Pour LudovicElle s’assit devant l’ordinateur. Elle n’avait que cinq minutes avant le début de l’heure de cours suivante. Elle lança le navigateur Internet, se brancha sur sa boîte mail et découvrit qu’elle avait trois messages. Deux étaient sans intérêt, elle les lirait plus tard. Le troisième, au contraire, ne pouvait pas être évité. Elle devait le lire, obligatoirement.Ce soir, quand tu rentreras, tu prendras une douche en arrivant, tu te changeras (tu t’habilleras comme tu veux) puis tu te rendras au bowling.Elle relut deux fois le message pour bien comprendre. Il lui demandait d’aller au bowling ? Mais pourquoi ? Quel intérêt ? Elle détestait ce jeu et il habitait trop loin pour l’y rejoindre. Cependant, elle avait appris depuis longtemps à ne pas discuter les ordres de son maître. Elle finit sa journée en essayant de ne pas trop y penser mais les questions tournaient toutes seules dans sa tête. Elle rentra chez elle en conduisant comme un automate. Elle gara sa voiture dans le parking souterrain de son immeuble sans même s’en rendre compte, sortit et se dirigea vers la porte de l’ascenseur. La lumière s’éteignit brusquement, plongeant l’endroit dans une obscurité profonde. Seuls quelques panneaux peu lumineux indiquant la sortie la plus proche éclairaient l’endroit. Elle voyait à quelques pas devant elle, mais guère plus loin. Les colonnes soutenant l’édifice créaient des ombres peu accueillantes. Elle serra son sac dans ses mains et se força à respirer calmement.— C’est juste cette saleté de minuteur qui déconne. C’est tout. Il n’y a personne, murmura-t-elle pour se rassurer.Et si quelqu’un l’attaquait, là , maintenant ? Elle lui enverrait son poing dans la figure et le pauvre homme ne s’en remettrait pas. Cette pensée lui redonna confiance. Elle parcourut d’un pas normal les quelques mètres qui la séparaient de la porte de l’ascenseur, puis l’ouvrit, s’y engouffra et appuya sur le bouton la menant à son étage. Elle sentit son cœur battre fort dans sa poitrine et cela la fit sourire. Une petite gamine effrayée par le noir, voilà ce qu’elle était, pensa-t-elle en souriant. L’ascenseur la mena rapidement à son étage. Elle avança dans le couloir éclairé puis entra dans son appartement, en ayant pris soin, comme à son habitude, de refermer la porte à clef.D’habitude, elle commençait par dîner et ne se douchait qu’ensuite mais ce soir, ses habitudes étaient un peu chamboulées et ce simple fait l’émoustillait déjà . Elle se lava consciencieusement, se demandant toutefois ce que ça allait changer étant donné que, son maître vivant à l’autre bout du pays et refusant les rencontres réelles, il n’allait de toute façon pas s’en rendre compte ou en profiter. Elle obéit tout de même, comme à son habitude et termina ses ablutions quelques minutes plus tard. Elle sortit de la salle de bain et se rendit dans la chambre sans mettre de peignoir : pourquoi faire, puisqu’elle vivait seule ? Elle regarda sa garde-robe. Elle pouvait mettre ce qu’elle voulait. Il l’avait bien spécifié. Elle se choisit un pantalon de toile fine et un petit haut joli sans être réellement sexy. Elle ne sortit pas de sous-vêtements, car cela avait une de ses premières demandes. Pour le travail, elle pouvait mais en dehors, jamais.Elle enfila dont le pantalon et le haut, puis mit ses pieds dans des chaussures de toile avant de ressortir. Le bowling étant à l’autre côté de la ville, elle devait s’y rendre en voiture. Elle redescendit donc dans le parking, retrouver sa voiture garée moins de quinze minutes plus tôt. Elle venait juste de sortir de l’ascenseur du parking lorsque son téléphone portable sonna. Elle l’ouvrit, dévoilant le numéro de son maître. Dire qu’elle était surprise par cet appel était peu dire. Bien sûr qu’il pouvait l’appeler quand il voulait mais pourquoi maintenant ? Voulait-il s’assurer qu’elle obéissait bien ? Ça serait bien la première fois. Elle décrocha.— Bonjour, maître.— Bonjour, ma chère. Comment vas-tu ? Pas trop fatiguée par cette journée de travail ?— Oh non, ça va. Vous savez que le vendredi est plutôt calme.— Bien, parfait. Tu sais qu’un maître veille sur sa soumise, qu’il en prend soin, dit-il en prenant un ton plus doux mais bizarrement plus dominateur aussi.— Oui, évidemment, répondit-elle sans comprendre la raison de ce brusque changement de conversation.— Surtout pendant une séance de jeu. Il prend soin de sa bonne santé, que rien de fâcheux ne lui arrive.— Oui, je sais.— Tu as confiance en moi, n’est-ce pas ?— Totalement, oui, répondit-elle, un peu effrayée par ces questions aussi étranges qu’imprévisibles.