Personnages :• Ben• Albert• Isabelle• Sophie• ÉtienneActe 1AlbertLa nuit Ă©tait avancĂ©e. La canicule Ă©crasait la banlieue. Albert revenait Ă la maison après avoir dĂ» confier sa femme, Isabelle, aux mains de ses copines. C’Ă©tait le temps de l’annĂ©e oĂą elles allaient se prĂ©lasser quelques jours au spa. Albert, un gaillard bien membrĂ© comme il Ă©tait, ne se consolait pas de devoir jouer au solitaire dans un lit trop grand. Il s’Ă©tait plaint qu’Isabelle l’abandonne : « Comment pourrai-je me passer de ma paire de pains au chocolat prĂ©fĂ©rĂ©e et me contenter de mes deux misĂ©rables choux Ă la crème? »Peut-ĂŞtre devrait-il consulter une professionnelle Ă ce sujet? C’est ce qu’il se soupirait lorsqu’il insĂ©ra la clĂ© dans la serrure et entra chez lui. Il eut la surprise d’apercevoir dans le corridor un joli postĂ©rieur de femme, aux formes bien rondes, qui s’Ă©gayait dans la pĂ©nombre. La jeune dame aux cheveux clairs se retourna, fit un petit « oh! » et tenta maladroitement de couvrir ses formes gĂ©nĂ©reuses. La vision s’Ă©vapora prestement pour se rĂ©fugier dans la chambre de son fils. Il s’agissait de la dernière conquĂŞte d’Étienne, Ă n’en pas douter. Comme il avait de plus en plus de goĂ»t, le petit! C’est avec cette belle image mentale qu’il se consola Ă©nergiquement pour trouver enfin le sommeil, opĂ©ration rendue difficile par la lourdeur de l’air en plus des soubresauts et des plaintes langoureuses Ă©manant de la chambre voisine.SophieJe rĂŞvasse devant mon jus d’orange en repensant Ă ma nuit avec mon nouvel ami. Ah! le bel Étienne, un peu mince, mais fort comme l’acier, et une petite barbe en broussaille qui lui donne un air aristo. Pour la première fois de ma vie, j’ai alignĂ© deux orgasmes, coup sur coup!Quelqu’un survient. J’avale de travers : c’est quand mĂŞme gĂŞnant, au dĂ©jeuner, les yeux cernĂ©s après une nuit d’amour frĂ©nĂ©tique, de me retrouver face Ă un inconnu. Surtout s’il vous a surprise la veille Ă vous promener flambante nue.Le père d’Étienne se prĂ©sente courtoisement et je rĂ©ponds Ă son interrogatoire : Sophie. Silence pesant. Non, Monsieur Albert, on ne se connaĂ®t que depuis deux jours et demi. Nouveau silence. (Mais que fait donc Étienne encore aux toilettes?) Non, non, Monsieur, je ne travaille pas pour le moment, mais je m’occupe chez moi toute la journĂ©e.Comme je lui dis ça, Étienne se pointe enfin et demande Ă mon père si sa copine peut rester dans notre maison durant quelques jours, le temps qu’elle se trouve une place ailleurs. Je rougis. Son père a une seconde d’hĂ©sitation, mais ne relève pas mon mensonge. Il me fait un beau sourire : il n’y voit pas d’objections, au contraire. Je veux lui expliquer que je ne peux plus habiter sur la rue des Amourettes, parce que… Il m’arrĂŞte : il m’assure que je n’ai pas Ă me justifier et me rĂ©pète que je suis la bienvenue aussi longtemps que je l’entends. Après ça, ouf! changement de sujet : dorĂ©navant, aussi longtemps que la canicule sĂ©vira, il occupera la chambre des invitĂ©s au sous-sol. Il y dormira mieux. Et nous jasons tous les trois, jusqu’Ă ce que les deux partent travailler.Il est gentil, le papa d’Étienne, malgrĂ© son air sĂ©vère. Aussi grand que son fils, mais nettement plus costaud. Et quand mĂŞme mignon pour son âge.Sur ce, je pars explorer ma nouvelle demeure!Ben« Ah non! ça ne s’passera pas d’mĂŞme par exemple! La