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L’écharpe rouge

Posted on novembre 11, 2022décembre 1, 2022 By 2ne7l Aucun commentaire sur L’écharpe rouge
Visualisations: 59

Moi, Jacques, la trentaine, une taille standard, pas vraiment sportif, les cheveux bruns, des yeux rieurs, pas de cicatrices, pas de tatouages, d’humeur égale sans être terne, un peu coincé, sincère, très joueur lorsque je suis en confiance, un mec normal.Moi, Chloé, petite, futée, noiraude, pas née de la dernière pluie, des expériences de vie colorées, un soupçon rancunière envers les hommes, et pourtant très souriante, farceuse, n’ayant peur de rien, moqueuse, cachottière, une nénette un peu clown. Jour de solde, la ruée sur les étals, la foule hystérique en quête de bonnes affaires. Je ne me sens pas trop à ma place. Un seul objectif : trouver au plus vite un cadeau pour maman et quitter cette folie marchande.Jour de solde, avec délectation j’ondule dans la foule riante vers une destination encore incertaine… jupes… colliers… chaussures… tout me tente. Et cet attroupement là-bas ? Sûrement des articles intéressants.Sans vraiment l’avoir décidé, j’arrive dans la partie du magasin que je connais le mieux. Derrière un magma humain en fusion, j’aperçois une pyramide d’étoffes. Des articles soi-disant bradés, des écharpes de soie, de laine, de coton, de je ne sais pas quoi…Me faufilant au cœur de l’attroupement, je découvre un monticule d’écharpes de mauvaise qualité. Je profite quelques instants de ma position optimale, pour observer les nombreux excités qui se disputent ces vieilles peaux de serpent… aucun goût, trop drôle.J’ai un peu la nausée, il y a trop de monde, de bruit, j’ai envie d’être ailleurs. Trouver un cadeau… vite. C’est sûrement une bonne idée une belle écharpe colorée. Plutôt celle-ci ? Ou alors celle-là ? Zut, cette femme distinguée vient de me la piquer sous le nez.Que fait donc ce type ici ? Il est aussi à l’aise qu’un poisson dans un arbre. Allez, vas-y, fais-toi ta place et harponne l’anguille de ton choix avant qu’elle file se réfugier sous un rocher ou dans la gueule d’une morue !Et si je prenais cette belle écharpe de soie rouge ? Oui ? Non ? Hé, encore une pie voleuse, non cette fois elle est pour moi.Mais pourquoi choisit-il la plus longue, la plus criarde, la plus moche ? C’est une écharpe, pas un record du monde… ah, les mecs…Super la couleur préférée de maman… elle est un peu longue… pour moi elle serait parfaite, mais pour maman je ne sais pas… en revanche elle est super douce… et puis maintenant que j’ai devancé cette pie, je ne vais quand même pas lui restituer ma prise ! Let’s go. Oh, la tête de vainqueur qu’il se donne et le regard qu’elle lui lance, la pétasse, mdr. Mais attends mon gaillard, je vais te faire revenir sur terre avec un petit tour à ma façon.— Oui, volontiers pour l’emballage cadeau. Merci beaucoup, Madame, et bonne soirée à vous également.Ouf, et maintenant de l’air. Alors comme ça, tu veux déjà filer ? Tu vas voir comment on se fait subtiliser son précieux par une petite vipère. Hop une poussette dans le dos, hop je t’arrache ton sac, hop j’en laisse tomber un autre tout en souplesse. C’est pas vrai, mais les gens deviennent fous lors des soldes. Ah, mon sac est juste tombé par terre. Ha ha ha trop facile… au revoir, cher inconnu jouet, vous avez agréablement pimenté ma journée. * * *— Monsieur… Monsieur…— Oui, ma jolie, qu’est-ce que tu veux ?— La dame qui s’en va là-bas, elle vous a pris votre cadeau.— Mais non regarde, il est là mon… Ah, la pétasse !* * *Dring…— Bonsoir… heu… que voulez-vous ?Bon sang que fait-il ici ?— Bonsoir, Madame, je crois que ce sac vous appartient ?On fait moins la maline, petite voleuse.