Il est presque 20 heures, je suis enfin de retour à la maison. J’ai encore eu quelques soucis électriques avec ma voiture, et je suis soucieux de pouvoir redémarrer demain matin.— Saleté de bagnole…Je presse le pas. Je me hâte de passer le porche et j’arrive dans la cage d’escalier illuminée. J’ai la flemme d’attendre. Si je prends l’escalier, j’y gagne au moins trente secondes sur les deux étages.— Qu’est-ce qu’il y a de beau à regarder, ce soir ?J’ai encore parlé tout seul. Ça m’arrive souvent. De plus en plus en plus souvent. Et en plus, je me réponds :— Mercredi… Que dalle.Je monte les escaliers quatre à quatre, mais en arrivant à l’entresol entre le premier et le deuxième étage, la lumière s’éteint brusquement.— Ça doit être la minuterie, je me souffle à moi-même.Non, ce n’est pas ça ; je perçois encore un rai de lumière au rez-de-chaussée. C’est plus probablement l’ampoule qui a grillé. Je secoue la tête.À tâtons, je monte les quelques marches qui me restent pour atteindre mon palier. Arrivé devant la porte, je fouille dans ma poche pour en sortir mon volumineux trousseau de clés.Ce faisant, j’entends comme un chuintement derrière moi, comme une respiration, comme le frottement d’une semelle.Je ne suis pas seul.Ou alors, je suis en train de virer complètement parano. N’empêche que.Personne ne répond, mais ça, je m’y attendais un peu.Je me tourne vers la source du bruit, je tends l’oreille. Hardi, j’avance d’un pas, dans le noir, les bras en avant, à la rencontre de l’inconnu. Rien, je bute dans la porte d’en face. Bang, fait le paillasson du voisin en se fracassant sur sa porte. Je suis vraiment à la masse. Y a pas de raison de se faire des films comme ça !— Avec tout ce qu’on voit à la télé… je continue à chuchoter tout seul.Parano, schizo, je vais finir dans une camisole, moi, si je continue comme ça !En longeant le mur, je reviens à la porte de mon appartement. Du bout des doigts, je cherche ma clé, une large clé, ronde, juste à côté du porte-clé piriforme et bombé… Je l’ai. Je passe le doigt sur la serrure pour détecter le léger renfoncement qui en marque l’entrée.À nouveau, je crois entendre ce même glissement de pas. Je m’arrête de respirer pour mieux tendre l’oreille.Rien.Au bout de quelques secondes, je lance à nouveau, à mi-voix :Je commence à avoir peur. J’ai beau être un homme, je balise un max.La clé glisse dans la serrure, je la tourne deux fois, et de l’autre main, je pousse la poignée, je retire la clé de la serrure, je fais un pas à l’intérieur en poussant la porte puis j’avance la main en direction de l’interrupteur, mais là…Je n’ai pas le temps de réaliser ce qui m’arrive. Un bref bruit de cavalcade, je suis poussé brusquement à l’intérieur avant d’avoir eu le temps d’allumer, le revers de mon manteau s’accroche à la poignée de la porte, je tourne comme une BeyBlade, je me cogne la tête contre le mur d’en face. Je vacille.C’est peut-être ça, être assommé ? Je ne me souviens plus. Je tombe à terre, sans force.Je reprends conscience lorsqu’on me saisit fermement les épaules, qu’on me tire et, sans que j’aie le temps de comprendre ce qui m’arrive, je me retrouve étendu face contre terre, un genou inconnu et ferme sur l’omoplate. Avant que je puisse reprendre mes esprits, on me passe ce qui me semble être une écharpe sur le visage et d’un geste vigoureux, on me la noue derrière la tête.La pièce d’étoffe qui me couvre maintenant tout le visage est d’une laine fine qui ne m’empêche pas de respirer, elle est toute nimbée d’un parfum féminin, un peu acidulé, avec des pointes qui me rappellent des cerises confites. Je ne connais pas cette fragrance, mais dans d’autres circonstances, je crois que j’aurais pu aimer celle qui la porte.Ce genou dans mon dos m’oppresse. Dans cette obscurité toujours aussi complète, je sens qu’on me joint les poignets très haut dans le dos… La main qui fait ça porte des gants, de la même laine que l’écharpe. Un claquement métallique retentit, et je sens une douleur aiguë envahir mes poignets : des menottes…— Vous me faites mal ! Qui êtes-vous ? Que me voulez-vous ?Une voix métallique me répond, déformée par un VoCodeur.Je suis pétrifié par cette réponse laconique. « Moi » ?