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Les outrances d’un prêtre

Posted on novembre 11, 2022décembre 1, 2022 By 2ne7l Aucun commentaire sur Les outrances d’un prêtre
Visualisations: 93

Ceci est une nouvelle écriture du texte que j’ai écrit il y a un an, Confessionnal.Pourquoi écrire à nouveau sur un scénario assez proche, mais dont la fin est sensiblement différente, avec une versification nouvelle, plus soignée – même si elle n’est pas parfaite – et de nouvelles digressions ? Sans doute par insatisfaction, parce que j’avais l’impression de ne pas avoir dit tout ce que j’avais sur le cœur, parce qu’un texte n’est jamais vraiment terminé… La nouvelle version est plus crue, plus cynique, plus grinçante que l’ancienne. Il est d’ailleurs possible que certaines personnes croyantes soient choquées par les idées que j’y exprime, car je n’y suis pas allée de main morte. Auquel cas, n’hésitez pas à vous exprimer dans un commentaire.Certains ont trouvé l’ancien texte trop long : désolée, le nouveau l’est encore plus. Je n’ai pas su retenir ma plume de déverser ce qu’elle avait d’acide. Si vous préférez l’ancien texte, là aussi, vous pouvez laisser un commentaire.__________________________Acte 1Un confessionnal dans une église. Scène 1Le prêtre, une jeune femme, dans le confessionnal. Le prêtre est en soutane et col romain.ElleJe suis venue ici pour la réputationDe prêtre intransigeant concernant la moraleQue vous avez ici, contre l’infestationDe notre société qui est trop libérale.Vous êtes le fervent bras de la tradition,L’héritier d’un clergé aux forces millénairesQui éclaire nos vies grâce à l’éruditionDont vous faites la preuve en vos catilinaires (1).Je m’abstiens de la viande à chaque vendredi,Des Cendres jusqu’à Pâques observe le Carême.Je fais de mon mieux pour gagner mon paradisAfin qu’après ma mort j’aie le salut suprême.Je dois admettre que cela fait bien longtempsQue je ne suis venue avouer à confesse.Mais aujourd’hui il faut qu’un péché révoltantMe soit ôté grâce à votre grande sagesse.PrêtreParlez, ma fille, il n’est en ce lieu aucun malQue je ne puisse par mes compétences absoudre.Soyez sans crainte : il faut, dans l’esprit baptismalBriser le silence et à parler se résoudre.ElleÉvoquer cela m’est quelque peu délicat :C’est un péché de chair commis en solitaire.Peut-être avez-vous vu avant moi quelques casDe ce geste qu’il faut généralement taire.PrêtreVous êtes jeune encore, et en pleine santéVous expérimentez votre beau corps nubile.Il ne faut pas de trop ici vous tourmenter,Ni que toute la vie cela vous obnubile.Mais vous avez raison : ce geste est interdit.Décrivez-moi-le bien avec les circonstances.Ce plaisir il est vrai par l’Église est maudit :Vous serez pardonnée pour votre repentance.ElleIl me faut avouer : j’ai fantasmé sur vous,Allongée sur mon lit je me suis mise nue.Dans ma songerie nous avions un rendez-vous.Sans doute trouvez-vous cette idée saugrenue ?PrêtreN’ayez crainte en disant toute la vérité,Même si ce sujet vous paraît impudique.Cette grille de bois fait la sincéritéDes propos qu’on tient : toute réserve abdique.ElleJe m’étais dénudée comme je vous l’ai dit,Afin que d’abuser méchamment de moi-même.Vous étiez devant moi ; d’un mouvement hardiVous vous mîtes à nu : quel horrible blasphème !Vous n’aviez conservé autour de votre couQue la croix rappelant à tous le sacerdoce.Vous étiez excité et vous bandiez beaucoup.Il faut admettre que ce rêve fut atroce !PrêtreDétaillez un peu mieux cet horrible péché.Fantasmer au sujet d’un homme de l’Église :Le Diable saura bien demain s’en pourlécher.Il s’introduit la nuit, et l’âme il subtilise.ElleOh ! Prononcer ces mots me paraît insenséTant je me sens rougir, car la chose est taboue.Sans doute le démon m’a-t-il influencéePour que mon âme ainsi se recouvre de boue.Les mots me viennent mal : ma stricte