— Heu… non, vous devez faire erreur…Il m’a suivie ? Que veut-il ? — C’est étrange, car en fait je suis arrivé chez vous en suivant le mien, de sac.— Mais je ne me suis pas présenté, je m’appelle Jacques et je suis le propriétaire du sac que vous m’avez emprunté il y a dix minutes dans le magasin.La tête qu’elle fait, ça mériterait une photo !— Euh… enchantée… Chloé… mais de quel sac parlez-vous ?Je suis nulle. — Du sac en plastique que vous aviez à la main en entrant chez vous il y a deux minutes.— Le sac en plastique que… — Oui celui que j’aperçois posé sur la chaise, juste derrière vous.— Ah… euh… Incroyable, mais ce n’est pas l’écharpe que j’ai achetée… incroyable… — Vous ne croyez pas que vous en faites un peu trop ?Elle est finalement assez drôle, cette piteuse voleuse.— D’accord, je l’avoue, j’ai voulu m’amuser à vos dépens et vous m’avez piégée. — Et vous vous amusez souvent de la sorte ?— Euh…ça m’arrive de m’amuser aux dépens des hommes, mais c’est assez rare, enfin ce n’est jamais méchant. — Les hommes uniquement ?— Oui, je sais que c’est un peu puéril, mais j’ai quelques rancunes avec la gent masculine.Il a finalement l’air assez sympa ce type.— Et maintenant on fait quoi ?— Je… je peux vous offrir quelque chose pour me faire pardonner ? — D’accord pour un café et je suis curieux d’en apprendre un peu plus sur vos jeux.* * *— Et voilà tu connais toute l’histoire de mes mecs et mes petites vengeances. — Tu es vraiment une drôle de nana, on n’imaginerait jamais cela en te croisant dans la rue… ou dans un magasin !— Car tu penses pouvoir savoir ce qu’une fille a dans la tête en croisant son regard ? — Bien entendu, je fais une totale confiance à mon jugement.— J’aimerais bien connaître ton parcours de vie pour savoir comment tu peux avoir de telles certitudes.À toi de me raconter qui tu es, et d’abord elle est pour qui, cette horrible écharpe ? — Pour ma… mon amie… et elle n’est pas horrible d’abord.— Ha ha ha, mais si, elle est horrible, ce n’est pas possible d’acheter une écharpe pareille pour ton amoureuse, tu mens !Pourquoi me parle-t-il de son amie ? — Pas du tout, c’est que… mon amie adore les écharpes.— Soit, cependant je suis certaine que cette amie dont je doute de l’existence, apprécierait une belle écharpe, mais pas cette filasse écarlate de dix mètres !— Détrompe-toi… euh… plus elles sont longues, plus elle les apprécie.Mais qu’est-ce que je raconte ? Je m’enfonce.— Et tu lui en offres souvent des écharpes serpents à ton amie ?Mais pourquoi il insiste aussi lourdement avec cette amie ?— Euh… oui, elle les collectionne et elle les essaye rien que pour moi.— N’importe quoi, et je pense qu’elle te fait un strip-tease juste vêtue d’une écharpe de cinquante mètres ?— Un strip-tease ? Oui, c’est exactement ça et…— Et… ? — Heu… elle adore quand je la ligote avec son écharpe… c’est pour cela qu’elle doit être longue.Mais je vais où, là ?— Hein ? Tu… farceur, tu as failli m’avoir, espèce de menteur.Il est sérieux ou pas ? — Mais… je… pas du tout.— Tes yeux disent la vérité, mais ta bouche ment… tu vois, moi aussi je peux lire dans tes pensées.— Mais non, je… enfin…Bravo ça, c’est vraiment bien formulé, tu ne passes pas du tout pour un débile.— Allons, soit honnête, moi je t’ai avoué mes petits mensonges.Il est vraiment bizarre ce mec, mais j’aime bien les mecs bizarres, moi. — D’accord, je n’ai pas de petite amie.— Jacques, ton visage est aussi rouge que ton écharpe, serait-ce un de tes petits fantasmes le ligotage ?Allez décoince-toi un peu. — Oui… enfin non… c’est-à-dire que je ne suis pas très à l’aise sur ce sujet.— Et penses-tu qu’avec moi tu pourrais retrouver un peu d’assurance… sur ce sujet ? — Euh… où veux-tu en venir ?