Dans ce récit très soft, j’ai repris la trame d’une de mes très anciennes histoires, presque un auto-plagiat.Comme toujours, ne pas confondre auteur et narrateur…Bonne lecture : ) Amandine 1/3Mon actuel métier est d’être formateur. Depuis ces dernières années, depuis que j’approche la cinquantaine, je passe ma vie à aller d’entreprise en entreprise pour porter la bonne parole informatique. Généralement, je donne cours à cinq ou six personnes ; parfois à une seule, c’est très variable.Aujourd’hui est un jour spécial puisque je fais une formation-action. En clair, les stagiaires ont un problème à résoudre, je viens chez eux donner la solution ou une solution, et l’entreprise fait passer ça comme une formation remboursable auprès des instances compétentes.Amandine Leroy, ce nom me rappelle bien des souvenirs… Ah oui, c’est celui d’une petite étudiante venue faire son stage que j’ai eu en cours quand je suis venu ici, il y a quatre ou cinq ans, si je ne me trompe pas. Donc, elle a finalement fait son trou ici. Je me rappelle avoir discuté avec elle de ce qu’elle souhaitait faire par la suite, et je l’avais conseillée sur diverses directions possibles.À l’accueil, l’hôtesse d’accueil m’aiguille directement vers le bureau de ma stagiaire. Je tape à la porte, une voix agréable me dit d’entrer. Et je tombe sur une délicieuse petite créature auburn à cheveux courts tout à fait charmante dans sa robe noire au décolleté carré. Pas de doute, c’est bien elle, mais avec un sacré changement, la petite chenille étant devenue un beau papillon. Toujours le même ovale du visage, les mêmes lèvres ourlées et finement dessinées, les mêmes yeux bleu-vert. Une belle femme, et non plus une jeune fille.— Bonjour, Amandine, comment allez-vous depuis tout ce temps ?— Bonjour, Viannet. Plutôt bien, comme vous le voyez !Oui pour voir, je vois. Je sais que comme entrée en matière, ce n’est pas très original !— Vous avez quand même beaucoup changé depuis la dernière fois que je vous ai vue !— La dernière fois que nous nous sommes vus, ça remonte à quand ? Trois ans ? Quatre ans ?— Ce dont je me souviens, c’est que vous alliez vous marier, une fois vos études finies. Nous nous étions vus un peu avant Noël.— Je situe… Eh bien, je me suis en effet mariée…— Félicitations.— Et j’ai divorcé, il y a environ un an !— Ah ! ?Je suis un peu surpris. Qui divorcerait d’une jolie femme comme elle ? Deux hypothèses : le marié n’était pas à la hauteur, ou le caractère de la mariée a changé, car je me rappelle que ma petite stagiaire était de bonne composition, mais on change parfois avec les années.— Divorcée ? Votre mariage n’a pas été très long…— On se fait parfois des illusions sur le mariage, le beau Prince charmant, j’étais naïve. J’ai vite ouvert les yeux. Finalement, j’ai suivi vos conseils !— Mes conseils ?— Souvenez-vous : nous sommes allés au restaurant le dernier jour de la formation, la conversation avait roulé sur les joies de la vie à deux. Vous m’aviez dit que quand ça ne fonctionne pas, il est inutile de s’acharner, et qu’on n’a qu’une seule vie.Elle contourne son bureau en souriant. Très beau sourire aux lèvres finement ourlées. Il va falloir que je me reprenne.— Oui, c’est vrai… Quand c’est fini, il vaut mieux tourner la page.— C’est bien ce que j’ai fait. Finalement, vous avez été de bon conseil, même si je n’étais qu’une simple stagiaire. Ça m’a marquée…Je m’étonne :— À ce point ?— Oui, vous avez été quasiment la seule personne à vous occuper de moi, alors que je n’étais qu’une simple petite stagiaire parachutée dans le monde de l’entreprise. Enfin, à vous occuper de moi de façon normale, et même professionnelle.— Ça me semblait évident, vous débutiez…— Ce que vous m’avez conseillé à l’époque m’a permis d’éviter quelques bourdes. Et voilà le travail !Elle lève les bras et montre d’un mouvement circulaire son bureau personnel. C’est plus fort que moi, je ne peux pas m’empêcher d’admirer chacun de ses gestes. Elle reprend :— En parlant de travail, il va falloir quand même s’y mettre !