salope! La p’tite pimbĂŞche! Me laisser tomber en me disant qu’elle a besoin de rĂ©flĂ©chir, me laisser tout le loyer Ă payer et, une semaine après, s’taper quelqu’un d’autre! Baiser avec ce gars, cet Étienne, ça m’dĂ©passe! Je vais t’brasser, ma belle, tu vas voir! Et je vais t’remettre dans mon lit, sinon je m’appelle pas Ben! »AlbertSur l’heure du dĂ®ner, Albert quitta le bureau pour faire une promenade. Un peu d’exercice lui changerait les idĂ©es. Ses collègues le disaient distrait. Lui se rĂŞvait dans les bras d’Isabelle et ne pouvait s’empĂŞcher de reluquer les jambes de ses collègues fĂ©minines. Il se retrouva par hasard sur la rue des Amourettes et sourit au souvenir de la blondinette que son fils avait ramenĂ©e Ă la maison. Il Ă©tait devenu un petit coquin, cet Étienne! Que de progrès en un an! Mais, avec cette fille, il lui avait affirmĂ© que ça ne durerait pas : une vraie sainte-nitouche!Albert s’Ă©tait donnĂ© le loisir d’admirer Sophie au petit-dĂ©jeuner : petite, un visage d’un angelot, les courbes d’une vraie femme, des yeux bleus couleur du ciel et une voix haut perchĂ©e : une prise intĂ©ressante! Dommage que ses jours avec Étienne soient comptĂ©s!Il en Ă©tait lĂ dans ses rĂ©flexions lorsqu’il crut justement reconnaĂ®tre Sophie au loin sur le trottoir. Elle lui faisait dos, mais son postĂ©rieur Ă©tait reconnaissable entre mille. Il se souvenait des cheveux blonds cendrĂ©s aux Ă©paules et de la silhouette voluptueuse. Mais qui Ă©tait donc cette personne qu’elle embrassait Ă pleine bouche? Il ne distinguait pas bien le visage. Quelqu’un de nettement plus grand et plus costaud. Un instant plus tard, ils disparaissaient dans une maison.Quel Ă©tait ce mystère? Par Ă©gard pour Étienne, il dĂ©cida d’en apprendre un peu plus avant de regagner le bureau.SophieÉtienne est parti bosser.Quelle belle nuit nous avons passĂ©e! Pendant des heures, il m’a fait l’amour comme un dieu. Puis on a failli se disputer pour la première fois depuis qu’on se connaĂ®t. Il me faisait la gueule sous prĂ©texte que je refusais les cochonneries qu’il me proposait. Non, pour l’amour oral, je l’ai priĂ© de ne pas insister.Ă€ ce propos, je suis tombĂ©e hier sur l’ensemble de DVD et de Blue-Ray de ses parents au sous-sol : les films couvrent tout un mur. Et la moitiĂ©, ce sont des triple-X. J’en ai regardĂ© un, pas mal excitant d’ailleurs. (Je n’ai pas mentionnĂ© ça à Étienne, ni mes trois orgasmes de file, ma meilleure performance! Je n’ai rien dit non plus sur mon rendez-vous avec Ben, mon ex. Étienne n’aurait vraiment pas compris).Tout Ă coup, surprise! son père est apparu dans la cuisine. Il arrive dĂ©cidĂ©ment quand je m’y attends le moins. Il faut dire que je me croyais seule dans la maison. Monsieur Albert s’excuse : il s’est accordĂ© quelques jours de congĂ© parce qu’il n’avait pas le cĹ“ur au travail. AĂŻe! pas question pour moi de rester seule avec lui. J’ai bredouillĂ© que j’y allais, que j’avais affaire en ville.Avec des yeux brillants, il m’a demandĂ© si je retournais sur la rue des Amourettes… comme hier… pour rencontrer quelqu’un de très… proche, visiblement très très proche. Et, fait intĂ©ressant : il s’agissait d’une femme! Il avait tout vu par la fenĂŞtre.J’ai fondu en larmes : « Je vous supplie de ne rien rĂ©vĂ©ler à Étienne. Je vais tout vous expliquer : Ben Ă©tait mon amoureuse (BĂ©nĂ©dicte, de son vrai nom). J’ai