C’était l’automne dernier.En nous baladant, un dimanche après-midi, en forêt, avec des cousins, nous avions repéré un coin à girolles. Nous les avions cueillies et, le soir même, nous nous étions bien régalés.Quinze jours, trois semaines plus tard, j’ai décidé d’y retourner, cette fois seul, pour une nouvelle récolte.Il y avait effectivement de nouveaux champignons, moins que la première fois, mais quand même de quoi faire une bonne petite cuisine. J’ai donc commencé à remplir mon panier, jusqu’à ce que je sois interrompu par une petite voix criarde :— Et bien, il faut pas vous gêner ! Vous vous croyez chez vous ? Regardez-moi ce travail !J’ai relevé la tête et suis tombé nez à nez avec une petite bonne femme curieusement accoutrée.Un mètre cinquante à tout casser, un peu bouboule, un visage très rond, des lèvres épaisses. Pas spécialement désagréable, mais atypique et très rustique. Je ne pouvais pas trop lui donner un âge : Probablement entre quarante et cinquante ans si j’en crois quelques rares cheveux blancs. Et fagotée comme l’as de pique, un peu le style cow-boy, mais en plus déglingué : pantalon sale, chemise épaisse, et puis des bottes en caoutchouc toutes crottées.— Vous êtes ici sur une propriété privée, renchérit-elle. Et ces champignons là ne sont pas à vous. Je vais appeler la police, si vous continuez.— Excusez-moi, madame, je ne savais pas, ai-je répondu tout penaud, en me redressant.— Vous ne saviez pas ? Vous ne saviez pas ! Ca c’est sûr, vous ne savez pas lire les panneaux : « Propriété privée, défense d’entrer », il y en a partout. Par contre, vous savez très bien sauter par dessus la barrière : Ca vous savez ! Et si je raconte tout celà à mon mari, je vous jure que ça va chauffer et que vous allez avoir de sérieux problèmes.Pour quelques champignons, quand même, il n’y avait pas de quoi en faire tout un plat !— Que voulez-vous au juste ? Nous pouvons peut-être nous arranger ?— Oui, pour ça, nous allons nous arranger. Vous allez me laisser votre panier, et ensuite vous me donnerez vos coordonnées. Et, si je vous retrouve dans les parages ou s’il vous prend l’envie de recommencer, ce sera direct chez les gendarmes. Alors, vous posez tout ça par terre, et vous vous en allez !— Mon panier ? C’est qu’il n’est pas à moi ce panier !— Je suis certaine que vous trouverez une bonne explication à fournir à son ou sa propriétaire, et ce n’est vraiment pas très cher payé, en regard de tout ce que vous avez volé.Ainsi fut fait. Elle me raccompagna jusqu’à ma voiture où je lui remis une carte de visite. Puis elle nota soigneusement le numéro de ma plaque minéralogique au dos, avant de me rendre mon crayon.— Et bien… au revoir madame.Mais elle tourna simplement les talons et s’en fut, sans un mot. Au passage, je remarquai son gros derrière. De dos, on ne voyait que ça, un cul vraiment énorme en regard de sa petite taille. Autant elle était plutôt bien proportionnée côté pile, autant côté face la disproportion était flagrante : Une femme rustique en somme. Mais je ne me suis pas appesanti plus longtemps sur le sujet, j’avais hâte de m’en aller.Cet après-midi gâché m’avait laissé un goût amer. Je regagnais tristement ma petite chaumière quand mon portable sonna. Un numéro que je ne connaissais pas.J’aurais pu ne pas répondre, je le fais d’ailleurs fréquemment quand j’ignore l’identité de mon correspondant. Mais là , j’étais d’humeur morose et j’ai dû penser qu’un peu de compagnie ne me ferait pas de mal :— Allo, Lionel Laroche ?— Oui, lui-même. Qui est à l’appareil ?— Je suis la personne que vous avez vue tout à l’heure, la dame aux champignons.— Oui ? (Que me voulait encore cette satanée bonne femme ?)— J’ai quand même été un peu vache avec vous. Je veux bien vous le rendre votre panier.— Mais non, gardez-le, je vous le laisse. J’ai fais une connerie, c’est normal que vous ayez une petite compensation. Et puis, ça me fait plaisir de vous le laisser.— Je veux aussi m’excuser, j’ai été un peu sèche. J’étais très en colère parce que ce n’est pas la première fois qu’on nous vole de cette façon. Et ça nous arrive un peu trop souvent ces derniers temps… Mais, d’un autre côté, vous avez l’air plutôt correct et sympathique. Et puis, tranquillisez-vous, je ne dirai rien non plus à mon mari, il le prendrait trop mal. Et je ne suis pas comme ça, je n’ai pas l’habitude de cafter, je résous mes problèmes toute seule, comme une grande fille.