La berline roule lentement sur l’asphalte en cette fin d’après-midi d’un vendredi de la fin septembre. Il fait chaud et je roule la fenêtre ouverte. Je remonte la rue de Tolbiac dans le 13eme arrondissement de Paris. Je viens de passer devant la très grande bibliothèque, à présent j’avance sous les acacias.Je me sens aussi ému qu’un collégien à son premier rendez-vous d’amour. Elle a dit qu’elle m’attendrait devant la Fac. Elle, c’est Agnès, une ravissante blonde de 18ans. J’éprouve un dérisoire sentiment de puissance, en roulant dans une voiture confortable, pour aller retrouver une jolie fille, si jeune. Un court instant, je me dis qu’un observateur étranger pourrait me prendre pour l’un de ces hommes chanceux à qui tout réussi. J’ai envie d’oublier qui je suis et de me laisser porter par les apparences du moment. C’est tentant pour un homme de 52ans, qui s’apprête à voyager quelques heures avec une femme qui pourrait être sa fille et qu’il désire depuis quelques semaines en secret.Je suis arrêté à un feu, je scrute le trottoir devant la Fac et je l’aperçois. Elle rit avec deux jeunes de son âge, elle ne me voit pas encore. Je la détaille, jupe plissée assez courte bleu marine, petit boléro blanc dégageant le nombril, espadrilles blanches. C’est simple et cela lui va à ravir, les filles de cet âge n’ont pas besoin d’artifices compliqués pour paraître merveilleuses. Son corps ondule souplement en fonction du balancement des bras, elle ne peut parler sans se servir de ses mains. Quand elle rit, elle se penche en avant en tenant le bras de celui des deux garçons qui est le plus proche.Quelqu’un s’est impatienté derrière moi, le feu doit être vert depuis longtemps mais j’étais perdu dans ma contemplation. J’embraye et m’approche d’elle. Je me sens timide tout à coup, gêné d’interrompre la conversation. Je klaxonne à mon tour 2 coups brefs en me garant à son niveau. Elle m’a tout de suite repéré, me sourit, ouvre la portière passager, se penche à l’intérieur pour me parler. Elle ne porte pas de soutien-gorge !Le petit boléro est suffisamment échancré au col et je n’ai pu m’empêcher de glisser un regard indiscret. Les seins sont petits, pointus, avec des bouts ambrés. Elle feint de ne rien remarquer de ce manège visuel. Son visage est encadré de cheveux raides, mi-longs, dont la frange, au ras des sourcils, souligne l’aspect juvénile. L’ourlé parfait de ses lèvres dévoile la blancheur nacrée des dents, et sa voix suave me sollicite timidement :— « Bonjour, vous allez bien ? »— « Très bien Agnès, et vous-même ? »— « Je vais bien, merci. Je voulais vous demander si cela ne vous dérange pas de déposer deux camarades à la porte d’Italie ? »— « Non, bien sur, c’est d’ailleurs sur notre chemin. Allez-y, montez ! »Agnès s’assoie à côté de moi, elle a posé son petit sac de voyage à ses pieds, les deux garçons prennent place à l’arrière, me remercient. Leur discussion continue.Je me contente de conduire prudemment, la circulation est dense nous avançons pas à pas. La présence des garçons, m’ennuie un peu mais j’écoute leur conversation rieuse en épiant la jeune femme par des coups d’œil rapides. Dans quelques minutes nous serons seuls, en tête-à-tête. Cet événement est tellement inespéré que je me sens capable de toutes les patiences.Depuis que je sais que nous voyagerons ensemble, j’ai échafaudé plein de plans et j’ai eu beau essayer de me raisonner, en me disant que selon toute vraisemblance il ne se passerait rien, je ne peux m’empêcher d’espérer. Peut-être pourrais-je tenter quelque chose, sans que ce soit trop flagrant. Je me complais à penser que je ne lui suis pas indifférent. Et puis comment pourrais-je ne rien tenter, alors que la providence l’a mise seule avec moi, dans ma voiture, loin de tout importun, et que je nourris pour elle tant de désirs que je me demande combien de temps encore je trouverai