Résumé de l’épisode précédent : C’est un peu mon début de l’âge adulte après mon diplôme d’ingénieur avec la « récupération » d’une magnifique femme, suite à des bouleversements politiques. La fin de ses études, notre mariage et son départ pour les States, sa trahison, puis son retour. Venue de l’amant de ma femme, accompagné de son épouse, partie carrée et mon départ aux States avec ma nouvelle maîtresse et de ma fille.Épisode actuel :Après la vente de nos biens, on se retrouve en Amérique, mais la scission est faite, je suis avec Daisy et Lucie avec Mike. Cependant on se voit souvent. Daisy a une aventure avec ma fille et pour clore ce chapitre, je fais un clin d’œil à Derib.Protagonistes :Jean – le narrateur ;Lucie – son épouse ;Myla – leur fille ;Mike – professeur au MIT et amant de Lucie ;Daisy – son épouse, actionnaire majoritaire d’un immense bureau d’étude ;Yakapleur – le cousin de yakari ;Budy Longway – l’oncle de Yakapleur.Suite du retour à la maison des Américains — Myla est à un âge charnière entre la fin de l’adolescence et être tout à fait adulte et indépendante. D’avoir une amie de cœur, lui permet de le franchir sans risque d’être mariée trop tôt avec un mauvais parti, surtout que ses résultats scolaires semblent excellents ici. Ce serait mauvais de briser ses possibilités par une grossesse inopinée. Mais ce qui me trouble, c’est lorsque tu viens réclamer des baisers avec son odeur intime, ce n’est pas que ce soit désagréable, mais ce n’est pas correct, c’est ma fille quand même !— Je n’y avais pas pensé. Promis, je ne le ferais plus.Ce qui me surprenait le plus, c’est que finalement nos deux couples avaient échangé les partenaires et que nous soyons toujours mariés. Je comprends un peu Mike, c’est Daisy qui avait les cordons de la bourse, mais elle ? Enfin, cela m’arrangeait aussi, cela apportait de l’imprévu et ainsi deux à trois fois par mois, on changeait de partenaires pour se rappeler au bon souvenir. Mike n’avait toujours pas compris les à-côtés de l’amour, préliminaire et autres endroits sensibles des femmes, ce qui me faisait plaisir de le rappeler à ma Lucie chérie qui adorait qu’on s’intéresse aussi à autre chose que le missionnaire pur et dur. Même Daisy si elle était contente de le retrouver était encore plus contente de revenir vers moi.Après déjà une demi-année, nous nagions dans le bonheur le plus parfait. Rien ne semblait devoir y mettre un terme quand Mike nous fit part qu’il avait le cancer au sein gauche et qu’il était obligé de subir une opération chirurgicale. Normalement, ce genre de saloperie est réservé aux femmes et nous, c’est la prostate qui nous chicane.Aussi, pendant le temps de l’opération, Lucie vint nous tenir compagnie pour qu’on la réconforte de l’absence de son étalon favori.C’est au cours d’un retour un peu prématuré que j’ai compris que Daisy était plutôt à voile qu’à vapeur et je les ai retrouvées les deux en position un peu délicates.— Cela ne te dérange pas qu’on se donne un peu de plaisir mutuel ? me demande-t-elle provocatrice.— Pourquoi voudrais-tu que cela me dérange, c’est pas toi qui m’a dit quand il y en a pour deux il y en a pour trois.— Tu sais avec Lucie, c’est un peu comme avec toi, il n’y a pas le dard conquérant, mais il y a le reste et j’aime beaucoup le reste.— Tu lui as dit pour Myla ?— Non, je n’en vois pas la nécessité.— C’est quoi cette affaire avec Myla, s’interroge ma femme.Aïe, je sens que j’ai peut-être ouvert une fois de trop ma gueule et qu’à la place de tourner x fois ma langue dans ma bouche avant de parler, j’ai oublié.— C’est pas un mystère, répondit Daisy, parfois on couche ensemble avec Myla.— Quoi ? Lui aussi ?— Non, de ce côté, il est net, même qu’il m’a fait le reproche de l’embrasser avec l’odeur du plaisir de Myla sur mes joues. Mais elle est adulte et même Jean semblait tout à fait OK en prétendant que comme cela, il n’y avait pas de risque de grossesse prématurée.— Mais enfin, comment cela est arrivé ?