Plage et soleil. De courtes vacances qui touchent à leur fin. Calme et bien-être. Ils ont infusé en moi durant ces quelques jours tranquilles. Ils sont en moi, à nouveau, bien installés. Mon esprit et mon corps se reparlent enfin, dans l’échange de ressentis. Mon corps les capture, mon esprit les transfigure.Alors que mes pieds nus se pressent sur le sable chaud, la perception de la morsure piquante est adoucie par la caresse d’un vent léger coulant sur la peau que mon corps dénudé lui offre. Pudeur impudique salvatrice, un peu de tissu blanc retenu à ma taille par les deux nœuds d’une cordelette empêche Zéphyr de me lécher plus intimement.Mon esprit prend pleine conscience de mon corps en mouvement, de ma peau qui frissonne et épouse au plus près une musculature bien dessinée, souple, ferme, allongée ici, plus arrondie là . Conscience aussi du galbe tendu de mes seins en liberté qui accompagnent d’une connivence espiègle la chaloupe de ma démarche.Ce que je dis ici sans retenue sur mon physique, sur mon allure, n’est que la vision sublimée qu’en a ma compagne du moment. Ce sont ses mots que je reprends. Je ne vais quand même pas la contredire à ce sujet, non ?Elle m’attend un peu plus loin, lève son reflex qui me prend pour cible. Je me sens violée par l’objectif, qui capture la lumière de mon corps, mais en est aussi passionnément le captif. Il est là , dressé vers moi, prolongement ambigu sinon viril de mon amie, amante, aimante et plutôt troublée. J’entends un clic, et plusieurs autres en rafale, orgasme mécanique déclenché par un doigt taquin posé sur le bouton sensible. Je suis prise, aspirée, traitée, pixellisée, happée par une carte mémoire qui ne sait pas encore le plaisir qu’elle dispensera quelques jours plus tard.oooooooooooooooooooQuelques jours plus tard…De retour au boulot, je croise dans un couloir un de mes collègues dont je sais qu’il ressent pour moi un peu plus que ce qu’il ne montre. Je lui lance avec chaleur :— Salut ! Je suis revenue. Finies les vacances !— Oui, je sais, je viens juste de voir ta copine. Elle m’a montré vos photos pleines de soleil. Je vois que ton minois en a bien profité…Ah ça, elle a fait vite la copine. J’espère qu’elle est restée discrète et a mis de côté l’une ou l’autre photo plus intime. Bien que, la connaissant, il ne serait pas étonnant que…— … et pas seulement ton minois ! rajoute-t-il, avec une petite gêne évidente dans le ton.Bon, voilà , le doute est levé ! J’ai envie de l’asticoter un chouïa, mon petit voyeur profiteur, histoire de l’embarrasser un peu, gentiment. Tout en lui dardant un regard perçant, je lui susurre, taquine :— Hé, coquin, tu t’es bien régalé en zieutant certaines photos ?Mais qu’a-t-il ? Il est tout désemparé. J’ai dans l’idée que la photo lui a bien échauffé l’esprit, et pas que l’esprit sans doute.— Bon, je ne sais pas toi, mais moi, je vais manger… ajoute-t-il d’une voix faussement détachée.Oh la fripouille qui n’assume pas ses pensées égrillardes ! Je ne sais quel sentiment prédomine en moi, la satisfaction de toujours pouvoir allumer ce collègue un peu timide, mais sympa, ou l’agacement de découvrir que mon amie m’a offerte presque nue aux yeux d’un mec. Clairement, cela me plaît de le séduire, même si je sais qu’il n’est pas question que je m’abandonne un jour dans ses bras. Et voilà que je me surprends à vouloir le pénétrer de mon regard, de m’introduire dans ses pensées à lui, secrètes, à me faire passer de ce cliché couché sur papier glacé aux chauds méandres de ses rêveries sensuelles…oooooooooooooooooooJe m’élance hors de la photo et m’approche de lui. Il est allongé sur une langue de sable entre deux rochers, à l’abri des regards. Les yeux fermés, les bras en croix, il goûte la douceur des rayons du soleil couchant. Je perçois un léger frisson parcourir sa peau, jusqu’aux limites d’une serviette posée pudiquement à sa taille.Je me campe au-dessus de lui, les mains sur mes hanches, les pieds de part et d’autre des siennes. Il semble retiré du monde. Ma présence ne trouble en rien sa respiration régulière. Une courte hésitation plus tard, je soulève mon pied droit et le pose sur une éminence que laisse deviner le bombé de la serviette. Je