Hey honeyTake a walk on the wild side SĂ©bastien entra dans le living… enfin si on pouvait appeler living, une pièce sommairement meublĂ©e dans une HLM pourrie. Une chaine HIFI compacte posĂ©e sur un meuble bar branlant, un canapĂ© confortable mais plus de première jeunesse, un coffre de pirate et une table basse fabriquĂ©e avec un vieux carton. Quelques posters tentaient de cacher, sans grands succès, une tapisserie aux couleurs passĂ©es. Sa pièce Ă vivre ! Et dire qu’à quelques 50 bornes, il possĂ©dait une maison bourgeoise avec tennis et piscine.D’un geste las, il jeta sa veste et son cartable sur le canapĂ©. La dernière heure de cours avait Ă©tĂ© interminable. Il se demandait souvent pourquoi ces ados prenaient encore la peine de venir en cours. Ă€ leur dĂ©charge, dans ce putain de quartier et de collège classĂ© ZEP, leur avenir…À la rentrĂ©e prĂ©cĂ©dente, il avait rejoint ce nouveau poste combatif, plein d’enthousiasme et … amoureux. Ă€ la mi-septembre, un an après, l’enthousiasme comme l’amour avaient dĂ©sertĂ©. Au dĂ©but, ce fut merveilleux. Il avait retrouvĂ© sa fougue, sa jeunesse, ses idĂ©aux, ses rebellions. S’approchant de la platine, il sĂ©lectionna une piste et appuya sur « play ». Inutile de mettre un cd, depuis deux semaines, il Ă©coutait en boucle « Walk On The Wild Side ». La voix rocailleuse, cassĂ©e de Lou Reed envahit la pièce.Il sortit la bouteille de Jack Daniels du bar et se servit une bonne rasade dans un verre pas très net qui attendait sur la table basse. Il s’affala dans le canapĂ©.Vendredi soir. Un week-end de solitude l’attendait. Pas question de rentrer chez lui. Il savait pourtant que Nina l’accueillerait Ă bras ouverts. Mais il ne supporterait pas sa sollicitude, sa mansuĂ©tude. Ni admettre qu’elle avait eu raison.« Il en a 25, tu en as presque le double ! RĂ©flĂ©chis, tu vas gâcher ta vie, nos vies ! » Mais il n’avait rien entendu. Quand, rĂ©signĂ©e, elle l’avait laissĂ© partir, elle avait soufflĂ©Â : « C’est notre maison, tu y auras toujours ta place ! »Revenir pour pleurer son amour perdu sur l’épaule compatissante de son Ă©pouse cocufiĂ©e. Puis quoi encore !Le petit prof se servit, machinalement, un second verre. Alors qu’il le portait Ă ses lèvres, il suspendit son geste. Il n’allait pas se laisser aller, s’apitoyer sur son sort. Au contraire, il devait profiter de sa libertĂ©. OĂą dans son aventure avec Sylvain, il avait mis hypocritement des grands sentiments, il n’y avait que sexe, cul, baise. Et il avait apprĂ©ciĂ©Â !Il reversa le whisky dans la bouteille et rangea celle-ci. Un bon bain voilĂ ce qu’il lui fallait. Quant Ă sa soirĂ©e, il avait une petite idĂ©e. Et cette idĂ©e, il la devait Ă Sylvain.————————-Seule la tĂŞte Ă©mergeait. Yeux fermĂ©s, il s’abandonnait Ă la chaleur du bain. Les mains livrĂ©es Ă elle-mĂŞme parcouraient sensuellement son corps gĂ©nĂ©rant les images d’un bonheur dĂ©sagrĂ©gĂ©. Les lèvres de Sylvain sur sa peau, emprisonnant, aspirant un tĂ©ton. La main de Sylvain sur son bas-ventre, massant ses testicules, branlant son pĂ©nis mollasson. La bite raide et infatigable de Sylvain entre ses fesses, pesant contre son anus, s’ouvrant un passage.Ă€ cette Ă©vocation torride, son excitation et son membre enflèrent. De la main gauche, il pinçait ses tĂ©tons, passant alternativement de l’un Ă l’autre. De la droite, les doigts tendus et Ă©cartĂ©s, il massait ses boules et sa queue. Celle-ci se raidissait sous les caresses.AllongĂ© sur le dos, jambes Ă©cartĂ©es posĂ©es sur les Ă©paules de Sylvain qui s’enfonçait dans son intimitĂ©. Mains entrelacĂ©es, contraction de ses sphincters sous les va-et-vient harmonieux du vit de son homme.SĂ©bastien sortit ses jambes de l’eau et les plaça de part et d’autre de la baignoire. Ainsi ouvert, son centre du plaisir devint accessible Ă ses doigts. Il en planta un, puis deux et trois. Il se branlait violemment le cul tandis que sa main libre malaxait sa queue bandĂ©e.Sylvain, dans un dernier sursaut, Ă©clatait en lui. Il sentait le foutre gicler contre ses parois. Son amant s’écroulait sur lui. Sa bouche cueillant la sienne pour un baiser euphorique.Cette dernière image eut raison du bien-ĂŞtre illusoire que cette rĂŞverie avait crĂ©Ă©. Retrouvant la rĂ©alitĂ©, il Ă´ta ses doigts de son cul et masturba mĂ©chamment son membre jusqu’à ce que sa semence se rĂ©pande dans l’eau. Cette jouissance ne lui procura