Je m’appelle Elodie et je suis issue d’une famille bourgeoise. J’ai été élevée dans des instituts très sélects et mon éducation, si elle fut de haut niveau dans les études, laissa plus à désirer du côté de l’éducation sexuelle. J’ai bien eu, comme toutes les filles de mon collège Suisse, quelques expériences, mais toujours dans le secret, il ne fallait pas choquer ces gens de la « haute ». Plus tard, lors de mon retour à Paris, je me suis rattrapée en arrachant la laisse que j’avais eue au cou de nombreuses années. Puis j’ai connu mon mari, et ma vie a repris le train-train habituel. Tous deux avec une profession de haut niveau, nous menons une vie aisée à laquelle manquait un peu de piment. Quand je repense à mes années débridées d’après études, j’ai parfois un peu de nostalgie, bien que je n’aie qu’à peine 26 ans. Bien sûr, je m’entends très bien avec mon mari, mais parfois une envie irrépressible de perversité me prend, envie que j’ai vite fait de calmer. En effet, j’ai du mal à me contenter de rapports classiques dans le sexe et parfois des fantasmes inavouables me submergent. Ayant longtemps connu le sexe comme une chose interdite, je ne peux le concevoir qu’à travers des pratiques originales qu’hélas je n’ai pas l’occasion de mettre en œuvre, et que je n’ose évidemment pas avouer à mon mari. Je n’ose d’autant plus que leur sujet principal est une relation de cocufiage dans laquelle j’imagine assez bien qu’il ne prendrait pas son pied. Je rêve de tromper mon mari, mais pas à son insu. L’excitation me vient du fait que je souhaiterais le tromper avec son assentiment, j’aimerais qu’il m’offre à un autre homme, qu’un autre homme prenne sa place et que ce dernier dirige mon ménage et que ce ne soit plus mon mari. En fait, je cherche un autre chef de famille auquel mon mari serait subordonné. C’est ce fantasme que je ressasse depuis plusieurs mois, et j’ai enfin compris que si je ne prenais pas les choses en main, je ne le réaliserais jamais. J’ai donc commencé subrepticement à avoir des pratiques plus diversifiées avec mon mari. Il y prenait goût et devant mon imagination débordante, il me laissa bientôt guider nos joutes amoureuses. Bien que devenues beaucoup plus variées, elles se passaient toujours à deux. J’en fis plusieurs fois l’allusion discrète à mon mari, qui s’il ne comprit pas ni ne relança la chose, au moins ne s’en offusqua pas. Je proposais évidemment un partenaire pour moi, mais pour ne pas le laisser en rade, j’en proposais aussi une pour lui. Même si ce n’était pas mon trip, j’étais bien obligée de le lui proposer si je voulais qu’il l’accepte pour moi. Bien sûr, si un jour il y avait cette partenaire, ce serait à moi de décider qui ce serait, et elle ne pourrait être que moins belle que moi. Oui, bien moins belle. Cette idée me plaisait assez, finalement. Je pourrais me choisir un étalon de rêve, mais mon mari n’aurait droit qu’à un boudin. Je riais intérieurement en pensant à Belmira notre bonne Portugaise. Agée de bientôt 55 ans, elle était bien ronde, pour ne pas dire grosse et ne s’habillait que de robes à fleurs imprimées démodées depuis bientôt vingt ans. Avec ses grosses cuisses et son gros cul, elle lui conviendrait tout à fait. D’autant plus que le regardant avec des yeux énamourés, elle ne serait pas dure à convaincre. Je riais tout fort en imaginant la scène. Nous étions un jeune couple uni sans enfant et sans histoire, jusqu’au jour où Ben a invité Paul, son chef de service, à la maison. Le but de ce dîner était de favoriser une promotion pour mon mari. Il m’avait recommandé de tout mettre en œuvre pour que la soirée soit réussie. La table était prête, j’avais mis les petits plats dans les grands, j’avais soigné ma tenue et j’étais plutôt sexy, comme il me l’avait demandé. La sonnette retentit, Ben alla accueillir son chef, puis fit les présentations. Paul était très séduisant et j’étais terriblement troublée lorsqu’il me fit le baise-main et dit « Monsieur X, vous avez une femme ravissante ». Je commençais à servir les apéritifs