galement voir Marie. SanglĂ© et cravatĂ© dans son plus beau costume, il s’installa au comptoir et s’assit sur son tabouret, comme Ă l’accoutumĂ©e.— Eh bien dis donc ! Tu nous la joues jeune cadre dynamique, lĂ Â ? le taquina Freddy.— Je sors de rĂ©union avec la direction, je n’allais tout de mĂŞme pas y assister en jean et polo !Les habituĂ©s plaisantèrent avec Balou, le temps de vider leur verre et de retrouver leurs pĂ©nates.— Mais qu’il est tout beau, notre Balou national, dans son costume !Balou se retourna et d’abord il crut Ă une hallucination.Elle brillait, sa chevelure rousse illuminait le bar. Ses yeux verts le dĂ©voraient. Marie Ă©tait flamboyante, debout, Ă portĂ©e de main. Elle portait une longue robe noire qui mettait en valeur ses hanches et son petit fessier. Des bottes de rockeuse et un blouson noir en cuir complĂ©taient sa tenue.Balou ne put dĂ©tacher son regard de cette FĂ©e rousse Ă la peau laiteuse maculĂ©e de taches de rousseur.— Monsieur le cadre, tu m’invites Ă prendre un verre ? dit l’apparition.— Euh, euh, oui, naturellement, bafouilla Balou. Mais ne travailles-tu pas, ce soir ?— Non, cher ami ! Ce soir, c’est relâche pour moi !Freddy confirma d’un hochement de tĂŞte.— Puis-je t’inviter Ă prendre un verre ailleurs ? questionna timidement Balou. Nous serions plus tranquilles… qu’en penses-tu ?Marie lui envoya son plus beau sourire et accepta son invitation. Balou avait envie de mordre dans ce fruit mĂ»r qu’étaient les lèvres de Marie. Il imaginait dĂ©jĂ embrasser cette bouche si sexuelle. Il se raisonna et la guida avec courtoisie vers sa voiture.Ils prirent l’apĂ©ritif dans un bar cubain oĂą rĂ©sonnait la musique afro-cubaine qu’adorait Marie. Cela Ă©tonna Balou, qui se disait que, dĂ©cidĂ©ment, cette jeunette de vingt-trois ans le surprenait vraiment !Marie se livra progressivement. Elle lui raconta sa vie de petite fille, dans le Connemara, ses Ă©tudes Ă Shannon, ses premières amours, et son arrivĂ©e en France, favorisĂ©e par son adorable oncle Freddy.Le courant passait bien entre eux. Balou osa lâcher Ă©galement quelques bribes intimes sur sa vie rĂ©cente et passĂ©e. Il parla surtout de son boulot, de la vie dans une grande entreprise, choses qui intĂ©ressèrent Marie, pour la recherche d’un job. Ensuite, il lui raconta son sĂ©jour en Irlande, oĂą il logeait dans les « bed and breakfast », il y avait presque dix ans de cela.Il fit rire Marie Ă plusieurs reprises, en racontant ces pĂ©rĂ©grinations de noctambule Ă Belfast.Balou Ă©tait impressionnĂ© par la quantitĂ© de punch que pouvait avaler Marie. Il savait par expĂ©rience que les Irlandaises tenaient la boisson mais lĂ , tout de mĂŞme, il en avait Ă nouveau la preuve vivante !L’heure tournait : 21 heures. Ils n’avaient pas vu le temps passer. Balou se sentait bien en compagnie de cette demoiselle et, Ă priori, elle Ă©galement. Dehors il commençait Ă neiger, ce qui l’inquiĂ©ta un tantinet.Marie le devança en annonçant :— Bon, t’as vu, il neige ! Si tu veux, je nous prĂ©pare un petit plat irlandais pour nous tenir chaud. Ça te dit ?— Avec plaisir, ma chère ! Je te suis, s’entendit dire Balou.En ce 28 dĂ©cembre, la tempĂ©rature descendait Ă -10°. L’air glacial fouetta le sang de Balou. Cette tempĂ©rature polaire donnait aussi des joues roses Ă Marie.Elle Ă©tait si belle, avec ses longs cheveux roux en cascade sur ses Ă©paules, et son teint de rose.Marie habitait au troisième Ă©tage d’un immeuble sans ascenseur. La montĂ©e des marches fut ponctuĂ©e de rigolades. La chaleur de la cage d’escalier, après le froid sibĂ©rien du dehors, avait dĂ» renforcer les consĂ©quences alcooliques du punch sur le comportement de Marie.Le studio Ă©tait amĂ©nagĂ© avec soin, dĂ©corĂ© aux mille couleurs vertes de l’Irlande. Une kitchenette donnait sur la chambre Ă coucher, qui servait aussi de salon. L’œil expert de Balou remarqua cela immĂ©diatement.Il trouvait cette fille dĂ©sirable. Tout Ă l’heure, dans le bar, leurs mains s’étaient frĂ´lĂ©es Ă plusieurs reprises. Leurs regards Ă©galement se trouvaient attirĂ©s l’un vers l’autre.