ni soulagement ni plaisir, seulement une forte envie de chialer.Après s’être vigoureusement savonnĂ©, il se rinça avec une eau presque froide. Il passa dans la chambre pour se prĂ©parer. Coup de blues. Ces derniers jours, il avait dormi dans le salon. Il ne supportait plus de se retrouver seul dans ce grand lit, leur seul achat en commun. Il sortit un jean noir qu’il enfila Ă mĂŞme la peau. Il hĂ©sita un instant, son ceinturon Ă la main. Il se dit que cela risquerait d’être une gĂŞne et il le posa sur la chaise qui servait de table de nuit. Un t-shirt, un pull fin Ă©galement de couleurs sombres. PlutĂ´t flatteuse, l’image que lui renvoyait la glace de son armoire. Depuis que Sylvain l’avait plaquĂ©, il avait perdu tous ses kilos superflus. Ses cheveux bruns bouclĂ©s, son visage tourmentĂ©, les cernes sous ses yeux gris accentuaient son cĂ´tĂ© romantique, poète maudit. Il mit fin Ă cet exercice narcissique. Une paire de chaussettes, des boots, il Ă©tait prĂŞt.————————-Bourg en Bresse. Parking de Noirefontaine, forĂŞt de Seillon.Sylvain lui avait racontĂ© que son ex lorsqu’il Ă©tait en pĂ©riode de manque venait s’y faire baiser. Avec le recul, SĂ©bastien pensait plus sĂ»rement que Sylvain lui aussi frĂ©quentait le lieu. Selon ses dires, il semblait facile d’y faire, de jour comme de nuit, de brèves rencontres. En journĂ©e, il n’aurait jamais osĂ© venir, mais la nuit tous les chats sont gris, les bites aussi.Lorsqu’il arriva Ă Bourg vers 20 heures, le soleil, bien que bas sur l’horizon, brillait encore. Il ralentit devant le parking sans toutefois oser s’y arrĂŞter. Plusieurs voitures stationnaient. Quelques personnes, uniquement des hommes, dĂ©ambulaient. Il avait prĂ©vu d’aller manger un burger au Mc do du carrefour de l’Europe. Il fit traĂ®ner son repas jusqu’à ce que le crĂ©puscule se soit bien installĂ©. Aussi lorsqu’il arriva sur le parking, c’est Ă la lueur des phares qu’il constata que le nombre de voitures avait augmentĂ©. Il se gara le long de la clĂ´ture qui sĂ©parait l’aire de stationnement de la forĂŞt.Il coupa le moteur, dĂ©boucla sa ceinture. Il resta un bon moment immobile, songeur. L’envie de fuir le tenaillait mais l’idĂ©e de se retrouver seul avec sa bouteille de whisky dans son appart crasseux le rĂ©vulsait. Il avait besoin d’une bite mais aussi d’un peu de chaleur humaine. Une silhouette pressĂ©e passa devant son pare-brise, traversa le terre-plein et sembla s’engouffrer dans la clĂ´ture.Il n’allait pas se dĂ©gonfler si près du but. Le besoin urgent de pisser qui le taraudait força sa dĂ©cision. Il glissa quelques capotes dans la poche de son jean et s’éjecta de la voiture. Il se rapprocha du grillage. Il comprit comment l’homme aperçu avait pu traverser. Ă€ cet endroit, existait une ouverture, invisible du parking. Une tranchĂ©e avait Ă©tĂ© creusĂ©e entre l’aire de stationnement et le sous-bois, sans doute pour Ă©vacuer les eaux pluviales. Une âme charitable avait placĂ© quelques planches pour permettre un accès plus facile Ă la forĂŞt.Le cĹ“ur en chamade, il franchit la frontière et entra dans l’obscuritĂ©. ObscuritĂ© toute relative car la lune Ă©clairait le bois de ses rayons diffus. Dix mètres et un fossĂ© plus loin, le sentier se ramifiait. Au hasard, SĂ©bastien s’engagea dans le rameau qui s’enfonçait le plus franchement dans les bois.Il fallait qu’il pisse. Un coup d’œil circulaire : personne en vue. Il sortit son sexe. Quelques secondes qu’il urinait, dĂ©jĂ une silhouette Ă©mergeait de l’obscuritĂ©. Il Ă©tait venu pour ça mais ĂŞtre surpris en train de… Il aurait voulu remiser son pĂ©nis mais impossible d’arrĂŞter. Les trois bières qu’il avait descendues au Mc do pour se donner du courage n’étaient pas Ă©trangères Ă cette longue miction.L’homme, sans aucune gĂŞne, vint vers lui. Il s’immobilisa Ă moins d’un mètre, le regard braquĂ© sur la bite flasque de SĂ©bastien. Celui-ci se sentait humiliĂ©, il avait l’impression que le flux ne tarissait pas. Enfin la dernière goutte. Il secoua brièvement son pĂ©nis et le remisa prestement dans son futal.