Érection matinale. Morning glory. Tumescence pĂ©nienne nocturne. Il doit bien y avoir un mot latin pour le phĂ©nomène… Tu te lèves parce que tu as mal, parce que tu ne peux te coucher sur le ventre, mais surtout parce que, si tu tardes, tu vas Ă©clater : il faut sauter du lit et courir Ă la toilette.Au fait, oĂą est la toilette?D’abord, je ne reconnais pas la chambre oĂą je me trouve. Peu Ă peu les choses se replacent dans ma tĂŞte : je suis seul dans un motel perdu quelque part dans le bout de Rivière-du-Loup, aux abords de l’autoroute.J’ouvre le rideau rouge : journĂ©e grise. Au-delĂ du stationnement, l’autoroute balayĂ©e par un vent Ă Ă©corner les bĹ“ufs. Plus loin, le fleuve Saint-Laurent rendu gris par le temps maussade.Hier, je me suis dĂ©cidĂ© Ă arrĂŞter lĂ un peu contre mon grĂ© : le soir tombait, la pluie et les rafales s’Ă©taient mises de la partie. J’Ă©tais fourbu après une longue journĂ©e de travail Ă Matane, et pourtant j’avais pris la route. Plus tard, la rĂ©alitĂ© mĂ©tĂ©o avait eu raison de mon dĂ©sir.Églantine m’a vertement fait comprendre sa dĂ©ception lorsque je l’ai appelĂ©e Ă QuĂ©bec de la chambre du motel. J’ai plaidĂ© la prudence : nous ne nous verrions que le lendemain, et je ne serais pas dans un cercueil…- Ça ne nous laissera pas beaucoup de temps ensemble, m’a-t-elle dit de sa petite voix, dĂ©pitĂ©e. Tu ne restes pas souvent avec moi une nuit entière. Et ce soir, c’Ă©tait idĂ©al. Des fois, je me demande si tu ne le fais pas exprès…- Je suis aussi triste que toi de ne pas pouvoir me coller Ă mon petit oiseau d’amour. Demain, nous serons ensemble; ce sera bref, mais intense!Je me suis mis Ă lui dĂ©crire comment et dans quelles positions acrobatiques nous ferions l’amour le lendemain. Cela faisait bien un mois que je n’Ă©tais pas passĂ© par QuĂ©bec : que de rattrapage Ă faire!Après moult embrassades et promesses, j’ai raccrochĂ©, puis aussitĂ´t ai appelĂ© Ă MontrĂ©al :- Comment va ma petite Kalia d’amour? ai-je roucoulĂ© quand ma femme a rĂ©pondu.Je lui tĂ©lĂ©phone chaque soir quand je suis sur la route. Souvent, je pars deux, trois, quatre jours de suite, et ceci, presque chaque semaine. De quoi essuyer bien des reproches : pourquoi je n’acceptais pas une promotion qui ferait que je resterais Ă MontrĂ©al, sans avoir Ă partir constamment? Ă€ mon âge (35 ans, ce n’est pas tant que ça!), je mĂ©ritais bien une position plus importante. Et je serais plus Ă la maison. J’Ă©tais presque un Ă©tranger pour notre fils. Qui restait donc Ă la maison, seule avec toutes les responsabilitĂ©s? Nous ne faisions plus assez l’amour, etc.Oui, c’est vrai. Mon job me demande beaucoup de dĂ©placements, ce qui s’avère bien Ă©reintant. Cependant, un autre poste exigerait que je sacrifie les petites libertĂ©s secrètes que le voyage me permet : une virĂ©e avec les copains ou les clients, des rencontres fĂ©minines de passage et, surtout depuis quelques mois, ma dĂ©licieuse maĂ®tresse Ă QuĂ©bec. Encore quelques mois, et oui, je m’assagirais, j’abandonnerais la belle Églantine, ma perle noire, mais pas maintenant!Mais lĂ , je parle Ă Kalia : il me faut rester concentrĂ©.