me sens l’âme d’une chatte qui s’apprête à jouer avec l’oiseau qu’elle vient de capturer. Le bel oiseau se met à bouger sous mon pied. Il se débat un peu, mais sans pouvoir ni vouloir s’échapper. Mais pour le reste, l’immobilité du mâle étendu à mes pieds est complète.Un trouble m’envahit. J’aimerais être rassurée. Ce que je ressens sous mon pied n’est-il qu’un simple réflexe inconscient ? J’aimerais percevoir un signe. Ah, le voilà , sous la forme d’un léger sourire silencieux, m’incitant à poursuivre le jeu. Bel oiseau, je te quitte un instant… le temps de déplacer mon pied entre les genoux de ma proie, pour remonter lentement entre ses cuisses à peine écartées. La pointe de mon pied se glisse sournoisement sous ses bourses sensibles. Surprises, elles se rétractent, assumant leur rôle protecteur. Pas bien longtemps. Elles se détendent bientôt, sans crainte, en réponse aux flatteries que mes orteils leur dispensent en faisant rouler leur dur, mais fragile contenu.L’envie de découvrir du regard les friandises convoitées se fait chez moi de plus en plus pressante. Alors, d’un mouvement leste, la pointe de mon pied abandonne les doux objets un instant choyés pour remonter le long de la hampe palpitante en emportant la serviette importune. Ma victime consentante ne peut s’empêcher d’ouvrir enfin les yeux sur moi. Il me découvre pour la première fois aussi découverte, en chair et en os, douce chair, promesse inattendue de la réalisation de ses rêves les plus brûlants.Un sursaut de timidité lui fait ramener sa jambe vers lui, geste inutilement prude pour recouvrir de sa cuisse sa virilité exposée. Mais je l’arrête dans son élan en emprisonnant son pied entre mes genoux. Déconcerté par la situation imprévue, son regard se détache de mon visage, dégringole entre mes seins, s’arrête sur ce qui me reste encore de caché. Deux petits nœuds blancs se sentent devenir indésirables. Ils se laissent gentiment tirer l’oreille par mes doigts qui jouaient avec eux depuis un moment. Ce que la cordelette maintenant dénouée retenait, s’envole rejoindre dans un frémissement la serviette abandonnée un moment plus tôt. La sage blancheur du triangle de tissu fait place à une tonalité plus sombre et sauvage. Le regard du mâle envoûté se perd dans ma toison taquinée par la brise du soir venant de la mer.Un fourmillement familier naît dans mon bas-ventre, une vague de moiteur m’imprègne l’entrejambe. Mes pieds s’écartent un peu plus. Le sien retrouve sa liberté. Il s’engage dans la voie que j’espérais, l’intérieur de mes cuisses, vers le haut, jusqu’à câliner mes lèvres, les séparer, s’enduire de ma liqueur intime, pour la répandre avec minutie le long de ma fente qui s’offre à lui. Il la délaisse bientôt, sa mission accomplie.Je sens mon sexe se transformer en un grand vide avide. Je contemple son sexe qui pulse dans le vide, un autre vide. Je le veux maintenant, ici, dans mon vide à moi. Je m’agenouille à califourchon sur son bassin, incitant son gland à jouer à la tête chercheuse pour pénétrer à l’aveuglette entre les pétales de ma fleur épanouie. Je succombe, je tombe, je coule le long de son sexe, je m’enfonce, je l’enfonce. Il me défonce sans heurt, tout doucement, au gré de mon bon plaisir, en un long et lent glissando.Notre duo accorde ses instruments, maintenant totalement fusionnés. Mon corps s’immobilise sur le sien. Je les veux ainsi. Immobiles. En apparence seulement. Une partie de bras de fer s’engage entre son phallus qui se gonfle encore et encore, et la paroi de mon vagin qui se contracte autant qu’il le peut. C’est l’organe mâle qui prend le dessus, pour me ravir. Je le sens épais, majestueux, enserré dans mon fourreau élastique, qui le moule au plus près et s’ajuste au moindre relief, l’arrondi parfait du gland, le frein tendu, le prépuce retroussé, la veine onduleuse dilatée, la base resserrée de sa tige, baguée par l’anneau de ma vulve. Immobiles étaient nos bassins, immobiles sont maintenant nos sexes.Quant à nos mains ? Je pose les miennes sur ses pectoraux que je modèle, masse, pétris. Encouragé par ce geste, il tend les siennes pour épouser de la paume l’arrondi de mes seins frissonnants. Ses deux pouces se mettent à