J’étais étudiant à l’époque, ou tout du moins inscrit à la fac car je n’y mettais en réalité presque jamais les pieds. La dépression couvait, insidieuse, elle s’emparait de tout mon être. À 21 ans, je restais enfermé des jours durant dans ma piaule, sans voir personne et sans parler à qui que ce soit.J’habitais un petit meublé, rue Gustave Trécy, un immeuble délabré à la façade lépreuse. La concierge était une ex-prostituée, une femme gouailleuse avec une voix portante, ouvertement de droite et même d’extrême-droite. Elle vomissait à longueur de journée sur les bougnoules, cause, selon elle, de tous les maux de la terre, et en particulier de sa décrépitude. Une connaissance de mon parrain (dans quelle circonstance l’avait-il connue, cette vieille pute ? mystère), c’est grâce à lui que j’avais trouvé cette piaule. Claudine Vivier qu’elle s’appelait, cette concierge, Madame Cloclo pour les intimes, en particulier pour le vieux monsieur du troisième, je les soupçonnais d’ailleurs de fricoter ensemble. Ce vieux facho, pourfendeur d’anarchistes, était toujours fourré dans sa loge. Lui contait-il fleurette et baisaient-ils ensemble ?En ce qui me concerne, j’habitais au cinquième, juste sous les toits, cinquième sans ascenseur, une chambre de bonne minable, meublée avec le pire mobilier qui soit, et pour toute distraction un radiocassette grésillant. Et je restais, enfermé des jours durant dans le froid, à griffonner des pensées obscures sur des feuilles de papier qui rejoignaient invariablement la poubelle. Le reste du temps j’étais en plein délire.o-o-o-o-o-o-o-oJosette venait trois fois par semaine dans cet immeuble. Femme de ménage entre deux âges qui n’avait pas inventé la poudre, cette brune solidement charpentée avait un cul mastoc et des hanches hyper-larges, et surtout une énorme verrue sur la joue gauche et une autre sur le nez. Ces gros boutons disgracieux marquaient un faciès déjà passablement ingrat. Elle s’affairait le plus souvent dans les parties communes, le hall, la cage d’escalier. Les chiottes, quant à elles, étaient sur le palier et les douches inexistantes, il fallait se débrouiller autrement. Moyennant finance, on pouvait également l’employer pour faire le ménage dans nos piaules. La plupart des résidents de l’immeuble étaient des hommes célibataires ou alors des séparés, des divorcés. La mère Vivier était hostile à la présence de femmes, « toutes des fouteuses de merde », selon elle. Pour avoir sa place dans l’immeuble, mieux valait être homme, blanc, poli et fermer son clapet.Comment en suis-je arrivé à fantasmer sur Josette ? Ce n’est pas à cause de ses joues très rouges, et je ne suis pas plus tombé sous le charme de sa blouse sans forme… Tout a commencé un après-midi de printemps, par quelques bruits entendus à travers une cloison :— Ah, putain, elle te plaît, ma queue, t’aimes ça, sucer ma bite, ah putain qu’est-ce que c’est bon ! Allez bonniche, montre-moi tes miches que je me branle avec.Tout ceci suivi de gémissements, de râles et de bruits douteux qui ne laissaient aucun doute sur ce qu’ils étaient en train de faire.— Ah putain, ce cul ! Un vrai garage à bites…Une demi-heure plus tard, j’ai entendu la porte de mon voisin s’ouvrir et je suis sorti à mon tour sur le palier pour voir ce qu’il en était. Je me suis retrouvé face-à -face avec Josette qui sortait justement de chez le voisin. C’était donc avec elle qu’il avait baisée. Elle était complètement hagarde, elle avait vraiment la tête de quelqu’un qui vient de se faire bien défoncer. J’ai croisé son regard mais, ne sachant trop quoi dire, j’ai passé mon chemin et me suis réfugié aux WC où je me suis passablement branlé.Cet épisode m’a trotté dans la tête pendant près d’un mois. À chaque fois que Josette venait dans l’immeuble, je passais mon temps à l’épier mais le voisin n’était pas là (peut-être travaillait-il maintenant en journée ?) et il ne se passait pas grand-chose, si ce n’est le bruit du balai dans les escaliers. Je fantasmais maintenant à mort sur la femme de ménage, je me demandais s’ils étaient beaucoup dans l’immeuble à profiter de ses charmes et si elle se faisait payer. À moins que ce ne soit vraiment une grosse salope, une nympho qui adore se faire baiser ! Je l’imaginais déjà dans ma piaule, à moitié dépoitraillée, prête à se soumettre au moindre de mes désirs. Si j’en juge par ce que j’avais entendu, cela devait être sacrément chaud au lit. En la regardant, elle n’en avait pourtant pas l’air.D’un autre côté, je ne savais pas trop comment l’aborder… Jusqu’au jour où j’ai eu l’idée d’aller voir la mère Vivier, et je lui ai fait part de mon souhait de faire faire le ménage dans ma piaule.