— Putain, ça c’est des frites !Je m’enfilai une grosse poignée de ce délice jaune en fermant les yeux, puis léchai mes doigts. J’étais Chez Jack, sur la 5e, le meilleur resto de tout le quartier, et une fois de plus j’étais au paradis.— Jack, faut que tu me donnes ta recette !Un grand gaillard à l’abondante chevelure rousse se tourna vers moi, posant le verre qu’il était en train d’essuyer.— Ah, tu sais, la recette, c’est juste pour les habitués !— Je viens deux fois par semaine depuis dix ans, fis-je remarquer l’air contrit.— Oui, bon, OK, si c’est pour toi…Le colosse posa son torchon sur son épaule large comme une armoire et se pencha vers moi avec un air de conspirateur complotiste avant de reprendre en murmurant :— L’essentiel, c’est la cuisson ! D’abord, tu fais précuire dans de l’huile de palme. Puis tu fais cuire dans un bain d’huile d’arachide. Et pis tu termines en faisant rissoler dans du beurre de cacahouète ! C’est ça le secret !— Ouais ! Y a qu’un vrai américain pour inventer une recette aussi géniale ! J’adore !— En fait, je suis Écossais, précisa Jack. Mais cette recette, ça reste entre nous, hein ? Je veux pas d’emmerdes !— Oh, pourquoi t’en aurais ?— Un type du ministère de la Santé est passé hier, il voulait me faire fermer la boutique !— Oh merde, j’y crois pas ! T’as réagi comment ?Jack éclata d’un rire effrayant, prit le temps de se calmer et répondit :— Le gaillard est enfermé dans ma chambre froide ! J’attends Torelli pour qu’il m’en débarrasse !— Torelli ? Le patron du syndicat du crime italien ?Il se mit à rire de nouveau, et je ris aussi en laissant quelques dollars sur le comptoir. Depuis le temps, je connaissais l’humour de Jack, c’était un brave type qui aimait le sarcasme et l’humour noir.Je sortis du resto et poussai un juron : il tombait des trombes d’eau sur Chicago, un vrai déluge. Il faisait pourtant beau lorsque j’avais commencé à bouffer mon triple burger cheese oignons frits. Putain de climat !Et bien sûr, je n’avais pas pris de parapluie…Et bien sûr pas un seul taxi à l’horizon…Fort heureusement, j’avais pour moi mon entraînement drastique digne d’un marathonien kenyan. Lorsqu’on est l’un des plus célèbres détectives privés de l’Illinois, on se doit de garder la forme. Mon bureau n’était qu’à 500 mètres, ce serait une véritable partie de plaisir ! Je pris une grande respiration, me mis à tousser et partis en courant.Il ne me fallut même pas 50 mètres pour réaliser qu’il y avait un souci : j’étouffais, et je sentais mon cœur battre la chamade. Il était clair que Jack avait dû m’empoisonner, à moins que ce ne soit la pollution ambiante qui jouait son rôle sur mes performances physiques ! Au bord de la rupture d’anévrisme, je dus m’arrêter sous le porche d’un immeuble, crachant mes poumons en essayant de reprendre mon souffle et de me débarrasser de ce Bon Dieu de point de côté.Mon regard courrait partout aux alentours en mode « au secours, aidez-moi », prêt à se raccrocher à n’importe quelle bouée de sauvetage qui aurait pu se matérialiser au milieu de ce déluge. Et la bouée de sauvetage apparut sous la forme d’un taxi ! Moi qui n’en trouvais jamais… Je rassemblai mes dernières forces et me jetai au milieu de la rue en criant « stop »… ou tout du moins j’essayai. Le souffle me manquait, mes cuisses se tétanisaient, à deux doigts de la crampe, et je ne réussis qu’à m’étaler dans le caniveau comme une morue pas fraîche jetée sur l’étal d’un poissonnier.Me relevant en hâte, pestant sur mon jean dégueulasse, je constatai toutefois avec satisfaction que le taxi s’était arrêté. Je courus jusqu’à la porte arrière, mais fut devancé par une silhouette qui se jeta sur la banquette devant moi.— Vite, démarrez, dit la silhouette d’une voix rauque.— Non, ne démarrez pas, hurlai-je en agrippant la portière. C’est mon taxi !— Vous ? Votre taxi ? Mais vous étiez couché dans le caniveau ! ! Depuis quand les clochards prennent des taxis ? Démarrez, chauffeur, vite !— Je ne suis pas un clochard, je suis Don Booth ! Poussez-vous !Et sans laissez le temps à cette pénible personne de contester ma décision je me glissai à côté d’elle sur la banquette arrière pendant que le chauffeur démarrait sans trop se poser de questions.— Peu importe, l’essentiel est que nous ayons démarré !Je me tournai vers la personne qui avait failli me chiper mon taxi et restai suspendu dans un trou noir temporel. Grande, fine, l’allure athlétique, de longs cheveux noirs bouclés tombant en cascade sur ses épaules, une robe trempée laissant apparaître les formes discrètes de son soutien-gorge, un maquillage ruiné par la pluie bavant sur un visage aux traits saillants, mais délicats… mon cœur accéléra de nouveau dans ma poitrine, et cette fois cela n’avait rien à voir avec la course !— Euh… Excusez-moi, je me suis peut-être emporté. Je m’appelle Don Booth, j’étais là , complètement trempé, comme en perdition dans la tempête, et ce taxi arrive telle une bouée de sauvetage ! ! Je n’ai pas réfléchi et…— Vous êtes obligé de débiter des âneries ?— Euh… mais comment…— Non, mais franchement, je m’en fiche de vos histoires, elles sont sans importance ! Je suis poursuivie !Mon cœur se mit à battre encore plus fort, je sentis une douleur dans le bras gauche et pris mon pouls, par mesure de sûreté.— Poursuivie ? Je suis détective privé ! Je suis à votre service !Mon regard couru en tous sens, allant de la vitre arrière au pare-brise avant en passant par les jambes interminables de la dame. Je cherchai machinalement mon Colt, mais me rendis compte que, me sentant en sécurité dans les rues de Chicago à 21 h, je n’avais pas pris d’arme avec moi.La jeune femme fondit en larme en répétant ce mot. Je bandais comme un taureau face à un troupeau de vaches. Je me sentais puissant ! Je pris la demoiselle dans mes bras, me collant contre elle dans le rôle du protecteur indéfectible.— Allons, racontez-moi vos soucis !— Non, dit-elle en se dégageant, vous ne pouvez rien pour moi !Sa voix était rauque et cuivrée, j’étais fasciné par la valse de ses boucles brunes qui dansaient la gigue autour de son visage. Mon regard descendait fréquemment vers ses jambes interminables. La fille était sûrement plus grande que moi, ses jambes étaient si longues…— Je m’appelle Jennifer Vasquez, je suis la fille de…— … de Michael Vasquez, le chef de la pègre mexicaine !— Il n’est pas Mexicain, mais oui, il est mon père ! C’est lui que je fuis ! Vous comprenez maintenant ? Vous ne pouvez rien pour moi !Un frisson me parcourut des pieds à la tête. Michael Vasquez… L’homme qui découpait en morceau les agents du FBI pour les donner à manger à sa meute de chihuahuas psychopathes dressés à l’attaque ! Mon Colt n’aurait pas été de taille… Mais mon regard ne décollait pas des jambes de cette Jennifer gainées dans des bas noirs trempés, je bandais toujours, ma bite parlait pour moi !— Allez vous cacher chez moi, Jennifer. Je vais aller parler à votre père !— Non, vous serez en danger ! Je ne veux pas vous faire courir de risques !— Faites-moi confiance ! J’ai de l’expérience dans le domaine, au moins laissez-moi essayer !J’aurais pu aussi bien lui dire « laissez-moi vous baiser », mais je sentais que ça aurait pu être mal interprété. J’indiquai l’adresse de mon bureau au chauffeur de taxi qui arrêta la voiture devant mon immeuble. J’ouvris la porte et fis signe à la belle Jennifer de sortir.— Foncez au 32e étage, c’est mon bureau, attendez là , je vais contacter mon assistante qui viendra vous tenir compagnie. Moi, je vais aller voir votre père et lui parler !— Oh, merci, monsieur Booth, dit la demoiselle en sortant sous la pluie, vous êtes vraiment prévenant !Je baratinai un « de rien » en regardant les jambes de la dame qui gambadait vers les portes de l’immeuble puis fis signe au chauffeur de démarrer. Alors que la voiture s’insérait dans le trafic, je me dis que j’avais pris un sacré risque…— Vous n’êtes pas très futé, pour un détective, dit le chauffeur avec un fort accent asiatique.— Qu’est-ce que vous voulez dire ?— Vous ne lui avez même pas demandé pourquoi elle fuyait son père !Je devais bien admettre qu’il avait raison…— Je vais quand même aller parler à son père ! Je suis sûr que tout va s’éclaircir !J’essayais surtout de me convaincre moi-même en baratinant cela. Maintenant que la sublime Jennifer n’était plus dans la voiture pour léthargiser mon esprit, je sentais le courage m’abandonner. Je plissai les narines en cherchant des effluves de parfum qu’elle aurait pu laisser derrière elle, me disant naïvement que cela aurait pu m’inspirer.