Le bistrot était encore plus miteux que mon appartement, et pourtant Dieu sait que c’est dur à faire. Une musique dégueulasse, sorte de disco remixé, se faisait cracher par une paire de baffe qui avaient dû connaître la guerre (et encore, je ne précise pas laquelle). Au centre du rade, sur une estrade à la moquette mitée, dansait une fausse blonde aux seins mal siliconés vêtue uniquement d’un string. Enfin, danser… c’est beaucoup dire. Le fait est qu’elle bougeait et se trémoussait, mais à vrai dire, j’avais plutôt l’impression qu’elle s’ennuyait ferme. Et elle était pas la seule d’ailleurs : Son public, une dizaine de type qui ne dépareillaient pas l’atmosphère, semblait plus concentré sur les bières fades que sur la performance de la fille.Je m’approchai du comptoir, et le barman, un gros type à la face criblée de boutons, s’approcha de moi.— « Ce sera… ?— Scotch. »Pendant qu’il préparait mon verre, je me tournai à nouveau vers la salle. À travers les volutes de fumée dégagées par les clopes des clients, je pouvais voir la fausse blonde continuer courageusement son déhanchement, tantôt côté pile, tantôt côté face, histoire de bien montrer sa physionomie. Une – « girl » au rabais ! Des jambes trop petites, une croupe de cheval, des seins trop gros, trop lourds malgré la chirurgie, une peau laiteuse. Trop de maquillage aussi. Pas mon genre. Visiblement, elle ne faisait pas ce job par passion, c’est le moins qu’on puisse dire. Peut-être une mère de famille qui avait besoin de fric pour nourrir son môme après que le père soit parti avec une autre… Mais j’affabule. L’excès de réflexion tue la réflexion, et de toute façon, j’étais pas là pour elle.Mon verre était arrivé à destination. Je tendis un billet au barman.— « Gardez la monnaie.— Il y a pas de monnaie. »Miteux et plutôt cher l’endroit… Je tendis un autre billet au barman.— « Vous connaissez une fille ? Bunny Rogers, c’est son nom. D’après ce que je sais, elle a travaillé ici par un temps…— Vous êtes un de ces amis ? Répondit l’autre sur la défensive.— Non, pas vraiment. Je la recherche, c’est tout.— Ouais, je la connais. Elle est plus ici. Elle s’est cassée il y a trois jours comme si elle avait le feu au cul, sans rien dire à personne.— Donc vous ne savez pas où la trouver ?— Vaut mieux pas pour elle !— Comment ça ?— Une fille que j’avais tirée de la rue, que j’avais formé moi-même. J’aurais pu en faire quelque chose. Vous imaginez pas l’investissement que j’ai mis sur elle ! »A voir comment la fausse blonde se démenait, je me dis que la – « formation » menée par le type ne devait pas être si exceptionnelle que ça. Pour l’heure, la fille en question se caressait les seins d’une manière langoureusement mécanique. Je repris :— « Elle avait peut-être des amies…— Pas dans la boite en tous cas. Peut-être dans la rue.— Je peux savoir où elle tapinait avant ?— Elle faisait essentiellement les quais Nord, après l’autoroute. Je peux pas vous en dire plus.— Je ferai avec…— Si vous la retrouvez, merci de me prévenir. J’aimerais bien avoir une petite conversation avec elle !— Je n’y manquerai pas. »Je partis sans finir mon verre. Derrière moi, la fausse blonde finissait son show, sans aucun applaudissement.Dehors, il pleuvait, et un vent froid venu du lac Michigan balayait la nuit, s’engouffrant dans les avenues de Chicago, n’épargnant aucun endroit de la ville, comme pour la nettoyer de sa crasse. Je montai dans ma vieille Ford et regardai l’heure : 11 heures. La nuit était encore jeune, j’avais le temps de continuer mon enquête. Parce que, vous vous en doutez peut-être, je suis un privé. Un vrai de vrai, de la vieille école, celle des Humphrey Bogart. Booth, c’est mon nom. Don Booth.Je démarrai et pris la direction des quais Nord à la recherche d’une info sur Bunny Rogers. Un type nommé Van Bock m’avait engagé pour la retrouver. Pourquoi ? J’en savais rien. Je pose pas de questions. Tout ce qui m’intéressait, c’était le fric. Mille dollars plus les frais pour retrouver une ancienne prostituée reconvertie dans la danse exotique, fallait vraiment être un peu dingue, mais le client