Résumé des épisodes précédents : (1) La narratrice a retrouvé l’héroïne de « Histoire de Colette » qui lui a offert le gîte et le couvert en consentant à lui raconter la suite de sa vie de soumise.(2-9) Dès son arrivée chez sa Maîtresse d’élection, Me Ève L*, Colette connaît une succession d’humiliations et de jouissances avant d’être conviée à assister et à participer à de sévères punitions de soumises. Elle persiste cependant dans son désir de s’engager dans un contrat de totale servitude.En attendant d’être reçue en formation, elle apprend de Clémence, la plus ancienne des soumises de Ève, la précocité et l’accomplissement de la vocation de domina chez cette dernière, ainsi que la force d’un amour qui conduit à tout accepter de sa maîtresse.Une visite médicale éprouvante et un test culturel mortifiant rendent Colette admissible au Noviciat et une épreuve particulièrement douloureuse cadenasse son engagement définitif. Quant à la précédente Novice, Aloïse, une vérification poussée de son endurance au fouet confirme brillamment son aptitude au niveau supérieur de Converse. (10-12) Sauvées des conséquences réfrigérantes et odorantes d’une panne de chaudière par une jeune et charmante réparatrice, Colette et son invitée ont délaissé le récit des souvenirs au profit d’un prosélytisme actif. Revenues à leur sujet, elles se penchent sur le quotidien mouvementé d’une soumise et les satisfactions qu’elle peut en tirer. Ce qui ne les empêche pas de profiter de plaisirs plus classiques, avant un dîner festif où l’on apprend que le rôle d’une Novice se partage équitablement entre peines et plaisirs lors des soirées privées au Domaine. Ou, si l’on veut, entre jeux et châtiments aussi jouissifs les uns que les autres.(13) Le récit qui se poursuit des réjouissances cuisantes ou pétillantes, au Domaine, incite les protagonistes à s’offrir quelques jouissances bien réelles au retour du restaurant. Mais sans doute n’est-ce pas la seule raison qui les motive, et certaine transgression a peut-être un autre but. Dans chaque épisode, la narratrice, nommée d’autorité Chantal par son hôtesse, rend compte de l’évolution de ses propres sentiments. Au fil des confidences qu’elle recueille et des anecdotes qui émaillent son séjour, elle se sent de plus en plus attirée par Colette, et la découverte de pulsions insoupçonnées l’amène à expérimenter les plaisirs de l’exhibition et des caresses féminines comme de la souffrance.À mon réveil, les petits oiseaux chantent dans les arbres. Je sais, je l’ai déjà écrit, mais c’est le quotidien du matin des beaux jours dans le petit coin de paradis où s’est retirée Colette, mon hôtesse et éducatrice.Je suis seule dans son lit aux draps chiffonnés et humides – trempés devrais-je dire – comme j’en ai pris l’habitude. Pas de quoi s’inquiéter : elle doit être en train de pratiquer sa gym. La couette est repoussée à mes pieds, presque à tomber. Nous étions suffisamment échauffées cette nuit pour la négliger. J’ai un peu plus frais maintenant, et je la récupère pour me glisser dessous avec délice. Le bonheur de s’autoriser à sommeiller sous sa douillette protection…Pas pour longtemps ! Un sonore « Allez ! Debout, paresseuse ! » me presse d’ouvrir un œil léthargique. L’image que j’aperçois me renvoie à mon premier lever ici. Le même bustier noir sangle Colette. Ses seins en débordent avec les mêmes pinces plombées étranglant ses longs tétons. Ce qui diffère, c’est la paire de grandes et lourdes créoles qui orne ses petites lèvres hypertrophiées. Les tintements cristallins quand elles s’entrechoquent en révèlent le bronze.— Allons, reprend-elle, il est temps de se lever. C’est le moment de montrer ce que tu vaux !Elle m’arrache à la fois la couette et ma douce quiétude tout en tapotant d’une fine badine le corps nu qu’elle met au jour. Ce n’est pas vraiment douloureux mais ça réveille ! La mémoire revient avec la pleine conscience. Elle m’a promis de m’offrir aujourd’hui une vraie séance d’initiation à la souffrance et aux jouissances qui l’accompagnent. Autant entrer tout de suite dans le jeu en lui exposant mon anatomie sans réserve ni pudeur.— Oui Maîtresse, dis-je en pigeonnant mes seins entre mes mains et en ouvrant mes cuisses.Elle taquine les uns et les autres du bout de sa badine avant de piquer ma chatte de la pointe. L’humilité de mon exhibition lui plaît.— Debout, répète-t-elle. Tu es toute poisseuse. Je te donne dix minutes pour faire ta toilette et venir me rejoindre. Je t’attends là-bas.Elle a désigné la pièce qui fait face à sa chambre de l’autre côté du salon de réception, celle qui fait office de donjon chambre d’amies. J’ai compris, je me passerai de petit-déjeuner. Je file en vitesse, et en tenue d’Ève, au rez-de-chaussée pour expédier mes petites affaires et prendre une douche.— Tu as trente secondes de retard, déclare Colette quand je me présente à elle. Tu te souviens du tarif ?— Oui Maîtresse.— Tends tes fesses.Je reçois docilement les trois coups de badine, selon le règlement du Domaine Diotime qu’elle m’a rapporté. Ils me cinglent sans plus, tout à fait supportables.— Monte sur le trône, ordonne t’elle en m’indiquant du doigt la cuvette à la turque oblongue et surélevée.— Mais Col… heu, Maîtresse, j’ai eu le temps de…— J’espère bien ! Tais-toi et obéis ! Tu te penches et tu ouvres ton cul !L’humiliation, bien sûr ! J’obtempère en tout ce qui m’est imposé, non sans jeter à l’envers un œil entre mes jambes. Colette, pardon ! Ma Maîtresse adapte une sorte de lance étroite à la douchette qui sert de chasse d’eau et surprend mon regard. Sa réaction m’étonne.— C’est bien. Redresse-toi et tourne-toi vers moi.Je m’attendais à être grondée, je m’exécute avec soulagement.— Avant que nous passions aux choses sérieuses, donne-moi ton mot de sécurité.Elle me demande quoi, là, Maîtresse Colette ? (Oui, je ruse un peu, mais en la dénommant ainsi dans ma tête je ne risque pas de me tromper.) Mon air interrogateur doit me faire paraître stupide car elle soupire. En fait, non, c’est elle qui s’excuse.— Pardon Chantal. J’aurais dû vous expliquer cela avant. C’est une convention entre la maîtresse ou le maître et la soumise ou le soumis, pour tout arrêter sur le champ si l’un ou l’autre estime que le jeu va trop loin. Vous choisissez n’importe quel mot et vous me le dites. Je ne tiendrai pas compte de vos cris, de vos pleurs, de vos refus, ni de vos supplications, sauf quand vous prononcerez ce mot parce que vous sentirez que vous allez dépasser les limites du supportable pour vous.— D’accord, Colette (je peux, puisque le jeu est suspendu). J’ai compris, merci, laissez-moi réfléchir.Quel diable de mot puis-je trouver, comme ça, au débotté ? Un mot assez inhabituel pour ne pas le dire par erreur, et assez facile à mémoriser sans risquer d’oublier… Ça y est, j’y suis !