Nous sommes en 1984. Je m’appelle Anne, j’ai trente ans, je ferme le dernier carton et la boutique que je tenais. En ce début des années 80, j’avais pris le risque de me mettre à mon compte en flairant un engouement naissant pour les pulls en mohair ou en angora. Mauvaise pioche. Ça n’a pas marché longtemps.Trop cher, les jeunes, moteurs de la mode, ne pouvaient y accéder. Trop fragiles et laissant des poils partout sur leur passage. Manquant de sobriété dans le design. Trop de concurrence. Ils semblaient si doux mais, négligence de certaines filières, certains se révélaient « grattants ». Peut-être aussi étaient-ils difficiles à assumer, en porter un, c’était comme dire : « regardez comme je suis douce, venez me caresser ».J’avais pourtant pris le parti de ne vendre que de la qualité, du kid mohair brossé, de l’Angora 80 ou 100% duveteux et toujours très doux, de beaux modèles, couleur unie, sans fioritures sauf parfois un peu de dentelle, mais rien n’y fit, les ventes furent insuffisantes. Pourtant, pendant ces années, grâce au côté sensuel que je sous-estimais de ma marchandise, je vécus des rencontres que je n’oublierai pas.Laissez-moi vous raconter cela !Elle est entrée un après-midi d’octobre. Elle semblait avoir quarante ans (elle en avait cinquante). Le genre de femme qui nous rend instantanément jalouse. Grande, mince, bien pourvue sous le corsage, un visage à la beauté unique, des yeux verts magnétiques, la maturité lui donnait une aisance pleine de charmes et avec ça, un sourire qui vous mettait finalement à l’aise. Elle regarda plusieurs modèles, prenant plaisir à glisser ses longs doigts dans la douceur des lainages, j’étais sûre de lui vendre quelque chose… Ne voilà -t-il pas, qu’au bout d’une demi-heure, elle me déclara :— Il faut que j’en parle à mon mari, nous reviendrons.Mais bien sûr ! Je déteste ce genre de nanas qui se donnent de faux prétextes plutôt que de dire carrément : « Non, finalement, ça ne m’intéresse pas ».Mais deux jours après, le samedi, elle revint effectivement avec son mari. Bel homme, grisonnant, chic mais ne se la pétant pas. Elle lui montra plusieurs pulls, robes et écharpes, lui murmura quelque chose à l’oreille. Il vint vers moi :— C’est très tentant, elle est intéressée par pas mal de choses, que diriez-vous de venir nous présenter votre collection ce soir chez nous, nous serions plus à l’aise, nous ferons un petit buffet ?Surprise, je balbutiai :— Oui, euh, pourquoi pas…— Vous pouvez venir accompagnée, bien sûr !— Non, je serai seule.Il me tendit sa carte : Ève et Daniel Depaire ; 1890 chemin des collines…Ils prirent congé. Je ne savais trop quoi en penser. Ils semblaient prévenants et assez friqués pour que je fasse de bonnes ventes qui seraient bienvenues dans ma situation.J’embarquai tout ce je pouvais, sans faire de double, dans ma Renault 5, passai prendre une douche et me fis aussi belle que possible. Je mis un jean, un pull 100% angora, rouge, particulièrement délicieux, avec de la dentelle au cou et aux poignets, des chaussures talon aiguille pour me grandir et ne pas trop paraître « petit boudin » à côté d’elle.Je trouvai facilement l’adresse sur les coteaux de la Garonne. N°1890, un chemin discret dans les bois débouchant sur une superbe villa contemporaine, avec point de vue sur la vallée et les lumières de la ville. Arrivée en fanfare au milieu d’un groupe d’oies, Ève sortit de la maison, un plaid sur les épaules et une baguette pour disperser les volatiles. Bientôt rejointe par Daniel et Marc, un ami photographe qui devait avoir vingt-cinq ans. La voiture fut vite déchargée dans un grand salon aux grandes baies vitrées où une table basse, devant fauteuils et divan, était garnie de bonnes choses, une bouteille de champagne attendait dans son seau. Après quelques amuse-gueule, Ève regarda ce que j’avais amené.