rompu. Elle garde l’appartement. Mais, Ben, pour l’instant, elle le prend mal. On s’est revues, on a parlĂ© et… je n’ai pas su lui dire non cette fois. Oui, j’ai couchĂ© avec elle, mais c’Ă©tait pour dire adieu. C’est fini, jurĂ©! Monsieur Albert, sachez qu’Étienne et moi, c’est du sĂ©rieux. »Il m’a Ă©coutĂ©e, puis, bizarrement, il a parlĂ© d’autre chose : de sa femme, Ă quel point il l’aimait et combien elle lui manquait. Je l’ai regardĂ© sans comprendre. Il m’a jurĂ© qu’il ne me trahirait pas, mais qu’en contrepartie, il aimerait bien offrir ses services pour… J’en suis restĂ©e bouche bĂ©e. J’ai refusĂ© tout net. Il est bien de sa personne, d’accord, mais quand mĂŞme!AlbertUne petite soirĂ©e tranquille Ă la maison s’annonçait pour Albert. Justement la chose qu’il exĂ©crait. Étienne lui avait annoncĂ© qu’il n’allait pas rentrer la nuit prochaine : une surprise-partie chez des amis. Ça allait fĂŞter fort. Sa petite amie l’accompagnerait, mais ce serait peut-ĂŞtre le temps pour lui de la larguer.Albert dĂ©cida de s’organiser un cinĂ©ma-maison, une activitĂ© solitaire qu’il affectionnait. Il descendit au sous-sol et fut intriguĂ© de trouver un disque encore dans l’appareil. Le film reprit lĂ oĂą il s’Ă©tait arrĂŞtĂ© : deux filles sur un fond de satin rouge officiaient dans un 69 plein de fièvre. Pour achever ses prĂ©paratifs, il pressa le bouton « pause ». L’image s’arrĂŞta sur un gros plan de fesses admirables! Un rappel exact du « spectacle » de le matin mĂŞme : Sophie et sa copine dans le feu de l’action.Albert avait hĂ©sitĂ© quelque peu devant Ă lui rĂ©vĂ©ler ce dont il avait Ă©tĂ© tĂ©moin. Le chantage, n’Ă©tait-ce une façon de profiter d’une fille innocente, aux dĂ©pens de son fils par-dessus le marchĂ©? MĂŞme pour leur bien?Mais le joli tableau de Sophie attablĂ©e devant son petit-dĂ©jeuner l’avait dĂ©cidĂ© : elle se tenait lĂ court-vĂŞtue, Ă peine habillĂ©e, ne portant qu’un maillot de corps mince et un G-string. Sous le maillot, rien d’autre que deux melons merveilleusement galbĂ©s. Ă€ l’Ă©troit dans son pantalon, il se convainquit qu’Étienne ne s’objecterait pas : son garçon lui devait bien ça et n’Ă©tait-ce pas lui qui en rĂ©colterait les fruits, après tout?La belle enfant rougit, ce qui lui donna un teint des plus Ă©clatants et la rendit plus mignonne encore. Elle se fit prier quand mĂŞme un peu, mais cĂ©da finalement. Comment pouvait–elle lui plaire? demanda-t-elle, rĂ©signĂ©e. Il rĂ©pondit qu’elle lui plaisait dĂ©jĂ beaucoup comme ça. Aurait-elle cependant l’obligeance de lui remontrer ces formes que, l’autre nuit, il avait trouvĂ©es si bien proportionnĂ©es? Il aimerait aussi le contact de ces belles mains blanches. Après ça, on improviserait…Elle dĂ©voila la plus belle paire de globes qu’il avait eu l’occasion de voir depuis longtemps. Il ne put rĂ©sister Ă l’envie d’en juger la fermetĂ©. Il refit la mĂŞme opĂ©ration dans le bas du dos, tout en se murmurant : « Ah! que ne ferais-je pour mon fils! »Acte 2ÉtienneMal de bloc ce matin. Je ne suis pas bien fier de moi. La fĂŞte aurait pu ĂŞtre vraiment cool si je n’avais pas gaffĂ©.La soirĂ©e Ă©tait bien entamĂ©e. Avant de nous rendre chez mon ami, Sophie et moi avions passĂ© un bout de temps dans ma chambre. Super! elle Ă©tait soudainement beaucoup plus dĂ©gourdie! Elle n’a pas rechignĂ© quand je lui ai redemandĂ© de me sucer, et elle est championne