— « Diotima », Maîtresse.Un grand éclat de rire me répond, suivit d’un regard suspicieux.— Où as-tu pris ce mot ?— Pardon Maîtresse. C’est à cause du Domaine de vos récits, j’ai pensé au nom que vous lui donnez, en le féminisant, pour m’en souvenir. Dois-je en changer, Maîtresse ?— Non, garde-le. Moi non plus je ne l’oublierai pas : c’est le nom d’artiste que j’ai choisi après ma formation. « Diotima » donc, c’est bien. Reprenons.Elle finit de visser son outil à la douchette, puis s’agace de me voir rester indécise.— Hé bien ! Reprends ta pose, allez vite, le cul ouvert !Je m’empresse d’obéir et d’écarter mes fesses à pleines mains en devinant plus ou moins la suite. Je ne sais pas lequel elle va choisir, mais je lui présente le trou de mon cul et le trou de ma chatte aussi largement que je peux. Ce n’est peut-être qu’un jeu, c’est malgré tout un peu angoissant de s’exposer soi-même de façon obscène. Excitant aussi, pour être honnête.— Tu as déjà eu un lavement, je suppose, déclare Maîtresse Colette comme si c’était une chose courante.— Non, Maîtresse.— Jamais ? Quand tu étais petite fille, non ? Bon ! Ce sera ton baptême, alors, rit-elle.— Est-ce que c’est obligé, Maîtresse ?— Tu seras punie pour cette question, gronde-t-elle. Primo, tu n’as pas à discuter mes décisions. Secundo, si j’ai envie de te mettre un doigt ou deux, ou plus, dans le cul, je n’ai pas envie de me salir. Compris ?— Oui Maîtresse. Pardon Maîtresse.Elle ne semble pas si inquiète puisqu’elle tartine de salive mon anus avec ce que je suppose être son index avant de le fourrer dans mon vagin.— Tu mouilles déjà, petite cochonne ! Tu m’économiseras de la crème, se moque t’elle en revenant enduire le cratère.Je sursaute au passage de la canule. La sensation est beaucoup moins agréable qu’avec un doigt, et surtout, elle va plus profond. J’ai l’impression qu’elle entre jusqu’au milieu du ventre. La brutale pression de l’eau me fait gémir et contracter instinctivement.— Arrête de gigoter, poltronne ! Laisse entrer au lieu de te fermer !Facile à dire. J’ai beau essayé de me détendre, j’ai des hauts le cœur de plus en plus forts au fur et à mesure que mes entrailles sont envahies. L’introduction du liquide me semble durer une éternité. Je sens mon ventre gonfler, prêt à éclater. Je suis au bord des larmes.— Attention ! Je vais retirer l’embout. Serre tes fesses quand il sortira. Ne m’arrose pas !Je fais ce que je peux, même boucher mon cul avec un doigt, en désespoir de cause. J’ai mal, j’ai le tournis, je me trouve pitoyablement ridicule, mais j’obéis et je me retiens tout le temps qu’elle l’exige.Oh la honte ! Me vider là, devant elle ?? L’humiliation suprême ! Mon regard est suppliant. Elle hoche la tête. Pas le choix, sinon celui de prononcer le mot magique et d’abandonner avant de l’avoir commencée une initiation que j’ai sollicitée.Je ravale ma fierté pour m’accroupir et laisser couler mon intestin, qui, horreur, ne m’a pas attendue… Cascade nauséabonde qui dure. Je ferme les yeux pour ne pas voir ma déchéance. Illusion ! J’essaie de ne penser à rien. Peine perdue !Enfin le flot s’arrête. Je rouvre les paupières. Maîtresse Colette a tiré un mouchoir parfumé de son bustier. Mais à part cela, elle n’exprime ni dégoût ni mépris. Elle attendait simplement la fin, la douchette à la main. Son premier geste est de m’en arroser les chevilles et les pieds.— Tourne-toi, pour que je te lave.Une nouvelle fois, j’offre mon cul. L’eau ruisselle sur mes fesses, froide et réconfortante. Je n’ai pas besoin d’ordre pour les ouvrir et tendre ma raie et ma chatte à la douche. Le jet est puissant, nettoyage efficace qui picote les chairs tendres d’une multitude d’aiguilles. Le bord de la douchette se colle à mon anus. Nouvelle intromission, « jusqu’à ce que le reflux soit clair » dit la Maîtresse. Je patiente en tremblant, mes jambes flageolent.— C’est bon, sèche-toi, conclue t’elle en me lançant une serviette. Je ne veux pas voir d’humidité autre que naturelle.C’est fait, les frictions m’ont un peu rassérénée. Je me redresse et descends de mon perchoir infâme. La pureté de l’air m’étonne, je n’avais pas remarqué le bruissement de la ventilation et du diffuseur d’ambiance avant qu’ils ne soient arrêtés.Pas le temps de souffler. Un tapis au sol m’attend, où Maîtresse Colette m’invite à m’installer assise en tailleur. Pour des exercices d’assouplissement, parait-il.— Recule ton talon droit. Colle-le entre tes fesses. Embrasse-le avec ton trou du cul. Recule le gauche aussi, au-dessus de l’autre. Presse le dans ta moule. Aide-toi des mains, si tu es incapable d’y arriver autrement.Ben oui, je suis obligée de tenir mes chevilles pour garder mes talons sur mes trous… C’est inconfortable et plaisant, une sorte de caresse rustique. Mais ce n’est plus la position en tailleur, c’est un début de double pal. Et je dois me balancer dessus !Mes chairs s’écartent peu à peu dans les mouvements. Les talons trouvent leur place leur giron. Le côté plaisant l’emporte nettement. Au point que je me découvre des capacités nouvelles de contraction des muscles, pour ne pas perdre ces contacts quand mes mains doivent rejoindre ma nuque.— Les coudes bien écartés ! Les épaules en arrière ! Torsion du buste, droite, gauche. Allez !Les ordres claquent et je m’applique.Mes doudounes ballottent, emportées par la cinétique, mais toujours en retard d’un temps. C’est douloureux, à la longue ! Mes mains se décroisent, mes coudes partent en avant, je me désunie, même mes talons quittent leurs douces niches.— Ça suffit. Tu n’arrives à rien, tu es trop molle ! Mets-toi à genoux.J’ai mal aux muscles, mes articulations grincent, je souffle comme une locomotive. J’obéis, pourtant. Je suis à quatre pattes, tête basse, déjà épuisée.— Fais la « prière arabe ». Je te l’ai montrée l’autre jour. Ça te détendra.Oui, je me souviens. Je prends la position du mieux que je peux, cul en l’air, reins creusés, les seins raclant le tapis, les bras tendus devant moi. Puis je reviens en arrière, en courbant le dos, les fesses sur les mollets. Et je recommence, encore et encore, jusqu’à ce qu’elle m’interrompe, prosternée à ses pieds, le nez sur ses sandales à haut talon.Ma langue sur le coup de pied, sur les côtés, sous la plante, aussi, glissée entre voûte et semelle. Je passe de l’un à l’autre, salivant une peau légèrement salée.— Baise-moi les orteils.Je les embrasse, du gros au petit, à droite et à gauche. J’aimerais lever les yeux, voir sa réaction. Je n’ose pas.Oh oui ! Je les prends dans ma bouche, l’un après l’autre. Je les aspire, je les tète, le gros, surtout, et aussi le petit. Je le sens plus sensible, je m’y consacre plus, je discerne des frissons de bien-être. L’envie me vient de mordiller…— Ça suffit !! Tu es satisfaite ? Tu te sens mieux ?