dans le salon quand Ben s’absenta pour vérifier la cuisson du rôti. Aussitôt, Paul me complimenta sur ma tenue, j’étais sous le charme et il en profitait pour me draguer. Puis, mon mari revint, la situation s’apaisa et nous reprîmes la conversation tous les trois. L’apéritif terminé, nous passâmes à table et Ben retourna à la cuisine, alors Paul reprit son petit manège de manière plus appuyée. J’étais de plus en plus troublée, c’est toujours valorisant pour une femme de se faire draguer par un très bel homme. Enfin mon époux reprit place parmi nous, mais Paul me lançait des regards de braise qui en disaient long sur ses intentions. À chaque fois que mon époux allait chercher les plats, Paul se faisait de plus en plus pressant. Je dois dire que je ne faisais pas grand-chose pour le décourager. J’étais de plus en plus conquise et très flattée d’être courtisée par un si bel homme. Petit à petit, un émoi que je ne connaissais pas jusque là, monta en moi. Cet homme me troublait. Grand, baraqué, barbu, un cheveu de jais, l’homme viril par excellence. Je sentais s’électrifier l’atmosphère. Je devenais moite et balbutiais des paroles idiotes lorsque je m’adressais à Paul. Mon trouble ne pouvait pas passer inaperçu, et cet homme que je devinais homme à femmes s’en rendait évidemment compte. Tout ceci avait l’air de l’amuser et petit à petit, un jeu du chat et de la souris s’institua entre nous. Les rôles s’inversaient. Si au début c’était lui qui me draguait, maintenant c’était moi. Plus je le provoquais, plus il s’effaçait pour ensuite revenir encore plus proche. C’était troublant. Une réelle complicité s’instaurait entre nous comme si nous nous connaissions de longue date. Nos gestes se faisaient plus sensuels, plus érotiques, nous menions le même combat et nous savions tous les deux qu’il y aurait deux vainqueurs. Cet imbécile de Ben ne s’apercevait de rien, pourtant certaines allusions de Paul étaient à peine voilées. Pourtant, ça m’excitait encore plus de me faire draguer sous les yeux de mon mari. Lorsque mon mari dit : « Elodie, on va prendre le café dans le salon et pendant que tu prépares les tasses, je vais faire la vaisselle ». Il me jetait carrément dans ses bras, car j’étais prête à présent à succomber aux avances de son chef. J’avais peut-être enfin trouvé la perle rare. Je décidais de m’en assurer. Mon mari n’était pas encore rendu à la cuisine, que Paul me prit par la taille pour m’embrasser dans le cou. Très excitée, je me laissais faire. Nous étions affalés sur le canapé quand j’aperçus Ben qui revenait. Instinctivement, je repoussais Paul, et lui dis : Mais Ben avait disparu. Comme pour me rassurer je criais :— Tu as besoin d’un coup de main mon chéri ?— Non, je me débrouille très bien, reste avec notre invité. J’étais sûre de l’avoir vu et très étonnée de son manque de réaction. Nous avions repris une position plus convenable quand il revint. Nous n’étions plus libres de jouer et petit à petit, mon excitation retomba. Je remarquais que Paul avait l’air contrarié. Je le comprenais, notre petit jeu prenait fin avant même d’avoir commencé. Quelques minutes de conversation superficielle arrivaient à peine à meubler le silence quand Paul s’excusa, il devait rentrer chez lui. Mon mari eut alors une proposition qui m’estomaqua.— On ne va pas se quitter si tôt, si nous allions prendre un verre en ville. Je connais un petit piano-bar très sympa. Paul et moi échangeâmes un regard discret, et c’est sans nous concerter que nous répondîmes ensemble :— Excellente idée ! Nous prîmes notre café comme si rien ne s’était passé. Il était impossible que mon mari ne nous ait pas vus, alors pourquoi cette passivité ? N’aurait-il rien dit à cause de cette promotion ? Après tout, je n’avais rien à perdre. Je n’avais qu’à laisser les choses se faire et les orienter à mon avantage. Il était évident que j’avais envie de Paul comme je n’avais jamais désiré aucun homme avant. Etait-ce parce que son physique viril me troublait tant, ou alors était-ce la présence et l’apparente