— Marco est photographe de mode, cela ne te fait rien s’il prend quelques clichés ?— Non, pas de problèmes, au contraire !Daniel se leva et fit coulisser une cloison derrière laquelle se cachait un vrai studio. Un mur tendu d’un écran noir, l’autre de blanc, le troisième en miroir. Une banquette assez large sur le côté miroir, un tabouret de bar au milieu et un impressionnant matériel d’éclairage, d’appareils photo et même une caméra. Ève, qui portait un pantalon en cuir noir moulant, chaussée d’escarpins et pour le reste, un simple tee-shirt blanc, prit d’abord une veste en mohair noir avec col large, s’installa sur le tabouret et Marc se mit à la mitrailler. J’étais intriguée par tant de moyens, Daniel me glissa :— Ève a été mannequin et, maintenant, elle est manager. Marco est un membre de son équipe.Entre les deux, une connivence évidente fonctionnait. Elle prenait les pauses que, d’un simple regard ou d’un mot, il rectifiait éventuellement. Elle portait la veste avec beaucoup d’élégance, de malice parfois, de sensualité toujours, voire d’érotisme lorsqu’elle caressait le mohair en semblant se blottir dedans. Je ne comprenais toutefois pas pourquoi ces gens issus de la mode faisaient appel à moi et mes tricots qu’ils auraient pu se procurer aisément. La suite me confirma que le but de la soirée n’était pas de parler chiffons.Elle revint vers mon stock, choisis un poncho mohair brun foncé. Sans fausse pudeur, elle retira son tee-shirt, sa poitrine fièrement nue. Elle avait des seins somptueux, elle avait dû se les faire refaire pour qu’ils soient aussi gros et qu’ils tiennent aussi bien que les miens qui ont presque vingt ans de moins. Elle enfila le poncho.— C’est doux, j’en ai les seins qui pointent, dit-elle sur le ton de la confidence, mais suffisamment fort pour que les deux autres entendent. Le pull que tu portes, te va à ravir. Viens, Marco va faire quelques clichés avec toi.— Vous n’y pensez pas ! J’ai l’air de quoi, derrière vous ?— D’abord, tu peux me tutoyer et puis, tu te sous-estimes. Dans la mode, nous sommes des bêtes de foire, c’est toi qui as une vraie beauté. Viens, ma chérie.Je n’étais pas convaincue mais elle me prit par le bras et me plaça sur le tabouret. Marco me conseilla :— Sois à l’aise, tu as de bonnes dispositions, laisse aller la féminité qui est en toi.Je sentais que cette soirée allait vers quelque chose de « chaud ». Tout à la fois, je le redoutais et en même temps je n’attendais que ça. Ève se mit derrière Marco, le collant de près, me donnant des indications tout en l’aguichant, passant le bras autour de sa taille. Au renflement du pantalon, je suis sûre qu’il est en érection. Daniel est affalé dans le sofa et nous regarde. Marco, me sentant déstabilisée par la tournure des choses :— Ne t’occupe pas de nous, tu es à croquer. Souris, pas trop, voilà . De profil maintenant, fais un regard de garce.Ève a relevé le polo de Marco et lui caresse le dos avec le revers mohair du poncho. La main sur l’épaule, elle relève maintenant le pull jusqu’au nombril.— Oui, parfait ! En plus, tu es naturelle. Certaines se croient obligées d’être vulgaires dans ces pauses-là .Ève me rejoint. On se fait face, elle me tient les mains, je sens que je rougis, elle me regarde droit dans les yeux. Marco mitraille. Elle passe derrière moi, m’enlace comme si on était deux vieilles copines, puis ses mains remontent sur mes seins :— Mais, tu portes un soutien-gorge, c’est interdit ! Veux-tu bien m’enlever ça !Je ne suis pas choquée et m’exécute sur le champ.