— Oui, les bases de données ne vont pas se faire toutes seules…Elle me désigne un siège devant son bureau, puis elle repasse à sa place. J’ai la curieuse impression qu’elle me regarde d’un air amusé. Il doit y avoir quelque chose d’écrit sur mon visage…Ah son visage ! De magnifiques yeux bleu-vert comme l’océan dans lesquels j’irai volontiers plonger avec des sourcils en arc comme étonnés. Un petit nez mutin et une bouche à croquer, avec autour des lèvres roses délicatement ourlées. Holà, je fais dans le lyrique ! On respire un grand coup, voilà, ça va passer. Je prends place. Elle installe son ordinateur portable au milieu du bureau pour que nous puissions tous les deux bien voir l’écran. Elle affiche un schéma relationnel, qu’elle explique méthodiquement. Mis à part quelques petits points de détail, je n’ai rien à redire : Amandine a visiblement fait du très bon boulot et je lui en fait part. Elle apprécie mes louanges avec un petit rire discret.Je ne sais pas pourquoi, mais à chaque fois qu’elle rit doucement, j’ai comme un petit coup au cœur. Je ne suis quand même pas en train de m’amouracher qu’une jeunette qui a douze ans de moins que moi ? D’habitude, mes conquêtes sont dans la même tranche d’âge que moi. Juste face à moi, le décolleté carré de sa robe me trouble, d’autant plus que sa propriétaire est souvent penchée. Je perçois distinctement l’accroche de ses deux seins, espacé d’un pouce. De ce fait, partant un certain délire érotique, je m’interroge sur la forme de ses seins.— La table de jointure me semble vide, j’ai l’impression qu’il faut ajouter quelque chose. Qu’en pensez-vous ? me demande-t-elle.— J’examine la chose…Il y a bien autre chose que j’examinerais en profondeur, là tout de suite ! Mais comme je suis un formateur digne de ce nom, je fais un effort sur moi-même et je me concentre sur le schéma relationnel que me propose ma tentatrice. Je sens que ça va être dur de se concentrer. Tiens, en parlant de dur, une certaine partie de mon anatomie se durcit. Manquait plus que ça ! Pommes ? Non, pas pommes.Les joies de l’algèbre relationnelle me semblent floues et lointaines, comme noyées dans un épais brouillard. Non, à bien y réfléchir, elle n’a pas les seins en forme de pommes. Non, non, pas pomme, mais quel autre fruit ?Poires. Plutôt poires… oui, c’est ça, en forme de poire. Piriforme, pour faire savant… J’aime toutes les formes de sein : prune, pomme, melon, pastèque, mais je dois avoir une petite prédilection pour les poires…Les bases de données sont en train de se cacher dans un coin et recoin de mon cerveau. Extérieurement, je dois certainement faire illusion. Pourquoi Amandine me fait cet effet ? Pourtant, j’ai donné des formations à de splendides créatures sexy et voluptueuses dont j’ai eu parfois l’immense plaisir d’explorer de très près leurs appas.Poire bandante. C’est ça…Mon esprit se libère un peu de sa cogitation vénale : j’ai trouvé l’expression juste. Elle doit avoir de beaux petits seins en forme de poire bien ferme. C’est très bien d’avoir trouvé la bonne image, mais ça ne m’aide absolument pas à me calmer. Je me branche alors en pilotage automatique, mais rien n’y fait : je dois prendre un peu de distance.— Excusez-moi, je dois aller boire un verre d’eau à la fontaine.— Allez-y, je vous attends…Je me lève. Ah zut, j’ai une vue plongeante magnifique dans son décolleté. Je vois nettement le galbe de ses jeunes seins, un bout de dentelle noir sur le côté de son soutien-gorge sous la robe. Je penche un peu la tête et j’ai à présent un splendide panorama de ses appas, les deux bretelles de ses balconnets, lanières tendues sous ses deux masses voluptueuses et la chair carnée de sa poitrine quasiment à la limite de ses aréoles. Par dessous ses deux globes appétissants, j’aperçois distinctement la bande noire élastique du bas de son soutien-gorge, bande de tissu qui s’insinue sous ses seins pendants.Il faut que je sorte ! L’air frais du couloir me remet un peu les idées en place. Comment diable Amandine arrive-t-elle