éducationNe m’a point enseigné tout le vocabulaireQu’il faut pour exprimer cette fornicationQui a eu lieu dans la toison triangulaire.PrêtreIl est sain que de vivre en toute véritéDans la crainte de Dieu comme les ÉcrituresNous l’ont bien enseigné : votre salubritéDépend que votre vie soit pleine de droiture.Vous avez succombé au piège de Satan :C’est le péché de chair qui est de tous le pire,Car il vous attendait : son plaisir charlatanVous a fait basculer dans son sinistre empire.Je connais vos parents et sait leur probité.Il faut vous préserver de la concupiscence.La sensualité ne doit vous habiter.Êtes-vous vierge encore, en fin d’adolescence ?ElleOui, car je n’ai jamais laissé quelque garçonAccéder à mon lit : je fuis leur convoitise.Avec eux je me fais plus froide qu’un glaçon,Y compris pour celui qui, patient, me courtise.Cependant je ressens, cachée, une chaleur :Une bestialité rugit dans mon bas-ventre,Quelque chose de doux qui attise en ma fleurIntime un incendie, qui vient la nuit et entre.Des images obscènes, interdites chez moi,Procèdent à l’intrusion dans mes pensées conscientes.Ces rêveries persistent et causent mon émoi.Contre elles, mes prières échouent, inefficientes.PrêtreAlors, racontez-moi dans le moindre détailCe que l’obscurité a versé dans vos veines.Vous étiez la brebis modèle du bétail.Je vous condamnerai à dire des neuvaines.ElleJ’avais glissé mon doigt sur le petit boutonCaché dans un repli de ma lubrique fente,L’autre index dans l’anus, comme font les gitons :J’étais gagnée par la luxure triomphante.La phalange a erré au milieu du jardinOù elle a su trouver la butte frémissante,S’en allant titiller le faîte incarnadinAfin que d’en tirer une fièvre indécente.Le mouvement se fit de plus en plus précis,Épousant le relief de façon circulaireTandis que l’autre main, sur mes tétins durcis,Agaçaient ces appas de façon à leur plaire.Le plaisir montait fort : il me fallait gémir.Je procède ainsi quand je me manualise,Tout en voyant sur vous le pénis s’affermir.Cette obscénité à coup sûr vous scandalise !Puis vous prîtes mes pieds afin de les frotterDe vicieuse façon sur votre organe mâle,Balançant cette croix que vous n’aviez ôtéeAu-dessus de ma fleur poilue et génitale.Oui, je vous masturbais en usant des petonsEntre lesquels glissait une verge turgideHumectée de rosée du désir, un bâtonQue je trouvais alors absolument splendide.Cette croix balançait au-dessus de mon corpsS’adonnant au plaisir, blasphème redoutableOutrageant le Seigneur, et malgré mes remords,Je me laissais glisser loin du bien véritable.J’ai bougé mes orteils pour mieux vous exciter ;Grâce à ce mouvement vous paraissiez aux anges :J’en ai intensifié, lors, la vélocité,Ce qui m’a valu de votre part les louanges.Entendant le prêtre s’agiter, elle s’interrompt brusquement.Mon Père ? Allez-vous bien ? Ou dois-je là cesserSi mes propos vous troublent ou de trop vous offensent ?Mais je n’ai pas fini de tout vous confesser,De témoigner tout ce que j’ai sur la conscience.Prêtre, en sueur, épongeant son front avec son mouchoir. Je vous prie, allez, poursuivez le récit.Ce n’est pas tous les jours qu’on a ces déballages.Contez-moi en détail, avec des mots précis,L’aveu de cette orgie dont vous faites étalage.ElleAprès un court moment, vint l’éjaculationEnduisant mes doux pieds de votre sève blanche.De ce songe bestial je fais la délation.Coupable je lui suis, mais mon âme s’épanche !Je lisais tant de joie dans vos grands yeux rieurs,Vous paraissiez si fort apprécier cet outrage,Épongeant votre front ruisselant de sueur,Que votre râle était celui d’un loup sauvage.Ensuite j’ai léché, d’un mouvement gourmandLes gouttes de ce suc que l’on nomme le sperme.Vous m’aviez observée, toute nue me pâmantDe goûter ce que vos testicules enferment.J’ai trouvé ce moment absolument exquis,Un songe très puissant et chargé