— Tout ce que vous espérez, c’est vous taper Jennifer, reprenait l’homme en riant. Je suis taxi depuis des années, je sais lire les intentions de mes clients. Vous allez voir son père ? Michael Vasquez, le plus grand sadique de cette ville ? Une fois, il a kidnappé un homme, l’a séquestré durant six mois, et chaque jour il le torturait jusqu’à ce que le pauvre s’évanouisse de douleur, et vous savez pourquoi il lui a fait subir ça ? Parce que le type était rentré bourré d’une soirée et avait osé pisser sur le lampadaire sur lequel se soulageaient les chihuahuas du mafieux ! Et vous allez vraiment aller parler à ce type ?Je déglutis péniblement, ma bite ramollissant dans mon froc. J’aurais aimé que Karen, ma fidèle assistante, soit à mes côtés pour m’épauler, mais je devais faire à mon idée sur cette mission. Je ne pouvais de toute façon pas laisser Jennifer seule.— Arrêtez-moi à la prochaine cabine téléphonique.— Euh… pardon ? ? ? Une cabine téléphonique ? Vous vous croyez encore en 1990 ? Je sais même pas où trouver ça de nos jours !— Eh bien, démerdez-vous, vous êtes chauffeur de taxi, non ? Vous devez être débrouillard ! Trouvez-moi un téléphone !— Oh, vous voulez téléphoner ? Je vous prête mon téléphone !Et il me tendit un smartphone, dernier modèle. Heureusement que je connaissais le numéro de Karen par cœur. Elle décrocha à la troisième sonnerie.— Karen ? C’est Don ! Je suis dans un taxi, j’ai laissé une meuf au bureau, c’est une brave fille, canon, je vais l’aider. C’est la gamine d’un ponte de la mafia, je suis en route pour aller lui parler. Tu peux aller…— Don ? Tu te fous de ma gueule ? Je suis un peu comme qui dirait occupée là  ! Je suis en vacances, bordel ! Attends, au bureau tu as dit ? Merde, manquait plus que ça ! Bon, je t’aime bien, mais là je ne suis pas disponible ! Tu comprends ça ? Débrouille-toi !Et elle raccrocha… La situation devenait tendue.— Un problème détective ? demanda le taxi en reprenant son téléphone.— Oh non, rien de grave… mais au fait, où nous emmenez-vous ?— Ne vous inquiétez pas, détective, nous allons voir des amis !— Quoi ? Mais non, stop ! Arrêtez-vous !— Ah non ! Si je m’arrête, vous ne pourrez jamais revoir la jeune demoiselle, faites-moi confiance !Bon sang, que pouvais-je dire ? Une Jennifer abandonnée chez moi, sûrement bloquée devant la porte, se demandant ce qu’elle faisait là . Une Karen aux abonnés absents. Un ponte de la mafia mexicaine énervé. Un chauffeur de taxi asiatique semblant en savoir plus qu’il ne voulait le dire… Pis, c’est vrai, j’avais envie de baiser Jennifer avant la fin de l’aventure… et je n’avais pas mon Colt sur moi ! Avais-je le choix ?— Alors je peux au moins savoir où je vais ?— Non !Je réfléchis un instant avant de répliquer :— Mais je vois bien où nous allons, je ne suis pas aveugle ! Et je connais tout de même la ville, j’y suis né !Le chauffeur jura dans une langue inconnue avant de me dire :— Je suis désolé, d’habitude les gens que je transporte ont les yeux bandés !— Nous allons vers le quartier Chinois, je le vois bien !— Maintenant, taisez-vous !Il finit par arrêter le taxi devant un entrepôt. Immédiatement, un groupe d’hommes asiatiques entoura la voiture en hurlant. Je frémis en constatant qu’ils avaient tous une arme à la main.— Mais qui sont ces hommes ?— Des amis, rassurez-vous, répondit le chauffeur.— Je crois que celui en veste rouge là -bas a crié « sors de là fils de… » en braquant sa Kalachnikov vers moi. Ça ne me semble pas très amical !— Ah oui, mais ne vous inquiétez pas, c’est juste une différence culturelle !— Oui, peut-être, mais les différences chinoises…— Nous ne sommes pas Chinois ! Sortez, il ne vous arrivera rien !— D’accord, si vous n’êtes pas Chinois… Car le président Trump nous avait mis en garde contre les Chinois, hein ? ! Alors attention !Je sortis de la voiture en me disant que moi aussi j’aurais aimé avoir une arme à feu. J’étais venu pourquoi d’ailleurs ? J’avais juste envie de me taper une fille qui avait partagé mon taxi alors que je sortais de chez Jack, merde ! Quelle histoire à la con ! J’avais l’impression d’être dans un de ces films de kung-fu hongkongais des années 80, je m’attendais à voir débarquer un Jackie Chan du pauvre…Au lieu de cela je me retrouvai nez à nez avec une sorte de vieux moine tibétain fripé qui tenait à peine debout… mais le gars était entouré de jeunes gars en pleines possessions de leurs moyens et armés jusqu’aux dents, alors je fis profil bas, question de respect…— Excusez mes amis, dit le vieux d’une voix éraillée, mais ferme, ils ont appris votre langue en regardant les films de Mel Gibson.Je comprenais mieux les manières et le langage, mais le vieux reprit :— Vous êtes Don Booth, détective privé. Vous êtes venus en aide à l’enfant de Vasquez un peu plus tôt dans la soirée. Vous allez nous aider maintenant !— Euh… une seconde, je n’ai jamais dit que j’allais vous…— Vous allez nous aider !Une vingtaine d’armes à feu se braquèrent sur moi immédiatement, c’était comme si je m’étais mis en plein sous un orage avec une tige de ferraille à la main.— Bon… OK… tout le monde se calme, je n’ai…— L’une des nôtres est dans les ennuis, vous allez la tirer de là . En échange, nous irons protéger l’enfant de Vasquez qui est dans votre immeuble. Nous mettrons en sécurité la personne le temps que vous retrouviez notre amie. Vous avez l’opportunité de sauver beaucoup de gens ce soir.— Je peux aussi protéger la fille Vasquez tout seul et…— Non, vous ne pouvez pas ! Vous êtes ici et pas là -bas ! Et actuellement un tueur de la pègre mexicaine est en train de forcer la porte d’entrée de votre immeuble… et il est accompagné de trois des chihuahuas psychopathes de Don Vasquez !Je frémis en imaginant la belle Jennifer se débattant sous les attaques des chihuahuas.— Et que proposez-vous ?— Plusieurs centaines de mes hommes ont encerclé l’immeuble et peuvent intervenir dans moins de 8 secondes si vous promettez de nous aider !— Pourront-ils lutter contre les trois chihuahuas ?— Ils feront de leur mieux, et ils vaincront par le nombre, mais il est clair qu’ils subiront des pertes ! C’est pourquoi j’ai besoin d’avoir votre promesse !La situation était désespérée. Je n’avais pas d’autre choix que d’accepter. Je fis un signe de tête au vieux. Le lascar se mit à parler dans une langue étrangère aux hommes situés autour de lui. On me poussa sans trop de ménagement pour me remettre dans le taxi qui reprit immédiatement la route du centre-ville.— Et maintenant, dis-je au chauffeur, c’est quoi la suite du programme ?— Je vous amène à destination, vous sauvez notre agent, nous vous rendons votre désir !— Mon désir… voilà une belle formule. Mais pourquoi n’allez-vous pas chercher votre « agent » vous-même ?— Pour ne pas nous faire remarquer. Si vous êtes pris, nous restons les mains propres ! Sinon cela pourrait dégénérer en guerre des gangs.— Vous êtes vraiment de sacrés tordus…— C’est de la politique tout ça, ne cherchez pas à comprendre, pour votre bien. Voilà , nous arrivons ! Infiltrez ce bâtiment ! Nous pensons qu’elle pourrait s’y trouver. Bonne chance, je reste ici pour préparer votre fuite !Je sortis sans bruit du taxi. Malgré moi, j’avais envie d’en savoir plus. J’avais l’impression d’avoir mis le doigt dans un engrenage qui m’emportait très loin, beaucoup plus loin que ce que j’aurai pu imaginer. Je me sentais comme Phileas Fog montant dans un ballon, comme Michael Jordan fonçant en déséquilibre dans la défense adverse, comme Patton faisant ruer ses blindés au milieu des lignes allemandes… Je voulais connaître la fin, savoir ce qui allait se passer ! Et surtout savoir si j’allais pouvoir baiser la belle Jennifer un jour ou l’autre !Le taxi s’était garé dans une ruelle sombre. Je bondis sans hésiter à travers la petite porte vermoulue que m’avait indiquée le chauffeur. C’était stupide ! Pourquoi allais-je là -dedans ? Il y avait une cave sombre derrière, je n’avais pas de lampe, je n’avais pas d’arme, je ne savais pas où j’allais, je me sentis con…Mais les jambes de Jennifer… Mais la petite poitrine de Jennifer, trempée par la pluie… Mais les yeux larmoyants de Jennifer…Je bandais presque rien qu’en y pensant ! Je fonçai dans la cave sombre, et très vite mes yeux s’habituèrent à l’obscurité ambiante. Un couloir s’ouvrait sur la droite, je m’y précipitai en entendant des voix au loin. Ça sentait la bouffe moisie et la pisse de rat, des détritus en tout genre jonchaient le sol. J’avais envie de vomir. À l’extrémité du couloir, plusieurs portes s’ouvraient, celle de droite semblait solide, à l’instinct je choisis d’ouvrir celle-là tout en regardant autour de moi, sur mes gardes.Je débouchai dans une pièce sombre. J’y voyais toutefois suffisamment clair pour distinguer une silhouette purement féminine qui semblait entièrement nue !