— Ben on peut pas dire que dame nature t’ait gâtĂ©, commenta l’homme, mĂ©prisant, avant de s’éloigner. Mais t’as un joli cul.SĂ©bastien Ă©tait rouge de honte. Il avait toujours Ă©tĂ© complexĂ© par la modestie de son pĂ©nis au repos. Il aurait voulu dire Ă l’inconnu que sa bite en Ă©rection revendiquait une taille tout Ă fait respectable. Trop tard, il avait disparu, happĂ© par la nuit. SĂ©bastien, la vessie soulagĂ©e, reprit sa progression.Un bruit sur sa gauche attira son attention. Il s’approcha. Une petite clairière, Ă©clairĂ©e par la lune telle une scène de théâtre. Une femme d’âge mĂ»r, la jupe roulĂ©e sur les hanches, se faisait bourrer en levrette par un athlète en uniforme de pompier. Il ne voyait distinctement que le cul de l’homme (quel beau cul, il avait !) et le sac Ă main de la mamie qui s’agitait au rythme du pilonnage en règle qu’elle subissait. Étonnant qu’une nana frĂ©quente ce lieu. SĂ©bastien allait poursuivre son chemin quand il s’aperçut que le pompier n’était pas le seul Ă bĂ©nĂ©ficier des faveurs de la dame. Elle cramponnait un deuxième homme par les hanches et sa tĂŞte s’activait Ă hauteur du bassin de celui-ci. Pas difficile de deviner ce qu’elle faisait. La curiositĂ© le fit s’avancer. D’autres profitaient dĂ©jĂ du spectacle, trois ou quatre voyeurs entouraient le trio. Deux d’entre eux avaient dĂ©gainĂ© et s’astiquaient joyeusement. Pas une parole Ă©changĂ©e, seulement des halètements, des ahanements, des bruits de succions et les brindilles craquant sous les pieds. Un quatrième homme entra dans le cercle, il s’agenouilla Ă cĂ´tĂ© de la femme et entreprit son entrecuisse. Pour avoir un meilleur angle, SĂ©bastien se dĂ©cala sur la droite tout en restant dans l’obscuritĂ© protectrice du sous-bois. Il voulait voir ce que faisait le dernier arrivant et surtout dĂ©couvrir le visage de la gonzesse. Surprise, la femme n’en Ă©tait pas une ! Enfin pas vraiment. Un/une travesti. L’homme entre ses jambes tentait vainement de faire rĂ©agir un pĂ©nis Ă cĂ´tĂ© duquel le sien aurait Ă©tĂ© gigantesque.Ă€ cet instant, il sentit une main se plaquer sur sa braguette puis remonter vers ses fesses. Une voix veule Ă l’haleine chargĂ©e lui souffla dans l’oreille :— On dirait que ça te fait de l’effet, ma cochonne. T’es dĂ©jĂ bien plus gros que tout Ă l’heure.L’homme qui l’avait matĂ© lorsqu’il avait pissĂ©. Il l’avait sans doute suivi. La situation l’excitait, il ne pouvait le nier. Sa queue prenait effectivement de l’ampleur, il se sentait devenir dur. La main de l’homme qui lui flattait le cul en rajoutait une couche. Continuant de mater le trav qui rĂ©jouissait trois hommes, sans compter les voyeurs, le petit prof s’abandonna aux caresses de son agresseur. Ce dernier le poussa dans la clairière, le fit entrer dans la lumière, Ă un mètre Ă peine du quatuor toujours très affairĂ©. Une main s’empara de la sienne, la tira vers l’arrière. Contact d’un chaud bâton. L’autre, la bite Ă l’air, attendait qu’il s’en occupe.Dans un Ă©tat second, Seb « empoigna » le membre dĂ©jĂ bien raide de l’homme. Retrouvant ce geste amoureusement employĂ© avec Sylvain, il entama une savante masturbation alternant pression, rythme, trajectoire.— Ben ma pute, t’es une bonne cochonne ! T’as l’habitude de branler le manche. J’sens qu’on va passer un bon moment avec toi.Pour la chaleur humaine, il repasserait. Rien Ă voir avec les mots tendres, amoureux susurrĂ©s par Sylvain dans leurs Ă©bats. L’obscĂ©nitĂ© de ces paroles et surtout le ton sur lequel elles Ă©taient Ă©noncĂ©es le firent dĂ©bander. Loin d’être le cas de son partenaire du moment dont le membre enflait dangereusement et tressautait dans la main qui le masturbait. Passant Ă l’offensive, l’homme avait ouvert le jean, et dĂ©gageait les fesses. L’espace d’un bref instant, SĂ©bastien trouva stupide son idĂ©e de ne pas mettre de ceinturon et de ne pas porter de slip. L’autre en bavait :— Ben ma salope, mĂŞme pas de petite culotte ! t’es vraiment pressĂ© de te faire mettre. Tu vas voir comme ma grosse queue va te ramoner. Et pas que la mienne. Va y’avoir des volontaires. Pas tous les jours qu’on a une nouvelle petite pute.SĂ©bastien balançait entre le dĂ©gout et l’excitation. Il n’était pas habituĂ© Ă une telle cruditĂ© du langage. Il se sentait humiliĂ©, souillĂ©. Mais le cĂ´tĂ© sordide de la relation l’électrisait. Il Ă©tait stupĂ©fiĂ© que l’homme l’ait immĂ©diatement classĂ©. La petitesse de son sexe au repos, sans doute.La main de l’homme lui malaxait les fesses, les ouvrait. Un doigt vint s’appuyer contre son anus, le titilla un instant avant de s’y enfoncer. — Humm, ça rentre comme dans du beurre! J’sens que tu vas aimer ma grosse bite.— Pas sans capote, murmura SĂ©bastien dans un instant de luciditĂ©.