Résumé des épisodes précédents : (1) La narratrice a retrouvé l’héroïne de « Histoire de Colette » qui lui a offert le gîte et le couvert en consentant à lui raconter la suite de sa vie de soumise.(2-9) Dès son arrivée chez sa Maîtresse d’élection, Me Ève L*, Colette connaît une succession d’humiliations et de jouissances avant d’être conviée à assister et à participer à de sévères punitions de soumises. Elle persiste cependant dans son désir de s’engager dans un contrat de totale servitude.En attendant d’être reçue en formation, elle apprend de Clémence, la plus ancienne des soumises de Ève, la précocité et l’accomplissement de la vocation de domina chez cette dernière, ainsi que la force d’un amour qui conduit à tout accepter de sa maîtresse.Une visite médicale éprouvante et un test culturel mortifiant rendent Colette admissible au Noviciat et une épreuve particulièrement douloureuse cadenasse son engagement définitif. Quant à la précédente Novice, Aloïse, une vérification poussée de son endurance au fouet confirme brillamment son aptitude au niveau supérieur de Converse. (10-11) Sauvées des conséquences réfrigérantes et odorantes d’une panne de chaudière par une jeune et charmante réparatrice, Colette et son invitée ont délaissé le récit des souvenirs au profit d’un prosélytisme actif. Revenues à leur sujet, elles se penchent sur le quotidien mouvementé d’une soumise et les satisfactions qu’elle peut en tirer. Ce qui ne les empêche pas de profiter de plaisirs plus classiques.(12) Une soirée au restaurant permet à Colette de raconter sa première participation aux fêtes du Domaine au cours desquelles son rôle se partageait équitablement entre peines et plaisirs, ou, si l’on veut, entre jeux et châtiments aussi jouissifs les uns que les autres. Dans chaque épisode, la narratrice, nommée d’autorité Chantal par son hôtesse, rend compte de l’évolution de ses propres sentiments. Au fil des confidences qu’elle recueille et des anecdotes qui émaillent son séjour, elle se sent de plus en plus attirée par Colette, et la découverte de pulsions insoupçonnées l’amène à expérimenter les plaisirs de l’exhibition et des caresses féminines comme de la souffranceLe retour a été agité, c’était prévu. Colette me l’avait annoncé, je m’y attendais. Il faudra bien deux ou trois jours pour que le siège de sa voiture soit sec. L’accalmie du restaurant n’est qu’un lointain souvenir, ma chatte a renouvelé – et même amplifié, me semble-t-il – sa production de mouille. Pour être lubrifiée, je le suis ! J’ai l’impression que je pourrais avaler n’importe quoi. En tout cas, je pourrais expulser ces satanées petites boules sans quasiment m’en apercevoir. (Ce qui a failli arriver quand j’ai imploré un arrêt pour le pipi que je n’avais pas osé faire là-bas. J’ai dû mettre la main pour les garder…)Mais il n’est pas question de perdre ses boules de geisha, Colette serait trop déçue. Assise, tout allait à peu près bien pour les conserver dans leur niche malgré leurs cabrioles. Marcher vers la maison m’oblige à contracter les muscles, sans pour autant empêcher tous leurs tressautements intempestifs. Je triomphe de ce dernier, je l’espère, défi et m’affale dans le premier fauteuil venu, le seul d’ailleurs. Tant pis pour le souvenir que je laisserai sur le tissu, sa propriétaire adore conserver ce genre de traces, m’a-t-elle dit. N’importe, je prendrais volontiers une douche.— Ben non, il est tard. Je devrais en prendre une aussi et ça reporterait de trop le plaisir que nous nous promettons, m’oppose ma malicieuse hôtesse.— Mais, Colette, je suis toute poisseuse.— Ne vous inquiétez pas, ma chérie, je vous rendrai propre comme un sou neuf. Pour un temps, au moins !Elle sait parfaitement qu’il ne s’agit pas que de cyprine. Pourtant son œil brille d’impatience.— Rendez-moi d’abord la robe, Chantal. Vous l’avez mise dans un tel état qu’elle va aller direct à la lessive !Bof, me foutre à poil devant elle, il y a bientôt une semaine que c’est devenu une habitude. Par contre, je ne suis plus la visiteuse timide et empruntée de mon arrivée. Sa mauvaise foi me fouette.— La faute à qui, dites-moi ? Nous en sommes responsables à égalité, je crois ! Alors, après vous, Colette. Moi aussi j’aime bien voir nue une vieille coquine.Ma réaction de feinte indignation l’amuse. Elle me tend la main en riant pour m’aider à me lever.— S’il n’y a que ça ! C’est d’accord, dit-elle tandis que nous nous débarrassons ensemble de nos frusques. Mais à condition que je retire moi-même la cause de vos débordements.Je n’ai pas besoin de donner mon consentement. Elle m’a déjà renvoyée d’une bourrade dans le fauteuil. Je m’y enfonce voluptueusement en devinant la suite.— Jambes en l’air, ma chère Chantal, et montrez-moi votre joli cul !— Avec plaisir, Colette chérie. Il est tout à vous. Sous réserve de réciprocité, bien sûr.— J’y compte bien !Je replie les cuisses, j’ouvre les genoux, je les tiens largement écartés, les reins au bord du coussin. Je me délecte de cette pose obscène qui lui expose mes trous lubriques et offre ma moule gluante à ses doigts farfouilleurs.Je les sens presser mes grandes lèvres, repousser les petites, crocher dans ma fente… Ils dédaignent mon clito pour s’emparer du cordon. La traction se communique à la première boule qui glisse dans mon vagin et entraîne la seconde vers la sortie. D’instinct, je les retiens, je me contracte, j’oblige Colette à tirer plus fort. Mes muqueuses se serrent sur la sphère qui force pour se libérer, et qui gagne. Un frisson dans ma chatte, sensation délicieuse qui se renouvelle au deuxième passage. Deux œufs ronds dégouttant de mouille se balancent dans la main de ma complice comme ce jeu stupide de mon enfance.Mais là s’arrête la comparaison. Ma gourmande les lèche autant de ravissement que s’il se fut agi d’une glace à la mangue. Elle remarque mon regard étonné et les approche de ma bouche.