— Oui Maîtresse. Merci Maîtresse.— Ne bouge pas ! Écarte tes cuisses.Les pieds disparaissent de mon champ de vision. Deux secondes plus tard, des mains ouvrent mes fesses. Une caresse mouillée tout le long de ma raie. Elle me lèche le cul ! J’en frémis de plaisir. Un autre coup de langue, de la vulve à l’anus. Dois-je remercier ? Question inutile.— Ce que tu transpires ! Tu mouilles, en plus ! Debout !Je me relève lourdement, vaguement dépitée.Un doigt se plante dans mon cul. Ouch ! Il entre de tout son long en me poussant vers le haut. Je le serre convulsivement. Ce n’est pas une caresse, pourtant j’y prends goût. Une fois debout, j’en ai honte. Le doigt me quitte aussi brutalement qu’il m’a enculée. J’ai encore plus honte de regretter son absence…Maîtresse Colette me désigne de l’index la croix en X fixée au mur. Yeux durs et voix impérative. Je m’y rends en tremblant malgré moi. Je la vois sucer son doigt. Le même qui était dans mon cul ?— Colle ton dos au bois, les bras et les jambes le long des branches.J’obéis. Mes poignets et mes chevilles rencontrent des bracelets de cuir. Elle fixe les boucles assez étroitement pour empêcher que je me dégage, sans pour autant me garrotter les membres. Plus inconfortable que douloureuse, sur le moment, la position expose sans défense les zones les plus sensibles de ma partie face. Mes bras ne montent pas très haut, mais en conséquence mes jambes sont largement écartées, moule ouverte. Sentiment de gêne délicieusement érotique d’être livrée à l’examen de mon anatomie.Maîtresse Colette la considère sans aménité et la palpe sans douceur.— Tu aurais une jolie taille, s’il n’y avait pas de graisse en trop. Tes seins sont encore bien foutus, dommage qu’ils tombent déjà. Les tétons sont épais, mais un peu trop courts, malheureusement. Il faudrait les allonger, tes aréoles paraîtraient moins larges. Là, on dirait des soucoupes. Des soucoupes grumeleuses en plus ! Il y a même des poils, beurk !Elle exagère, elle caricature, elle est blessante. Je sais que c’est volontaire, je me sens quand même humiliée. Elle tripote ce qu’elle décrit, pince et tire, étire et tord. Rudes attouchements qui me font crier malgré mes bonnes résolutions. Pourtant, à chaque aréole comprimée, à chaque téton malmené, la douleur qui me traverse me réchauffe au fond du ventre. Mes seins se tendent, les bouts durcissent, mon cœur cogne dans ma poitrine.— Tu n’enlèves jamais tes poils, sous tes aisselles ?— Mais si, Maîtresse !— Ne réplique pas ! Si tu le fais, tu le fais mal. Ou tu laisses tes poils au naturel, ou tu t’épiles pour être lisse. Pas comme ça : on dirait que tu as de la barbe, là, et là !Ouch ! Ça fait un mal de chien quand elle attrape méchamment la peau fragile et la secoue en tous sens. Les larmes me viennent. Je crie, je renifle, elle rit.— Allons, allons, pleurer pour si peu… Mais tu oublies quelque chose, ajoute-t-elle en me fixant.— Merci Maîtresse, me reprends-je. Pardon, Maîtresse.— N’oublie plus, me conseille t’elle d’une voix douce en vrillant la peau sous mes deux aisselles à la fois.— Aaaah, AÏE ! Mer… ci Mai… tresse.Elle me lâche, je respire. Elle se recule. La douleur est passée, je suis mécontente de moi. Ses doigts saisissent ma touffe pour étirer mon sexe. Je me crispe.— Au moins tu as une belle chatte. Elle serait superbe, tout enflée, après une séance de cravache…— Oui Maîtresse.— N’y compte pas ! Je te réserve autre chose.— Ce que vous voudrez, Maîtresse.Je suis soulagée et de nouveau dépitée. La torture évoquée m’effrayait et me tentait. Sans doute aurait-elle laissé des traces, et Maîtresse Colette m’a promis que je n’en aurais pas.Elle revient vers moi, un panier rond en osier à son bras. N’étaient son bustier, ses talons hauts et ses autres accessoires virevoltants, on dirait une honnête ménagère retournant du marché. Elle se plante devant moi, une pince à linge à la main.— Tu vois ça ? Le panier en est plein. Tu vas m’aider à le vider.— Oui Maîtresse, dis-je en prévoyant confusément la suite.— Mais d’abord il faut que je trouve un endroit convenable pour le suspendre…Je regarde machinalement les bras de ma croix, à gauche et à droite, cherchant un piton, un crochet… et mon souffle se coupe. Une souffrance atroce monte de ma vulve et me tétanise. Je baisse la tête, à la recherche de la cause et de ma respiration.— Tu as des lèvres assez fortes pour supporter le poids, c’est pratique, se félicite Maîtresse Colette.Le panier se balance tranquillement d’avant en arrière, là, entre mes jambes. L’anse est accrochée à une pince à linge puissance dix, et cette pince emprisonne mes grandes lèvres. Le poids les allonge, je les vois s’étirer quand le balancier passe devant mes yeux. Ce serait cocasse si ce n’était horriblement douloureux. À la pression sur la peau s’ajoute l’extension de la chair, et quand l’air retrouve mes poumons c’est pour en sortir dans un cri prolongé.— Aaaaaaaaaaaaaaah ! Diii… Aiiii Aïe !Diotima ! Le mot m’est venu à la gorge, je l’ai refoulé de justesse. Une longue inspiration pour contenir la tentation, essayer de me raffermir. La douleur se stabilise. Elle ne s’atténue pas, mais d’aiguë elle est devenue sourde. Et sournoise. Mon ventre fourmille, mes seins aussi. Je respire à petits coups en les sentant gonfler et la chaleur envahir mon sexe.— Ne t’inquiète pas, sourit Maîtresse Colette. Quand le panier sera vide, il pèsera moins. Plus vite on l’allégera, moins longtemps tu souffriras.— Me… Merci… Mai… Maîtresse.J’ai réussi à parler. En hésitant, certes, mais c’est déjà un succès pour moi. Me contrôler, oublier la douleur qui poigne, se concentrer sur le plaisir qui point. C’est peut-être cela le secret. Je respire mieux, j’arrive à me décontracter, un peu. Je relève la tête. Un éventail de pinces joue devant mes yeux, avant de retomber dans le panier. Petit choc qui me fait gémir.— Tu es prête ?— Oui Maîtresse.Elle tâte mon sein, le droit. Elle presse la peau entre pouce et index, et pose une pince sur la petite crête. Je n’ai pas vraiment mal. Elle continue, pince après pince, décorant le globe d’une couronne de bois. C’est agaçant plus que gênant. C’est même joli, et puis ça répartit l’endolorissement. Je me détends. Elle continue en couronnant le sein gauche. La dernière pince équitablement disposée, elle se recule pour contempler son œuvre.— Tu supportes ?— Oui… Maîtresse.Ses mains se portent sur ma poitrine, juste pour agiter brièvement les pinces qui l’ornent.