— Qui êtes-vous ? Parlez ! Je sais que vous êtes là  !— Qui je suis ? Mais Don Booth, bien sûr !En tâtonnant, je trouvai un interrupteur. Une lumière vive et froide cracha son éblouissement dans la petite pièce. Je clignai des yeux et perdis mon souffle !La fille qui m’avait parlé était attachée sur une chaise, elle tentait de me regarder tout en clignant des yeux, éblouie par la lumière vive. Entièrement nue, elle avait été sacrément bien pourvue par la nature. Sa peau dorée, ses cheveux noirs, ses yeux en amande… et surtout ses seins, énormes, lourds, monstrueux ! Je restai hypnotisé par sa poitrine. Ma mâchoire se décrochait, j’avais mal à la bite tant j’étais devenu brutalement raide.— Mais… qui êtes-vous ?— Est-ce important ? Mais pourquoi vous faites une tête bizarre comme ça ?Elle avait un accent étrange, j’avais parfois du mal à comprendre tous les mots. À moins que ce ne soit les effets de sa poitrine sur mon cerveau.— Euh… peu importe ! Vous êtes la fille chinoise que je cherche ?— Pas chinoise. Singapour !— Bon sang… je connais des seins siliconés, des seins poires, mais des seins gapour, ça, j’avais jamais vu !— Tu devrais arrêter de regarder ma poitrine avec l’air bête et la bave au coin des lèvres ! Tu es là pour aider ?Je me rendis compte qu’effectivement j’étais en train de baver et repris mes esprits.— Oui, je suis là pour aider. On m’a envoyé te sortir d’ici. Un taxi nous attend juste devant la porte, là -haut.Je fonçai sur la fille aux énormes nichons afin de la détacher, mais soudain je me fixai, l’esprit traversé par une lueur d’intelligence :— C’est possible de savoir pourquoi tu es attachée là  ?— Pourquoi tu veux savoir ?— Ben, ça me paraît évident, non ? J’aimerais savoir dans quoi je mets les pieds ?— Je suis là , car Torelli m’a enfermé !— Torelli ? Le chef de la mafia italienne ?— Lui-même !Je me tournai vers la voix dure qui avait crié cela. Une lumière crue venant du couloir découpait la silhouette des trois rudes lascars qui se tenaient devant la porte. Celui du milieu portait une affreuse moustache, un costume démodé et fumait un abject cigare.— Alors c’est toi le fameux Torelli, dis-je.Pendant que je parlais, je fis deux pas de côté, me réfugiant ainsi derrière la fille, imaginant que ses seins gapours arrêteraient les balles.— Oui, c’est bien moi ! Mais toi, qui es-tu ?— Don Booth ! Détective privé !— Don ?Une voix derrière les trois lascars s’était fait entendre et un colosse roux s’interposa dans la lumière.— Jack ? Le Jack qui fait des burgers ?— Don ? Le Don qui bouffe mes frites ? Mais qu’est-ce que tu fous dans ma cave ?— Dans ta cave ? Merde, j’avais même pas tilté ! Un chauffeur de taxi m’a déposé ici pour que je vienne chercher cette fille !— Elle ? Mais non ! Pas possible ! Merde, Don, tu peux pas la récupérer ! Elle est ma monnaie d’échange !Je restai abasourdi :— Monnaie d’échange ? Mais Jack, explique-moi !— Bon sang, Don, t’imagines même pas la vie que je mène ! Je fais des burgers, et je les fais bien, avec amour et matière grasse ! Comme les vrais Américains savent les faire ! Et j’ai les Mexicains sur le dos avec leurs tacos, les Arabes avec leur couscous, les Français avec leurs jambons beurre, les Belges avec les moules frites, les Anglais avec les fish & chips, les Japonais avec les sushis… Et là , voilà que débarquent les Chinois avec leurs nems et leurs rouleaux de printemps !— Je suis pas Chinoise, dit la fille à poil sur la chaise.— On s’en fout, tu vends du riz cantonais dans ta boutique à 30 mètres de chez moi ! Putain, Don, t’imagines même pas à quel point ça peut être la guerre dans cette rue !— Et ça justifie que tu t’allies avec les Italiens ?— Ils font des pizzas, je fais des burgers, on se partage le marché, on expulse les autres. On a un accord. L’honneur ! Mais toi, qu’est-ce que tu viens foutre dans tout ça ?J’essayai de réfléchir à la situation, mais c’est alors que j’avisai un étrange être bleu comme un Schtroumpf et couvert de glaçons qui passait furtivement dans le couloir que je devinais derrière Jack.— Attends, ne me dis pas que tu veux aussi concurrencer les vendeurs de Mister Freeze !Jack suivit mon regard et cria à Torelli :— L’agent du ministère de la Santé ! Il s’évade !Tout le monde se rua derrière l’homme glaçon pendant que je restais seul avec l’Asiatique nue.— Bon sang, il ne plaisantait pas tout à l’heure, il y avait vraiment un agent du ministère de la Santé dans sa chambre froide !— Nous partons ?— Oui, le taxi nous attend… Viens !Je me tournai vers elle pour défaire ses liens, mais je constatai alors que la chaise était vide et que la donzelle se trouvait déjà dans le couloir.— Mais vous étiez attaché il y a un instant !— Je suis détachée depuis des heures. Attendant le bon moment. Tu viens. Tu es mon escorte !Ses seins tombaient jusqu’à ses hanches, masquant à moitié le petit triangle de poils de son pubis. J’en oubliais presque Jennifer qui devait pourtant sûrement m’attendre quelque part. Mais où, d’ailleurs ? Mise en sécurité par les Chinois ou dévorée par les molosses de son père ? Je fonçai derrière l’Asiatique, admirant le halo laissé par son cul dans la pénombre.J’entendais derrière nous des cris, les signes d’une lutte. L’agent du ministère de la Santé avait peut-être été repris ? Je n’éprouvais que peu de pitié pour un homme qui avait tenté de faire fermer mon restaurant préféré !Nous débouchâmes vite dans la rue, mais je m’arrêtai immédiatement, venant buter contre le corps nu de mon acolyte : le taxi n’était plus là  !— Tu dis que la voiture est ici ?— Oui, elle était là lorsque je suis arrivé !Je me mordis la langue pour ne pas hurler. J’avais sur les bras une jeune femme nue qui allait devoir se balader ainsi dans les rues de Chicago, et avec ses seins gapours, ça n’allait pas passer inaperçu ! J’étais en T-shirt encore mouillé et en jean dégueulasse, je ne pouvais même pas lui prêter une veste.— Viens ! Mon bureau n’est pas loin, par ici, on sera en sécurité ! Avec un peu de chance, tes amis sont encore là -bas !Je courrais dans les ruelles sombres, traînant la fille derrière moi. J’essayais de me diriger vers mon bureau tout en pensant à mettre le plus de distance entre le fast food de chez Jack et nous.— Il faut qu’on te trouve des vêtements ! Tu vas provoquer une émeute sinon.— Ah ?— Mais t’es à poil, réfléchis !— Je sais pas, je suis toujours comme ça.— Hein ?Elle n’eut pas le temps de répondre, une voix rocailleuse s’éleva depuis l’arrière d’une benne à ordure située sur la droite :— Hey, c’est quoi cette meuf !Une sorte de pochtron était vautré là , probablement un pilier de bar qui s’était écroulé en essayant de rentrer chez lui. Je me mis immédiatement devant la fille et répliquai :— Fiche-nous la paix, toi !— Si elle veut des fringues, je lui file mon manteau !Je réfléchis un instant : impossible de rejoindre mon bureau avec une fille à poil dans les bras, le manteau pouvait m’intéresser !— OK, je te donne 10 dollars contre tes fringues !— Tu te fous de moi ?— Non, pourquoi ? Tu veux plus ?— Ben tu me prêtes la fille, ça coule de source, non ? Des seins comme ça, ça vaut le coup !— Ouais, c’est des seins gapours, une vraie tuerie, mais tu veux en faire quoi ?— Juste qu’elle me suce pendant que je la mate, c’est rien, juste ça, et je lui file mon manteau, allez !— Il dit quoi ? Il a des vêtements qui vont me faire éviter les émeutes ?— Oui… mais il y a un problème, il ne te le donne qu’en échange d’une fellation ?— Faire l’assion ? C’est quoi « assion » ?— Non, le sucer ! Une fellation ! Prendre sa bite dans ta bouche !— Ahhhhhhh chez moi on appelle ça « tailler une pipe » !— Ben en fait oui, chez moi aussi on dit ça… Tu lui fais ça et il te donne des vêtements. Écoute, euh… mais c’est quoi ton nom au fait ?— Moi ? Sixmartini.— Mais c’est pas un prénom ça, Sixmartini !— Ma mère a bu ça le soir où j’ai été conçue.— Oh bon sang… Bon, voilà ce qu’on va tenter : toi tu fais diversion en agitant tes loches et moi je l’assomme pour lui faucher ses fringues !