— Je ne suis pas égoïste, tenez. Une boule chacune ! Ça vous rappelle des souvenirs ?Je ne suis pas plus bégueule qu’elle n’est égoïste, je ne répugne pas à partager ma cyprine avec une bonne copine. Je mentirais en prétendant que je n’en connais pas le goût, de ma cyprine, mais je la trouve plus épaisse et plus grasse qu’à l’ordinaire, plus corsée aussi. La macération et l’apport du pipi, je suppose.Et, oui, tiens ! Une scène oubliée, voire refoulée, remonte en ma mémoire. Un triolisme d’un soir, à la demande d’une camarade de Fac qui voulait l’expérimenter avec son copain, et qui ne m’avait pas convaincue. J’étais trop coincée à l’époque, sans doute. Aujourd’hui, je le regrette. Je le confesse à Colette.— Hé bien, vous devriez en parler à votre mari, suggère-t-elle. Il n’est jamais trop tard !— Hum, hum…— Tenez-moi au courant, je pourrai vous trouver une amie discrète, propose t’elle en joignant nos lèvres parfumées dans un baiser rapide. Pour l’instant, chose promise…Elle disparaît entre mes cuisses pour les parcourir de sa langue. Chatouilles délicieuses ! Elle traque les moindres traces avant de lécher consciencieusement le pourtour de ma vulve. Je frissonne, c’est bon ! Elle me fait languir, c’est frustrant ! Je soupire d’impatience.Je sursaute. Une ventouse s’est collée à mon clito. Elle l’aspire, elle l’étire. J’ai l’impression qu’elle va l’avaler. Réaction immédiate, je fonds. Pire qu’avec les boules. Elle ronronne d’aise, c’est ce qu’elle voulait. Elle écartèle mon con, elle lape à grands coups. J’ai la fente en folie, je voudrais me branler. Son front m’en empêche. Mes seins vont éclater, je les presse, je les écrase, je tords mes tétons. Je râle, je bous, je crie, j’explose. Oui ! Je sens les giclées qui quittent mon ventre. Elle les boit, toutes. Elle quémande et obtient les dernières.Je suis vidée, elle est ravie. Son regard pétille. Je suis lasse et curieuse.— Vous aimez ma mouille, Colette ?— Pourquoi croyez-vous que j’ai à peine touché au dessert, tout à l’heure ?Je suis flattée. Sentiment stupide. Je ris pour le cacher. Colette reprend, plus lentement, ses léchouilles. Je frémis. C’est encore meilleur après l’orgasme. Elle inspecte chair et muqueuse.Ses doigts écartent mes fesses, ses yeux m’interrogent. Ma tête dit oui, ma bouche sourit. Sa langue glisse dans ma raie. Je m’abandonne. Elle embrasse mon cul. Je ne pense plus à rien. Elle titille mon œillet, joue des lèvres et de la langue. Dieu que c’est bon ! Ma main descend vers ma chatte. Ses paupières m’invitent à poursuivre, je me branle. Sa langue caresse les bords du cratère, j’ai des frissons du coccyx au pubis. Elle pointe dans l’anus, je me détends. Elle le pénètre, je me frotte plus fort. Elle entre, elle sort, elle lèche, elle revient plus profond. Je suis enculée par une langue ! Je jouis…Je reviens des limbes… J’atterrie… Je respire. Colette continue de me lécher. Un peu partout. Je ne croyais pas que mes glandes pussent encore expulser quelque chose. Le corps est plein de ressources, quand le désir l’anime ! Mais quelle fatigue…Et quelle culpabilité ! Je n’ai pensé qu’à moi. J’étais centrée, égocentrée, sur mon plaisir. Je me suis donnée, oui, donnée toute entière, sans scrupule ni retenue. Mais j’ai tout reçu au centuple, tout reçu sans contrepartie. J’ai tout pris de celle qui me dispensait son savoir sans compter. J’ai honte.— Je vous ai oubliée, Colette, pardonnez-moi !— Vous m’avez offert un merveilleux cadeau, ma chérie. Votre jouissance était la mienne, rappelez-vous ce que je vous ai dit. J’en ai profité autant que vous, l’orgasme n’est pas que physique !— Mais quand même, je veux vous faire jouir moi aussi, je veux…Ce n’est pas facile d’exprimer l’envie qui me vient brusquement. Colette me regarde étonnée.— Oui ?— J’aimerais… euh… C’était merveilleux… étrange… heu… très sensuel… ce que vous avez… euh… là, tout de suite… J’aimerais…— Vous exercez à l’anulingus ? Vous voulez me lécher le petit trou ? Mais vous devenez une vraie goudou, Chantal !Ben oui, quoi ! J’ai envie de découvrir ce que ça fait d’embrasser un anus, le sien. Lui lécher le trou du cul, oui. Pourquoi ne pas le formuler aussi simplement ? Mon embarras pudibond l’a amusée. J’ai encore beaucoup de progrès à faire !— Il suffit de demander, vous savez ! Je vous promets que vous pourrez le goûter demain, chère petite Chantal, rit-elle, autant que vous avez savouré sa voisine la nuit dernière. Ce soir, c’est votre fête, vous aurez tout ce que vous souhaitez. Encore une petite minette ?— Je suis lasse, Colette. J’ai eu tout mon saoul d’orgasmes, et je suis trop énervée pour dormir.— Moi non plus, je n’ai pas sommeil. Qu’est-ce qui vous ferait plaisir ?— Vous m’avez laissée sur ma faim en vous arrêtant au milieu du récit de cette première soirée privée, juste quand vous aviez la tête coincée entre les cuisses de Clémence et le postérieur attendant la fessée.— Hé bien, prenez de quoi noter et venez. Nous serons mieux au lit pour que je vous dise la suite.C’est vrai qu’on est plus à l’aise pour écouter quand on a le dos sur la poitrine de Colette, les fesses entre ses genoux, son ventre contre les reins, et que ses mains empaument vos seins.— Je les ai négligés, me souffle-t-elle à l’oreille. J’ai remarqué que vous aimiez vous les caresser. Laissez-moi m’en occuper si ça ne vous gêne pas pour écrire…Oh que non, ça ne me gêne pas ! Elle me masse les globes, me tripote les tétons, tord, étire, pince, varie douceur et rudesses. C’est souverain pour rendre vie à une chatte assoupie de fatigue. Mais, avec un peu de concentration, ça n’empêche pas d’écrire.