Je me sens fatiguée et je n’ai qu’une envie : dormir. Pas question de batifoler avec ma douce moitié ce soir. J’en aurais envie bien sûr, mais je crois que je m’endormirais avant la fin. Alors je laisse Marc devant son ordinateur. Il me gratifie d’un simple petit baiser en guise de bonne nuit. J’aurais peut-être voulu quelque chose de plus passionné, mais je n’ose jamais le lui demander, alors je me contente de ce qu’il me donne.J’enfile une petite nuisette et je me glisse sous la couette. Je sombre rapidement dans les bras de Morphée. J’ouvre les yeux environ une ou deux heures plus tard, alors que Marc vient à son tour se coucher. Je fais semblant de dormir. J’ai le plaisir de constater qu’il tente de m’embrasser et de m’enlacer, même si je ne réponds pas. Je me suis sûrement endormie dans ses bras, parce que je ne me rappelle pas qu’il se soit tourné de son côté.Un peu avant minuit, je sens le corps chaud de mon chéri contre le mien. Il lui arrive très souvent de me coller ainsi pendant son sommeil. Parfois, il fait même des rêves érotiques et il se frotte à moi. Il semble que cette nuit ce soit le cas. D’habitude, cela dure quelques minutes, puis il replonge dans un sommeil plus profond. Mais cette fois, je le trouve plus entreprenant. Il m’enlace. Je sens son souffle chaud qui cherche ma bouche. À moitié endormie, sans envie réelle de me réveiller, je réponds à ses baisers. Je l’enlace sans croire que nous ferons l’amour. Je dors presque et lui aussi j’en suis certaine. Je ne veux pas le réveiller totalement. Je suis simplement bien dans ses bras, la nuit. Ça me réconforte dans mon image de femme. Je sens qu’il me désire inconsciemment et ça m’excite.Il me caresse maintenant l’entrejambe et il est presque sur moi. Il gémit de plaisir quand je passe mes mains sur son corps. Lentement, il se positionne sur moi. Sa main se fait plus insistante. Il empaume mon sexe et je sombre dans un plaisir intense. C’est exactement l’image qui m’est restée en tête après le visionnage d’un film coquin il y a quelques jours. Mon bassin part à sa rencontre. Je cherche ses fesses et je m’y accroche. Il frotte son membre sur moi à travers son caleçon. Je peux sentir toute sa dureté. Je passe les mains sous le mince rempart de tissu et je lui malaxe les fesses. Lentement mais sûrement, je le déshabille. Je veux sentir sa peau contre la mienne.Nos gestes sont très langoureux et légèrement au ralenti. Mon cerveau ne réfléchit pas beaucoup à mes actes et je me laisse aller plus que d’habitude. Tout mon corps se tend vers le sien. Je frotte ma poitrine contre la sienne à travers ma nuisette. Je sais qu’il adore le contact de la dentelle et du satin. Je sais qu’il sent les pointes de mes seins qui voudraient sortir de ce doux piège pour le rejoindre dans sa nudité.Il m’aide à descendre son caleçon sur ses cuisses, juste assez pour être en mesure de me pénétrer. Mais pas trop, il aime cette sensation de resserrement que lui procure le sous-vêtement, qui l’empêche d’ouvrir ses jambes. Je gémis de plus belle au contact de son membre. Il le frotte doucement et régulièrement sur mon pubis, sur mes lèvres, entre mes fesses, il semble se masturber avec mon corps.Je glisse une main et le guide en moi. Il n’est pas très bandé, mais il arrive quand même à s’enfoncer, et je me referme sur lui dans des contractions de plaisir. Je le serre compulsivement contre moi. Il me le rend bien et se colle un peu plus, si c’est possible. Il passe ses mains dans mon dos et me serre contre lui tout en commençant à bouger en moi.Il prend son temps. Je me sens bercée par ses va-et-vient. Il est très doux. Je sens que je pourrais me rendormir, là , maintenant. Pourtant j’ai très envie de jouir, de le sentir venir au plus profond de moi. Je sens qu’il ralentit un peu son