vagabonder autour des pointes qui s’éveillent, s’étirent, se raidissent inexorablement. Je leur jette un coup d’œil, fière de les surprendre à se donner l’apparence de deux répliques miniatures du pieu planté en moi.Arrivées à leurs fins, ses mains s’éloignent de leurs deux amusettes pour glisser sous mes aisselles, se rejoindre dans mon dos, et filer le long de ma colonne, en hésitant sur chaque vertèbre. Elles franchissent le creux prononcé de ma cambrure, flattent au passage deux rondeurs ensorceleuses, les écartent davantage, les soulèvent un peu. Mon sillon sensible guide ses doigts vers mon œillet contracté, qu’ils effleurent à peine. Mais à la lisière du contact intime de nos sexes, ils s’attardent, et se délectent de l’onctuosité du lieu.La pulpe de ses doigts s’immerge imperceptiblement et entame un délicieux va-et-vient sinueux, ourlant mes petites lèvres tout autour du phallus statufié. J’aspire à ressentir sa caresse s’aventurer aux alentours et y découvrir un bouton en attente de cajoleries. Je me cambre encore plus, afin de faire entendre mon appel. Il me torture à ne pas y répondre, se vengeant de mon immobilité autour de son érection délaissée.Mon impatience devient insoutenable. Ce que ses doigts ne veulent pas entreprendre, les miens le peuvent. Ma main gauche s’engouffre fébrilement entre nos toisons enchevêtrées, mes doigts se faufilant le long de la petite hampe pour aboutir sur ma cible éclose. Je la façonne, tourne autour, la frictionne, ramenant à elle le miel abondant, accumulé sous ses doigts toujours délicieusement actifs. À ce rythme, je ne pourrai résister bien longtemps à l’envol de mes sens.Pas moins de trois mains me gratifient simultanément de sensations jouissives. Je destine la quatrième, la mienne qui est encore posée sur son torse, à entreprendre un autre jeu, à l’issue incertaine. Elle s’élance derrière mon bassin, sous ma croupe, et plonge vers deux fruits consistants qu’elle agrippe sans ménagement. J’allonge mon majeur sur le prolongement gonflé et raidi de son épieu impatient. Mes deux majeurs amorcent un même mouvement tournant, distillant autant de petits cercles concentriques sur nos organes respectifs, tendus, affolés. L’attente d’un dénouement devient insupportable.Alors, soudainement, je presse avec force l’extrémité de mon majeur sur la racine de son sexe. Je le comprime, l’enfonce en lui, jusqu’à la jonction avec ses précieuses réserves de semence enfouies intimement. La réaction est immédiate, violente. Son bassin se cabre, se propulse dans mon entrejambe. Un spasme puissant, sauvage, éclate sous mon doigt toujours fermement appliqué, bondit sous ses testicules, envahit la totalité de son membre. Mais, c’est un tir à blanc, un coup sec, la pression résolue de mon doigt l’ayant empêché d’armer son tir. Je vois dans ses yeux cette absolue incompréhension de ressentir un orgasme intense sans qu’il soit accompagné de l’expulsion libératrice de son jus. Je lui décoche un sourire diabolique, sachant que ce premier spasme privé de l’éjaculation salutaire va en appeler un deuxième encore plus torride, mais toujours aussi aride. Suivi d’un troisième, qui se prolonge. La salve se poursuit, faiblissant un peu plus à chaque coup.Tout ce déchaînement au plus profond de moi ne tarde pas à me faire perdre le contrôle de mes gestes. Ma main enveloppant mon pubis se crispe un peu plus et décoche l’onde inéluctable vers la boule du feu qui explose en moi autour des dernières convulsions de son sexe à lui. Mes sens abandonnent toute réalité. Je me tends, je décolle, je m’envole, tête rejetée en arrière, yeux révulsés. J’expire douloureusement tout l’air de ma poitrine, j’expulse une plainte sonore qui se transforme en une longue note suraiguë. J’entends confusément cette note entrer en harmonie avec un râle plus grave, plus mâle, plus bestial, point d’orgue de son interminable jouissance à lui.De nos instruments de plaisir maintenant accordés, germe une résonance en nos corps enivrés. Une danse d’amour va commencer, un vit m’ensemencer, une vie me pénétrer… mais seulement dans mon rêve, que j’aimerais lui insuffler…ooooooooooooooooooo Je suis au boulot, dans mon bureau. Alors que je relis un texte qui me prend la tête, je sens une présence à ma porte, le plus souvent ouverte sur le couloir.