Evelyne est d’une beauté rare. À la fois sauvage et naturelle. Le genre d’être quasi irréel, capable de passer du statut de femme-enfant à celui de femme fatale en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire.Elle se tenait là , sous le porche du 13 rue des Dames, endroit qui fut, quelques deux mois en arrière, le triste théâtre de sa séparation houleuse d’avec Yvan. Son ami-frère-confident-amant-père, que ne sais-je encore la façon dont elle le voyait à l’époque. Peut-être s’étaient-ils quittés, ce sombre et pluvieux soir de novembre, de la manière la plus violente qui soit, justement parce que leur relation n’était pas bien déterminée.En cet après-midi radieux, où un soleil lumineux dardait ses rayons sur son visage légèrement hâlé, elle le savait. Elle avait retourné la question mille fois dans sa tête. Cette fois pour ne pas faire d’impair. Et elle était là pour le lui dire. Yvan était libraire et de huit ans son aîné. Elle n’en avait que dix-neuf. Mais à ce moment précis, sous ce porche, elle avait plus l’aspect mûr d’une Lauren Bacall dans Casablanca que d’une sage étudiante sortant du cours de mathématiques.Elle arborait un air à la fois détaché et sûr d’elle, habillée d’un long trench-coat serré à la taille en une large ceinture qui tirait, selon la luminosité, autant sur le beige que sur le vert d’eau. Quoi qu’il en soit, il mettait parfaitement en valeur ses longs cheveux auburn détachés, merveilleusement maîtrisés dans leurs ondulations. Ses grands yeux clairs, à peine rehaussés d’un trait d’eye-liner noir, faisaient le va-et-vient entre sa montre et la librairie qui se trouvait au bout de la rue sur sa droite. Yvan ignorait qu’elle était là à l’attendre fiévreusement, mais elle n’ignorait pas qu’il prenait toujours une pause sur les coups de quinze heures. Heure propice, lui sembla-t-il, pour renouer avec cet homme si magnifiquement charismatique et sensuel d’où émanait un soupçon de bestialité assumée. Elle l’aimait profondément, d’un amour aussi tendre que débridé et elle était là pour le lui rappeler.De longues jambes fuselées, un brin musclées, dont les contours étaient parfaitement dessinés prolongeaient le long manteau. Elles étaient voilées par des bas presque transparents dont seules les coutures au dos trahissaient qu’il y eût du tissu et qui allaient mourir dans de beaux escarpins Styletto qu’elle s’était offerts pour l’occasion. Ces merveilleuses chaussures aux talons vertigineux qui vous affinent n’importe quelle gambette et dont les hommes raffolent, promesse subliminale d’un moment exaltant.Quinze heures deux à sa montre-chronographe blanc laiteux, sertie de diamants sur tout le pourtour. Seul accessoire un tantinet grossier qui lui allait à merveille. Soudain elle entendit un pas ami. Ce pas, elle le reconnaîtrait n’importe où. Décidé, viril, pressé, sonore. Yvan était un bel homme brun, barbe de trois jours, cheveux bouclés au vent et petit sourire naturel aux lèvres. Jean noir droit surmonté d’une chemise violine et d’une écharpe grise en cachemire. Le tout sous un manteau court noir en tweed. Le genre romantique dominateur. Elle eut le temps de vérifier son maquillage succinct et de remettre son minuscule miroir dans la poche de son trench, prit volontairement une pose lascive et suggérée le long de la porte cochère.Quelle ne fut pas la surprise d’Yvan quand il croisa son regard. On put y voir autant d’étonnement que d’envie. Eux qui s’étaient écorchés deux mois auparavant, laissaient en cet instant précis, transparaître une frénésie palpable, semblables à deux tisons ardents dont les braises s’entremêleraient. Pour le quidam se promenant à ce moment, il était indéniable qu’ils furent amants. Cependant et contre toute attente, Evelyne resta sur la réserve et Yvan fit de même.Ils se regardèrent longtemps tout en renouant au gré de paroles échangées. Certes des banalités. Le genre de dialogue qu’ont deux personnes ayant vécu un