Le vent sidéral soufflait sur Breska, ininterrompu, faisant voler ces satanées poussières galactiques. « Encore une journée morne et déprimante sur cette maudite station », se dit Ernest Sed. Bientôt 2 ans qu’il compile ses observations depuis Breska. »Encore un an et c’est 4040, je vais pas fêter mes quarante piges sur cette planète oubliée du monde. Je vais l’obtenir, ma mutation sinon je fais tout sauter. J’ai perdu mes derniers cheveux sur ce caillou lunaire, mais j’ai pas perdu toutes mes illusions ».Il refit pour la sept-cent douzième fois ce qu’il faisait chaque matin: relever les messages envoyés par sa base située à six mois de voyage, au centre de la galaxie. Il s’attendait aux mêmes banalités, compte-rendus d’observations, consignes d’analyse. Mais ce matin… (Ernest Sed disait « matin » par convention, mais la variation lumineuse était infime, et l’intérieur de la station reproduisait une clarté variable pour imiter le rythme circadien), ce matin donc, un message annonçait l’arrivée d’un astronef endommagé par la traversée d’un nuage d’astéroïdes. À son bord, seul le pilote Emilie Falcarti. L’autorisation avait été délivrée en vertu des accords bilatéraux entre les deux gouvernements de Sed et Falcarti. Ernest fit les vérifications pour authentifier le message envoyé par sa base, tout était en ordre.— Enfin une nana… espérons qu’elle soit sympa.Une heure plus tard, l’astronef se posait. Quand elle descendit, et enleva son casque, il fut déçu. Cette fille ne ressemblait pas à l’idée qu’il se faisait d’un super canon, elle faisait plutôt quelconque. Cheveux courts châtain, en bataille. Un visage rond, au teint rose. Un seul trait étonnant dans ce tableau: les yeux d’un noir profond, qui contrastaient avec le reste et lui conféraient néanmoins un certain charme…Au final, une fille nature loin des fantasmes sophistiqués de la cabine virtuelle. Car il faut dire que Sed pouvait s’envoyer tout ce que les galaxies comptaient de parfait en allant dans la cabine virtuelle. Toutes les stations destinées à des très longues missions en sont équipées. Une fois entré dans la cabine, il suffit de saisir les composantes de son fantasme, et tout se met en place: le lieu, le scénario, les mensurations de la (ou du) partenaire (et leur nombre!)…Après les salutations d’usage, Ernest emmena Emilie boire un café en signe de bienvenue. elle dit:— C’est perdu ici, quelle idée de venir se perdre sur la… combien ? Lune 18… on vous oblige ou c’est un choix ?— Moquez-vous…— Remarquez, choisir entre lune 5 , lune 9 ou lune 18… que ce soit Lune ou l’autre…— Lune ou l’autre… Joli… Ici au moins personne m’emmerde… Et moi dans votre état, je serai moins perfide, si vous voulez de mon aide… J’ai perdu l’habitude d’aider mon prochain.— Vous fâchez pas, je vais vraiment avoir besoin de vous… On m’a dit que du bien de vous, quand j’ai demandé à me poser ici… Mais… vous êtes seul ici ?— J’ai tué mon coéquipier, il se fichait de ma gueule toutes les deux minutes…— …— Faites pas cette tête, je plaisante! Il est parti en mission de reconnaissance pour 2 mois…— En fait vous êtes comme le petit Prince…— Le p’tit quoi ?— Le petit Prince, vous connaissez pas? C’est un très vieux conte qui nous vient de la nuit des Temps…— Et quel rapport?— Ben c’est un petit homme qui vit tout seul sur une Planète, avec rien qu’une rose à entretenir.— Moi j’entretiens pas de roses, je fais des relevés de poussières, de gaz, et autres trucs passionnants…— Ben dites donc vous respirez la joie de vivre… c’est la solitude qui fait ça ? Heureusement que je suis arrivée, je vais vous mettre un petit rayon de soleil… Bon je file voir les dégâts sur ma carlingue… à plus tard!La journée d’Ernest se déroula entre ses activités habituelles et les coups de main qu’il allait donner à Emilie. Il faudrait peut-être plus d’un jour pour réparer. Au fil de la journée, ils firent connaissance : la jeune comète qui avait débarqué sur Breska avait du caractère, et