- Tu m’Ă©coutes, ou quoi, Jeannot? Ça fait deux fois que je te dis que je suis entrĂ©e dans ma phase d’ovulation. Pour ne pas manquer notre coup, avant que tu repartes encore sur la route, il va falloir le faire, notre bĂ©bĂ©…Kalia et moi voulons une fille. L’horloge biologique est en marche. Depuis que nous avons arrĂŞtĂ© ce plan, Kalia veut faire l’amour Ă rĂ©pĂ©tition, Ă chaque occasion possible et imaginable. Vous savez, quand elle tient Ă quelque chose, elle se transforme en bulldog. Et au lit, ces derniers temps, elle est devenue insatiable. Pas de fantaisies cependant : quelques embrassades, on se caresse un peu. Une pipe ou autres variations Ă©rotiques? OK, mais pas longues et il faut finir dans mon ventre. Après ça, on recommence le plus vite possible. Tic-tac, fait l’horloge…- Kalia, je dois m’arrĂŞter Ă QuĂ©bec pour voir un agent du ministère des Transports. Mais je serai lĂ pour le souper.Ça, c’Ă©tait hier avant que je tombe dans le lit comme une masse.Avec tout ça en tĂŞte, je suis encore sur le bol de toilette de mon motel anonyme du Bas Saint-Laurent. Il me faut prendre la route, foncer Ă QuĂ©bec.Je me lève, perds l’Ă©quilibre. Ah vraiment! je ne suis pas encore rĂ©veillĂ©. Vite, il me faut un stimulant.Je suis en train de rĂŞver d’un bon spĂ©cial deux-Ĺ“ufs-toasts-et-cafĂ©-Ă -volontĂ© quand on a frappe Ă la porte. Bizarre! Qui peut bien…?J’ouvre et une jeune femme se tient devant la porte. Il me semble la connaĂ®tre. Mignonne : une blondinette de taille moyenne, vĂŞtue d’un impermĂ©able sur un pull marin rayĂ© et un jean noir, le nez pointu, les cheveux courts, un anneau plantĂ© sur la lèvre.- Oui? lui dis-je, car elle me fixe de ses yeux bleu pâle un peu las sans rien dire. Derrière elle, la pluie tombe Ă grosses gouttes sur le stationnement, le ciel est gris, de rares autos passent bruyamment sur l’asphalte mouillĂ© de l’autoroute.- ‘Scusez, m’sieur…Ce sont ces mots qui font que je la replace soudain dans mon souvenir : hier soir, au restaurant voisin du motel, elle Ă©tait assise au comptoir. Je me cherchais une place entre les rangĂ©es de tables et elle m’a interpellĂ© avec la mĂŞme voix lente et nasillarde:- ‘Scusez, m’sieur… Moi pis ma copine, on cherche un lift vers GaspĂ© pour demain matin. Vous pouvez nous prendre?Il y avait un je-ne-sais-quoi d’impatience dans son regard d’acier. Elle avait jetĂ© un coup d’Ĺ“il Ă une autre fille Ă ses cĂ´tĂ©s, qui ne s’est mĂŞme pas dĂ©tournĂ©e de sa tasse de cafĂ©.- DĂ©solĂ©, Mademoiselle, je vais vers MontrĂ©al. Dans la direction opposĂ©e. Si je peux faire autre chose pour vous…Et je les ai laissĂ©es lĂ .Je reconnais le sourire figĂ©. On lui donnerait vingt ans, pas plus. Elle paraĂ®t plus jolie qu’hier : la lumière met en valeur son teint de pĂŞche. Elle se dandine nerveusement, hĂ©site. C’est moi qui parle finalement :- Je te l’ai dĂ©jĂ dit hier soir. Je suis navrĂ©, mais je ne vais pas vers la GaspĂ©sie…Elle se dĂ©cide et m’interrompt :- Pouvez-vous nous donner un peu d’argent?- Pardon?- On manque de quoi prendre le bus. On n’a plus rien Ă manger. Notre tente a pris l’eau. Il a plu toute la nuit Ă l’intĂ©rieur. Le pouce, ça ne marche pas depuis deux jours. On voudrait aller jusqu’Ă Rimouski, au moins… Nous sommes prĂŞtes Ă faire quelque chose en retour…Ă€ ce moment, j’aperçois sa copine qui se tient discrètement de cĂ´tĂ©.Je suis bouche bĂ©e. « PrĂŞtes Ă faire quelque chose en retour », est-ce que ça veut dire ce que je crois que ça veut dire? Et sa copine que je dĂ©couvre est d’une beautĂ© Ă couper le souffle : mochement habillĂ©e d’une chemise de chasse dĂ©fraĂ®chie et d’un pantalon d’armĂ©e informe, oui, mais assez grande. Avec ça, des cheveux foncĂ©s, une peau claire constellĂ©e de taches de rousseur et des yeux noirs qui vous transpercent avec une douceur infinie. L’autre reprend :- Je m’appelle Ariane et voici Claire. Est-ce qu’on peut entrer?ObnubilĂ©, je cède le passage. Elles exhalent un parfum sauvage en passant sous mon nez.