— Avec moi… tu en aurais envie ? — Oui, mais…— Mais quoi ? — Mais je ne te connais pas… enfin si peu…— Et c’est grave ? — Non, mais…— Une fois oui, une fois non, je te fais donc si peur ?On dirait un chaton apeuré. — C’est à dire…— Je ne te plais pas ? — Non, oui, tu es magnifique.— Alors Monsieur et oui et non, qu’attends-tu ? — Je… j’attends quoi ?— Qu’attends-tu pour prendre cette écharpe et m’attacher ? Insensiblement, nous nous étions rapprochés, ses yeux dévorant mes yeux, mes yeux perdus dans les siens, et finalement, comme aimantées, nos bouches ont fusionné dans un embrasement soudain.* * * Quel drôle de bonhomme ce Jacques. D’un côté si timide, si touchant, si immature et d’un autre si décidé, si original, si énigmatique. Quelle petite nana surprenante et attirante. Est-ce la nudité qui la magnifie ? Est-ce son envie d’être attachée qui la rend si désirable ? J’ai fantasmé cette situation cent fois et voilà qu’elle se réalise au détour d’une improbable rencontre. Suis-je folle de faire confiance à ce presque inconnu ? Oui, bien sûr que je suis foldingue, mais je le serais encore davantage de ne pas vivre un moment si excitant. Jacques, calme toi, ce n’est pas le moment de perdre tes moyens. Il faut que je reste concentré sur mon objectif : comment vais-je l’attacher ? Tiens mon amant approche avec la fameuse écharpe. Où va-t-il se positionner ? Plutôt derrière, j’imagine, il sera certainement plus à l’aise de ne pas devoir affronter mon regard dévastateur pendant qu’il m’emprisonne. Ses poignets sont très fins. Si je me contente de lui lier les poignets, elle pourra facilement s’envoler. J’aurais dû lui proposer de m’attacher avec une corde, ce n’est pas très contraignant une écharpe, je pourrais facilement me libérer. Je vais utiliser cette technique chinoise qui combine l’enserrement des bras et le maintien des poignets dans le dos. Je pense que ce sera efficace, surtout avec ce long ruban de soie. Il hésite, il ne sait pas comment s’y prendre. Cette méthode nécessite un lien d’une bonne longueur, mais c’est justement la caractéristique première de cette écharpe. C’est certainement la première fois qu’il attache quelqu’un. J’espère qu’il va savoir comment s’y prendre et être à la hauteur de mon excitation. L’inconvénient est que la contrainte sera assez forte sur l’ensemble du haut du corps de Chloé. Pourra-t-elle la supporter aisément ? Il faudra que je sois bien à son écoute. Quand je pense que je vais réaliser le fantasme de Martine… elle va être folle de jalousie quand je vais lui raconter cette expérience. Est-ce uniquement pour cela que je suis tentée par cette aventure ? Il faudra que je « psychotise » avec elle sur ce sujet… mais qu’attend-il ? Elle m’a l’air un peu crispée… ou alors est-ce moi ? Bon, il est temps de commencer… en silence pour permettre à son imagination de s’envoler.Dois-je faire ou dire quelque chose ? Non, à lui d’enfiler le costume du dominant, moi je ne suis que la pauvre soumise. Vraiment une pauvre petite soumise. Je m’agenouille derrière Chloé, sur son grand lit, dans une position similaire à la sienne.Tout d’abord lui faire comprendre qu’elle doit bien redresser son dos. Comme ses mains sont chaudes et douces, c’est un délice. C’est dingue, je n’ai encore rien fait et pourtant je la sens frémir lorsque mes doigts l’effleurent. Cette situation me rend folle, je suis excitée comme une gamine. Passons aux choses sérieuses, je dépose le centre de la cordelette de soie sur sa nuque et je laisse pendre les deux longueurs sur sa poitrine.La caresse de l’étoffe est si délicate, elle me chatouille le bout des seins. Non, non, non, ma belle, c’est terminé d’utiliser tes mains, l’écharpe reste là où je l’ai mise et tes bras le long de ton corps. Oui, j’ai compris le message, ce n’est pas à moi d’agir… je suis ta soumise. Voilà, c’est