cela ne déplut pas à Ernest.Mais il prit du temps dans l’après midi pour s’enfermer dans la cabine virtuelle, trop habitué à son rendez-vous quotidien avec ses fantasmes. Il programma deux nanas dont une perdait complètement le contrôle pendant l’orgasme : Anny Malsauvage. Puis il termina avec Elisabeth De Sexe, qui maniait aussi bien la particule que la testicule. Il avait envie de femmes faciles pour se détendre. L’autre fois, avec Eva Jouir, il avait fallu limer pendant des heures avant qu’elle vienne.Il trouvait Emilie Falcarti bien sympa, mais elle n’attisait pas vraiment son désir.Au sortir de la cabine, il la retrouva pour l’aider dans sa réparation, puis ils passèrent une partie de la soirée à discuter de tout, de rien. Finalement Ernest goûtait la compagnie d’Emilie. Une fois au lit il se demanda cependant pourquoi elle était si évasive lorsqu’il s’agissait de parler d’elle, d’où venait-elle, quelle était sa vie… elle répondait vaguement ou détournait la conversation. Il n’en savait pas plus sur elle sinon sa passion pour les mots et la langue…Il verrait bien demain. Après tout cette visite impromptue n’était pas si déplaisante. Il se demanda aussi pourquoi finalement il préférait aller dans la cabine plutôt que de tenter quelque chose avec Emilie. Il n’avait au fond plus tellement l’habitude des vraies rencontres. En avait-il peur?Le lendemain, levé tôt, Ernest était déjà au central quand Emilie débarqua. Elle sortait de la douche, une serviette en turban sur la tête, et une autre autour du buste, vêtue d’une adorable petite culotte comme il n’en avait pas vu depuis des années. Un modèle en coton tout simple, avec des petits motifs devant. « Je dois même pas pouvoir programmer ça dans ma bécane, ils n’en font plus des modèles comme ça ». Il pensa aux jarretelles de Sophie Stiké, et se dit que la simplicité avait du bon. Il dit à Emilie:— On peut dire que vous êtes à l’aise, vous…— Vous n’allez pas me dire que vous êtes choqué, vous devez en voir d’autres dans la cabine virtuelle…Elle regardait l’immensité désertique de Breska à travers le hublot. Ernest lui regardait juste la Lune, celle d’Emilie. Une partie de la culotte lui couvrait la fesse gauche, mais l’autre lui rentrait gentiment entre les fesses, elle tira dessus pour la réajuster. Le bruit de l’élastique sur la peau vint frapper Ernest à sa grande surprise. il aurait aimé faire ce geste, ce simple geste d’intimité sur ce cul charmant. Il se rendit compte que ceci n’appartenait qu’au monde du quotidien, et que dans la cabine virtuelle il n’avait pas de vision comme celle-là.Avant de quitter le central, elle se retourna et déclara:— Lisez le petit Prince vous verrez que la rose faisait tout pour attirer l’attention de son Prince…Sur ce elle partit d’un pas alerte dans sa cabine. Ernest suivit des yeux ce petit cul, qu’il finit par trouver presque aussi insolent que sa propriétaire.La matinée se passa comme la veille, chacun vaquait à ses occupations, lui à son observation, et elle à la réparation de son astronef. Il alla lui donner un coup de main pour des réparations. Une complicité s’installa, et le déjeuner du midi fut pour Ernest un moment très gai, comme il n’en avait pas partagé depuis longtemps. Ils reprirent néanmoins leur travail l’après-midi, l’astronef d’Emilie était presque réparé. Au fil des heures passées en sa compagnie, Ernest se laissait gagner par cette nana peu banale. L’intimité vient vite entre des êtres si loin de tout.En fin de journée, elle allait juste au central, quand elle le vit sortir de la station des rapports virtuels. Leurs yeux se croisèrent, mais elle fila son chemin, en rougissant. Il la rejoint. Elle s’assit à la table de contrôle, gardant le silence, visiblement affectée par ce qu’elle avait vu. Il n’était pas très fier. Il dit:— Tu sais, je croyais que tu reviendrais plus tard, et que tu ne me verrais pas.