— Regardez les merveilles qu’elle nous cachait…Elle tient mon pull, se blottit contre moi, poitrine contre poitrine, la douceur de la laine du poncho entre nous. Elle me caresse le dos avec le pull, ose un timide baiser sur mes lèvres. C’est elle qui rougit à présent de son audace. Que se passe-t-il, c’est comme si c’était moi qui avais le dessus, je me reconnais pas, je n’avais jamais fait ça à une femme. Je mets mes mains sur ses joues et lui roule une galoche passionnée. Marco est au comble. Daniel, toujours sur le sofa, a dégrafé son pantalon, chipé des gants en angora et se masturbe en nous regardant. Ève :— Marco, déshabille-toi !Il pose l’appareil photo et se retrouve nu comme un vers, le sexe bien raide.Ève :— Voyons ce que tu nous as apporté d’autre, si tu veux bien !Elle se choisit un cardigan angora gris-souris avec un bord en cordelette gris sombre, du plus bel effet et me tend une grande étole bleu-acier en mohair. Nous nous installons sur la banquette face au miroir. Elle jette la veste mohair à Marco :— Tu vas avoir froid, mon chéri. Mets ça !Marco ne se fait pas prier. C’est rigolo de le voir avec cette veste, aussi duveteuse que féminine, et son membre dépassant dans un splendide garde-à -vous.Je suis couchée sur la banquette, Ève me lèche délicatement les seins, je lui caresse les cheveux. Daniel s’est rapproché et continue à s’astiquer. Marco photographie ou filme, je sais plus. Daniel enlève le cuir qu’Ève avait déjà déboutonné. Elle ne porte pas de culotte. Elle se redresse, me caresse le ventre avec l’étole. Elle dégrafe mon jean, l’enlève avec ma culotte, me remet les talons aiguille. On se met debout, photos de dos face au miroir. Je suis chaude comme la braise de ce qui m’arrive, de nous voir ainsi toutes les deux à se câliner pour exciter les garçons.— Tu vois que tu es belle ! Regarde les garçons se branler en regardant ton cul.— Ils matent aussi le tien, je te signale. Et moi, je le vois pas…Elle se tourne. Au-dessus de ses jambes si longues, son cul est sublime de proportions. Je me saisis de deux pans de l’étole, me baisse un peu et lui caresse les fesses pendant que Daniel lui masse les seins sous le cardigan, elle gémit de volupté. Marco s’approche pour un gros plan. Comme il est à portée, je saisis son membre avec l’étole et le branle comme une forcenée. Ève l’embrasse, c’est Daniel qui filme maintenant. J’ouvre la bouche et gobe la bite bien raide de Marco. Des poils de mohair y sont resté collés mais ça ne fait rien, je suce, je ne pense plus à rien, rien qu’au sexe, à jouir et faire jouir. Il se dégage pour ne pas partir de suite, me couche sur la banquette et plonge dans mon entrejambe, langue affamée de mon sexe, de mon clitoris.La caméra est fixée sur un trépied et tourne seule. Ève est debout à côté de moi, elle lève une jambe sur la banquette à côté de ma tête et Daniel qui s’est déshabillé sans quitter les gants, glisse son sexe à la rencontre de celui de sa femme. Je suis au premières loges, c’est juste au-dessus de moi, à vingt centimètres. Marco s’y prend bien avec mon clitoris. Le sexe de Daniel glisse doucement entre les lèvres mouillées d’Ève, pénètre dans le vagin, va-et-vient, sa belle en gémit de plaisir.Par dessous le cardigan, je vois ses seins ballotter dans les stokes d’Angora au gré des coups de butoir de son homme. Je ne veux pas bouger de là , je veux les voir jouir, son sperme suinter peu après et me tomber goutte à goutte sur le visage. Marco se met à cheval sur la banquette, relève mes jambes et me transperce de son organe bien raide, il a agrippé mes nichons à travers l’étole et me les pétrit. Je caresse l’intérieur de la jambe d’Ève et me tripote le clitoris de l’autre. Je hurle mon plaisir, au bord de l’orgasme. C’est Marco qui part le premier, je sens son foutre chaud emplir mon vagin, le plaisir me submerge. À demi consciente, j’entends Daniel se lâcher. Ça me fait ouvrir les yeux. Il se cramponne à Ève pour ne pas défaillir. Ils ne bougent plus un moment puis, reprenant ses esprits, Daniel reprend son œuvre lentement dans un bruit de succion.