… Pour quoi peut-on bien m’en vouloir ? Pas pour mon boulot, en tout cas, je ne touche à aucune info dite « sensible ». Du côté personnel ? Je ne vois vraiment pas qui pourrait en vouloir à ma petite personne. Et pour dire la vérité, ma petite existence de célibataire me paraît aussi agitée qu’un étang calme…Mais qui, alors ? Pourquoi ? Pour quoi faire ? Les questions se bousculent dans ma tête…Pendant que je suis assailli de toutes ces questions, mon agresseur s’affaire derrière moi, me retire l’écharpe, et place sur mes yeux ce qui me semble être une large bande de cuir. Oui, c’est ça, c’est une ceinture. Je geins faiblement, au bord des larmes :— Vous me faites mal !Clic ! La lumière est allumée, je la perçois indistinctement, mais je ne vois toujours rien.De toute façon, ouvrir les yeux contre cette bande de cuir rêche me brûle. On me saisit à nouveau les poignets, on me tire. Combien sont-ils ?— Lève-toi ! fait la voix métallique.Péniblement, tiré par les poignets levés haut dans le dos, je me relève, je trébuche, je me cogne contre le chambranle de l’entrée de la cuisine.La voix déformée continue à m’aboyer des ordres, sèchement.On me tourne, on me pousse, on me guide dans le salon. Je suis entré dans le monde des odeurs et du bruit, c’est tout ce qui me reste pour deviner où je suis. J’entends les interrupteurs claquer au passage, je les reconnais au son, à leur manière de résonner. Ici, la cage des « todons », l’odeur de foin, de paille…Et là, le grondement furieux des ordinateurs m’accueille, nous sommes dans ma chambre. À gauche, la station Sun, la plus bruyante de toutes mes machines… Ceux qui m’ont attaqué semblent connaître les lieux comme leur poche, et ça n’est pas spécialement pour me rassurer : c’est trop violent pour n’être qu’une simple farce.On me pousse contre le lit, je m’affale dans le matelas, déséquilibré, fauché par le sommier. Mes poignets sont meurtris par les menottes.On soulève mes jambes, on me retourne sur le lit. Je ne cherche déjà plus à me débattre. À quoi bon, de toute manière ? Je n’ai jamais été un grand sportif, et dans cet état de complète entrave, toute résistance me semble bien futile !Le nez dans les oreillers, j’entends un bruit sourd sur le sol, comme un sac de sport qu’on laisse tomber par terre. L’instant d’après, des mains se posent sur mon dos, et je sens quelqu’un se mettre à califourchon sur mes fesses. C’est lourd, c’est vraiment un gros gabarit. On m’empoigne les épaules et commence à se frotter le bas-ventre contre mon pantalon, comme pour essayer de faire avancer le cheval que je ne suis pas.— Ça fait un paquet de temps que je t’observe, avec tes « copines », tes « conquêtes », je ne sais pas comment tu les appelles… Han…Je ne bouge pas. Mon agresseur ponctue ses phrases d’ahanements au rythme de son galop sur mon dos.— T’as jamais eu un r’gard pour… moi… Han… C’est pas faute d’avoir essayé… Han… d’t’attirer ! Han…Je soupire… La cavalcade s’accélère sur ma colonne vertébrale, se fait moins ample, plus sèche, plus cassante…— Alors que j’ai envie de toi… Han… d’puis la première fois qu’ch’t’ai vu… Han…— Mais… mais… qui êtes-vous, bon sang ? je dis, toujours aussi peu rassuré.