____________Onzième récit de Colette : Fessée et dessertIl y avait eu une sorte de calme soudain après les préparatifs de la mise en scène. Dans sa position, Colette ne pouvait rien voir, et son ouïe était assourdie par la pression des cuisses musclées de Clémence sur ses oreilles. Elle ne pouvait qu’attendre que son cul exposé reçoive son dû. Sans doute Ève et Davila, Christine, Françoise, ses invitées, se distribuaient t’elles leurs rôles et décidaient qui débuterait la séance punitive. Peut-être Olga, la jeune nièce de Christine ?La première claque fut plus surprenante que douloureuse. La sensation cuisante vint après, juste avant la deuxième qui visa l’autre fesse. La série continua à cadence rapide. Au début, Colette essaya de compter, de tenter de prévoir le nombre qu’il lui restait à subir. Elle perdit très vite le fil. Il n’y avait pas la moindre pause, les claques se succédaient sans interruption, alternant sans relâche d’un côté à l’autre. Elle imagina ses fesseuses comme ces forgerons qui frappent en cadence une enclume. Elles se relayaient aussi parfaitement qu’eux, leurs mains étaient les marteaux et son cul, l’enclume.L’aspect positif était que la fessée dura moins longtemps qu’avait pu le craindre la réceptrice. La contrepartie résidait dans l’inflammation accentuée de la peau des fesses. Colette ne tenta pas d’imaginer leur état, ni ne crut à une réduction miséricordieuse de sa punition. Elle faisait confiance à sa Maîtresse pour que les cinquante claques prescrites aient été scrupuleusement administrées. Son « Merci Maîtresse » fut prononcé d’une voix aussi claire que la domination de sa souffrance le lui permettait.— Je n’étais pas seule, lui rappela sèchement Ève.— Merci Mesdames et mes Maîtresses, se reprit Colette à tout hasard.Un concert d’exclamations satisfaites quoique étouffées lui confirma la bonne formulation de sa réponse. Ces dames appréciaient d’être considérées au même rang que leur hôtesse. Il ne fallait toutefois pas espérer leur mansuétude dans la suite de la punition. Tout en percevant des bribes d’une conversation animée, Colette se prépara avec anxiété aux vingt-cinq coups de canne qu’elle allait subir maintenant. Ils tardaient à venir.Contre toute logique, Clémence la libéra et lui permit de se redresser. Elle eut le temps de constater, sans trop d’étonnement, que les trois invitées avaient quitté leurs robes avant que sa Maîtresse ne se plantât devant elle dans le même plus simple appareil. Curieusement, la Gouvernante, Irène, était restée habillée, tandis que Gwladys, la Collaboratrice, n’avait gardé que ce string inhabituel. Quant à Olga, les Converses l’entouraient, et, tant Jenny qu’Issa ou Aloïse, semblaient vouloir la persuader d’imiter sa tante.— Mes amies m’ont suggéré une idée amusante, expliqua Ève. Cela agrémentera ta punition. Tu es d’accord, bien sûr ?— Oui Maîtresse.— Nous manierons la cane l’une après l’autre, cinq coups chacune. Toi, tu auras les yeux bandés et tu devras deviner ensuite laquelle est intervenue. Tu nous a bien reniflées, sous la table, durant tout le repas, n’est-ce pas ?— Oui Maîtresse, convint Colette.— Hé bien, tu sentiras une chatte et tu diras qui vient de te corriger. Si tu te trompes, celle que tu auras nommée doublera la mise au fouet à lanières.Colette acquiesça docilement, il aurait été vain de protester. Le slip brésilien de Olga servit de bandeau de fortune à Ève.— Ferme les yeux, dit-elle en le posant. C’est une toute petite culotte, je te fais confiance pour ne pas tricher.— Oui Maîtresse, merci Maîtresse.La nouvelle disposition adoptée aurait réjoui Sophie de Ségur née Rostopchine : Clémence s’assit et Colette s’étendit sur ses genoux. Le cul en évidence, le ventre soutenu et les seins ballottant dans le vide, il lui suffirait de relever la tête pour avoir le nez à bonne hauteur.Les cinq premiers coups furent nets et précis, presque trop appuyés pour que la douleur se diffuse instantanément. Colette la refoula pour faire appel à ses souvenirs olfactifs. Aux courts poils raides qui avaient chatouillé ses narines et à l’arôme subtilement poivré qui les accompagnait, elle misa sur Davila. La première manche était gagnée.La série suivante fut plus mollement appliquée, à intervalles irréguliers. Les effets en étaient nettement plus supportables, preuve supplémentaire d’une main hésitante. Le parfum sexuel qui se présenta avait des douceurs de pêche. Colette l’avait remarqué et apprécié dans ses tournées de broute minous. Elle désigna avec succès Françoise.La troisième étape lui arracha cinq irrépressibles gémissements. Cinq traits de feu semblaient continuer d’embraser ses fesses quand lui parvinrent des effluves enivrants délicatement vanillés qui ne laissaient aucun doute. Elle ne s’interrogea que sur la formulation et finit par oser prononcer « Ève », mais d’une voix si tendre que l’incartade fut pardonnée.Ce qui vint après mit Colette dans l’embarras. La cane cinglait avec une rudesse douloureuse, certes, mais de façon imprécise et désordonnée. Elle heurta deux ou trois fois des endroits déjà atteints, redoublant leur meurtrissure. À ces maladresses s’ajoutèrent des fragrances fraîches légèrement acidulées et le frôlement soyeux de poils évoquant une jeune blondeur. Colette opta pour Olga.— Erreur, c’était Christine, ricana Ève.Que la tante fût flattée d’être prise pour la nièce ne dispensait pas cette dernière d’appliquer le gage. Elle s’y employa avec conviction, soucieuse de ne pas avoir l’air d’hésiter devant ses aînées qui la poussaient à agir. Les lanières multiples enflammèrent les fesses de la perdante à cinq reprises supplémentaires.Les morsures du fouet étaient beaucoup plus efficaces sur la peau déjà entamée par la canne, et si la bouche contint les cris, le frêle bandeau ne put retenir les larmes de Colette. Les dents serrées et les joues humides, elle ne reprit sa respiration qu’à la fin de la flagellation. Du haut des cuisses au bas des reins, tout son cul brûlait. La douleur, aiguë et circonscrite au début, l’avait progressivement emportée dans une sensation dolente et sourde qui avait envahi son corps. Elle flottait maintenant dans une brume irréelle et presque confortable. Elle ne souffrait plus, ou plutôt, elle n’était que souffrance mais dans une torpeur bienfaisante.Ce qui s’organisait autour d’elle, elle n’en avait que vaguement conscience. La scène aurait pourtant mérité son attention. Ève arbitrait un concours de masturbation entre ses invitées. Même l’inattendue Olga avait dû s’y résoudre, tant pour éviter les quolibets que sa timidité avait soulevés que pour céder à l’excitation qui l’avait peu à peu gagnée. Comme ses aînées, en s’abstenant