d’indécence.Un orgasme puissant au bas-ventre naquit.Je m’abandonnai à la volupté immense !Ah ! Le feu de l’enfer peut-il être plus vifQue celui qui a pris alors entre mes cuisses ?Dans cet égarement, mon corps se fit lascif ;Il s’en fallut de peu que je m’évanouisse.J’ai eu l’impression de m’en aller de mon corps ;Est-ce cela qu’on nomme extase en parler docte ?J’étais entrée dans un fantastique transport,Sentant rythmiquement ma chair qui se contracte.Je me sens assez mal : permettez un instantPour me reprendre un peu de me rendre aux toilettes ?Vous avouer cela me gêne et trouble tantQue cela me met dans la confusion complète.PrêtreFaites-donc, Mademoiselle, et revenez après.Il me faut réfléchir à la juste sentence ;Prions et méditons, et puis je serai prêtÀ dire ce que Dieu, dans sa sagesse, pense.Scène 2Le prêtre, seul. PrêtreCette jeune femme a de terribles façonsD’exprimer son péché et décrire son gesteQui provoquent chez moi de très violents frissons.Il faut absolument que fort je l’admoneste !Sa beauté n’a d’égal que son sourire exquis,Car je suis si sensible aux ors des jouvencellesQue ne puis garder l’ascétisme requisPar la situation : mon âme se morcelle !J’ai déjà remarqué, assise sur son banc,Entre ses deux parents, sagement, cette oie blanche.Elle n’est pas futée : à son air c’est probant ;Je ferai ma proie de l’oiselle du dimanche.La belle est ingénue, et grâce à sa candeurJe ferai ce qu’il faut pour capturer ses charmes.Je suis tant attiré par cette exquise odeurDe sa transpiration qu’il faut rendre les armes.Naguère j’étais fier de ma sombre droiture.Je regardais les femmes avec quelque dédainEn condamnant les gens vautrés dans la luxureOù je vais me plonger par un désir soudain !Manipulons-la donc, ce qui sera facileCar elle ignore tout des choses du plaisir.Mon âme est enflammée pour son beau corps gracile.L’instinct de copuler est venu me saisir.Voyons : il y a un trou dans le mur des toilettesPermettant d’observer d’ici facilementLes belles qui se croient tranquilles et seulettes.J’aime bien regarder, occasionnellement.Oh ! Sa peau est à nu d’une façon totaleEt voilà qu’à présent je la vois se toucher !Elle vient d’écarter, les nymphes, ces pétales,S’enfonçant plus encore à fond dans son péché !Mais voici qu’elle urine en un long jet torride,Une touffe de poils d’où s’écoule l’ondée :Tout cela me procure une érection solide.Il me faudra fesser cette dévergondée !Pour s’essuyer il faut qu’elle écarte les cuisses ;Je la vois s’effleurer un peu le clitoris.De la noire Lilith c’est vivante esquisse.Son sexe est une fleur, un étonnant iris !Aurai-je le bonheur d’observer qu’elle jouisse,Qu’elle aille jusqu’au bout du plaisir féminin ?Aurais-je deviné que tant elle m’éblouisse ?Son sourire pourtant m’avait semblé bénin.J’ai en mémoire la paroissienne fidèleVêtue très simplement lors des célébrations,La chrétienne zélée que je donne en modèle,Toujours bien à genoux pour la prosternation.Quelle transformation ! Elle semblait si sageAvec sa robe blanche entre ses deux parents…Mais voici maintenant d’elle un nouveau visage :De sa nature vraie je fus tant ignorant.Quand elle était enfant, elle se confessaitPour avoir oublié de dire ses prières.Elle écoutait, tout ouïe, lorsque je professaisL’Évangile : la plus sage des écolières.Aujourd’hui, j’ai vu que son corsage est rempliPar deux jolis seins blancs absolument sublimes.Que de transformations le temps a accompli,Toujours avec des yeux qui tant de joie expriment !Une fois retirée, la chemise fleurieDévoile une poitrine à condamner un saint.Quand bien même ce geste est une rêverie,Je donnerais beaucoup pour caresser le sein.Je l’entends respirer d’une façon profonde.Ses doigts vont à présent plus vite dans l’action.Cette masturbation semble de joie féconde,Alors que mon regard la prend par effraction.Elle gémit, se cabre