docilité de mon mari qui m’excitait le plus ? Une chose était sûre, lorsque qu’il nous avait proposé d’aller en boîte, une telle bouffée de chaleur avait monté en moi que je m’en étais sentie gênée. Paul, lui, qui avait tout compris en voyant mes joues rosir, jubilait intérieurement. Sa proie était mûre. Je m’excusai et demandai cinq minutes ? le temps de me changer. Mes deux hommes acceptèrent bien volontiers, et je me retrouvai dans mon dressing devant un petit dilemme. Il fallait que je sois sexy sans en faire trop. J’optai pour un jean moulant mettant en valeur mon joli derrière et mes longues jambes furent rehaussées par de jolis escarpins nu-pieds rouges. Pour le haut, je choisis un top blanc opaque bras nus avec un décolleté sachant rester correct tout en laissant apercevoir la naissance de mes seins. Ils étaient suffisamment fermes malgré leur taille (un joli 90 c) pour ne pas mettre de soutien-gorge. Le maquillage fut à la hauteur des habits, avec juste ce qu’il fallait de provocation. Mes deux hommes ne dirent rien, mais je vis dans leurs yeux l’excitation. C’était bon et moins bon à la fois. En effet, si plaire aux deux m’excitait, il n’y en avait qu’un que je désirais prendre dans les mailles de mon filet, et c’était Paul, enfin on verrait bien, profitons du moment ! Nous prîmes deux voitures pour aller en boîte, et je me retrouvai donc en tête à tête avec mon mari. Je ne pus m’empêcher de lui demander :— Tu n’as pas remarqué, mon chéri, comme ton chef me draguait ce soir ?— Si, bien sûr, il faudrait être aveugle pour ne pas voir que tu lui plais. D’ailleurs, il me semble qu’il te plaît bien aussi.— Et tu ne dis rien ? Tu n’es pas jaloux ?— Non, ce petit jeu m’excite même.— Vraiment ! Alors je peux continuer ?— Oui, mais vas-y doucement, ça ne reste qu’un jeu.— Je veux bien, répondis-je, mais attention alors, je ne sais pas si au cours de l’action je pourrais m’arrêter selon tes désirs. Je veux bien jouer, mais méfie-toi que ce ne soit pas à tes dépens !— Je te laisse libre d’arrêter quand tu voudras, je ne déciderai pas à ta place, promis ! Je m’empressai d’accepter. Il ne savait pas le risque qu’il était en train de prendre, alors mon gaillard si tu veux t’amuser, on va s’amuser ! Mais peut-être qu’il ne prenait pas de risque, après tout, il y a une demi-heure, quand Paul m’embrassait dans le cou, il n’avait rien dit, il souhaitait peut-être que j’aille beaucoup plus loin. Finalement, mon travail de sape de ces derniers mois avait peut-être fini par payer. De toutes façons, cette soirée allait être à moi et j’entendais bien mener le bal à ma guise… La boîte, ou plutôt le piano-bar, n’affichait pas complet. Nous étions en semaine, et seuls quelques couples peuplaient l’endroit. La moyenne d’âge se situait autour de la quarantaine, une clientèle tranquille d’habitués. Nous trouvâmes sans peine une table libre. Paul fut royal et commanda d’emblée une bouteille de champagne. Une fois celle-ci terminée, Ben ne put pas faire à moins que d’en commander une à son tour. Nous étions tous les trois légèrement pompette, ce qui m’arrangeait, car si je restais dans ces cas-là relativement maîtresse de mes émotions, ce n’était pas le cas de mon mari, qui, heureusement pour moi, avait tendance dans ces moments-là à adopter un comportement érotique, pour ne pas dire graveleux. Paul me proposa de venir danser. Ben nous suivit, mais n’appréciant pas trop de gigoter comme un zoulou, il retourna vite à notre table, tout en commandant une nouvelle bouteille de champagne, notai-je au passage. Nous n’étions pas nombreux sur la piste, mais l’éclairage tamisé faisait que nous étions relativement discrets. Paul évidemment me draguait ouvertement, il se rapprochait parfois à me toucher, puis s’éloignait pour revenir encore plus près. Je me laissai faire et le provoquai par des regards aguicheurs. Je jetai un coup d’œil vers notre table et je remarquai que Ben ne perdait pas une miette du spectacle. À son regard, je vis qu’il semblait trouver la situation tout à fait normale, et j’en profitai pour relancer Paul. Nous retournâmes nous asseoir au bout d’une demi-heure environ, tout en sueur. Pendant que je m’installais, Paul retourna au bar pour commander une nouvelle bouteille. Décidément, il tenait absolument à saouler mon mari. Je profitais de ce court moment pour demander à Ben s’il n’était pas trop jaloux.