malgré tout de les regarder directement, elle s’astiquait la foune dans le demi-cercle qui s’était formé devant leur hôtesse.Selon celle-ci, Colette aurait trop facilement deviné l’identité de sa dernière fouetteuse. Il fallait donc bouleverser la logique en introduisant une part de hasard qui joindrait l’utile à l’agréable. Afin de corser le jeu et de motiver les participantes, elle avait décrété que celle qui retiendrait le plus longtemps son orgasme aurait l’honneur de dispenser la fin du châtiment. Celle qui succomberait la première à ses sens subirait de la main de la gagnante le même gage que celui infligé à la punie.Chacune y allait donc de bon cœur, sous l’œil vigilant de Ève attentive à prévenir toute tricherie, et retardait autant qu’elle pouvait la montée de sa jouissance. L’obstacle du bandeau empêchait Colette de profiter du joli spectacle dont se régalaient ses compagnes, mais la pause prolongée dans ses tourments et le silence relatif qui l’entourait lui permirent de recouvrer partiellement ses esprits. Son ouïe exercée détecta assez vite ce que traduisaient les bruits mouillés et les soupirs qui lui parvenaient. Si les raisons lui en furent murmurées charitablement par Clémence, les mains de cette dernière la privèrent du dénouement en couvrant ses oreilles.À l’étonnement général, Christine ne put durablement dominer une pratique qu’elle maîtrisait d’ordinaire à la perfection. (Elle avoua plus tard que la vue et la présence de sa nièce lui avaient fait perdre le contrôle de son désir.) Françoise et Davila s’affrontèrent ainsi dans un furieux mano a mano tandis que Olga peinait à atteindre son plaisir. La gêne de se livrer devant sa tante et ses amies à un exercice auquel elle s’était jusqu’alors adonnée seule ou avec une camarade dans le secret de leur chambre, heurtait sa jeune pudeur. Elle mettait pourtant un tel cœur à l’ouvrage que ses concurrentes décidèrent sur un clin d’œil complice de se laisser emporter par l’orgasme.Sans doute y avait-t-il quelque malice dans leur choix, comme dans leurs pâmoisons par trop démonstratrices. Le fait est que mimétisme et contagion se liguèrent pour amener Olga au seuil de la jouissance et que le simple constat d’être le centre des regards en déclencha l’apogée. Ce n’est qu’une fois apaisée qu’elle prit conscience d’avoir gagné le concours et des implications de ce succès. La nièce n’osait porter les yeux sur sa tante aussi embarrassée qu’elle, mais Ève et ses deux comparses étaient enchantées.Pour oublier la suite peut-être, Olga s’attaqua vaillamment à sa première tâche. Son art du maniement de la cane était balbutiant. Elle pallia ses lacunes en redoublant d’ardeur. Les cris que sa victime ne put retenir la troublèrent et lui firent avoir honte de son emportement. C’est en tremblant d’émotion qu’elle présenta son orchidée au nez de celle qu’elle venait de maltraiter sans retenue.Colette devina sans peine à qui elle devait le nouvel embrasement de son cul. Le mélange des parfums de sexe et de sueur trahissait l’excitation et la culpabilité. Mais le réveil de la douleur avait ramené cette étrange impression d’irréel et d’ivresse. Elle ressentait le besoin inexplicable de la prolonger et de l’amplifier. Il lui suffisait simplement de se tromper.— Christine, proposa t’elle en pleine conscience de son erreur.Si les autres s’en amusèrent, Ève n’en fut pas dupe. Ses félicitations pouvaient passer pour ironiques. Elles étaient sincères, et affectueuses. Christine était quant à elle en proie à des sentiments contradictoires. Elle se réjouissait certes de l’opportunité de fouetter une fois de plus les fesses de la Novice, mais la perspective d’offrir les siennes à sa nièce la mettait mal à l’aise. Ce n’était pas exactement ce qu’elle avait imaginé en lui proposant de participer à la fête et elle connaissait assez leur hôtesse pour s’attendre à une initiative malicieuse de la part de celle-ci.Colette fit les frais de cette confrontation de pensées. Pour mieux s’en dégager, Christine lui appliqua une flagellation particulièrement appuyée. La vigueur des coups reçus compensait largement leur faible nombre. L’impact des lanières cinglant la peau claquait haut et fort, un son aussi attrayant pour les spectatrices que fascinant pour la victime expiatoire. Le délire de la souffrance lui revint, son esprit dérapa à nouveau et ses sens s’affolèrent. Son corps vibra soudain, arqué de la tête aux pieds dans une exaspération orgasmique, puis retomba amolli en travers des genoux de Clémence.Un silence suivit, pesant et embarrassé chez celles qui s’inquiétaient de la réaction qu’elles avaient en grande partie provoquée. Pour les autres, Sorèles et Converses, il trahissait leur admiration teintée d’envie devant la confirmation des capacités de la nouvelle soumise. Mais pour Ève ce fut simplement la preuve de la justesse de son choix. Elle délivra Colette de son bandeau et s’agenouilla en lui prenant tendrement le menton.— Repose toi, ma chérie, souffla-t-elle dans un baiser. Irène et Gwladys aideront Clémence à soigner tes fesses. J’aurai encore besoin de toi après le dessert.De fait, Christine échappa provisoirement à son gage. Ève annonça que les mangues étaient servies en montrant la table. Jenny, Issa et Aloïse l’occupaient côte à côtes, appuyées sur leurs coudes, les cuisses ouvertes et les genoux repliés. Les coupes qu’elles proposaient à la dégustation étaient évidentes. Entre elles et l’extrémité opposée, un espace restait vacant. Ève s’y installa dans la même pose.