— Hiiiiiii ! Mer… ci Maîtresse.Il m’a fallu reprendre par deux fois mon souffle pour répondre. L’agacement de la peau s’est changé en cercles de feu autour des seins. La fête se poursuit, ce sont mes cuisses qui sont l’objet des attentions de ma Maîtresse, maintenant. Même technique : retrousser la peau entre deux doigts et fixer les mors de bois sur la boursouflure. Mais la figure géométrique est différente. Ce sont des files qui s’alignent, de l’aine au genou, sur trois rangs de l’intérieur à l’extérieur. Je halète, je ne trouve plus ça joli du tout !Faible consolation, le panier étire un peu, un tout petit peu, moins ma chatte. Je ne peux plus refréner mes gémissements, ni les larmes qui brouillent ma vue. Maîtresse Colette ne pose plus de pince depuis qu’elle a relié sur mon ventre, par des points au dessin harmonieux, les lignes des cuisses aux cercles des seins. Elle joue à la couturière, me semble-t-il, comme si elle faufilait un cordonnet entre les ressorts des mâchoires.Elle s’éloigne. On dirait qu’elle tient une rêne dans chaque main.Je n’ai pas le temps de me demander à quoi. Une double fulgurance me parcourt sur le champ de la poitrine aux genoux. J’ai l’impression que ma peau s’est arrachée, que mes seins m’ont quittée, que mon ventre est ouvert, et que trois fers rouges ont marqué mes cuisses. Je hurle. Je hurle longuement. Je hurle tant qu’il reste un filet d’air dans mes poumons. Et j’éclate en sanglots.Un tas de pinces enchevêtrées gît aux pieds de Maîtresse Colette. Les sensations de brûlure ne s’apaisent pas, au contraire. Je gigote et je pleure dans mes liens. Je m’agite autant que le permettent les bracelets qui m’entravent bras et jambes. Je bouge, je vibre, je cris, je renifle, je gémis, j’en oublie les tractions sur les lèvres qui se décuplent aux virevoltes du panier.À travers mes larmes, je vois ma Maîtresse détacher paisiblement quelques pince de leur cordonnet et s’approcher de moi.— NON ! Non, non, NON ! Pitié ! Non Maîtresse, par pitié, non ! Non, non, non, non… NON !Je me démène comme une folle. Je me brise la voix en supplications, à ne plus pouvoir parler, à râler bouche ouverte.— Tais-toi ! Tu m’assommes.Oups ! Ma langue est emprisonnée dans une pince. J’ai mal. Pas trop, c’est surtout frustrant. Je bave, je n’émets que des borborygmes, et des claquements quand le bois bute sur mes dents. Je lutte un moment, mais je m’obstine en vain. J’abandonne. Je ne crie ni ne me débats plus. Maîtresse Colette retire la pince, dégoulinante de salive. J’en ai la bouche pleine.— Tu es calmée ?— Voui Maîtraiche, déglutis-je.— Tant mieux ! Tu apprécieras beaucoup plus que je m’occupe de tes tétons, sourit-elle.J’opine en silence, je n’ai pas la force de parler. Je pleure. Je pleure et je tremble. Mais j’accepte… Le feu délaisse ma peau, je retrouve un semblant de courage.Je vois de nouveaux ornements couronner mes aréoles. Les pinces s’étalent en étoile autour des tétons. La douleur revient peu à peu. Dans mes seins, veux-je dire. Celle de ma chatte n’a jamais disparu. Le panier se balance toujours entre mes cuisses. Le sang bat dans mes lèvres et dans mes mamelons. Je reprends mes halètements, ça aide à supporter. On me l’a appris, des souvenirs remontent qui n’ont rien à faire ici.Maîtresse Colette me caresse. Ses mains passent doucement sur mes cuisses, les flattent et remontent sur mes hanches, mon ventre, mes flancs, et me font soupirer d’aise. Le dos de ses doigts frôle les marques des pinces, leur pulpe les apaise. La souffrance s’estompe à ces attouchements tendres qui réveillent les papillons endormis dans ma chatte. La torture de la pince qui l’écrase se fait moins prégnante. L’excitation monte lentement, mes seins respirent et mon vagin se mouille. Je suis étrangement heureuse, une torpeur bienfaisante m’envahit.Un éclair me secoue. Un téton se révolte contre son agression. La douleur me traverse en se communiquant à l’autre. Mes yeux s’agrandissent de surprise. Les pichenettes se succèdent au bout de mes seins. Chacune impulse une onde vive qui se diffuse en vagues dont la multiplication frise l’insupportable. J’en gémis d’abord, j’en geins ensuite. Les cris étouffés que je ne peux dominer n’empêchent ni la distribution des chiquenaudes, ni son accélération. Mes tétons vibrent à chaque impact, mais n’en durcissent que mieux. Je ne sais ce qui fait le plus mal, de leur turgescence ou des ongles qui la provoquent. Mon esprit se brouille et mon courage vacille.— Pitié, Maîtresse ! Arrêtez, par pitié ! Par pitié, je vous en prie…— Non !Pourquoi ai-je supplié ? Je sais l’inutilité des prières et des pleurs. Sustine et abstine, souffre et supporte, ou bien abdique. Il suffit d’un mot… Mais quoi ? Abandonner, ce n’est pas que la fin de ma souffrance, c’est aussi m’interdire le plaisir qui se répand insidieusement en moi.La volonté triomphe de la peur, ou peut-être est-ce la tentation d’une jouissance plus forte… Je me redresse, j’inspire profondément, je gonfle une poitrine tiraillée de douleur, mais ma voix s’affermit.— Merci. Merci, Maîtresse.Le bref sourire qui accueille ma reddition sans condition me réconforte définitivement. Ma Maîtresse est satisfaite et j’en suis fière. Je ne tremble pas quand les pinces mordent la base de mes tétons. Je souris quand la croix qu’elles forment se relie à l’étoile des précédentes : ce ne sont plus des seins, mais des cibles, que j’expose. Vais-je offrir ma poitrine à un jeu de fléchettes ? De crainte ou d’espoir, l’idée me glace le dos et me chauffe la vulve. Tiens ! Elle est toujours écrasée, la pauvre. J’avais oublié ce détail.Ce n’est pas une pointe, mais une pince qui tourmente mon téton droit, et je le regrette ! La pointe n’aurait fait qu’une piqûre. La pince le presse et l’aplatit comme un étau. J’ai grimacé quand Maîtresse Colette l’a étiré, toutes les morsures déjà présentes se sont exacerbées. J’ai râlé quand le bois s’est refermé sur l’extrémité de son bout sensible. En voyant le geste se renouveler sur l’autre, ma résolution faiblit.Ma tête s’agite dans un refus désespéré, mes yeux implorent, ma bouche s’ouvre… et rien n’en sort. Les contradictions de mes pensées me bâillonnent. Une seconde tenaille me serre. Il est trop tard, je n’ai plus qu’à me taire en rassemblant mes forces. Le plus incroyable pour moi, c’est d’y arriver ! Je suis traversée de douleurs, de la pointe des seins au creux de la chatte, au point de ne plus discerner où commence l’une ni où finit l’autre. Mais cet excès même est une ivresse. Je flotte dans un cocon de souffrance.Les nouvelles chiquenaudes dont s’ébattent les pinces qui torturent mes mamelons ne m’arrachent que de faibles vagissements, quelques soupirs aigus tout au plus. Le surcroît de peine n’engendre qu’un afflux des ondes de chaleur qui parcourent mon buste et mon ventre. La fin de ces tourments est presque une frustration. Le plaisir, illusoire ou réel, était palpable.