— Un peu comme entre nous, Jean était très occupé par un rapport sur une deadline et nous on s’ennuyait, on a commencé à se câliner et de fil en aiguille on a fini dans son lit. En rentrant du travail, il nous a vu qu’on était encore en train de consommer et sans faire attention, je l’ai embrassé sans passer sous la douche. C’est là qu’il m’a fait le reproche de lui apporter sous son nez les effluves du plaisir de sa fille, mais il m’a assuré que c’était bien comme cela comme je te l’ai dit, entre filles, il n’y a pas de grossesse ou de gros sexes.Voyage dans l’Amérique profonde. Après six mois de travail, Daisy me sollicite pour l’accompagner dans une tournée dans l’Amérique profonde, mi-vacances, mi-travail. Elle prospecte pour son bureau et d’après ce que j’en sais, avec un succès réel, mais elle désire aussi que Myla nous accompagne, vu que c’est pendant une période de vacances.Je ne vois pas de problème si je ne suis pas compromis par une promiscuité érotique.— T’en fais pas pour cela, on t’enverra parfois faire des courses assez éloignées pour ne pas te mettre en porte-à-faux et après ce sera Myla qui fera les courses, moi je me contente de payer.— Vu sous cet angle, pourquoi pas, cependant, il y a une chose qui me turlupine, c’est nos ménages respectifs.— Je ne vois pas le problème.Quelques heures plus tard, alors que nous venions de prendre notre repas du soir, Daisy se mit à vomir, mais ni Myla ni moi n’avons eu la même réaction. L’aubergiste était vraiment désolé quand une cliente du fond de la salle, une vieille Indienne, s’est approchée :— Je pense plutôt que c’est un symptôme de grossesse.Là, sa réponse « je ne vois pas de problème », me semblait sujette à révision.— Je suppose que sans me tromper, il n’y a pas d’ambiguïté sur le père biologique, mais le père putatif(1) ?— C’est possible, je pense qu’il ne me reste plus qu’à aller à la pharmacie pour avoir un test.— Tu ne voyais pas de problème, mais encore…— Je n’en vois toujours pas. C’est toi le père et moi la mère. Où tu vois un problème ?— C’est que tu es toujours mariée avec Mike et moi à Lucie, je ne connais pas bien la loi américaine, mais normalement chez nous le père est l’époux et cela m’ennuierait de ne pas être le père de mon enfant.— Comme c’est mignon. Tu es trop chou, mais ne te fais pas de soucis avec ça.Effectivement, l’attente ne fut pas longue pour avoir un événement un peu semblable avec ma femme et Mike. À croire que le climat américain est favorable aux naissances. C’est Daisy qui a reçu le message de Mike.— Je ne leur ai rien dit sur notre situation et j’attends leurs réactions. Cela peut être amusant. Cela fait très longtemps que j’attends ce moment pour mettre mon cher mari dans l’embarras.Yakapleur(2)Dans la neige ce matin, on peut voir une trace fraîche de mocassin et, à la fin, marchant avec précaution un très jeune Indien, armé d’un fusil deux coups, un arc avec des flèches et un grand couteau. C’est Yakapleur, le cousin de Yakari, dont le père épistolaire, Monsieur Derib a conté les exploits.Il erre dans la nature à la recherche de son totem, après avoir réussi à traverser à guet la rivière rapide, il est arrivé dans la haute plaine où broutent les rares bisons échappés à l’usine corned-beef local. Mais aujourd’hui, ce n’est pas un jour de chasse, donc ils peuvent brouter sans soucis. Malgré la puissance de l’animal, Yakapleur n’a pas envie de le prendre comme totem, il veut quelque chose de plus parlant, comme son cousin par exemple qui a réussi à avoir un aigle comme totem.Progressant dans la vallée, il arrive vers un buisson d’où il entend des gémissements mêlés de miaulements, prudent, il avance et dépasse l’obstacle qui lui bouchait la vue pour découvrir une louve couchée sur le dos avec ses petits pleurants à ses côtés.Quand il s’approche, la louve toujours couchée montre les dents. Mais le voilà mon totem, pense Yakapleur. Cependant, il constate que la louve a une patte prise dans un piège comme en placent les hommes blancs sans cœur pour les animaux. Il