— Tu vas pas faire ta chochotte ! J’suis clean ! Regarde Josy, elle fait pas tant de manière.En effet, le beau pompier s’extrayait du cul du trav. Ă€ lueur de la lune, SĂ©bastien constata que mĂŞme Ă moitiĂ© dĂ©bandĂ©, il avait un sacrĂ© morceau et nul prĂ©so ne le recouvrait.— Tu vois ma poule ! Faut pas t’inquiĂ©ter, rajouta l’homme en lui frottant sa queue contre les fesses.SĂ©bastien, paralysĂ©, se laissait faire. La bite s’introduisit entre ses fesses venant cogner sa rosette. Ă€ cette seconde, Josy se releva. Dans le mouvement, son visage se trouva en pleine lumière. Il avait les lèvres fardĂ©es couvertes de foutre, le maquillage dĂ©fait. Mais ce n’est pas cela qui frappa SĂ©bastien. Il vit son visage. Éteint, dĂ©sespĂ©rĂ©. La bouche tombante. Une tristesse incommensurable.Il repoussa son agresseur qui se retrouva le cul dans les feuilles. Il remonta son jean comme il put. Sans le refermer, il s’enfuit en courant sous les rires, les quolibets et surtout les insultes de l’autre qui voyaient son quatre heures s’évanouir.Il ne s’arrĂŞta qu’arrivĂ© Ă sa voiture. La porte ouverte, il s’installa au volant. Sans prendre la peine d’attacher sa ceinture, le jean toujours ouvert, il dĂ©marra en catastrophe. Après avoir roulĂ© plusieurs kilomètres, il avisa un parking en bordure de la nationale, il s’y arrĂŞta. Il put enfin se laisser aller. Il pleura plusieurs minutes. Quand il avait vu ce pauvre hère, ce vieil homme, il s’était vu quelques annĂ©es plus tard. VoilĂ ce qui l’attendait s’il se laissait avilir.— Non, Sylvain, tu ne m’auras pas ! Pas comme ça ! C’est fini !Électrochoc ! Et quel Ă©lectrochoc ! Lui qui n’avait jamais voulu aller voir une pute, il avait failli en devenir une !————————- Show me the wayTo the next whisky barOh, don’t ask why SĂ©bastien retrouva enfin son calme. Il reboutonna son jean. Il avait besoin d’un remontant mais la solitude de son appart ne l’inspirait pas plus que tout Ă l’heure. Il connaissait un bar Ă Bourg oĂą les gays se retrouvaient (grâce Ă Sylvain, bien sĂ»r). Ă€ cette heure, il commencerait Ă y avoir quelques noctambules. Ă€ dĂ©faut de baise, il aurait l’impression de partager un peu de compagnie.Il fit demi-tour. Lorsqu’il passa Ă la hauteur de Noirefontaine, il resta totalement concentrĂ© sur sa conduite, les yeux fixĂ©s sur la route. Le rouge de la honte lui montait au front. Il sentait dans son dos le poids de leurs regards mĂ©prisants. Le cani dont lui avait parlĂ© Sylvain se trouvait rue de la RĂ©publique. Rue en sens unique, Ă©videmment. Ă€ cette heure, impossible de s’y garer. Heureusement, il trouva une place dans un parking en dessous de la prĂ©fecture. Les trois cents mètres qui le sĂ©paraient du cafĂ© lui permirent de faire un peu de mĂ©nage dans sa tĂŞte. D’admettre que s’il avait Ă©tĂ© Ă Seillon, c’était dans le fol espoir d’y rencontrer Sylvain. Il se rendait dans ce bar pour la mĂŞme raison.Pas foule. Une petite dizaine de personnes. Une barmaid passe-partout ; deux couples tout ce qu’il y avait de plus hĂ©tĂ©ro; deux nanas, si elles Ă©taient lesbiennes, ça ne se voyait pas Ă leur comportement; enfin trois mecs, dĂ©jĂ bien Ă©mĂ©chĂ©s, affalĂ©s contre le bar, Ă©voquaient Ă voix forte la future journĂ©e de championnat. Rien qui ressemblait Ă un homo. Après tout il s’en foutait. Le bruit lui donnait une illusion de vie.Il commanda un cognac et se rendit aux toilettes ; il fallait qu’il se rĂ©cure les mains. Elles puaient la bite mal lavĂ©e. Ce remugle malodorant l’avait assailli dans la voiture. Depuis il ne pouvait s’en dĂ©barrasser. Il se savonna plusieurs fois. Peine perdue, l’odeur nausĂ©euse persistait. Il aurait voulu se purifier, passer au dĂ©tergent toutes les parties de son corps que l’ignoble individu avait touchĂ©. Ă€ la cinquième fois, il renonça.Il revint dans la salle et s’assit Ă la table la plus Ă©loignĂ©e de l’entrĂ©e. La serveuse lui amena son alcool qu’il but cul-sec. Il en redemanda un autre avec un cafĂ©. Il se replongea dans sa rĂ©flexion morose. Il en fut tirĂ©, après un temps indĂ©terminĂ©, par le claquement de la porte d’entrĂ©e. Il releva la tĂŞte.Un homme d’une quarantaine d’annĂ©es s’accoudait au bar. Pas très grand, mince, longue chevelure blonde. VĂŞtu très classe : pantalon de lin Ă©cru et chemise ouverte sur une poitrine glabre. Il se retourna et balaya la salle d’un regard attentif. Des traits fins, des yeux noirs brillant d’intelligence. Beau mec, un peu effĂ©minĂ©. Leurs regards s’accrochèrent un instant. SĂ©bastien retourna Ă son cognac.SĂ©bastien sursauta. L’homme se tenait face Ă lui, un sourire aux lèvres.