— Merci Maîtresse, dis-je sincèrement.Je croyais avoir atteint la plénitude. Grossière erreur ! Le retrait des pinces fichées sur mes aréoles est certes un soulagement. Pour celles qui mordent les tétons au ras des mamelons, l’impression d’apaisement est mitigée. Mais quand les tétons eux-mêmes sont libérés, le retour du sang dans les tissus m’inflige une douleur que je ne peux subir sans hurler. Je crie encore plus fort quand Maîtresse Colette les triture et les tord pour activer la circulation. La sensation est brève mais intense. Lorsqu’elle s’estompe, mes joues sont baignées de larmes.— Merci Maîtresse, redis-je pourtant avec conviction.Pour rude qu’il soit – atroce, oserais-je avancer – le traitement a été efficace. Je ne ressens presque plus de souffrance, juste un endolorissement général si je fais abstraction de mon sexe. Mes muscles crispés se détendent et mon corps s’alanguit. Un amollissement bienvenu qui entraîne deux conséquences inattendues. Des crampes soudaines tétanisent mes bras, et, surtout, un irrépressible besoin d’uriner me saisit. J’ose, au mépris de toutes les règles de la soumission, m’en plaindre, timidement, à ma Maîtresse.— Hé bien, s’amuser donne envie de pisser à la petite cochonne, constate-t-elle en riant.Sa désinvolture me vexe et me désespère alors qu’elle frictionne obligeamment mes membres engourdis pour les rendre à la vie. Je m’apprête, penaude, à m’excuser de mon erreur et la remercier, mais elle ne m’en laisse pas le temps.— Mais je n’ai pas envie, moi, que tu inondes de pisse mes jouets, reprend-elle.J’entrevois la délivrance de ma chatte quand elle se penche vers le panier qui étire toujours cruellement mes lèvres. Je suis encore dans l’erreur. Elle se contente de le décrocher de la pince en m’adressant un « Retiens-toi ! » définitif, auquel je m’efforce d’obtempérer en priant pour que ma vessie obéisse. Je ferme encore les yeux, secours dérisoire…Les quelques instants à me contenir pendant cette attente me paraissent interminables. Mon sexe comprimé s’est au moins allégé du poids qui l’allongeait, mais la situation est pire. L’urètre réclame d’autant mieux son débouché. Pour m’aider à lutter contre son exigence, je n’ai même pas la ressource de serrer les cuisses. Mon dieu, je vais couler !Une brusque traction sur ma chatte éloigne la désolante pensée et m’incite à ouvrir les paupières. Maîtresse Colette a simplement échangé l’osier pour le zinc. Un seau pendouille à la place du panier. Mon vœu secret d’être détachée de ma croix pour une honnête miction aux toilettes s’envole. L’injonction qui claque est superflue.J’imagine une seconde que le grotesque ridicule de la chose va me paralyser, mais ma vessie n’a cure de ces considérations pudibondes. Le flot est pressé de trouver la sortie. L’étroitesse du passage ne l’embarrasse pas, il s’expulse en jets multiples par le haut et par le bas de la fente étranglée. Il est loin le temps où l’aimable Colette m’expliquait comment éviter de se mouiller en écartant élégamment les nymphes ! Aujourd’hui, Maîtresse Colette ricane en observant le liquide indiscipliné jaillir de ma chatte transformée en pomme d’arrosoir.Côté douleur, la chaude pression de l’urine sur mes muqueuses internes en rajoute une couche. Petite consolation dans mon malheur, la majeure partie du flux s’écoule d’abord dans le seau qui circonscrit peu ou prou la cataracte. Les éclaboussures rebelles se limitent à baigner mon pubis et mes aines jusqu’à ce que le volume recueilli accroisse le poids qui déforme mes lèvres et les force à détourner la source. Le débordement désordonné des dernières pulsions inonde mes cuisses et constelle celles de ma Maîtresse de gouttes opales.C’est sale et vulgaire, je suis morte de honte. Je ne m’aperçois même pas que le seau n’est plus là. Je ne pense qu’au spectacle piteux que je viens de donner et aux pollutions dont je suis coupable. Une punition est inévitable, la pose de pinces sous mes aisselles est méritée. Leurs morsures dans la peau sensible ne me font pas réagir. La délivrance de ma chatte, oui ! Une onde de souffrance l’embrase, l’effet des pulsations du sang est pire que dans les tétons. Je gigote et gémis au rythme des battements de mon cœur. C’est trop dur à supporter, je vais crier grâce, prononcer le mot fatidique.Sauvée par le con ! Un doigt s’y introduit et le frictionne activement. La surprise du plaisir sublime la douleur. Mes lèvres gonflées s’épanouissent autour de la main qui les écarte sans douceur. Pourtant, la sensation est merveilleuse. Le rude massage qui fait gicler le mélange douteux de cyprine et d’urine apaise les chairs tourmentées. L’excitation qu’il me procure monte en flèche. Il suffit que Maîtresse Colette lui ajoute le suçotement d’un mamelon pour que l’orgasme m’emporte. Mes cris redoublent, mais de bonheur. Et ce bonheur, dure, dure, dure… Doux bien-être.L’arrachement des pinces accrochées à mes aisselles m’a prise au dépourvu. Quand mon cerveau l’enregistre, il n’en reste que le souvenir cuisant sur la peau tendre. Et la déplaisante constatation d’avoir été brusquement tirée de ma torpeur bienfaisante. Pour être aussitôt renvoyée dans un tourbillon de sensations. Ma chatte encore, mais fourrée, pénétrée, limée, enconnée, par un doigt furieux. Il entre et sort plus vite que je ne peux le compter, imitant un coït brutal auquel je m’abandonne. Je reprends mes esprits le temps d’une courte pause, pour identifier la prise de possession d’un pouce dans mon con et d’un index dans mon cul.Ils se déchaînent derechef, s’enfoncent ensemble ou tour à tour, cherchent à se rejoindre dans mon ventre, pincent mes parois internes, exacerbent mes coulées vaginales et déclenchent des ondes qui me submergent en vagues successives. Un nouvel orgasme me prend au plus profond, creuse mon ventre, arque mes reins, gonfle mes seins, éclate dans ma tête en mille étoiles multicolores qui valsent et virevoltent, et s’éteignent soudain. Le cœur me manque, l’air aussi, je plonge dans un puits noir et sans fond…Essoufflée, affaissée, effondrée si je n’étais attachée, je remarque à peine que ma tête est relevée. Les doigts qui forcent ma bouche sont couverts d’une substance fluide dont le goût salé, puissant et acide m’écœure. Ma gorge se révolte, ma langue veut repousser les intrus.— Suce, m’invite ma Maîtresse. Suce !Si le ton de sa voix est aimable, sa main libre me tripote un téton. J’obéis. Je lèche, je suce et j’avale ma mouille et ma pisse mêlées. C’est nouveau. Mais qu’est-ce qui n’est pas nouveau, aujourd’hui ? Je lave docilement chacun des doigts qui fouillent ma bouche.— Merci Maîtresse, dis-je spontanément lorsqu’ils ressortent propres.Je ne sais pourquoi j’ai éprouvé le besoin de remercier, si c’est par veulerie, par peur, ou par reconnaissance. Je crains fort que cette dernière hypothèse soit la bonne, que j’aie associé dans le même sentiment la satisfaction de la jouissance et le plaisir d’une sensation érotique nouvelle. Dont l’idée m’aurait pourtant répugné il y a peu. Mon visage doit refléter l’indécision de mes pensées, je ne cherche pas à la cacher.