ne sait comment faire pour délivrer la louve, car chaque fois qu’il se rapproche, elle montre les dents qu’elle a ma foi fort aiguisées.Fouillant dans son sac, il sort une gourde et commence à donner de l’eau aux louveteaux assoiffés. Puis prenant un bout de viande de bison séché il le jette à la louve qui le dévore en moins de temps qu’il en faut pour l’éclosion d’une bulle dans la mare. Il s’assied à proximité et les louveteaux, sans peur, viennent jouer avec lui. Bientôt, la louve ne râle plus et ne montre plus les dents, surtout après le deuxième morceau de bison.Prenant son courage à deux mains, il s’approche, même si un sourd grondement s’échappe encore du poitrail de la louve. Bandant ses forces, il ouvre le piège, permettant à la bête de retirer sa patte blessée. Yakapleur en profite pour mettre devant la gueule desséchée de l’animal une écuelle pleine d’eau.Après avoir étanché sa soif et que les petits lui eussent déchargé les mamelles, elle glisse un long regard pénétrant en direction du petit indien qui lui a sauvé la vie et elle s’en va en boitillant suivie de ses louveteaux. Yakapleur espère qu’elle s’en sortira avec sa patte blessée et qu’elle n’ait pas d’os brisé.Voilà, il a son totem, le grand Manitou a exaucé son vœu et en même temps lui a permis de contrecarrer une mauvaise action des trappeurs, qui sont sans pitié pour les animaux. Il peut rentrer maintenant, il est un vrai homme, un guerrier accompli, il est sûr que le chaman, maintenant, lui accordera la main de Fleur-qui-sent-bon et qu’avec, il aura une belle quantité de paposes.Ces événements l’ont assez fatigué et il se propose un petit repos avant de reprendre le chemin de la tribu. Yakapleur fait des rêves étranges, il voit une belle fille avec les cheveux noirs comme une aile de corbeaux, mais avec la peau très blanche qui s’introduit dans sa couche et quand il sent une main ouvrir ses braies, il se réveille en sueur et constate qu’en fait c’était sa main qui avait saisi son sexe et s’apprêtait à le secouer, chose que le grand esprit des prairies interdit.Troublé, il n’a plus sommeil et décide de se mettre en route. Au détour du chemin toujours enfoncé dans la neige, il aperçoit plusieurs points rouge sang, les yeux de loups affamés par l’hiver. Rien dans les environs qui lui permette de se réfugier et il n’a pas du tout envie de s’attaquer à son totem.Mais le cercle se rétrécit de plus en plus, jusqu’à ce que majestueusement, son totem, la louve qu’il a sauvée s’avance en clopinant pour se mettre entre ses confrères et consœurs affamés, montrant les dents. Le message est clair, c’est pas celui-là qu’il faut chasser. Doucement, elle s’approche et lui lèche la main et va retrouver ses louveteaux.Ouf, il a eu très peur que ce fût sa dernière journée. Combien surprenante. Ce rêve bizarre, la louve qui certainement lui sauve la vie. De manière surprenante, il constate qu’elle ne le lâche pas des yeux, l’accompagnant jusqu’à l’orée du village.Il est fêté à son arrivée comme un héros, la tribu comprenant que son retour correspondait à un nouveau guerrier.Fleur-qui-sent-bon, oubliant le protocole, se jeta dans les bras de son héros. Toute prête à assurer le repos du guerrier. Cependant, tout n’était pas encore réglé comme du papier à musique(3), il fallait encore raconter en détail le tout devant le conseil et surtout avec le chaman qui finalement décide si c’est crédible ou s’il a abusé de l’eau de feu. Finalement, Budy confirma qu’il avait bien vu une louve qui venait du campement en boitant suivie de cinq louveteaux.Notes en fin(1)Père putatif : celui qui est réputé légalement comme le père d’un enfant. NDR Plutôt en opposition à biologique.(2)Il s’en est fallu de peu que ce soit Yakapas de la famille des Foka, tribu des yaka nyaka, j’ai trouvé plus rigolo de mettre le contraire de Yakari en Yakapleur(3)Mes excuses pour cet anachronisme chez les Indiens. J’espère que le critique musical de service ne fera pas de mauvais commentaires comme à son habitude.