et se tend, se tortille,Se mord la lèvre afin d’éviter de crier.C’est un tison de feu, un poisson qui frétille,Un cheval fou jetant l’homme des étriers.Jusqu’au septième ciel je la vois qui s’élance.C’est extraordinaire, un spectacle étonnant :L’orgasme féminin est sans équivalence.Je m’ébahis tout en cette femme espionnant.J’aime tant épier les charmes d’une belleQue j’en fais le festin de mon esprit pervers.Celle-ci m’a permis – merci, Mademoiselle ! –De la voir en secret toute nue comme un ver.Je ne puis m’empêcher, retroussant ma soutaneDe toucher à ma verge empoignée fermement.C’est férocement que cette vue me satane ; (2)Ses charmes si puissants me touchent extrêmement.Je m’en vais la punir d’une façon très fermePour un péché de chair que je pratique aussi :Elle expiera pour deux. Ah ! Il me vient le spermeEt le soulagement dans l’abri obscurci.Ayons donc l’air de rien : voici qu’elle se rhabille,Retournant à présent dans le confessionnal.Rajustons ma soutane et mon cœur qui vacille :Qu’elle ne me sache pas voyeur libidinal.Scène 3Le prêtre, la jeune femme.ElleExcusez-moi, mon Père, j’ai été un peu longue :Les habits féminins sont parfois compliqués.Je suis revenue pour entendre l’épilogue :Que me dois-je de faire ? Il faut me l’expliquer.PrêtreVotre péché de chair est une chose grave :Si vous n’y prenez garde, il conduit en enfer.Quand l’âme se dissout, que le corps se déprave,On termine damnée dans le feu et le fer.Ces plaisirs sont coupables : il est fort nécessaireD’y suppléer ce soir sous mon commandement.Sur votre âme ils seront comme un terrible ulcère,Une lèpre morale où l’on meurt laidement !Souvenez-vous d’Onan, au temps de la Genèse ; Il ne pratiquait pas le coït régulier :Dieu l’a condamné à l’éternelle fournaise,Le vouant à périr, châtié, sans sourcilier. (3)La société l’admet : elle est trop permissive.Les journaux, Internet, répandent à gogoDe la pornographie, tentation obsessive.Je rêve qu’ils deviennent un jour tous illégaux.Il y a même un site où l’on lit des histoiresAbsolument cochonnes et au ton scandaleux.Qu’on interdise tous ces textes vomitoiresFaits par des amateurs de contes graveleux.L’auto-érotisme est un éternel fléauDont on voit chaque jour les terribles ravages :Il éloigne les gens des chastes idéaux,Il rend sourd, amollit de langueurs, ensauvage.Souvent, l’adolescent verse dans ce traversParce que sa probité n’est pas bien établie.Nonobstant, quand il cède à ce désir perversSa vertu, peu à peu, se retrouve affaiblie.La manusturation est un dérèglementDe l’esprit et du corps vers le libertinage.Répétée, elle amène à un aveuglement :Des crimes les plus noirs on voit son cousinage.Elle est un tremplin vers le pire des péchés,À savoir l’inversion : l’union contre nature.Des gens d’un même sexe alors sont entichésL’un vers l’autre entraînant leur âme en pourriture.Le bon docteur Tissot avait cent fois raison : (4)C’est une maladie en plus que d’être un vice.Pour ne point rechuter, entrez en oraison ;Mais sans doute aurez-vous besoin de mon service.Il n’est pas suffisant de dire une prière ;Il faut plus que cela : de la rude piété,Afin que de calmer la terrible colèreDe Dieu dont vous avez fait la contrariété.Mais vous, ma chère enfant que j’ai connue petite !Pourquoi vous égarer dans le méandre odieuxDe la fornication ? Le mal vous a séduiteEt vous éloignée, ignominieux, de Dieu.C’est toujours un péché lorsque la chair exulte,Mais j’ai confiance en vous, et vous saurez guérir.Je vous soignerai grâce à mon pouvoir occulte,Pour que la corruption ne vous fasse périr.Connaissez-vous l’enfer ? C’est un lieu de terreurAux tréfonds de la Terre, animé par le Diable,Où éternellement l’on paye ses erreurs.Hélas ! Certains péchés sont presque inexpiables !C’est le cas, notamment, de l’immoralitéDu vice manuel : la chute est redoutable.Sachez cela malgré la