RémyEncore un Noël de passé. Les enfants sont repartis. La maison est en chantier. Je commence à ranger. Laure est dans la chambre. Elle revient. Elle tient une enveloppe à la main.— Comme c’était marqué, « Madame, Monsieur », je l’ai ouverte. Mais dans l’enveloppe, il y en avait une autre avec un mot qui disait de regarder seulement le jour de Noël. Tu as une idée d’où cela vient ?— Montre-moi… C’est tapé à la machine. Qu’est-ce que je fais, j’ouvre ?— Probablement encore un cadeau qui n’en ai pas un, du genre vous avez gagné un voyage si vous achetez une cuisine, ou ce genre de connerie !Je l’ouvre. À l’intérieur, un carton d’invitation richement décoré à l’en-tête :AU PLAISIR des SENS.Vous êtes cordialement invités pour le week-end du 15-16 février.Bon valable pour deux personnes tous frais payés.— C’est une blague ? Au plaisir des sens ? Une pâtisserie ? Un grand restaurant ? C’est toi qui as fait cette réservation ? me demande Laure, moitié amusée, moitié fâchée.— Non, pas du tout. Je n’ai rien réservé. Les enfants, peut-être, qui voulaient nous faire une surprise ?— Mais ils sortent d’ici. Si c’était eux, ils auraient demandé qu’on ouvre cette enveloppe. D’abord, c’est quoi ce « Plaisir des sens » ? Regarde sur le net.Je le fais. Il y a pléthore de sites qui se rapprochent de ce titre. Laure a raison, cela va du restaurant au pâtissier, mais l’adresse que je trouve au dos du carton d’invitation ne laisse qu’une possibilité. C’est une maison d’hôtes libertines. Leur site web ne laisse aucun doute. Laure qui regarde par-dessus mon épaule le découvre avec moi. Les termes « Candaulisme », « Échangisme », « Libertinage » sont associés pour définir tout ce qu’ils proposent. Leur équipement est conséquent. Chambres à thème, sauna, hammam, piscine intérieure. Ils ont même un coin voyeurisme avec un miroir sans tain.On se regarde. Autant elle que moi sommes « soufflés ». Non, cela ne peut pas être nos enfants… Alors qui ?— Je te jure que ce n’est pas moi, dis-je avec le maximum d’assurance. Ce ne sont pas les enfants. Ce n’est pas toi ?— Moi ? Tu me vois faire ce genre de réservation. Non, reconnais que c’est toi.— Je t’assure que non… Mes collègues peut-être ?— Ah, parce que tu es assez intime avec eux pour qu’ils t’offrent ça ? Qu’est-ce que tu as raconté sur moi… ? Sur nous… ? D’ailleurs, depuis quelque temps, je ne vois pas ce que tu peux leur raconter sur nous. Tu as une idée de la dernière fois où nous avons fait l’amour ? Et je ne parle pas du « Service minimum » que tu assures à peine !— Chérie, voyons, le travail…— Non, cette invitation c’est toi qui l’as organisée. Je ne te plais plus et tu t’es dit que cela boosterait ta libido ! Tu veux te donner bonne conscience… Le mari qui laisse sa liberté à son épouse pour pouvoir mieux baiser avec d’autres. C’est tout ce que tu as trouvé ? Je me souviens maintenant qu’il y a quelques mois tu avais parlé, sans avoir l’air d’y toucher, de connaissances qui étaient libertines. Tu avais abandonné parce que je n’avais pas réagi, alors tu reviens à la charge. Si tu crois que je ne sais pas que tu me trompes… Ces « gardes du dimanche », lorsque j’appelle l’hôpital, on me dit que tu n’es pas sur le planning.— Chérie. Non, je te jure que non. Ce n’est pas moi. Je ne te trompe pas. Jamais je n’organiserais ce genre de soirée.— De toute façon, je n’irai pas. Et tu vas me le payer. C’est fini les « gardes bidon » !Elle part. Furieuse.Le silence dans la pièce, mais un hurlement dans ma tête.Qui a bien pu faire ces invitations ? Comme ce n’est pas moi, c’est qui ? Laure ? C’est vrai que je ne la vois pas faire ça, non pas qu’elle n’aime pas le sexe, mais quand elle a envie d’une chose elle sait se faire comprendre, à demi-mot, par des encouragements.Disons que c’est elle ! Comment savoir ? Je sais, appeler la maison d’hôtes.Raté. Ils font dans la discrétion et c’est tout à leur honneur : Monsieur nous ne donnons pas ce genre d’information. Fermez le ban !Tout un Week-end, cela a dû coûter « bonbon ». Je sais : regarder son compte bancaire et des mouvements de carte. Raté… Rien de particulier, en tout cas, rien qui n’atteigne la somme !Alors qui ? De toute façon, comme nous n’y irons pas ! J’aurais bien voulu savoir…Au moins, cette conversation m’aura appris que ma femme a des soupçons. Elle a raison et il faut que je fasse un effort. Ce n’est pas que je ne l’aime plus, c’est juste que je la désire moins et il va falloir que je me reprenne. J’ai pris de mauvaises habitudes mais comment revenir en arrière lorsqu’on a découvert ces plaisirs que certains caractériseraient comme « hors nature » ?*******Que c’est bon ! Elle m’enveloppe de ses bras et de ses jambes. Il me reste cependant assez d’espace pour bien la bourrer. Chaque possession s’accompagne de ce clapotis si excitant, de ce claquement des chairs mais aussi de ses petits cris et de ses mots qui m’encouragent.Amélie aime le sexe. Pourtant à la voir on ne dirait pas. Un tout petit bout de femme, mais au lit, une bombe. Je l’ai connue à l’hôpital où je travaille. On a commencé par des petites baises rapides dans des salles de repos, dans des pièces de stockage, même une fois dans un escalier au risque de se faire surprendre avec cette excitation supplémentaire. Depuis quelques semaines elle m’invite chez elle. Le dimanche matin, si son mari à un entraînement, ou le dimanche après-midi s’il joue. Autant Amélie est menue, autant son mari est costaud. Il faut dire qu’il joue au rugby, pilier, une véritable armoire à glace.Chaque fois que je viens, elle m’attend en tenue coquine. Sitôt passé la porte, elle me saute dessus et me déshabille. Encore dans l’entrée, elle me taille une pipe. Depuis quelque temps on ne se protège plus. Elle me suce, me pompe, m’astique en n’hésitant pas à glisser un doigt dans mon petit trou jusqu’à ce que je crache dans sa gorge. « Comme cela tu seras plus résistant pour après », voilà sa théorie et ma foi, qui refuserait cet accueil ? Ensuite, c’est dans le salon ou dans la chambre. Comme je disais, Amélie est très chaude, avec une pointe de vice. Une pointe qu’elle veut me glisser dans mon fondement. « Tu veux bien ? Ça m’excite de savoir que tu en portes un aussi », elle parle d’un plug. Après la sucette, c’est son plaisir. Parfois, elle a déjà son petit cul habité, parfois c’est moi qui le lui mets. En tout cas, c’est toujours elle qui m’en glisse un. À part un doigt, jamais je n’avais connu ça. Une sensation étrange, surtout lorsque c’est elle qui me chevauche car je le sens bouger dans mon fondement. Au fil des semaines, j’ai bien vu qu’elle en choisissait toujours un plus gros ou plus long que la fois précédente.