Résumé de l’épisode précédent : Je vole des imagesBloqué dans mon appartement, je m’adonne à ma passion : la photo. Photos de femmes dans le parc devant chez moi. Jusqu’à ce que je découvre une rousse dans un immeuble à quelques mètres du mien.—o–o—Je vais me coucher. Mes tentures tirées, j’éteins dans le séjour et me dirige vers ma chambre. Lorsque j’arrive dans le corridor, j’entends le « ding » de l’ascenseur sur le palier. Bizarre… Qui peut bien venir chez moi à cette heure ? On frappe légèrement à ma porte. Comme je ne sais pas voir à travers le judas, trop haut, je me contente d’un bête :— C’est qui ?— Catherine.— Quelle Catherine ?— Catherine Dupavé… La fille d’en face.Hein ? Alors ça ! Je déverrouille la porte, l’ouvre et me recule un peu.— Bonsoir Vincent, je ne te dérange pas ?— Euh, non, non.— Je peux entrer ?Je suis resté comme un crétin, la bouche ouverte, au milieu du chemin, manquant à tous mes devoirs de gentleman. Je fais marche arrière pour la laisser passer, mais cogne mon fauteuil au mur derrière moi.— Pas facile, on dirait, de manœuvrer cet engin !— Comme vous dites, c’est même souvent la galère.Elle entre et referme la porte d’entrée, se place derrière moi et pousse le fauteuil vers le séjour. Elle s’arrête au milieu. Elle dépose son sac à main sur la table de la salle à manger, juste à côté de moi. Je peux la détailler : elle porte un chemisier blanc, une jupe noire dans une matière un peu élastique, des bas (ou des collants) noirs également et des chaussures plates. Elle me regarde, souriante. Visiblement, elle attend que je me lance. Un truc me turlupine. Elle connaît mon prénom et me tutoie.— Comment connaissez-vous mon prénom ?— Je me présente : Catherine Dupavé, capitaine à la brigade des mœurs.Elle sort son badge de police de son sac et me le met sous le nez. J’en reste les bras ballants.— Avec mon métier, j’ai pris l’habitude de me renseigner sur toutes les personnes de mon entourage. Et surtout sur ceux qui m’épient.Je rougis d’un coup.— Rassure-toi, je n’ai presque rien trouvé de répréhensible dans ton dossier.— Presque ? Mais je n’ai jamais rien fait d’illégal !— À part un excès de vitesse, il y a plusieurs années, non, rien de condamnable. Mais je pourrais mettre « voyeurisme » dans ton dossier, n’est-ce pas ?Je ne sais plus où me mettre.— T’inquiète pas. Je suis plutôt du genre exhibitionniste. Donc, ça ne me dérange pas trop. Je voulais te voir pour savoir à qui j’avais à faire. Je sais que tu as fait des photos de moi et je voudrais les voir. Où sont-elles ?— Dans mon ordi…Et merde, j’ai parlé trop vite. Elle va voir toutes mes photos… Toutes ! Bon, en général, ce n’est pas bien méchant, mais il y a tout de même l’une ou l’autre un peu plus « hot ».Toujours son ton qui ne souffre aucune contestation. Je me dirige vers mon portable, et j’ouvre le dossier « Rousse » que j’ai réalisé sur elle. Je lance le diaporama. Les photos défilent, les unes après les autres. Changement automatique toutes les cinq secondes.— Mouais, pas terrible, hein !— J’ai eu du mal à vous prendre… je veux dire à faire des clichés corrects. C’est un objectif qui doit être placé sur un trépied. Le moindre mouvement et c’est le flou assuré. D’autre part, les rambardes des balcons étaient dans mon chemin.Puis, elle tombe sur « la » photo. Celle en bikini sur le balcon. Elle est magnifique.— Mmmmm. Je suis plutôt à mon avantage sur celle-là .— Oui, j’ai eu beaucoup de chance.— Et dis-moi, n’est-ce pas mon téton qu’on aperçoit ?— Hein ? Non, non… Oh, nooooon, ce doit être une ombre, ou quelque chose comme ça.— Mouais… Tu t’intéresses tant que ça à moi ?— Ben, disons que vous êtes plutôt pas mal.— Tu peux me tutoyer, tu sais.Elle sourit et continue :— Et puis… est-ce que tu aurais quelque chose à boire ?— Merde ! Pardon. J’ai du vin blanc au frigo, je dois avoir de la vodka, du gin et du jus d’orange. Du whisky aussi.— Va pour le vin blanc. Je vais le chercher. Où sont les verres ?