juvénilité :Dans le pandémonium, tout est épouvantable.Elle, en pleurant. En entendant cela, une terreur me glace :Jusque-là, j’ignorais l’extrême gravitéDe mon mal qui a fait dans le Ciel ma disgrâce.Mon Père, sauvez moi par votre probité !Reste-il un espoir d’échapper à l’abîmeOù mon âme égarée chutera dans la mort ?Vous, que j’ai conservé toujours en haute estimeÊtes mon seul recours : votre esprit est si fort !PrêtreIl est encore temps, rassurez-vous ma fille :Je ferai ce qu’il faut afin de vous sauver.Vous que je vois pleurer au travers de la grille,Vous qui avez chuté, je vais vous relever.Tout d’abord je voudrais m’assurer d’une chose :Avez-vous aujourd’hui vos menstrues ? Auquel casIl faut attendre un peu ; cette humeur indispose :Mon sacrement spécial est un peu délicat.La Bible nous dit que la femme reste impure (5)En période de règles et quelques jours après :Il faut attendre que l’écoulement s’apureAvant d’exercer le protocole secret.ElleTranquillisez-vous : non, je n’ai point de ces lunesCes jours-ci qui me font le chat sanguinolent.Je ne vois pas pourquoi cela vous importune,Mais tout empêchement serait bien désolant.PrêtreRendez-vous ici-même, à minuit, dans l’église.Je m’en vais vous purger de ce terrible mal,Car contre le Malin mon pouvoir rivaliseEt vous retournerez dans un état normal.Soyez prête à subir toutes sortes de chosesQui peuvent vous surprendre et même vous choquer.À pratiquer cela mes dons me prédisposent :C’est la grâce de Dieu qu’il me faut invoquer.À la fin de l’action vous serez pardonnée,Vous aurez échappé à la fureur de Dieu,Évitant dans le Ciel que vous soit sanctionnéeL’horrible faute, ôtant de votre âme un épieu.Une chose importante : il faut savoir se taire,Garder silence sur ce puissant traitement.Vous voulez des longs doigts de Satan vous soustraire ?Gardez-vous à tout prix du moindre ébruitement !ElleJe viendrai à minuit : l’affaire est entendue.Je serai muette, et personne ne sauraQue me rachetant de la volupté indue,J’aurai bénéficié de votre forte aura.D’ici là je prierai à m’en déchirer l’âme,M’abîmant en secret dans la supplicationAfin que d’échapper à ces terribles flammesEt contribuer à ma purification.Acte 2Dans l’église, à minuit.Scène 1Le prêtre, seul.PrêtreSoyons prêt, ajustons bien notre col romainQui contraste de blanc au noir de ma soutane.Il faut cette tenue pour que d’un tournemainJe redresse l’esprit de cette nymphomane.L’église est désertée, il n’y a plus personne,Plus de vieille bigote et plus de sacristain.Mais voici que minuit à notre clocher sonne.Sera-t-elle à notre rendez-vous incertain ?Pour plus de discrétion, les lampes sont éteintes.Seules quelques bougies ont une ombre de sang,Tel le cierge pascal dont la flamme est complainteAu son que l’on perçoit de la chouette harfang.Ô toi ma nyctéa (6) depuis longtemps compagneDe mes débordements malgré tous mes sermons,Ce soir je suis Jésus qui retire son pagneEt qui résolument rejoint tous ses démons.Oui, je vais abuser d’une fille simpletteCroyant sincèrement toutes les âneriesQui la font bien servile, et ma verge replèteCar je vais de sa chair faire l’ivrognerie.Que dis-tu de cela, ma fidèle chouette :N’est-ce pas le sommet de la perversité ?On prône la vertu, et puis hop ! Pirouette !Il est venu le temps de la lubricité.Mais la voilà qui vient : je vois sa silhouetteAvancer dans la nuit vers son lieu d’attrition (7).Elle sera ma chute : il faut que te fouette,Ô toi femme funeste et noire apparition !Scène 2Le prêtre, la jeune femme. ElleMe voici : je suis prête à me livrer à vous.Faites donc ce qu’il faut pour veiller sur mon âme.Voyez : je suis à l’heure à notre rendez-vous.Soyez sans concession car je vous le réclame.PrêtreJe prié longuement juste avant de venirLe Christ et tous les saints, et aussi Notre-Dame.Votre corps est brûlant, nous allons le punir.Le mal