— Salut ! Je te dérange ?C’est une de mes collègues qui revient de ses vacances qu’elle a passées avec sa compagne du moment. Toutes deux travaillent deux étages au-dessus du mien.— Ah qui voilà  ! Entre !— Tu veux voir quelques photos que j’ai prises en voyage ?— Avec plaisir, lui dis-je en me levant pour me diriger vers elle.Goguenarde, elle ajoute avec un petit mouvement de recul :— Cela ne te fait rien s’il y en a avec des nichons à l’air ?— Pas du tout, tu me connais…In petto, je me dis que j’aurais dû lui lancer un oui-oui, car oui, cela me fait quelque chose, mais rien que du bien !Bon, je m’attends donc à voir une jolie poitrine dénudée, et cela ne peut être que celle de la personne qui ne prend pas la photo, donc de sa copine. Mais cette copine-là , depuis que je la connais, elle me trouble toujours autant. D’un côté, elle cultive une allure très sage, légers T-shirts pas très moulants, aux décolletés peu profonds. Par contre, elle a le chic de toujours porter des jeans bien coupés, ajustés sur sa ligne parfaite, que j’ai du mal à ne caresser que du regard. Elle me plaît, elle le sait, cela lui plaît, et puis c’est tout.Je passe les photos en revue, appréciant la plage bordée de palmiers, les rues typiques du village côtier, quelques jardins fleuris, à nouveau la plage, mais pas que la plage ! Marchant sur le sable, elle est là , en mouvement malgré la fixité de l’image. Je me délecte et m’imagine le balancement de ses hanches accompagné en toute complicité par ses seins en liberté. D’autres photos défilent, mais je ne les vois plus. Seule une photo reste présente à mes yeux. Ma collègue a l’élégance de faire semblant de ne pas avoir perçu ma perte d’attention. Faut dire qu’elle connaît mon petit faible pour sa copine, et s’en amuse gentiment.Un moment plus tard.Je suis rentré dans mon bureau pour me replonger dans ce texte rébarbatif. Je ne tarde pas à ressentir une petite faim. Il est temps d’aller casser la croûte à la cafète. Dans le couloir, j’ai la surprise de croiser la collègue dont j’ai encore l’image dénudée à l’esprit. Ici, seul son visage est dévêtu, mais il suffit à me troubler. Pommettes saillantes sous de grands yeux bien écartés, lèvres fines, mais gourmandes, tout est sourire dans ce beau visage de femme épanouie. Sauf les jours où un doute l’assaille. Elle plisse alors son large front sous sa courte chevelure châtain, ses yeux se troublent, sa bouche se pince. C’est alors le visage d’une enfant qui recherche un creux d’épaule pour s’y poser et y trouver la sécurité. Belle enfant.— Salut ! Je suis revenue. Finies les vacances !— Oui, je sais, je viens juste de voir ta copine. Elle m’a montré vos photos pleines de soleil. Je vois que ton minois en a bien profité…Ma réponse reste un instant suspendue dans le vide. Elle perçoit mon hésitation, soulève ses sourcils interrogateurs. J’ajoute aussi vite que je peux, balayant ce petit, tout petit flottement :— … et pas seulement ton minois !Là , pour le coup, son regard m’annonce qu’elle a compris l’allusion. Il ne lui faut pas longtemps pour passer mentalement en revue les photos et s’arrêter sur celle qui a dû me troubler.— Hé, coquin, tu t’es bien régalé en zieutant certaines photos ?Que dire devant son visage illuminé par la satisfaction d’avoir pu m’exciter à son insu ? Une gêne m’envahit, celle du collégien pour la première fois confronté à l’assaut d’une fille à qui il plaît. Courage, fuyons, en disant n’importe quoi qui peut me redonner contenance :— Bon, je ne sais pas toi, mais moi, je vais manger…Ouf, je m’en sors, mais je me rends compte que ses yeux inquisiteurs m’ont envahi. Quelle sensation bizarre d’être pénétré par son regard intense qui circule en moi comme en terrain conquis, prenant possession de mes pensées les plus secrètes. Tout cela à cause d’une photo…ooooooooooooooooooo Je me suis abrité des regards derrière les gros rochers d’une petite enclave de la plage. Affalé de tout mon long sur une natte m’isolant du sable, les yeux fermés, je savoure la fin de cette belle journée d’été. Seule une serviette de bain jetée sur ma