parfait, le monde tangible m’appartient, je te cède l’imaginaire. Il faut que je me calme, mais c’est tellement excitant. Sa respiration est trop rapide, elle est trop stressée. Je vais passer mes bras sous ses aisselles et enserrer sa poitrine avec mes mains. Oui, mes seins t’appartiennent, je t’appartiens, c’est chaud, c’est doux… Immobiles, mes paumes appliquées sur la chaleur de ses seins, il faut que j’attende que sa respiration retrouve un rythme apaisé. Quel beau moment. Dans ses bras je me sens libre, je me sens bien… en confiance. Doucement je retire mes mains en ramenant les deux pans de l’écharpe sous ses bras qui patientent librement le long de son corps. Oui, je suis prête, je suis à toi. Aussi délicatement que mes doigts le permettent, j’enroule chaque lien de soie autour du bras qui lui correspond. Que cette écharpe est douce, vais-je finir par la trouver belle ? Les deux bras de Chloé sont maintenant habillés de multiples tours d’écharpe, trois au-dessus du coude et trois au-dessous du coude. Je tire assez fermement sur les deux extrémités du ruban afin que le tissu mémorise durablement son emplacement sur chaque membre. Quelle sensation étrange, c’est comme si mes bras étaient assaillis par des milliers de fourmis et que chaque insecte mordillait ma chair avec ses mandibules. Le positionnement et la tension de l’étoffe autour de ses bras sont maintenant parfaits, la peau est largement recouverte de soie. Je finalise cette première phase de la contention, en nouant chaque brin d’écharpe autour du poignet qui lui correspond.Et moi qui te prenais pour un parfait novice… avec les femmes j’ai encore un doute, mais avec les liens tu sembles être un sacré connaisseur. Chloé semble apprécier son emprisonnement, mais elle n’est pas encore captive. Je m’arrête un instant pour profiter de ses belles courbes et suivre du regard la cordelette de tissu qui commence à l’entraver. À la manière d’un boa constrictor, l’écharpe remonte en spirales enserrées toute la longueur de son bras, s’échappe au niveau de son aisselle pour caresser le haut de son sein, avant de basculer sur sa nuque, puis redescendre symétriquement en frôlant son autre sein pour s’enfiler sous son bras et le comprimer de multiples anneaux de soie. Quel moment extraordinaire, mais est-ce raisonnable de laisser cet inconnu prendre possession de moi ? Avec une pointe de fermeté, je force Chloé à plier ses coudes et à croiser ses poignets dans son dos, jusqu’à ce que ses deux avant-bras soient positionnés dans le même plan. Aie… enfin un peu de fermeté, que s’est excitant de s’offrir à cet étranger… J’ai ressenti un petit sursaut de surprise au niveau de son dos et sa nuque. Je crois qu’il s’agissait d’une réponse positive et cela renforce mon intention de la contraindre un peu plus fortement. Pourquoi est-ce si troublant et agréable de perdre le contrôle ? Je n’ai jamais ressenti une telle envie monter en moi, prendre possession de moi. En utilisant conjointement les deux brins de l’écharpe, je lie ensemble ses deux poignets. Chloé est maintenant dans l’impossibilité de se libérer et je vois au rythme de sa respiration qu’elle s’en rend parfaitement compte. C’est comme si une clé imaginaire venait de verrouiller la porte de ma liberté. Cette fois c’est terminé, impossible de revenir en arrière. Je tire légèrement vers le haut ses deux poignets et j’attache les deux brins d’étoffe au niveau de sa nuque (avec la partie d’écharpe déposée au commencement de son ligotage). Cette dernière action rigidifie la totalité de la corde de tissu qui contraint fortement ses bras et tout le haut de son corps, créant un sentiment de totale impuissance pour ma soumise. Chloé, ma fille, tu es folle, tu es totalement à la merci de ce type. Je regarde si les tensions qui s’exercent sur ses bras, sa nuque, ses poignets, ses épaules, ses coudes ne sont pas excessives, mais non… j’ai fait du bon travail. C’est excitant, c’est flippant, c’est tout à la fois… et j’aime ça ! * * *— Comment te sens-tu maintenant ?