— C’est bien, me flatte Maîtresse Colette. Tu as droit à une petite récompense. Es-tu capable de tenir debout, si je détache tes bras ?— Je ne sais pas, Maîtresse, avoue-je sans comprendre.Non, je n’en suis pas capable ! Dès que le cuir quitte mes poignets, mes bras retombent, le tournis me saisit. Je bascule en avant, retenue de justesse par deux coupes fermes dans lesquelles s’écrasent mes seins dolents.— Ouch… Merci Maîtresse.— Pauvre petite chose ! Retiens-toi d’une main au bracelet, si tu ne veux pas tomber, suggère-t-elle. Tu auras l’autre pour te caresser.Sa moquerie m’indiffère, la voir s’agenouiller aussi. Je suis trop occupée à conserver mon équilibre. (Essayez de le garder dans cette position, les chevilles tenues largement écartées et les jambes en coton, vous verrez.)Un léchage délicat de mes cuisses réveille mon attention. Maîtresse Colette est soigneuse, sa langue passe sur toute la peau maculée. Elle se glisse dans l’aine pour recueillir l’assemblage de fluides divers qui s’y cache. Elle parcourt la grande lèvre proche d’un massage léger qui lui rend vie et frissons. Elle cajole de même sa jumelle et ses alentours. Hum… C’est bien agréable.Je ne suis plus du tout indifférente. Je suis attentive au lent écartement de ma fente. Je suis sensible au tendre étirement de mes nymphes. J’apprécie le doux suçotement de mon clitoris sous sa cachette. Je me délecte des coups de langues coquins qui nettoient mes muqueuses. Ma Maîtresse me gougnotte et je suis prête à me pâmer. Quelle chance d’avoir une main libre pour me caresser les seins ! Je n’y manque pas. Je câline mes tétons, leur endolorissement les rend plus sensibles. Le plaisir en est plus grand, il accroît celui qui vient du sexe…Mon excitation se ranime, elle s’annonce plus enivrante que toutes celles qui l’ont précédée. Je me prépare à une jouissance suprême, je l’attends, je la souhaite, je la désire. J’encourage ma brouteuse, je la presse, je la supplie, je l’implore. Passons sur les mots décousus et les paroles folles que me dicte un esprit enfiévré. Je veux mon orgasme, je le réclame, je l’exige.En vain. La bouche s’éloigne, ma chatte pleure, seule et abandonnée. Mes seins sont durs et mon ventre douloureux. Je le sens battre de dépit, goutter des larmes de mouille. Maîtresse Colette sourit, elle bloque la main que je portais déjà à mon sexe. La frustration fait partie de l’éducation. J’en pleure de rage impuissante.— Tu veux jouir ?— S’il vous plaît, Maîtresse. Par pitié, c’est trop cruel.— Retiens-toi ! Tu jouiras après, si tu es sage.Elle se moque encore de moi. Mon sang bout, ça l’amuse. J’oublie l’ironie, je me raccroche à l’espoir que suscite cet « après ». Après quoi ? Je m’en fiche ! Il m’est trop nécessaire de libérer ma tension sexuelle. J’accepterai tout ce qu’elle voudra.— Oui Maîtresse. Je serai sage et docile. Je vous le promets.— Très bien. J’en prends acte, se réjouit-elle en détachant les pinces plombées de ses tétons.Elle les brandit devant mes yeux, bien ouvertes pour me montrer les fines dents qui tapissent leurs mâchoires. J’ai compris. Je tremble en claquant des dents.— Tu te souviens ? Je t’avais dit que tu devrais les essayer, me rappelle t’elle en posant la première.— Hiiiii ! Oui Maîtresse.— Et voilà, achève t’elle en laissant pendre la seconde. Qu’en penses-tu ?— Hiiiii ! C’est lourd, Maîtresse !— Pas tellement. Mais tu as besoin qu’on rafraîchisse ta mémoire…Elle pèse des deux mains sur les plombs. Les dents mordent plus vivement sur leurs proies qu’elles étirent. Deux éclairs m’éblouissent.— Aaaaaaaaah ! ……. Merci Maîtresse.— Hé bien, tu vois ? Ce n’est pas si difficile. N’oublie plus !Pas difficile, elle en a de bonnes ! Je ne sens plus mes tétons, je ne sens qu’une double morsure qui les traverse. Mes mamelons sont pantelants, la douleur m’irradie des pointes de sein au coccyx. Je cherche ma respiration. Des frissons me parcourent le corps. J’inspire profondément. Ils se calment. L’idée qu’on s’en fait est plus prégnante que la souffrance elle-même. En dominant la peur, j’atténue la peine. Et je retrouve l’état second où tout se mêle dans une béatitude sexuelle… C’est fou, je sais, mais j’en profite !Mes chevilles libérées, je titube entre un bras compatissant et le bois secourable de la croix. Les breloques accrochées à mes tétines virevoltent à chaque mouvement un peu brusque et se rappellent à mon bon souvenir. Je m’habitue à leur présence lancinante. J’ai apprivoisé les élancements qu’elles diffusent dans ma poitrine. Je suis fière qu’elles ornent mon buste après avoir décoré celui de Maîtresse Colette. Je vois dans cette distinction une preuve d’estime, douloureuse, certes, mais affectueuse. Je porte des insignes conférés par une domina. N’est-ce pas une consécration ?Mes jambes se raffermissent, mon dos se redresse, je méprise les poids qui avachissent mes seins. Je supporte la douleur et j’en éprouve un plaisir jouissif. Celle qui m’a transformée me regarde avec curiosité, jouant avec une courte cravache.Elle hoche la tête et me tend le pommeau en souriant.— Exerce-toi, me commande t’elle en offrant sa poitrine.J’ai saisi l’instrument par réflexe. L’ordre me surprend et me déroute. Elle le répète et insiste, en renversant la nuque, les seins en avant.— Cinq coups sur chaque, précise-t-elle. N’hésite pas, souviens-toi de ta promesse.Elle veut vraiment que je la fouette. Et justement, je ne suis pas sûre de pouvoir le faire. C’est vrai, j’ai promis de lui obéir en tout, mais c’était pour subir, pas pour dominer. Je n’ai jamais fouetté personne, moi ! (Peut-être une fessée ou deux aux enfants, oui, bon, il y a longtemps…) Est-ce un piège sournois ? Ou un rite de passage ? En tout cas, c’est nouveau. Aussi nouveau que d’autres choses qui me sont arrivées durant ce séjour. Je n’avais jamais goûté mon urine, par exemple, ni léché un cul de fille (d’homme non plus, d’ailleurs). Je n’avais pas prévu à l’origine un voyage initiatique – Gilles Gamèche n’avait pas de sœur, pour ce que j’en sais – quoique je doive reconnaître que c’en est un.Toutes ces pensées me bousculent plus vite que je peux les écrire. N’empêche, j’impatiente Maîtresse Colette (est-elle toujours Maîtresse, au fait ? ) ou, pire, je la déçois. Je me décide à obéir. Mollement.Mon premier essai n’est pas un coup de maîtresse. Le sourire ironique de Colette me vexe. Je tente un deuxième sans guère plus de succès. Il n’y a aucune trace qui témoigne de mes faibles efforts. Je prends mon courage à deux mains (et la cravache dans l’autre, aurait dit le vieux poète) pour une troisième tentative. Nettement trop appuyée, si j’en juge par le rictus qui remplace le sourire et la marque que j’ai laissée sur le sein. Je le constate mais je prends goût à la chose, et sans réfléchir je répète mon geste.Toute la souffrance subie m’y pousse. Satisfaction de la vengeance… Plaisir insidieux, aussi, qui n’est pas que moral. Ce n’est qu’après plusieurs coups que j’en prends conscience. Les grimaces muettes de ma victime m’ont encouragée. Qu’aurait-ce été s’il y avait eu cris et pleurs ? La rapidité de ma dérive m’effraie et l’effort pour me contenir m’apparaît démesuré. Cruelle découverte, plus déroutante que la jouissance dans la douleur, il m’est plus difficile de refréner ces sombres pulsions que de maîtriser l’angoisse des sévices. Je me dégoûte, ce que je tiens à la main m’horrifie. Je vais jeter cet instrument de tentation.