— Tu sauras si t’es sage… fait l’inconnu, énigmatique, en recommençant à se frotter contre mes mains toujours liées dans mon dos.Et là, je sens, je réalise…Je relève les mains, oh, juste quelques centimètres, et j’ai la confirmation que je cherchais : mon agresseur porte une jupe ! Une jupe d’un tissu léger, synthétique et pelucheux au toucher, c’est une jupe longue d’été, maintenant j’en sens les bords qui accompagnent son mouvement de reptation lascif contre mon dos. J’agite encore les mains, et je sens au bout de mes doigts le frottement si particulier de poils pubiens, frisés et un peu rêches. Plus de doute, c’est bien une femme qui m’a attaqué ! Seule ? Je ne sais pas encore…— Que me voulez-vous, à la fin ?— J’vais t’baiser… j’vais t’baiser, jusqu’à ce que t’en crèves ! siffle-t-elle.Même à travers le VoCodeur, j’entends sa respiration lourde et ses halètements…Quel charmant programme… Moi qui pensais être terrassé un jour par la clope et un cancer quelconque, me voilà bien ! Au moins, mon trépas attendra quelques heures, c’est pas pire que de finir avec un couteau entre les omoplates… Maigre soulagement…— Attendez !… On peut discuter… je fais d’une voix que je voudrais conciliante – mais qui sort pleurnicharde.— Non, non, non ! On ne discute pas ! T’agites les mains, et tu t’arrêtes pas avant que je te le dise, ou gare à toi !Je m’exécute. J’agite les doigts autant que je peux, et je la sens qui va et qui vient dans mon dos, je sens la chaleur de son entrejambe qui frôle mes phalanges, je la sens se faire moite, les ondulations de son bassin se font de plus en plus proches de mes mains. Maintenant, je sais ce qu’elle veut, et je vais faire en sorte de le lui donner, si ça peut me permettre d’en sortir vivant !J’ouvre un peu plus les mains, les presse un peu plus vers son sexe sans toutefois pouvoir l’atteindre. Je tourne alors mes paumes autant que je peux pour les plaquer sur l’intérieur de ses cuisses.Mais soudain, elle écrase sa vulve contre ma main gauche prise en porte à faux contre les menottes. Surpris, j’ai un mouvement de recul, je pousse un petit cri plaintif. Elle râle, elle se frotte de toutes ses forces contre mes paumes, elle agrippe mes épaules, tire sur ma clavicule au point de me décoller le buste du matelas. De douleur, je hurle :— Aaaah… Mon dos !Rien n’y fait, elle est littéralement en train de se masturber sur mes mains, accompagnant sa course de râles gutturaux et d’ahanements en rythme.Brusquement, elle se tétanise, m’écrasant la clavicule de ses deux mains, en continuant à onduler lentement du bassin. Je sens mes mains toutes poisseuses. Salope…Au bout de quelques secondes, elle reprend un mouvement bien plus lent, que je sens comme rotatif dans le creux de ma main. Elle lâche mes épaules. Je m’effondre à nouveau sur les couvertures ; elle fait glisser ses mains sur mes omoplates et je la sens se reposer dessus. Mon souffle se fait court.— C’est un bon début, jeune homme… fait-elle d’une voix soudain adoucie.Elle a abandonné l’accessoire qui masquait sa voix. Pourquoi avoir tant cherché à la cacher ? c’est une voix claire, jeune et enjouée. Malgré ma situation, je ne peux m’empêcher de me dire que c’est une bien jolie voix, que j’aurais peut-être bien mieux appréciée en d’autres circonstances…Elle pose sa tête contre mon dos, et pose ses mains contre mes côtes, un peu en dessous de mes aisselles. Je tente une sortie :— J’peux vous demander quelque chose ?— Dis toujours…— Enlevez-moi ce bandeau, j’vous en prie… je dis, la voix geignarde.Elle éclate de rire. Une cascade cristalline, grave et sensuelle. Je hais ce rire.— Non, non, non ! fait-elle avec pointe de moquerie dans la voix. Pas tant que j’ai pas eu c’que ch’suis venue chercher !— Détachez-moi les mains, au moins !