— Dans le haut de cette armoire.Avec beaucoup de légèreté, elle se déplace dans la salle à manger puis dans la cuisine. Je ne sais pas trop quoi penser de tout ça. Une femme-flic débarque chez moi. Elle a pris ses renseignements. Moi, je ne sais rien d’elle. Je n’ai pas trop le temps de gamberger, car elle revient avec deux verres bien remplis. Elle m’en tend un et fait « tchin-tchin ». Elle s’installe à la table, à côté de moi, et nous buvons quelques gorgées. Elle ne m’a pas quitté des yeux.— Il y a d’autres photos, non ? Celles de ce matin.— Ah, oui. Je les ai rangées ailleurs.Je change de répertoire et je lui montre les prises du jour.— Oooh, elles sont pas mal celles-là  ! Je savais que tu avais un appareil. Où est-il d’ailleurs ?Je lui montre mon installation, le miroir y compris.— Dis-moi, qu’est-ce que ça t’apporte d’espionner les gens ?— Hé, non hein… j’espionne pas. Je ne fais que regarder.Catherine me répond très calmement, limite sensuelle :— Regarder ? Les photos que j’ai vues là , ce n’est pas juste pour « regarder ». C’est du voyeurisme pur.Elle se lève et me fixe droit dans les yeux, intensément, telle une féline qui regarde sa proie. Elle se penche, place ses mains sur mes poignets.— Ne bouge pas tes mains.— Je…— Chut, m’intime-t-elle immédiatement.OK, je ne dirai rien. Elle me lâche et sort de son sac à main deux paires de menottes. Là , j’ai un peu peur. Je n’ai jamais été attaché, encore moins avec cet instrument.Et en plus, elle lit en moi comme dans un livre. Elle me fixe donc les mains à chaque accoudoir de mon fauteuil roulant. Je ne me sens pas trop bien. Le fait d’être entravé, à sa merci, soumis à son bon vouloir ne me convient pas trop. De plus, ce sont des menottes un peu particulières… Il n’y a quasi pas d’espace entre les bracelets.Elle approche son visage du mien, m’embrasse gentiment la joue, le cou. Ensuite, elle me murmure à l’oreille :— Rassure-toi, je ne ferai rien que tu n’aies pas envie.Ses douces mains attrapent mon visage (comment fait-elle pour avoir les mains si douces ?).— Tu aimes mater, n’est-ce pas ? Je vais t’en donner pour ton argent.Elle se recule de quelques pas en ondulant de tout son corps.— Je peux brancher mon iPod quelque part ?— Oui, dans le meuble derrière vous, porte de gauche, il y a une petite station.Je n’arrive pas à la tutoyer. Même si je pense que les minutes qui vont suivre vont être du genre « sexe-à -tous-les-étages ».Elle branche son appareil sur le dock. Une musique très lascive, dont je ne reconnais pas l’interprète, sort des haut-parleurs de ma mini-chaîne hi-fi. Et elle se lance dans une danse hyper érotique. Et tout en dansant, elle se met à détacher son chemisier, en commençant par le haut. Elle s’arrête au troisième bouton… et penche son buste vers l’avant. J’aperçois ses seins, libres.— Tu apprécies le spectacle ? me demande-t-elle avec un regard lascif.Je ne peux qu’acquiescer. J’en bave presque. Catherine se redresse et se retourne, tortille du cul, en harmonie avec la musique. Dieu, que c’est sexy ! Elle place ses mains sur le côté de ses cuisses et remonte sa jupe avec une lenteur exquise. Lorsque j’aperçois le haut de ses bas (ce sont donc des bas), elle redescend sa jupe… Elle monte, elle descend. Jeu libidineux. Toujours de dos, elle se cambre et tend son magnifique cul vers l’arrière. Sa jupe est tendue à l’extrême. Elle recommence maintenant son petit jeu, mais se retrousse cette fois jusqu’à la taille. Et je découvre ses fesses, nues elles aussi, magnifiques ! Et un porte-jarretelles. J’ai du mal à rester en place, ma verge tendue n’est pas bien mise dans mon caleçon américain et me fait un peu mal. Je me tortille, j’essaie de remonter mon bassin pour atteindre mon entrejambe avec une de mes mains. Pas aisé avec une jambe immobilisée. En plus, ce n’est pas vraiment discret. Catherine m’entend gigoter et vient à ma rescousse.— Tu as besoin d’aide ?— Oui… mon… Hum… mon… truc me fait mal, il est mal mis.— Serait-ce une tentative pour te libérer ?— Non, pas du tout… Juste que…— Chut !Catherine n’y va pas par quatre chemins. Elle descend pantalon et caleçon en même temps.— C’est mieux comme ça ?— Oui, merci.