— Mes chéries, suggéra-t-elle à ses invitées, je vous laisse choisir lequel de ces fruits goûteux vous tente. Je réserve les saveurs du mien à notre jeune amie qui a bien mérité une récompense qu’elle appréciera, je l’espère.Colette, tout juste rappelée de son coma érotique par la bouche de sa Maîtresse, observait avec curiosité ce tableau charnel. Olga, rougissante d’être ainsi distinguée, hésitait à accepter son cadeau, peut-être par crainte de ne pas l’honorer aussi bien qu’il le valait. Sa tante l’y força en la poussant entre les cuisses obligeamment offertes dans une étreinte ferme, et plus caressante que la morale profane ne l’eut sans doute permis.Une impulsion définitive plaqua la bouche fraîche sur le calice tiède, ne laissant d’autre option que de plonger la langue pour apprécier la suavité du dessert. La dégustation commencée, Olga ne parut plus chercher à se dérober. L’aurait-elle voulu, d’ailleurs, que la main de Ève sur sa nuque l’en aurait dissuadée. Elle se consacrait en tout cas avec entrain au gougnottage de son hôtesse.Mais la sollicitude toute affectueuse de Christine pour sa nièce l’avait désavantagée par rapport à ses amies. Les gourmandes s’étaient déjà jetées, sans l’attendre, Davila sur la coupe de Jenny, Françoise sur celle d’Issa. Les succions avides des unes et les soupirs ravis des autres attisaient l’appétit de la retardataire. Elle le contenta avec l’abricot gonflé et juteux que Aloïse avait aimablement dégagé de son string.Malheureusement, Colette ne put assister à la conclusion des agapes. Trop attirée par leurs préparatifs, elle ne s’était pas rendu compte de l’absence de Irène dont le retour la tira brusquement de sa contemplation. La Gouvernante, étui et flacon en mains, lui ordonna de reprendre sa place sur les genoux de Clémence et de confier ses fesses à Gwladys qui en examina les marques sans précaution inutile.Après de douloureuses palpations qui lui semblèrent durer une éternité, elle sentit sa peau durement étirée tandis que les bras de Clémence la serraient plus étroitement. L’instant suivant, un liquide froid se répandait sur son cul procurant l’agréable impression d’en éteindre le feu. Puis, l’alcool fit son effet et l’incendie reprit de plus belle, attisé par un rude massage qui mettait au supplice chaque ecchymose du haut des cuisses au bas des reins.Colette gigotait, gémissait, ruait, priait, se tortillait, tentait de fuir les furieuses morsures qui l’embrasaient, mais Clémence la maintenait solidement. Irène lui bloqua les chevilles pendant que Gwladys procédait à une nouvelle aspersion. Le sillon largement écarté pour l’occasion permit à la seconde rasade de couler sur toute sa longueur, baignant au passage l’anus pour inonder au final la chatte entrouverte. La sensation de brûlure envahissant les muqueuses coupa le souffle à la patiente.Les soignantes l’obligèrent à patienter (sustine et abstine ! ) jusqu’à la parfaite perfusion du désinfectant dans l’épiderme que leurs doigts pétrissaient vigoureusement. La bienveillance de Gwladys ajouta toutefois une masturbation profonde qui, si elle décuplait l’irritation des chairs, avait l’avantage d’associer le plaisir à la peine. Colette endura celle-ci pour mieux se donner à l’autre et bientôt le premier l’emporta sans partage.La jouissance repoussa la souffrance, et de cette délivrance naquit la reconnaissance que Colette conçut envers Gwladys, heureux prélude à la naissance de leur affection mutuelle. Une crème apaisante étalée sur les fesses torturées chassa ensuite le double incendie de la canne et du révulsif. L’endolorissement des muscles persistait mais les tourments de la peau s’adoucissaient. La viscosité du produit incitait d’autre part à une nouvelle branlette dont la bienfaitrice ne priva pas sa protégée. L’expulsion gratifiante d’une abondante mouille lui confirma tant l’efficacité du traitement que la sincérité des remerciements de la bénéficiaire.Colette récupérait. Gwladys et Clémence la cajolaient. Irène s’était retirée avec les potions réparatrices. Les convives assouvies et la bouche lasse ne lapaient plus leur dessert plusieurs fois renouvelé. Les lèvres des coupes délaissées en palpitaient encore de bonheur et de fatigue. Un calme silence régnait, à peine troublé de loin en loin par un soupir repu.Ève s’étira. Irène revenait, les bras chargés d’un seau à champagne. Le tintement des glaçons et des bouteilles réveillait les consciences des suivantes et des invitées. La maîtresse de maison reprit son rôle d’hôtesse attentionnée.— Chères Amies, il est temps de conclure notre repas sur une note pétillante… Et même plusieurs, qui nous stimuleront pour toutes les heures à venir. À nous toutes !!Les sons cristallins d’un joyeux concert de flûtes entrechoquées et de souhaits entrecroisés saluèrent chaleureusement cette prédiction. Colette et Clémence trinquèrent avec les autres. La hiérarchie des relations semblait être oubliée. Nulle ne se souciait de qui elle embrassait. Les gorgées s’échangeaient comme vœux de santé et chacune réclamait un complément de bulles pour honorer une nouvelle partenaire.La troisième bouteille se trouva vite aux trois quarts entamée. Françoise surprit ses amies en s’en emparant pour en user à la façon d’un gode. Le goulot dans le con et les lèvres sur le col, elle l’agita et se trémoussa assez pour l’orner d’une épaisse couronne mousseuse. Son but atteint devant les spectatrices enthousiastes, elle leur décocha son plus gracieux sourire.— Si l’une de vous a encore soif…Elles furent nombreuses à tendre leur verre quand la bouteille ressortit vide. Il n’y en eu hélas pas pour toutes ! Françoise se désola de n’avoir pas choisi une pleine.— Une découverte de mon bizutage à l’École de C*, expliqua-t-elle. J’ai d’abord été réticente, mais, comme vous le voyez, j’ai apprécié par la suite !— Tu as bien fait de garder vivace ce souvenir, ma chérie. Quand on pense que maintenant de bonnes âmes veulent supprimer nos vieilles traditions estudiantines… regretta Christine.— Signe des temps, mes amies, remarqua Ève. Aujourd’hui, nos amours sont honnies du vulgaire. Vous verrez qu’un jour, il sera du dernier chic médiatique de se dire lesbienne !— Ah, s’enflamma Davila, si tu pouvais dire vrai !— Je ne l’espère pas, ma douce. Il serait regrettable que la sexualité devienne une affaire politique, ce serait la fin de la liberté du plaisir.Sa réflexion clôtura le débat, mais Ève ne voulait pas troubler la soirée par des considérations pessimistes. Elle enchaîna sur une proposition plus festive.