et roi et le fric est Dieu…Je longeai les quais pendant un bout de temps avant d’apercevoir quelqu’un. La pluie avait fait fuir aussi bien les clients que les filles. Seules deux âmes en peine avaient trouvé refuge sous un pont autoroutier. Je me garai devant elles et abaissai la vitre. Elles approchèrent aussitôt. La première était plutôt petite, avec des cheveux noirs coupés très courts et une opulente poitrine à peine dissimulée par un top hyper décolleté. La deuxième, plus grande et plus fine n’était pas particulièrement belle mais possédait une longue chevelure d’un roux ambré qui aurait fait frémir un eunuque. C’était maintenant qu’il allait falloir jouer serré…— « Alors chéri, on se promène ? Dit la petite brune.— En fait, je cherche Bunny, vous l’auriez pas vu dans le coin ?— Bunny ?— Oui, Bunny Rogers. J’allais souvent avec elle il y a quelques temps, mais je l’ai perdu de vue. Vous savez si elle fréquente toujours l’endroit ?— Peut-être, dit la rousse avec un clin d’œil. Mais pourquoi tu l’oublierais pas pour ce soir ? Viens plutôt avec moi, je te la ferai oublier ta Bunny.— Mais elle est là ou non ?— Je l’ai pas vu ce soir. Alors ? »Je me dis que la rousse avait l’air d’en savoir un peu plus. Après tout, ça valait le coup d’essayer. Et puis de toute façon, mes frais étaient payés… Je lui fis signe de monter.Elle me dirigea vers un hôtel encore plus miteux que le bar de tout à l’heure, et, repensant au vent, je me dis qu’il aura à souffler encore longtemps avant de nettoyer Chicago. Nous prîmes une chambre sans remplir de fiche. Les draps étaient crades, il n’y avait pas de rideaux aux fenêtres, et des cafards gros comme le pouce jouaient à saute-mouton dans la salle de bain.A peine le temps de fermer la porte que la fille était déjà à poil. Elle me laissa le temps de bien la détailler. Elle avait de longues jambes (un peu trop osseuses à mon goût), des hanches fines, des petits seins hauts perchés et fermes avec quelques taches de rousseur du plus bel effet sur le haut de la poitrine. Je constatai avec délice que c’était une vraie rousse. Elle s’approcha de moi et m’embrassa goulûment à pleine bouche, sa langue s’enfonçant jusqu’à mes pré-molaires.Je la repoussai vers le lit, où elle s’assit. Elle agrippa mon pantalon et ouvrit ma braguette sans ménagement. Elle sortit mon membre pour le prendre aussitôt en bouche et le pomper furieusement. Elle s’y prenait mal, ces gestes étaient trop brusques, trop mécaniques, mais elle réussit tout de même sans peine à faire durcir ma verge (faisons contre mauvaise fortune bon cœur…).Lorsque mon sexe fût à sa convenance, elle se coucha sur le dos, les jambes largement écartées, m’offrant une vue plongeante sur sa fente encadrée de poils roux. La jugeant un peu trop sèche à mon goût, je m’agenouillai entre ses cuisses histoire de donner quelques coups de langue par-ci par-là . Vous m’excuserez l’expression, mais une bonne chatte vaut tous les mets du monde (à part peut-être les hamburgers de chez Jack, sur la 5eme avenue, mais ça c’est mon opinion). En plus, la sienne n’était pas vraiment d’une propreté parfaite, et ça, par contre, ça m’excitait vraiment.Après m’être un peu attardé sur son petit bouton, histoire de tester un peu sa sensibilité, je me redressai et vint me coucher sur elle.— « Allez, mets-la-moi. Fais moi voir comment t’étais avec Bunny. »J’étais à deux doigts de lui répondre qu’il ne fallait pas mélanger le travail et le plaisir, mais finalement, je me contentai de lui donner satisfaction. Ça fait toujours bizarre de passer là où tant d’autres passent. Un peu comme la différence entre le fait d’aller dans des toilettes publiques et les toilettes de son appart. Une impression impersonnelle. Entre nous, la comparaison est un peu nulle, mais couché sur cette rousse enflammée, rien d’autre ne me venait à l’esprit.Je la besognais courageusement, un peu comme un soldat qui monte à l’assaut d’un bunker (encore une comparaison foireuse, décidément…), et je la sentais frémir et se contracter à chacun de mes coups de butoir. Elle gémissait, s’essoufflait, criait parfois. Le sommier grinçait tellement fort que les cafards de la salle de bain s’en trouvaient dérangés dans leurs jeux sordides. J’eus même peur un instant que le lit ne pète, ça aurait été drôle.