— 50 francs de l’heure, m’a-t-elle répondu, peu aimable, et pas avant la semaine prochaine.En attendant le moment fatidique, je me masturbais plusieurs fois par jour en pensant à Josette. Lorsque je la croisais dans l’escalier, elle ravivait tous mes fantasmes. Même ses verrues étaient pour moi aphrodisiaques, elles me servaient de repère pour l’imaginer en train de me sucer. Et puis ses hanches hyper-larges, humm, un vrai délice ! Un jour je me suis retrouvé juste derrière elle en train de gravir l’escalier. « Un vrai garage à bites ! » avait dit mon voisin. Ma seule crainte, c’était de me sentir un peu perdu dans ce derrière énorme.Et si elle ne voulait pas ? si elle me rejetait ? Elle pourrait rire de moi ; je ne savais trop comment m’y prendre. Pourrais-je la négocier comme une vulgaire catin ? Ou fallait-il y mettre plus de formes ? Plus le jour en question approchait et plus j’étais fébrile. Cette femme-là avait l’âge de ma mère et donc de l’expérience. De l’expérience et un mari, je l’avais entendue parler deux trois fois de son mari avec la concierge. C’était un alcoolo fini, chauffeur-livreur de son état, elle n’était, semble-t-il, pas très heureuse avec lui. Ils n’avaient pas pu avoir d’enfants et il préférait traîner dans les bars plutôt que de rester en tête-à -tête avec sa femme.o-o-o-o-o-o-o-oQuand Josette frappa à la porte ce jour-là , la tension était pour moi à son comble. Pour preuve, je me mis à bégayer comme un débile mental. Elle déboula immédiatement avec tout son attirail, son aspirateur qui faisait un raffut d’enfer, impossible dans ces conditions de lui tenir causette. J’étais assis en tailleur patiemment sur le lit, je regardais évoluer son gros derrière, c’était déjà un beau spectacle. Il ne lui fallut pas beaucoup de temps pour faire le tour de la pièce, elle passa même un petit coup sous le lit, s’activant avec une énergie peu commune, sans trop faire attention à moi. Je la regardais pourtant intensément, je n’arrêtais pas de la déshabiller des yeux, sachant pertinemment que j’étais absolument incapable de me jeter sur elle pour lui faire sa fête et encore plus incapable de lui conter fleurette.Toujours est-il que, de mon côté, le temps passait très vite, un petit passage de chiffonnette sur le miroir, sur les vitres et sur les meubles, la serpillière sur le linoléum et voilà , terminé, vite fait, bien fait.— Voilà monsieur, annonça-t-elle triomphalement. Vous désirez autre chose ?Pour sûr, plein de choses, ma cochonne, mais je fus totalement incapable d’ajouter quoi que ce soit. Déjà la porte se refermait et la déception pointait son nez. Dans un sursaut désespéré, j’essayai de l’appeler :Comme si elle s’attendait à ça, elle rouvrit de suite la porte :— Oui ?— Je voulais vous demander…— Quoi ?— … si vous pouviez revenir la semaine prochaine…— Oh, vous savez, ce n’est pas très sale chez vous.— Oui, mais…Je tournais autour du pot, incapable de dévoiler mes pensées les plus sombres. Pour faire diversion, je me mis à parler du voisin qui travaillait, me semble-t-il, beaucoup plus ces derniers temps.— Vous parlez de monsieur Jules ?— Le voisin juste à côté.— Oui, c’est ça, monsieur Jules. Oh, en ce moment il ne travaille pas, je crois que sa mère est très malade et qu’il est parti quelque temps à son chevet.— Vous faisiez le ménage chez lui ?— Oui, effectivement, ça m’arrivait de temps en temps.Son visage s’éclaira alors, comme si elle venait soudain de comprendre là où je voulais en venir, un large sourire vaguement moqueur apparut au coin de ses lèvres. Elle se tenait devant la porte ouverte et ne semblait décidée ni à entrer ni à sortir. Il y avait quelque chose d’ironique sur son visage, comme si elle prenait un malin plaisir à me laisser dans l’embarras. De mon côté, je ne savais vraiment plus quoi dire, le rouge me montait aux oreilles, j’étais pris en flagrant délit de fantasmer un max :— Et vous le connaissez depuis longtemps ? finis-je par demander.