rythme, alors je bascule mes jambes et lui procure une pénétration plus intense encore. Je sens mes muscles intimes se contracter autour de lui chaque fois qu’il replonge dans mon antre inondé de désir.Ses mouvements prennent une plus grande amplitude. Il ressort presque pour ensuite entrer de tout son long. J’ai de plus en plus envie qu’il accélère. J’essaie de bouger sous lui, mais il se fait plus lourd maintenant. Au bout d’un moment, il cesse presque tout mouvement. Je reste en attente. Mon corps en entier est tendu vers lui. Puis il se libère et un orgasme puissant me ravage, provoquant de frénétiques contractions de mon sexe sur le sien, ce qui réveille un peu son membre endormi. Je le sens vibrer en moi et chacune de ces vibrations prolonge mon plaisir. Je me laisse aller à cette vague libératrice et je sens peu à peu l’apaisement s’emparer de tout mon être.Il ne bouge plus. Son sexe reste pourtant fiché en moi, un lien précieux que je n’ose pas défaire. Je ne bouge plus. Je le sens qui repart dans son sommeil. Il se fait de plus en plus lourd sur moi. Je bouge un peu pour tenter de le réveiller. Mais il ne fait que se retirer et laisser reposer son membre au repos entre mes jambes. Ce seul contact ranime quelques braises éteintes dans mon ventre et je me remets à trembler de plaisir, comme un citron qui n’aurait pas fini d’être pressé et qui subirait une dernière pression.Ma tête se fait lourde, je m’endors presque. Marc est encore sur moi. Il commence à respirer plus profondément. Je sens sa bouche contre mon cou. Je le repousse doucement. Je ne pourrais pas facilement le pousser assez fort pour qu’il se retrouve à mes côtés, mais heureusement, dans sa semi-conscience, il comprend mon geste et bascule sur le côté. Je l’entends qui remonte son caleçon et il se cale contre moi avant de s’endormir.Au bout de quelques minutes, je me lève pour aller au petit coin. Il dort toujours. Dans la salle de bain, je passe furtivement la main sur mon sexe avec, l’espace d’une seconde, l’envie de me masturber, mais mes yeux sont fermés et je dors presque debout. Je retourne donc à la chambre et je me rendors rapidement.Bip ! Bip ! Bip ! Bip ! Bip ! Tac ! Six heures du matin, le réveil sonne et une main, la sienne, s’abat avec détermination sur cet appareil maudit pour l’éteindre. Mais il re-sonnera dans neuf minutes, fidèle à son habitude.Se réveiller est toujours un peu pénible quand il faut aller travailler. Je voudrais dormir encore, et lui aussi, j’en suis convaincue. C’est ainsi chaque matin. Je me colle un peu à lui. Il tourne la tête, me sourit et m’embrasse.— Bon matin !— Bon matin !Puis je lui demande s’il a bien dormi, il me répond que oui. Je pose alors la question brûlante :— Est-ce que tu te rappelles de m’avoir fait l’amour ?— Cette nuit ?— Oui…— Je me rappelle de t’avoir fait l’amour, me répond-il, mais pas cette nuit.— Moi je m’en rappelle, et c’était bien.— Tu es sûre ? C’est possible, après tout, je ne me suis pas masturbé hier soir, alors c’est possible, mais je ne me rappelle de rien.Et là , le doute m’envahit. S’il avait raison ? Si tout ceci n’avait pas existé ? Tout m’avait paru si réel. J’ai vraiment eu du plaisir cette nuit, avec un homme, avec Marc. Quand même, ça ne pouvait pas être aussi fort et aussi réel dans un rêve. Je veux continuer à croire qu’on a fait l’amour en état de douce somnolence cette nuit.— En tout cas, je suis de super bonne humeur ce matin, parce que j’ai passé une très bonne nuit.Je tente de me convaincre, de me dire qu’il y a une explication logique, qu’il ne se souvient tout simplement pas de ce qu’il a fait. Sinon, quoi ? Je deviendrais folle ? Douce folie que la mienne. Pas d’éléphants roses, pas de monstres odieux, mais des aventures sexuelles. Qui voudrait sortir d’une telle folie ?