virilité endormie me protège des rayons généreux du soleil déclinant doucement.Je perçois plus que je n’entends ma collègue, évadée de la photo, se rapprocher de notre havre discret. Je la sens hésiter au-dessus de moi. Sans doute son regard caressant se permet-il de s’attarder çà et là sur moi. Peut-être quelques pensées légères l’envahissent-elle un instant. Mais devant ma léthargie apparente, elle choisit de s’allonger sur le drap étendu à ma gauche.Le calme de nos respirations bientôt s’associe au rythme lointain des vagues paresseuses s’étirant sur le sable. Cette torpeur reposante me remplit d’une grande douceur. D’une envie d’encore plus de douceur. Comme cette douceur câline, jouissive, que deux corps amoureux partagent avant de donner libre cours à plus de tumulte.J’entrouvre les yeux, tourne la tête vers elle, et découvre son corps que je savais superbe, fidèle à l’image que ma mémoire avait arrachée de la photo. Mon premier regard est accroché par le galbe adorable d’un sein, à la fois tendre et tendu, comme suspendu à son bourgeon foncé. À chaque inspiration, il se soulève légèrement, régulièrement, me captive délicieusement. Une telle onctuosité dans le mouvement m’inspire, ne me laisse aucun choix.Je me tourne vers elle, prenant garde à ne pas la frôler. Le monde entier ne vit que par son souffle paisible. Je l’aspire, je l’inspire. Mes lèvres s’arrondissent pour s’entrouvrir légèrement, aiguillonnant un filet d’air silencieux sur cette pointe de sein, seule à encore vivre sous mes yeux, isolée, unique. La mignonne frissonne, s’étire un peu plus à chaque caresse de soupir expiré. La petite jalouse d’à côté, trop délaissée, implore un même traitement. Je me redresse, m’agenouille, fixe rapidement la serviette autour de ma taille, me penche prudemment, à même distance des deux bourgeons pour l’instant disparates. Le filet d’air glisse de l’un à l’autre, inlassablement, et les voilà qui rivalisent d’arrogance, tendus, dominant de toute leur éminence l’immobilité du corps étendu.Un trouble m’envahit. J’aimerais être rassuré. Ce que je vois vivre sous mon souffle, n’est-ce qu’un simple réflexe inconscient ? Celui utile pour satisfaire la faim d’un enfant ? J’aimerais percevoir un signe. Le voilà , sous la forme d’un léger sourire silencieux, m’incitant à poursuivre le jeu. Fiers tétons, je vous quitte un instant, pour égayer d’autres lieux.La câlinerie aérienne de ma bouche se pose entre les seins, et file en une glissade régulière vers le ventre plat. Le filet d’air tourne un instant autour d’un petit cratère, souvenir du lien maternel, et s’en va aborder plus bas un bombé bien renflé.Mais ma cajolerie éthérée et frivole bute sur une cordelette tendue entre les deux hanches, orée de l’interdit dissimulé sous un léger tissu blanc. Je dévie la flânerie de mon souffle vers la hanche la plus proche de moi, pistant la ligne rectiligne de la cordelette. Dessous, un creux se dessine ouvrant le passage vers une contrée à découvrir. Ma bouche se présente à l’entrée, y projette un petit vent coulis, éclaireur se faufilant dans un inconnu mystérieux, dérobé au regard.En l’absence de réaction dissuasive, je me laisse aller à glisser mon majeur dans le chemin resté accessible. Seul le bout du doigt se pose légèrement sur la peau, remonte lentement le bombé sous le tissu, et perçoit la présence d’une parure dont dame nature me fait cadeau. Cadeau enivrant, qui appelle une caresse délicate. Mon majeur revient à l’air libre, mais retourne aussi vite à l’anfractuosité pour s’y engouffrer à nouveau, s’enfonçant plus en avant, cette fois accompagné des autres doigts. Ils ont tôt fait d’envelopper dans sa totalité la généreuse parure de cette troublante saillie, faite sur mesure pour la main, large sur le dessus, se rétrécissant vers bas jusqu’à la pointe que seule la pulpe du majeur recouvre.Je ne trouve aucun mot pour décrire la sensation que procure cette toison à la fois douce et sauvage. J’ai beau chercher, je ne parviens pas à qualifier ce ressenti ensorceleur. Et dire qu’il est de mode de se dessaisir de cet ornement animal. Quelle sottise de se priver du plaisir indicible d’en faire l’offrande à la main aimante. La mienne