à me troubler de la sorte ? Après avoir bu un verre puis deux, je réajuste ma cravate, comme si ce simple geste était un rempart efficace contre l’innocente tentatrice.D’un pas ferme et décidé, j’entre à nouveau dans l’arène. Pourquoi diable cette femme me fait cet effet-là ? Je me souviens parfaitement d’elle, trop parfaitement d’ailleurs. Pourtant j’en vois défiler bien du monde ! Mais j’arrive à me plonger dans la suite de la formation, analysant les différentes tables que j’ai sous les yeux, à défaut du splendide décolleté de ma stagiaire.Arrive enfin l’heure de la pause. Amandine se lève :— Allons à la salle de pause, je vous offre un café.— Merci…Elle passe devant pour ouvrir le chemin. Après le haut, maintenant que je contemple le bas, des jambes bien dessinées gainées de noir, gambettes accortes portées sur des talons aiguilles pas trop hauts, ce qui fait néanmoins onduler sa démarche, mettant en valeur et en relief une belle paire de fesses mignonnement rondouillettes. Sa robe noire s’arrête un peu plus haut que mi-cuisse, le bas de son vêtement ondule au grès de son déhanchement. J’imagine aisément ce qu’il peut y avoir sous cette petite toilette fort appétissante. Non, il ne faut pas ! Ne surtout pas penser à ce genre de truc !— Ah oui, faut pas que j’oublie…Elle s’approche d’une bibliothèque qui tapisse le couloir, elle tend le bras pour attraper un livre sur le dernier rayonnage. Elle se perche sur la pointe des pieds, et de ce fait, le tissu remonte dangereusement. Waow ! C’est quoi ces bandes un peu plus foncées qui lui barrent le haut des cuisses ? Elle porte des bas ? Quand même pas avec un porte-jarretelles !Nous nous arrêtons devant le distributeur. Elle me dit avec un petit sourire charmeur :— Attendez-moi ici, je reviens tout de suite…Puis elle s’éloigne de la salle de pause par l’autre porte, ce qui me permet d’avoir une fois de plus une très belle vision de son déhanché, et du balancement de ses fesses. Je soupire en la voyant disparaître de ma vue. Au moins, la tentation a disparu. Je commence à comprendre les soucis auxquels Saint Antoine a été soumis ! Cependant, je n’arrive pas à comprendre pourquoi Amandine me met dans un tel état. Pourtant je ne suis pas en manque, avant-hier, j’ai fait l’amour de façon dantesque avec une maîtresse de fraîche date très hot, que le mari n’arrive plus à assouvir.— C’est bon, j’ai le pass !Amandine revient vers moi, un badge en main, celui du distributeur, je suppose. C’est pire encore par-devant ! Tout ondule sensuellement en elle, sa tête brune, ses seins pointus, son mignon ventre, son bassin sensuel ! De plus, elle a de ces jambes ! Oui, c’est ça, se concentrer uniquement sur ses jambes, c’est moins périlleux que son haut. Oui, de belles jambes galbées, qu’on aimerait caresser, pétrir, embrasser. Non, finalement, se concentrer sur ses jambes n’était pas une si bonne idée.— Allez-y, faites votre choix, Viannet.— Merci…Nous nous installons dans un coin, Amandine étant assise face à moi, ce qui révèle ses genoux. Elle attaque d’emblée en me demandant :— Alors, toujours célibataire ?— Oui, toujours… Bien qu’il y a deux ans, j’ai cru que je ne le serais plus…— Ah bon ? Racontez-moi ça !— Ce n’était pas une stagiaire, mais une vendeuse. C’est en commençant à vivre sous le même toit quelques week-ends par ci et par là que je me suis aperçu qu’elle n’était pas telle que je le pensais.Elle croise et décroise ses jambes :— C’est-à-dire ?— Elle avait souvent des idées très arrêtées : une seule façon de faire les choses, la sienne.— Et ça vous a fait fuir… Je vous comprends, mon ex était comme ça.— Dans ce cas, vous comprenez parfaitement mon point de vue.— Oui, parfaitement, hélas ! Ça m’a coûté un mariage !Elle soupire un grand coup puis elle se penche un peu vers moi, ce qui me permet de mieux admirer l’échancrure de son corsage. Ça ne m’aide pas trop à reste zen, mais j’apprécie beaucoup le spectacle…— Justement, ça serait quoi la définition de votre compagne idéale, la femme idéale ?