— Françoise nous a rappelé l’une des propriétés les plus estimables du champagne, sourit-elle. Que diriez-vous d’employer la prochaine bouteille à un rinçage intime général ? Elle sera peut-être un peu trop frappée quand Irène la rapportera, mais nos minettes sont assez chaudes pour le supporter. Sinon, les langues qui les nettoieront les réconforteront !Si elle n’avait jamais eu encore la bonne fortune d’expérimenter la toilette au champagne, Colette se souvenait d’un Monbazillac bu à la source d’une Bordelaise. Elle joignit sa voix à l’approbation unanime. Le seul amendement soulevé, et adopté d’emblée, fut de partager équitablement les rôles entre laveuses et buveuses. En bonne justice, les chattes des gougnotteuses du dessert méritaient la priorité du service, un simple regard sur les touffes et les lèvres engluées en attestait. Et même si celles de Françoise avaient ouvert la voie, une seule tournée ne suffirait probablement pas à la netteté de toutes. Ève le comprit.— Prends plutôt deux bouteilles, conseilla-t-elle à Irène.Davila, Françoise, Christine et Olga s’apprêtèrent pour les premières ablutions, ainsi que Clémence, récompensée pour sa chaste fermeté dans la punition de Colette. Cette dernière fut d’ailleurs invitée à les rejoindre, vu l’état poisseux de son sexe. Juste retour des choses, celles qui avaient offert les saveurs de leur coupe s’attablèrent devant leurs dégustatrices respectives. Gwladys fit de même pour Colette et Irène, à son retour, pour Clémence.Le départ du premier bouchon souleva cinq flûtes d’un seul mouvement, comme l’ouverture simultanée de six chattes impatientes. Olga se régla sur ses voisines pour crocher dans la sienne et l’écarquiller, frémissante de ce qu’elle allait découvrir. Ève attendit que Irène se fût servie pour donner le signal : dans un ensemble presque parfait, le contenu des verres arrosa les lèvres et coula dans les cons.Colette frissonna sous la brusque fraîcheur du liquide, aussitôt compensée par le pétillement des bulles qui agaçaient les muqueuses. Le petit cri de surprise de Olga ne l’étonna pas, non plus que les rires en écho. Elle lutta pour éviter de contracter son vagin avant que la bouche de Gwladys n’en épousât l’orée. Le flux bouillonnant manqua de déborder, l’agilité des lèvres et de la langue le guida à bon port. Gorge et chatte aboutées en furent satisfaites. Quelques gouttes rebelles roulaient entre deux plis, quelques baisers précis en firent place nette.Le sourire de Gwladys se nuança néanmoins de doute, un autre rinçage semblait nécessaire. Colette n’était pas contre. Olga partageait son avis, la science du cunni développée par Ève l’incitant à renouveler l’expérience, et d’ailleurs l’utilité d’une répétition était unanimement réclamée, même quand le résultat constaté ne la rendait pas absolument indispensable.On réitéra donc à l’identique les libations, de la bouteille aux verres, des verres aux chattes et des chattes aux bouches. On rallongea toutefois d’un commun accord l’intervalle entre la deuxième et la troisième étape afin de parfaire le mélange cyprine et champagne par un touillage dont le choix de l’instrument, langue ou doigt, fut laissé à l’initiative de chacune. Toutes se déclarèrent enchantées de cette amélioration.Il fallut bien sûr intervertir les places au plus vite, tant l’impatience d’échanger les sensations tenaillait les unes et les autres. L’équité commandait de procéder aussi à un double lavage. Cela fut fait, la cinquième bouteille y suffit à peine. Olga, transportée par l’ambiance, n’était pas la dernière à éclabousser des doigts et de la bouche. Elle gougnottait Ève avec ferveur, à coté de sa tante passionnément occupée à arroser et assécher tour à tour l’orchidée d’Aloïse.Colette prit exemple sur Christine, mais au lieu de le rejeter en pluie sur la vulve, elle refoula dans le vagin de Gwladys le liquide pétillant mêlé de mouille qu’elle venait de lui soutirer. Les soupirs de plaisir qu’elle suscita l’encouragèrent à multiplier les aspirations et compressions. Lorsque, enfin, elle le déglutit, le breuvage n’avait plus de bulles, mais il était chargé de tous les sucs intimes de sa partenaire.Elle usa des mêmes caresses avec le second verre, à la grande joie de Gwladys qui, cette fois, réclama sa part de l’assemblage final. Le baiser qui assura le passage de la gorgée d’une bouche à l’autre, s’il n’empêcha pas tout débordement du liquide, en permit un partage délicieusement parfumé. Ce fut le point d’orgue de la récréation.Le string de Gwladys, même retroussé dans l’aine, était quant à lui trempé… N’importe ! Colette aurait bien aimé savoir à quoi rimait ce fichu accessoire, sans oser pourtant le demander ni avoir le loisir de se décider à le faire.— Allons mes Chéries, il est temps de vous secouer, déclara Ève en s’ébrouant. Le Donjon nous attend !À la tête d’un cortège que n’aurait pas renié Bacchus, elle organisa ses troupes en bon ordre derrière ses fesses. D’abord venaient Davila et Françoise, puis Olga au bras de Christine. Les Sorèles suivaient, Irène soutenant affectueusement Gwladys, et précédaient Issa et Jenny devant Aloïse accouplée à Clémence. Colette fermait la marche, seule place que, en toute humilité, pouvait occuper une Novice.Sa position de serre-file lui offrait l’avantage d’observer et de comparer les dix corps nus montant les escaliers à la suite de sa Maîtresse. La diversité des anatomies n’entachait pas l’harmonie de la procession. Les dos et les croupes montraient les différentes carnations, la peau bronzée de l’une ou l’albâtre de l’autre, qui s’opposaient et s’accordaient. La silhouette brune et fine de Davila contrastait sans heurter avec les formes pleines et douces de Françoise. Les coiffures, sombres ou claires, auburn ou châtain, composaient une palette dont les nuances soulignaient la rondeur ou la sveltesse de telle ou telle morphologie. Même le tanagra de la gracile Aloïse savait mettre en valeur les courbes plus lourdes de Clémence.Colette s’attardait sur les blondeurs de la tante et de la nièce dont les hanches également fuselées dansaient à hauteur des cheveux noirs de Jenny et Issa, encore postiches pour la première. De palier en palier, le défilé de nudités atteignit le dernier étage. La porte marquée « Grenier » était ouverte. Elle donnait sur une autre, d’aspect massif, portant l’inscription « Lasciate ogni speranza, voi ch’entrate ». Ève déverrouilla la serrure et s’effaça.