la force de les cacher.Parce qu’il faut bien rester discret. Je suis marié depuis plus de vingt ans, à une épouse aimante et sans reproches. Aucun accroc entre nous depuis tout ce temps, même si j’ai eu des attirances pour d’autres femmes, je n’ai jamais envisagé de la quitter, ni de lui faire quelque peine que ce soit et puis j’ai toujours su réfréner mes envies. Mais cette fois, depuis ce week-end qui m’a révélé cette fille, je suis obsédé par son corps.Je suis conscient de l’incongruité de ce béguin, elle pourrait être ma fille, d’ailleurs je dois la rencontre à ma fille, elle est sa meilleure amie ! Ces derniers mois elles avaient pris l’habitude de travailler leurs cours ensemble, puis les examens approchants, elles passaient des week-ends entiers à la maison. C’est au cours de cette période que j’ai fini par remarquer celle qui, depuis tant d’année, ne m’avait pas paru être autre chose qu’une jeune fille bien sage. Cette Agnès a pris ses habitudes dans la maison, toujours charmante, toujours discrète, elle s’est bien intégrée parmi nous à chacun de ces passages et puis il y a eu ce week-end qui a tout fait basculer.Depuis, au cours de réflexions en solitaire, je me suis demandé ce que j’ai fait de mon self-contrôle. Où est passé l’expérience du à mon âge qui devrait m’aider à temporiser, à renoncer.Voilà le mot : renoncement !C’est ce que la vie nous apprend. Au fil des années, on accepte de renoncer à tout un tas de plaisirs, d’occupations, de loisirs. La maturité, le déclin physique ou l’évolution des goûts nous impose cela. On doit s’y préparer, mais il est des renoncements qui sont plus faciles à assumer que d’autres. La fraîcheur d’Agnès cristallise soudainement un regain de désir que je ne me sens pas prêt à sacrifier.C’est ma fille Violaine qui m’a demandé 2 semaines auparavant si, en descendant les rejoindre à la maison de campagne du Berry, je pouvais emmener Agnès. Cela lui donnerait l’occasion de découvrir cet endroit qu’elle ne connaît pas et tout le monde remonterait ensemble à la fin du week-end.Perdu dans ces considérations je suis ramené à la réalité par la petite voix chantante d’Agnès qui m’annonce que les passagers descendent ici.Enfin seuls ! Nous roulons sur le périphérique, il est 17h, les embouteillages de départ en week-end nous contraignent à rouler au pas. Elle a jeté son sac sur la banquette arrière, elle est assise bien sage, les deux mains reposant sur les cuisses et regarde devant elle. Je la questionne gentiment sur sa journée, elle répond poliment sans s’étendre sur les détails. Je lui parle de la mienne, de la perspective du voyage, lui explique le trajet que j’ai l’habitude de suivre lorsque je descends dans le Berry. De temps à autre, quand le rythme de la circulation oblige la voiture à s’arrêter, je peux tourner la tête vers elle tout en continuant à converser et contempler ses jolis yeux bleus sous la frange.Petit à petit la glace se brise entre nous, j’ai mis une cassette de jazz dans l’autoradio, en sourdine, et la conversation est maintenant continue sans qu’il soit besoin de se creuser la tête pour la relancer. Nous parlons des projets d’Agnès, de sa façon de voir le monde, de ses goûts artistiques, redécouvrons à cette occasion notre intérêt commun pour la peinture et nous passionnons à évoquer la période bleue de Picasso. L’attitude de la jeune femme est plus détendue, elle n’est plus droite dans son fauteuil mais tournée de trois quarts vers moi et ses mains viennent ponctuer régulièrement ses propos.Nous sommes maintenant lancés sur l’autoroute, la circulation se fait normalement. Il règne une certaine connivence entre nous. Je goûte ce moment avec bonheur, le plaisir de parler naturellement avec cette jeune femme, de lui sourire pour un rien, un mot dans une phrase, une grimace de désapprobation, un sentiment partagé. J’essaie même de faire