— Oui, fais-moi tout, polisson, lui dit Ève.Il se retire lentement, du sperme s’égoutte de la chatte d’Ève. J’ouvre la bouche pour recevoir ma petite part.Daniel sort de je ne sais où, une pommade dont il enduit la rondelle d’Ève. Le manche encore luisant de semence, il remonte un peu la raie de sa partenaire et là , sous mes yeux, sans grand ménagement, l’enfonce dans l’anus de cette dernière. Je n’en crois pas mes yeux, elle se tortille, l’interpelle :— Vas-y, fourre-la moi profond. Tu l’aimes mon cul, mon salaud. Vas-y, sodomise-moi…Marco me soulève :— Mets-toi en levrette sur la banquette et mets cette veste, j’ai trop chaud avec.Je laisse tomber l’étole et enfile la veste mohair. Il s’assoit derrière moi, me caresse les jambes, les cuisses, les fesses avec la douce étole, puis enlève mes chaussures et me caresse les pieds pareillement. C’est la première fois que l’on me fait ça, il sait s’y prendre. Pendant ce temps, Daniel se déchaîne dans sa femme qui ne sait pas trop où se cramponner sous ses assauts. À la voir se mordiller les lèvres et gémir doucement, elle aime ça. Marco remonte ses caresses le long de mes jambes, insiste sur les fesses. Je l’incite à continuer un moment ainsi, les boucles du mohair font merveille sur ma peau. L’audacieux me flatte aussi la rondelle avec, puis je sens sa langue s’unir à mes lèvres suintantes de son sperme. Il lape mon bénitier. Il remonte à mon anus. Un amant a déjà essayé en vain de m’enculer mais c’est la première fois que l’on me lèche la rondelle et là aussi, il s’y prend bien, je tortille mon bassin très excitée. Il se redresse et m’empale à nouveau le minou de sa queue bien raide. Je vois dans le miroir qu’il a ouvert le tube de vaseline et m’en garnit la rondelle.— Non Marco, pas ça !— T’inquiète, c’est juste pour mon doigt. Tu devrais aimer.Il prend une bonne cadence, puis je sens son doigt glisser sans effort dans mon fondement. Ça glisse super bien. C’est comme une double pénétration light. Les parois de mon vagin sont tout irradiées de plaisir, prises entre la verge de Marco dedans et son doigt inquisiteur et bienvenu qui se faufile dans mon anus de l’autre côté.De son côté, Daniel se fait plus doux, Ève est tout en gémissements, elle en a la chair de poule sur les cuisses et les fesses, elle mord la manche du cardigan. Yeux fermés, elle jouit enfin et s’écroule sur la banquette sans qu’il ait pu arriver à ses fins. Il se branle donc au-dessus d’elle, les mains encore gantées d’angora. Je vois son gland luire puis disparaître dans les longs poils du lainage. Il éjacule enfin, les giclées tombent par saccades sur le torse déboutonné d’Ève ou restent dans la laine du gant.Marco me besogne avec soin. Sa verge et son doigt comblent les deux côtés très érogènes de mon arrière-train pendant que je m’occupe comme une folle de mon clito. J’entre en transe, remuant mon cul au point que Marco ne peut maintenir son doigt. Sa verge bien dure dans le vagin, mon clito tout enflé, une chaleur bienfaisante envahit mon bas-ventre, c’est Marco qui décharge à nouveau. Toutes mes zones érogènes irradient. Je lâche mon clito, incapable du moindre mouvement. Marco continue de me limer au ralenti.Ève qui nous regardait, s’avance rapidement, s’enduit les mains de vaseline et en glisse une en direction de mon clitoris dont, en tant que femme, elle connaît toutes les subtilités, tandis que de l’autre elle me flatte la rondelle pénétrant parfois une phalange. Avec cette aide précieuse, mon orgasme se prolonge encore et encore. Daniel me caresse le visage, le cou et les épaules avec beaucoup de délicatesse. Je ne sais plus combien cela a duré, tant mon abandon fut grand avec une intensité et une longueur qui ne m’étaient jamais arrivées. Reprenant un peu mes esprits, je les remercie du plaisir incroyable qu’ils m’ont procuré.— Toi, tu es trop mignonne…À suivre