— Hors de question, mon gars ! T’es à moi ! C’est moi qui décide !J’ai failli ironiser spontanément d’un « … d’abord ! » cinglant, pour souligner mon impression de caprice de petite fille. Je me retiens. C’est puéril et inutilement téméraire. Elle pourrait se fâcher… Autant ne pas tenter le Diable…Elle se redresse, gigote un peu sur mon séant, se lève. Elle attrape ma ceinture à deux mains et commence à me tirer pour me retourner sur le lit. Elle a une voix de jeune femme, mais une force de camionneur ! Elle me secoue sans ménagement. J’ai la sale impression de n’être qu’un bout de viande pour elle…Dans l’espoir d’éviter de trop souffrir de cette manipulation, je donne un coup de hanche qui se veut vigoureux, me voici demi-retourné, une autre impulsion, me voici sur le dos… Je hurle de douleur :Mes mains sont écrasées sous moi, mes épaules me lancent, et les menottes me meurtrissent les lombaires. C’est encore tôt pour le dire, mais… j’ai mal.— Oh, la chochotte… persifle-t-elle en s’affairant sur la boucle de ma ceinture. À poil ! poursuit-elle d’un ton réjoui. On va voir ce que tu caches là-dessous…Bien malgré moi, ses activités lubriques sur mes mains ne m’ont pas laissé complètement « froid », et je sais d’avance qu’elle va trouver bien plus qu’une gamba derrière ma braguette…Elle arrache le premier bouton de mon jean, se saisit des pans et tire d’un coup sec pour défaire tous les autres boutons. La donzelle a de la pratique…En tirant mon falzar jusqu’aux hanches, elle recommence à causer, d’une voix grave, rauque, avec une intonation comme pleine de reproches et de regrets :— Ch’te vois souvent t’balader à poil dans ton appart’… Ch’te vois quand tu t’branles sur ton lit ou d’vant ton ordi… Ch’t’ai vu quand cette grosse salope t’a sucé la queue dans l’salon en s’touchant… Comment elle beuglait comme une sale chienne quand tu lui bouffais la chatte… P’tain, ch’pouvais presque l’entendre…Voyant la demi-bosse dans mon slip, elle s’exclame, avec une pointe de déception dans la voix :— P’tain, c’est tout l’effet qu’ça t’fait ? P’tain, j’m’attendais pas à Rocco, mais quand même, ch’pensais…D’une main, elle tire sur l’élastique de mon calebard, met l’autre main dedans, à la recherche de mon membre encore trop endormi à son goût. Le trouvant malgré tout sans peine, elle s’en saisit et le secoue vigoureusement.Ma réaction est aussi immédiate qu’involontaire : je me raidis. Ou plutôt, cette partie de moi se redresse… Assez fièrement, je dois dire, d’ailleurs, de ce que je peux en sentir. D’une voix réjouie, elle s’exclame :— Oh, mais il faisait dodo, le petit !J’y crois pas ! Elle parle à ma teub’ ! Et moi, je suis quoi ? Du mou de veau ? C’est à croire…Elle lâche l’élastique. Clac ! Ce cri-ci, j’arrive à l’étouffer. Elle agrippe les bords de mon slip et le fait descendre avec le pantalon jusqu’aux chevilles.— Maintenant, c’est mon tour… dit-elle, sur un ton gourmand.— Aaaaah !Elle vient de se laisser tomber sur mon ventre. J’ai l’impression que les menottes me tranchent le dos. J’ai l’impression que mes poignets sont brisés tant ils me font souffrir. Elle retrousse mon T-shirt, qui veut résister au passage. Tant pis pour lui… Elle glisse ses mains dans mon dos, se saisit à pleines mains de mon vêtement et tire sèchement.Craac ! Trop facilement, mon maillot cède. Elle finit de le déchirer d’un mouvement ample. Je suis torse nu, le futal aux pieds, comme une offrande pour un sacrifice rituel. On n’attend plus que le vautour qui va se repaître de mes entrailles. Ou c’est tout comme… Et là, ça ne repoussera pas dans la nuit…Je la sens se pencher sur le côté, s’appuyant d’une main sur ma poitrine, elle m’écrase les côtes. Elle fouille dans son sac quelques instants, puis elle se relève. J’entends un petit claquement et…— Whaa ! C’est froid !Je sursaute. Elle vient de verser un liquide qui me paraît glacé directement sur mon sternum.