preuve d’humour et la surprends à répéter ce geste familier que je lui ai vu user tout à l’heure avec ses amis, elle me touche le bras en riant.Vers 20h nous sortons de l’autoroute, le jour a déjà bien baissé, je cherche un restaurant. C’est une petite auberge campagnarde située à l’entrée d’un village qui retient notre attention. Nous nous installons, j’insiste pour commander un apéro, la jeune fille accepte en se faisant prier un peu. Elle n’a pas l’habitude de cela, mais préfère l’apéritif au vin, comme beaucoup de filles de son âge. Nous trinquons donc à notre week-end. C’est le moment que je choisis pour aiguiller la conversation sur le sujet qui me tient à cœur, avec une certaine appréhension.— » Je suis très heureux, Agnès, de ce voyage avec vous. Je le vie comme un moment privilégié passé à vos cotés. « — » je suis très contente aussi, cela se passe bien, répond-elle en se cachant derrière son verre. « — » Ce n’est pas ce que je voulais dire. Comment vous expliquer ? Je n’oublie pas qui vous êtes, mais je ne vois pas uniquement en vous la copine de ma fille, je vois aussi la jeune femme très charmante et c’est pour un homme de mon âge une chance de voyager avec quelqu’un comme vous, à la fois séduisante et intelligente. « Elle sirote son martini en me jetant de petits coups d’œil.— » Cependant je voudrais revenir sur un… disons, un épisode malencontreux d’il y a quelques semaines. Je suis sure que vous voyez très bien de quoi je veux parler. « Elle acquiesce en rosissant.— » J’ai du vous décontenancer cette fois là ! « Elle ne réagit pas, je poursuis :— » Je n’en ai jamais eu d’échos, alors j’ai supposé que vous aviez peut-être été discrète ! « Elle confirme en hochant la tête.— » Vous l’avez totalement gardé pour vous ? « — » Oui monsieur. « Je marque un temps avant de reprendre :— » Je vous en remercie, cependant je vous dois une explication. Je ne sais pas si vous souhaitez l’entendre, mais soyez certain que moi, je désire ardemment m’exprimer sur mon attitude. Il me semble que j’en serais un peu moins honteux. Encore que lorsque vous saurez la vérité, vous jugerez vous-même. « Je bois une gorgée de whisky et reprends :— » Vous savez naturellement que je vous trouve charmante, puisque je vous l’ai dit en préambule de cette conversation. Le dernier week-end où vous êtes venue chez nous, a été pour moi une révélation. Je ne sais trop comment vous dire cela, tout à coup je ne vous ai plus regardé comme l’amie de ma fille, mais comme une jeune femme très séduisante. Je ne sais pas ce qui a provoqué le déclic. Tout le week-end j’ai cherché des prétextes pour être près de vous ou dans la même pièce ou pour participer à des conversations où vous preniez part. L’aviez-vous remarqué ? « Elle hoche la tête affirmativement, visiblement intimidée.— » J’avais l’impression de ne plus me contrôler, et le dimanche matin j’ai osé pénétrer dans la salle de bains, à votre insu, pendant que vous preniez votre douche. Je pensais trouver la porte verrouillée, mais ce n’était pas le cas. Si vous m’aviez surpris j’aurais trouvé un prétexte bidon, je me serais excusé, mais vous ne m’avez pas vu. Vous étiez penché en avant, en train de vous frotter les pieds. Je vous ai vu par reflet, dans la glace. Votre image de dos, penchée comme vous l’étiez, m’a fait ressentir une très forte émotion. C’est cette émotion que j’ai tenté de satisfaire dans mon bureau juste après, mais le hasard a voulu que vous y entriez par mégarde. Etait-ce par mégarde ? « Elle fait signe que oui.