- Moi, c’est Jean…Leurs cheveux et leurs vĂŞtements dĂ©gouttent tristement. Je leur apporte deux serviettesAriane me jette :- Si vous nous donnez cent piasses, vous pouvez choisir.Je les regarde, l’une et l’autre. Ariane me fixe ardemment. Claire garde ses yeux rivĂ©s sur la moquette et cligne des yeux nerveusement. Je me sens rougir. Incertain de la suite.- Deux cents, pour nous deux…Ă€ cet instant, je sens en moi un irrĂ©pressible souffle de chaleur.Sans rĂ©pondre, je leur offre de prendre une douche après que j’ai moi-mĂŞme fait ma toilette. Elles n’ont pas bougĂ© lorsque je leur cède la chambre de bain. Elles s’y enferment longuement. J’enfile un tee-shirt et un boxer, puis m’occupe Ă faire ma valise.La porte de la toilette s’entrouvre, Ariane passe la tĂŞte:- Et puis? Qu’est-ce que vous avez dĂ©cidĂ©?Je tends une liasse de dollars que je dĂ©pose sur la table de chevet.- Il y en a trois cents.Elles Ă©mergent de la toilette, aurĂ©olĂ©es de vapeur, enroulĂ©es l’une et l’autre dans les serviettes blanches marquĂ©es du nom du motel. Elles s’approchent Ă petits pas timides. La gracile Claire se cache derrière une Ariane Ă la peau dĂ©licieusement moite. Elles s’immobilisent Ă deux pas de moi.Ariane a l’air grave. Sans me quitter des yeux, elle laisse tomber la serviette. J’admire l’ambre pâle de ses seins ronds et fermes, les hanches amples, les jambes courtes et musclĂ©es. Le tatouage d’une ancre Ă l’intĂ©rieur de la cuisse. Elle prend la main que je lui tends, s’assoit et je l’embrasse. Ce morceau de mĂ©tal au coin de sa bouche, quel dĂ©sagrĂ©ment! Sur sa langue, un goĂ»t de sel, mais je reconnais aussi la menthe de mon dentifrice : elle a dĂ» utiliser ma brosse Ă dents. Cette pensĂ©e achève de m’exciter.Je me tourne vers Claire qui n’a pas bougĂ© et lui demande gentiment de s’approcher. Tandis que je dĂ©fais sa serviette, comme on ouvre un cadeau d’anniversaire, je dĂ©couvre une silhouette dĂ©licate. Je caresse le marbre blanc de sa poitrine menue tandis que Ariane plonge la main sous mon boxer et se met Ă me caresser la verge. J’embrasse les seins de Claire, alors que l’autre demoiselle m’enfile tant bien que mal l’un des condoms que j’avais dĂ©veloppĂ©s et laissĂ©s bien en vue sur la table de chevet. Mon attention quitte Claire parce qu’Ariane gobe mon gland, puis insère toute la tige jusqu’au fond de sa gorge. Je me sens emportĂ© par un ouragan de sensations. Je glisse mes mains le long du dos de Claire. Ses fesses Ă la fois tendres et fermes sont un chef-d’Ĺ“uvre!Ariane me ramone goulĂ»ment. Elle monte et descend comme une houle. Ça va trop vite. De la main, je soulève son menton et l’embrasse, une façon de la fĂ©liciter de ses efforts.Car c’est Claire, que je veux possĂ©der sans attendre. Je la renverse sur le lit : elle a la peau dĂ©licieuse et satinĂ©e. Je me fraie