— Pas de problème.— Ça n’a pas l’air d’être la grande forme, dit-il en s’asseyant.— Bof…— Ta copine t’a larguĂ©, interrogea-t-il d’un ton faussement ironique, rajoutant après un silence :— Ou ton copain ?— Mon copain.— Bienvenue au club. Moi, c’est Vincent.— SĂ©bastien.— Je n’ai pas l’habitude d’aborder les gens ainsi mais tu m’as semblĂ© avoir besoin de compagnie.— Bon diagnostic !Un climat de confiance s’installa rapidement entre les deux hommes. Nature, musique, littĂ©rature de S.F. et cinĂ©ma meublèrent agrĂ©ablement la conversation. SĂ©bastien se sentait mieux et Vincent lui arracha quelques sourires. Tous deux s’enflammèrent lorsqu’ils Ă©voquèrent leur rĂ©alisateur favori, Tom Robbins. Ă€ ce moment, la situation qui jusque-lĂ ne laissait place Ă aucune ambiguĂŻtĂ© bascula.— J’adore Johnny Depp. Il est vraiment beau mec. Je passerais bien une nuit avec lui, s’exclama Vincent.— Je prĂ©fère Vanessa paradis.— T’es sĂ»r que t’aimes les hommes ?— Les, je ne sais pas… mais un…. J’étais… je suis… je ne sais plus. J’étais amoureux d’un homme. Pour lui, j’ai tout plaquĂ©. Pendant un an, le rĂŞve, depuis 16 jours le cauchemar.SĂ©bastien s’épancha. Il lâcha toute son histoire devant cet homme qu’une heure plus tĂ´t, il ne connaissait pas. Quand il eut fini, Vincent lui proposa : — Tu n’as pas envie de retrouver ton appart pourri. J’ai pas envie d’être seul cette nuit, viens chez moi.Devant l’air indĂ©cis de SĂ©bastien, il poursuivit :— J’t’propose pas de baiser. D’après ce que tu m’as dit, t’es pas autoreverse et moi non plus. Simplement ne pas ĂŞtre seul ce soir.— Après tout pourquoi pas !————————-Pendant que son hĂ´te prĂ©parait un cafĂ©, Seb s’installa sur le canapĂ©, laissant le fauteuil au propriĂ©taire des lieux.CoĂŻncidence, ils Ă©taient garĂ©s non loin l’un de l’autre. Ils avaient pris leurs voitures. SĂ©bastien suivant Vincent, ils s’enfoncèrent dans la campagne bressane.Il habitait une maison cossue dans un petit hameau Ă une dizaine de kilomètres de Bourg. IngĂ©nieur informatique dans la banlieue lyonnaise, il avait choisi ce lieu pour le confort de vie qu’il offrait. Lors de leur discussion, il avait avouĂ© que lui aussi venait de se faire plaquer par son petit ami. Petit ami, de dix ans son cadet.Il l’avait conduit dans un salon de poupĂ©e Ă l’éclairage tamisĂ©. Une Ă©paisse moquette. Un fauteuil et un sofa assortis, confortables. Des coussins dissĂ©minĂ©s dans toute la pièce. Un bar ouvragĂ©. Pièce cocoon, boudoir fĂ©minin incitant Ă la tendresse, Ă l’amour.Vincent apparut, poussant un plateau roulant. Le cafĂ© Ă©tait accompagnĂ© d’une carafe de cognac avec deux verres. NĂ©gligeant le fauteuil, il rejoignit SĂ©bastien sur le sofa. Ils reprirent leur discussion. L’intimitĂ© du lieu Ă©tait propice aux confidences. La conversation se dĂ©plaça sur un terrain plus personnel. Ils Ă©voquèrent leur parcours respectifs. Leurs succès mais surtout leurs Ă©checs sentimentaux.Peu Ă peu, l’alcool aidant, la distance entre eux diminua. Lorsque Vincent se pencha sur lui, dĂ©posa ses lèvres sur les siennes, il ne rĂ©sista pas. Ses lèvres s’entrouvrirent, accueillant la langue fureteuse de son nouvel ami. Ă€ l’antipode des baisers virils, baisers combats qu’ils Ă©changeaient avec Sylvain, celui-ci Ă©tonna SĂ©bastien par sa douceur. Point de chocs, de frottements irritants. Encore moins de langue perforante essayant d’atteindre ses amygdales. Seulement un doux contact, très peu appuyĂ©, une langue experte qui prenait son temps. Baiser communion pas baiser agression. Baiser interrompu.— Je suis dĂ©solĂ©, Seb. Je sais pas ce qui m’a pris. Trop envie. J’sais, c’est dĂ©bile. Entre nous ça peut pas le faire.Pour toute rĂ©ponse, SĂ©bastien attira le visage de Vincent et l’embrassa avec dĂ©licatesse. Sa bouche, frĂ´lant l’oreille, il lui glissa :Fort de cet encouragement, Vincent dĂ©gageait le t-shirt du jean et ses mains se glissaient sous l’étoffe fripĂ©e. Au contact des paumes fraiches sur sa peau moite, la colonne vertĂ©brale de SĂ©bastien fut parcourue de frissons.— Tu as froid ? s’inquiĂ©ta son hĂ´te.