— » Voilà toute l’affaire, Agnès ! Je ne sais pas si vous m’en voulez de vous avoir dit tout cela, mais il me semblait à moi, que je ne pouvais pas continuer à vous voir sans vous en parler. Je suppose que cette scène vous a choqué, est-elle moins choquante maintenant ? « Elle a un sourire gêné, elle gigote un peu sur sa chaise, devant son émoi je crois bon d’ajouter :— » je dois vous confesser que la scène dans la salle de bains ne quitte pas ma mémoire. Evidemment elle n’a sûrement pas le même effet sur moi, que la scène du bureau sur vous. « Je la dévisage, m’attendant à ce qu’elle dise quelques choses, mais elle reste muette, visiblement mal à l’aise. Puis elle tente de s’éclaircir la gorge, ne réussit pas à parler, alors elle secoue la tête négativement et finit par articuler :— » non, je ne sais pas quoi vous dire ! « Je me rends compte alors à quel point je l’ai choqué en lui relatant cette histoire. Je m’en excuse aussitôt, me perdant en une longue tirade sur la maladresse avec laquelle je m’adresse aux jeunes filles. Je lui promets de ne plus l’embêter avec ma libido et change de sujet.Je m’évertue pendant tout le repas à animer la conversation, mais la jeune fille reste très réservée, se bornant à des réponses polies. Je m’accuse intérieurement d’avoir gâché la soirée. Elle se renferme dans un mutisme ne me laissant entrevoir aucun espoir de concrétiser quoique ce soit. Nous prenons notre café de fin de repas sans rien dire, nous contentant d’écouter les conversations feutrées des tables voisines.Dehors la nuit est tombée, c’est une nuit de fin d’été, très étoilée, douce. Nous montons dans la voiture sans un mot et repartons. Très vite mon regard est attiré par les cuisses dévoilées de ma passagère. Elle ne semble pas avoir remarqué que sa jupe est mal retombée en s’asseyant. Elle me confesse que l’apéritif lui fait tourner la tête. Je lui propose d’ouvrir sa fenêtre, et manœuvre moi-même le bouton qui permet de baisser la vitre. Je conduis prudemment, jetant des regards discrets sur les cuisses nues près de moi. Elle semble ailleurs, le visage tourné vers la vitre ouverte, cherchant à se mettre dans le vent. Elle plie et replie les jambes, ne semblant pas très à l’aise, à la recherche d’une position confortable. Je remarque qu’à chacun de ses gestes la jupe dénude un peu plus les longues cuisses bronzées. Je me mets à surveiller son manège, sentant germer en moi un drôle de sentiment. Il me semble tout à coup qu’elle se dévoile sciemment !J’ai remis la cassette de jazz en sourdine. Je suis attentif à ses moindres mouvements. Je cherche une confirmation à la supposition qui vient de me traverser l’esprit. Je me rends compte qu’elle ne bouge plus, semblant avoir trouvé la position adéquate. Je l’observe plus en détails et découvre qu’elle ferme les yeux, dans une attitude de sommeil. Mon cœur bondit dans ma poitrine en constatant qu’elle a les jambes ouvertes et la jupe relevée au point de découvrir une partie de sa culotte !Je ressens une vive excitation à la voir offerte ainsi. En quelques secondes j’ai l’impression que ce que je pressentais sur le fait de ne pas lui être indifférent, se confirme. Je conduis plus doucement, essayant de me calmer, de choisir une attitude, d’imaginer comment poursuivre cette histoire. Elle m’indique clairement par son comportement, qu’elle accepte mes fantasmes, c’est à moi maintenant de trouver la suite.Je contiens avec peine une irrésistible envie de poser ma main sur la cuisse nue si près du levier de vitesse. Cette peau bronzée semble si douce, si accueillante, j’imagine ma main glissant le long pour rejoindre le petit carré de coton de la culotte qui contraste si délicieusement par sa blancheur immaculée. Mais comment savoir si un tel geste ne va pas tout gâcher une nouvelle fois. Elle feint le sommeil, je décide de rentrer dans son jeu.D’une voix enrouée par l’émotion, je l’appelle doucement par son prénom. Elle ne réagit pas, comme je le prévoyais. Je lui parle doucement, lui disant comme elle est belle ainsi endormie, combien je ressens de bonheur à veiller sur son sommeil. Je lui déclare être prêt à rouler indéfiniment avec elle à mes cotés, à lui parler même si elle n’entend pas. Je lui dis