Il vient de raccrocher, la voix encore haletante et empreinte du plaisir apporté par notre conversation.Il, c’est mon Maître… et mon amant.Nouvelle ère, nouvelles technologies, nouvelles rencontres. Il m’a recrutée sur le net. Un site comme il en existe des milliers, affichant soi-disant la vitrine d’un grand réseau social, et vantant les vertus millénaires de la relation humaine. Ce n’est en fait qu’un site de rencontres déguisé. Mais peu importe, ce site, c’est la naissance de Nous : Lui, mon maître, et moi, sa maîtresse, mais aussi sa petite pute soumise.Nous, c’est au total beaucoup d’heures de conversation à nous exciter par des conversations dignes de Maurice de Vindas. Comme à chaque fois, Il obtient ce qu’il veut. Et aujourd’hui encore, Il m’a repoussée hors de mes limites de femme embourgeoisée.En ce début de soirée, sur le chemin du retour pour me retrouver dans mon rôle parfait d’épouse et de mère, Il m’a téléphoné. Sa voix me fait frissonner. Et ce n’était ni la fraîcheur de cette fin de journée, ni la crainte d’être entendue par les passants pressés. Non, Il a une façon bien à lui d’exiger de moi tout ce qui peut nous sortir de l’amour plan-plan. Ce soir, Il m’a demandé que nous jouissions ensemble, et par téléphone.Lui, confortablement installé dans son intimité, très à l’aise dans son rôle de maître tyrannique. Moi, au téléphone, noyée dans une masse de passants, exposée, dans l’une des plus grandes avenues d’une des plus grandes cités de France. Il m’a ordonné de trouver un banc pour m’y asseoir. Mes protestations n’ont fait qu’accroître son désir de dominer ma volonté. Et Il y est arrivé, comme à chaque foisVoilà , pourquoi, je me suis trouvée, assise sur un banc, les jambes croisées… mon sac à main sur mes genoux, faible rempart pour mon intimité déjà surchauffée.Voilà pourquoi, je me suis trouvée au milieu de cette foule en mouvement, à caresser ma chatte trempée d’une main, et tenant mon portable de l’autre.J’ai senti à son ton impérieux qu’il fallait que je Lui obéisse si je ne voulais pas subir son courroux la prochaine fois que nous nous verrions. Alors, je me suis caressée, cachant ma main sous mon sac pour frotter mon clito excité. Terribles sensations : mélange de plaisir solitaire et en même temps exhibitionniste, de vertus refoulées, d’obéissance sans borne.Mais ce n’était pas suffisant. Je devais Lui parler. Et prononcer ces mots dont la seule sonorité suffit à Le faire bander :Le Maître ordonnant à sa pute soumise de passer sa main sous son pantalon pour se masturber.Oserais-je le faire, comme ça en pleine rue… Avais-je le choix ? Non ! Il m’avait donné un ordre. Il fallait que je m’exécute.J’ai déboutonné le haut du pantalon-tailleur, pour y glisser ma main. Je remercie la Providence du fait que je portais ce jour-là , mon imperméable, long et occultant ! Deux de mes doigts ont frôlé le tissu de mon string, et avec une facilité déconcertante, ils se sont présentés à l’entrée de mon intimité.J’avais envie de les enfoncer au plus profond de moi. J’en étais plus que prête en tous cas. Je mouillais tellement, que mon string me semblait trempé de cette humidité intime. Le contraste de la chaleur de mon corps à cet endroit précis, avec le vent froid qui soufflait, décuplait la sensation de moiteur. Mais ma position, assise, jambes croisées ne me permettait pas de satisfaire mon envie de pénétration. J’ai dû me contenter de jouer avec mon clito qui, sous la pression, prenait vie et se gonflait de plaisir.Les mouvements de mes doigts accéléraient et je sentais la voix de mon amant devenir plus pressante, et haletante aussi. Il me voulait, mais je n’étais pas là . Je l’ai imaginé, sa queue dressée, emprisonnée dans une de ses mains, en train de se branler… J’aurais donné beaucoup pour être auprès de Lui, agenouillée à ses pieds, le visage relevé pour plonger mes yeux dans son regard.Tandis qu’Il forcerait l’entrée de mes lèvres, pour violer ma bouche et s’enfoncer au plus profond de ma gorge. Là encore, cette vision de moi, complètement docile à son plaisir pervers, dans une attitude de soumission totale, décuplait mon envie de sexe. Je n’avais jamais vécu ça.Un homme était assis à l’autre bout du banc. A-t-il entendu mes halètements ? A-t-il entendu mon envie de sodomie, de baise brutale et violente ? Je ne sais pas… je n’entendais plus que Sa voix. Je ne voyais rien d’autre que mon Maître debout et dominant son esclave soumise, moi.Nous nous sommes donné du plaisir, mutuellement et à distance. J’entends encore les râles de jouissance de mon Maître, mon amant. À l’heure où je rédige mon récit, ce seul souvenir suffit encore à contracter mon bas-ventre.Je crains le pire pour moi, comme le meilleur. Toute disposée à Le satisfaire, mon Maître ne m’a encore jamais possédée. Nos corps ne se sont jamais mêlés. Et pourtant, me voilà déjà sous son emprise. Mais à une condition : que j’aime cela. Sinon, Il ne le ferait pas.Il s’est confié à moi en m’expliquant ce qui décuplerait Sa jouissance : me manipuler. Physiquement, mentalement, m’ordonner, me soumettre et m’obliger. Mentalement surtout. Car c’est de là que découle la soumission physique.Que se passera-t-il pour moi lorsque j’aurai enfin goûté à l’ivresse de Son étreinte ? Cela m’effraie mais la crainte se mue en un besoin vital de lui donner du plaisir quand je pense à Lui. J’ai voulu cesser cette histoire qui n’avait pas encore commencé, ou si peu, avant qu’il ne soit trop tard pour moi. Il a su trouver les mots pour me convaincre que je faisais erreur. Bientôt, très bientôt, nous allons nous découvrir. Il m’a promis une rencontre des plus torrides, pour donner corps, vie et âme à nos désirs les plus secrets.Le récit de mon aventure de cette fin de journée est pour Lui. Je l’ai rédigé en pensant à Lui. Je sais qu’Il appréciera. De la lire, de revivre ce que nous avons vécu et d’imaginer les plaisirs générés chez les lecteurs de mon histoire.