— Mais c’est dingue… je m’en fous que tu ailles dans ce machin, mais ce qui me sidère c’est que tu n’essaies même pas de me séduire moi, alors que je suis là avec toi, tu préfères entrer dans cette cabine, c’est ça le progrès ? Après le lavomatic, le baisomatic, le bonheur quoi!Il ne répondait rien. Elle reprit:— Mais tu n’en as pas marre de ces grosses truies qui font tout ce que tu leur demandes comme si elles n’attendaient que ça? Tu crois que c’est la réalité? Ouvre les yeux bordel, c’est pas ça la vraie vie, et c’est pas ça une vraie femme. Avant ces inventions à la con, les rapports entre les hommes et les femmes étaient bien plus merveilleux, on ne savait jamais si c’était gagné ou perdu. On se rencontre, on se plait, mais on a peur, on sait pas si c’est réciproque, et parfois, on fait l’amour mais on s’est trompé, on est déçu…— Alors tu vois quel intérêt?— Mais l’intérêt pauvre con, c’est que quand tu as trouvé le bon, c’est sublime, c’est un cadeau de la vie, c’est inespéré. Et là c’est formidable, et tu frissonnes parce que tu sais pas si ça va durer tu sais pas si l’autre a aimé autant que toi. Alors tu te surpasses pour lui faire du bien, tu es attentionnée… Et tu peux pas appuyer sur « play it again », comme un morveux de deux ans qui ne sait dire que « encore, encore, encore », d’ailleurs tes nanas elles répètent ça tout le temps, « encore, encore, oh oui encore » c’est pas suspect ça?— Mais qui tu es pour juger ça?…— Je te juge pas mais ça m’énerve. Moi aussi quand j’étais en longue mission, y avait le même truc pour les nanas, mais avec deux copines on préférait largement se retrouver ensemble pour faire l’amour. On aurait pu pourtant s’envoyer des mastards longs comme le bras et qui débandent jamais. Autant baiser avec une matraque. On se disait entre nous, « C’est pas parce qu’ils nous mettent en orbite qu’ils nous mettront une bite en or ».Elle poursuivit:— Quand tu sens la pulsion, t’es pas obligée de la réaliser tout de suite, tu te mets à en rêver, tu imagines des trucs… Tu diffères juste un peu, c’est ça la sublimation. Et quand tu rencontres quelqu’un qui te plait, tu passes à l’acte et c’est encore mieux. mais avec la cabine, c’est tout, tout de suite!— C’est bien un point de vue de nana : les trois quarts des nanas sont aussi impénétrables que les voies du seigneur, ou les abris du pentagone. Et ce ne sont pas tes imprécations de sycophante féministe qui vont me faire sentir coupable, je ne renie rien de mes pratiques en cabine virtuelle. Quant à ta conception de la sublimation, tu m’excuseras mais paumé sur une planète pareille…tu m’en reparleras quand je serai de retour à la civilisation.Après cette discussion agitée, ils regagnèrent chacun leur cabine. Ernest pensait:— Et si elle avait raison, cette petite nana, c’est bien la seule qui m’ait traité de con depuis des lustres, mais après tout c’est bien que je ne lui suis pas indifférent, si elle met tant de force à me convaincre… Elle a peut-être raison…En fin de soirée, il vint la voir à sa cabine, elle était assise sur son lit, et s’épilait les jambes. Il la regarda en souriant. Elle dit :— Ben oui tes bombes sexuelles elles n’ont jamais besoin de ça, alors que moi… ça repousse … mais une fille qui s’épile, c’est une fille au poil, non? Mais tu t’en fous…— Mais quand ça repousse, c’est repoussant, non ?Emilie siffla d’admiration:— Tu te mets au jeu de mots… je suis contagieuse. Au fait excuse moi pour m’être emportée tout à l’heure…— C’est rien.Elle s’épilait en écartant les cuisses. Il bénéficiait d’une vue imprenable sur sa toute petite culotte. C’était un modèle en dentelle noire, qui laissait deviner la toison du pubis. Le fond s’insinuait entre les grandes lèvres, dessinant un sillon tentateur. Emilie semblait s’en soucier peu, elle avait bien vu qu’Ernest commençait à être sensible à son charme et cela lui plaisait.Il ne pouvait plus parler, trop occupé à regarder ce corps de vraie femme. Elle s’épilait tranquillement, levant par instant les yeux vers lui, qui la fixait toujours. Après de longues