— Bon, elle me la fait cette pipe ?Je vis du coin de l’œil que le gaillard avait sorti une bite d’une taille considérable déjà carrément raide. Sixmartini l’avait vue aussi, elle se jeta sur l’homme toujours vautré au coin d’un mur et enfourna son membre dans sa bouche avec une voracité que je n’avais jamais vue de toute ma vie.— Sixmartini, stop, tu n’es pas obligée !— Je peux pas m’empêcher. Si je vois une bite, je taille une pipe !Elle avait à peine fini de parler qu’elle enfournait à nouveau le membre dur de l’homme. Je la vis l’aspirer jusqu’à la garde sans aucun effort.— Bon sang, si j’avais su, j’aurais sorti la mienne plus tôt ! dis-je en m’approchant.Sixmartini était à quatre pattes dans la ruelle, vautrée entre les jambes du mec. Elle allait et venait sur son membre en produisant des bruits de succion ininterrompus. Ses mains ne restaient pas inactives et caressaient les boules de l’homme. D’où j’étais, je voyais le cul de la dame se dandiner, et croyez-moi qu’un moine n’aurait pas pu rester de marbre ! Je sortis ma queue, dure, elle aussi, et je me préparai à l’enfourner dans le premier trou qui se présenterait. Mais c’est alors que le gars poussa un râle en éjaculant violemment.— Quoi, déjà  ?— 54 secondes, répondit Sixmartini en attrapant le manteau qui traînait près de l’homme. Mon record est 26 secondes sans mettre le doigt dans le cul de l’homme. Je suis pas en forme !Elle se lova dans le manteau du mec qui restait prostré, les yeux révulsés de plaisir. Elle regarda ma bite qui venait de ramollir d’un coup entre mes doigts et dit :— Si elle est molle, je fais pas ! C’est pas bon pour le rendement !Je me demandai l’espace d’un instant de quel rendement elle parlait, puis, m’apercevant que je restais seul dans une ruelle, la bite molle à la main, debout devant un pochard à moitié évanoui, je pris le parti de la suivre vers l’avenue qui permettait de rejoindre mon bureau. Nous croisâmes pas mal de monde à cette heure pas trop tardive, et je vis que certains nous regardaient bizarrement. Il était temps d’arriver à mon immeuble.Nous montâmes vers mon étage, et dans l’ascenseur j’eus tout loisir de constater que ses énormes seins débordaient du manteau. Toutefois l’angoisse me prit à la gorge en me rappelant les paroles du vieux Chinois : le tueur mexicain et les molosses de Don Vasquez… Si Jennifer était toujours à mon bureau, elle était en danger. Si elle n’y était plus, alors peut-être que quelqu’un d’autre s’y trouvait ? J’allais peut-être me jeter droit dans un piège ! Mais avec Sixmartini, avais-je le choix ?Les portes de l’ascenseur s’ouvrirent sur un couloir désert. La porte vitrée indiquant mon bureau était baignée dans la pénombre. Je fis signe à la donzelle de me suivre sur la pointe des pieds et nous nous faufilâmes jusqu’à la porte. Aucune trace de Jennifer ni d’ailleurs de tueur ou de molosses.Je sortis de ma poche la clé de mon bureau, et restai stupéfait : la porte n’était pas verrouillée et s’ouvrit toute seule sans que je n’appuie sur la poignée.— Reste là , dis-je dans un murmure.J’entrai dans la première pièce, elle servait de bureau à Karen. Tout était sombre, il n’y avait aucune trace d’une présence récente. Pas de signe de lutte non plus, d’ailleurs. Qu’était-il arrivé à Jennifer ?Des bruits me parvinrent depuis la pièce à côté, celle qui me servait de bureau. Des gémissements ! Bon sang, Jennifer ! Je bondis dans la pièce tout en pensant trop tard que mon Colt me faisait défaut.La salle était violemment illuminée par des spots que je n’avais jamais vus ici. Devant mon bureau, je ne voyais que le dos (et le cul) d’un homme aux trois quarts nu. Les gémissements que j’avais entendus provenaient de la femme qui se trouvait vautrée sur le meuble… Et cette femme, je n’avais même pas besoin de voir son visage pour la reconnaître…La belle leva les yeux vers moi et me répondit entre deux gémissements :— Don ? Mais qu’est-ce que tu fous là à cette heure ? Tu n’as jamais fait d’heures sup’ de ta vie !— Mais et toi ? Que fais-tu là  ? Et c’est qui lui ?L’homme restait totalement insensible à ma présence, il continuait à défoncer la chatte de mon assistante avec une queue que je devinais de bonne taille (je ne pus m’empêcher d’y jeter un coup d’œil, bien malgré moi).— Mais pousse-toi ! T’es dans le champ !— Dans le…C’est alors que je pris conscience de la caméra fixée sur un trépied juste derrière moi.— Mais Karen, bon sang, explique-moi !— Mais enfin c’est pas dur à comprendre Don ! Tu me donnes un salaire de misère, alors je fais du porno pour arrondir les fins de mois ! C’est à ça que je passe mes vacances ! Je fais carrière, quoi ! Maintenant, dégages, tu vas gêner la scène !Je restais un peu con au milieu de la pièce, ne sachant pas trop quoi penser de tout cela.— Mais c’est quoi ce plan ? Il n’y a même pas de réalisateur dans ton film ! Pis, c’est qui ce mec ?— C’est Ben ! Ben Sauger ! Tu sais, le gourou du porno. Le mec est capable de contrôler tellement son physique qu’il peut pistonner une femme pendant des heures et ne jouir qu’à la seconde où il l’aura décidé. On tente de battre le record du monde de baise ! C’est des Allemands qui le détiennent : 17 heures, 32 minutes et 24 secondes. C’est pour ça qu’il y a la caméra, pour qu’on puisse officialiser le record au Guinness Book. Si on a le record, ça va m’ouvrir un paquet de portes dans ma future carrière.— Mais moi ! J’ai mon mot à dire, non ?Je ne parvenais plus à détacher mes yeux de la bite de ce fameux Ben qui entrait et sortait en rythme lent, mais régulier de la chatte de mon assistante. Le gars avait les yeux fermés en permanence, son visage était hermétique, je n’avais même pas l’impression qu’il percevait ma présence. Il me faisait penser à un zombie et je sentis un frisson parcourir mon échine.— Ton mot à dire ? Tu le dis déjà beaucoup, non ? Tu débarques au milieu du tournage ! Et puis c’est quoi cette histoire de fille que tu envoies ici ? Tu m’as mis un de ces coups de flip quand j’ai reçu ton appel !C’est alors que je repris le contrôle de mon esprit. Je pus enfin quitter des yeux la bite du gars, m’attardai un instant sur les jolis seins de Karen, puis retrouvai toute ma lucidité :— Bon sang, Jennifer ! Tu l’as vu ?— Mais non, j’ai vu personne ! J’ai entendu un bordel pas possible par contre : des sirènes de police, un vacarme ahurissant, des aboiements de chien… ça venait du pied de l’immeuble, je crois.Je me mis à trembler involontairement en entendant parler des chiens.— Allez, Don, s’il te plaît, il faut que tu partes maintenant, on en parlera la semaine prochaine, d’accord ?— Que se passe-t-il ici ?Bon sang, après avoir oublié Jennifer quelques instants plus tôt j’avais désormais oublié Sixmartini… Trop de femmes dans cette histoire ! La jeune asiatique enleva subitement son manteau, elle semblait encore plus étrange que d’habitude en regardant Karen et son gourou.— C’est elle la fille que tu dois protéger ?— Non Karen, enfin si, enfin il y en a plusieurs, bref, c’est compliqué…— Bon sang, tu sais les choisir en tous cas, quelle poitrine !— Oui, c’est des seins ga…Je m’arrêtai, comprenant subitement le problème qui allait se poser. Je me souvins du record de Karen. Je me souvins de la scène du type dans la ruelle et du record de Sixmartini. Je vis le regard que cette dernière jetait à la bite de Ben. Le drame shakespearien était en train de se mettre en place juste sous mes yeux.Ben, toujours les yeux fermés, si concentré sur sa tâche, ne percevait même pas Sixmartini approcher. Celle-ci se déplaçait à pas de loup, telle une chatte se préparant à bondir sur une souris. Son regard restait fixé de façon étrange sur la bite de l’homme qui pistonnait sans faiblir la chatte de mon assistante. Son record était de 26 secondes, combien de temps Ben tiendrait-il malgré toute sa force métaphysique ? La performance de Karen serait foirée, mais ça je m’en fichais un peu, car à dire vrai j’avais du mal à l’imaginer s’éloigner de moi pour se lancer dans une autre activité. Mais surtout, elle me ferait la gueule et me ferait une grève du sexe longue durée, et ça, c’était totalement insupportable !Vu l’ambiance saturée d’hormone qui régnait dans mon bureau, ma bite ne demandait qu’à se dresser tel un brave soldat des Marines devant une bannière étoilée et je la fis jaillir de mon froc :— Hey, Sixmartini, par ici !Comme désemparée, la jeune femme regarda ma bite, puis celle de Ben, ne sachant plus trop quoi faire.