— Hmmm… laissez-moi réfléchir…Taquine, elle tapote sur mon avant-bras, ce qui me procure de doux frissons :— Pas besoin d’être diplomate avec moi, allez-y franco !— Vous ne savez pas dans quoi vous mettez les pieds, Amandine !— Pff ! Je ne suis pas une oie blanche ! Je pourrais faire rougir tout un régiment avec ce que j’ai pu faire après mon divorce !— Il faudra que vous me racontiez ça…— Vous d’abord !Je regarde d’abord le plafond puis je la contemple, elle :— La totale bien sûr : la compagne, l’amie, l’amante, la dévergondée, et j’en passe… Une femme rien que pour moi, à moi, dont je puis user et abuser.— Hoho… vous voulez le beurre, l’argent du beurre et surtout la crémière par-dessus !— Et surtout la crémière ! Elle pouffe discrètement, la main devant la bouche.— Et comment vous la voyez, cette crémière ?Je pose mon verre :— Bonne question…— Oui ?— À bien y réfléchir : comme vous. Gaie comme vous, gentille, intelligente, mignonne, sexy…Elle regarde avec de grands yeux arrondis. Je continue dans mon élan :— Oui, finalement, une femme comme vous. Même du temps où vous étiez stagiaire… Mais à l’époque, vous étiez prise et…— Et puis ?— J’ai réalisé plus tard, je l’avoue. Mais bon, ça reste entre nous…Elle se contente de sourire, puis elle finit son verre. Nullement gênée, elle se lève :— Et si nous reprenions ? J’aimerais faire le plus gros ce matin, afin de régler les détails cet après-midi…— Ok, allons-y.Finalement, c’est mieux comme ça, elle fait comme si de rien n’était, et moi, je ne me suis pas trop mouillé. Quoique… Bah, tant pis si ça a cassé ma bonne image auprès de ma stagiaire. Ce soir, on n’en parlera plus. Mais en attendant ce fameux soir de délivrance, il me reste encore à atteindre l’heure du midi, puis toute l’après-midi. Le temps s’écoule avec une lenteur infernale, mais il faut que je résiste. On dirait que le sablier est bloqué, les grains de sable tombent un à un dans un atermoiement exaspérant.C’est alors qu’arrive le coup de grâce. Nous sommes en train d’analyser une table de données qui sert de carrefour à notre schéma. Accoudée de son côté du bureau, Amandine se penche vers l’écran. De ce fait, ayant le bon angle, son décolleté m’est joyeusement offert. Son sein droit reste bloqué par le rebord du bureau tandis que l’autre vient s’étaler royalement dessus, à moins de cinquante centimètres de mon nez.— Je me demande si on ne déplacerait pas ce champ dans la table voisine… (dit-elle)— À voir… (je suis dépassé par les événements)De ce fait, je peux sans problème admirer sa masse charnelle et voluptueuse comme présentée sur un plateau à ma seule concupiscence. Le dessus et le dessous du soutien-gorge sous toutes ses coutures s’offrent à mon admiration, surtout ce qu’il a dedans. Son sein bloqué quasiment sous le bureau offre à mes yeux à sa naissance un petit bourrelet de chair alléchante dans lequel j’aimerais mordre. Son parfum m’assaille, une bouffée sensuelle m’arrive en plein visage. Ce rebord de bureau qui marque ses chairs, j’imagine qu’il s’agit de mes doigts avides qui pétrissent sensuellement ses masses molles.Je secoue la tête pour me dégager de ses senteurs moites et mon regard replonge vers son sein étalé de tout son saoul sur le bureau. Au bas de la bretelle foncée, sous une large grotte de sa robe, à la lisière de la dentelle noire, je discerne une petite frange arrondie de chair rosée. L’instant d’après, j’admire sans retenue le relief granuleux de son aréole ainsi que la naissance de la petite tour plus sombre de son téton.Il ne faudrait pas grand-chose pour que celui-ci soit en pleine lumière !Là, je vais craquer, avec son visage de profil, une mèche derrière l’oreille qui folâtre, la ligne de son cou qui plonge dans un décolleté offert, ses lèvres ardentes à quelques centimètres de moi tandis que je fais semblant de m’intéresser à ce que désigne son doigt sur l’écran. Son doigt que je mordillerais bien, là, tout de suite !Là, je craque ! Supposez que l’un de vous soit obligé de violer un juge ou une ancêtre… Aïe, là