— Attends un peu, ch’te trouve bien impatient !Elle rigole presque en le disant. Pas moi.Elle entreprend de me masser, doucement au début, puis de plus en plus fort… C’est de l’huile ! Je renifle… Non… Elle n’aurait pas osé ? Si ?— Huile de noisette… Tu aimes ?Elle n’attend pas ma réponse, pas plus qu’elle ne semble réagir à ma grimace… Me voici donc réduit à l’état de salade !Elle prend à pleines mains ce que j’ai de poitrine, me plie, me déplie, me malaxe, elle me triture les tétons, tout en recommençant insensiblement son mouvement de hanches. Arg ! Elle est encore en train de s’exciter, sur mes seins cette fois-ci ! On ne me l’avait jamais faite, celle-là !Elle s’arrête encore et recommence son rite de me verser de l’huile sur le corps. Je sursaute moins, cette fois-ci.Beurk… En plus, ça pue, son truc !Elle recommence à me masser, à appliquer son huile parfumée jusqu’à mon aine. Son souffle s’accélère, elle est encore en train de s’exciter sur moi. C’est dégueu. Elle est en train de mélanger son jus de femme avec la noisette sur mon ventre, c’est tout poisseux, ça fait un bruit de clapot, sans le son de la houle. Et c’est sans parler de l’odeur écœurante de ses sucs intimes mélangés avec… Il ne manque plus que le vinaigre de framboise !Son rythme s’accélère. Elle est littéralement en train de me baiser le ventre. Elle attrape ma queue d’une main, comme pour s’y retenir dans sa chevauchée, de l’autre main elle se retient à mon épaule. Elle expire plus qu’elle n’inspire, j’entends ses seins qui battent contre sa poitrine – et j’en déduis qu’ils sont plutôt volumineux pour produire un son pareil.Elle est en train de me sautiller dessus, frénétiquement, de plus en plus vite. Je grimace. Je ne bronche pas. J’essaie d’amortir du mieux que je peux son mouvement pour éviter de me taillader les reins avec les menottes. Chaque rebond me fait frissonner de douleur, sous la ceinture, mes yeux se crispent, la boucle appuie douloureusement sur ma tempe…Au bout de quelques minutes qui me semblent une éternité, elle est collée à mon ventre et elle ondule contre les restes de mes restes d’abdominaux dissimulés sous ma bedaine, elle se presse autant qu’elle peut. Elle couine, elle halète, elle a pris son plaisir sur moi. Et moi, j’ai la tête ailleurs. Mon seul souci est de limiter les dégâts, la douleur… Dans mon dos, ma chair est à vif, elle continue sa reptation sur mon ventre, comme une limace sur une salade.Avec cette odeur d’huile et de « jus de femme » mélangés qui révoltent mon estomac, j’en ai envie de vomir…Maintenant que mon sexe a pris une taille d’usage, qu’il est nettement plus rigide, je sens un peu moins qu’elle est en train de me le broyer à mains nues. Juste un peu moins.À nouveau, elle se tétanise, crispe ses mains sur mes épaules, tout en continuant doucement à ondoyer du bassin. Cette fois-ci, elle se laisse tomber sur moi. Je sens sa poitrine opulente se presser contre la mienne, elle laisse glisser ses coudes contre mon cou. Elle soupire, sa respiration redevient de plus en plus régulière, elle reprend des forces, pour la suite…Bien trop vite à mon goût. Avant que je n’aie pu prendre la moindre initiative pour esquiver, elle se redresse, pose ses mains sur ma poitrine, et reste ainsi quelques secondes. Elle m’écrase la cage thoracique, j’arrête de respirer. Puis, en appui sur les mains, elle passe une jambe de l’autre côté de mon corps. J’en profite pour bouger les poignets sous moi de manière à ce que les menottes cessent de m’entailler les flancs.Elle pose sa main sur ma joue, et commence à me caresser le visage, du bout des doigts, elle souligne le