mon désir de la caresser, mais aussi ma crainte de mettre fin à un moment si précieux. Je lui confesse que si j’en avais le pouvoir, je la convaincrais de se dévêtir encore, d’ôter cette culotte que j’aimerais pourtant toucher, maintenant, pendant qu’elle la porte. Oser glisser mes doigts sous le coton ! Mais je ne veux plus la choquer et je préfère imaginer un jeu.Ce serait un jeu où elle accepterait de se déshabiller pour moi, de me dévoiler une à une les parties de son corps, maintenant, en roulant. La conduite de la voiture m’empêcherait d’être trop entreprenant. Je me contenterais de regarder et puis, si elle le permet, peut-être pourrais-je la toucher aux endroits qu’elle m’indiquerait, ce serait elle la maîtresse du jeu. Je murmure les dernières paroles quand elle se redresse sur son siège, fermant les cuisses et rajustant sa jupe.— » Vous m’avez parlé ? « Elle me regarde intensément, je lui jette des coups d’œil successifs. Elle ne trahit aucune émotion particulière, il est vrai qu’il est bien difficile dans la pénombre de l’habitacle de se rendre compte des expressions affichées par ce visage. Je me décide à répondre :— » Je ne vous ai pas parlé directement Agnès, j’ai parlé à la jeune femme alanguie près de moi. « — » Mais que disiez-vous ? « Je souris en regardant la route devant moi :— » Il s’agissait de propos destinés à une endormie, et vous ne l’êtes plus ! « — » Mais je voudrais savoir ! » Elle a dit cela en trahissant une certaine impatience.— » Il s’agissait d’un jeu, un jeu coquin. « Elle attend la suite, les yeux fixés sur moi. Je soupire en continuant :— » Je fantasmais sur vos jambes dévoilées, Agnès, vous étiez offerte sans défense, assoupie et je vous proposais de vous déshabiller un peu plus, dans cette voiture, pendant que je roule. « Le silence pèse sur l’habitacle, j’ajoute :— » Ce n’était qu’un jeu proposé dans le vide, puisque vous étiez endormie. Ai-je satisfait votre curiosité ? « Elle articule faiblement :— » Je ne dormais pas ! « J’ai conscience que tout peut basculer dans les minutes qui vont venir. Je me doute qu’elle ne dormait pas, mais cela fait une grosse différence si elle l’avoue. Je dois l’aider à franchir un nouveau pas, sans l’effaroucher. Je devine qu’elle est sur le point de venir à moi. Cette certitude déclenche une bouffée d’adrénaline.— » Alors vous avez tout entendu. Vous avez du à nouveau me trouver ridicule ! « — » Non, non pas du tout. » Elle dit cela prestement comme pour s’excuser.Il se passe plusieurs minutes avant que je murmure :— » Vous étiez si belle lorsque vous feignez l’assoupissement ! « — » Je ne sais pas ce qui m’a pris, je ne me sentais pas bien, j’avais chaud, je ne savais plus ce que je faisais. « L’émotion déforme sa voix.— » Je vous ai trouvé si désirable ! « Elle concède dans un presque murmure :— » Je souhaitais vous plaire. « Je sens que l’émotion va modifier ma voix aussi, je force un peu le ton pour demander :— » J’aimerais tant revoir vos jambes. « Elle est tournée vers moi, les genoux serrés, les mains réunies l’une dans l’autre, posées sur ses cuisses. Je distingue ses yeux luisant dans la pénombre, à chacun des regards que la conduite du véhicule me permet de lui voler.— » Comme cela ? » Demande-t-elle d’une voix assourdie.Elle a ramené la jupe dans ses mains, ses cuisses sont nues, dans la même position serrée.— » Un peu plus haut s’il vous plaît, comme vous étiez tout à l’heure. « Lentement elle reprend la position assise face à la route, écarte les jambes et relève la jupe au-dessus de la culotte.