en profite outrageusement, en bougeant à peine, en recueillant entre les doigts le moindre friselis des frisottis ébouriffés. Seul le pouce, mis de côté, ne participe pas au jeu. Mais il sait le plaisir qu’il peut donner lorsque la main positionnée dans le sens opposé, lui permet d’envahir l’intimité féminine. Mon esprit s’envole en pensant à cette main qui n’est alors plus qu’une pince troublante, voluptueuse, s’emparant du sexe tout entier, s’ajustant pleinement à la conque moussue et au mont velouteux. Le plus petit de ses mouvements en appelle d’autres. La certitude de provoquer un irrésistible chavirage s’installe inexorablement.Suffit ! Je rappelle mon esprit à l’ordre, brutalement. Où était-il en train de s’égarer en ce moment ? Quelle agréable preuve qu’une main réfugiée dans un buisson féminin bien fourni est un aphrodisiaque puissant. Il m’a un instant extrait du réel au point d’en oublier la présence de l’être caressé.Je réalise soudain que la serviette nouée autour de mes reins est soumise à une pression grandissante à laquelle elle résiste difficilement. Mais l’excitation visible sous ma taille se retrouve aussi sur le visage de ma belle, enflammé, extatique, aux paupières closes, aux lèvres entrouvertes où se promène une pointe de langue humide. Devant autant de béatitude affichée, je me sens pousser des ailes pour poursuivre plus loin mon exploration.L’envie me vient de pouvoir jeter un regard sur ce que ma main a à la fois découvert et recouvert. Aussi, elle se glisse sous la cordelette blanche jusqu’à un premier petit nœud bien gênant dont elle a tôt fait de tirer l’oreille. Encouragée par autant de facilité, elle s’attaque au deuxième qui se laisse faire avec la même complaisance. Elle n’a plus qu’à tirer en l’air la cordelette pour un lever de rideau tant attendu… sauf que le haut d’une cuisse perturbatrice, dans un geste protecteur très féminin, vient se poser sur ce même rideau pour l’empêcher de s’envoler.Fichtre, que me voilà bien contrarié. Je me tourne vers le visage de ma muse, cette fois illuminé d’un grand sourire espiègle. Son regard s’amuse de ma mimique interrogative et me répond en fixant effrontément ma serviette qui dévoile plus qu’elle ne cache un phallus en pleine transformation.— Toi d’abord bel oiseau, montre-toi le premier ! dit-elle mutine.Ah la rebelle, c’est comme ça qu’elle veut la jouer ? Bien. Je me redresse donc sur les genoux, en les écartant légèrement, accentuant ainsi la tension dans la serviette et confirmant la grande nervosité du « bel oiseau » emprisonné dans sa cage. Le regard de la belle se fait gourmand alors que je défais le repli de la serviette la fixant à ma taille. Ma main emporte le coin du tissu. La serviette se dérobe. Je la maintiens au-dessus de sa taille, laissant quelques plis caresser son ventre qui se creuse et sculpte ses abdos de sportive. Cette vision accélère aussitôt l’envol de la tête de l’oiseau. Il se relève, se gonfle par saccades au rythme des battements de mon palpitant.Compagne de rêve, compagne d’un rêve, muse qui s’amuse, tu me chamboules le corps et l’esprit. Je vois ton visage qui se fait félin, tes pupilles de chatte en chasse ne sont plus que deux fines fentes jaugeant la future proie.— Viens voir, bel oiseau. J’ai pour toi un nid douillet qui va te plaire.Joignant le geste à la parole, elle soulève légèrement la cuisse qu’elle avait posée sur le petit triangle blanc toujours en place, l’allonge et la presse étroitement contre l’autre. La tension de ses muscles se propage dans tout son bassin qui s’anime et repousse vers le ciel le bombé encore caché sous l’étoffe. Je devine les tourments qui l’assaillent, les fourmillements papillotant dans le nid douillet qui se pare à mon intention d’un fluide velouté. Son ventre se creuse un peu plus sous le frôlement de la serviette toujours suspendue à mes doigts. Je m’entends lui murmurer dans un soupir :— Tu fais ta chatte qui exige sa caresse ? D’accord, laisse-moi faire, laisse-toi faire.Qui ne dit mot consent… Ma main entraîne la serviette vers le bas, là où une autre étoffe ne demande qu’à être emportée pour s’esquiver entre deux cuisses maintenant légèrement disjointes. Comme une vague