pour une dĂ©butante. Elle a mĂŞme acceptĂ© d’avaler. Elle m’a dit qu’elle aimait ça en plus, et qu’on devrait recommencer. Ça s’est gâtĂ© quand j’ai Ă©tĂ© prĂŞt Ă aller plus loin. Par contre, malgrĂ© mon instance, la sodomie, c’Ă©tait « niet! » Je ne devais mĂŞme y songer. Après ça, je lui ai dit ma façon de penser.Avant de nous rendre Ă la fĂŞte, pendant que Sophie se pomponnait, j’ai fumĂ© un pĂ©tard que mon père nous avait roulĂ©. Ă€ voix basse, j’ai mentionnĂ© les progrès surprenants de ma valentine. Il m’a demandĂ© pourquoi alors on avait recommencĂ© Ă se quereller.Rendus lĂ -bas, entre nous deux, ç’a empirĂ©. Je me suis mis les pieds dans les plats, en fait. On Ă©tait mal barrĂ©s : je dĂ©connais avec les potes; Sophie s’emmerdait. Alors que je parlais tout en sirotant une bière, Sophie est venue me bassiner sur le mĂ©lange mari-alcool. Je lui ai rĂ©pondu aussi sec qu’elle Ă©tait pas ma mère (première gaffe). Ensuite, je l’ai plantĂ©e lĂ et, juste pour la faire suer, je suis allĂ© causer avec son ancienne chĂ©rie. Ben, qu’elle s’appelle (deuxième gaffe). HĂ© oui! Sophie Ă©tait « lesbi » avant! C’est moi qui l’ai « dĂ©froquĂ©e », comme on dit. Ben me plaĂ®t moyennement : aussi grande que moi, avec le look d’une lanceuse de poids aux Olympiques. Ă€ un moment donnĂ©, je ne sais comment ça se fait, on Ă©tait pas mal collĂ©s, Ben et moi. Sophie a pas dĂ» aimer, car elle s’est barrĂ©e. Les copains m’ont dit qu’elle avait claquĂ© la porte en sortant. Je n’ai pas couru après (troisième gaffe) et je suis revenu voir Ben (quatrième gaffe).LĂ , il est tĂ´t le matin. Je me rĂ©veille, les yeux dans le cirage. Je suis nu sur un plumard. C’est le bordel autour : bouteilles renversĂ©es, cendriers qui dĂ©bordent. Et collĂ©e en cuillère, Ben qui ronfle dans mon cou, aussi nue qu’on peut l’ĂŞtre. Les souvenirs me reviennent : je pense que c’est elle qui a commencĂ©, je suis mĂŞme pas sĂ»r, et le reste a dĂ©boulĂ©.Bon! Il faut que je passe Ă la maison. OĂą j’ai mis mon pantalon?AlbertLa vie a plus d’un tour dans son sac! La soirĂ©e tranquille qu’Albert avait prĂ©vue, lui avait rĂ©servĂ© bien des surprises.D’abord, il s’Ă©tait permis d’Ă©couter Ă la porte de la chambre d’Étienne pendant que les tourtereaux s’Ă©battaient. Ce qu’il entendit le fit sourire, mais il dut dĂ©chanter par la suite. Elle n’avait pas encore fini d’apprendre.Après leur dĂ©part, comme il en Ă©tait au milieu de son deuxième film (appelĂ© « Le voyeur Ă©piait la dentiste »), le tĂ©lĂ©phone sonna. C’Ă©tait Isabelle. Celle-ci demanda Ă son mari ce qu’il faisait. Elle fut ravie d’apprendre qu’il savait prendre du bon temps mĂŞme en son absence. Elle lui raconta sa journĂ©e : une merveille. Le meilleur moment? Un massage d’enfer exĂ©cutĂ© par un grand brun, qui s’y connaissait en matière de touche finale qui vous envoie voyager parmi les Ă©toiles. De la dĂ©tente de première classe!Ils se souhaitèrent le bonsoir en se promettant des retrouvailles olĂ©-olĂ© et Albert reprit le fil des pĂ©ripĂ©ties de son hĂ©ros. Ă€ peine quelques minutes plus tard, il fut interrompu : voilĂ que de jolies jambes se profilaient dans l’escalier. Sophie Ă©tait rentrĂ©e. Seule. Une Sophie Ă l’air misĂ©rable et visiblement surprise de voir le père de son copain dans cette position : assis sur le sofa, le slip baissĂ©, le tuyau de poĂŞle dressĂ© et enserrĂ© dans un masturbateur en forme