— Moi également, je tiens à m’excuser, madame. Je veux que vous sachiez que je comprends tout à fait votre point de vue. Ce que j’ai fait est malhonnête. Je n’aimerais pas que quelqu’un rentre chez moi pour me voler mes légumes. D’un autre côté, vous savez ce que c’est : on voit des champignons dans les bois, on n’a pas l’impression qu’ils appartiennent à quelqu’un, il suffit de se baisser pour les ramasser, cela semble si facile ! En plus, je dois aussi vous avouer que c’est la deuxième fois que je viens chez vous. Et la première fois, la récolte avait été assez fructueuse. Alors je vous suis redevable…— Laissez tomber. C’est fait, c’est comme ça, n’en parlons plus. Et puis, que ce soit vous ou un autre ! Etaient-elles bonnes au moins, ces girolles ?Nous prîmes congé en très bons termes. J’appris même qu’elle s’appelait Nadège, Nadège Bocato, ou un nom comme ça, un nom à consonance italienne. Finalement, cette dame là était vraiment charmante.L’incident était clos et la vie pouvait reprendre son cours. Du coup cela me redonna la pèche pour le restant de la journée.J’avais oublié depuis longtemps Nadège Bocato et ses champignons. Quatre ou cinq jours plus tard. Il était dix, onze heures du soir. Je me souviens que j’étais au lit avec un bon bouquin quand le téléphone sonna. J’hésitais à décrocher. Mais, finalement, je pris la communication.— Bonsoir, c’est Nadège.Nadège qui ? Nadège quoi ? J’avais un peu oublié qui pouvait être Nadège.Devant mon manque de réaction, elle ajouta :— La dame aux champignons.— Ah oui, bien sûr, comment allez-vous Nadège ?— Bien, bien… J’aimerais beaucoup vous revoir, m’annonça-t-elle de but en blanc.Me revoir, pour quoi ? Me revoir pourquoi ? Mais quelle curieuse idée !— À moins que ça ne vous intéresse pas…Je ne sais pas si la proposition m’intéressait ou pas, je n’y avais même pas pensé auparavant, il fallait que j’y réfléchisse. D’un autre côté, c’est tellement rare qu’une femme vous fasse franchement et brutalement des avances, que l’occasion était peut-être à ne pas manquer. C’est ce qui me fit lui répondre :— Si, bien sûr, ça m’intéresse. (Dans ma tête, cela voulait surtout dire : « Bien sûr que je ne vais pas louper cette opportunité »)— Ecoutez, Lionel (Elle se souvenait même de mon prénom !), je n’ai pas beaucoup de temps, mon homme est à côté. Je suis disponible tous les après-midi, excepté le dimanche. On peut se donner rendez-vous au même endroit que l’autre fois. Vous me dîtes juste le jour et l’heure.— Mercredi 14h30.Je m’étais vite décidé, c’était mon jour de RTT.— … J’entends mon mari qui revient. À mercredi, Lionel. Je vous fais plein de gros bisous.Je n’eus pas le loisir de lui rendre la pareille, elle avait déjà raccroché. « Plein de gros bisous », si je m’attendais à cela. Je me rappelais à peine de quoi elle avait l’air cette brave dame. Les seules choses qui m’avaient marqué : Sa petite taille, ses lèvres épaisses et puis son gros fessier.J’aurais pu lui acheter des fleurs. Mais je ne vois pas trop bien ce qu’elle aurait pu en faire en pleine forêt. J’ai toujours des idées bizarres. En passant sur le marché, chez un vendeur de grigris africains j’ai trouvé une petite médaille avec un couple nu enlacé. Je ne sais pas pourquoi j’ai acheté ce truc. Aussitôt fait, j’ai presque regretté, me demandant comment elle le allait le prendre. À toutes fins utiles, j’ai également acheté une boîte de préservatifs dans une pharmacie et je suis parti à mon rendez-vous.14h10. J’étais un peu en avance. Je suis sorti de la voiture et j’ai fait quelques pas dans la forêt en admirant la beauté des lieux.