— « Quand tu seras prêt, crache tout sur mes seins. »Le genre de phrase qui tue le plaisir ! Je suivis son idée, me retirant et poussant un râle digne de John Rambo, je giclai sur sa délicate poitrine. Pendant que je terminais, elle se caressa les seins, pinçant ses tétons et étalant bien le foutre comme s’il s’agissait d’une crème de beauté.Un peu plus tard, alors que la fille s’était débarbouillée, que les cafards avaient repris leurs jeux, et que le sommier prenait un repos bien mérité, je cuisinai un peu la fille.— « Alors, et Bunny Rogers, tu la connais bien ?— Ouais, assez… Elle venait souvent, on discutait parfois. Une chic fille.— C’est quand la dernière fois que tu l’as vue ?— Hier.— Hier ? Elle tapinait ?— Non, elle passait, c’est tout. J’ai pas tout compris à ce qu’elle disait. Elle parlait d’une histoire qu’elle avait eue avec un gars.— Quel genre d’histoire ?— J’en sais rien, mais elle voulait savoir si Jimmy était passé la voir.— Jimmy ?— James Blackhood. Un mec qu’elle voyait souvent. Un de ses clients réguliers. Apparemment, ils devaient continuer à se voir bien qu’elle ait arrêté le tapin.— Tu sais où on peut le trouver ?— Non, désolée. Mais pourquoi tu veux savoir tout ça au juste ? »Je ne répondis pas, me rhabillai.— « Eh ! Tu me dois 50 dollars ! »Je lui donnai l’argent et partis. Dehors, il ne pleuvait plus, et l’air frais de la nuit me fit du bien après l’atmosphère lugubre de l’hôtel. Je rentrai chez moi. J’ai beau être le héros de cette histoire, il faut quand même que je dorme de temps en temps. La journée qui venait promettait d’être dure.Le lendemain, des nuages gris couvraient la ville, annonçant de nouvelles averses. Un vent froid balayait comme toujours les rues. J’engloutis un cheese burger chez Jack (vous savez, celui de la 5eme avenue) et me mit au travail, un bottin sur les genoux, un stylo à la main.Trouver un certain James Blackhood parmi 8 millions d’habitants, c’est comme chercher une aiguille dans la perruque de Tina Turner. Bon courage Don…Pour chaque James Blackhood trouvé, mon plan était simple. Je l’appelais au téléphone et demandais à parler à Bunny. Certes, la méthode était peut-être un peu directe, mais j’avais des chances de réussir. Au milieu de l’après-midi, le téléphone vint perturber mes recherches. C’était Van Bock, le commanditaire.— « Alors Monsieur Booth, où en êtes-vous ?— Ça suit son cours… »S’il y a une chose que je déteste, c’est les employeurs qui appellent constamment. À croire que ces types font exprès de vous faire perdre votre temps en discussions stériles. Surtout que Van Bock avait une voix de hareng au téléphone…— « Vous avez avancé ?— J’ai retrouvé sa trace sur les quais, là où elle tapinait avant. Une de ses ex-collègues m’a dit qu’elle y était passé avant-hier pour y trouver un certain James Blackhood. Vous connaissez ?— Non. Quoi d’autre ?— Elle semblait paniquée après avoir eu une histoire avec un gars. Ça vous dit quelque chose ?— Cela ne vous concerne pas Monsieur Booth. Trouvez-la, un point c’est tout ! »Il raccrocha. Au moins, je savais à quoi m’en tenir. L’histoire, elle l’avait eu avec lui (par moment, mon esprit de déduction m’étonne). Je repris le téléphone afin d’appeler un James Blackhood qui créchait du côté d’Oak Lawn. On décrocha à la troisième sonnerie.— « Monsieur Blackhood ? James Blackhood ?— Oui, que voulez-vous ?— Parler à Bunny. »Un silence se fit à l’autre bout du fil.— « Vous devez faire erreur.