contour de mes lèvres, glisse une phalange dans ma bouche, deux… Sans chercher à réfléchir, je l’aspire, je le tète. De l’habitude, de l’inconscience ? Je me sens un peu moins mal à l’aise. Et elle a l’air d’apprécier ça… Je crois.Elle continue un long moment à me caresser le visage, à jouer avec ma bouche, ma langue, mes lèvres, à dessiner le contour de mon nez, de mes orbites. Sa respiration s’apaise. Je sens qu’elle me regarde, allongée sur le côté. Elle semble se calmer, et moi aussi. C’est ce que je voudrais croire…Soudain, sans prévenir, elle bondit, se place à califourchon sur mon visage. Elle serre ma tête entre ses cuisses et, comme une furie, elle me crie :— Lèche-moi ! Lèche-moi ! Allez, bouffe-moi la chatte comme tu lui as fait à elle !Elle écrase son sexe contre mon nez, ma bouche et se frotte de toutes ses forces, de tout son poids. L’odeur d’huile de noisette est affreuse, mon estomac se révolte, je manque de vomir. Je serre les dents, je crispe les mâchoires. Ça suffit, à la fin !Elle s’immobilise bien vite.— Tu vas me lécher, oui ?! hurle-t-elle, hors d’elle.Puis, se ravisant, elle susurre doucement en se penchant sur mon oreille :— Ou tu vas le regretter, j’te jure…Je ne réagis pas. Elle se redresse, fait glisser ses mains sur mon torse, elle se relève un peu. Je prends une forte inspiration. Ouf, je respire… Elle continue à avancer les mains sur mes cuisses, je sens ses cheveux longs qui brossent mon pubis. Elle ne peut pas me forcer à faire ce que je ne veux pas faire, ah, ça, non !Enfin… Je crois. J’ose l’espérer, j’essaie de m’en convaincre…Ses mains descendent dans le creux de mon entrejambe, tout doucement, elle commence à caresser doucement mon scrotum glabre, je sens son souffle chaud sur mon gland qui tressaute au bout de ma verge tendue comme une corde à piano.— Tu vas faire ce que je te dis, oui !? hurle-t-elle soudain en me broyant les couilles entre ses deux mains.— Aaaaa… Arrêtez… Aaaa… Non !… Non !… Arrêtez !…La souffrance est intolérable, je me tords de douleur comme un damné. Elle relâche la pression, et replace sa chatte devant ma bouche, laissant ses mains sur mes adducteurs.— T’as intérêt de t’appliquer, sinon…Dit comme ça, je n’ai plus spécialement envie de me rebeller. Elle se positionne sur mon visage, ses hanches ondulent, ses mains écrasent mes cuisses. J’ouvre la bouche sur son intimité, et elle s’y presse, l’entrée de son vagin se plaque contre mon nez, son pubis épouse la forme de ma bouche, j’ai des poils plein la gorge…Comme pris dans un sac en plastique, je suffoque, son sexe ouvert sur ma bouche et mon nez, ses lèvres poisseuses et puantes qui enveloppent mon visage m’empêchent de respirer, et lorsque j’ouvre largement la bouche à la recherche d’un filet d’air, elle en profite pour s’enfoncer encore plus profondément sur ma face. Je secoue la tête de côté, mais elle m’écrase encore plus.Le va-et-vient de sa croupe sur mon visage est de plus en plus rapide, je l’entends haleter avec force, je l’imagine me chevauchant avec fureur. Son mouvement s’accélère encore, et je sens comme des frémissements dans les muscles de ses cuisses.Je me débats, dans l’espoir qu’elle se décalera juste assez longtemps pour que je puisse aspirer une bouffée d’air salvatrice ; déjà, un voile grisâtre s’est installé devant mes yeux : j’étouffe ! Je soulève les épaules, me laisse retomber. Putain, qu’elle est lourde ! J’essaie d’imprimer un mouvement d’ondulation à ma colonne vertébrale pour tenter de la soulever, mais pour seule réaction, elle s’appuie encore plus fort. Je me noie !Là, je ne me souviens plus. Le trou noir. Quand je reprends conscience, elle s’est mise à califourchon sur mon ventre et elle me flanque des baffes ; je