— Oui… Oui… Oui… C’est bon ! Bourre-moi, je sens que je viens… Oui… Allez, crache avec moiiiiii !Jouissance partagée, synchrone. Elle a raison, la seconde fois j’arrive à bien me contrôler… Je pourrais presque tourner dans des films pornos…Quelques secondes pour reprendre mon souffle, bouger encore dans son vagin jusqu’à ce que je sente que ma queue faiblisse. Alors elle me libère et je peux m’allonger à côté d’elle.Je le vois en même temps que je l’entends.— Elle est bonne ma femme, hein ? T’assures pas mal aussi… Jolie baise.Je sursaute et me redresse d’un bond. Son mari que je n’ai jamais vu si ce n’est en photo est dans la chambre, assis sur une chaise. En une seconde, tous les scénarios défilent dans mon cerveau. Tous sont catastrophiques. Le moins pire est que je ressorte défiguré par des poings de mari cocufié dans sa maison.— Du calme ! Du calme, rassure-toi… Je ne te veux pas de mal. Au contraire.— Je… Euh… Ce n’est pas…J’allais dire : ce n’est pas ce que vous croyez. Heureusement, je m’arrête avant… Excuse trop conne. D’ailleurs, il devait être là depuis un moment.— Je sais que tu baises ma femme depuis des semaines. À l’hôpital et chez moi aussi. Amélie me dit tout. Elle a un sacré tempérament, hein ? Il ne faut pas lui en promettre, mais il paraît que tu assures. D’après ce que je viens de voir cela semble être le cas, ce n’est pas souvent qu’elle couine comme ça. Hein Chérie ?— Oui, mon amour. Rémy sait me faire jouir.— Tu vois Rémy, tout est pour le mieux. D’ailleurs, je ne serais pas là si ce n’était pas le cas.— Merci.Que dire d’autre ? Mais, comment me sortir de ce plan ? Je comprends que depuis le début, ou du moins depuis un moment, le mari est au courant. Au courant, mais pas en colère, donc un mari au moins un peu candauliste ou tout du moins partageur ! Alors, pourquoi se montrer aujourd’hui ?— Tu gamberges ! Tu te poses des questions. Pourquoi le mari apparaît maintenant ? Tu lui montres Chérie ?Sa Chérie saute du lit sans tenir compte de ce qui s’écoule de sa fente. Elle reproduit sur son mari le déshabillage de l’entrée. En quelques secondes, il est nu. Nu, poilu, massif, des bras comme mes cuisses, des épaules de bûcheron, un sexe comme… Comme le mien… Normal… Alors que j’aurais attendu une verge à l’image de l’homme, grosse, veinée, le gland énorme.Il s’assied sur le lit. Sa femme se glisse entre ses cuisses et commence à le sucer. Très vite, sa verge se réveille et devient un beau mandrin qu’Amélie se fait un plaisir à lécher, s’attardant sur le gland, gobant les bourses, le branlant par ses lèvres.L’homme me regarde. Je suis resté en place, assis au milieu du lit.— Tu as déjà sucé un mec ?— Non, jamais.— Tu devrais essayer… Tiens, chérie, laisse-lui un peu de place.Amélie lève la tête. Elle me regarde d’un air moqueur. Je commence à comprendre le piège. L’homme n’est pas menaçant, c’est juste une proposition. J’entrevois déjà une partie à trois. J’imagine Amélie enlevant son plug pour laisser la place à un sexe, le mien ou celui de son mari, et se retrouver prise en sandwich, comblant probablement un désir savamment préparé.Je ne me dégonfle pas. Une pensée éclair me fait revenir des souvenirs de jeunesse où, adolescent, avec un copain, on jouait à un peu plus que se branler l’un l’autre.Elle n’est peut-être pas grosse mais j’avais oublié combien il fallait ouvrir les lèvres pour prendre un sexe d’homme en bouche. Il est gluant de salive, j’y ajoute la mienne, je fais de mon mieux. Pendant ce temps, l’épouse me caresse le mien, je me sens déjà durcir.— Hé, pas mal. Tu ne serais pas un petit cachottier ? Avoue, tu as déjà sucé un mec !— Il y a très longtemps, dis-je, quittant le mandrin pour y replonger.— C’est comme le vélo, cela ne s’oublie pas.Il a raison. Je suce la bite du mari de ma maîtresse. J’y trouve presque du plaisir, d’autant qu’il ne se prive pas de m’encourager, un peu comme moi j’encourage sa femme…— Viens, on va changer.Quelques mouvements où il m’indique de m’allonger. Spontanément, sa femme vient sur moi, en posant sa chatte sur ma bouche, m’offrant ma propre liqueur qui suinte. Les cuisses m’aveuglent et le sexe me fait un bandeau bien agréable. Je ne peux pas voir mais il n’en est pas besoin pour comprendre que l’homme me rend la pareille. Il me suce tout en repoussant mes jambes vers le haut, m’ouvrant comme je le fais parfois avec une femme.Je comprends que c’est sa femme qui me maintient en tenant mes chevilles car des doigts tirent sur mon plug. Mon petit trou doit bâiller de façon indécente. Je comprends le projet de l’homme lorsque je sens un liquide couler sur ma rondelle et une main le diriger.Il va me… Jamais on ne m’a fait…Tout est clair maintenant… Ces plugs de plus en plus gros et longs qu’Amélie me faisait mettre étaient une préparation pour son mari. Le petit cul qui va être pris, c’est le mien ! D’une certaine façon, c’est le prix à payer pour avoir baisé sa femme et peut être pour pouvoir continuer. Déjà, je sens une chose souple qui s’appuie. Il faut que je réagisse, il va me posséder… Je ne veux pas… Je ne peux pas… Je suis vierge… Vierge à part les plugs…— Je vais te prendre. Tu es d’accord ? Tu verras, je suis très doux… Tu veux bien ?Qui a dit oui ? Un oui, indistinct mais dont le mouvement de tête ne peut que confirmer. J’ai dit oui. Je suis fou.Il entre. Je sens comme lorsque le plug écarte ma rondelle sauf qu’ici mon muscle ne se referme pas. Il étrangle ce qui me possède.