— Non, non, je veux parler à Bunny Rogers. »L’autre raccrocha sans rien ajouter, mais il m’avait déjà dit tout ce que je voulais entendre. Je courus hors de chez moi et fit démarrer ma vieille Ford sur les chapeaux de roue, direction Oak Lawn.Lorsque j’arrivai devant la maison de Blackhood, la pluie s’était remise à tomber, juste une légère bruine. Je rangeai ma voiture à quelques distances. Un homme se tenait sur le trottoir, juste devant la baraque, et chargeait le coffre d’une voiture. J’étais arrivé juste à temps. Comme je l’avais pressentis, après mon coup de fil, le type à prit peur. Et l’affaire devint encore plus palpitante lorsque je vis une jeune femme rejoindre l’homme. Je sortis une petite paire de jumelle de la boite à gant. Une grande brune aux cheveux longs, avec un piercing dans la narine ; pas d’erreur, d’après la description de Van Bock, il s’agissait bien de Bunny Rogers.En hâte, je sortis mon téléphone portable (et oui, on a beau être un détective à la Bogart, il faut bien s’adapter aux techniques modernes). J’avais déjà composé la moitié du numéro de Van Bock lorsque je m’arrêtai brusquement. Après tout, j’avais bien envie de comprendre un peu ce qu’il se passait. Je rangeai le téléphone et attendis.Au bout d’un moment, le coffre enfin chargé, le couple partit en voiture. Je les suivis ainsi jusqu’à un motel du côté de Green Bay, où nous arrivâmes à la tombée de la nuit. Ils avaient pris tout de suite la direction du Nord, probablement pour tenter de rejoindre le Canada. Ça cachait vraiment quelque chose de louche.Je leur laissai une heure puis m’approchai discrètement de la fenêtre de leur chambre. Et bon sang quel spectacle !La fille était couchée à même le sol, entièrement nue, les cuisses écartées, et ce Blackhood était en train de lui butiner le minou d’une manière des plus voraces. J’avais d’abord eu l’intention d’intervenir, mais constatant la scène qui se jouait devant mes yeux, je décidai d’attendre un peu.Il est vrai que cette Bunny Rogers valait le coup. J’avais rarement vu un corps pareil. Et le tout entièrement naturel s’il vous plaît. Non, pas un gramme de silicone (comme quoi…). Elle avait noué ses jambes autour du cou de son amant, comme pour le pousser au plus profond de son intérieur, et je me dis que le mec devait être à deux doigts d’étouffer. Elle se touchait, se caressait, se griffait, se pinçait, une vraie furie. Sa tête se balançait de droite à gauche, et sans les entendre, je devinais ses gémissements forcenés. Son bassin se soulevait et se rabaissait dans des mouvements désordonnés pour aller le plus possible aux devants de la caresse prodiguée par ce brave Jimmy.Et puis elle se mit à crier, et là , malgré la vitre, je pus percevoir son cri de jouissance (ainsi que tous les autres clients du motel je pense…). Elle desserra les cuisses, libérant l’homme qui se releva vivement en déboutonnant son froc à toute vitesse. Elle, comme reposée et soulagée, le regardait, sourire aux lèvres, tout en se caressant lentement les seins et le ventre. Une fois que l’homme fût nu, elle écarta à nouveau les cuisses, prête à le recevoir. Et là , j’eus un nouveau choc. Bon sang ! Ce gaillard avait une queue énorme ! J’avais jamais vu ça…Il se coucha sur elle et la pénétra doucement, comme pour profiter au maximum de la sensation. Etait-ce par jalousie ? En tous cas, je me dis qu’il était temps d’intervenir. Dégainant mon fidèle Colt, je donnai un grand coup d’épaule dans la porte qui vola en éclat (c’est dingue comme je suis fort… mais rappelez-moi de demander aux propriétaires de motels de mettre des portes en polystyrène la prochaine fois, ça fait quand même moins mal…), et j’entrai en trombe dans la pièce, revolver au poing.Les deux amants se séparèrent en hurlant.— « Personne ne bouge ! Tout le monde reste calme ! Mettez les mains en l’air !— Il faut savoir, répondit Bunny, on bouge pas ou on met les mains en l’air… »Ah ! Comme je peux détester les femmes lorsqu’elles restent calmes dans une situation comme ça…— « Bougez pas ! C’est tout ! Je suis là pour parler.— Vous êtes qui vous ?— Mon nom est Booth, Don Booth. Détective privé. J’ai été chargé par un nommé Van Bock de vous retrouver. »En disant ça, je n’arrivais pas à détacher mes yeux de la poitrine parfaite de la femme, comme hypnotisé. Bon sang ! Elle valait bien les mille dollars de Van Bock.— « Van Bock ! dit Blackhood »C’était lui qui était terrorisé, mais au moins, la peur faisait qu’il ne brandissait plus son monstrueux braquemart sous mes yeux.