tousse, j’émerge en geignant.La ceinture de cuir est toujours serrée devant mes yeux, mais mes mains sont maintenant attachées aux barreaux du lit par deux paires de menottes. Apparemment, elle s’est plus préoccupée de me garder prisonnier que de me ramener à la vie !J’essaie de me retourner, de bouger un pied, une jambe, par réflexe, comme pour vérifier que je suis toujours entier… Mais mes jambes sont liées, je devine la présence d’une barre entre mes chevilles, elle-même retenue au pied du lit : ainsi exposé, immobilisé, je ne peux plus que subir… Au moins, je n’ai plus à supporter les entailles du métal froid des menottes dans mes reins, même si la chair à vif de mon dos me lance encore. Je grogne.— C’est bon ? T’es revenu ?Sans attendre ma réponse, elle se lève et s’agenouille sur le côté de mon lit. Qu’est-ce qu’elle va bien trouver à me faire subir encore ? Terrifié, je ne bouge pas. Je suis tendu, dans l’attente d’une hypothétique douleur à venir. Elle va encore me frapper, j’en suis certain.Je frissonne. Ses doigts tapotent doucement mon sexe, qui recommence tout naturellement à se raidir à nouveau. Sa main est caressante. Je sens qu’elle se redresse, qu’elle est là, juste au-dessus de ma verge. Qu’est-ce qu’elle me prépare ?— Ah ! C’est froid !— Eh bien ? Il va falloir t’y habituer !…Elle a versé son insupportable huile de noisette sur ma bite, je sens ses mains glisser dessus, l’étaler, rouler sous mes testicules, remonter à l’intérieur de mes cuisses, le long de l’aine et frotter mon ventre avec force. Elle verse un nouveau filet d’huile de mon pubis à mon cou. Je n’ose même pas imaginer l’état du lit, des draps, du matelas…Elle me masse soigneusement en dessinant des cercles sur ma peau, de mon ventre aux épaules. L’odeur est insupportable, j’en réprime quelques haut-le-cœur.Elle pose ses deux mains sur ma poitrine et enjambe mon ventre pour se placer à nouveau à califourchon contre mon pénis qui s’est légèrement dégonflé. D’une main, elle le guide entre ses fesses et le maintient alors qu’elle entame des mouvements de va-et-vient. Son souffle se fait lourd et court, et je perçois comme un clapot au niveau de mon bas-ventre : elle mouille tout ce qu’elle sait !Elle suspend un instant son trot enlevé, reste suspendue une seconde, et retombe d’un coup sur mon mât, qui s’enfonce jusqu’à la garde.Ça brûle ! J’ai l’impression de m’être fait « éplucher » !Elle pousse un cri animal, et reste immobile, mon épieu déchiré profondément fiché en elle. Je me mords la lèvre inférieure, mes yeux sont crispés au point de me faire mal, eux aussi. Mes larmes coulent sur mes tempes. Mon corps est une plaie ouverte.Elle recommence ses va-et-vient, lentement, elle remonte le plus haut qu’elle peut, à la limite de « déjanter », et se laisse retomber de tout son poids. Elle ponctue chaque mouvement d’un grognement bestial, et repart de plus belle, de plus en plus vite, ses mouvements sont de plus en plus désordonnés, ses genoux se serrent compulsivement autour de mes hanches.Ses mains plaquées sur ma poitrine écrasent ma cage thoracique et imposent leur rythme à ma respiration : nous haletons à l’unisson, mais ce n’est pour moi qu’une question de survie, pour ne pas périr étouffé dans l’instant.Ses doigts se crispent, ses ongles labourent ma poitrine.Soudain, elle se raidit, je sens son sexe se serrer autour du mien, elle s’immobilise à nouveau. Je sens ses muscles vaginaux se contracter autour de ma queue, se relâcher, se contracter, quatre, cinq fois, de plus en plus vite, je la sens se tordre, je l’entends gémir, elle se trémousse sur mon mandrin, qui ne résistera pas bien longtemps à ce traitement, je sens que mon éjaculation est proche, je sens monter la sève…Elle s’est arrêtée de respirer, elle couine faiblement en ondulant du bassin, elle me laboure la poitrine de ses ongles acérés comme des serres, mes jambes sont lourdes, mes doigts de pied engourdis et je n’ose pas imaginer l’état de mon dos… Je sens que « ça » monte… Mes muscles se tétanisent, la fin est proche…Brutalement, elle passe ses doigts autour de ma queue et se met à la serrer de toutes ses forces, elle me retire sans ménagement de son cloaque juteux, je hurle de douleur !