— » Voilà ! « — » Oui, restez comme ça, vous êtes si désirable. Dites moi ce que vous ressentez. « — » ho ! » Bredouille-t-elle, » J’ai honte… mais j’en ai tellement envie ! « — » Seriez-vous capable de jouer comme je vous l’ai proposé tout à l’heure ? « Elle ne répond pas, je la laisse s’habituer à la situation. Je conduis extrêmement lentement sur cette route peu fréquentée afin de pouvoir sans danger la regarder. Elle se lisse l’intérieure des cuisses avec ses paumes, doucement en fixant la route devant elle. Je suggère :— » Touchez votre culotte, au niveau de votre sexe. « Elle caresse son entrejambe pendant quelques minutes, puis, prenant les devants, relève la taille en s’appuyant sur le dossier et fait glisser sa culotte sur ses genoux. Elle ouvre les cuisses autant que l’élasticité du sous-vêtement le permet et se caresse d’une main. Elle le fait sans me regarder, en prenant du plaisir.— » Vous aimez vous dévoiler. Cela vous a excité quand je vous ai avoué vous avoir observé sous la douche. « — » Ho oui ! « Soupire-t-elle.— » Otez le haut, s’il vous plaît, montrez-moi vos seins. « Elle enlève le boléro, découvrant sa charmante poitrine.— » Otez la culotte aussi et ouvrez vos cuisses complètement, laissez-vous aller, caressez-vous entièrement. « — » Mais montrez-vous aussi ! « S’exclame-t-elle d’une petite voix.— » Me montrez ? Vous voulez dire, mon sexe ? « — » Oui ! Je ne veux pas être la seule nue. « Cette demande achève de m’exciter. Je ressens ce débordement animal qui transforme l’être civilisé que je suis habituellement en mâle avide de sexe. La jeune femme raffinée qui se caresse à mes cotés n’est plus qu’une femelle désirable qu’il me faut posséder à tous prix. Je me contorsionne pour ouvrir mon pantalon et exhiber un membre déjà imposant. Elle a suivi mes mouvements des yeux et à présent elle ôte sa culotte et se caresse sur son siège en ouvrant les jambes. Je confesse :— » J’aimerais caresser vos cuisses. « — » Non, pas encore. Caresser vous d’abord. « Je mets de longues minutes avant de suggérer :— » La scène du bureau aussi vous a plu. Cela vous a excitée de me surprendre en train de me masturber. Y avez-vous repensé souvent ? « — » C’est vrai, avoue-t-elle, cela m’a excitée. « Puis elle ajoute :— » J’y pense presque tous les soirs ! « J’empoigne lentement ma verge et commence à la faire glisser par de longs va et viens. Elle me regarde faire en se caressant elle-même. Je demande doucement :— » Alors vous vous masturbez tous les soirs en pensant à moi ? « Un long silence, qui a valeur d’approbation, s’installe entre nous. Chacun se caresse en surveillant les gestes de l’autre. Je parviens à maintenir une vitesse très réduite, mais constante. Une foule d’émotions diverses me traverse, nous sommes loin des tâtonnements timides du début de voyage.— » Laissez moi vous toucher Agnès… J’en ai tant envie ! « J’ai lâché mon membre, ma main est posée sur le levier de vitesse, à quelques centimètres de la cuisse désirée. Sa main légère vient m’y rejoindre en guise d’acquiescement. La vitesse de la voiture a encore chutée, je manœuvre pour enclencher la seconde. Nos deux mains posées l’une sur l’autre se joignent paume sur paume, s’étreignent, puis je dépose la sienne sur ma cuisse, près de mon sexe dressé. Ensuite, l’abandonnant comme un oiseau apeuré, je pose le bout de mes doigts sur sa cuisse élancée et d’un long mouvement progressif vers l’intérieur, toute ma main vient au contact de sa peau en se dirigeant vers la fine toison humide de l’entrejambe. Je m’y attarde doucement, cherchant à m’immiscer lentement, en restant attentif aux réactions de ma passagère. Je savoure son doux ronronnement. Elle se laisse aller, m’ouvrant ses jambes, faisant rouler sa tête sur le dossier pour amener son visage près du mien. J’explore délicatement sa fente, possédant du bout des doigts sa petite boule de plaisir, m’insinuant à peine dans son ouverture intime. Bientôt elle soupire de bonheur, m’émouvant presque jusqu’aux larmes.Je la tutoie pour la première fois :— » Tes plaintes me bouleversent, tu me rends heureux. « J’ai murmuré cela tendrement. Elle interrompt ses soupirs un instant, ouvrant les yeux, puis elle