— Tu es étroit, c’est bon. Un petit cul de pucelle.Pucelle ? Non, j’ai perdu ma virginité. Autant parce que le mandrin est en moi que parce que j’en apprécie la présence. Cela semble sans fin. Il est donc si long ? C’est donc cela de se faire posséder ? Cette impression de gonfler de l’intérieur ? C’est différent du plug, une consistance différente, à la foi dure et souple, une impression de chaleur, de plénitude.J’ai toujours trouvé cette expression « la plénitude », et cette autre « se sentir pleine », utilisées pour une femme qui se fait prendre par un gros machin, comme un artifice de style. Mais j’avais tort. Il me remplit et sa main qui me branle donne l’impression que c’est son propre sexe qui me transperce et ressort.Amélie me libère. J’ai sous les yeux la réalité de ma position. Me voici allongé, les jambes écartées par des mains puissantes, avec cet homme qui est tout contre moi, qui d’un mouvement de rein fait ressortir son engin, engin que je vois disparaître à nouveau dans mon petit trou. Me voici une femelle qu’un mâle puissant encule. Je devrais avoir honte d’accepter ça, je devrais, et d’ailleurs, j’ai honte, mais elle n’empêche pas le plaisir.Amélie est venue prendre mon sexe dans sa bouche. Elle doit avoir sous les yeux la réalité de ma honte. Son mari m’encule. Oh, elle doit rire en silence. Je ne suis pas dupe, depuis qu’elle m’a invité chez elle, c’était avec ce plan. J’ai donc passé l’examen avec succès puisque le pilier de rugby m’enfile comme une salope.J’ai honte mais c’est bon. Comment puis-je ressentir du plaisir alors qu’un bâton me laboure les reins. Me laboure, oui, car le pilier ne se retient plus. Cela doit faire des semaines qu’il attendait ce moment. Sa femme devait le tenir informé : Il aime de mieux en mieux. D’ailleurs, le plug entre facilement. Il a compris comment faire pour se décontracter. À moins qu’elle ait filmé ou qu’il était caché en mari prêt à céder sa femme pour pouvoir enculer l’amant.Il me laboure. Je couine de ses avancées. Je pleure de ses départs. J’ai honte mais c’est si bon. Mon cul me brûle mais je le sens vivant, palpitant, bien différent qu’avec un plug.— Je vais cracher dans ton cul. Rassure-toi, moi aussi je suis clean.Cela ne m’était même pas venu à l’esprit tellement je suis dans mon plaisir, découvrant des sensations inconnues. C’est donc cela que les gays recherchent avec avidité. Cette impression. Moi en plus j’ai la gorge gourmande de cette garce d’Amélie qui me pompe.Ça brûle. Sa bite fait un bruit de clapotis que j’aime lorsque c’est moi qui possède une femme. Mais ici c’est dans mon petit trou, mon cul, n’aie pas peur de le reconnaître !Je jouis. Moi aussi je crache mon foutre dans cette gorge… Celle de la femme… Alors que son mari m’a…C’était ma première fois. Il y en a eu d’autres. Nous avons expérimenté tout ce qui peut se faire à trois. Chaque semaine, je guette le dimanche où avec un peu de chance je retrouverai la femme et le mari.*******Perdu dans mes pensées – pensées coupables –, je ne vois pas Laure revenir. Elle est devant moi à moitié nue, juste une petite culotte. Nue, mais encore en colère. Elle n’a rien de l’épouse qui vient chercher son mari pour l’inviter par un : « Tu viens te coucher ? » Non, une furie.— J’ai changé d’avis. Je vais y aller à ton week-end. Si c’est ce que tu veux et bien tu vas être servi. Là-bas, je vais bien trouver un homme que j’intéresse et s’il le faut, je me donnerai les moyens. Tiens, pour commencer, je vais m’acheter une robe et de la lingerie pour ce genre de soirées. J’ai vu des vidéos sur leur site. Moi aussi je peux porter des tenues sexy. Après tout, même si mon mari s’est lassé de moi, je sais que je plais encore. Je vais te le montrer.— Chérie, mais…— De toute façon, ma décision est prise. D’ailleurs, que tu viennes ou que tu ne viennes pas, moi j’y irai. Tu souris ?— Non, pas du tout, c’est juste que…— Que tu ne m’en crois pas capable ! Tu pensais que j’allais te dire :Chéri, si tu as envie, je veux bien t’accompagner, mais je ne ferai que regarder. Je comprends que toi tu as des besoins… Mon cul, oui ! On parle bien d’égalité homme femme. Eh bien, je vais l’appliquer ! Tu vas voir si ta femme n’est pas capable de séduire. Et quand je dis « séduire », je me comprends.Elle repart sans que je puisse intervenir. Elle est vraiment en colère. Je ne l’ai pas vue ainsi depuis, depuis… Je ne me souviens pas…C’est un comble. Je n’ai rien fait et elle m’accuse de tout. Pour l’infidélité, je reconnais, mais pas le reste. Elle va bien se calmer. Jamais elle n’oserait aller dans ce genre d’endroit. C’est vrai qu’il y a une période où j’aurais bien aimé l’entraîner pour donner du piment à notre vie sexuelle qui s’endormait petit à petit. Laure a fait semblant de ne pas comprendre et je n’ai pas insisté. Cela a évité de vraiment me poser la question : « est-ce que je pourrais supporter de voir ma femme avec un autre ? Surtout, suis-je certain de pouvoir l’entendre jouir par un autre ? »*******Elle ne se calme pas. Oh, plus cette colère affichée et bruyante… non, une colère froide, une attitude d’indifférence… pire, bienveillante et provocatrice.— Regarde ce que j’ai acheté. C’est bien ma taille ? Ça me va bien ? Je trouve que cela met bien ma poitrine en valeur.Elle qui n’avait jamais dû regarder un site porno sur le web, je la retrouve devant des écrans de lingeries où elle passe commande de ce qu’elle me montre en me questionnant comme si c’était une simple robe, ou de la lingerie classique.— Moi j’ai un faible pour celle-ci. C’est une robe en latex ou vinyle, noire comme la nuit qui est comme moulée sur son corps, de la poitrine au raz des fesses. C’est pas « too-much » ? Avec celle-ci, je ne pourrais pas mettre les dessous que j’ai achetés !Évidemment qu’elle n’attend pas de réponse à ses questions. Elle me provoque, c’est évident. Sur le lit, elle étale ses achats : robes, jupes, lingerie provocante.Le pire c’est que cela lui va bien. Sa nouvelle poitrine, à peine vieille d’un an, n’a pas besoin de soutien mais ces quelques ficelles et dentelles la magnifient. Je réalise que sa soudaine demande de faire refaire sa poitrine a dû correspondre à mes « absences » et qu’elle espérait me reconquérir ainsi. Je n’ai rien vu venir, plongé comme j’étais dans cette nouvelle sexualité.Évidemment que j’ai mis en parenthèse mes « gardes » du dimanche. Je ne veux pas la perdre. Il n’y a pas que la baise dans la vie même si pendant des mois j’ai été centré sur ça. J’aime mon épouse. Je ne m’étais plus posé la question depuis une éternité tellement notre couple était une évidence. Sa colère et le risque de séparation que je sentais peser sur ma tête me font redevenir un époux attentif, mais Laure, après m’avoir bien excité avec ces habillages et déshabillages, ne me laisse aucune chance de l’approcher.