— Pas maintenant, mon tout beau, j’en ai pas fini avec toi…Elle a sauté de côté, ses genoux écrasent ma cuisse, avec deux doigts elle encercle la base de mon phallus, de l’autre main elle l’empoigne et le vrille : elle va me le casser !— J’ai encore envie de m’amuser avec ton « truc »… et pas dans cent sept ans !Je me tords de douleur, je roule sur le côté au point de manquer de m’arracher l’épaule : ce sont de vraies menottes, pas ces jouets de pacotille qu’on trouve sur les sex-shops en ligne, celles-ci tiennent pour de vrai, j’apprends une fois de plus à mes dépens que toute tentative d’échappatoire est vouée à l’échec, je pressens que je n’ai pas fini de morfler… Reprenant difficilement mon souffle, je hoquette :— Mais pourquoi vous me torturez comme ça ?Elle rit. Un rire forcé, cruel, et au bout de quelques secondes de silence, elle se penche sur mon oreille et chuchote :— Torture ? Torture ? Mais tu ne sais pas encore ce que c’est que la torture, mon chéri !…* * *Il s’est passé presque un an depuis ce jour-là. Je devrais dire « depuis cette semaine-là », car elle est restée plusieurs jours et nuits à « jouer » avec mon corps. Lorsqu’elle en a eu assez, elle est partie en me laissant attaché au lit. À travers les volets, j’ai vu passer encore deux jours et deux nuits pendant lesquels le téléphone a sonné, longuement, de plus en plus souvent.Presque une semaine plus tard, ce sont les pompiers qui ont ouvert la porte, aidés d’un serrurier, et qui m’ont découvert dans une mare de pisse, de merde, de vomi et de sang, amaigri, déshydraté, couvert de plaies, d’hématomes, de coupures et de brûlures. Les policiers m’ont dit que j’étais dans le coma quand ils m’ont trouvé.C’est Maman, inquiète de ne pouvoir me joindre, qui a appelé le boulot, mon frère, tous les hôpitaux du coin, la police…Après quelque temps à l’hôpital pour soigner les blessures de mon corps, il paraît que j’ai été « admis dans un établissement spécialisé ». À vrai dire, « interné » serait probablement plus juste. Je n’en garde pratiquement aucun souvenir ailleurs que dans mes cauchemars, abruti que j’étais par les médicaments, des images de couloirs aux murs vert amande et aux sols ocre à travers un brouillard mental persistant. Là-bas, J’ai découvert la morphine. Maintenant je sais que je n’aime pas ça.Aujourd’hui, j’ai fui vers une autre ville, je me suis enfermé, reclus. J’ai recommencé à retravailler, à distance, par Internet, je ne rencontre quasiment plus personne que par visioconférence. Mon appartement est une forteresse, chaque bruit me fait sursauter, même les plus communs ; je suis constamment sur le qui-vive et j’ai toujours une lame de belle taille au fond de ma poche de manteau quand je me déplace : en toucher le manche me rassure… un peu.Je traverse la cité à moto, ça me rassure un peu de croire que je pourrais fuir en essorant la poignée, mes volets sont toujours fermés. Je ne connais aucun de mes voisins et ça vaut peut-être mieux comme ça.À la limite, je pourrais presque me croire en sécurité dans mon nouveau cocon, sauf que…Ce midi, j’ai reçu un appel sur mon portable.C’était elle. Je l’ai reconnue à sa façon de respirer un peu chuintante, à sa façon de souffler quand elle m’a dit « Ce soir, je te présenterai ton fils… »