— Non ! Continue, s’il te plaĂ®t ! c’est trop bien.Les caresses reprirent, les frissons aussi. Comprenant qu’il avait trouvĂ© un lieu stratĂ©gique, Vincent insistait, revenant constamment le long de cette Ă©pine dorsale si rĂ©active. Bonjour l’érection ! La faible lumière d’ambiance ne dissimulait pas la bosse qui dĂ©formait le jean du petit prof. Prof dont les mains s’occupaient Ă dĂ©faire des boutons de chemise. L’opĂ©ration terminĂ©e, elles partirent en reconnaissance.Quelle douceur ! Pas un poil ne dĂ©passait. Impossible qu’il ne fut pas Ă©pilĂ©. Une des rares choses que Seb avait refusĂ©es Ă Sylvain. Trop fier de son système pileux pour le sacrifier. Il avait seulement acceptĂ© qu’il lui taille la toison pubienne. Vincent n’avait pas ces interdits. Son Ă©piderme avait le veloutĂ© de celui d’une femme, d’une jeune femme. Il lui rappelait la texture de celui de Nina quand ils s’étaient rencontrĂ©s. Envie d’y promener ses lèvres. ExĂ©cution immĂ©diate.Vincent s’intĂ©ressait Ă une autre partie de l’anatomie de Seb. La main, posĂ©e sur la braguette du prof, Ă©pousait la protubĂ©rance de plus en plus proĂ©minente. Ses doigts de guitariste glissĂ©s entre les cuisses Ă©cartĂ©es flattaient les couilles tandis que, de la pulpe du pouce, il caressait le chapeau du gland.— Viens ! On sera mieux dans ma chambre, dĂ©clara-t-il d’une voix Ă©mue.Il se releva et tendit la main…— Tu sais que …— Je sais ! Tu attends quelque chose de spĂ©cial ?— Non !— Alors c’est mieux que d’être seul ! et pour le programme, wait and see !SĂ©bastien prit la main tendue. Vincent l’entraina vers sa chambre.— Vincent, s’il te plait, je voudrais prendre une douche.— C’est une idĂ©e ! On la prend ensemble.— Non, je t’en prie, je voudrais la prendre seul. Tu comprends j’ai besoin de me…— Oui, je comprends.Il l’embrassa tendrement avant de lui indiquer la porte de la salle de bain.— Tu veux bien que je t’apporte des serviettes ?Vincent dĂ©posa deux serviettes de bain sur le portant et s’éclipsa en disant.— Ma chambre, c’est la première porte Ă droite. Je t’attends.Tandis qu’il se dĂ©shabillait, le petit prof regarda autour de lui. De cette pièce se dĂ©gageait la mĂŞme aura de fĂ©minitĂ© qu’au salon. Une vaste baignoire Ă remous occupait tout un pan. Une immense coiffeuse en bois datant vraisemblablement du XVIIIème ou du XIXème contrastait avec le modernisme du reste de l’ameublement. Elle Ă©tait encombrĂ©e de produits de beautĂ© et de maquillage. Produits qu’il connaissait bien pour avoir vu Nina les utiliser. La prĂ©sence d’une femme semblant peu probable, tout cela appartenait sans doute Ă son hĂ´te. Jusqu’à l’an passĂ©, SĂ©bastien se faisait une idĂ©e assez simpliste de l’homosexualitĂ©. Sa relation avec Sylvain n’avait pas rĂ©ellement bouleversĂ© cette vision. Ce qu’il avait vu Ă Seillon, ce qu’il dĂ©couvrait ce soir lui rĂ©vĂ©lait un monde bien plus complexe qu’il ne l’imaginait.Ignorant les possibilitĂ©s du bain, SĂ©bastien se doucha et, se servant de la plus petite des serviettes comme un gant, il se frotta tout le corps avec vigueur. Il insista, Ă les faire rougir, sur toutes les zones souillĂ©es par l’inconnu Ă Seillon. Il se rinça avec une eau très chaude, quasi brĂ»lante. Quand il sortit, son corps fumait. Il s’essuya avec soin.Avec pour tout vĂŞtement une serviette autour de la taille, Seb rejoignit Vincent. Celui-ci, l’attendait allongĂ© sur son lit, nu. Soit il s’était caressĂ©, soit la situation l’excitait, il bandait. ObĂ©lisque miniature sur pubis lisse. S’il n’y avait eu cette petite bite, bite enfantine, qui se dressait fièrement, tout en Vincent rĂ©vĂ©lait la femme. Un grain de peau parfait, pas l’ombre d’un poil, une ossature fine que bien des nanas lui auraient enviĂ©e, une poitrine lĂ©gèrement bombĂ©e aux tĂ©tins tendus, des traits fins. SĂ©bastien sentait confusĂ©ment que cette ambigĂĽitĂ© l’excitait. Rien de commun avec ce qu’il avait vĂ©cu auprès de Sylvain. Deux mecs, une approche virile, rien d’autre. Bien que lui jouât toujours le rĂ´le du receveur.La situation prĂ©sente lui rappelait ce qu’il avait connu avec Nina. Lorsqu’il se dĂ©barrassa de la serviette, son Ă©rection avait atteint un Ă©tat plus que satisfaisant. Vincent lui tendait les bras. Leur corps, leur bouche se joignirent. Leurs mains ne savaient oĂą donner de la tĂŞte. Longue et lente dĂ©couverte sensuelle. Les attentions de Vincent se concentraient progressivement sur la virilitĂ© bandĂ©e du petit