vient de la chair qui est matière infâme.Veuillez en conséquence ici vous dénuder.Montrez-moi s’il vous plaît, vilaine pécheresse,Votre corps tout entier afin de préluderÀ votre absolution sans honte ni paresse.ElleVotre demande étrange en ce lieu pourtant saintQue de me dévêtir, j’y fais obéissance.Je n’imaginais pas mes cuisses et mes seinsExposés à la croix avec tant d’indécence.Me faut-il retirer le carré de cotonQui me cache le sexe ? Est-il indispensableÀ vos yeux d’afficher mon intime chaton ?Ou puis-je le garder, si cela est faisable ?PrêtreJe veux vous inspecter en toute nudité :Il faut tout retirer, y compris la culotte,Afin que d’observer avec lucidité,Sans obstacle ou écran, l’objet de votre faute.ElleJe me sens fort gênée, atteinte en ma pudeurQue de me dévêtir sous votre regard d’homme.Cependant votre foi, qui est pleine d’ardeur,Seule pourra guérir le feu qui me consomme !Pourtant, s’il le faut pour gagner mon paradisJe veux bien me soumettre à vous dans la confiance.Je sais bien, sans vertu, que le sel s’affadit ;De ma pauvre personne en sais l’insignifiance.J’ai de l’espoir en vous : soyez rude, exigeant,Car je veux accéder au royaume céleste.Vous serez un saint homme ici en m’infligeantLa mortification qui du péché déleste.Je sens votre regard qui fait mon embarrasDe me voir exposée. J’éprouve de la honteEt en souffre beaucoup : ce chemin est ingrat ;Cet effarouchement, il faut que je l’affronte.Je n’ai jamais montré toute ma nudité ;Même le médecin ne m’ausculte pas nue.Mon front en est rougi par la timidité.J’hésite à vous montrer mes secrets d’ingénue.Vous avez sous vos yeux mon corps tout dénudéDe la tête aux orteils quand ma culotte glisse.C’est une gêne que je voudrais éluder,Mais dans l’épreuve il ne faut pas que je faiblisse.Voyez : à cet endroit de mon triangle herbuJ’ai péché lourdement de façon manuelle.Vous pouvez observer le séjour de l’abusDe moi-même : une action qui fut délictuelle.Mon Dieu : qu’en serait-il si quelqu’un nous voyaitMe découvrant ainsi, en tenue impudique ?Que fais-je donc ici, et non en mon foyer ?Faut-il tout cela pour qu’un péché s’éradique ?Prêtre, à lui-même :Cette beauté dépasse intégralement toutCe que j’imaginais de la grâce des femmes.Une fois toute nue, ses sublimes atoutsSont plus forts que ma foi : c’est là mon sombre drame !Mes yeux sont affamés du rose de la peauQui se découvre nue d’une façon totale.Voici qu’elle a ôté chacun des oripeauxTout comme une odalisque au charme qui s’étale.À la jeune femme :Allons, détendez-vous, car je suis votre ami,Et je vous promets que vous serez satisfaite :En ressortant d’ici, le mal sera remis,Vous aurez de nouveau la pureté parfaite.Laissez-moi écarter vos lèvres sans bougerAfin d’apercevoir le lieu de l’onanisme.Est-ce donc ce bouton où mon doigt va fouger (8)Qui vous a fait chuter au fond de l’hédonisme ?ElleC’est bien à cet endroit qu’hier soir j’ai péché.Il est très fortement sensible à la caresse :C’est le point du plaisir qui m’a fait trébucherQue vous sollicitez du doigt avec adresse.Voyez, c’est ainsi que l’on sort de son fourreauCette motte de chair qui est la friandiseOù je me suis perdue, l’intime braseroQui enflamme les sens, bien qu’on nous l’interdise.Quand votre mouvement provoque un chatouillisQui donne de la joie sur mon humble colline,Je ressens un frisson, mes sens sont assaillis :Je suis mauvaise fille, à la débauche encline.PrêtreVoyez-vous, l’inspection de ce lieu génitalQui brime la pudeur est pourtant nécessaire :Pour vous absoudre, il est absolument vitalDe tout me révéler d’une façon sincère.Ouvrez-moi cette fleur dont la pilositéBrune s’humidifie un peu sous la caresse,Quand mon doigt en parcourt la sinuositéAfin d’y secourir l’âme en grande détresse.ElleQue me faites-vous là ? Je vous dois le respectFidèlement autant qu’à mon père, à ma mère.De votre