minutes, elle brisa le silence:— Tu étais venu juste pour faire un jeu de mots, ou…— Ecoute, j’ai réfléchi… t’as peut-être raison mais moi je me suis habitué depuis le temps à ce rendez vous quotidien, c’est comme une drogue, je le fais tous les jours, des fois par envie, d’autres fois par besoin, et parfois par habitude c’est vrai…— D’ailleurs t’as remarqué le vocabulaire pour ces pétasses, ce sont des bombes, des blondes explosives ou des super-canons, pas étonnant que ça plaise aux militaires…— Dis donc mademoiselle impertinente je suis personnel civil, moi. Par contre toi si tu continues à me faire suer je te déclare la guerre!— Allez fais pas ton dur, t’es bourru parce que t’as perdu l’habitude de voir du monde, mais t’es un gros nounours. Tiens tu sais à quoi j’ai pensé en prenant ma douche : avec ton nom Ernest Sed on peut écrire « tendresse », c’est un bel anagramme…tu trouves pas ?Il sourit :— T’es vraiment une drôle de fille, toi, allez, bonne nuit.Il regagna sa cabine, et n’eut aucune envie de s’arrêter à la cabine virtuelle, comme souvent il le faisait avant de dormir.Au lit, il pensait à elle. D’où lui venait cette passion des mots et de la langue? Le jeu de mots était bien le seul point commun qu’elle avait avec la station virtuelle qui lui faisait rencontrer tour à tour « Sandra Niculott », « Sandie Scontinuer » ou « Emma toupompé ». Par contre si ces belles égéries avaient un cul parfait, elle ne brillaient pas par leur esprit. Emilie n’en manquait pas et pour elle, le langage était un jeu.L’ingénuité de cette fille le touchait. Il redécouvrait le plaisir des rapports naturels, et la spontanéité d’Emilie le séduisait.Plus tard, elle vint frapper à la porte de sa cabine, en début de nuit. Il ouvrit. Elle dit :— Ernest, tu te souviens ton anagramme… de la tendresse, justement, tu crois qu’il t’en reste un peu? Je crois que j’en ai besoin cette nuit. Tu m’invites sur ta planète?Cette demande faite avec tant de naturel le fit fondre plus qu’un vulgaire « baise-moi » mille fois entendu. Il lui sourit et lui ouvrit ses draps. Elle entra, fit passer sa liquette par-dessus ses épaules, mais garda sa culotte et vint s’allonger à côté de lui.— Tu pourras m’appeler Emilie Bidineuse si tu veux. Et tu seras mon grand fauve…— Ton grand chauve tu veux dire…— Les hommes sont bien plus séduisants quand ils perdent de leur superbe…Elle se blottit contre lui,— Caresse-moi, il y a si longtemps…Il avait oublié le bonheur de sentir sous sa main une femme frissonner et avoir la chair de poule, il la frotta comme pour la réchauffer.Puis il explora son corps à la peau veloutée, les petits seins auraient tenu dans la main d’un enfant, mais les tétons réagirent en se dressant sous la caresse. Ses mains fermes descendirent vers le ventre et les hanches, il empauma une fesse toujours couverte de la lingerie noire qu’il avait aperçu tout à l’heure.Il la couvrit de baisers du cou au ventre, et, en l’embrassant sur les cuisses, il fit glisser la petite culotte d’Emilie. Puis il s’allongea à côté d’elle, et continua à l’embrasser. Sa main descendit vers l’intimité que la jeune femme lui offrait. Il entrouvrit les plis de la vulve pour y introduire un doigt.— Non, s’il te plait, doucement, légèrement, juste en surface…Il fit sa main légère comme une plume et s’appliqua à effleurer les lèvres intimes d’Emilie, comme s’il caressait le front d’un enfant qu’on endort. Elle fermait les yeux, blottie contre lui.