se retire sur le sable et dévoile un coquillage nacré, le dernier pli de tissu fait bientôt apparaître une touffe chatoyante, bouffissant librement au gré des caresses du vent. Arrivée aux pieds de ma belle, la serviette repart dans l’autre sens, entre ses jambes qui s’écartent pour mieux accueillir la vague montante. Elle débusque le museau humide de la chatte réfugié sous le buisson touffu.Un léger feulement me fait tourner la tête vers son visage. Son regard en dit long sur ses envies. D’un seul mouvement, la voilà qui se tourne de mon côté en s’accoudant sur son bras droit et me vole la serviette de sa main gauche pour l’envoyer au loin. Cette même main plonge aussi vite entre mes jambes et me croche le creux d’un genou.Je reste les bras ballants, goûtant la lente remontée de sa main à l’intérieur de ma cuisse. Je sens son index s’allonger pour effleurer l’œillet sensible, puis se poser délicatement sur une couture naturelle dans mon entrejambe. Le doigt la prend pour guide, aborde un tendre et généreux renflement qui se rétracte un instant pour protéger son dur, mais fragile contenu. Le doigt poursuit sa course sur la fine suture qui se prolonge en ondulant le long de la hampe dressée. Un frisson me parcourt alors que la pulpe du doigt s’immobilise sous le frein distendu.Je vois le visage de ma belle s’avancer, pointant sa langue humide pour repousser le bout de son index qui repart aussitôt en sens inverse le long du raphé. La place étant libre, sa langue engage un va-et-vient lancinant sur le frein étiré à l’extrême sous le gland écarlate. Celui-ci est bientôt gobé par sa bouche, ses lèvres épousant étroitement la couronne rebondie. Son index qui reflue se faufile entre les deux rondeurs que la main cueille et enserre aussitôt. Elle les emprisonne, les presse, les roule l’une contre l’autre, alors que la langue se démène et s’enroule sans relâche autour de la friandise turgescente baignant dans une chaude et abondante salive.Dans un léger chuintement de succion, sa bouche redonne la liberté à mon phallus qui se détend vers le haut, comme un diable fringant sortant de sa boîte. Un peu surprise, mais pas peu fière de l’effet de sa cajolerie onctueuse, elle me murmure d’un ton gourmand :— Mmh, à toi de jouer maintenant, mais pour cela…… la belle se tourne complètement sur le ventre, la main toujours cramponnée aux deux joujoux qu’elle entraîne un court instant, mais sans ménagement, en direction du nid promis.Le verso de son anatomie qu’elle me dévoile ainsi est au moins aussi sublime que le recto, une chute de rein splendide, un fessier charnu, rebondi, provocant. J’ai juste à le débarrasser du string encore retenu entre deux lobes contractés. De tels appâts demandent à être caressés, légèrement peut-être, ou plus vigoureusement sans doute, au gré de leur attente.Je me positionne donc, assis sur mes talons, un genou entre les deux siens, mes mains sur le haut de ses cuisses, pouces et index épousant le pli à la jointure avec les fesses. À la façon dont ces dernières se raidissent, j’ai tôt fait de comprendre qu’elles demandent un traitement énergique. Quel plaisir de les sentir répondre à mon massage puissant. Mais provoqué par son dos qui se met à onduler, je ne peux empêcher mes mains de se rejoindre en entourant sa taille étroite, puis de se disjoindre en remontant sur son torse s’élargissant jusqu’à ses belles épaules musclées.Pétrir ses muscles tendus au bas du cou m’oblige à rapprocher mon genou de sa fourche qui s’en empare goulûment. Et tandis que je malaxe le haut du dos, son bassin se relève, faisant couler son sexe sur le haut de ma jambe. Sa cambrure s’accentue encore lorsqu’elle ramène ses genoux sous elle. Ses lèvres intimes inondent ce qu’elles peuvent engloutir dans leur mouvement ondoyant.Mes mains revenant sur ses hanches mouvantes, je me détache doucement de sa fourche pour rassembler mes deux genoux entre ses jambes largement écartées. C’est alors que mon regard prend violemment possession de ce corps de femme en chaleur, de ces deux demi-sphères parfaites, soutenues par deux solides piliers, et prolongées sur le dessus par la courbure d’une taille fine d’où s’évade en s’évasant un dos sculpté