— Tiens-toi tranquille maintenant.Son ton me fait penser à celui d’une institutrice… Je me faisais souvent gronder étant gamin, je connais ça. Et j’entends aussi, dans son attitude, qu’elle aime diriger.Elle reprend sa danse lubrique. Débraillée comme elle est, ses vêtements ne me cachent plus grand-chose. Et c’est une vraie rousse, preuve en est ce triangle de poils juste au-dessus du pubis. Elle enlève son chemisier et me le lance sur la figure. Ne pouvant me servir de mes mains, j’ai beau secouer la tête, je n’arrive pas à m’en défaire. Je dois avoir l’air d’un con avec ça sur le visage. Par contre, j’ai deux odeurs savoureuses en plein nez. Son parfum, à la pomme, et son odeur corporelle, plus piquante, mais plus charnelle aussi.Alors que j’essaie, en vain, de me libérer la figure, je sens ses mains se poser assez haut sur mes cuisses. Je me fige. Elle embrasse ma verge ! Je ne vois rien, mes mains ne me servent à rien, et je bande de plus belle. Petits baisers brûlants sur le gland qu’elle a décalotté. Ensuite, légers coups de langue un peu partout. Cet organe, ô combien sensuel, qu’elle fait courir, maintenant, le long de ma verge de plus en plus tendue. De plus en plus humide. Large lampée. Elle retire son chemisier de ma tête et me regarde fixement dans les yeux. Elle a toujours sa jupe autour de la taille. Elle m’enfourne, à présent. Mon sexe disparaît complètement dans sa bouche pulpeuse et humide. Terriblement humide. Les bruits de succion sont troublants. Ses mains ne restent pas inactives, elle me masse les couilles. Je grimace de plaisir. Sans doute qu’elle lit sur mon visage mon envie de ne pas aller trop loin parce que, entre deux va-et-vient, elle me susurre :— Ne te retiens pas !C’étaient les mots à ne surtout pas prononcer, déclencheurs de mon orgasme. Je sens le foutre gicler en plusieurs saccades. Rhaaaa… Je continue à la regarder, mon phallus encore dans sa bouche. Elle n’avale pas ma semence, mais la recrache sur son torse. Putain, je n’ai jamais rien vu d’aussi salace : elle se masse les seins avec mon sperme ! Et un énorme sourire illumine son visage.— Il paraît que ça raffermit la poitrine ! me dit-elle avec un clin d’œil. C’était bon ?— Je n’ai jamais connu un orgasme aussi intense avec une fellation.— Tant mieux. Dis… je dois faire pipi depuis tout à l’heure… Où se trouvent les toilettes ?— Au bout à droite.Elle se redresse, me tourne le dos et se dirige vers le couloir. Dès que j’entends la porte se refermer, j’enlève les accoudoirs de mon fauteuil roulant et fais coulisser les menottes pour me libérer, en partie seulement. Je fonce vers ma chambre en essayant de faire le moins de bruit possible et en éteignant tout sur mon passage. Ma chambre est plongée dans une semi-obscurité. Il n’y a que la lumière de l’extérieur qui donne un peu de clarté.Elle sort des toilettes et je l’appelle.Je l’entends qui tâtonne. J’ai pu m’habituer aux ténèbres, elle pas encore. Elle s’approche.— Couche-toi sur le lit.À mon tour de jouer le dominant. Elle se baisse un peu, les mains en avant, et découvre mon lit. Elle s’y allonge sur le ventre.— Retourne-toi, bras et jambes en croix.Ça m’excite de donner des ordres… Et plus encore qu’elle m’obéisse. Je sors de mon fauteuil, rampe comme je peux vers son corps et j’embrasse tout ce qui me passe par la bouche. Les pieds, les chevilles et les mollets. Je lèche l’intérieur de ses cuisses, un des endroits que j’affectionne le plus chez une femme. Lorsque mon nez arrive près de sa toison, j’en fais le tour. Léchant et embrassant encore et encore. Je sens un tressaillement dans son corps. Je m’approche dangereusement de sa vulve, mais ne l’explore pas encore. La respiration de Catherine devient de plus en plus profonde. Elle remue un peu les jambes.Elle s’arrête aussi net, poussant un soupir. Je continue ma « torture », allant et venant, reprenant mes caresses buccales, redescendant sur les cuisses. Mon pénis, relativement mou jusqu’ici, redevient phallus. D’un coup, je m’avance vers son sexe et donne un grand coup de langue sur toute la hauteur de celui-ci. Elle pousse un cri. Je goûte avec délectation le jus qui