de lampe de poche. La jeune femme s’assit dans l’escalier et Ă©clata en sanglots. Albert rassembla bientĂ´t ses esprits et rangea ses jouets, l’un dans le tiroir et l’autre dans le pantalon.SophieÇa va mal! Mon amoureux m’humilie en public, avec mon ex, en plus. Et quand j’arrive chez lui (je ne savais plus oĂą aller), j’ai la bĂŞtise de vĂ©rifier s’il y a quelqu’un Ă la maison. Son père est au sous-sol, et je le surprends Ă se masturber.J’ai revu son sexe Ă©norme et je me suis souvenu de l’avoir eu dans la bouche, de m’ĂŞtre presque Ă©tranglĂ©e lorsque monsieur Albert me l’avait forcĂ© au fond de la gorge. Tout ce temps-lĂ , il me donnait des conseils : conjuguer l’action des lèvres avec celle de la main; de la main libre, lui caresser doucement les attributs virils ou insĂ©rer un doigt dans l’anus. Moi, je ne pensais qu’au moment oĂą il allait dĂ©charger. Je voyais ma mort par Ă©touffement arriver. Je l’ai sentie se cabrer, il m’a tenue la tĂŞte, j’ai senti une liqueur chaude et abondante remplir ma bouche. Il ne m’a pas lâchĂ©e tant que je n’ai pas tout avalĂ©. Sur le coup, j’en ai eu les larmes aux yeux. Après un temps, j’ai Ă©tĂ© Ă©tonnĂ©e de trouver le goĂ»t assez bon, au point que je lui ai offert de sucer les gouttes qui perlaient sur son pĂ©nis. MĂŞme tout mou, celui-ci gardait une bonne taille. Monsieur Albert m’a fĂ©licitĂ©e, et m’a annoncĂ© que dans, quelques minutes, on recommencerait, question de rĂ©viser la leçon.Ça, c’Ă©tait le matin. Mais, Ă ce moment-lĂ , j’Ă©tais assise dans l’escalier, malheureuse de savoir qu’avec Étienne, c’Ă©tait bien fini. J’ai craquĂ©. Il m’a entraĂ®nĂ©e jusqu’au sofa en me tenant bien serrĂ©e dans les bras. Je pleurais au creux de son Ă©paule. Le contact chaud de sa main m’a calmĂ©e. Je lui ai tout contĂ© : la rupture avec BĂ©nĂ©dicte, la rencontre de son fils. J’ai mĂŞme mentionnĂ© que c’Ă©tait avec lui que j’avais perdu ma virginitĂ©. Ça a semblĂ© le toucher beaucoup. Je me suis tranquillisĂ©e et j’ai commencĂ© Ă rĂ©flĂ©chir : je devais me venger. Pas assez fort pour perdre Étienne (je l’aime trop dĂ©jĂ ), mais assez pour lui donner une leçon. J’ai regardĂ© monsieur Albert. Je me sentais plus forte avec lui Ă mes cĂ´tĂ©s.AlbertPendant que Sophie dormait dans le petit lit, Albert veillait, le sourire aux lèvres.Quelques heures auparavant, il l’avait recueillie comme un oiseau blessĂ©. Blottie contre lui, contant ses malheurs amoureux, elle l’avait touchĂ©. Un peu après, comme il n’Ă©tait pas fait de marbre, il fut franchement Ă©mu lorsqu’elle glissa sa petite main blanche dans son pantalon tout en l’embrassant sur la bouche. Elle riva son beau regard vert dans le sien et lui demanda de continuer la leçon de la veille, en abordant un nouveau sujet : comment garder un homme en l’envoyant au septième ciel.Albert l’entraĂ®na dans la petite chambre attenante. Sophie, encore pas trop assurĂ©e, s’allongea sur le lit. Il s’Ă©tendit auprès d’elle et lui montra les diffĂ©rentes versions du baiser profond. Une fois celui-ci bien maĂ®trisĂ©, ils se dĂ©vĂŞtirent mutuellement et Albert reprit le fil de son propos, ce qui le mena au thème du cunnilingus, dont il expliqua l’Ă©tymologie et dont il lui fit la dĂ©monstration des multiples facettes. Ne voulant pas perdre une occasion d’apprendre, Sophie s’entraĂ®na Ă multiplier les orgasmes. Les cris aigus qu’elle lançait Ă©taient