— Garde tes forces pour le week-end. Ce serait bête que tu ne puisses pas en profiter par une baisse de régime. Je ne veux pas que mon mari me fasse honte, et puis à moi aussi cela va me faire du bien. Pour tout te dire, je refais des rêves érotiques… Demande-moi si c’est avec toi !Je ne réponds pas.La date approche. Sa provocation ne diminue pas. Je commence à m’inquiéter vraiment. Le vendredi, juste avant, elle m’annonce, encore plus provocante que d’habitude :— Je rentrerai plus tard. J’ai rendez-vous pour une épilation !*******Trois heures de route. Elle ne renonce pas… J’ai bien été obligé de suivre. Je pense qu’elle va abandonner lorsqu’elle sera dans l’ambiance qui ne peut être que spéciale dans cette maison d’hôtes. Même si c’est une soirée « Spéciale première fois », les photos le montrent, c’est plus que chaud.C’est en pleine campagne. La maison, plutôt un manoir et ses dépendances sont très joliment décorés. On nous fait visiter. En chemin on croise d’autres couples. Ils sont comme nous, un peu mal à l’aise.Je compte une quarantaine de participants qui profitent du buffet. Ce n’est pas beaucoup. Moi j’aurais plutôt préféré un club où on est plus anonyme. Certains font connaissance, la majorité est plus timide bien qu’il ne se passe rien. Un peu comme une soirée normale. Sauf que les tenues des femmes ne laissent pas indifférent et sont loin d’être celles d’une réunion normale.Laure après sa douche a mis celle en vinyle. Un moment, j’ai cru qu’elle ne mettrait pas de petite culotte… Celle qu’elle a choisie est de la taille d’un timbre-poste.Je suis sidéré de la façon dont elle se comporte. Elle assure ! J’ai à nouveau cette pensée : Et si c’était bien elle qui avait fait cette réservation ? Nos hôtes « ouvrent le bal ». Ils invitent, ou une femme ou un homme, à danser. La lumière est plus que tamisée vers la piste de danse. Il ne fait pas beaucoup plus clair vers les canapés ou tous se dirigent. On peut sentir une certaine angoisse. Même ma femme qui jusque-là paraissait à l’aise donne des signes de changement. Sa main est moite, sa respiration courte.D’autres couples rejoignent la piste. Je remarque que ce sont presque tous des couples « d’origine ». D’ailleurs, Laure me demande :— Tu m’invites à danser ?Depuis plusieurs semaines, je n’ai pas pu l’approcher. La sentir contre moi si désirable me trouble. Comme me trouble le regard de ces hommes vers elle. Elle est si excitante, si blonde, si blanche de peau, à peine couverte de ce vinyle qui la moule.Les questions se bousculent dans mon cerveau. A-t-elle vraiment l’intention de séduire d’autres hommes ? Et si c’est le cas, que dois-je faire ? Comment lui faire sentir mon amour ? En la laissant faire ? En regardant ? En cherchant une partenaire ? En arrêtant tout ?C’est étrange tous ces regards. Il fait sombre mais les yeux de beaucoup brillent d’un désir évident. Eux sont ici de leur plein gré… pas nous ! En tout cas, pas moi !— J’ai quelque chose à te dire : un aveu et une exigence. Par lequel veux-tu que je commence ?Laure— J’ai quelque chose à te dire. Un aveu et une exigence. Par lequel veux-tu que je commence ?Voilà, je ne peux plus reculer. Depuis plusieurs semaines, je « rêve » de ce moment. Quand je dis « rêver », cela veut surtout dire « cauchemarder ».— Quoi ? me demande celui qui tient dans ses bras une épouse qu’il ne doit pas reconnaître. Il faut dire que depuis un moment je souffle le chaud et le froid avec mon mari. Le chaud… « mais est-ce le chaud pour lui alors que je fais tout pour préparer, pour ME préparer pour ce week-end délibérément noté «Échangiste» ? », et le froid en le maintenant à distance après l’avoir bien excité avec tout ce que j’ai acheté.— Je peux commencer par l’aveu si tu préfères ?— Un aveu ? Je ne comprends pas ! Ici ?— Oui, justement, ici.— Quel aveu ?— C’est moi qui ai réservé ce week-end.— Comment, c’est toi ? Mais je ne comprends pas.— Non, tu ne comprends pas, et encore moins que tu ne l’imagines.— Alors pourquoi as-tu réservé ?— C’est lié au deuxième point : l’exigence.— Ah ! Je suis largué… Dis toujours !— Je veux que tu me laisses « séduire » un homme sans réagir. Plus exactement, je veux que tu ne fasses que regarder.— Quoi ? Comment ? Tu veux que je te regarde coucher avec un autre… Sans rien dire…— Oui, et sans une partenaire.— Quoi ? Tu ne veux pas qu’on échange ? Pourtant si tu as réservé c’est que…Il est largué. Il faut dire que je lui mène la vie dure depuis un moment. Mais d’une certaine façon, c’est comme cela que je suis forcée de ne pas abandonner cette idée rocambolesque. Rocambolesque au début mais qui jour après jour a pris forme… les robes, la lingerie et tout le reste.— Et si je ne veux pas ? Soit on ne fait rien, soit on le fait tous les deux. C’est l’un ou l’autre.— Amélie Dufoura.— Quoi ?— Amélie Dufoura, ta maîtresse. Ta collègue à qui tu vas rendre une visite tous les dimanches.— Je ne comprends pas.— Ne te fatigue pas, je sais tout. Je sais même que son mari pratique le rugby.Je le sens se crisper. Il ne se doutait pas que je connais sa liaison. Une fois, je l’ai suivi. Sur la boîte aux lettres de la maison, j’ai trouvé le nom. J’ai soupçonné une collègue. Le reste a été facile. Je continue :— J’ai pensé vous surprendre. J’ai pensé te faire la vie. J’ai aussi pensé me venger en prenant un amant. Mais comme j’ai vu que cette liaison durait, j’ai pensé à une autre vengeance. Quelque chose de plus fort ! C’est ce que je demande ce soir.— Chérie, je… Tu te trompes…— Attention, si tu refuses de le reconnaître je ferais encore plus fort. Réfléchis.— Mais…— C’est bien simple, on va retourner s’asseoir. Tu vas attendre sagement que je trouve quelqu’un qui me plaise, et lorsque ce sera le cas, je te ferai signe. Tu retourneras à notre chambre. Tu attendras que je revienne et tu feras comme les maris candaulistes font, tu regarderas. En silence, sans reproche, juste voyeur de ma vengeance.— Et si je ne veux pas.— Alors on se séparera et je ferai savoir à tous ton infidélité.Un long silence.— Juste une fois ?— Au moins une fois ! Et toi, combien de fois avec ta maîtresse ?