— Sers-toi une bière, si tu veux. Je m’occupe du repas en vitesse.Balou Ă´ta son loden et sa veste. En bras de chemise, il partit Ă la recherche du frigo, qu’il dĂ©nicha Ă©videmment dans la kitchenette.Balou dut se glisser entre le placard et Marie pour accĂ©der au sacro-saint frigo. En se tortillant, il frĂ´la de son bas-ventre les fesses rebondies de Marie.Elle gloussa et dit :— La promiscuitĂ© est parfois porteuse de surprises agrĂ©ables…Elle regarda Balou de ses yeux verts et confirma :— T’es un sacrĂ© mec, toi ! D’autres gars auraient dĂ©jĂ profitĂ© de la situation.Balou dĂ©glutit. Il se sentait gauche, avec sa bière Ă la main. Mais il reprit son contrĂ´le en rĂ©pondant :— Ma maman m’a bien Ă©levĂ©, très chère.Ils Ă©clatèrent de rire ensemble, puis trinquèrent Ă la galanterie, qui se perdait de nos jours.Marie s’était dĂ©barrassĂ©e de son blouson d’aviateur. Balou admirait les divines courbes de son corps. Ses yeux s’attardèrent sur sa gĂ©nĂ©reuse poitrine qui pointait obstinĂ©ment Ă travers la robe. Ensuite, son regard fut captivĂ© par la rondeur de ses fesses, qu’il devinait toujours sous cette satanĂ©e robe longue noire. Il imagina ensuite les cuisses fuselĂ©es et blanches qui se trouvaient en-dessous, ainsi que son ventre plat, qu’il aimerait embrasser.— Dis donc ! C’est un examen de la marchandise que tu fais ?Cette remarque tira Balou de sa rĂŞverie. Il rougit, tel un puceau pris en train de se masturber. Ă€ vrai dire, il l’était, puceau, depuis presque six mois, oui. Tant de semaines sans aimer une femme, sans pĂ©nĂ©trer dans un ventre doux et chaud…— Hein ? Quoi ? Que dis-tu ?Marie laissa la cuisinière. Elle se rapprocha de Balou, qui se tenait debout dans l’embrasure de la porte, se planta devant lui et dit :— Embrasse-moi, idiot !Elle lui prit le verre et se colla contre lui.Balou se dit qu’il rĂŞvait : il tenait dans ses bras cette rousse dĂ©esse qui le faisait fantasmer depuis leur première rencontre…Leurs bouches enfin se trouvèrent, leurs lèvres se soudèrent, leurs langues exĂ©cutèrent une sarabande infernale.Marie sentit battre contre son ventre le dĂ©sir de Balou. Elle dĂ©sirait cet homme, si diffĂ©rent de tous les autres. Son ventre brĂ»lait d’amour. Elle voulait qu’il soit en elle rapidement. Son abricot d’amour Ă©tait dĂ©jĂ luxueusement humidifiĂ© par l’excitation.Elle sentait l’odeur de son partenaire, ses mains musclĂ©es lui caressaient les hanches, puis les fesses. Ensuite, la bouche de Balou s’aventura au creux de son cou, ce qui dĂ©clencha un exquis frisson dans tout son corps. Elle adorait les bisous dans le cou.Un tapis de laine Ă©paisse trĂ´nait par terre. Ils se retrouvèrent allongĂ©s. Balou la dĂ©shabillait adroitement mais dĂ©licatement. Elle sentait ses mains de mâle expĂ©rimentĂ© la caresser, lui Ă´ter un Ă un ses vĂŞtements.Marie se laissait faire. Elle se retrouva complètement nue, couchĂ©e, cuisses Ă©cartĂ©es, Balou agenouillĂ© entre elles, Ă lui prodiguer une caresse fabuleuse avec sa bouche.La langue de son amant la rendait folle. La douceur de cet organe qui la pĂ©nĂ©trait, la suçait, son agilitĂ©, la firent crier de joie. Elle sentait le souffle chaud de Balou entre ses cuisses. Deux doigts la pĂ©nĂ©trèrent et elle hurla Ă nouveau en se tordant de plaisir.— Viens ! Viens ! implora-t-elle.Balou, toujours habillĂ©, continuait sa douce caresse buccale. Cette rousse et douce toison le rendaient fou d’amour, ainsi que le parfum marin qui s’en dĂ©gageait. Les lèvres, la vulve rose, Ă©taient de dĂ©licieuses friandises Ă sa bouche. Le bourgeon dressĂ©, il le titillait, en insĂ©rant deux doigts dans cet antre d’amour.Ensuite sa bouche embrassa le ventre plat, elle remonta vers les seins majestueux aux bouts roses dĂ©mesurĂ©ment dressĂ©s, eux aussi. Balou prit les deux globes dans ses paumes, il les pressa dĂ©licatement l’un contre l’autre en pensant Ă une branlette espagnole.Marie s’était redressĂ©e. Sans un mot, elle dĂ©boutonna le pantalon de Balou. Elle l’arracha avec frĂ©nĂ©sie. Son impatience Ă©tait palpable. Elle voulait le pieu de cet homme en elle. Balou s’écroula de cĂ´tĂ© sous le dynamisme de Marie. Il vit la jeunette ramper Ă