passé commun et que les évènements ont séparés. Même si ce passé eût été des plus sulfureux. Une petite brise se faisant sentir, Yvan proposa à son amie de se réfugier dans un petit café qui à coup sûr leur remémorerait quelques souvenirs. Ils prirent place au fond, bien assis sur des banquettes en cuir bordeaux, cachés des regards. Ils commandèrent café et grand chocolat chaud viennois. Ils étaient bien, leurs regards étaient vifs d’envie partagée mais il persistait néanmoins une certaine distance. Presque une gêne respective. Peut-être une peur réciproque d’un refus du partenaire, si la vraie raison de leur présence ici était dévoilée. Les breuvages arrivant, les langues se délièrent quelque peu. Yvan posa son manteau sur la banquette et se mit à l’aise. Ils prirent des nouvelles l’un de l’autre, sur leur vie depuis ce triste soir de novembre.Evelyne apprit, non sans un certain contentement, qu’Yvan était toujours célibataire, son travail l’accaparant trop pour penser à folâtrer ou mieux à reconquérir quelque donzelle. Et pendant qu’il lui parlait de lui, elle put constater que la lueur qu’il avait dans les yeux du temps où ils étaient ensemble, se trouvait là , bien ancrée et bien vivace. Elle eut un soupir de soulagement et un petit sourire angélique se planta aux commissures de ses lèvres pulpeuses. Yvan s’en aperçut et lui demanda ce qui la mettait en joie. Elle lui assura que c’était le simple fait de se retrouver en sa compagnie et de passer ce bon moment. Il voulut à son tour connaître le parcours d’Evelyne.Elle était toujours étudiante en médecine, certains cours comme les mathématiques lui donnant des migraines ; quant à la pratique, elle lui raconta ses déboires lorsqu’elle avait inversé deux muscles dans la jambe, ce qui au final rendait le sujet en handicap profond. Yvan rit de bon cœur, lui prit la main, la baisa et lui dit de ne pas s’en faire. Elle n’en était qu’à sa première année, elle avait le droit à l’erreur, tant que c’était sur papier et sur mannequins. Ils eurent un fou-rire et des larmes coulèrent sur les joues d’Yvan. Elle était heureuse et émoustillée de le revoir sourire ainsi. Elle se disait qu’il était finalement bien loin ce fameux soir….Le temps passait et Evelyne regarda sa montre. Dix-sept heures quarante. Il écarquilla les yeux. Il n’avait pas vu le temps passer et vu l’heure, il se dit qu’exceptionnellement, la librairie resterait fermée aujourd’hui. Il semblait que leur complicité d’autrefois était à nouveau bien présente et il n’avait, pour tout l’or du monde, aucune envie de la voir s’échapper. Evelyne avait mûri. Il la trouvait changée et irrémédiablement désirable. Son manteau était très légèrement entrouvert et laissait deviner un décolleté qui lui rappelait de bien bons souvenirs. Sa peau, imperceptiblement cuivrée, lui donnait envie. Il connaissait son goût sucré, l’odeur délicate qui s’en exhalait, sa douceur contre lui. Il espérait secrètement que l’intermède du café conduirait à plus d’intimité.Elle s’excusa et se leva pour se refaire une beauté. Yvan pensa que c’était réellement du domaine du superflu mais la laissa néanmoins, rien que pour avoir la grande satisfaction de la dévisager de dos. Son trench épousant de très près ses formes généreuses, il eut une vue plutôt agréable. Il remarqua ses bas-couture, ses sublimes escarpins et des pensées coquines lui embrumèrent le cerveau. Il régnait une douceur plus qu’acceptable, voire même une certaine chaleur dans ce café, et à aucun moment Evelyne n’avait quitté son manteau. Cette remarque ne le quittait plus et attisait furieusement sa curiosité.Evelyne revint près de lui alors qu’il était encore tout à ses pensées. Il la regarda d’un air absent et son sixième sens de femme lui dicta que son stratagème avait fonctionné. Elle se pinça la langue pour qu’un rictus ne vienne pas la trahir et contrecarrer tous ses plans. Yvan remit le manteau qu’il avait posé et se leva, et