— Je… D’accord…*******J’avais peur de ne plus savoir. Cela fait tant d’années que je suis mariée, fidèle, que je pensais avoir oublié comment cela se passe dans un jeu de séduction. Évidemment, ce soir, dans ce lieu, dans cette ambiance, c’est plus facile. Très vite, les couples se caressent. Rémy est assis et regarde. Les autres danseurs nous cachent parfois. Des femmes sont venues l’inviter mais il tient parole. Il refuse.Que pense-t-il de me voir ainsi ? Il devait imaginer que je n’irais pas jusqu’au bout… Moi aussi ! J’imaginais plus tout cela comme une menace et ne pensais pas le faire vraiment. Mais je me sens attirante. Plusieurs hommes sont venus m’inviter. C’est finalement bien agréable de se sentir désirée. Celui qui m’enlace de ses bras est bien plus jeune que moi. Si jeune et déjà à la recherche de nouveautés. La femme qui l’accompagne est belle, séduisante, peu vêtue et courtisée. D’ailleurs, je la vois faire un signe à son mari avant de partir accompagnée par un autre.Il m’embrasse. Il me caresse. Sa main n’a aucun mal à trouver mes fesses. Par sa chemise déboutonnée, je glisse une main qui découvre un torse nu. Je me plaque contre lui, appuyant mon pubis contre son ventre. Je sens une raideur, une dureté qui me fait prendre la décision. Il bande pour moi et moi je me sens toute chose. J’ai envie de lui. Il a envie de moi.Mais pourrais-je le faire devant Rémy ? Sentir son regard alors que je… Que nous…Je vais lui faire signe de ne pas bouger. Il sera cocu, mais sans le voir. Il comprend mal. Il se lève et se dirige vers la porte… la porte, le couloir, la porte de notre chambre.Qu’est-ce que je fais ? Je vais dans la chambre du jeune ? Oui, mais dans ce cas, Rémy… Non, il faut que ma vengeance soit totale, sinon à quoi bon tout ce cirque.J’explique à Julien, c’est le prénom de celui qui m’accompagne, une partie de la vérité. Pas une vengeance mais un couple avec un mari qui aime regarder. Cela ne le dérange pas.Il est là, assis dans un fauteuil, calé contre un mur, le plus loin possible du lit, dans une légère pénombre. Seule une lampe de table de nuit est en marche. J’essaie de l’oublier. Julien est bien chaud. Ses baisers sont torrides, ses mains expertes ont déjà tiré sur le long zip qui ouvre ma robe. Je suis nue devant lui. Je déboutonne sa chemise pendant qu’il s’occupe de son pantalon. Lui aussi est nu. Il est beau, sa peau est douce, sans un poil, sans un duvet et son sexe pend à peine sous le poids de son désir. Il me pousse sur le lit. Il m’embrasse, mais ses lèvres partent à l’aventure, ses mains explorent. C’est bon. Je ferme les yeux pour me concentrer sur ce plaisir que ses lèvres et ses mains me procurent. C’est différent d’avec mon mari. Il me connaît trop, il connaît mes goûts et cette routine supprime toute surprise.J’ai soupiré sans y penser. Rémy a dû m’entendre. Et alors ? Autant lui montrer que ce ne sont pas que des gestes et que cet homme sait me plaire. Quitte à punir, autant le faire bien. Lui montrer qu’un autre peut me caresser d’autant que c’est le cas.Je me sens alanguie. Une main repousse le triangle de ma culotte pour laisser la place à une bouche curieuse, à des lèvres qui m’aspirent, à une langue coquine et à des doigts qui ouvrent ma fente. Je gémis et je ne me force pas. C’est divin. Je sens une rosée se répandre dans mon vagin. C’est bon signe. Je mouille. Ainsi la présence de mon mari ne me bloque pas, alors, autant lui donner du spectacle et le faire réfléchir sur son infidélité.Je me redresse, d’un geste j’invite Julien à s’allonger à côté de moi et je vais me saisir de son sexe. Il bande. Il est à la fois dur et souple. Je ne suis pas une experte, même si avant de me marier j’ai bien profité de la vie, mais sa bite est belle. Longue hampe lisse, prolongée par un gland dénudé.Je suis une garce. Je veux ma vengeance totale. Aussi, plutôt que de m’agenouiller devant mon amant et que ma tête cache ce que je fais, je suis de profil, Ainsi mon mari peut profiter du spectacle et je ne me prive pas de le défier en silence.Regarde, chéri, ce que je fais à cet homme. Vois comme je m’applique, comme je le lèche bien tout le long de sa hampe, comme je descends jusqu’à ses grosses bourses et que je pointe l’anneau de son anus, mais ça, tu ne peux pas le voir, juste le deviner.Regarde comme je le prends en bouche, comme ma main enveloppe ses couilles. Regarde comme mes lèvres rampent lentement vers la base de sa queue, passent le sillon du gland et glissent, glissent jusqu’à ce que j’en gobe plus du trois quarts. Depuis combien de temps ne t’ai-je plus pompé ainsi ? Ta salope de maîtresse m’a remplacée, mais toi aussi tu es remplaçable.Écoute comme ma salive déclenche un vicieux gargouillis si j’accélère le mouvement.— Viens, me dit mon amant tout en me tendant un préservatif.C’est comme le vélo, ça ne s’oublie pas. Il est si fin que c’est comme s’il n’existait pas.En me redressant, pour la première fois depuis notre entrée, je regarde dans la direction du fauteuil. Il est là, toujours là. Son visage est sans expression. Ce spectacle ne l’émeut donc point ? Et si, sans le vouloir, je lui offrais ce dont il avait envie depuis longtemps ? Depuis cette proposition d’aller dans un club ? Il bouge, changeant d’appui, manifestement mal à l’aise sous mon regard.Il a toujours été jaloux, me faisant des remarques sur ma liberté avec d’autres hommes. Liberté bien innocente, sans arrière-pensées, sans idée de sexe, de tromperie. Enfin, je parle d’avant. Peut-on changer avec le temps et passer de jaloux à échangiste ? À moins qu’il ne m’aime plus et qu’il soit devenu indifférent ? Pourtant je le vois réagir alors que je viens me placer sur le vit que l’homme maintient bien droit.Ses paupières clignent lorsque je suis bien en place. Il ouvre la bouche et je le vois chercher de l’air alors que je descends lentement sur le bâton. Il bouge à nouveau sur son fauteuil.C’est bon. Je craignais, j’angoissais, je m’imaginais forçant ma nature pour qu’un homme me possède, pourtant c’est un sexe comme un autre, comme celui de mon mari, peut-être plus long…C’est différent. Bien sûr, la présence de mon mari pointe la perversité de ma vengeance.L’homme me caresse la poitrine. Ses mains sont douces. Je croise son regard. Il me sourit. Il est beau. Il est jeune. Mes mains s’appuient et caressent son torse. Il bouge en même temps que moi. Ses petits coups de reins poussent son sexe encore un peu plus. Il m’attire à lui. Il me susurre dans l’oreille :— Ton mari ne réagit pas.Que répondre ?— Attends, on va arranger ça, il est trop loin.Il bouge. Il m’entraîne. Son sexe m’abandonne. Il se lève. Il me guide. Deux pas et je me retrouve face à Rémy que notre avancée surprend, mais il se force à ne pas bouger.L’homme me guide. Il me fait mettre à genoux, me fait pencher afin que ma tête repose sur les cuisses de mon mari. En quelques secondes, c’est fait. Il me possède d’un coup de rein puissant qui m’arrache un cri. Il me baise. Sa main plaque mon visage me rendant aveugle.