entrecoupĂ©s des judicieux conseils d’Albert.Plus tard, il s’Ă©tendit sur elle et, lentement, « amena le glaive au fourreau ». Elle lança une plainte, car l’entrĂ©e Ă©tait Ă©troite bien qu’amplement lubrifiĂ©e. Maintenant qu’ils Ă©taient « comme clĂ© et serrure », le professeur dĂ©crĂ©ta un temps de pause, question de reprendre son souffle et ne pas aller trop vite en affaires. « Car sur la route menant Ă l’extase, il y a tant de petites fleurs Ă cueillir. Mieux vaut prendre le chemin des Ă©coliers ».SophieJ’ai dĂ©licatement Ă©cartĂ© les bras de monsieur Albert pour m’extraire du lit. Ivre de fatigue, j’ai cru m’effondrer en posant le pied Ă terre. Je n’avais donc pas rĂŞvĂ©! Et Étienne qui pouvait nous surprendre Ă tout moment! J’Ă©tais sur le point de rĂ©intĂ©grer la chambre de mon copain quand monsieur Albert m’a fait signe de revenir dans le lit. Il a chuchotĂ© que son fils n’Ă©tait pas rentrĂ© et que nous avions le temps de terminer ma formation. J’ai alors remarquĂ© que le drap faisait une saillie au-dessus de son sexe.Je l’ai vite rejoint sous le drap, avec la dĂ©termination d’une première de classe qui ne manque pas une occasion d’apprendre. Cependant, au lieu de se lancer dans des explications, il s’est prestement emparĂ© de moi, m’a renversĂ©e Ă plat ventre sur le lit et s’est installĂ© entre mes jambes. Il m’a dit de lui faire confiance. Il m’a pĂ©nĂ©trĂ©e en levrette et, en un rien de temps, j’Ă©tais pleinement lubrifiĂ©e. J’ai Ă©tĂ© contrariĂ©e quand il s’est arrĂŞtĂ©. Il a dit que le temps Ă©tait venu d’entrer dans le vif du sujet : « La sodomie est une activitĂ© qui tire son nom d’un Ă©pisode de la Bible. Serre bien les dents, ma petite. » Une douleur sourde m’a saisie, j’ai tout de suite vu trente-six chandelles. Je le sentais remonter lentement dans mes entrailles, jusqu’Ă ce que ses poils pubiens me chatouillent les fesses. La douleur s’est attĂ©nuĂ©e un peu au point de se transformer en un orgasme, non… deux. Il s’agissait d’un cours en accĂ©lĂ©rĂ©, puisqu’il est venu très vite. Ça m’a secouĂ©e comme un prunier. Mon anus a fait « pop! », comme un bouchon de champagne, lorsqu’il s’est retirĂ©. GrisĂ©e, je l’ai remerciĂ© en reprenant mon souffle. J’avais beaucoup appris.Je m’attendais Ă ce qu’il exige une dernière rĂ©vision. Mais je ne lui en ai pas laissĂ© le temps : Étienne pouvait survenir Ă tout moment et ce n’Ă©tait pas le petit scĂ©nario que j’avais planifiĂ© pour lui. Je suis sortie de la chambre en clopinant, parce que marcher les jambes Ă©cartĂ©es me faisait moins mal.Je reboutonnais ma robe quand j’ai entendu la porte claquer au rez-de-chaussĂ©e. J’ai attrapĂ© mes escarpins et j’ai filĂ© cahin-caha par la porte de la cour.ÉtienneMa chambre est vide: Sophie est-elle dĂ©jĂ repartie? Ă€ moins qu’elle ne veuille plus jamais mettre les pieds ici?Je descends au sous-sol. Je ferme la porte de la cour en passant : quelqu’un aura oubliĂ© de la refermĂ©e. Je trouve papa qui roupille. Je le secoue : « Dis, tu as vu ma copine? tu lui as parlĂ©? » Il a l’air franchement raplapla. La rĂ©ponse ne vient pas, alors je monte prĂ©parer le cafĂ©.Sa tasse dans une main, l’autre Ă©tant occupĂ©e Ă lui gratter l’entrejambe, il commence Ă Ă©merger. « Oui, elle m’a racontĂ© un peu : la fĂŞte, toi et son ex. Pas très joli tout ça. Elle n’est pas dans ta chambre? ». Sa voix est plus dĂ©solĂ©e que pleine de reproche.