— Je suis là , Lionel.Elle aussi était en avance. Toujours fagotée comme l’as de pique et pas plus maquillée que la première fois. Ce n’était pas le genre de femme à abuser de cosmétiques.Néanmoins, quelque chose en elle avait changé, peut-être simplement ma façon de la contempler. À bien regarder, elle avait un peu le type indien, indien d’Amérique, ou alors Esquimau, ou alors Mongol. Vous savez ce visage très rond, cette peau très mate et ces yeux légèrement bridés. Mais chez elle c’était un peu moins flagrant, c’était plus une métisse, coupée avec une autre race. Outre son accoutrement, c’est ce qui lui donnait cet aspect un peu étrange, passablement exotique et finalement très surprenant.Elle paraissait aussi étrangement jeune, mais elle ne l’était pas tant que ça. Quelques rides au coin des yeux ou aux commissures des lèvres la trahissaient. Et puis, elle avait aussi un nombre appréciable de cheveux blancs qui contrastaient avec sa tignasse encore toute noire.Dire que ce petit bout de femme m’avait donné rendez-vous en pleine nature et qu’elle s’avançait maintenant vers moi en me souriant.— Et bien, remettez-vous, lança-t-elle en riant, je ne suis pas la vierge Marie !Elle s’agrippa directement à mon cou et m’attira à elle, tout droit vers sa grande bouche bien ourlée. Sa langue cherchait la mienne, son besoin d’amour semblait immense et faisait fi des quarante centimètres qui nous séparaient.Devant sa chaleur, je ne pus que l’enlacer, la prendre dans mes bras et la serrer très fort contre moi. Je crois qu’elle n’attendait que ça tellement elle semblait fiévreuse et empressée.Ce baiser dura longtemps, nos bouches collées, nos langues emmêlées, nos corps soudés, au beau milieu des arbres, dans cette immensité. Je la sentais fondre entre mes bras.Ma main avait déjà glissé sous sa liquette et agrippé ses seins. Il fallait faire l’amour dans l’urgence, la fièvre était en nous.Je la renversai bientôt sur le sol humide et m’allongeai sur elle. Nous nous embrassions comme des malades. Sa bouche, son cou, le lobe de ses oreilles : Elle était très réactive, et aussi très empressée. « Viens en moi, tout de suite ! », me dit-elle entre deux baisers.Pas le temps de nous déshabiller. J’ai juste baissé un peu son pantalon, j’ai écarté sa culotte et me suis enfoncé dans son sexe brûlant, dans la chaleur moite de son désir pressant.Elle gémissait déjà , tournait la tête dans tous les sens en griffant la terre humide avec ses doigts. Elle agrippa mes fesses, m’attira encore plus avant contre son bassin, m’intima l’ordre de la baiser plus fort : « Transperce-moi, dit-elle ». Jusqu’à ce qu’elle jouisse, jusqu’à ce que je jouisse, tous les deux perdus quelque part tout au fond de la forêt.Nous étions allongés dans les feuilles, enlacés avec tendresse. Elle réclamait plein de petits baisers. Je détachai un à un les boutons de sa chemise, en écartai les pans pour dévoiler deux seins libres de toute entrave, ni trop petits, ni trop gros, fort bien galbés et tout ce qu’il y a de plus naturels. J’embrassais ces splendides collines durant un long moment, m’attardant sur les pointes assez dures, descendant par moment vers son nombril. Elle était totalement abandonnée, offerte à mes caresses, offerte à mes baisers, elle m’aidait juste à peine pour que je la débarrasse de ses effets.Je fus bientôt entre ses cuisses toutes humides, ma bouche collée contre son fruit juteux. Explorateur passionné de sa féminité, titilleur de son bonbon, spéléologue de sa caverne intime. Elle gémissait d’amour, preuve que toutes ces caresses ne lui étaient pas indifférentes. Et je prenais un malin plaisir à aller sans cesse plus loin. Elle criait, elle jouissait et je recommençais. Elle était désormais entièrement nue, tous ses nerfs à fleur de peau. Le moindre baiser, le moindre attouchement, la faisait se tordre de plaisir. Elle n’en pouvait plus, elle rendit l’âme et m’implora d’arrêter cette douce torture.Puis elle se blottit langoureusement contre moi et m’embrassa avec tendresse.— Je crois bien que l’autre jour, j’ai vraiment flashé sur toi, me dit-elle en m’embrassant. Parce qu’au fond, tu ne vas pas me croire, mais je m’en fous complètement des champignons. C’est mon mari qui râle, mais personnellement je m’en moque. Si ce n’est pas toi qui les prends, il y en aura bien d’autres qui ne se gêneront pas. Ici, c’est trop près de la route, alors il y a forcément des gens qui passent et qui s’arrêtent…L’autre jour, avant de venir te voir, je t’ai observé pendant un long moment et c’est vrai que je me suis tout de suite imaginé faire l’amour avec toi. Ce n’est pourtant pas mon habitude, mais là , je ne sais pas. C’est pour cela que je n’étais pas à prendre avec des pincettes, parce que j’étais frustrée. Et puis, par la suite, j’ai regretté, je t’ai rappelé et, depuis ce jour, je n’arrête plus de penser à toi.J’aurais bien aimé lui dire : « Moi aussi, c’est pareil. » Sauf que, pour moi, ce n’était pas pareil. Je la découvrais simplement peu à peu et c’est cette découverte qui me faisait l’aimer.Je ne lui dis pas non plus, de peur qu’elle ne le prenne mal, que le seul souvenir que je gardais de cette première rencontre, c’est la vision de son fabuleux fessier.J’ai attrapé mon pantalon et j’ai fouillé la poche :— Tiens, c’est pour toi… ce n’est pas grand chose.