— Voilà, c’est mieux. Tu ne préfères pas comme cela ?Si Rémy répond, c’est d’un mouvement de tête car je ne l’entends pas. D’ailleurs, est-ce qu’il répond ?— Moi aussi j’aime bien voir ma femme avec un autre. Je devrais être avec elle, mais ta femme a su me convaincre.C’est une sorte de monologue. Chaque mot, chaque remarque accompagne sa possession. Il n’est pas brutal mais assez puissant pour que mon visage se frotte au tissu du pantalon. Je m’accroche avec mes mains.C’est bon. Je me sens libre. Oui, libre, car d’une certaine façon, si je suis prisonnière, coincée entre un amant qui me bourre et un mari silencieux, cela me libère de toute décision.— C’est votre première fois, elle m’a dit ! Tu vas voir, c’est divin. Si tu veux, après, si ma femme te plaît, on pourra échanger ! Tu pourras la baiser… la bourrer comme je fais avec la tienne.Ma vengeance me paraît de plus en plus parfaite. Tout est bon. Je gémis mais les cuisses me font un bâillon. Il doit en sentir les vibrations. Cela dure pendant de longues secondes, dans un silence juste entrecoupé de respirations, respirations saccadées.— Dis-lui que tu aimes, il le mérite.L’homme a attrapé mes cheveux et s’en sert pour me faire relever la tête, me faisant cambrer un peu plus. Je croise le regard de mon mari. Il transpire. Il me semble voir un pincement des lèvres, une sorte de sourire contraint.— Allez, dis-lui ! Moi j’adore entendre ma femme quand c’est un autre qui la baise. Tu n’aimes pas ?Bien sûr que j’aime. C’est juste que je ne m’étais jamais imaginé ainsi… Si près de lui… Juste sous son regard… D’ailleurs, ses yeux regardent aussi derrière moi… Depuis un long moment, il doit suivre le va-et-vient de ce mandrin qui me prend… Pourquoi je sens comme une lueur de défi ?— C’est bon ! Oui, c’est bon… Merci, chéri. Il me baise bien… Encore… Encore… Bourre-moi… Plus fort… Il est si dur… Je voudrais qu’il crache dans ma chatte… Sur mes reins…Je ne me savais pas si perverse : provoquer encore plus mon mari en le remerciant. Moi qui suis plutôt réservée pendant l’amour… Peut-être que Rémy voulait que je me comporte ainsi avec lui… Sa salope de maîtresse devait être plus démonstrative que moi… Arrête ! Tu vas finir par penser que si tu es cocue c’est de ta faute. Pense à ce que tu as vu à travers leur fenêtre. La façon dont il la faisait jouir… Jouir comme…— Oui… Oui… Je viens… Continue… Ahhhhhh !Je jouis. Sous le regard de mon mari, je jouis d’un autre et je le clame. Je n’ai même pas besoin de me forcer. Il est vrai que cela fait des semaines que personne ne m’a touchée…Mon amant aussi jouit. Il a entendu ma requête, cette ultime provocation. Il arrache sa capote et me jute sur les reins…*******Il est parti, satisfait, nous laissant seuls. Depuis son départ, nous n’avons pas échangé un mot. Je me suis relevée, remerciant mon amant d’un ultime baiser. J’ai pris une douche rapide. Rémy ne bouge pas de son fauteuil. Il ne bronche pas alors que je remets ma robe en vinyle, que je me recoiffe, que je me remaquille.Je m’assieds sur le lit. Nous nous regardons. Je me sens coupable. Un comble.— Je n’avais pas prévu que cela se passerait ainsi. C’est lui qui m’a fait venir vers toi. Je suis désolée.— C’est le jeu, il pensait bien faire. Je n’ai pas l’impression que cela t’a beaucoup gênée.— C’est toi qui me fais un reproche ?— Tu as raison, je n’en ai pas le droit. Tu penses continuer ?— D’après toi ?— Si tu veux te venger autant de fois que moi j’ai… on n’est pas encore parti…Une plaisanterie à froid, il sourit. Moi aussi je souris. Une seconde, nous retrouvons une complicité perdue !— Si je te dis que depuis Noël je n’ai pas revu Amélie et que je ne la verrai plus, est-ce que cela te ferait changer d’avis ?— Parole de menteur.— Non, je suis sincère.— Ma petite… prestation avec Julien ne t’a pas plue ? Pourtant si, je me souviens bien, c’est toi qui avais lancé l’idée. Il est vrai que cela fait un moment. Ta liaison avec Amélie et probablement d’autres t’ont fait perdre cette envie ?— Il n’y a eu personne d’autre qu’Amélie. Elle est juste arrivée à un moment où je me sentais seul. Toi, tu…— Ça va être de ma faute. Un peu plus et tu vas dire que comme je n’ai pas répondu à ton appel du pied pour aller dans un club, je t’ai donné mon autorisation pour coucher ailleurs.— Non, c’est entièrement de ma faute.— Donc, tout à l’heure avec Julien, ce n’est pas ce que tu avais imaginé ?— Pas dans ces conditions. Je ne sais pas, je n’avais pas d’idées précises, c’était juste pour essayer de sortir de notre routine.— Ça ne t’est pas venu à l’esprit que moi aussi j’avais envie d’essayer autre chose ?— Toi, mais tu ne m’as jamais rien dit.— Et toi ? À part cette idée du club glissée dans une conversation sans aucune préparation ?— Si je t’avais parlé de mon envie de changer nos habitudes, tu aurais dit quoi ?— Je n’en sais rien, mais au moins on aurait communiqué. C’est bien ce qui doit se passer dans un couple non ?Un long silence.— Qu’est-ce que tu décides ? demande Rémy.— J’ai une petite idée.— Donc tu continues ! J’attends ici où je vais avec toi ?— Tu viens avec moi. Je veux essayer autre chose.— Essayer ? Quoi ?— Cela devrait te plaire.*******La pièce respire la sensualité. La retenue de début de soirée a laissé la place à une ambiance débridée. Certaines femmes sont quasiment nues. Mon amant a retrouvé sa femme. Je demande à Rémy de m’attendre pendant que je vais les voir. Il me suit du regard. Il doit s’interroger sur mes intentions.Je reviens vers lui.— Elle te plaît ?— Qui ?— La femme de Julien.— C’est une belle femme. Et ?— Va l’inviter. Si tu arrives à la séduire, tu as le droit de l’emmener dans notre chambre.— Je ne comprends pas.— Ne cherche pas à comprendre, je t’accorde cette liberté.— Mais si je l’emmène dans notre chambre, toi tu…— Je viendrai aussi. Je regarderai.