— Entrez Mesdames, voici le but de notre voyage. Il nous accueillera jusqu’au bout de la nuit. Bienvenue au Donjon de Calypso !Et, deux par deux, elles entrèrent.____________Mon crayon reste en suspens, j’attends la suite. Elle ne vient pas. Je me tourne vers Colette qui torture délicatement mes seins.— C’est bizarre d’avoir appelé le donjon « calypso », dis-je un peu au hasard pour la relancer.— Calypso, c’était le nom de domina de Ève, si vous n’avez pas compris.— Bon. Vous avez raison, j’aurais pu le deviner. Mais quoi, après cette entrée ?— Rien d’autre ! C’est tout pour aujourd’hui, réplique t’elle en tiraillant un téton et en pinçant l’autre. Vous apprécierez beaucoup mieux la suite demain, ma chère Chantal, après avoir été initiée pour de bon.— Bien, Maîtresse, réponds-je un peu dépitée.— Pas encore ! Pas encore, ma chérie. Gardez vos fantasmes jusqu’à ce qu’ils deviennent réalité, me taquine-t-elle. Ne soyez pas fâchée ! Je veux bien vous accorder une petite compensation en attendant.— Votre chatte !?— Elle en serait heureuse. Vous caresser tout ce temps m’a bien émoustillée, une longue minette m’aiderait à trouver un sommeil réparateur.— Laissez-moi vous lécher, alors ! Je vous promets de vous brouter longtemps le minou !— Je vous rappelle que nous avons fait l’impasse sur la douche en rentrant.— M’en fiche ! Ouvrez les cuisses !Elle rit. C’est déjà fait, je m’en aperçois en me mettant à genoux. Normal : je suis assise entre les siens depuis que nous sommes dans le lit. Hé bien, non, ça ne me suffit pas. Je veux qu’elle les écarte encore plus. D’ailleurs, c’est moi qui l’y oblige. Je tiens à ce que ses jambes soient remontées plus haut, qu’elle expose totalement ses trous. Elle se laisse faire, complaisamment passive, et, je le soupçonne, heureuse de mes initiatives.Une discrète (euphémisme ! ) odeur de marée chatouille mes narines. Pas grave, ce n’est pas en ces lieux qu’est mon objectif premier. J’ai en tête les souvenirs nocturnes et récents de ses cajoleries sur mes seins. C’est à moi maintenant de lui rendre la pareille. Je m’applique à masser, à pétrir, à triturer et à caresser ses doudounes. J’alterne légèreté et dureté puisque plaisir et souffrance font monter son désir. Tant pis si je ne suis pas aussi experte qu’elle, je le suis assez pour qu’elle roucoule d’aise. Et c’est un tel bonheur de sentir palpiter et gonfler sa poitrine sous mes paumes !Je transpose ma recette, de la bouche et des doigts, sur ses mamelons. Je mords et je lèche, je suce et j’étire, je tète et je vrille. J’aspire l’aréole entre mes lèvres et je titille le téton du bout de ma langue. Qu’ils sont longs, ces tétons ! J’en ai la bouche pleine. Je pince l’un en caressant l’autre, je baise l’un en tordant l’autre. Je les irrite et je les calme, je les torture et les dorlote. Je déguste tour à tour leur souplesse et leur fermeté. Je me régale des plaintes que je suscite et des soupirs que j’exaspère.— Embrassez-moi, supplie Colette.Oui ma chérie, je t’embrasse ! Je m’allonge sur elle, ma poitrine épouse la sienne, nos seins s’entremêlent. Nos mains se cherchent, se trouvent, et nos doigts s’entrecroisent. Sa bouche se tend vers la mienne. Je la prends, je la fouille, nos langues s’enroulent et nos lèvres se boivent. Mon ventre est collé à son ventre, ses jambes m’enserrent, nos pubis se touchent. Je me frotte sur elle, elle m’attire plus près. Je joue des hanches, elle ondule du bassin. Nos chattes se caressent. Trop peu, pas assez ! Touche-touche de clitoris excités. Je me cambre, je la baise. Je suis son missionnaire, elle est ma catéchèse. Nos bouches se soudent, nos corps se fondent, nos peaux fusionnent. Nous jouissons.Elle ronronne, je ronronne. Nos regards se perdent dans le bonheur de l’autre. Je bécote ses joues, ses lèvres, son nez, ses yeux, son menton. Elle caresse ma nuque, mes épaules, mon dos, mes flancs, mes fesses. Je love mon front dans la moiteur de son cou, elle appuie son visage dans la chaleur du mien. L’affection et la sueur nous unissent, un mélange poisseux macule nos ventres. Nous reprenons haleine et nos sens se réveillent.Nous nous décollons dans un soupir et dans un bruit mouillé. Je glisse, c’est le mot, de son entre seins à son entre jambes. Elle a repris sa pose, les cuisses grandes ouvertes. Sa gorge palpite comme sa chatte. J’approche mon nez pour mieux la respirer. La marée est montée et ses exhalaisons aussi. L’odeur est forte et fabuleusement érotique. J’en mangerais ! Et je vais en manger !!Ses nymphéas me fascinent. Je croche dans leurs trous, je les disjoins, je les écarte, je les étire, sans douceur. Je suis brutale, je le sais. Son râle de plaisir m’absout. La faille est là, sous mes yeux, brûlante comme un volcan. Une lave moirée baigne les bords. Je tiraille plus fort. Ce n’est plus une faille, c’est une entaille. La lave croît et décroît au gré des contractions du puits. Des émanations puissantes l’accompagnent, parfum enivrant et affolant. Je noie ma figure dans ces senteurs sauvages. Je me fiche des convenances, je bois ce que je hume.C’est salé, c’est acre, c’est moelleux, c’est sale, c’est gluant, c’est tout ce qu’on veut, mais c’est délicieux ! J’y touille ma langue, je lape, je fouille, j’avale. Plus j’en soutire, plus il en vient. J’abandonne, j’y reviendrai. J’explore tous les détails, les replis, les crêtes et les fosses. Mes oreilles enregistrent des cris et des vagissements. Mes doigts lâchent les nymphes et les offrent à mes dents. Je mâchouille et je lèche, je suçote et j’agace. J’agrippe la touffe, je tends les chairs. La vulve s’allonge, la peau s’étire, le bouton pointe. Ma bouche délaisse ses proies, se rive à la nouvelle. Je l’aspire, je la pompe, je l’extraie de sa cachette. Je