ce faisant, il huma le parfum délesté par les longs cheveux défaits. Il ne le connaissait pas. Il le trouva sensuel, charnel et envoûtant et se dit qu’il convenait parfaitement à la nouvelle Evelyne, cette sublime femme fatale qui faisait place à la femme-enfant qu’il avait laissé s’échapper quelques mois avant. Dominateur dans l’âme, il refusait d’admettre qu’il avait participé activement à l’échec de leur couple. Car lui aussi, était dans le même doute qu’Evelyne. « Dois-je la voir comme ma sœur ? Mon amie ? Ma confidente ? Ma femme ? Mon amante ? » Lui aussi avait senti ce mal-être, cet état scabreux où il ne se situait pas. Et ce soir, enfin, il savait.Ils sortirent du café, affrontant le froid et maintenant la nuit qui s’était installée. Yvan enlaça son amie et ils se frayèrent un chemin dans les bourrasques. Le vent faisait voler les boucles auburn d’Evelyne et certaines s’emmêlaient dans les boucles brunes d’Yvan. Un photographe aurait pu, s’il avait été présent à cet instant-là , immortaliser ici une prise superbe de volupté et d’esthétisme. Voire d’érotisme. Deux jeunes gens, admirables de beauté incandescente. Après quelques pas, ils se retrouvèrent sous le porche maudit. Mais ce soir est un tout autre soir : brûlant malgré le vent glacial. Aucune lumière ne vint les accueillir et ils s’en trouvèrent bien aise. Ils passèrent le porche et Yvan, fou de désir, plaqua Evelyne contre le mur, l’embrassa fougueusement, mêlant sa langue à la sienne. Ils ne décollèrent pas pendant plusieurs minutes, minutes durant lesquelles, les mains du jeune homme allèrent s’inviter sous le manteau d’Evelyne. Il avait enfin la réponse aux questions qui le taraudaient. Elle ne portait rien, hormis un porte-jarretelles et les bas-couture qui lui avaient donné les premières suées. Il quitta ses lèvres, baisa son cou, descendit jusqu’à la naissance de ses seins en la léchant et trouva l’aréole qu’il mordilla avec fureur. Presque avec violence vu l’agitation qu’il ressentait dans ses entrailles, semblable à une transe.Evelyne soupirait, gémissait de plaisir. Elle qui depuis la pénible rupture ne faisait que passer ses nuits à se masturber, avec en tête les mots crus de son amant d’alors et les moments de passion sulfureuse partagés avec lui. Celui même dont elle retrouvait les élans débordants en cette soirée d’hiver rude et venteuse. Il lui donnait chaud, une chaleur douce et embrasante en même temps, cette fièvre qui investit vos endroits les plus secrets. Elle sentait son entrejambe la brûler, avide de caresses longtemps inexistantes. Le plaisir était à nouveau bien actuel et à son comble. Ils renaissaient de leurs cendres. Yvan s’accroupit et effleura le nombril d’Evelyne. Elle y avait déposé sans nul doute un soupçon de parfum quelques heures plus tôt, qui combiné à son odeur corporelle, finissait de mettre son homme dans tous ses états. Il glissa un doigt dans sa fente trempée de désir contenu, le tourna, l’enfonça, la fouilla. Il mit deux puis trois doigts et tambourina au fond de son vagin. Elle gémissait plus fort, le souffle se faisait plus sourd. Il retira ses doigts, tira sur ses lèvres, les malaxa entre ses doigts et enfin les mordilla.Evelyne regardait son bel étalon et lui regardait l’extase dans laquelle il la mettait. Leurs yeux brillaient, la fougue se lisait dedans. La fièvre était en eux. Il la pénétra avec sa langue et continua de tirer sur les lèvres moites. Elle avait soif alors il se releva et l’embrassa à nouveau avec rage, fusionnant salive et mouille, ce qui donnait à ces baisers un goût subtil d’âpreté sauvage. Ils continuèrent à mélanger leurs langues pendant qu’il la fouillait de ses doigts. Plus elle gémissait, plus il rentrait ses doigts brutalement en elle. Simultanément, Evelyne, dégrafa le ceinturon, fit glisser la fermeture Éclair du jean et sortit le membre viril droit comme un i qu’elle connaissait si bien, le malaxa, le branla doucement, puis