— Tu… D’accord*******Il l’invite. Très vite, elle cède à ses avances. Je leur ouvre le chemin. J’ouvre la porte. Je vais m’asseoir dans le fauteuil. Rémy est un moment troublé de ma présence. D’ailleurs, lorsque Jeanne tire sur le pantalon et que le sexe apparaît, c’est une pauvre petite chose – Mon cher mari tu ne me fais pas honneur. D’accord, pour un homme, c’est plus difficile ! -, mais la femme qui s’est agenouillée devant lui ne tarde pas à le faire bander.Je me fais discrète. Ce n’est pas la première fois que je vois mon mari se faire sucer. Je lui dirai plus tard que non seulement je l’ai suivi mais que j’ai réussi à le voir avec sa maîtresse. Du moins lorsqu’ils étaient dans le salon. La nuit tombe vite en hiver, et si pendant le jour une silhouette se remarque vite derrière une fenêtre, l’obscurité devient une complice… Leur salon donne sur le jardin, sans vis-à-vis, et le couple se croyait en sécurité.Elle le suce comme moi je ne sais pas le faire, en une gorge profonde que toutes les femmes lui envieraient. Elle est belle. Sa poitrine est parfaite, ses hanches étroites. Elle ne porte qu’une petite culotte, un peu comme moi tout à l’heure, mais plus couvrante. Elle est plus belle que moi, plus jeune.Comme moi il oublie la présence de l’autre, du moins il s’y efforce. Que pense-t-il de tout cela ? Croit-il que « cette liberté » accordée signifie que je me laisse imprégner de l’ambiance érotique du lieu ?Il gémit. Son sexe est devenu le bâton que je connais… Que je connaissais ! Il ne me voit pas arriver, il sent juste le mouvement du matelas. Il me découvre aux premières loges, ma présence l’étonne mais il doit le ressentir comme une sorte de défi. Il se lève. C’est l’homme dans toute sa splendeur qui propose à Jeanne de s’allonger à sa place. Il l’embrasse, la caresse. Il regarde parfois vers moi mais je suis impavide, juste curieuse avec un petit sourire aux lèvres.Longuement, il joue avec sa poitrine. Les tétons sont magnifiques. Il suce, mordille, pince, caresse. Et puis il descend. La petite culotte est encore en place. La femme qui s’est déshabillée devant lui a eu cette pudeur. Elle soulève ses reins afin que le tissu soit libre.Alors ! Alors.*******Novembre.Cela ne pouvait plus durer. Chaque dimanche, je m’attendais à une « garde surprise ». Depuis des semaines, je savais ce que cela voulait dire. Il allait rejoindre sa maîtresse, cette Amélie, sa collègue. Chaque fois, je me demandais pourquoi le dimanche ? Pourquoi chez elle ? Ils avaient toute la semaine pour baiser… Il ne manquait pas de chambres, de recoins, de pièces de rangements à l’hôpital. Ils se croyaient plus forts que les autres. Ils me prenaient pour une conne, une pauvre ménagère qui ne voyait rien. Bien sûr que si, je voyais. Des soupçons d’abord… plus de sexe, ou si peu ! Et une multitude de détails qui individuellement n’étaient rien mais qui, une fois rassemblés, étaient des quasi-preuves. Il y avait d’abord eu cette filature, puis la fois suivante la planque, et la découverte que la nuit tombée je pouvais faire le tour de la maison, et enfin la preuve irréfutable : les amants qui baisaient dans le salon.Cela ne pouvait plus durer. J’avais décidé de réagir et qu’importait le résultat, je refusais de me laisser ridiculiser, même si personne ne savait. Moi, je savais et m’étais d’abord sentie responsable. Pas assez belle, plus très jeune, pas assez bandante… Bref, le monde à l’envers.Aussi, ce dimanche, j’avais prétexté une amie qui voulait me voir pour partir avant lui, et me voici devant la maison.Il arriva. Elle lui ouvrit. J’attendis dix minutes qu’ils furent bien en route et je fis le tour pour prendre des photos. Ensuite, je comptais faire un scandale… tant pis pour mon amour propre.Une voiture se gara devant chez elle et un homme en descendit. C’était son mari. J’avais vu sur le net qu’il était rugbyman. Il entra. Il allait les surprendre. S’il était en colère, mon époux risquait bien de se faire rosser. C’était le mari cocu qui allait me venger.J’attendis. Rien ne se passa, du moins, rien de visible. Je commençai à m’inquiéter et décidai de faire comme prévu. Le salon était éclairé.Alors ! Alors !Rémy était en train de tailler une pipe au mari.Le salaud ! Il se vengeait sur mon homme. Il le forçait à faire des choses qui…J’allais taper au carreau. On n’avait pas le droit d’humilier un homme de cette façon, même lorsqu’on le découvrait amant de sa femme. C’était une vengeance perverse qui mériterait les assises, un viol !— T’aimes ça me sucer, hein ? Tu y as pris goût.Ma main s’arrêta. Qu’avais-je entendu ? Deux secondes d’incertitude et puis une réponse qui chassa toute idée de viol.— Oui ! Je vais te pomper jusqu’à l’os. J’adore quand tu craches dans la gorge.Même si c’était faiblement, j’entendais. J’entendais car manifestement leur grande baie n’était pas totalement refermée, et le destin, la chance, la malchance ont fait que j’étais tout près.— Ce n’est pas toi qui décides, c’est Amélie. Chérie, tu as envie de quoi ce soir ?— Il a joué au chef toute la semaine. Fais-le couiner, mon chéri.— Tu as entendu ?— Oui.— Je ne peux rien refuser à ma chérie d’amour. Tu veux qu’il te lèche, chérie ?— Oui.— Installe-toi sur le canapé.Comme une somnambule, je lançai mon smartphone : mode vidéo. À la maison, je comptais regarder la preuve, s’il en fallait une, que Rémy faisait plus que me tromper.Amélie qui s’installa sur le canapé. Rémy qui s’agenouilla entre ses cuisses et qui commença à lui manger le minou. L’homme qui fit couler un liquide entre les fesses de mon mari. L’homme qui pointa son dard contre l’œillet. Un gémissement que les cuisses d’Amélie eurent bien du mal à étouffer alors que l’homme, d’un coup de reins dévastateur, encula mon mari. Oui, encula, il n’y avait pas d’autres mots. On était bien loin de la pénétration délicate et attentive de Rémy lorsqu’il me prenait ainsi. Des couinements qui s’échappèrent de ses lèvres alors qu’Amélie le libéra. La voix déformée par la puissance de l’homme qui demandait et implorait par des « oui », des « encore », des « c’est bon », des « vide-toi »…J’avais perdu mon mari. Je pouvais être de taille contre une autre femme, et encore… mais contre ce que j’ai vu… Ce plaisir assumé… Ce trio pervers… Comment lutter ? Lui dire que je savais tout ? L’obliger à tout arrêter ? Il l’aurait fait, je n’en doutais pas, ne serait-ce que sous la menace de faire savoir autour de nous qu’il aimait se comporter en femelle… Mais pour combien de temps ?