L’amant, la femme adultère et le mari trompé…L’amant, c’est moi, Gaétan… mais je ne suis pas l’un de ces hommes qui passent d’une maîtresse à une autre, avide de consommer toute femelle qui passe à sa portée, bien au contraire… Je suis marié, depuis une dizaine d’années, avec Lydie, une femme que toutes les femmes qui la rencontrent jalousent et que tous les mâles qui l’entrevoient m’envient et, en panne d’imagination, me soupçonnent de la retenir grâce à une très grosse « qualité », et m’admirent, et m’envient d’autant plus. Je suis cadre dans une agence bancaire, et j’ai rencontré Lydie en gérant ses intérêts, quand ses parents sont décédés lors d’un accident. Par reconnaissance (et peut-être aussi par intérêt), elle est devenue ma femme.Lydie est grande, mince, le port altier hérité de la pratique juvénile de la danse classique, assidûment pratiquée jusqu’à l’adolescence. Sa poitrine et ses fesses, moulées par la danse, se sont un peu développées, mais ont su rester fermes grâce au sport.Lydie est une reine… Oui, Lydie est belle, très belle même…Oui, mais si elle est belle, Lydie n’est pas « bonne », si je peux me permettre une expression aussi vulgaire.Je ne m’étais pas méfié… Lydie m’avait bien demandé de patienter quelques mois avant de confier son corps à mes mains avides et d’abandonner son sexe à mon sexe affamé, mais j’avais mis ça sur le compte du respect des convenances sociales, peu de temps après le deuil de ses parents.Plus tard, mon impatience soulagée, Lydie se montra bonne épouse, et elle satisfaisait, sans réticences, mais sans enthousiasme démesuré non plus, aux devoirs conjugaux que je lui proposais, sous de multiples formes, diverses et variées. Bonne épouse, elle a même accepté, pour me complaire, de m’accompagner dans une soirée échangiste, « pour voir », ravie et amusée par la convoitise que sa beauté éveillait chez les mâles présents, mais, usant de son regard d’acier, elle avait congelé le désir de la meute de ses « soupirants » et, par là même, ruiné mes velléités échangistes. Question techniques amoureuses, en « épouse professionnelle », elle les pratique toutes, avec dévouement et application, sachant, selon les circonstances, se mettre sur le dos ou à quatre pattes, voire à genoux la bouche ouverte, gémissant quand il le faut, remuant quand il le faut, feignant l’orgasme en criant quand elle sent que j’ai quelque peine à jouir. Oui, vraiment, une belle épouse !L’épouse de l’autre (le mari), ma maîtresse donc, c’est Germaine, que j’ai rencontrée, elle-aussi, grâce à mon métier. Ah… Germaine ! Beaucoup moins de classe que Lydie, mais beaucoup plus de féminité et de vitalité. Son regard sombre d’Andalouse ne me fascine pas, mais me calme, me rassure. Elle n’est pas très grande, a la taille lestée de quelques kilos, peut-être pas à la mode, mais qui, entre deux draps, savent se transformer en de magnifiques et confortables prises pour mes mains. Sa poupe est charnue, un peu molle, mais attire mes mains promeneuses, aimantées par leur mouvement ondoyant, celui d’une paysanne plutôt que d’une ballerine, quand elle monte, avec moi, les escaliers qui nous mènent à la chambre du vieil hôtel, où nous nous retrouvons tous les jeudis après-midi. Nous nous asseyons sur le lit, comme des adolescents amoureux, je la regarde, elle me sourit, de son sourire si doux, si maternel. Tel un enfant, je pose ma tête sur son épaule, pour qu’elle me serre contre elle, qu’elle m’embrasse. Ses lèvres avalent les miennes, mais, en femme méditerranéenne, elle me laisse l’initiative, et sa langue accueille la mienne comme une paysanne accueille son homme, le soir…Nous nous déshabillons mutuellement, et son corps nu m’entoure, m’assiège, chaque cellule de sa peau se colle à chaque cellule de la mienne, pour s’y fondre, plus que pour l’étreindre. Ses gros seins s’écrasent contre ma poitrine, appellent avidement mes caresses, mais mes mains, éblouies par tant de volume, et de fermeté, sont trop timorées pour les effleurer, ou même les palper, et préfèrent souvent céder la priorité à ma bouche qui s’enfonce entre eux pour lécher leur intimité, avant d’émerger pour se poser sur ses tétins épais, qui trônent au centre de larges aréoles cernées d’une couronne de poils, et les sucer, les téter comme auraient pu le faire