accentua la cadence ; l’autre main étant occupée à caresser les couilles, pleines d’un jus chaud et crémeux qu’elle avalerait sûrement plus tard. Nombre de fantasmes de ces derniers temps se concrétisaient en ce moment.Des rêves où il revenait la prendre dans son sommeil, où il la pénétrait comme la plus vile des bêtes en rut. Le diable personnifié rentrait en elle et la forçait aux pires actions. Elle avait attendu ce bonheur. Yvan gémissait, Evelyne aussi. Ils savouraient ensemble les minutes sans encore forniquer mais c’était déjà délicieusement jouissif. Puis elle se retourna, tint le chibre d’Yvan et se l’enfonça. Il l’empoigna par les cheveux, lui tira la tête en arrière et la baisa comme un forcené. Elle étouffa un hurlement et il lui gifla les fesses. Ses va-et-vient étaient violents, profonds. Ils fourrageaient son vagin, l’explosant littéralement. Ses testicules claquaient contre ses fesses et Evelyne alla les chercher en passant son bras entre ses jambes. Elle les fit rouler dans ses doigts. Yvan se dégagea alors, retourna sa maîtresse, la fit s’agenouiller et enfourna sa grosse bite durcie dans sa bouche. On pouvait entendre les coups donnés au fond de la gorge. Ses burnes, cette fois tapaient sur les lèvres d’Evelyne. Soudain il arrêta les saccades et laissa son gourdin au fond de la gorge, ordonnant à Evelyne d’engloutir également ses bourses. Ce qu’elle fit au risque de suffoquer.Elle aimait souffrir dans l’amour et adorait être la chose, l’objet sexuel pur et dur de son amant. Elle jubilait et lui était au bord de la jouissance. Mais ils voulaient plus. Ils savaient que ce n’était pas là la finalité de l’acte. Yvan se délivra et retourna à nouveau sa partenaire, ôta son manteau et la fit pencher en avant. Il donna ses doigts à lécher à Evelyne et les introduisit dans son anus. Un, bien profondément, avec dextérité et délicatesse, puis deux, en tournant et visitant bien l’intimité, trois, puis quatre. Elle cria mais il l’étouffa. Maintenant son étreinte, il présenta son gland et écarta son cul. Il était bien monté et elle souffrait. Il continuait à l’étouffer ce qui lui donnait un sentiment de puissance. Il rentrait et sortait son sexe avec une brutalité sans nom, tant il était excité. Il jouissait d’être le maître de sa chose dévouée. Evelyne en avait rêvé, mais elle dégustait. Parfois il dérapait tant l’ivresse était à son summum. Il revisita sa chatte, puis à nouveau son cul. Il exultait. Son ventre la brûlait, sa foune, son fondement, tout n’était que douleur. Mais elle savait que son amour-amant, comme elle voulait l’appeler maintenant, ne prenait son pied que dans l’animalité. Plus il pouvait montrer sa violence et la maltraiter sexuellement, plus elle savait qu’il la garderait. Sa tendresse envers elle après l’acte serait aussi en relation avec le sort subi. C’était en partie à ce prix et elle l’acceptait. Il arriva quelques fois qu’il la refasse sucer en retenant sa tête pour que son organe rentre en totalité. Il la fourra ainsi pendant un long moment, alternant les orifices.Au moment de l’explosion finale, il se retira, la retourna la fit se baisser, la gifla et cracha son sperme sur son visage, dans sa bouche et sur ses cheveux. Il se vida dans un cri rauque et se refit sucer. Son râle était digne d’un cerf en plein rut. Evelyne était méconnaissable. Son maquillage si soigné, ses cheveux si impeccablement mis en beauté n’étaient plus que désolation. Mais qu’importe. Elle avait retrouvé son mâle et lui sa fidèle maîtresse. Il ne restait plus qu’à se revêtir le temps d’ouvrir la porte de l’appartement d’Yvan, qui par bonheur était au rez-de-chaussée, de prendre une douche coquine ensemble et peut-être recommencer un autre amusement plus érotique et plus tendre, sur le gros tapis épais du salon devant un bon feu de cheminée, munis de tous les accessoires qu’Evelyne avait pris soin d’emporter, au cas où la réconciliation qu’elle espérait eût lieu.