je m’égare dans Brassens…Là, j’ai craqué !Je dépose illico un baiser dans ce décolleté qui m’affole. Amandine s’exclame :— Mais vous faites quoi ?Je réalise ce que je viens de faire, je lève le nez, craignant le pire.Aucune colère sur le visage de ma stagiaire, plutôt de l’amusement. Dans un élan avide, je capture alors ses lèvres, tout d’abord doucement, et comme aucune résistance ne se manifeste, enfiévré, je laisse libre cours à ma passion. Ensuite, c’est un tourbillon de saveurs et de senteurs, mes mains dans ses cheveux, ma bouche sur ses lèvres, dans son cou, entre ses seins. Le tourbillon nous entraîne plus loin encore, elle répond à mes baisers, ses mains me cherchent.Sans lâcher ses lèvres, glissant sur le plateau du bureau, j’en fais le tour pour venir auprès d’elle, pour mieux la capturer, l’avoir à moi, la posséder.Nous nous retrouvons enlacés, nos corps mêlés, nos jambes nouées, son corps contre le mien, son ventre qui oscille autour de la bosse de mon pantalon, mes mains qui la parcourent partout, de ses fesses potelées, le long de son dos arqué à ses seins pointés. Je n’ai plus de notion du temps, cette étreinte devrait durer toujours. Nous nous séparons de quelques millimètres afin de reprendre notre souffle. La tête ébouriffée, le corsage défait, elle me regarde de ses yeux luisants et me dit d’un ton espiègle :— Eh bien, vous en avez mis du temps pour vous décider !C’est sans doute la réplique qui marquera le plus mon existence. Amandine 2/3Amandine est ma cure de jouvence, j’ai l’impression d’être redevenu un collégien. C’est tout beau, tout neuf, tout extra. Cependant, j’ai plus d’expérience qu’un collégien dans le sport en chambre, et d’après les gémissements et les petits cris que j’entends de la part de la splendide femme qui est dans mon lit, j’en conclus que je ne me débrouille pas si mal.D’ailleurs, elle a tant de trésors à m’offrir que je serais le dernier des goujats si je ne les honorais pas du mieux que je peux. Depuis quelques jours, je flotte sur mon petit nuage, tout va bien, très bien, la vie est décidément bien belle. Parfois, quand je me regarde dans le miroir de ma salle de bain, je me pose des questions : pourquoi Amandine sort-elle avec moi ? À côté de sa fraîcheur éclatante, je semble être un vieux croûton. Nos douze ans d’écart en paraissent le double, voire le triple.Je chasse ces idées noires. Je connais des couples dont l’écart d’âge est deux fois supérieur au mien. Peut-être ai-je trop idéalisé ma nouvelle compagne ? En tout cas, il semble bien qu’en attentions diverses et aussi au lit, je ne déçoive pas Amandine :— Tu vois, Viannet, c’est ça que j’apprécie beaucoup chez un homme : les petites marques d’attention. Et ça, la plupart de ceux qui ont mon âge n’en sont même pas conscients. Seuls ceux qui ont un peu de bouteille savent s’y faire.— Tu parles du haut de ta grande expérience, ma chérie ?— Un peu… Je ne suis pas restée inactive après la séparation avec mon ex. J’avoue avoir testé quelques spécimens de bonhomme, et depuis, je sais à quoi m’en tenir.— Ah oui, des choses à faire rougir un régiment…— Exactement !Je me doutais bien qu’Amandine n’était pas restée sagement dans son coin à attendre le Prince charmant, mais de là à ce qu’elle fasse trente-six tests… Elle s’avance vers moi, poitrine bien en avant, un large sourire aux lèvres :— Oh, ne t’inquiète pas, mon amour, ça ne dépasse pas les doigts de mes mains…— Je crois que je n’ai rien à te reprocher du temps où nous n’étions pas ensemble… Mais je serais très chagriné si tu continuais actuellement tes tests…Elle passe ses mains autour de mon cou :— Un autre exemple de ce que j’aime chez un homme : qu’il ne soit pas inutilement jaloux de mon passé.Puis elle m’embrasse. Je la capture aussitôt dans mes bras, puis réponds fiévreusement à son baiser, son magnifique corps juvénile moulé conter le mien. Je sais que dans quelques minutes, nous ferons l’amour de façon débridée, mais ça, je ne le raconterai pas, car j’ai décidé que nous étions dans