empoigne enfin ma verge toujours dressée et la manipule timidement. La voiture roule à peine, il me reste suffisamment de conscience pour savoir que je dois m’arrêter pour ne pas risquer l’accident. Je cherche un endroit propice. Nous sommes en rase campagne, une route secondaire s’ouvre bientôt sur notre droite, partant presque parallèlement à la nationale que nous empruntons, je la suis. Elle grimpe en pente douce une petite colline, au sommet domine un arbre, je m’arrête au pied et coupe le moteur.Agnès a appuyé sa tête sur mon épaule, et continue à me caresser. Elle semble fascinée par le membre qu’elle secoue lentement. Je l’embrasse dans les cheveux en lui disant :— » J’aime ça ! « Enfin nos bouches se rencontrent et s’épousent longuement, mais elle ne lâche pas ma queue. Je passe un bras autour de ses épaules pour la serrer contre moi. Elle me rend mes baisers, mais manœuvre de son autre main pour dégager plus encore mon sexe, afin de prendre mes bourses. Comme elle me masturbe en utilisant les deux mains je lui suggère :— » Tu devrais la sucer ! « Elle se dégage presque aussitôt, s’allonge sur le côté comme elle peut et me suce avec l’audace d’une jeune effrontée. Je la regarde faire en caressant ses cheveux. Je savoure la vision de ce visage juvénile me pompant avec une telle ardeur. J’articule dans un soupir :— » Comme tu le fais bien ! »Un tel savoir-faire suppose une certaine expérience et aussi un goût pour ce genre de caresse. Une fille si jeune ! Cela me surprend mais m’enlève aussi tous les scrupules qui auraient encore pu me gêner.Je parcoure sa croupe d’une main légère mais inquisitrice, la position qu’elle a adoptée pour la fellation offre ses reins et ses fesses à mes paumes. Palper ses belles rondeurs me met en appétit, il me vient une envie irrésistible de lui rendre le bonheur buccal qu’elle me donne généreusement. Je relève sa tête et prends ses lèvres contre les miennes plusieurs fois. Mon front contre le sien, mes yeux dans ses yeux je lui chuchote mon désir de lui témoigner ma gratitude et lui recommande de ne pas bouger.Je m’extirpe de l’habitacle et fais le tour de la voiture, le sexe dressé au vent. J’ouvre la portière passager, m’agenouille dans l’herbe et avec la langue rend hommage à la croupe qui s’offre à ma vue. Je soulève sa jambe supérieure et applique ma bouche contre sa fente la parcourant d’une langue agile et experte d’un bout à l’autre. L’enthousiasme qu’elle a montré à me régaler de sa langue et les senteurs envoûtantes de son intimité m’incitent à la déguster comme on le fait d’une confiserie gourmande. Elle s’abandonne à mes assauts sans craindre d’exprimer son plaisir par des plaintes impudiques. Nous sommes seuls, isolés dans cette campagne vallonnée, au clair de lune. Nos ébats passionnés appellent d’autres audaces. Je la sens qui se contorsionne en travers des fauteuils et mon désir d’elle n’est plus maîtrisable.Je l’invite à sortir à son tour et l’installe sur le capot face à moi. Elle me tient par les épaules, j’embrasse sa bouche plusieurs fois, puis ses seins. Elle se dandine, presse ma tête contre sa poitrine en geignant faiblement, mais elle dit comme pour se dédouaner d’une situation qu’elle a contribué à créer :— » Vous profitez de la situation. « Je lui ouvre les cuisses d’autorité. Elle a ce don particulier d’alterner avec le plus grand sérieux le chaud et le froid, le blanc et le noir. Comme elle attire mon membre en elle, elle ajoute comme un reproche:— » Vous n’avez pas le droit ! « Mais je la pénètre sans ménagement, empoignant ses fesses sur le capot, comme pour affermir ma prise. Elle me lâche à l’oreille dans un râle :— » Hum ! C’est bon ! Comme vous me la mettez bien ! »Je vais et je viens en elle de toute ma vigueur, frappant mes testicules sur le capot. Elle essaie de suivre, poussant son ventre en rythme contre moi, enserrant