— Je… je n’ai jamais ressenti une telle impuissance, une telle excitation… et une telle peur. — Mon guide est ton plaisir, je suis là pour toi.— C’est un sentiment sucré et salé, j’ai envie de totalement m’abandonner et cela me fait peur. — C’est normal, ce n’est pas facile de s’abandonner, de faire confiance à son geôlier.— J’en ai envie, mais je n’y arrive pas… pas encore. — Cela demande du temps, je ne suis pas certain que tu y arriveras dès ce soir.— Mais je veux y arriver, je perçois un immense territoire inconnu que j’ai envie d’explorer. — Oui, c’est une bonne comparaison.— Alors pourquoi ai-je peur ? — Ta peur est normale, c’est une barrière qui te protège de beaucoup de choses.— Mais cette barrière m’emmerde ! — Impatiente…— Embrasse-moi ! — Chut… ne dis plus un mot.Jacques fait basculer Chloé sans ménagement sur le lit. Leurs bouches, leurs lèvres, leurs langues fusionnent bruyamment. Une étonnante danse commence, une danse dans laquelle le cavalier dirige complètement sa partenaire, la tournant et retournant dans un tempo frénétique. Les mains de Jacques courent sur le corps de Chloé qui ondule de plaisir et de désir.Après une longue danse endiablée, Jacques retourne Chloé sur le ventre et l’immobilise en se positionnant sur son délicieux petit cul. Il pose ses deux mains libres sur les deux mains ligotées. Aussitôt Chloé cherche à enlacer ses doigts avec ceux de son conquérant, il la laisse faire et ressent aussitôt une immense passion irradier ses phalanges et remonter jusque dans ses bras. Mais en vérité, à cet instant précis, Jacques se préoccupe moins de l’énergie libidineuse que Chloé lui transmet que de vérifier si les liens qui l’emprisonnent sont toujours parfaitement positionnés. Le résultat de cette inspection de routine est totalement positif, malgré l’excitation de leurs ébats, aucun centimètre de soie n’a relâché son emprise sur l’épiderme captif.Tranquillisé, Jacques peut à nouveau se consacrer entièrement au plaisir charnel. Il entame un lent et profond massage de la pointe des pieds jusqu’à la racine des cheveux de Chloé, s’attardant plus particulièrement sur toutes les zones provoquant un changement du rythme respiratoire de sa prisonnière. Puis il se couche de tout son poids sur le dos de sa soumise, l’enserre dans ses bras et…— Baise-moi Jacques ! — Chloé, tu ne dois pas parler.— Baise-moi maintenant ! — Je crois que tu n’as pas bien compris le principe de cette relation. Toi, tu es la soumise et je t’ai imposé le silence.— Je te veux, Jacques. Baise-moi ! — Tu n’as pas écouté ce que je viens de dire ?— Jacques, s’il te plaît, j’ai envie de ton sexe maintenant.— Chère Chloé, je suis un homme de principe, pas le premier soir… mais rassure-toi demain n’est pas très loin…— Au diable les principes, baise-moi ! — Dois-je te rappeler que tu es ma soumise et que tu ne peux pas avoir d’exigences ?— Fais pas chier, tu m’excites comme une folle et ensuite… rien ? Tu es un salaud ! — Tout de suite, les grands mots.— Si je n’étais pas ligotée, je te foutrais une gifle ! — Effectivement avec des « si », tu ne serais pas ligotée.— Détache-moi ! — Tu deviens grossière Chloé.— Détache-moi tout de suite !— En réalité, pour que tu passes une bonne nuit, je vais poursuivre ton initiation en attachant tes pieds aux deux extrémités du lit.— Quoi ? — Oui, je ne voudrais pas que tu chutes du lit durant ton sommeil.— Parce que tu crois que je vais dormir ainsi ? — Étant donné ton manque d’obéissance, j’en suis même persuadé.