— Tu n’as pas terminé ton exercice, me sermonne une voix douce.Le ton est dénué de reproche. Un simple constat, suffisant pour m’éclairer sur ma lâcheté. Ce n’est pas la cravache qui est en cause. L’outil n’est qu’un moyen, inoffensif en lui-même. Celle qui l’utilise, c’est moi. Qui domine doit d’abord se dominer.Très bien. J’examine mon œuvre : trois empreintes signalent mon emportement sur chaque sein. Je raffermis mon esprit et mon bras. Les deux derniers coups sont portés posément, avec toute la mesure dont je suis capable. Mais la troublante émotion qui me possède ne disparaît pas pour autant.— Rends-moi la cravache.— Oui Maîtresse. Pardon, Maîtresse.— Tu mouilles ?— …— Réponds !— Oui… Maîtresse.— Montre-moi.Je m’adosse au mur, j’ai besoin d’un soutien. Ventre en avant et cuisses écartées, j’ouvre ma chatte qu’elle inspecte. Elle prend son temps, je suis mal à l’aise.— Hum, en effet ! Tu as honte ?— Oui, Maîtresse.— Tu vas l’oublier. Reste comme ça.J’obéis. L’exhibition m’excite, mais la suite m’inquiète. À raison : Maîtresse Colette revient avec deux pinces à linge.— Dégage tes petites lèvres.À nouveau, la peur me saisit. Je voudrais repousser la punition, au moins en crier mon refus. La culpabilité me commande de l’accepter. Je m’exécute maladroitement, l’humidité des lieux ne m’y aide pas. Mes nymphes s’exposent en vedette, je respire profondément. Sustine et abstine !La douleur est différente, plus perçante et plus sensuelle. Je perçois cette impression que la chair comprimée a doublé de volume. Sa sensibilité me paraît décuplée, la peine et le plaisir en sont exacerbés. Je frissonne et je claque des dents, je me raidis, je serre les poings, même mes orteils se crispent, mais je ne peux retenir ni plaintes ni larmes.Maîtresse Colette me laisse exprimer ma souffrance. Elle attend que je m’y habitue, que ma bouche se calme, que ma respiration reprenne un cours presque normal, que mon corps se détende, que mes pensées se fixent sur le plaisir plutôt que sur la peine. Aucun de ces objectifs ne me semble sur l’instant atteignable. Je m’y efforce pourtant, et j’y parviens, plus vite que j’aurais pu l’espérer. Il n’a fallu que quelques dizaines de secondes pour que les contraintes qui oppriment mes nymphes deviennent supportables, voire agréables si j’évite de spéculer sur les effets de leur desserrement.— Merci Maîtresse, puis-je articuler d’une voix blanche mais ferme.Toujours ce demi sourire, ce regard perçant qu’elle m’adresse quand je prononce la phrase rituelle. Elle m’étudie, elle évalue mes progrès et mes lacunes. Je me sens comme une élève devant elle qui assume parfaitement le rôle de préceptrice. J’en éprouve crainte et fierté. Peur de la décevoir, regret de mes faiblesses, bonheur de les surmonter, orgueil de la satisfaire, autant de sentiments prégnants qui se mêlent en moi. Lequel l’emportera au bout du compte ? Et surtout, quel sera son verdict ? Je voudrais tellement lui montrer mon respect et mon amour !— Offre-moi ton bouton.Hein ?!! Sa demande gentiment formulée me dégrise. Je crois, j’espère, avoir mal compris. Ses yeux me scrutent. Plus de doute à nourrir, c’est mon clitoris qu’elle réclame. Elle me met au défi d’accepter un niveau supérieur de tourments, ou de sortir du jeu. Je pense avoir déjà prouvé ma valeur, je crois pouvoir me retirer sans honte. Pourquoi cette petite voix dans ma tête me suggère t’elle non « Diotima », mais « si tu abandonnes, tu ne sauras pas » ?— Oui Maîtresse.— Tire sur les pinces pour ouvrir ta chatte.Mes mains tremblent en saisissant l’extrémité des pinces. Mes petites lèvres suivent le mouvement. Curieuse sensation de s’infliger une douleur soi-même. Comme lorsqu’on agace de la langue une dent qui vous fait mal. C’est désagréable, ça n’arrange rien, mais on ne peut pas s’en passer. J’écarquille ma fente plus que nécessaire. Je ne sais pas si la cible ressort mieux ainsi, mais mon excitation augmente avec le surcroît d’étirement que je m’impose. Les doigts de Maîtresse Colette s’approchent de ma chatte.Elle branle mon clito, c’est divin ! Je me laisse aller au plaisir. Qu’elle n’arrête pas, surtout ! Le petit bourgeon durcit, je le sens. Il se gonfle, la pression des doigts est plus forte. Mon ventre bout, je vais éclore. Encore un effort et…Je me plie en deux, le souffle coupé. La morsure m’a surprise en pleine montée au ciel, la souffrance me subjugue. La terre se dérobe, tout tourne autour de moi.J’ai besoin de son aide pour me tenir debout. Je n’ose pas regarder en bas. Ma tête carillonne dans le vide. Je ne ressens rien d’autre qu’une immense lassitude et les bras de ma Maîtresse qui me soutiennent. Son étreinte est un réconfort, ses seins une caresse, sa voix une berceuse : « un, deux, trois… »La douleur qui me réveille est une vieille connaissance. Elle se répand en moi au rythme du sang qui revient dans les organes méthodiquement libérés, du clitoris au vagin, des nymphes à toute la vulve, des tétons à la poitrine. Les ondes s’entrecroisent et s’emmêlent. Leurs vagues m’enivrent. Mes jambes ne me portent plus. Ma Maîtresse accompagne ma chute et m’étend avec précaution sur le sol étrangement doux et souple.J’ai déconnecté mes neurones. Je flotte dans les nuages de l’inconscience douillette. Bien-être et affliction se confondent. L’un et l’autre m’indiffèrent, je n’attends rien, je n’aspire à rien. Le bourdonnement que je perçois semble venir d’ailleurs, ou de mon cerveau engourdi, peut-être. Qu’importe, je vogue dans les nuées cotonneuses des limbes !Je retombe sur terre lorsque le bourdonnement devient une vibration qui se communique à mon sexe assoupi. J’ouvre les yeux sur la tête ronde du vibromasseur que Maîtresse Colette promène délicatement sur mes lèvres intimes. Son massage léger est une bénédiction. Il ranime l’exaspération de mes sens et simultanément l’apaise en dénouant la tension des nerfs. Bonheur total, le Nirvana…Un Nirvana que traverse une décharge électrique au contact du clitoris dont hypersensibilité libère soudain tout le stress accumulé. Un éclair m’aveugle, mon corps m’échappe pour de bon, mes muscles s’émancipent, mon sexe prend le contrôle des spasmes qui m’agitent et son ultime constriction m’offre une seconde petite mort.