mon cou de ses bras, fermant les yeux et murmurant comme des plaintes :— » C’est bon, c’est bon, c’est bon ! « Une idée bizarre me traverse l’esprit. Je m’identifie tout à coup à une sorte de Cendrillon masculin. Je crains que le charme extraordinaire qui me permet de vivre cette situation se rompe soudain, lorsque ma « baguette magique » aura livrée sa semence ! Je ne peux me contenter de la prendre dans cette position sans risquer une énorme frustration, lorsque j’en serais à l’évocation des souvenirs.Je stoppe donc mes coups de boutoirs et manœuvre doucement pour me défaire de l’emprise de ses jambes qu’elle avait nouées autour de ma taille. Je l’embrasse fougueusement. Elle se laisse guider par mon inspiration, me rendant mes baisers. J’enserre mes mains autour de sa taille pour la faire descendre du capot puis je l’invite à se retourner afin de la prendre en levrette.Elle se cabre soudain, perdant de sa docilité, tente de se dérober sans trop insister, argumentant :— » Non, ce n’est pas bien ! « Mais je pousse à nouveau mon sexe en elle en soufflant sur son cou. Malgré son peu d’enthousiasme pour cette nouvelle position, j’ai eu peu de mal à revenir dans son intimité. Je joue avec ses jeunes seins, couvre ses épaules et son dos de baisers. Elle épouse mes mouvements, cambre ses reins mais se plaint :— » Ho non, je ne voulais pas ! « Puis comme pour s’excuser :— » Comme je vous sens bien ! « Je me sens complètement animal, taureau en rut, étalon saillant. Je couvre ma jeune pouliche de l’attention de mes mains possessives. Elles enrobent de leurs caresses les formes de ce corps de jeune femelle. Nos voix montent vers les étoiles, se confondant en des mots sans signification, se mêlant en des sons modulés en trémolo. Je jouis en elle en criant mon bonheur, inconscient de l’éventuelle nécessité de lâcher ma semence en dehors.Je me suis dégagé d’elle. Elle s’est retournée face à moi, son visage est illuminé d’un large sourire. Elle est nue, sauf ses espadrilles blanches. Mon pantalon gît à mes pieds piteusement, mon slip à mi-cuisse. Je l’enlace, elle m’étreint fortement. Je caresse son dos, ses fesses. Elle murmure dans mon cou :— « C’était bon, si bon ! »Je confirme :— « C’était merveilleux, tu m’as fait un formidable cadeau. »— « J’en avais tellement envie ! »Nous relâchons l’étreinte, nos visages se font face, elle est radieuse.— « J’espérais tellement que vous me feriez l’amour. »— « Tutoie-moi, Agnès, appelle-moi par mon prénom, vivons cette fin de voyage comme une intense histoire d’amour ! »Elle caresse mon visage :— « Ho Paul, tu m’as donné tellement de bonheur ! »Nous nous embrassons fougueusement, plusieurs fois.— « Ma chérie, ma toute belle ! »— « Mon amant, mon merveilleux amant ! »Nos baisers sont réguliers et sonores, je palpe ses fesses, elle caresse les miennes.Nous avons remis nos vêtements et repris la route, il ne nous reste qu’une petite heure de trajet. La cassette de jazz charme nos oreilles en sourdine. Nous alternons les longs moments de silence et les aveux passionnés de nos sentiments l’un pour l’autre. Nos mains sont continuellement en contact.— « L’avenir serait trop difficile à gérer s’il devait y avoir une suite ! »J’ai dit cela brutalement, pensant de mon devoir d’éclaircir la situation. Nos doigts s’étreignent malgré nous. J’ajoute :— « Bien sur si tes intentions étaient de continuer… »Elle réfléchit de longues minutes avant de répondre :— « J’ai vécu un voyage inoubliable. Je continuerai à voir le père de ma copine en gardant en mémoire le merveilleux amant qu’il fut pour moi ! »Tout était dit. Je continue effectivement à voir Agnès régulièrement, quand elle vient voir ma fille. Pendant ces occasions, un simple regard, une simple lueur dans nos yeux suffisent à nous unir dans ce souvenir vécu auprès d’un arbre, sur une colline, dans la campagne, au clair de lune…