— Sadique ! — Je le prends comme un compliment.— Bon, j’ai compris, tu vas m’imposer la pire des épreuves… la patience ? — Je sens que tu deviens raisonnable.— La contrainte des liens n’est rien, je peux même dire que c’est très excitant de perdre le contrôle de son corps, mais se voir imposer l’attente, la patience, ça c’est vraiment sadique. — Quelle perspicacité, tu as tout compris.— OK, tu as gagné, tu peux m’attacher pour la nuit et je patienterai jusqu’à demain pour découvrir de nouveaux plaisirs charnels. — À la bonne heure, ma soumise se soumet.— Salaud ! — N’exagère pas avec les compliments, tu ranges où tes écharpes ?Chloé a eu droit à son supplément de liens, et malgré la contrainte physique, malgré la frustration, malgré la colère, malgré la présence de son persécuteur… elle s’est soumise au sommeil.* * *Bip… Bip… Bip… Bip… Bip… Bonjour, nous ne sommes pas là pour l’instant, mais vous pouvez nous laisser un message sur ce répondeur automatique… « Allo chérie, tu es à la maison ? Je n’arrive pas à te joindre sur ton portable. C’est juste pour te prévenir que je viens d’atterrir, je suis encore à l’aéroport et j’arriverai donc à la maison dans environ une heure. Le retour a dû être anticipé en urgence à cause de l’ouragan Surprise qui approchait de l’île. Je suis impatient de te revoir… je t’aime… »* * *— … Tu dors ? — Non— Tu as entendu ? — Oui— Tu… tu as compris ? — Je pense, oui.— Il faut que tu partes, vite ! — Avant cela, pourrais-tu juste m’expliquer d’où sort cet amant ? J’ai dû rater un chapitre hier lorsque tu m’as raconté tes problèmes avec les hommes.— Eh bien, c’est mon mari, il est pilote. Oui, j’ai oublié de t’en parler hier soir. — Dis donc, c’est quand même un oubli assez conséquent.— Tu as raison, j’aurais dû jouer cartes sur table, mais c’est ma vie et j’en fais ce que je veux. — Ne t’inquiète pas, je ne suis pas fâché, j’aurais juste préféré savoir. Bon, je vais récupérer mes affaires et te laisser accueillir ton homme.— Merci de ta compréhension. — Je te laisse également l’écharpe comme souvenir de notre petite aventure attachante.— C’est gentil, j’en garderai un délicieux souvenir… bien qu’incomplet. — Tu pourras toujours me recontacter si tu souhaites poursuivre l’expérience.— Oui, bien sûr, tu me laisses ton numéro de portable ? — Non, mais il te suffira d’aller te promener à l’étage des écharpes, avec un peu de patience tu finiras par me retrouver.— C’est assez improbable comme retrouvailles, non ? — C’est ce qui en fait le charme.— Il y a vraiment un truc bizarre en toi et c’est probablement ce truc qui te rend si spécial… si attachant. — Petite humoriste, mais je peux garder le compliment ?— Oui— Voilà, j’ai récupéré toutes mes affaires, ton mari peut rentrer à la maison, je te souhaite une bonne journée et de joyeuses retrouvailles…— Jacques ? Arrête ce petit jeu s’il te plaît. — Petit jeu ? Mais je pars rapidement comme tu me l’as demandé.— Jacques ! Ne me laisse pas ainsi. — Mais c’est toi qui m’a demandé de partir, ce n’est pas moi qui te laisse.— Jacques ! Détache-moi !— Chloé, s’il te plaît, ne deviens pas grossière au moment des adieux, c’est un moment un peu triste et j’aimerais qu’il se passe bien.— JACQUES !— Avec une heure à disposition, tu as largement le temps de trouver une explication crédible pour ton mari, je te fais totalement confiance.— NON, JACQUES !— Au revoir, Chloé, j’ai vécu avec toi un moment que je n’oublierai jamais.— SADIQUE !— Merci…Lorsqu’il ferma la porte, Jacques constata que Chloé consacrait toute son énergie pour se défaire de ses liens et très peu pour élaborer une explication sur l’origine de cette scène attachante. Une erreur, songea Jacques…

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