— Tu comprends, Paul me drague si ouvertement que je ne voudrais pas que tu te mettes en colère.— Ne t’inquiète donc pas, je ne suis pas en colère, je dirais même que la situation m’excite.— Je peux donc continuer alors ?— Bien sûr, ma chérie, amuse-toi donc, je profite de ces instants au moins autant que toi. J’étais rassurée. C’est à ce moment que Paul revint avec le champagne et nous lui fîmes la fête pour le récompenser. Au son des slows, nous retournâmes sur la piste. Paul me prit fermement entre ses bras et je me laissai aller, le visage dans son épaule. Nous dansions sagement, un peu trop sagement, et je commençais à m’inquiéter. Est-ce que Paul, finalement, n’avait pas peur de la réaction de mon mari ? Après tout, lui n’était pas au courant du quasi assentiment de ce dernier. Je me coulai donc plus langoureusement contre lui, et ne tardai pas à ressentir son excitation. Mon bassin s’étant calé contre le sien, nous ondulions tous deux au rythme lancinant de la musique. Voyant que je ne me dérobais pas, Paul accentua sa pression, et tout naturellement, je le sentis bander contre moi. Je mouillais tout ce que je pouvais, cet homme inconnu il y a deux heures à peine m’offrait son sexe tendu à travers le pantalon. Pour lui montrer mon émoi, j’entamais un léger mouvement de haut en bas, frottant ma chatte à son sexe. Un peu inquiet, il me demanda :— Et ton mari ?— Ne t’en fais pas, je crois bien que cela l’excite de me voir me faire draguer. Profitant de l’aubaine, Paul laissa descendre ses mains et m’empoigna les fesses que j’avais bien moulées dans mon jean. Je me rapprochais encore plus de lui, et lentement il m’embrassa, d’abord dans le cou, puis il finit à la commissure de mes lèvres, sans toutefois m’embrasser plus à fond.— Faisons durer le plaisir, puisque ton mari l’accepte, nous avons toute la soirée devant nous. Les slows se terminèrent et nous allâmes nous asseoir sagement aux côtés de Ben.— Votre femme danse divinement bien, dit Paul à mon mari, Vous ne dansez pas vous-même, je crois ?— Non, et c’est bien pour cela que je vous suis reconnaissant de vous occuper d’Elodie. Que voulait dire cette phrase ? Avait-elle un sens caché ? Décidément, c’était le chat et la souris pour tout le monde ce soir… La soirée avançait et notre état d’ébriété avec. Ben devenait égrillard, non par ses paroles, mais avec son regard. Je voyais l’étincelle du stupre au fond de sa pupille. À un moment il me glissa à l’oreille :— Va jusqu’au bout, si tu veux. Je le regardai quelques instants, et je lui répondis— Tu le désires, moi aussi je le désire, depuis le début j’en ai envie. Il me sourit, je lui souris à mon tour, puis je me dirigeai une nouvelle fois vers la piste de danse. Paul évidemment me rejoint aussitôt. Il entama une parade amoureuse digne d’un lion en rut. Je ne m’en comportais pas moins comme une femelle en chaleur. J’avais l’assentiment de mon mari, j’en profitais. Je ne savais pas jusqu’à quel point je désirais aller moi-même, mais pour l’instant je ne me posais pas de question. Bien que l’heure fût au disco, Paul et moi arrivions à danser presque côte à côte. Je me frottais contre lui, toute lascive et effectuais des accroupissements devant lui à le toucher. Je dandinais du popotin, me retournais et frottais mes fesses contre lui, je finissais quasi à genoux dans une position équivoque… Puis les slows faisant leur réapparition, je me blottis dans les bras de Paul. Longuement nous nous frottâmes l’un à l’autre, longtemps Paul me caressa les fesses. Je me sentais infiniment bien, je me sentais femelle dans les bras d’un homme viril. Celui qui allait devenir mon amant, car je n’en doutais plus maintenant, s’amusait