— Merci comme ça c’est divin, tu es le petit prince et je t’offre ma rose, mais les pétales sont délicats.Ses frissons et ses soupirs étaient à peine perceptibles. Il commençait à douter de son art quand après de longues minutes il sentit au bout de ses doigts l’humidité d’Emilie. Il revit « Flo Demouille » sa dernière compagne virtuelle, inondée en permanence, et comprit que le logiciel lui avait simplement mis l’eau courante.Avec l’humidité, les caresses n’en étaient que plus délicieuses et les gémissements d’Emilie se firent alors plus nets. Dès qu’il s’emportait, accélérant trop le rythme, ou voulant la pénétrer, elle se fermait, le rappelant à ses exigences. Il se fit bon élève, et goûta le plaisir de la sentir monter tout doucement. Elle se contrôlait pour ne pas jouir de suite. Inlassablement il parcourut toute la fente avec ses doigts, partant du périnée qui était maintenant détrempé pour remonter au clitoris, qu’il effleurait sous le capuchon de chair.Elle s’empara de sa bouche en un baiser interminable, leurs langues se mêlèrent, leur salive aussi. Elle ondulait au rythme des caresses, ouvrant ses cuisses dans une franche impudeur,— Oh c’est si bon, si bon… ça vient … garde ce rythme s’il te plait, tout doux tout léger…oohCela faisait bien longtemps qu’il n’avait pas été guidé ainsi. L’orgasme arriva peu après, Emilie se serra contre lui, tendait son pubis en avant, puis se relâchait, gémissant plus fort. Elle fut secouée de tremblements et jouit en poussant un petit cri aigu qui émut Ernest.Reprenant ses esprits elle entreprit de lui rendre la pareille. Mais elle le couvrit de baisers en ignorant superbement la queue dressée pour elle, l’embrassant en haut des cuisses, sur le ventre, pour faire monter le désir. Et sans crier gare, elle le prit soudain en bouche, en le branlant avec une main. Il faillit en jouir au bout de quelques secondes. Elle comprit que pour jouer encore, il faudrait calmer le jeu. Elle poursuivit alors sa terrible fellation, en veillant à ne pas mener son compagnon au point ultime du plaisir.Ce fut elle qui interrompit ce baiser, et gardant en main le sexe tendu, elle enjamba Ernest, et joua avec le gland à l’entrée de sa fente mouillée. Elle se masturba ainsi quelques minutes, puis s’empala doucement sur lui. La chatte d’Emilie était onctueuse et tiède. Quand il voulait imprimer le rythme de la pénétration, elle lui faisait comprendre qu’il devait la laisser faire.Au départ rétif à cette fille, il finit par se dire que derrière la jeune astronaute discrète se cachait une femme sure de son désir, bien plus femme que ces vamps trop au lit pour être honnêtes. Il aurait dû s’en douter, en la voyant débarquer avec ses yeux si noirs, qu’elle cachait des ressources inexplorées.Et ses demandes n’en attisaient que mieux son désir à lui, il comprenait que faire l’amour c’était bien plus que se payer une séance de station virtuelle. Et ils firent l’amour passionnément. Ernest prit plaisir à se laisser mener par Emilie, mais elle lui laissa aussi les rênes à d’autres moments, s’abandonnant à lui, se laissant envahir par le plaisir qu’Ernest lui procurait.Le quadragénaire se sentit revivre avec Emilie. Il oublia les virtuelles nymphomanes, pour se nicher dans ce corps adorable. Notamment il passa une partie de la nuit entre ses cuisses, léchant sa délicieuse vulve, qui exhalait une odeur indéfinissable, entre le pain d’épices, le sauternes, mais aussi le tajine. Repensant à l’anagramme « tendresse », il réalisa qu’il y a aussi du miel dans Emilie.Ils jouirent beaucoup l’un de l’autre, mais jusqu’à présent, Ernest n’avait pas osé s’aventurer vers le derrière d’Emilie bien qu’il en brûlait d’envie.Quand elle sentit le gland d’Ernest entre ses fesses, elle ondula de la croupe, puis il se positionna sur son anus, et quand il commença à s’introduire, elle se refusa.— S’il te plait, pas par là… une autre fois peut-être. Reste au bord, viens…Elle joua avec le pénis tendu pour elle, le faisant aller et venir le long de ses fesses, s’amusant à l’introduire d’un centimètre, ce qui se faisait sans effort tant les secrétions dont elle était maculée facilitaient les choses. C’était divin de la pénétrer si peu, chaque millimètre gagné était un délice, il sentait la rondelle d’Emilie s’ouvrir un peu plus. Bientôt elle lui murmura :— Bon ce soir rien que pour toi c’est pleine Lune, je t’offre la mienne, mais juste ton gland, viens…Il s’applique à respecter ses désirs, faisant entrer et sortir le