— « Oui, Van Bock. Il m’a engagé pour retrouver Bunny Rogers. Maintenant, ce que j’aimerais comprendre, c’est pourquoi…— J’ai couché avec lui, et ensuite, je suis partie en prenant tout l’argent qu’il y avait dans son coffre, répondit Bunny.— Et il y avait combien ?— Environ 100.000 dollars. D’un autre côté, c’est sa faute. Il n’avait qu’à pas laisser son coffre entr’ouvert devant moi. J’ai pas pu résister. »Pour 100.000 dollars, je la comprenais.— « Ecoutez, reprit-elle, il vous donne mille dollars pour me retrouver, alors moi je vous en offre 5.000 pour nous laisser partir Jimmy et moi…— C’est pas mon genre d’accepter ce genre de marché ! »Et pourtant, c’était tentant. J’hésitai une seconde. Mais elle, toujours sublime dans sa nudité, s’approchait de moi.— « Allez Donnie, soyez chic…— Mon nom est Don, et…— Donnie, je suis sûr que vous êtes un mec bien…— Mais arrêtez, que faites-vous ! »Ce qu’elle faisait ?Elle me caressait tout simplement les burnes à travers mon pantalon. Elle se frottait contre moi, et je pouvais sentir ces mamelles contre mon torse à travers l’étoffe de ma chemise. Cette femme était un vrai volcan, elle irradiait de chaleur. J’avais l’impression de brûler, et puis surtout, j’avais une gaule d’enfer et l’envie de la prendre, là , maintenant, tout de suite, de lui faire l’amour pendant toute la nuit. Jimmy ou pas Jimmy, j’avais envie d’elle comme jamais je n’avais eu envie d’une femme auparavant.Sa bouche attirante à quelques centimètres de la mienne, elle continuait à se frotter contre moi, ses seins contre mon torse, ses jambes s’enroulaient le long de mes cuisses. Elle avait ouvert ma braguette et me caressait le sexe de sa main chaude.— « Ca suffit comme ça, dit une voix derrière moi.— Van Bock ! M’exclamai-je en me retournant, ayant reconnu la voix de hareng.— Et oui, Van Bock. Désolé de vous avoir suivi Monsieur Booth, mais connaissant Bunny, j’ai préféré prendre quelques précautions. Et maintenant, assez rigolé. Où est mon fric ! »Et là , je dois bien avouer que, malgré toute mon expérience, la situation me semblait bloquée. D’autant plus que Van Bock n’était pas venu seul ; quatre bonhommes body-builders l’accompagnaient, tous armés. Deux d’entre eux se saisirent de Blackhood pendant que Bunny courait se réfugier à l’autre bout de la pièce, derrière le lit.— « Il est là votre fric, dit-elle. Dans ce sac noir. »Van Bock le prit, l’ouvrit, observa un instant le contenu, et, apparemment satisfait, le referma.— « Bien ! Mais ne crois pas que tu vas t’en tirer comme ça, garce !— Que voulez-vous encore ?— Devine ! »Il partit d’un rire sordide (un rire de hareng) et fut tout de suite imité par ses gardes du corps. Et, comme si ce rire était un signal entre-eux, tous sortirent leurs sexes de leur pantalon.— « Fais-nous donc une petite gâterie, histoire qu’on se sépare bons amis, reprit Van Bock. Ensuite, tu pourras partir avec ton Jimmy.— S’il n’y a que ça pour pouvoir être tranquille… »Et elle s’approcha des deux hommes de main qui ne s’occupaient pas de Blackhood, s’agenouilla, et commença à les sucer avec, je dois le dire, beaucoup d’entrain et de professionnalisme. Van Bock se tourna vers moi.— « Quant à vous Booth, disparaissez ! Vous auriez dû m’appeler plus tôt au lieu de venir ici. Alors que je ne vous revois plus, sinon vous subirez le même sort qu’elle. (Il rit à nouveau de son rire de hareng). Et pas la peine de venir réclamer vos honoraires bien sûr.— Bien sûr, murmurai-je en sortant. »Ce fût la dernière vision que j’eus de Bunny Rogers. Van Bock avait rejoint ses hommes de mains, ainsi que Blackhood et les deux qui le maintenaient. Ils étaient donc six à l’entourer, et elle passait allègrement de l’un à l’autre, suçant, pompant, avalant tout ce qui se présentait à elle. Et tous riaient, et tous semblaient heureux.J’aime les histoires qui se finissent bien. Il y avait juste ce problème d’honoraires, et surtout le fait que je n’aie pas été convié à cette petite sauterie improvisée…J’attends vos réactions sur ce texte, qu’elles soient bonnes ou mauvaises. Surtout les bonnes, parce qu’après tout, j’écris ceci pour m’amuser…Yuri