— Dès le début du jeu, un objet sera attaché à ton poignet. Il te suffira d’appuyer dessus pour qu’un son strident en sorte. Il signifiera la fin du jeu.— Comme un safe word, souffla-t-elle.— Exactement, sauf qu’ainsi, même si tu ne peux pas parler, tu pourras toujours mettre fin au jeu quand tu le souhaiteras.Ils n’avaient jamais utilisé de safe word entre eux et pour cause, son maître et elle n’avaient jamais eu de séances réelles, ne s’étant jamais rencontrés. Elle commença à se demander ce qui l’attendait. Son maître était-il venu ? Non, c’était impossible. Il ne pouvait pas. Elle regarda autour d’elle, s’attendant à tout instant à voir arriver quelqu’un mais non, personne. Elle était seule dans le parking éclairé.— Même attachée, tu pourras toujours t’en saisir. Tu as compris ?— Oui, maître.— N’oublie pas que je veille sur toi. Aie confiance mais n’hésite pas à arrêter le jeu à l’instant où il te déplaît.— Bien, maître.— Je ne t’en voudrais aucunement, arrête au moindre souci. J’ai pu me tromper en choisissant ce jeu pour toi. Je ne le pense pas, je crois que tu vas adorer, mais je ne suis qu’un homme et je tiens à toi. Alors arrête tout si cela te déplaît.— Oui, maître, répondit-elle, un peu plus en confiance.— Tu sais que 75 % des femmes disent rêver de se faire violer ?Elle sourit. Cette blague, elle lui avait elle-même apprise.— Moralité : 25 % des femmes ne se souviennent pas leurs rêves.La réponse de son maître fut éloquente : bip, bip. Il avait raccroché, la laissant seule. Elle referma son téléphone et le remit dans son sac à main qu’elle referma. La conversation l’avait ébouriffée. Qu’est-ce qui l’attendait au bowling ? Elle se le demandait. Elle secoua la tête, redescendit sur terre et avança pour aller vers sa voiture. Elle n’avait pas fait trois pas que la lumière s’éteignit. Forcément, pensa-t-elle, le temps de la conversation, le minuteur est arrivé à sa fin. Elle soupira. Allait-elle retourner en arrière pour rallumer la lumière ou bien continuer jusqu’à sa voiture, plus très loin, dans le noir ? Elle choisir de continuer. Après tout, ça n’était pas trois petites ombres qui allaient lui faire peur.Elle n’eut en aucune façon la possibilité de répliquer. Une main gantée de cuir se plaqua sur sa bouche et ses bras furent saisis. Ils étaient plus d’un. Ses tentatives de fuite furent totalement vaines tandis que plusieurs hommes la maintenaient. Dans l’obscurité du parking, elle ne voyait que des ombres et des formes, mais rien de précis. Elle entendait surtout leurs respirations rauques et les crissements de leurs vêtements. Ils étaient totalement silencieux et, pour le moment, se contentaient de l’empêcher de bouger, ce qu’ils faisaient à merveille. Elle sentit alors qu’on lui accrochait un bracelet au poignet gauche. Puis, on lui mit un objet dans la main, un objet relié au bracelet par une petite cordelette. On lui fit serrer le petit objet en plastique, une alarme stridente retentit, et cessa dès qu’elle lâcha l’objet qui était retenu à son poignet et ne la quitterait donc pas. Ces gens étaient envoyés par son maître ? Elle n’en croyait pas ses yeux.Les hommes n’attendirent pas qu’elle se remette de ses émotions. Pendant que l’un d’eux déboutonnait son haut, un autre la débarrassait de son pantalon. Elle tenta de se débattre mais elle était bien maintenue. Il savait que le viol faisait parti des fantasmes qu’elle ne voulait pas voir se réaliser mais un viol consenti ? Ces deux mots, bien que n’allant à priori pas ensemble, s’appliquaient assez bien à cette situation. Il savait aussi que la pluralité masculine était dans ses goûts, tout comme les attaches, et tenue comme elle l’était elle ne pouvait pas faire un geste. Cette séance était pile dans ses goûts mais cela la terrorisait également. Il avait bien dit qu’il veillait sur elle. De quelle manière ? Elle cessa de poser cette question à l’instant où l’un de ses « agresseurs » se mit à jouer avec ses seins déjà dressés par l’excitation. Elle ne pouvait pas l’empêcher de les lui triturer. Ses cris – ses gémissements ? – étaient étouffés par le gant qui la bâillonnait toujours. Ses bras étaient retenus par deux hommes qui la tenaient fermement sans toutefois lui faire mal. Ils étaient doués. Elle se demanda s’ils étaient des violeurs professionnels et cela la fit sourire un bref instant, bref car une main remontant ses cuisses la fit revenir à la réalité.La main quitta ses cuisses et on la força à se mettre à genoux. Elle découvrit que des couvertures avaient été posées sur le bitume, lui offrant un sol doux lui permettant de ne pas se blesser les genoux dans cette position. Cela finit de la rassurer. Cette séance de viol avait été organisée avec soin et son