suis une ventouse, une goule, un vampire.Ma victime se tord, se cambre, se tortille, gémit et supplie pour que je continue. Je ne lâche rien, j’accentue mon emprise. Son bassin tressaute, ma tête l’accompagne. Mes lèvres sont soudées au bourgeon. Ma langue enroule sa turgescence dure. Vais-je le mordiller ? J’y porte les dents. Un sursaut me désarçonne, un râle aiguë stridule, un flot déborde du con. Elle jouis, je suis fière. Je n’ai même pas eu besoin de la pénétrer de mes doigts…Je respire, elle halète, des fragrances de rut nous embaument. Elle n’a pas changé de pose, la chatte épanouie que des frissons parcourent encore. J’y reviendrai, ai-je dit. J’y reviens, ma chérie !Des doigts, d’abord. Le majeur et l’index, enfournés jusqu’au bout. Et qui ressortent. Et puis le pouce, qui les rejoint. Je force ? Même pas ! Son vagin les avale, un quatrième irait sans peine. Je n’ose pas… Suis-je bête ! C’est elle qui l’exige et qui réclame plus. Un cinquième ? Je n’ai jamais fisté personne, moi, et pour cause ! Je balance, indécise, prise entre envie de plaire et peur de faire mal.Je balance en branlant, et puis je me décide. Le petit doigt restera replié. Il me guide, il cogne le périnée à chaque enfournement. Je précipite le mouvement et les gémissements. Les nymphéas claquent sur mon poignet que la mouille éclabousse. Le fourreau se contracte par saccades, mes phalanges se perdent dans sa chaude douceur. Colette râle tout uniment.J’avise son clitoris délaissé, ma main libre le couvre. Ouverte en éventail, elle le frotte et le roule sous sa frêle capuche. Plus rien ne compte pour moi que la coordination de mes gestes, et la volonté de faire encore jouir, bien sûr ! J’agite et je pistonne. Colette roucoule à pleins poumons, sa vulve tremble, son pubis regimbe, tout son corps gigote. Je pistonne plus fort et j’agite plus vite. Le roucoulement devient hululement, les hanches se soulèvent, les muscles se contractent, le vagin emprisonne mes doigts, mes bras se bloquent… Tout se détend quand Colette clame sa jouissance.Elle retombe alanguie, fatiguée et heureuse. Je masse doucement la peau frémissante en dégageant ma main de l’emprise du con, lentement, phalange après phalange. Des larmes de cyprine accompagnent leur retrait, coulant paresseusement des muqueuses encore bâillantes. Elles glissent, petites gouttes troubles sur mes chers nymphéas, en longs chapelets pâles collant au périnée. Mes doigts, mes bras sont las, mais ma bouche est vorace et ce dessert l’attire. Colette est assouvie, pourquoi ne pas goûter ce qu’elle a défendu ?Je n’ai qu’à tirer ma langue pour l’atteindre. D’abord je lape le surplus qui encombre la fente, ensuite tout l’humide qui tapisse les nymphes. Je lave le corail, je nettoie le clito. Je vais de bas en haut, et puis de haut en bas. La mouille est jeune, tiède, et de saveur suave. Les senteurs marines ont disparu. La chatte de Colette est propre, ma salive et ses sucs ont fait bonne lessive. Il suffit de descendre pour finir le travail. Je retrouve l’âcreté du début sur le périnée, et au-delà, enfin, je découvre l’œillet. C’est doux et souple, poivré et musqué. J’en parcours les bords, j’en lisse les fronces, j’en caresse les plis. En bref, je le rends net et j’emplis mon palais d’un bouquet nouveau en m’étonnant moi-même.L’exclamation soudaine me dégrise. Comme une gamine prise en faute, je lève un œil inquiet. Je rencontre un large sourire amusé et un regard malicieux brillant de tendresse.— Il y a longtemps qu’une nouvelle adepte ne m’avait fait autant jouir, poursuit Colette. Merci, Chantal chérie, vous êtes une merveilleuse élève et une charmante amoureuse, qui me fournit un excellent prétexte pour vous punir demain de m’avoir désobéi ce soir !— Je suis heureuse de vous avoir donné autant de plaisir que vous le dites, Colette. Tant pis pour moi si j’ai été aussi une vilaine fille. Vous pourrez me punir comme vous voudrez, je crois que je vous aime…— Petite folle adorable, donnez-moi un baiser, se contente-t-elle de répondre en caressant mes cheveux.Je me redresse pour retrouver sa bouche et la fraîcheur me saisit. Elle m’enlace et je me colle langoureusement contre son corps chaud. Mais malgré son étreinte, je frissonne pendant que nous échangeons nos langues et ses parfums. Elle frictionne mes épaules en plaisantant.— Hé bien, Chantal, je vous fait tant d’effet ?— Non, euh… oui, mais j’ai un peu froid tout à coup… et ça me donne envie de…— Pipi ? Je sais, ça me fait pareil, me susurre-t-elle à l’oreille.— Ben oui, désolée. Il va falloir que j’y aille…— Allons-y ensemble ! Venez, pas besoin de redescendre.Elle est debout avant moi, me tendant la main pour m’aider à me lever. Ses capacités de récupération me sidèrent. Ce que c’est que d’entretenir sa forme ! Elle m’entraîne au trot jusqu’à la fameuse chambre d’amies, qui est plutôt un donjon, ou en l’occurrence une chambre froide. Rien de mieux pour davantage exciter la vessie quand ça presse déjà !Heureusement, les étranges toilettes nous tendent les bras, si j’ose dire. Elles sont assez longues pour deux. Nous y grimpons en vitesse, aussitôt accroupies face à face. Être nues fait gagner du temps. Nous tenant par les mains pour garder l’équilibre, nous nous libérons en riant comme des collégiennes, et en nous éclaboussant copieusement. Pas grave ! L’important est de se sentir soulagées.De toute façon, la petite éponge est toujours là, bien rincée et bien propre. Je sèche sa chatte et j’essuie ses tibias, elle sèche la mienne et essuie les miens. Nouvelle occasion de fou rire, qui nous poursuit tandis que nous galopons pour revenir dans sa chambre. Une multitude de reflets de fofolles échevelées nous y accueillent, renvoyés par les miroirs. Tiens, je les avais complètement oubliés, ceux-là ! Bof, j’en profiterai une autre fois.Ce retour au lit est un délice, autant qu’une soudaine incitation au sommeil. Ce qui est tout à fait légitime vu l’heure avancée, comme le fait remarquer Colette en me câlinant doucement. Que c’est bon de s’endormir dans ses bras !A suivre