ses pieds. Ensuite, la rousse et longue chevelure bouclĂ©e se cala entre ses cuisses. D’une agilitĂ© dĂ©concertante, Marie se dĂ©barrassa du caleçon de Balou.Enfin, elle le vit.Il palpitait devant ses yeux. Elle remarqua qu’il Ă©tait circoncis. Le gland violet et gonflĂ© dardait vers son visage. De grosses veines bleues couraient sous la fine peau du tronc. Une toison noire et grise laissait apercevoir de lourdes bourses remplies de sève. Marie admira la grosse veine, violette elle aussi, courir du haut vers le bas de ce menhir. Elle passa sa langue rose sur ses lèvres, prĂŞte Ă goĂ»ter enfin Ă ce sucre d’orge excessivement volumineux.Balou ne bougeait plus, trop captivĂ© par cette rose bouche pulpeuse et ce visage aux taches de rousseur, qui se rapprochait inĂ©luctablement de son bas-ventre. Il ferma les yeux lorsqu’il vit les mains de Marie caresser ses jambes velues, pour remonter plus haut encore.La tension Ă©tait Ă son comble, Marie le sentait. Elle savait Ă©galement que Balou Ă©tait sevrĂ© d’amour depuis six mois. Elle ne voulait pas risquer de provoquer une Ă©jaculation trop rapide, mais elle pressentait que cet homme devait pouvoir redĂ©marrer au quart de tour, après une si longue pĂ©riode d’abstinence.Sa tension Ă elle Ă©tait tombĂ©e lĂ©gèrement, après les orgasmes que lui avait procurĂ©s la bouche de Balou. Elle prit donc son temps pour rendre ses caresses Ă ce presque quadra.Balou vit la bouche de Marie s’ouvrir, une langue rose se posa sur son gland. Cette langue irlandaise lĂ©cha le membre de bas en haut. Les doigts continuaient leur tendre caresse sur ses cuisses. Seules la bouche et la langue s’activaient.Ensuite, les lèvres dĂ©posèrent un doux baiser sur les bourses. Puis Marie laissa sa flamboyante chevelure bouclĂ©e entourer la verge turgescente. Ces cheveux masturbaient ainsi cet homme. Elle l’entendait gĂ©mir son prĂ©nom. Il lui dit qu’elle Ă©tait une dĂ©esse, et que cette caresse le rendait dingue. Les diaboliques cheveux roux et bouclĂ©s continuèrent leur câlin de longs instants encore.Marie prit son temps encore, et encore, en recommençant Ă lĂ©cher doucement cette verge, pucelle depuis trop longtemps. Puis enfin, elle avala progressivement le sexe de Balou.Lui, il hurla lorsqu’il se vit disparaĂ®tre dans sa gorge. Il sentit, plus qu’il ne vit, les lèvres de cette Ă©tudiante l’aspirer.Maria l’emporta au bord du prĂ©cipice de bonheur et demanda :— Veux-tu jouir dans ma bouche ou dans mon ventre ?— Je m’en fous… rĂ©ussit-il Ă Ă©ructer, avant de sentir le poids de Marie sur lui.Sa poitrine voluptueuse, il l’embrassa, la malaxa, pinça les bouts durs. Il Ă©tait maintenant dans une autre dimension.Marie s’empala sur son menhir. Il vit sa rousse toison l’engloutir interminablement. Marie gloussa et cria de plaisir, un orgasme s’était dĂ©clenchĂ© en elle Ă cette simple pĂ©nĂ©tration.Balou avait les yeux injectĂ©s de sang. Il haletait en donnant de violents coups de reins. Il se rendit vite compte que cette jeune Irlandaise avait du tempĂ©rament Ă revendre, car elle menait le bal. C’est elle qui imprimait le rythme, malgrĂ© les tentatives de Balou pour accĂ©lĂ©rer sa cadence.— Tout doux, mon chĂ©ri, tout doux, lui susurra-t-elle.Ils ahanèrent de cette manière jusqu’à l’extase salvatrice.Balou griffa les hanches de Marie qui, elle-mĂŞme, mordit l’épaule de son amant. Balou hurla comme un damnĂ© lorsque la jouissance arriva. Il ne savait plus si le plaisir, ou la douleur, ou les deux, le foudroyèrent. Son Ă©jaculation lui parut interminablement longue, il continua de crier et de gĂ©mir dans les bras de Marie. Ses seins gĂ©nĂ©reux lui Ă©crasèrent les joues, il les embrassa en se vidant complètement en elle.Marie fut aussi emportĂ©e par un violent orgasme, elle mordit l’épaule de son amant, elle sentait qu’il lui griffait les hanches, ce qui dĂ©cupla encore son plaisir. Son ventre Ă©tait un brasier qui recevait une lave en fusion si longtemps retenue. Cette impression de dominer et de « dĂ©puceler » un homme expĂ©rimentĂ© la rendait folle de bonheur. Elle hoqueta dans un dernier spasme :— Ouiii ! Tu es bon et fort !!!