un récit soft ! Amandine 3/3Ça va faire trois mois que nous sommes ensemble et que je flotte sur mon petit nuage. Il est dommage que nous ne puissions pas nous voir autant que je l’aurais voulu, car elle a son travail, et moi le mien. Parfois, elle préfère rester chez elle, au calme, car je suis trop vorace comme elle dit. Mais d’ici quelques mois, nous pourrons partir en vacances, et là, j’aurai Amandine pour moi tout seul, sans aucune contrainte.Le cœur léger à cette idée, je rentre à la maison. En arrivant devant chez moi, je constate que ma compagne est déjà sur place, sa voiture est garée dans la rue. En entrant dans le couloir, je découvre avec étonnement une série de cartons et de sacs. Alors que je suis en train de me demander pourquoi, j’entends Amandine venir vers moi. Je me retourne, heureux qu’elle soit là, mais l’expression de son visage me gèle presque sur place.— Bonjour, Viannet…— Bonjour, ma chérie…— Suis-moi, s’il te plaît.Intrigué, je marche sur ses pas. Un peu crispée, ma compagne m’indique la grande table de la salle à manger :— Asseyons-nous, tu veux bien ?— Euh… oui…Nous nous asseyons autour de la table. Elle respire un grand coup, puis elle se lance :— Je suis très touché par l’amour que tu me portes. Je suis franchement bien avec toi, je suis heureuse, je peux le dire ainsi. Mais voilà, de mon côté, ce n’est pas l’amour avec un grand A, je le savais au fond de moi-même.— Qu’est-ce que tu es en train de raconter ?Secouant faiblement la tête, elle m’envoie un pauvre sourire :— Ne me complique pas la tâche, s’il te plaît… Laisse-moi finir…— Oui… vas-y…Elle croise ses doigts, elle marque une courte pause, puis se lance :— Quand j’ai rencontré Philippe, il y a un mois, ça a été le coup de foudre réciproque.— Phillipe ? Quel Philippe ?— Tu ne connais pas, c’est le frère d’une amie… Je… Ça nous est tombé dessus… J’ai tempéré un peu pour vérifier, pour savoir si ce n’était pas un feu de paille… non, c’est bien un grand brasier… oui, c’est bien le grand amour, avec un grand A.Je commence à me vider de mon sang :— En un mois ? Tu es… tu es vraiment sûre de toi ?— Oui, je suis sûre de moi. Comme je te l’ai dit, au début, j’ai tempéré, mais peine perdue, c’était plus fort que moi. Même chose de son côté. Il a bien fallu se rendre à l’évidence… ce n’est pas la même chose qu’avec toi, c’est… c’est beaucoup plus fort, beaucoup plus puissant, beaucoup plus dévastateur…Je grimace, j’ai l’impression que tout s’effondre autour de moi. Tout ceci était trop beau ! Amandine se penche vers moi :— Je te remercie énormément, Viannet. Tu es intervenu deux fois dans ma vie pour m’aiguiller dans la bonne direction. Pour moi, notre relation était plutôt celle d’un prof et de son élève, même si je sais bien que tu ne la voyais pas comme ça. Parfois, j’avais l’impression d’être dans une relation parent-enfant… peut-être notre différence d’âge.Je proteste :— Douze ans, ce n’est pas une si grande différence !— Oui, je sais, mais j’avais parfois l’impression de vivre une relation un peu incestueuse. Oui, c’est idiot, mais c’est comme ça.Elle pousse un grand soupir puis annonce :— Je sais que ça ne doit pas être facile pour toi, mais nos chemins se séparent, définitivement, je veux dire en tant que couple. J’espère sincèrement que tu te trouveras rapidement une femme qui saura t’aimer à la mesure de comment tu peux l’aimer. Mais cette femme, ce n’est pas moi, désolée.Il m’a fallu un bon paquet de mois pour me guérir d’Amandine. J’ai bien essayé plusieurs fois de la reconquérir, mais peine perdue, elle était à fond avec son Philippe qu’elle a rapidement épousé. Une bonne année après le mariage sont arrivés les jumeaux, une fille et un garçon. Un peu plus tard, un autre garçon est né.Amandine était définitivement perdue pour moi. Entre-temps, je suis revenu à ma vie un peu volage, allant de femme en femme, si possible mariées pour éviter que je m’attache trop, mes meilleurs exemples étant Nathalie et Coraline…Les rêves ne deviennent pas toujours des réalités…