prof. Caresses douceurs, caresses frĂ´lements, caresses fĂ©minines.Seb se sentait l’homme. Vincent devenait la femme. Aussi quand ce dernier s’agenouilla, saisit son sexe entre les lèvres, tout naturellement ses mains ouvrirent les fesses, fermes et lisses. Ses pouces vinrent presser la rosette Ă©lastique… et accueillante. Une seule poussĂ©e et les deux doigts s’enfoncèrent.Vincent sembla apprĂ©cier cette pĂ©nĂ©tration et les tendres mouvements rotatifs qui s’ensuivirent : il engloutit entièrement le vit. Ses lèvres s’écrasant contre une toison brune et Ă©bouriffĂ©e. La bite du prof n’ayant pas un volume extraordinaire, il put rester ainsi plantĂ© laissant sa langue titiller la hampe turgescente sur presque toute sa longueur. Ils passèrent ainsi de longues minutes.Vincent jouait avec la queue de plus en plus rĂ©ceptive, stoppant ses manĹ“uvres lorsqu’il sentait que le jus montait. Il suçotait alors les boules rĂ©tractĂ©es, allant jusqu’à les mordiller, les Ă©tirer. Ce qui diminuait le dĂ©sir de son partenaire. Au grand dam de celui-ci, il nĂ©gligeait complètement ses trĂ©sors rectaux. Les rĂ´les semblaient dĂ©finis.SĂ©bastien enfonçait ses doigts alternativement, l’un après l’autre, puis plusieurs ensemble, dilatant un anus qui ne demandait que ça. Il en libĂ©rait parfois quelques-uns qui massaient avec dĂ©licatesse les burnes minuscules et/ou la petite queue (le gros clito) de son hĂ´te. Les mains ne suffisaient plus, sa bouche rĂ©clamait. Par une gymnastique savante et la complicitĂ© active de Vincent, il passa la tĂŞte, puis les Ă©paules entre ses jambes.NouveautĂ© pour lui… du moins de ce cĂ´tĂ©-ci du miroir. Ses lèvres, sa langue soumirent l’anus dilatĂ© aux douces tortures qu’habituellement le sien subissait. AbsorbĂ© dans sa tâche, il en oubliait les privautĂ©s qui s’exerçaient sur son pĂ©nis. Alors que sa langue chercheuse fouissait au plus profond les sphincters de Vincent, il sentit que la jouissance s’approchait Ă vitesse grand V. Il se dĂ©gagea promptement.— Temps mort, s’il te plaĂ®t, rĂ©clama-t-il en s’allongeant sur le dos Ă cĂ´tĂ© de son partenaireSa demande ne serait pas prise en compte. D’un tiroir d’une table de nuit, Vincent avait sorti un prĂ©servatif. Il regarda SĂ©bastien l’œil interrogateur.SĂ©bastien acquiesça. Vincent dĂ©chira l’emballage. Avec d’infinies prĂ©cautions, il habilla la queue raide.— Laisse-moi faire !Cette affirmation convenait tout Ă fait Ă SĂ©bastien. Il avait très envie mais il ne savait pas trop se comporter. Le traiter comme il aurait traitĂ© Nina le tentait mais…Vincent l’enjamba. Plantant son regard dans celui de SĂ©bastien, il ajusta son bassin au-dessus du sexe bandĂ©. Il l’empoigna et le pointa entre ses fesses. Doucement, son corps s’abaissa. La tĂŞte de nĹ“ud heurta sa rosette bien lubrifiĂ©e par la salive. L’intromission se fit sans aucune difficultĂ©. Son cul s’appuya sur les cuisses musclĂ©es du petit prof.Image, un instant, figĂ©e. Seb s’en mit plein les yeux. Les cuisses de son amant enserrant son torse. Cette peau de pĂŞche lĂ©gèrement luisante de sueur. Ce pubis imberbe duquel jaillissait un petit pĂ©nis tendu ou un clitounet gĂ©ant, il ne savait plus vraiment.Tranquillement, Vincent cala ses mains sur les genoux du petit prof. Bras tendus, il entama un mouvement vertical du bassin. SĂ©bastien, d’une main, se caressait les seins. De l’autre, il avait saisi le sexe de son vis-Ă -vis, entre le pouce et l’index. DĂ©calottant dĂ©licatement le gland, il embrasa la hampe raide du prĂ©puce Ă la base des couilles. Il s’aperçut que Vincent calquait les va-et-vient de ses hanches sur le tempo des doigts qui le branlaient. Il aurait voulu lui dire des mots doux, des mots tendres mais il n’osait pas.Alors il se concentrait sur ses caresses, ses yeux cherchant dans le regard de son amant le mouvement suivant. Il accĂ©lĂ©rait, ralentissait, arrĂŞtait ses agaceries pour optimiser ses propres sensations. Brusquement, il perdit le contrĂ´le des opĂ©rations. Vincent passait la vitesse supĂ©rieure. Ce n’est plus SĂ©bastien qui le masturbait mais Vincent qui se branlait entre les doigts de l’autre. La petite bite gonflait, gonflait et soudain elle cracha Ă jets Ă©pais. Autant de jus sortant d’une si humble verge stupĂ©fia SĂ©bastien. D’énormes taches sur son abdomen jusque sur sa poitrine. Ses poils en Ă©taient imprĂ©gnĂ©s.Il ne profita pas longtemps du