— La sienne a l’air plus appétissante, dit-elle.Je réfrénai la grimace qui pointait sur mon visage et grâce à un self-control qui n’avait rien à envier à celui du hardeur zen, je repris d’une voix insistante :— Mais celle-là est occupée, pas la mienne !Je pensai à Karen nue devant moi, je pensai à Jennifer et à ses longues jambes, je me concentrai sur les seins gapours de Sixmartini, fit défiler sous mes yeux les dix plus grosses baises de ma vie en une fraction de seconde histoire de mettre toutes les chances de mon côté et présentai fièrement une bite droite comme un « i » majuscule écrit en police gothique taille 72 pleine page A3. Et je dois insister là -dessus, car sur ce coup-là j’étais quand même assez fier de moi !Sixmartini poussa une sorte de feulement sauvage en regardant ma queue, puis, à ma grande satisfaction, elle se jeta à genoux devant moi, enfournant mon membre d’un coup au fond de sa bouche.— Mais c’est une vraie bombe atomique ta copine, fit remarquer Karen qui n’avait pas perdu une miette de l’action. Faut que tu ramènes cette fille à dîner un de ces soirs !Je l’entendis à peine tant j’étais entré dans une autre dimension dès que les lèvres de Sixmartini s’étaient refermées autour de mon membre. Une chaleur totalement inconnue m’envahit le bas-ventre, remontant dans mes tripes comme la lave inarrêtable d’un volcan en éruption. J’avais l’impression que j’allais exploser du gland tellement la fille m’aspirait en elle. Je fus pris d’un violent vertige et sentis mes jambes se dérober sous moi, je me retins in extremis à l’épaule de Ben qui ne sembla même pas le remarquer. C’était comme si la jeune femme était le résultat du croisement improbable entre le Vésuve dans un mauvais jour et le modèle haut de gamme d’aspirateur Dyson. Ma bite brûlait comme si je l’avais foutu dans un micro-onde et je réalisai soudain que j’avais joui dans la bouche de Sixmartini. Celle-ci se releva avec un sourire étrange. Un filet de mon sperme coulait au coin de ses lèvres sans même qu’elle prenne la peine de l’essuyer. Des points noirs et blancs dansaient devant mes yeux et je l’entendis à peine s’exclamer :— 8 secondes ! Incroyable ! J’ai pulvérisé mon record ! Et sans mettre un doigt dans le cul de l’homme en plus !Je reprenais péniblement mes esprits en affichant une mine de chien battu. Je me sentais un peu blessé dans mon orgueil. Sixmartini se pencha vers moi avec un regard plein de pitié :— Si ça peut consoler, dis-toi que maintenant et pendant encore longtemps je penserai à toi à chaque fois que je ferai une pipe.Je marmonnai un « mouais » pas vraiment convaincu, ne sachant trop de quelle façon prendre sa remarque, mais je la vis alors regarder à nouveau avec envie Ben. Je bondis sur mes pieds, essayant de ne pas prendre garde aux vertiges qui m’assaillaient encore.— Ah non, fini ! T’as eu ta dose pour au moins une heure ! Viens, il faut retrouver Jennifer !Je l’agrippai d’une main, ramassai le manteau de l’autre et la traînai hors de la pièce, prenant bien soin de refermer la porte derrière moi. Fouillant dans les affaires que Karen gardait dans son placard, je trouvai le sac qu’elle prenait pour aller au sport, en extirpai un pantalon de jogging, un t-shirt et une paire de baskets et tendis le tout à Sixmartini :— Tiens, mets ça sous ton manteau, ce sera mieux. Il faut qu’on aille chercher Jennifer maintenant. Si ton patron a dit vrai, vos lascars ont dû réussir à la mettre en sécurité. Si elle n’est pas ici, elle est avec les tiens !Je la traînai vers l’ascenseur alors qu’elle était encore en train d’essayer d’enfiler le T-shirt de Karen, mais celui-ci était clairement bien trop petit pour son énorme poitrine et je me fis la remarque qu’il ne résisterait pas plus de quelques minutes avant de craquer. Tant pis, on fera avec !Arrivé dans la rue, je pris à droite, traînant toujours derrière moi la belle Asiatique qui peinait à suivre mon rythme.— Nous allons prendre ma voiture, je suis garé juste là -bas. Ensuite tu m’indiqueras le chemin pour rejoindre le vieux type qui m’a mis sur cette affaire sordide !— Pas la peine, répondit-elle en me retenant. Le taxi est là  !Je me retournai et poussai un juron tonitruant en reconnaissant la voiture du type qui m’avait embarqué au début de la soirée. Le gars était tranquillement installé au volant, le moteur tournant au ralenti, comme si de rien n’était. Je me jetai vers la portière côté conducteur, des envies de massacre dans les yeux.— Ah ! Vous êtes là  ! Je vous cherche partout depuis tout à l’heure, me dit l’homme en baissant sa vitre.— Fallait pas me laisser seul dans l’immeuble et comme ça tu m’aurais pas perdu de vue, salopard !— Oui, je sais, je n’aurais pas dû, mais la situation avait changé !— Ah oui ? Je suis curieux de savoir en quoi ! Et t’as intérêt à me pondre une histoire aussi convaincante qu’un discours de Bill Clinton !— Nous nous sommes rendu compte qu’il y avait eu une méprise. La fille qui avait été enlevée… Ce n’était pas notre agent ! C’est drôle, non ? Les ravisseurs ont confondu, ils ont embarqué sa sœur à sa place ! Et d’ailleurs, je vois que vous l’avez libérée tout de même, tout est bien qui finit bien ! Il ne me reste plus qu’à vous emmener vers votre désir et tout sera fini…— Mon désir… oh ! Jennifer ! Vous l’avez ? Elle est saine et sauve ?Il prit une mine désemparée avant de répondre :— Oui, mais ça n’a pas été sans mal, il y a eu une terrible bagarre… 98 hospitalisations…— Le tueur de la pègre mexicaine ?— Oh lui, il a été le premier à tomber, nos hommes sont efficaces. Mais ensuite, nous avons tout de même perdu 97 des nôtres…— Les chihuahuas…— Oui, les chihuahuas…Ses mains tremblaient alors qu’il tentait d’allumer une cigarette, et je m’aperçus que les miennes tremblaient aussi. Bon sang !Des larmes dans les yeux, il nous fit signe de grimper à l’arrière et fit démarrer la voiture, s’insérant dans le trafic épars des nuits de Chicago. Sixmartini et l’homme se mirent alors à parler dans une langue étrangère.— Hey, vous pourriez pas me faire participer ? Ce serait plus correct, non ?Sixmartini se tourna vers moi et j’entendis un terrible craquement alors que je voyais un sein gicler à travers le tissu.— Oh, j’ai cassé le vêtement de ton amie…— Ah ben ça… un miracle que ça ait tenu si longtemps… Pas grave, je lui en rachèterai un ! Est-ce que je peux avoir une explication sur ce qui se passe exactement ?— Oui, c’est très simple, je comprends tout !— T’as sacrément de la chance !— En fait, les hommes de Torelli m’ont confondu avec ma sœur.— Elle te ressemble ?— Bien sûr, c’est ma sœur !Je me mis à avoir des sacrées images en tête, mais Sixmartini reprenait :— Elle fait traiteur. Elle vend des nems, du riz… Moi, pas du tout, je travaille à l’étage au-dessus, maison close, spécialisée en taille de pipe ! Les hommes de Torelli et votre ami Jack voulaient la kidnapper pour que son patron déménage la boutique, mais ils m’ont confondu avec elle.— Et Jennifer alors ?— Elle est à l’hôtel près de l’aéroport. Nous allons la rejoindre, dit le chauffeur.Le reste du trajet se passa sans histoire, et franchement, quand on a vécu une soirée comme ça, quelques minutes de break faisaient sacrément du bien ! Le taxi me déposa au pied de l’hôtel. Le chauffeur me tendit un trousseau de clés que je reconnus immédiatement :— Mais bon sang ! C’est le double de mes clés !— Votre voiture est garée sur le parking, vous pourrez rentrer chez vous quand vous le voudrez. Ma mission s’arrête là , je vous souhaite plein de bonnes choses avec votre désir.Et l’homme démarra sans plus rien ajouter. Je fis quelques pas derrière le taxi en criant :— Mais quel genre d’organisation êtes-vous donc !Sixmartini m’agrippa par le bras.— Ne demande jamais ça ! Tu ne veux pas connaître la réponse, crois-moi !— Mais c’est fou ce truc, ils encerclent mon bureau avec des centaines d’hommes, se battent contre des chihuahuas féroces, déplacent ma voiture comme si de rien n’était… mais qu’est-ce que tu fais là toi au juste ? Pourquoi tu n’es pas restée dans le taxi ?— J’avais envie de connaître ta Jennifer. Je veux voir à quoi ressemble une femme capable de m’éclipser !— De t’éclipser ?— Tu n’as pas essayé de me baiser. Tout le monde veut me baiser. La seule fois où tu as fait quelque chose, c’était pour aider ton amie un peu folle qui était dans ton bureau. Alors je dis que cette Jennifer doit être spéciale pour que tu me regardes pas alors que tu passes la nuit avec moi nue.