s’en écoule. Enivrant. Tellement enivrant que je ne peux m’empêcher de lui bouffer la chatte. Tout y passe, avec extase. Je n’ai plus aucune retenue. Grandes lèvres que je suce, petites lèvres que je mordille, le clitoris que je déniche et que je lape. Elle gémit, attrape ma tête pour la guider là où son désir est le plus grand. Le clitoris est, apparemment, l’endroit le plus sensible. Et la jouissance la cloue sur place. Elle essaie de refermer les cuisses, mais ma tête fait obstacle. Elle se contorsionne encore et encore pour se soustraire à ma bouche. Je lâche prise, elle aussi, gémissant toujours.Catherine se racrapote en position fœtale. Je m’allonge à ses côtés, pose la main sur sa nuque et la caresse légèrement. Elle se retourne et vient se blottir contre moi, pose sa tête dans le creux de mon bras. Impression de protection. Et j’en suis assez fier.Sa respiration se calme. Elle soupire encore un coup et murmure :— Alors toi, tu sais y faire !— C’est bien la première fois qu’on me dit ça.— Je t’assure que tu es un as de la langue. Tu lèches comme une femme.Elle remonte la tête et vient m’embrasser sensuellement. Après ces moments d’excitation intense, ça fait du bien de se calmer un peu.— Je peux dormir ici cette nuit ?— Je vais être franc avec toi… J’ai déjà des difficultés à dormir en temps normal. Mais là , il y a deux éléments perturbateurs : mon plâtre et ton corps !— Perturbateur ?— Oui, je ne vais pas pouvoir m’empêcher de te sauter dessus toute la nuit !— Perturbateur, donc. Je comprends. Laisse-moi encore quelques minutes, ensuite je m’en irai.— Pas de problème. Mais j’aimerais que tu m’enlèves ceci.Je lève mon poignet auquel sont toujours accrochées les menottes.Elle rit.— Je vais chercher les clés.Après m’avoir complètement libéré, elle se recouche à mes côtés et s’endort, quasi instantanément. De mon côté, je ne peux pas résister à l’appel de Morphée bien longtemps.—o–o—Je me réveille. Quatre heures dix-huit. Et je suis seul dans mon lit. J’ai du mal à croire ce qu’il s’est passé hier soir. Cette femme, c’est de la bombe ! En me retournant péniblement, je remarque un bout de papier sur ma table de nuit.Je t’appelle dans la semaine.Mmmmm… Pas avant ? Merde. J’essaie de me rendormir.—o–o—Après quelques recherches infructueuses sur Google, je me pose tout de même pas mal de questions sur ma charmante Catherine. Dans quel service m’a-t-elle dit qu’elle travaillait ? Les mœurs ? Je ne trouve aucune information à son nom. M’aurait-elle donné une fausse identité ? Après les moments passés avec elle, je me demande si tout ceci est bien sérieux. Je ne le connais pas. Nous avons fait l’amour de manière très agréable et, de ce point de vue là , nous sommes « compatibles ». Et le reste ? Est-ce qu’il n’y a que le sexe qui compte ? Est-ce qu’il y aura une suite ?—o–o—J’ai dû ronger mon frein pendant deux jours. C’est long, deux jours, quand on est en attente. Et décevant. Mon GSM sonne… c’est un numéro masqué.— Allô ?— Bonjour, Vincent, c’est Catherine ici.— Aaaah… Salut, Catherine. Comment vas-tu ?Je décide de la jouer enjoué, et surtout de ne pas lui montrer ma déception.— Ça va plutôt bien. Je suis en pleine enquête avec des collègues, et je ne peux pas t’accorder beaucoup de temps. Je voulais savoir si tu étais libre demain soir.— Tu sais, dans mon état, j’ai un peu du mal à bouger.— Ah oui, pardon… J’avais oublié. OK pour toi, alors ?— Oui. Vers quelle heure ? Tu manges ici ?— Un petit dîner à deux ? Pourquoi pas. Vers vingt-et-une heures, je ne pourrai pas me libérer avant. Et… si ça bouge ici, je devrai peut-être annuler au dernier moment.— Ah ? OK… De toute façon, j’ai pas vraiment le choix, n’est-ce pas ?— Moi non plus, je n’ai pas le choix, tu sais… Ça ne dépend pas de moi.— Je comprends. Mais j’ai hâte de te voir…— Mmmmmmm… moi aussi, tu sais. Mais il faudra patienter un peu.— Comme tu dis. Est-ce qu’il y a des choses que tu n’aimes pas manger ?— Je mange de tout, excepté les abats.— Ça tombe bien.— À demain, alors ?— Impec’. J’t’embrasse.— Moi aussi. Ciao !Et puis plus rien. Elle a raccroché.