les enfants qu’elle n’a pas eus. Enfin, ses seins repus de caresses, elle refuse que mes mains se posent sur son pubis velu et m’enjoint :— Viens, mets ton petit truc dans mon petit trou, enfonce-le-moi bien tout au fond…Et non, elle ne me dit pas « enfonce ta grosse queue dans ma chatte et défonce-moi », comme si une quelconque réserve l’empêchait de prononcer des mots crus. Comme elle m’a déjà avoué que Paco, son mari, a un sexe plus gros que le mien, mais qu’il en use d’une façon fruste et hâtive, son « …ton petit truc… » ne me blesse pas et, au contraire, j’en profite pour me glisser dans la peau d’un enfant ambigu, voire incestueux, rôle pas trop déplaisant en fin de compte… Ensuite, allongé, vautré, gisant, sur elle, j’enfonce mon visage dans son cou, et mes mains saisissent les bourrelets de ses hanches pour mieux m’arrimer à elle.Son sexe accueille le mien comme une pieuvre s’empare de sa proie, l’aspire, se moule autour de lui, le suce, l’aspire, lui procurant mille délicates sensations… Je bouge à peine, savourant ce moment de grâce. Ses mains me caressent la nuque, le cou, et elle me murmure des mots doux, pauvrement romantiques, lus dans un roman à l’eau de rose, mais qui me ravissent et m’émeuvent. Puis ses mains descendent sur mes fesses, les saisissent pour les inciter à prendre un rythme plus soutenu, et donner à mes pénétrations une ampleur plus grande, plus violente. Enfin, sa respiration devient plus courte, puis s’interrompt brusquement et elle se cabre, pour un orgasme muet, craintif, et elle me dit :— Viens, mon petit chéri, c’est ton tour, gicle…J’accepte son invitation et je jouis à mon tour, sous ses encouragements :— Oui, c’est bien, mon bébé. C’est bien, tu as donné beaucoup de plaisir à ta Germaine…Ça se passe comme ça la plupart du temps, et après un temps de repos et un second service, plus long et plus jouissif, un autre moment de repos suivi d’une douche, nous nous rhabillons et regagnons nos foyers.Mais aujourd’hui, sur le parking de ma banque, alors que j’allais me rendre à « notre hôtel », j’ai été abordé par un homme, pas très grand, mais l’air furieux, un long couteau à la main, qui me dit :— Espèce de salaud ! Pendant que je me crève à bosser sur les chantiers, tu baises ma femme ! Je vais te couper les cojones ! Mais avant de te punir, je veux voir, de mes yeux, comment se comporte cette puta avec toi ! Je vais t’accompagner à votre hôtel et je me cacherai dans la salle de bain !Donc, un peu plus tard, je suis à l’hôtel, allongé entre les draps, nu comme l’a exigé le mari trompé, dans « notre chambre », sur « notre » lit, en train d’attendre Germaine, tremblant de peur, mon « petit truc » tout recroquevillé, à défaut de pouvoir retourner se réfugier dans mon ventre, et je sens passer, à travers la porte de la salle de bain, les ondes vengeresses du cocu assoiffé de sang, qu’accompagnent quelques expressions que je ne comprends pas, mais que je ne sens pas empreintes d’une très grande sympathie à mon égard.Et Germaine entre…Elle me voit, me regarde dans la pénombre de la chambre, puis avec son si beau sourire, si maternel, elle s’inquiète de ma gueule d’enterrement (le mot me glace le sang) :— Qu’est-ce qui t’arrive, mon petit amour, tu es déjà au lit, sans attendre que je te déshabille, comme d’habitude ? Mais qu’est-ce que tu fais comme tête ? Tu n’es pas content de revoir ta Germaine ?Elle se dévêt rapidement, s’approche du lit, tire sur le drap qui me couvre, constate ma totale débandade et déplore :— Qu’est-ce que c’est que ce tout petit truc ? Tu es fatigué ? C’est ta femme qui t’a usé ? Mais ce n’est pas grave, ne t’en fais pas, Germaine va te remettre d’aplomb !Germaine s’agenouille au bord du lit, ses mains prennent les miennes pour les poser sur ses seins, puis elle me grimpe pour se placer en tête-bêche sur moi, sa tête s’abaisse sur mon ventre, ses lèvres saisissent mon sexe et entament une lente fellation, un peu maladroite, mais terriblement efficace.Éros se joint à Thanatos pour détruire mes dernières réticences et, sans plus de forces pour résister à ses lèvres, j’explose dans sa bouche en poussant un grand cri d’amour à la vie.Je vois alors la porte du cabinet de toilette s’ouvrir et, dans un rugissement (d’orgasme ou de fureur ?), Paco entre dans la chambre…