— Karen n’est pas folle, et oui je crois que Jennifer est spéciale. Viens.Nous allâmes main dans la main jusqu’à la porte de la chambre de Jennifer et je ne pus m’empêcher de sourire en voyant Sixmartini tenter désespérément de serrer les pans du manteau sur les lambeaux de T-shirt déchiré qui laissait jaillir ses énormes mamelles.Je n’osai pas toquer à la porte de la chambre et laissai la jeune femme s’en occuper. Je me sentais comme un ado un soir de premier flirt. J’aurais aimé m’enfiler trois bourbons d’affilé. La porte s’ouvrit et je me mis à fondre pendant qu’une musique langoureuse et romantique s’invitait dans ma tête.Jennifer était là . Elle sortait de la douche et ses cheveux étaient encore collés autour de son visage, faisant d’elle à mes yeux la femme la plus belle que je n’avais jamais contemplée. Elle ne portait qu’un simple peignoir qui arrivait à peine à mi-cuisse et j’étais captivé par ses jambes interminables. Je ne m’aperçus même pas que Sixmartini m’avait poussé à l’intérieur de la pièce et avait refermé la porte derrière nous, j’étais captivé, hypnotisé, liquéfié dans un rêve, niais, mais heureux.— On m’a raconté tout ce que vous aviez fait pour moi, Monsieur Booth.Cette voix ! Je me serais damnée pour l’entendre murmurer à mon oreille ! Je bredouillai :— Oh, vous savez, finalement je n’ai même pas pu parler à votre père comme je vous l’avais promis.— Mais vous avez fait tellement d’autres choses. Vous avez négocié pour assurer ma sécurité. Sans vous, je ne serais sûrement pas saine et sauve ici. Un avion part pour le Brésil dans moins d’une heure. Je serai dedans, définitivement débarrassée de mon père, c’est en grande partie à vous que je le dois !Je me sentis rougir. J’avais envie de partir avec elle au Brésil. Elle se tourna vers Sixmartini et je retins in extremis un soupir de plaisir lorsque je vis les boucles encore humides de ses cheveux voler autour de son visage.— Et vous, vous devez être la fameuse Sixmartini. On m’a également parlé de vous et du rôle que vous aviez joué dans cette affaire. Mais il y a une question que je dois vous poser…— Oui ?— Comment faites-vous pour être si rapide ! Seulement 8 secondes, c’est extraordinaire ! Je veux connaître ta technique !J’avais bien entendu ? Oui, malheureusement j’avais bien entendu…— Mais comment êtes-vous au courant de…— Chut, je t’ai dit ne pose pas de questions comme ça, interrompit Sixmartini. Ils sont beaucoup plus puissants que tu ne peux l’imaginer !— Mais ils ne peuvent pas savoir…— Si ! Ils peuvent !J’eus envie de me cacher au fond d’un trou. Adieu Brésil, adieu, Jennifer, adieu amour… Comment la regarder à nouveau en face alors qu’elle était au courant de ce genre de détails ? Pourtant elle ne semblait pas vraiment attacher de l’importance à mes défaillances, mais plus aux techniques de Sixmartini. Celle-ci la prit à part à l’autre bout de la pièce et se mit à lui murmurer à l’oreille. Pendant ce temps, j’avisai un mini bar dans un coin de la pièce et m’enfilai tout ce que j’y trouvai.Les deux filles revinrent très vite vers moi et Jennifer avait un sourire étrange qui aurait presque pu me faire flipper si je ne l’avais pas trouvé si belle.— Il faut qu’elle essaye quelque chose, dit Sixmartini en me poussant sans ménagement sur un canapé sur lequel je m’écroulai les quatre fers en l’air. Jennifer se jeta sur ma braguette et avant que j’aie eu le temps de réagir, ma queue était à l’air libre.— Tu ne dis rien. Tu laisses faire, me dit Sixmartini d’une voix autoritaire.Et pour une fois, je n’essayai même pas de bégayer un truc et, un grand sourire idiot en travers de la tronche, j’encourageai Jennifer du regard.La belle acheva de défaire mon pantalon et le fit descendre à mes chevilles. Elle s’installa entre mes cuisses et je sentis les boucles brunes de ses cheveux effleurer ma peau lorsqu’elle se pencha vers mon membre qui n’avait pas pris plus d’une fraction de seconde à se dresser vers le ciel tout seul comme un grand.Sa bouche chaude et accueillante se referma autour de mon gland puis ses lèvres descendirent jusqu’à toucher mon pubis. Sixmartini s’était placée juste à côté d’elle et lui murmurait des conseils à l’oreille. Jennifer se mit à faire des allers-retours sur ma verge tout en multipliant les mouvements de succion divers. Je sentais sa langue frotter de façon experte contre mon gland et je fermai les yeux malgré moi tant la sensation était exceptionnelle. Sixmartini était volcanique, Jennifer était plus dans la douceur, mais cela me convenait également et je ressentis la même sensation de brûlure lorsque je me vidai dans sa gorge en gémissant de plaisir. J’ouvris les yeux et vis le visage de Jennifer qui me souriait pendant qu’elle caressait ma bite qui redevenait peu à peu molle comme on flatte l’encolure d’un cheval qui a bien couru.— 67 secondes, plutôt bon !J’en voulus presque à Sixmartini de venir faire ce genre de remarque à ce moment-là , j’aurais aimé rester en tête à tête avec Jennifer. Mais cette dernière se leva et passa à la salle de bain pour se vêtir. Elle ressortit très vite, habillée comme je l’avais vu plus tôt dans la soirée, attrapa un petit sac dans lequel elle fourra ses quelques affaires puis vint nous faire une tendre bise.— Je dois partir maintenant, je vais bientôt embarquer, l’avion ne m’attendra pas. Merci encore pour tout. Merci à vous deux !Et elle fit un clin d’œil complice à Sixmartini avant de quitter la chambre. Je soupirai de tristesse en réalisant que je ne la reverrais peut-être jamais, mais les 67 secondes de plaisir qu’elle m’avait donné resteraient pour toujours dans ma mémoire.— Tu me ramènes chez moi ?Je revins à la réalité. Fini le Don Booth romantique, place à l’homme d’action, le seul, le vrai.— Tu as raison ! Partons ! J’ai quelques comptes à régler avec Karen !— Je veux venir. J’ai envie de revoir ton amie un peu folle, elle a l’air sympa !— D’accord, mais à une condition ! Moi, j’aime bien quand ça dure un peu, alors tu ne lui apprends pas tes trucs de professionnelle de la pipe !Nous montâmes dans ma vieille Ford (je n’arrivais toujours pas à croire que ma voiture avait pu se retrouver là ) et reprîmes le chemin de la ville en parlant de choses et d’autres.La soirée m’avait totalement vidé, dans tous les sens du terme. Une torpeur léthargique s’emparait peu à peu de moi alors que je conduisais ma Ford sur les avenues désormais presque désertes de la ville. Sixmartini me parlait de choses et d’autres, de sa sœur, de son boulot… J’entendais à peine, mes paupières étaient lourdes comme un semi-remorque.Le cri de Sixmartini me fit sursauter. L’espace d’une fraction de seconde, je me demandai pourquoi cette dingue hurlait comme une hystérique. Et puis il y eut le choc… Ma voiture percuta le lampadaire de plein fouet dans un fracas de tôle, nous projetant tous les deux dans tous les sens. Heureusement que je roulais doucement…Tel un type qui aurait fait une rencontre brutale avec le poing de Mike Tyson, je repris mes esprits avec peine.— Ça va ?— Oui, je crois… Et toi ?Je tâtai tous mes membres les uns après les autres.— Oui, tout à l’air d’être à sa place. Bon sang ! J’ai dû m’assoupir !Je sortis de la voiture, la portière gémit comme une vieille femme.— Merde ! Ma Ford ! Putain !La voiture était une ruine, j’aurais pu verser une larme…— J’espère que tu avais fini de la payer ?— Cette bagnole a presque vingt ans ! Elle a partagé ma vie, les bons moments comme les mauvais…— À t’entendre, on croirait que t’es marié avec cette ferraille ! Allez, viens, une voiture arrive, on va faire du stop !Et sans plus attendre, elle fonça au milieu de la route, se jetant presque sous les roues d’une voiture qui fit une embardée dans un hurlement de pneu et manqua de subir le même sort que ma vénérable Ford. Le conducteur récupéra la trajectoire in extremis, gara la voiture et sortit comme un diable de sa boîte en hurlant en direction de Sixmartini… Puis resta interdit, figé de stupeur. Je songeai un instant au pouvoir d’arrêt d’une paire de seins gapours débordant d’un T-shirt en lambeau, mais je vis bien vite qu’il y avait autre chose…— Jack ? C’est toi ?— Don ! Merde ! Mais qu’est-ce que tu fous encore dans mes pattes ?— Ah non, cria Sixmartini en se réfugiant derrière moi, je ne retourne pas dans la cave qui sent mauvais !Le grand gaillard tendit les mains en signe d’apaisement tout en venant vers nous :— Nan, rassure-toi, il y a du nouveau dans la situation. Une grande réunion est organisée dans un entrepôt de la zone industrielle, des pourparlers sont engagés entre toutes les factions. C’est une idée de Monsieur Kii.