spectacle. Vincent s’écrasa sur lui. Leurs bouches se joignirent. Nouveau baiser tendresse. Si son hĂ´te avait joui, Seb restait sur sa faim. Il l’avait toujours aussi raide. La langue amoureuse qui fouillait sa bouche, le sperme se mĂŞlant Ă leur transpiration crĂ©ant une pellicule spongieuse entre leurs ventres n’arrangeaient rien.Il fit basculer son ami sur le dos, sans dĂ©culer… La bonne vieille position du missionnaire. Ne voyant plus son pĂ©nis, le percevant au contraire minuscule et mollasson contre le haut de son pubis, SĂ©bastien vivait Vincent au fĂ©minin. Les longs cheveux blonds Ă©talĂ©s sur le lit, sa bouche en cĹ“ur aux lèvres charnues, ses yeux noirs en amande confortaient cette impression. Et pour terminer :— Aime-moi fort mon chĂ©ri. Je suis ta petite femme.SĂ©bastien ferma les yeux. Vincent s’effaça. Il baisait Nina. L’illusion installĂ©e, il ne lui fallut que quelques allers et retours pour jouir Ă son tour. Ils restèrent ensuite enlacĂ©s le temps de rĂ©cupĂ©rer.————————-Cette soirĂ©e se termina pour SĂ©bastien comme elle avait commencĂ©Â : dans un bain. Mais cette fois un bain coquin, câlin. Vincent le cajola. Il devint encore plus tendre quand Seb lui dĂ©clara qu’il l’avait baisĂ© comme une nana. Il lui avoua alors qu’il adorait qu’on le considère femme. Pour son ex, il se maquillait, se travestissait, portait des bijoux. Il devenait elle. Que SĂ©bastien sans aucun artifice l’ait ressenti comme telle le ravissait. Il lui prouva sa reconnaissance par une fellation qui emmena le petit prof aux portes du paradis, seulement aux portes. Il l’interrompit juste avant l’explosion, sortit de la baignoire en quatrième vitesse. NĂ©gligeant l’eau qui dĂ©goulinait de son corps, il se prĂ©cipita dans la chambre. Il revint avec un prĂ©so dĂ©jĂ prĂŞt.SĂ©bastien, la bite au vent, s’était levĂ©. Pour la seconde fois, Vincent, adroitement, lui enfila le condom. Il remonta dans la baignoire et, prenant appui contre la paroi, il offrit son cul Ă la convoitise de son ami. Cette fois, Seb avait le mode d’emploi. Il avait la queue si dure qu’elle n’eut besoin d’aucun artifice pour pĂ©nĂ©trer la rondelle encore ouverte. Son bas-ventre claqua contre les fesses, sa poitrine se plaqua contre le dos tendu, ses mains empoignèrent les seins aux tĂ©tons excitĂ©s. Vincent tourna la tĂŞte, leurs lèvres se joignirent.Ils restèrent ainsi immobiles savourant le moment. Puis Seb commença Ă baiser son hĂ´te. Doucement, tendrement, Ă la langoureuse. D’abord dans un mouvement de très faible amplitude, il dĂ©collait lĂ©gèrement son bassin puis, vite, revenait au contact de l’épiderme de Vincent. Peu Ă peu, il s’écarta plus, et plus… mais toujours avec langueur, longueur. Sa main droite, descendue entre les jambes de son partenaire, caressait le mimi pĂ©nis Ă demi bandĂ© comme il aurait caressĂ© la foufoune de Nina.Sans jamais accĂ©lĂ©rer, toujours s’embrassant Ă pleine bouche, SĂ©bastien continuait inlassablement ses va-et-vient. Ă€ chaque tour, sa queue sortait entièrement avant de se replonger, toujours au ralenti, au trĂ©fonds du vagin anal toujours plus accueillant. Impression d’éternitĂ©. Il aurait pu le limer ainsi jusqu’au matin. Vincent en dĂ©cida autrement. Il jouit, sans explosion, dans un grand soupir. La mouille qui trempa sa main dĂ©clencha une jouissance tout aussi paisible chez Seb. Il se vida dans la capote sans un frĂ©missement. Il eut du mal Ă regagner la rĂ©alitĂ©. Il y revint quand Vincent interrompit enfin leur baiser.— Merci Seb ! Tu as Ă©tĂ© merveilleux.PlutĂ´t embarrassĂ© par ce compliment qu’il ne mĂ©ritait pas, SĂ©bastien se dĂ©gagea. Bien entendu après cette nouvelle joute, ils durent reprendre une douche.————————-Seb n’arrivait pas Ă trouver le sommeil. Son esprit bouillonnait. Il se remĂ©morait les dernières paroles de Vincent avant de s’endormir et de sa rĂ©ponse. LovĂ© contre lui, la tĂŞte sur sa poitrine, celui-ci lui avait susurrĂ©Â :— Tu m’as fait revivre.— Pareil pour moi, lui avait-il rĂ©pondu spontanĂ©ment.Il Ă©tait sincère. Cette Ă©treinte inespĂ©rĂ©e, après ce qui avait failli lui arriver Ă Seillon, avait remis son cerveau en mode positif. Il ne savait pas ce qu’il adviendrait de son histoire avec Vincent. Au minimum, l’ébauche d’une amitiĂ©. Par contre il savait qu’il allait mettre un mouchoir sur son orgueil. Demain matin, il irait voir Nina. Et s’il n’était pas trop tard…