à m’attirer pour me repousser dès que j’allais trop loin, ou plutôt trop près. Je me plaisais à ce jeu et me comportais de plus en plus comme une chienne en chaleur. Plus Paul me repoussait, plus je revenais près, plus je m’offrais. Lui qui l’avait bien compris, maniait ce jeu avec savoir-faire. Quand nous sentîmes que le dernier slow était en train de passer, nous nous calmâmes subitement et c’est serrés l’un contre l’autre que nous terminâmes cette danse. À la dernière parole de Angie, Paul m’embrassa enfin. Je fondis sous son baiser. Sa langue chaude caressait la mienne et le temps paraissait s’arrêter. Si bien que les rocks avaient repris que nous nous embrassions encore. Tout le monde pouvait nous voir, Même mon mari, mais nous n’en avions que faire. Nous retournâmes nous asseoir main dans la main et sur le canapé, je laissais passer la main de Paul autour de mon épaule. Cette fois, Ben était bien obligé de constater que je sortais avec Paul. Il ne dit rien, puis nous sourit à tous les deux. Un ouf interne de soulagement me submergea. Paul aussi tout décontracté commanda une énième bouteille et dit à mon mari— Votre femme a de la chance d’avoir un mari comme vous. Nous terminâmes la bouteille comme un couple avec un ami, mis à part que c’était mon mari qui jouait le rôle de l’ami et Paul celui de l’amant, ou plus exactement celui du mari. Je me laissais totalement aller dans ses bras, comme si c’était lui, mon mari. Lui, tout aussi naturel, devisait avec Ben tout en me caressant l’épaule et le dos. Ben, loin de s’en offusquer jouait parfaitement son rôle, sachant que l’excitation résidait principalement dans cette inversion des attributions. Un cocufiage classique n’aurait convenu à aucun des trois, mais cette distribution nous allait parfaitement. Paul, parfois, s’interrompait pour m’embrasser, et je fermais les yeux, profitant du baiser tout en sachant que mon mari n’en perdait pas une miette et en profitait tout autant que nous. Nous n’étions pas pressés, d’aller plus loin, sachant tous les trois que de toutes façons les choses ne s’arrêteraient pas là. Au moment de partir, je me dirigeais tout naturellement vers la voiture de Paul. Une question se posait. Où allions-nous ? Pas chez Paul, évidemment, il était marié et cela était impossible. Probablement, allait il m’emmener à l’hôtel. C’est ce qu’il devait se dire lui-même, quand Ben prit la parole et nous dit :— Vous n’aurez qu’à prendre notre chambre, j’irai dans la chambre d’amis. Jusqu’au bout, il tenait à intervertir les rôles. Du statut de maître de maison, il passait à celui d’invité et nous laissait donc la chambre conjugale. Il n’avait rien dit, mais toutes mes allusions n’étaient donc pas tombées dans le vide et apparemment, il devait partager mon fantasme. J’étais tout excitée à l’idée de faire l’amour avec Paul dans la chambre qui nous abritait mon mari et moi depuis plusieurs années. Ainsi Paul allait pénétrer dans mon intimité, il verrait mes objets, mes vêtements, le cadre dans lequel je vivais et qui ne serait plus jamais le même après cette nuit. Puisqu’il en était ainsi, pourquoi se priver et je pris Paul par la main et l’emmenai dans la chambre, non s’en avoir lâché à Ben : Et, comme s’il était réellement un invité, je rajoutai :— Vous trouverez des affaires de toilette dans le premier tiroir du meuble de la salle de bains. J’avais adopté le vouvoiement pour bien marquer le fait que ce soir, ce n’était plus lui mon mari. Entrant à fond dans le jeu il me répondit :— Merci Madame, et bonne nuit tous les deux. Bonne nuit, Monsieur. Du tac au tac, Paul lui lança :— Si vous avez besoin de quelque chose, n’hésitez pas à nous le demander ! Et moi de rajouter en m’adressant à Paul— Tu pourrais, s’il te plaît mon chéri, m’amener ma boîte de pilules. Elle est dans le salon, sur la table basse, j’ai oublié de la prendre ce soir. Et tout en l’embrassant délicatement sur la bouche, je rentrai dans la chambre tout en lançant un regard furtif à mon mari. Il souriait et me fit même un clin d’œil.