— Qui ?— Oui, Kii. Il sert d’arbitre dans toute cette histoire…— Mais qui ?— Quoi Kii ? Pas de quoi être surpris, il dirige un tiers de la ville, cette fille pourra te le confirmer… D’ailleurs désolé de t’avoir confondu avec ta sœur, on ne pensait pas que deux nanas pouvaient avoir d’aussi gros nichons…— Ouais, t’as vu ça ? On appelle ça des seins gapours !— Des seins ga…Et sans que je comprenne vraiment pourquoi il explosa d’un rire aussi gras que ses frites.— Oh Don, bon sang ! Tu me feras toujours rire ! Il y a aussi les Saint-Domingue si tu veux !J’étais sur le point de lui demander des précisions sur ce type de seins, mais Jack ne s’occupait plus vraiment de moi. Il s’était approché de Sixmartini et ne se privait pas de détailler son physique appétissant à peine couvert par les lambeaux de vêtement qu’elle portait.— J’espère qu’on ne t’a pas trop brutalisé tout à l’heure. Tu sais, quand on t’a attaché sur la chaise… La vache, si tu savais dans quel état j’étais !— Ah ? Je croyais que c’était une arme que je sentais dans mon dos…— Ah ! En quelque sorte, ça en est une !Sans perdre de temps, il entraîna Sixmartini derrière sa voiture tout en sortant de son froc un engin d’une taille démesurée. J’eus un vertige en voyant les interminables centimètres qui se braquaient à l’horizontale droit vers Sixmartini.— Merde, Jack ! C’est pour baiser ou pour jouer au baseball ce truc ?Sixmartini semblait en transe, le regard fixe et les pupilles dilatées. Elle enleva ses vêtements sans vraiment se préoccuper du fait que nous étions tout de même sur un trottoir à deux pas d’une avenue et s’agenouilla devant Jack. Mais celui-ci intervint tout de suite :— Oh non, ma belle ! Je connais ta réputation ! Pas question qu’on fasse ça en quelques secondes !Il saisit la jeune fille par la taille et la coucha sur le dos en travers du capot de sa voiture. Sixmartini se laissa faire pendant que Jack lui écartait les cuisses, dévoilant une chatte dégoulinante.— Bon Dieu ! Comme ça a l’air accueillant !— Oh, je crois que je vais avoir du mal à marcher, dit Sixmartini en riant.Moi à sa place, j’aurais eu peur, mais la taille du braquemart de Jack ne semblait pas l’impressionner. Elle était vaillante cette petite… Jack la pénétra doucement en poussant un long râle auquel elle fit écho avec un feulement de panthère.— C’est brûlant là -dedans, constata-t-il. Une fournaise, j’ai la bite en feu !Je ne répondais plus rien, mon regard était hypnotisé par les énormes seins gapours de la belle qui roulaient de gauche à droite à chaque coup de piston de mon vendeur de burgers préféré. J’avais l’impression de voir deux sumos en pleine compétition : deux gigantesques masses qui se percutaient sans vergogne. Ça frétillait, comme animé d’une vie propre, monstrueux et attirants à la fois. Je m’étais approché sans même m’en rendre compte et avais sorti ma queue raide. Une voiture passa dans l’avenue heureusement presque déserte à cette heure tardive, le conducteur envoya un grand coup de klaxon en passant, je le remarquai à peine.Sixmartini se tortillait dans tous les sens sur le capot de la voiture, elle ruait comme une furie tout en se faisant fouiller par la poutre de Jack, et à chaque mouvement ses gigantesques seins battaient la mesure, j’hésitais à m’approcher trop près de peur de me faire assommer. Elle me vit la bite à la main et en un coup de reins elle se cabra droit sur moi et enfourna mon sexe dans sa bouche. Je savais très bien ce qui allait se passer, mais je ne fis rien pour l’arrêter. Il avait raison, Jack, cette fille cachait un volcan en elle, je sentis immédiatement une chaleur intense envahir mon bas-ventre pendant que sa langue et ses lèvres jouaient de façon unique sur mon gland. Je giclai, les yeux révulsés, les jambes tremblantes.— 14 secondes, fit-elle remarquer entre deux cris de plaisir.— Ah oui ! Je viens aussi !Jack ressortit sa queue de titan et se branla au-dessus de Sixmartini. Sa bite était trempée, la fille devait être une vraie fontaine. Le feu et l’eau en même temps… Il ferma les yeux et se mit à jouir. Des énormes giclées de sperme épais qui vinrent tapisser la peau dorée de Sixmartini. Une vanne venait de s’ouvrir, c’était Noé un jour de déluge, ce gland disproportionné crachait des quantités folles, ça ne s’arrêtait plus. À croire que le type n’avait pas trempé son biscuit depuis des mois !— Oh, je vais me noyer !Et en riant, elle entreprit d’étaler le sperme sur ses seins alors que Jack finissait enfin d’orgasmer.Une autre voiture passa en ralentissant, je m’aperçus que j’avais toujours la bite à l’air et me rhabillai bien vite. Du coin de l’œil, je vis Jack faire de même, avec un peu de mal tant son bazar prenait de la place. Sixmartini par contre semblait se ficher éperdument de sa situation, elle restait couchée sur le capot tout en se caressant les mamelles.— Wouaw, ça, c’était vraiment bien ! Vous reprenez votre souffle et vous recommencez ? S’il vous plaît…Jack me fit un clin d’œil complice :— Dis donc, elle en veut cette petite ! Cette fois on inversera les rôles ? J’ai envie d’en apprendre plus sur cette fameuse bouche qui fait jouir si vite.Mais il n’écouta pas ma réponse et se raidit, livide, sur le trottoir. Il regardait ma vieille Ford.— Oh merde, Don, mais c’est ta voiture ? Dans l’histoire, je n’avais même pas vu son état… Quelle horreur, elle ne ressemble plus à rien…— Oui, c’est une sacrée perte, j’adorais cette caisse !— J’imagine bien.L’émotion brisait sa voix, je me rendis compte que j’étais moi-même à deux doigts de pleurer. Il passa son bras autour de mes épaules et me serra contre lui dans un geste de réconfort fraternel.— Tu sais Don, autrefois, j’avais une vieille Cadillac. Je l’ai explosée contre une rambarde près du lac Michigan à cause d’une plaque de verglas… elle était…Il étouffa un sanglot avant de reprendre :— J’ai passé trois ans en psychothérapie pour réussir à en faire le deuil. Si tu veux, je te filerai l’adresse du psy, c’est un type bien. Va le voir, d’accord ? Ne reste pas avec cette douleur en toi !Je lui promis que j’irais et nous restâmes là , enlacés, les larmes aux yeux, contemplant le cadavre de ma vieille Ford posé au milieu d’une flaque d’huile.— Elle a l’air si paisible…— Oui…Sixmartini était intégralement nue au milieu de la rue, encore recouverte de filets de sperme. Elle se mit à crier :— Mais c’est juste une bagnole ! Vous ne voulez pas vous occuper de moi ? La pauvre Sixmartini qui brûle de désir inassouvi ?Nous ne faisions même pas attention à elle, mais soudain Jack s’exclama :— Merde ! La réunion ! Les chefs des différentes factions ! On est en train de tout louper Don ! Faut y aller !Il se secoua avec énergie et courut se glisser au volant de sa voiture. Je m’installai sur le siège passager et il démarra en trombe. Il s’arrêta à hauteur de Sixmartini et je l’embarquai dans la voiture avant qu’elle ne provoque une émeute ou ne se fasse ramasser par une voiture de police et nous partîmes vers notre destin, laissant le cadavre de ma Ford contre son lampadaire.La réunion au sommet devait se tenir au milieu d’entrepôts isolés au fond d’une zone industrielle. L’endroit était bien choisi, personne ne viendrait traîner dans le coin à l’improviste. Jack se gara au milieu de plusieurs autres voitures.— Bon sang, mais tout Chicago s’est donné rendez-vous ici ! T’as vu toutes ces voitures ? Il y a même un mini bus là -bas !— Ces mafieux ne se déplacent jamais sans leurs gorilles, commenta Jack en extirpant sa grande carcasse de la voiture.Je le suivis, Sixmartini sur nos talons. Nous croisâmes de nombreux types aux allures plus patibulaires qu’un Charles Bronson mal rasé, tous se baladaient avec une arme ostensiblement glissée à la ceinture. Pourtant personne ne s’intéressa à nous malgré la présence volcanique de Sixmartini, tous avaient l’air de reconnaître Jack, j’en venais à me poser de sérieuses questions quant au rôle de mon cuistot préféré dans la pègre locale. Nous arrivâmes à l’endroit stratégique, celui où discutaient les chefs des différentes factions.— Tiens, regarde, là -bas, il y a Torelli. Et le type sur la gauche, je le reconnais, il dirige une chaîne de sandwichs. Et voilà Kii !— Ben je sais pas, qui ?— Mais Kii, il est là , avec ses lieutenants !— Je ne comprends rien… de qui tu parles ?— Kii, le chef des Asiatiques, c’est comme les voitures Kia, mais sauf que c’est Kii avec « i » à la fin quoi !Tout ce dialogue me paraissait un complément surréaliste… J’avisai un afro rasta taillé comme un basketteur des Bulls :— Et le sosie de Bob Marley, laisse-moi deviner, c’est le boss de la mafia créole ?