plaisir avait été pris en compte. La main qui la bâillonnait fut retirée et on la força à ouvrir la bouche, l’arrière du crâne posée contre le ventre d’un homme se tenant derrière elle. Alors que des mains – elle n’aurait su dire combien – se mettaient à lui caresser les bras, le ventre, les hanches, jouaient avec ses seins et ses lèvres intimes, on inséra dans sa bouche un sexe dressé. Le goût de latex légèrement mentholé qui envahi ses papilles la rassura encore. Par contre, l’homme était brutal. Il comptait apparemment jouer le scénario du viol le plus loin possible et ne se privait donc pas de la posséder, quitte à lui faire mal. Pendant ce temps, ses tétons étaient pincés, tirés, de même que ses lèvres intimes. Un doigt fut introduit dans son anus.Pour se rassurer, elle saisit l’objet de fin de jeu. Il se logea aisément dans sa main malgré les hommes qui la maintenaient. Il lui suffisait d’appuyer pour que tout s’arrête, mais elle ne le voulait pas. Son maître avait vu juste. Pour le moment, cela lui convenait parfaitement. Elle sentit cependant un certain refroidissement dans l’air et lâcha donc l’objet. Il y eut comme un soupir de soulagement et le jeu reprit de plus belle. Ils étaient attentifs à ces gestes, c’était indiscutable.Deux autres la prirent par la bouche, les autres s’occupant du reste de son corps avec précision et délectation. Elle fut ensuite remise debout et amenée plus loin. Elle se demandait comment ils voyaient dans l’obscurité ambiante car elle avait du mal à voir à plus de quelques centimètres devant elle. Elle remarqua alors que les bornes annonçant les sorties de secours les plus proches avaient été recouvertes d’un linge masquant leur luminosité. C’était pour cela qu’il faisait plus sombre qu’à l’ordinaire.Ils la forcèrent soudainement à s’allonger sur le capot d’une voiture. Le mouvement la prit par surprise mais ils furent doux et le capot, également recouvert d’une couverture, lui offrit un « lit » confortable. Des cordes furent passées autour de ses poignets et celles-ci furent nouées à la base des rétroviseurs de la voiture. Ainsi, il lui était impossible de se soustraire aux volontés de ses « agresseurs ». On lui mit l’objet pendant à son poignet gauche dans la main avant de le retirer, comme pour s’assurer qu’elle pouvait toujours l’attraper et, une fois la vérification de sécurité effectuée, on lui attrapa les chevilles et ses jambes furent relevées. Ses reins arrivant au bord du capot, elle offrait ainsi parfaitement ses deux orifices aux hommes qui l’entouraient et le premier ne se fit pas prier pour s’avancer rapidement. Elle tenta de se débarrasser de ses liens, en vain. Elle tenta de resserrer les jambes, en vain. Elle lança un faible « non » mais qui n’eut aucun effet. Ces trois actions, toutes vaines, eurent un effet redoutable. Elle sentit son bas-ventre frémir d’excitation et lorsque son « agresseur » la pénétra, son sexe recouvert du plastique protecteur coulissa parfaitement dans l’antre trempée de la jeune femme, la faisant gémir de plaisir. Les hostilités étaient vraiment lancées et il s’activa pleinement en elle tandis que ses comparses jouaient avec le corps qui leur était offert. Seins, bouche, ventre, clitoris et anus, tout était pincé, trituré, pénétré, tiré alors que le pénis allait et venait en elle avec ferveur.Sous ce traitement, elle ne mit pas longtemps à jouir et son partenaire également. Un second se présenta et il reprit la place du premier. Le troisième préféra l’autre entrée, qui, sous les assauts des doigts des autres « agresseurs », avait fini par être suffisamment dilaté pour permettre une pénétration sans douleur, ou presque. Elle ne comptait plus les orgasmes, les cris, les gémissements, les faux « non » qu’elle avait lancés et qui s’étaient transformés en cris de plaisir. Par moment, elle se demandait ce qui se passerait si quelqu’un venait à entrer dans le parking et cette exhibition possible l’excitait davantage encore.Toute bonne chose a une fin et ils finirent par partir, sans un mot, dans ce silence qui les avait caractérisés. En partant, ils retirèrent les vêtements masquant les issues de secours et l’obscurité se fit moins lourde. Elle repéra ses vêtements et à peine les avait-elle enfilés que la lumière revint. Rien dans le parking ne pouvait indiquer ce qui venait de s’y passer. Elle reprit l’ascenseur, monta chez elle et, après avoir pris une douche, avala un copieux dîner.Le lendemain, dans sa boîte mail, elle reçut quelques photos d’elle, envoyées par son maître, sur lesquelles on la voyait, comme en plein jour, se faire prendre avec un plaisir évident par plusieurs hommes masqués.