jusqu’à une belle carrure. Mes yeux sont emplis de cette beauté animale de la femelle en quête de la semence d’un mâle puissant. La nature a su y faire pour que l’espèce se perpétue…À la demande de mes mains immobilisant ses hanches, elle suspend sa danse nuptiale. Seuls les muscles sous son œillet timide vibrent encore et font vivre les pétales nacrés de sa fleur écarlate distillant sa liqueur d’amour. Je devine que s’installe en elle un grand vide avide. Je réalise soudain que mon sexe délaissé pulse hardiment dans le vide, un autre vide. Je le veux maintenant à l’intérieur de son vide à elle, le vide en elle.Mon gland effleure sa fleur, joue à la tête chercheuse pour se poser à l’entrée du nid. Abandon fatal, don total, je succombe, je m’enfonce, je l’enfonce, je la défonce, je me fonds en elle, qui m’attire, qui m’aspire. Je l’envahis, sans heurt, tout doucement, au gré de mon bon plaisir, en une lente glissade, interminable glissando. Notre duo accorde ses instruments, maintenant totalement fusionnés.Je m’immobilise contre elle. Je nous veux ainsi. Immobiles. En apparence seulement. Une partie de bras de fer s’engage entre la paroi de son vagin qui se contracte autant qu’il le peut, et mon phallus qui se gonfle encore et encore. C’est sa vulve qui prend le dessus, son anneau enserrant impitoyablement la base de mon sexe, pour me ravir. Immobiles étaient nos bassins, immobiles sont maintenant nos sexes.Quant à nos mains ? Je glisse la mienne sous sa taille, fourrage gentiment dans son buisson ardent et y débusque une tige sensible et nerveuse soutenant un bourgeon qui ne demande qu’à éclore. Il ruisselle déjà d’un miel acidulé dont deux de mes doigts s’imprègnent en virevoltant tels deux joyeux papillons amoureux.Je sens sa main se glisser le long de la mienne, s’insinuer plus loin, ourlant au passage deux tendres petites lèvres enrobant mon phallus statufié, et encore un peu plus loin, pour empoigner deux victimes libérées il y a peu. La nouvelle capture est rude, implacable. Quatre de ses doigts suffisent pour paralyser leurs proies résignées, son majeur se dépliant alors pour comprimer le prolongement gonflé et raidi de mon sexe jusqu’à la bordure de mon œillet.Son doigt entame un mouvement virevoltant, exactement à l’image de celui que j’imprime sur son bouton excité. Un même rythme, une même amplitude, mais pas la même vigueur. Alors que ma caresse est délicate, son massage est puissant. Mes attributs virils sont soumis à une compression saisissante. Une chaleur soudaine les envahit alors que l’extrémité de son majeur enfonce en moi, avec force, la racine de mon sexe, jusqu’à la jonction avec mes réserves de semence bouillonnante enfouies intimement.Sentant toute proche l’explosion libératrice, je ferme les yeux pour me concentrer sur les mouvements de plus en plus déchaînés de ma main. Avant d’être emporté par une envie insoutenable, avant que je ne puisse me retenir de venir en elle, je m’entends lui murmurer à l’oreille :— Tu veux venir avec moi ?Et d’une voix qui me semble irréelle, qui ne vient de nulle part, je l’entends me répondre :— Non, pas maintenant, pas tout de suite… Tu peux m’attendre ?Sa voix vient d’ailleurs. J’ouvre les yeux. Ébahi, je la vois là , debout devant moi, dans le couloir où nous étions avant l’éblouissement qu’elle avait provoqué par son seul regard pénétrant. Ce regard se retire maintenant de mon inconscience, laissant derrière lui un indicible néant. Seul souvenir du voyage à deux, ce serrement confus sous la ceinture, la tension de mon jean comprimant toute ma virilité encore affolée. Je comprends mieux cette excitation diabolique surgie dans mon hallucination. Je me secoue l’esprit pour enfin lui répondre :— Oui bien sûr, on se retrouve à la cafète ?— D’ac ! A tout de suite ! me chuchote-t-elle avec une moue complice.Et dans un élan de connivence silencieuse, elle me quitte en me contournant dans ce couloir pas très large, ses seins se pressant au passage contre mon bras, le dos de sa main traînant distraitement sur l’affirmation de mon émoi.Combien de temps me suis-je perdu hors du réel ?M’a-t-elle accompagné dans mon irréel ?Ou m’a-t-elle emporté dans son délire à elle ?