un chemin entre ses deux genoux qui obtempèrent après une courte rĂ©sistance, s’ouvrant sur une petite forĂŞt de poils noirs. Impossible de la pĂ©nĂ©trer: elle n’est pas prĂŞte. Ariane n’a pas perdu de temps depuis que j’ai quittĂ© sa bouche. D’une main, elle me masse les testicules, de l’autre caresse mon anus: je gĂ©mis de plaisir.L’ivresse du moment m’a encore distrait de Claire : je me penche alors sur son ventre. Ma langue caresse la vulve, s’immisce entre les lèvres offertes. Elle a un goĂ»t âcre et sucrĂ© rappelant la sève d’Ă©pinette. Je la dĂ©vore avec ardeur. Claire frĂ©mit et pousse une plainte indistincte. La belle n’est donc pas muette. Elle a mĂŞme une voix Ă©tonnamment grave.Pendant ce temps, l’entreprenante Ariane, postĂ©e entre mes cuisses, s’est mise Ă me lĂ©cher les testicules. Elle en prend une dans sa bouche, puis l’autre. Ce ne sera pas bien long que je les viderai. Je sens une marĂ©e irrĂ©pressible monter en moi.La belle Claire geint d’une voix granuleuse que j’adore. M’Ă©chappant d’Ariane, j’approche l’orĂ©e de son sexe, puis je me plante en Claire d’un coup sec : son sentier est chaud et Ă©troit. Ravissement. Je vais et je viens en elle avec une Ă©nergie que je n’ai pas eue depuis des lunes.Ariane s’est Ă©tendue sur moi, les seins plaquĂ©s sur mon dos, ses cuisses chaudes enserrant mes fesses, mais je ne sens pas son poids, tellement je suis transportĂ© de dĂ©sir.Claire atteint l’orgasme, et c’en est fait de moi: je viens au creux de son ventre dans un cri de douleur et de jouissance. Je la dĂ©fonce avec des coups de boutoir qui lui tire des plaintes brèves. Ariane m’Ă©trangle presque en s’agrippant Ă moi avec son bras libre. Les projections de mon sperme s’espacent et s’Ă©teignent.Nous restons en sandwich un long moment, haletant, mĂŞlant nos sueurs.Curieusement, je ne dĂ©bande pas et je ne me sens pas repu, ce qui est Ă©tonnant dans les circonstances.Nous nous sĂ©parons difficilement en roulant de cĂ´tĂ©. Nous reprenons notre souffle sans un mot. Ariane me tourne le dos. Claire lui fait face.C’est dĂ©jĂ fini. Dommage. La route m’attend. Églantine aussi. Et Kalia au bout de la route.Je regarde le plafond. Un grand miroir couvre toute la surface au-dessus du lit. Nous sommes trois et je trouve ça diablement excitant.Mon pĂ©nis saille plus que jamais vers le ciel du lit. Le condom est disparu je ne sais oĂą. Je sens les filles sur le point de se lever, s’habiller et partir.J’enfile prestement un autre condom sur mon priapisme et, comme Ariane vient pour se redresser, je l’empoigne par derrière. Elle lance un cri. Je ne perds pas de temps Ă demander de permission : je la tiens fermement, cherche son vagin et la transperce de mon harpon.- Nous n’avons pas fini, les filles. J’ai payĂ© pour les deux, et mĂŞme un peu plus. Claire, approche, ordonnĂ©-je. Et embrasse ta copine.Je ne reconnais pas ma propre voix. Je sonne franchement autoritaire. Claire cligne des yeux. Ariane chuchote, un trĂ©molo dans la voix :- Fais ce qu’il dit. On part tout de suite après.Tout contre moi, les deux filles sont enlacĂ©es et, après quelques encouragements, s’embrassent Ă pleine bouche. Elles y mettent finalement une belle conviction qui trahit une longue habitude. Je regarde la scène au plafond et je me sens de plus en plus d’Ă©nergie.