« Femelle », un mot presque injurieux. Pourtant, il ne manquait pas de couples où si la femme était bi, c’était considéré comme un plus, comme une sensualité supplémentaire, plus érotique. Manifestement, le monde évoluait car il ne manquait pas d’histoires où un homme avait quitté sa femme pour vivre sa sexualité avec un autre homme. Mais il ne manquait pas non plus de couples dont le mari pouvait jouer un autre rôle que celui de mâle attitré !Comment le faire revenir à moi ? Il avait emprunté ce chemin sans moi… avec une autre. C’était ce qui me faisait le plus mal. Je pouvais comprendre qu’il appréciait cette façon d’avoir du plaisir, cela ne me choquait pas… enfin, pas trop. Si je lui en parlais, il risquait de se bloquer, de refuser de reconnaître, de…Et si… D’abord, me venger de l’infidélité… Pour le reste, c’était difficile… Sauf si…Il ne manquait pas de sites de rencontre… Il me faudrait un couple… Avancer masqué…*******Alors ! Alors !Je lis la surprise sur son visage. Plus que de la surprise, de la sidération. Il lui faut quelques secondes pour relever la tête. D’abord, il regarde Jeanne. Puis moi. Pensez ! Qui ne serait pas étonné ? La petite culotte n’a pas mis à jour une belle fente plus ou moins habillée par des lèvres charnues ou ciselées. Non, c’est une masse un peu informe, car plaquée par la même culotte pour se dissimuler. Sans se déployer, le sexe se montre sous un meilleur jour. La tige est bien celle d’un homme normalement constitué et les bourses sont là pour le confirmer.« Je refuse de faire ce genre de chose. Un homme qui vient avec moi vient en toute connaissance de cause… C’est une question de principe ! » m’avait opposé Jeanne lorsque je lui avais parlé de mon projet. Son compagnon, Julien, était du même avis.Il m’avait fallu batailler, argumenter. Ils s’étaient cependant ralliés à mon projet lorsque j’avais parlé d’amour dans mon couple, de refus de condamner le côté bi de Rémy, de ne chercher qu’à reconquérir mon mari, et surtout de ne pas l’humilier si par malheur tout ne se passait pas bien.Julien avait accepté sa part en devenant mon amant d’un soir. Il était ma vengeance. Son compagnon était l’avenir de mon couple. Avec Lui, avec Elle, j’offrais une porte de sortie à mon mari… Une porte pour sortir et pourquoi pas pour nous associer dans une sexualité différente, plus libérée, pour lui comme pour moi.Son regard le montre totalement perdu devant cette découverte… j’ai même l’impression qu’il va pleurer. Il faut que je fasse quelque chose. La seule chose qui me vienne à l’idée c’est de me pencher vers l’objet de la surprise. Je me penche et je le vois reculer, par pur réflexe pour me laisser la place.Le sexe est une petite chose molle, comme s’il avait été immergé dans de l’eau froide, comme rabougri, mais ma main en ressent la chaleur. Je le dégage des bourses. Le gland est totalement dégagé, sans un poil, sans même ce petit filament qu’on appelle le frein. Le frein à quoi ?Je pose ma langue. Une seconde je me dis que peut-être il ne va pas réagir aux caresses d’une femme. Je n’avais pas pensé à cela avant, la transformation de Jeanne doit être le résultat d’une envie profonde de féminité. Quelques secondes d’inquiétude, et puis il respire… enfin, il se réveille et ce corps mou trouve une nouvelle vigueur. Je m’applique. Il se dresse. La tige est dure, les bourses gonflent.Rémy me regarde. À quoi pense-t-il ? Un hasard ou bien une machination ?C’est la deuxième fois que je suce un sexe devant lui. Intérieurement, je me dis que finalement on s’habitue à tout. Je n’ai pas encore trouvé de plaisir à faire cela devant lui… Qui sait ce que l’avenir nous réserve ? Avant de penser à l’avenir, le présent pèse de tout son poids.Je l’invite. Il hésite. Il hésite.— Viens, je sais tout.Une lueur d’effroi dans son regard. Alors je m’approche de son oreille et lui susurre, lui susurre comme on le fait d’une déclaration d’amour que l’on n’ose pas dire en face, par peur d’un refus.— Je sais tout pour Amélie et son mari. Je ne te condamne pas. Je veux juste que tu me reviennes. Je veux le vivre avec toi.Il éloigne son visage. Son regard me transperce l’âme. Je reviens vers lui :— Regarde comme Jeanne est belle.Alors ! Alors !Le « merci » est le plus beau cadeau qu’il ne m’a jamais fait… Mon mari est de retour !De retour, mais pour l’instant il suce le mandrin qui a à peine faibli. Le coquin sait y faire, il a de l’expérience. Je suis fière d’entendre Jeanne gémir de ses caresses.*******C’est comme s’il voulait me démontrer qu’il était encore mon mari, mon homme. La puissance avec laquelle il me possède en est la preuve. Il me faut remonter loin dans le temps pour retrouver ce genre de sensation. Son sexe, le second de la soirée, me fait du bien. C’est encore meilleur d’avec Julien. Probablement qu’avec lui, la peur sourde de la présence de mon mari me bridait, mais maintenant tout me semble possible : comme le sexe tendu que nous propose Jeanne. Il passe de mes lèvres à celles de Rémy, nos regards sont complices, nos lèvres des compétitrices ; comme de voir qu’un préservatif est déroulé sur le mandrin ; comme de constater que Jeanne passe derrière Rémy ; comme d’envelopper mon mari avec mes cuisses, comme de le voir se pencher vers moi, venir se blottir tout contre son épouse, son amante, sa désormais complice, comme ce liquide qui tombe goutte à goutte et qu’une main expérimentée dirige ; comme de voir le mandrin aller se placer.C’est comme si j’étais femme et en même temps un esprit. Une femme qui sent dans sa chair que le petit trou de son mari est lentement envahi. Un esprit qui peut voir le bâton écarter le sphincter si facilement que c’est la preuve irréfutable qu’il est coutumier du fait. Une femme qui sent que le sexe de son mari semble gonfler. Un esprit qui accompagne le mandrin et découvre qu’il fraie son chemin.Nous ne sommes plus qu’un. Deux corps mais deux corps soudés. Celui qui nous possède, après avoir constaté que rien ne venait contrarier son action, est passé à la vitesse supérieure. D’abord des allers-retours bien sentis, et puis plus rapides, et puis plus forts.Il nous secoue, il a raison. Pour une première fois, il faut que nous nous en souvenions. Il faut dire aussi que si Rémy est lové contre moi, son visage contre mon cou, expirant à chaque avancée. Moi je me découvre différente. Pourquoi se retenir alors que ce soir nous avons repoussé les limites ? Que l’avenir s’annonce radieux ! Je connais cette voix. C’est moi et ce n’est pas moi. C’est si bon, pourquoi s’en priver.— Bourre-le bien… Oui, comme ça, je te sens aussi… N’aie pas peur d’enculer ma petite femelle… Elle adore ça… qu’on l’encule comme une chienne…Mais je ne suis pas seule dans ce trip d’enfer, j’entends contre mon oreille un murmure expulsé, un remerciement.— Merci, chérie. Je t’aime.