…La voix qui m’appelle est irréelle, je l’entends comme en rêve. Elle insiste, renouvelle ses appels, me force à remonter des profondeurs paradisiaques où je me complais. Relever les paupières me coûte un effort immense, mais la vision qu’il m’apporte en est la récompense.La chatte de ma Maîtresse et ses anneaux de bronze s’expose à mes yeux étonnés et ravis. En m’en détachant, je croise son regard où pointe comme un soulagement. Impression fugitive, aussitôt effacée par l’éclosion d’un sourire équivoque. Elle reste pourtant accroupie au-dessus de moi. Je ne m’en plains pas, le tableau est aimablement obscène.— Bon retour chez les vivants, se moque-t-elle. Tu dois avoir besoin d’une bonne douche tiède.Je ne vois pas trop où elle veut en venir, mais le tutoiement m’indique que le jeu continue. J’acquiesce donc, d’un incertain « sans doute, Maîtresse » qui l’amuse. Elle se relève à moitié en riant et saisit ses créoles. Je suis aux premières loges pour admirer les détails de sa fente dont l’urètre se contracte légèrement. Étais-je bête ! Je vais expérimenter la douche dorée. Je l’accepte à contrecœur, la perspective ne m’enchante pas.Je retiens ma respiration quand son jet frappe d’abord ma poitrine. Quelques éclaboussures se perdent sur mon cou et autour de ma bouche. C’est tiède, en effet, et moins écœurant que je le craignais. Elle bouge le bassin pour enrober équitablement mes seins avant d’arroser mon ventre. La première sensation est agréable. L’acidité de l’urine se révèle par des picotements, plus chatouilles qu’irritations, aux endroits sensibles dès que le flux les délaisse. Il s’interrompt, d’ailleurs, me frustrant d’une suite dont je commençais à apprécier l’approche. Est-ce tout, déjà ?Ce n’était qu’une pause, le temps que ma Maîtresse se place pour atteindre convenablement ma chatte. Je retrouve la tiédeur de l’onction qui tourmente délicieusement le prurit des chairs. J’observe en soupirant d’aise ce flot dru qui les baigne et m’inquiète qu’il se tarisse bientôt. Alors, sans y être invitée, n’écoutant que la pulsion qui m’y pousse, j’écarte à deux mains mes lèvres pour accueillir au plus profond de mon intimité ce baptême bizarre. Je me laisse violer par la pisse de la femme qui me domine avec la conviction de lui offrir la preuve définitive de mon affection. Ou de mon amour ? Cette seule pensée me fait tendrement jouir.— Merci Maîtresse, communie-je dans un quasi-sanglot de joie.Elle se penche pour me caresser la joue, puis se ravise et tombe à genoux pour m’enlacer. Je me serre contre elle en frémissant de bonheur. Tant pis pour sa parure de domina, ni elle ni moi ne nous soucions de l’humidité douteuse dont je la macule. Mes seins s’écrasent sur les siens, sa chatte épouse mon pubis. Mes tétons en pâtissent, sa vulve est trempée, je n’ai cure autant des uns que de l’autre. Elle non plus. Ce qui nous occupe, ce sont nos bouches et nos langues mêlées dans le baiser qui nous unit à en perdre le souffle.— Maîtresse… dis-je timidement en reprenant haleine.— Oui, Chantal ?La réponse par le prénom signifie sans doute la fin de ma position de soumise et d’une façon délicate dont je lui suis reconnaissante. J’aimerais malgré tout prolonger cette relation dans laquelle j’ai trouvé une satisfaction jamais atteinte. Une tentation nouvelle aussi me titille qui m’incite encore plus à répéter ma question.— Maîtresse, puis-je vous donner du plaisir ? Puis-je vous lécher ?— Tu veux lécher ma moule pleine de pisse ? Tu es vraiment une grosse cochonne !— Oui Maîtresse, admets-je toute contente qu’elle accepte de reprendre son rôle.— Tu as été une bonne soumise. Je veux bien te faire plaisir.Elle affecte un ton de condescendance méprisante, mais je vois bien dans ses yeux qu’en fait elle est ravie. Je me recouche sur le dos tandis qu’elle s’installe plus commodément vers mon visage, et je suis tout à coup prise de timidité. À la voir écarter de nouveau avec les créoles ses longues petites lèvres, ces nymphéas que j’adore, je ne suis plus sûre de mon désir. L’entaille est brillante de sucs et de pipi, surtout de pipi. Elle attend ma caresse. Si le contact, le goût, me donnait un haut le cœur ? Je respire un grand coup et l’odeur me rassure.J’ai connu ce parfum, hier soir. Il est seulement plus acre, plus frais, plus attirant. Je tâte, de la pointe de la langue, par touches légères que j’analyse. C’est salé, c’est acide, d’une saveur indéfinissable. J’y retourne, plus franchement. J’aime ! C’est bon, je retrouve le moelleux des muqueuses, les milles détails de ce con soyeux rehaussés du bouquet de l’urine. J’y colle ma bouche, j’agrippe les fesses, je presse mon nez dans la vulve, je lèche, je nettoie, j’agace le clito au passage. Les feulements, là-haut, m’encouragent. Mes doigts pétrissent le sillon, ils trouvent l’anus, je le caresse aussi. Il se crispe soudain, une onctuosité nouvelle emplit mon palais, je savoure, j’arrête. Ma Maîtresse, non, Colette est propre, et heureuse.Silence. Elle est allongée près de moi. Bisous affectueux, cajoleries tendres. Elle récupère, moi aussi. Notre couche est une serviette qui n’a plus d’éponge que le nom. Nous en rions, ça m’évite de réfléchir. Nous nous relevons ensemble. Je vacille un peu, elle me soutient. Nos « merci Colette », « merci Chantal » se télescopent. Nouveau rire. Elle jette un coup d’œil à l’horloge, je suis son regard. Étrange : il n’y a pas deux heures que nous avons commencé. J’aurais juré que toute la journée était passée !Je frissonne brusquement. Je suis en sueur, le froid me prend. Colette m’enveloppe dans une cape et frictionne mes épaules avant de se couvrir. Elle aussi transpire.— Vous avez besoin d’une bonne douche, Chantal. Une vraie, sourit-elle.— Oui, je crois qu’elle sera utile. Je me sens moulue !— Ça passera vite sous la douche chaude, je vous le promets. Et j’en prendrai une également. Vous n’y êtes pas allée de main morte, poursuit-elle en montrant les marques qui persistent sur ses seins.— Pardon Colette. Je suis désolée.— Ne le soyez pas ! Vous avez très bien réagi. Vous m’avez surprise, d’ailleurs. J’ai souvent été à deux doigts d’arrêter, mais vous avez tout remarquablement supportée.— Même si j’ai plutôt dû être souvent ridicule, je me suis étonnée moi-même, vous savez. C’est parce que je vous ai…— Ts, ts, ts, m’interrompt-elle. Ne dites pas de bêtises ! Venez, allons prendre cette douche.A suivre