- Claire, tu vas caresser ta copine entre ses cuisses.Je me suis mis en mouvement dans une Ariane abondamment mouillĂ©e. Je sens les doigts de Claire me frĂ´ler tandis qu’ils tâtonnent Ă la recherche du clitoris de sa compagne. Je profite des premiers soupirs d’Ariane pour changer de trou et Ă©peronne ses reins. Elle hurle, de douleur d’abord, mais bientĂ´t de bonheur.Quelques instants encore et je fais mettre Ariane Ă plat sur Claire. J’embrasse celle-ci tout en allant et venant entre les fesses de sa copine.Cette dernière saisit et enserre mes gĂ©nitoires, comme pour en extraire la substantifique moelle au plus vite. Cela dĂ©clenche en moi un tsunami : rarement dĂ©charger n’a Ă©tĂ© aussi intense qu’Ă cet instant oĂą je sodomisais une jeune femme un matin de mai dans un motel situĂ© entre le fleuve et la forĂŞt, tout en farfouillant de ma langue la bouche d’une deuxième.Quand ma conscience Ă©merge de sa prostration, les deux filles ont disparu, emportant toutes leurs affaires et, je le saurai plus tard, les 120 dollars qui restaient dans mon portefeuille. Un pourboire bien mĂ©ritĂ©.C’est donc avec ma carte de crĂ©dit que je règle la chambre et le dĂ©jeuner. Il est temps que je file: dĂ©jĂ 10h30. En roulant Ă tombeau ouvert, j’ai encore une chance d’ĂŞtre Ă l’heure pour mon rendez-vous avec Églantine.Églantine rit tout le temps. De sa voix haut perchĂ©e, elle aime se moquer gentiment de moi. Un vrai rayon de soleil. D’origine haĂŻtienne, elle a vĂ©cu presque toute sa vie dans la banlieue de QuĂ©bec, ce qui Ă une certaine Ă©poque Ă©tait un phĂ©nomène rare. Elle est divorcĂ©e, ses enfants sont grands et ont quittĂ© le nid. Elle est libre et fière de l’ĂŞtre.- Tu m’Ă©tonnes, mon beau Jean : pour une fois, tu es Ă l’heure! Qu’est-ce que tu as fait ce matin pour ĂŞtre sur le piton comme ça?Nous sommes sur la terrasse de son appartement cossu de Cap Rouge qui a une vue imprenable sur le fleuve. Le soleil a finalement percĂ© les nuages. Il tombe dru sur nos tĂŞtes. L’air est saturĂ© de chants d’oiseaux qui se font la cour.Elle porte une longue robe de coton qui pèche par une transparence provocante. Je fais mine de ne rien voir de la ligne de ses seins pointus et de ses cuisses amples. Moi aussi, je sais jouer.Elle m’offre un repas simple et copieux que je dĂ©vore, tandis qu’elle Ă©tend ses longues jambes sur le transat. Elle me couve du regard.Je la vois, et plus rien d’autre n’existe. Elle ne serait plus lĂ , et je l’oublierais presque instantanĂ©ment. C’est comme ça entre nous.- Ce saumon fumĂ© que tu m’apportes en cadeau, c’est pour te faire pardonner tous tes pĂ©chĂ©s? me nargue-t-elle avec son sourire le plus enjouĂ©.DĂ©cidĂ©ment, si elle a quelques annĂ©es de plus que moi, son cĹ“ur est bien plus jeune que le mien.- Eh bien! tu ne parles pas beaucoup. Mais tu as une de ces faims! Ça augure bien pour la suite : tu vas avoir une belle Ă©nergie, hein? Ne bouge pas : je vais chercher le dessert.Je redoute un peu ce moment, après mon aventure de ce matin. La vigueur sera-t-elle au rendez-vous? Si je flanche, je ne pourrai tout de mĂŞme pas lui en expliquer les raisons… Je me mets Ă mâcher avec plus de lenteur, malgrĂ© mon appĂ©tit de jeune homme : il me faut gagner du temps.J’entends s’Ă©lever un air de guitare dans la salle de sĂ©jour, la radio sans doute, puis ses pas s’approcher derrière moi. Elle dĂ©pose le plateau sur une petite table et dĂ©clare:- Alors, si tu dois partir tĂ´t, tu vas tout de suite te mettre Ă l’ouvrage!Elle se penche sur moi au-dessus de moi et elle dĂ©pose ses mains d’Ă©bène sur ma poitrine, les remonte et caresse mon visage et mes cheveux. Comme c’est bon!