— Oh que c’est mignon, t’es vraiment chou. Tu as pensé à moi ! C’est nous les deux amants sur la médaille ? T’es vraiment un cœur.Elle m’embrassa avec passion en caressant mon sexe déjà dur d’envie pour elle. Elle était sur moi, je pétrissais ses fesses, son imposant fessier. J’avais envie de la prendre en levrette, par derrière, d’avoir une vue plongeante sur la plus généreuse partie de son anatomie. Je le lui fis comprendre, elle ne fit aucune difficulté pour prendre la position, pour se mettre à quatre pattes, pour présenter son cul généreux qui fut bientôt le destinataire de tous mes hommages.Je la pris comme une bête en lui claquant les fesses, une saillie animale en pleine forêt, un cerf qui monte une biche. Je l’ai baisée animalement jusqu’à en perdre haleine. Elle se mit à gémir, elle se mit à crier, à hurler sa jouissance. J’y allais de bon cœur, à grands coups de boutoir jusqu’à finir par jouir en elle.Nous nous sommes effondrés à nouveau sur le sol, et sommes restés ainsi encore un bon moment, empalés l’un à l’autre, enlacés corps à corps, entièrement nus sous la frondaison.— Tu es un bon amant.— Et toi une fabuleuse maîtresse.— Avec un trop gros derrière !— Tu as un derrière fantastique, j’aime tes fesses, tout comme j’aime chaque partie de ton anatomie.Je crois que nous nous sommes rhabillés à contre-cœur. Il fallait qu’elle s’en aille, qu’elle aille s’occuper de la serre. En plus, une absence trop prolongée pourrait attirer les soupçons.Nous eûmes quand même beaucoup de mal à nous séparer. Elle revenait sans cesse et nous nous ré-embrassions. Deux amoureux dans la folie de leur première rencontre.— À samedi Lionel— À samedi ma belle et douce— JE T’AIME !— Je t’aime aussi… énormémentEt je vis ses grosses fesses s’évanouir entre les arbres.Le soir même elle m’appela :— Mon amour, je ne sais pas si je pourrais attendre samedi. Tu ne pourrais pas passer demain soir, même un petit quart d’heure dans ta voiture…Les débuts de cette passion échappèrent vraiment à toute considération logique. Nous naviguions en pleine déraison.Je me souviens d’un jour où elle devait faire ses courses avec son mari et où nous nous sommes retrouvés quelques minutes entre deux rayons pour nous embrasser sauvagement : « Attends-moi tout à l’heure dans les toilettes du MacDo, je m’arrangerai pour t’y rejoindre.» Et ce jour là nous avons fait l’amour à la va-vite dans les toilettes.Une autre fois encore, elle m’avait entraîné à la ferme et nous avions fait ça dans un petit cellier. Son homme était revenu à l’improviste et l’on avait frisé la catastrophe : Une seconde de moins et je ne réussissais pas à me planquer.Depuis lors, nous nous sommes quand même un peu assagis, mais je la vois toujours très régulièrement, au moins deux fois par semaine, nous sommes restés amant-maîtresse. Je ne sais pas si un jour elle quittera son mari, je ne sais d’ailleurs pas si j’en ai vraiment envie… Nous avons déjà , à l’occasion, parlé mariage, mais le mariage détruit parfois tellement de choses !Moi, de mon côté, j’ai une nouvelle amie, Nadia, une ancienne collègue qui passe de temps en temps à la maison, mais qui tient, malgré tout, à garder son indépendance. Avant de débuter cette liaison, j’ai demandé l’autorisation à Nadège qui l’a, à peu près, acceptée. Mais elle est tout de même un petit peu jalouse, pas vraiment parce que je couche avec une autre fille (elle couche bien avec son mari, de son côté), mais sa jalousie s’oriente plutôt vers les liens sentimentaux que je pourrais tisser avec cette étrangère, elle préfère garder exclusivité de mon coeur.Et puis, Nadia, Nadège, je n’ai pas intérêt à faire d’impairs, sinon gare aux griffes de ma tigresse.Comme quoi, une simple cueillette de champignon peut conduire à une grande histoire d’amour !