bout de sa queue dans son charmant postérieur. La virtuelle Anna Lement, (cul de reine et reine du cul) n’avait jamais de telle précaution et on aurait pu l’enculer à plusieurs qu’elle s’en serait bien portée…Emilie ne devait pas être rompue à cet exercice car son petit trou était étroit, mais l’excitation permit que tous les deux trouvent leur plaisir. Elle prit les couilles d’Ernest dans une main, et les caressa. Elle les sentait venir frapper son cul à chaque poussée qu’il donnait. Il n’avait jamais enculé quelqu’un avec autant de douceur, et c’est cette retenue qui le fit monter au septième ciel, cette extrême lenteur. Il sentit qu’il allait éclater, il bougea de moins en moins pour se retenir, chaque mouvement l’électrisait:— Je vais venir, Emilie…Ce fut elle qui le fit jouir, elle bougea son petit cul en rythme, emprisonnant le gland tendu comme jamais, caressant les couilles et toute la colonne de chair, accélérant quand elle le sentit partir.Il trouva en lui suffisamment de ressources pour emplir honorablement son postérieur, et ce malgré leurs ébats antérieurs … il gratifia la jolie rondelle d’un sperme libérateur. Il s’abattit sur elle, haletant, vidé. Quand il se retira, elle émit un petit « Aïe » qui fit comprendre à Ernest quelle s’était vraiment donnée.En milieu de nuit, ils s’endormirent épuisés.A l’aube, dans cet espace indéfini entre nuit et jour, entre sommeil et réveil, il savourait le plaisir d’être en vie… un éclair lui traversa l’esprit « être en vie, être envie »: la passion d’Emilie pour les mots le gagnait lui aussi. au fond, il n’avait pas fait l’amour depuis tellement de temps. Au début un peu perdu, il avait vite retrouvé ses marques, et avait sut trouver chez Emilie ce qu’elle aimait, et se montrer attentif à elle, alors que les autres, les électronique (« trop nique? »), elles jouissaient toujours, même si on n’était pas bon.Surtout, il avait eu le bonheur de se laisser happer par le désir d’une autre, et elle avait pianoté toute une gamme improvisée pour lui, alors que d’habitude il savait ce qui allait se passer puisqu’il avait tout programmé. Et cela n’avait pas de prix.Il avait su prendre soin de sa rose… Mais les roses ont des épines.Au matin, Emilie avait disparu. Il se leva, incrédule, mais il dût se rendre à l’évidence, elle s’était envolée. Pas un mot, ni un signe. Persuadé de trouver un message sur sa boite de réception, il alla l’ouvrir en vitesse. Un message intitulé « Emilie Falcarti » disait ceci: »Vous êtes un de nos meilleurs clients. Nous espèrons que vous avez apprécié notre démonstration avec Emilie Falcarti, la dernière innovation de la société « Sexe à piles », plus réelle que le réel! Une femme de synthèse qui reproduit à merveille les imperfections de l’âme humaine. Des yeux noirs à faire frémir. En option… »Il coupa la communication, interdit, dégoûté. Le reste de la journée fut morne et déprimante.Ils ont poussé la perversion jusqu’à… Il ne pouvait même pas lui en vouloir à elle, elle n’était rien que virtuel… Pourtant non pas virtuelle puisqu’il l’avait touchée, sentie, goûtée. Elle lui avait redonnée le goût du vrai, alors qu’elle n’était qu’artificielle…Artifice, artificielle… Ce mot l’obséda tout le jour. Emilie, artificielle ? Mais cet odeur de miel… Soudain il comprit l’anagramme. Il prit un crayon et écrivit : Emilie Falcarti … il cocha les lettres une à une : M. puis I puis E puis L , et l’évidence apparut :il avait rencontré un MIEL ARTIFICIEL. Peut-être Emilie l’avait-elle mis sur la piste en faisant des anagrammes. Ironie du calembour, il revit en pensée la jolie Lune de Miel…Le soir venu, il programma le système d’urgence « destruction totale de la station », qu’il régla pour dans dix minutes; il s’allongea et pensa « dix minutes, ça me laisse le temps d’une petite branlette… comme au bon vieux temps, elle a raison Emilie… Il me reste quelques minutes de vit… « . Cet ultime jeu de mots le fit sourire, et ce fut sa dernière pensée.