— Non, pourquoi ? C’est lui qui dirige le gang qui possède tous les vendeurs de sushis de la ville !— Il n’a pas l’air très japonais…— Pourquoi devrait-il l’être ?— Tu juges trop sur les apparences Don, intervint Sixmartini. Oh regarde ! Ma sœur est là , elle vient vers nous, je te la présente ?— Mmmm, ça dépend… Seins gapours, elle aussi ?— Évidemment, c’est ma sœur !Effectivement, la fille qui venait vers nous avait une poitrine aussi débordante que notre pro de la pipe. C’était presque un peu flippant de les avoir les deux l’une à côté de l’autre devant moi, heureusement que la frangine était habillée !— Je te présente Don, un détective. Don, voici ma sœur, Cinqvodka !— Cinqvodka ? !— C’est ce que ma mère avait bu le soir où…— … oui oui, je connais l’histoire. Bon sang, votre mère a l’air d’être une sacrée bonne femme !Les deux sœurs se mirent à parler avec agitation dans une langue que je ne connaissais pas. Elles semblaient avoir beaucoup de choses à se raconter. Jack était allé rejoindre Torelli. Devant eux, des types avaient étalé un grand plan de la ville et tout le monde semblait le contempler comme si c’était le Graal. Ils se partageaient Chicago comme un gros gâteau de mariée… L’ambiance était plutôt détendue, des gens allaient et venaient, des petits groupes se formaient. Des Hispaniques avaient allumé un feu et des Arabes sortaient des kilos de merguez de glacières qu’ils avaient amenés avec eux. Un mec se planta devant moi en disant « salade tomate oignons ? », il tenait un kebab à la main et me le tendait comme si c’était une grenade dégoupillée.Je me sentais inutile et pas vraiment à ma place. Je m’éloignai un peu, mais je sentis vite une présence juste derrière moi. Un homme m’avait rejoint. Je crus qu’il s’agissait d’un des sbires de l’un des mafieux, j’eus peur d’être pris pour un intrus, sans Jack et Sixmartini à mes côtés :— Ne vous inquiétez pas, je suis avec vous, je suis un pote du grand rouquin là -bas !— Oh oui, je sais qui vous êtes, Don Booth !C’est alors que je sentis l’odeur terrifiante de chien mouillé qui imprégnait les vêtements du mec…— Vasquez !— Oui. Nous devons parler ! Venez par ici !Il m’entraîna à l’écart, je n’opposai pas de résistance. J’avais l’impression que j’allais perdre le contrôle de mes sphincters d’une seconde à l’autre. Je cherchai du regard Jack, mais Vasquez m’avait emmené au milieu des voitures désertes garées à l’écart. Ma dernière heure était sûrement arrivée, le type allait lâcher à mes trousses ses chihuahuas sociopathes qui ne feraient qu’une bouchée de moi…— Je sais ce que vous avez fait !— Vous allez me tuer, c’est ça ?Il eut une attitude étrange et garda le silence un instant, le temps qu’une goutte de sueur roule du haut de mon front jusqu’au bas de ma joue.— Non, rassurez-vous… En fait, je crois que je devrais plutôt vous remercier.J’eus l’impression qu’il allait fondre en larme, la situation était totalement incongrue, je ne savais plus quoi faire. Dommage que Karen ne soit pas là , elle aurait sûrement su s’en tirer. La voix de Vasquez tremblait lorsqu’il reprit :— Vous savez, je n’ai pas été un bon père. J’étais tellement arrogant, si orgueilleux, tellement gonflé de fierté… Je ne voyais pas, je ne voulais pas comprendre… J’ai élevé Jerry comme ça, pour moi il n’était pas question d’autre chose, c’était mon fils et rien d’autre !— Votre fils ?— Oh oui, pardon… Vous voyez, c’est dur pour moi… Quand Jerry… Je veux dire, quand Jennifer m’a parlé de son mal-être, de son identité sexuelle, de son changement de sexe… Pour moi, c’était totalement inconcevable ! Je réalise que j’ai eu tort ! J’aurais dû être là pour lui… pour elle ! L’accompagner, la soutenir ! Mais il n’est pas trop tard ! Je peux encore me rattraper ! Où est-elle ? Dites-le-moi s’il vous plaît !— Je l’ai laissée à l’aéroport, elle part pour le Brésil, l’avion a dû décoller maintenant…— Merci, Booth, je pense que vous êtes un type bien.Et sans rien ajouter, il partit en courant. Quelques secondes plus tard, j’entendais un bruit de moteur qui rugissait. Je restai un long moment debout, les idées floues. Jennifer… bon sang… J’étais sur le cul. Je repensai au désir que j’avais éprouvé pour elle, à ce qui s’était passé dans la chambre d’hôtel… J’eus soudainement besoin de m’asseoir et pris pour siège le coffre d’une voiture. J’avais des vertiges, mon cœur battait fort, si fort que j’avais l’impression que le « boum boum » résonnait dans tout mon corps. C’est alors que je pris conscience que ce n’était pas mon cœur qui cognait, le bruit venait de… de la voiture ? Mais comment une voiture peut faire « boum boum » ? Je réalisai alors deux choses, dans la brume qui m’avait aveuglé le cerveau depuis ma conversation avec Vasquez : la voiture sur laquelle j’étais assis était celle de Jack, et le bruit venait de son coffre.La voiture n’était pas fermée, j’ouvris le coffre. Ma main tremblait un peu.À l’intérieur, un homme gisait, recroquevillé, ligoté.— Le type du ministère !Je le détachai et l’aidai à sortir.— Alors comme ça ils vous avaient rattrapé ?— Difficile de courir avec les membres gelés ! Fichue chambre froide, elle n’est sûrement pas aux normes ! Je vous reconnais, vous étiez dans la cave tout à l’heure !— Oui, j’essayais de libérer une fille.— Merde, le kidnapping est un sport national chez ces types ! Merci de m’avoir délivré. Mais où sommes-nous ?— Quelque part dans une zone industrielle. Tous les chefs de la pègre locale sont en train de se partager la ville pour savoir où vendre leurs pizzas et leurs sandwichs sans se marcher sur les pieds.— Ça sera le plus grand coup de filet de l’histoire ! Je vais tenter de joindre mes supérieurs. Un conseil : ne restez pas dans le coin, ça va bientôt chauffer !C’était sûrement la meilleure chose à faire. J’allais rentrer chez moi, m’enfiler un litre de whisky, et demain tout irait pour le mieux. J’en avais un peu marre de cette nuit interminable et de ses aventures sordides et stupides. Jack avait laissé les clés sur le tableau de bord, il devait se sentir en confiance au milieu de toute cette bande de truands. Je fauchai sans remords sa voiture et partis dans la nuit vers d’autres aventures…La police procéda cette nuit-là à plus d’une centaine d’interpellations, fort heureusement Sixmartini n’en faisait pas partie, sa sœur l’avait emmenée juste avant l’arrivée des flics pour essayer de lui trouver des vêtements. Ça m’aurait fait de la peine qu’elle ait des ennuis, c’est une brave fille.Vasquez n’ayant pas été retrouvé. La police, renforcée d’agents de l’ATF, des douanes, du FBI, de la CIA, d’éléments de la garde nationale, du 75e régiment des Rangers, d’un corps expéditionnaire des Marines, et de la présence de Steven Seagal comme conseillé spécial, lança l’assaut sur la demeure du mafieux. Près de 4 000 hommes affrontèrent durant cinq jours la meute de chihuahuas dans des combats féroces au corps à corps, les pertes furent énormes, mais ils ne trouvèrent jamais Vasquez…Bizarrement Jack était derrière son comptoir dès le lendemain, il n’avait pas du tout été inquiété malgré l’enlèvement et la séquestration d’un agent du ministère. Toutefois depuis il est devenu étrange, il n’arrête pas de me poser des questions sur d’éventuelles rumeurs… j’ai l’impression qu’il est devenu une sorte d’indic, je vais me méfier, je ne voudrais pas me prendre un contrôle fiscal juste, car j’aurai laissé échapper une phrase malheureuse entre deux hamburgers.Karen foira lamentablement son record de baise lorsqu’elle s’aperçut qu’après 4 heures et 19 minutes de coït son partenaire, le fameux Ben Sauger, s’était tout simplement endormi. Elle en fut si vexée qu’elle organisa une rencontre entre l’acteur zen et Sixmartini et filma cette dernière en train de tailler une pipe au type. Elle essaya une nouvelle technique secrète et le fit jouir en 4 secondes, éclipsant le record que j’avais établi. La vidéo fut diffusée sur internet et la carrière de Sauger fut ruinée, on ne vexe pas Karen impunément, ça aussi je devrai m’en souvenir.Quelques mois plus tard, je reçus une carte postale du Brésil. Michael Vasquez avait rejoint sa fille Jennifer. Ils avaient ensemble démarré une petite affaire de location de bateaux pour les touristes. Ils sont heureux et tout a l’air de bien fonctionner pour eux. Ils ont adopté un berger allemand…