— Qui ça ?— …— Monsieur Jules ?— Oui… eus-je du mal à articuler.— Il se montre vraiment très gentil avec moi et aussi un peu coquin… il est surtout très généreux…Ainsi c’était donc ça, elle faisait vraiment la pute. J’étais passablement écœuré. J’avais espéré quoi ? Me trouver en face d’une grosse vicieuse lubrique ? Devant ma mine déconfite, elle me prit en pitié, referma lentement la porte derrière elle et s’approcha du lit où j’étais toujours pétrifié, les doigts emmêlés et la peur au ventre.— La prochaine fois, dites-moi franchement que c’est pour la bagatelle que vous avez besoin de moi… ça vous évitera de payer pour le ménage… Allez, c’est mon jour de bonté, une petite turlutte de bienvenue, ça vous tente ? Comment vous appelez-vous ?— Michel.— Eh bien, Michel, si tu me la montrais, ta grosse zigounette, pour que je te la suce.Hors d’état de faire un geste, je la laissai ouvrir ma braguette et extraire mon sexe déjà dur de sa prison. Elle me fit mettre debout sur le lit et s’agenouilla devant moi avant de m’emboucher sans plus attendre.Ahh ! Son gros visage rougeaud, et ses verrues sur la figure, et ma bite qui glissait lentement entre ses lèvres voraces… Cela devait faire presque une semaine que je n’avais pas pris de douche, je devais sentir fort mais elle m’avalait pourtant sans rechigner et m’engloutissait avec appétit. Quelques minutes de ce traitement suffirent à me mettre dans tous mes états. Je lui pris alors la tête pour lui baiser sauvagement la bouche. Elle gémissait d’aise et bavait en abondance sur ma queue. Quelques allers-retours plus tard et elle me fit décharger en abondance sur son visage, n’hésitant pas à étaler le foutre gras sur sa peau, usant de mon gland comme d’un pinceau.Ensuite, elle prit simplement son mouchoir dans une poche de sa blouse et s’essuya sommairement la figure avant de se relever. Elle était déjà prête à partir alors que moi, resté debout sur le lit, j’exhibais fièrement une bite toujours bien droite.— Ah si, une chose, dit-elle avant de s’éclipser. Pour ce genre de ménage, inutile de passer par madame Vivier, il faut me le demander directement. Cette vieille folle serait capable de me foutre à la porte si elle savait.Elle referma la porte derrière elle, pour la rouvrir de suite :— J’oubliais aussi… pour la totale, c’est un peu plus cher… Mais, on peut s’arranger entre nous, je peux faire des tarifs « Étudiants », conclut-elle avec une candeur toute commerciale.Et, dans la foulée, elle me lança une sacrée œillade qui en disait long sur la nature de nos rapports futurs.o-o-o-o-o-o-o-oPar la suite, les après-midis coquins avec la femme de ménage ont passablement grevé mon budget pendant près de dix-huit mois. Ils furent néanmoins utiles à mon équilibre, beaucoup plus efficaces que n’importe quelle psychothérapie avec un charlatan. Ils me permirent de reprendre peu à peu contact avec la réalité et de ne pas sombrer dans la démence. En ce sens, Josette était une guérisseuse, doublée d’une bonne éducatrice car son sens inné des choses du sexe me permit d’étendre mes connaissances en la matière et de parfaire mon savoir-faire. Je ne regrette aucune de mes séances avec cette prostituée dont j’appris bientôt que je n’étais pas le seul client et qu’elle satisfaisait une partie de l’immeuble.Bien des années plus tard, j’ai épousé une femme aux joues rouges avec de gros boutons sur la figure. Quand je regarde mon épouse en train de me sucer, j’ai toujours une petite pensée pour Josette. J’imagine alors ma femme au bureau, en train de faire la pute, de se donner moyennant finance à ses collègues, de leur faire des turluttes et de se faire sodomiser par le grand patron. Je la baise alors avec plus de vigueur en la traitant de grosse pouffiasse, comme je le faisais à l’époque avec Josette. Mon langage est ordurier mais j’ai l’impression que ça l’excite.Il faudrait peut-être que je fasse une psychanalyse.