- Mon gars, tu n’as pas la mĂŞme odeur que d’habitude : tu sens le bois ou quelque chose de mĂŞme.Je me retourne pour l’embrasser, lui prends le visage entre les mains. Mais… elle est nue! Nue sur la terrasse, se donnant Ă voir des balcons d’en face. N’importe qui pourrait la voir et l’admirer. Ça doit d’ailleurs bien arriver Ă l’occasion. Mais la jalousie s’envole aussitĂ´t de mon esprit : ce qu’elle fait pendant que je n’y suis pas n’existe pas. Vice-versa.Ses magnifiques seins se balancent sous mes yeux, gĂ©nĂ©reux, avec des arĂ©oles très foncĂ©es.Le dĂ©sir me vient, il part de mes entrailles comme un vent chaud et s’Ă©lève. Je vois qu’elle est excitĂ©e par mon regard brĂ»lant. Elle a un sourire fendu jusqu’aux oreilles.- Ils sont beaux, hein? Tu sais, ils sont Ă toi. Tu n’as qu’Ă les cueillir. Viens!Nous n’avons pas le temps de nous rendre Ă la chambre. On va s’effondrer sur le canapĂ© du salon qui fait face au paysage. On ne descend mĂŞme pas les stores. Qu’ils regardent, on s’en fout.Nous nous embrassons langoureusement. Elle aime explorer ma bouche avec sa langue en prenant bien son temps. Ses mains fouillent ma poitrine. Les miennes ont plus de chance : elles y trouvent des seins chauds que je tète avec enthousiasme.Elle en profite pour laisser sa main m’explorer le bas-ventre, ce qui me ramène toutes mes craintes. Si je ne suis pas au garde-Ă -vous, je sais que je devrai prendre la porte aussi sec.Mais non! elle a trouvĂ© un perchoir bien solide et se met Ă me caresser Ă travers le pantalon.Nous avons notre cĂ©rĂ©monial que nous entamons. Elle se couche de tout son long et me laisse dès lors l’initiative. Je caresse son corps est long et vigoureux sans me presser.Elle a tout prĂ©vu : sur le guĂ©ridon, un drap et un flacon d’huile. Elle se lève, le temps que j’Ă©tende le drap. Elle reprend sa place Ă plat ventre. Je rĂ©chauffe un peu d’huile entre les paumes et lui fais un massage tout en lenteur: dos, cou, Ă©paules. Je passe aux bras, aux jambes, avec une attention spĂ©ciale Ă la plante des pieds. J’avais oubliĂ© les fesses. Son abandon est total, elle est ma poupĂ©e de chiffons grandeur nature.D’un geste, je la fais se retourner. Elle m’offre ses seins triomphants que mes mains explorent, je passe au ventre rebondi, puis entre les cuisses que je masse en passant de plus en plus près de son nid d’amour. Je lui caresse l’entrejambe, insère deux doigts d’une main tandis que de l’autre je frotte dĂ©licatement son clitoris.- Enfin… soupire-t-elle.Soupirs, orgasmes. Elle vient, elle revient, comme les vagues de l’ocĂ©an.-Tout de suite… en moi.Notre peau est glissante d’huile. Je suis sur elle et entre mon javelot profondĂ©ment dans son vagin brĂ»lant. Elle me broie de dĂ©sir jusqu’Ă ce que j’explose en elle.Longtemps, nous ne bougeons plus.Elle me renverse et me prodigue Ă son tour un massage auquel mon corps et mon âme capitulent.Cela finit toujours par une bonne claque sur les fesses qu’elle m’assène en s’esclaffant :