vocation, je méconnais l’aspectÉrotique, car mon catéchisme est sommaire.Si vous continuez, vous me ferez jouir,M’enfonçant un peu plus dans la concupiscence.Quand je vois votre doigt dans mon chat s’enfouir,Vous en allumerez bientôt l’incandescence.PrêtreTaisez-vous je vous prie, car ma concentrationEst sans cesse émoussée par votre bavardage.Pour bien vous secourir de la perpétrationDu péché de la chair, je pratique un sondage.ElleJe vous vois maintenant y faire un lèchement ;Cela me fait du bien. Que votre langue est douce !Certes vous pratiquez le geste gauchementMais le muscle lingual est meilleur que le pouce.Je n’imaginais pas que monsieur le curéSoit serviable au point d’accorder cette grâceÀ sa pauvre fidèle et à me procurerAutant de volupté d’une bouche vorace.PrêtreJésus a bien lavé, lors du dernier repas,En toute humilité les pieds de ses apôtresAvant que de marcher, lucide, à son trépas :Pourquoi ce lavement ne serait-il pas nôtre ? (9)J’aime beaucoup vos pieds mais je veux découvrirCette fleur qui m’était jusque-là méconnue.Ces pétales carmin je m’en vais les ouvrir ;Dans l’humide sillon, ma langue s’insinue.Me voici à genoux devant votre corps nuCar celui d’une femme a un profond mystèrePlus insondable et fort, pour moi plus inconnu,Que celui de la Croix, l’énigme trinitaire.À lui-même :Il possède, caché, d’incroyables parfumsQui me furent toujours lointains, inaccessibles,Rappelant l’océan apaisant aux embrunsPuissants, et dont je sens l’appel irrépressible.Sans doute ils sont nombreux, ceux qui restent blasés ;L’anatomie des femmes est extraordinaire.Mon esprit est en feu : il vient de s’embraserEt nous n’en sommes ici qu’à nos préliminaires !Durant bien des années je n’avais pas vécu :Je n’étais qu’à moitié un homme sur la Terre,Découvrant sur le tard les fragrances d’un culOù je vais me plonger comme au fond d’un cratère.Je rêve que cela se produise en publicDevant une assemblée recueillie du dimanche :Que chacune et chacun soit témoin du traficDe ma langue qui vient aux muqueuses et s’y branche.Les fidèles viendraient assister très nombreuxÀ mon invention de nouvelle liturgie.Sans doute quelques-uns diraient cela scabreuxQue de l’accouplement on fasse apologie.Elle s’exhiberait en brimant sa pudeur :En la manipulant, il n’est rien d’impossible.Elle se laisserait montrer avec ardeur,Et dans la nudité resterait impassible.Quand des centaines d’yeux l’admireraient jouir,Les messieurs tendrement gâteraient leur épouse.Comme à Pentecôte où l’Esprit vient éblouir,Il en résulterait une vaste partouze.Mais l’Ancien Testament a hélas aboliAux temps d’Abraham la prostitution sacrée.Les autels sexuels furent ensevelis :Maudit celui qui fit ce stupide décret !De nouveau à la jeune femme :Montrez-moi donc aussi cette autre cavitéOù vous avez fauté : quel est cet orifice ?Je veux évaluer quelle est la gravitéDe la manie honteuse – un sombre maléfice.EllePour cela je me mets ainsi : sur les genoux.Voyez, le trou est là. Mon Dieu, quelle indécence !Je n’imaginais pas exhiber mon minouEt le bas de mes reins pour faire obéissance.Cela me semble obscène, en ce lieu consacré,Que d’exhiber mon corps à un ecclésiastique.La Bible a-t-elle dit, en un texte concret,Qu’il est permis des choses à ce point érotiques ?PrêtreCertainement ! Lisez donc l’Ancien Testament :On y trouve des textes assez pornographiquesOù les pires outrances y sont allègrementDécrites. En voici donc un exemple horrifique : Loth avait en son temps, au cours de son sommeil,Été abusé par ses filles adolescentesQui l’avaient enivré, et avant son réveilS’inséminaient avec la verge turgescente. (10)ElleAlors, donc, procédez à votre sacrement :Puisqu’il faut avaler maintenant des couleuvres,Il ne faudrait pas que ce soit médiocrement.Ne me ménagez pas : accomplissez votre œuvre.PrêtreOui, effectivement, il faut vous mortifier,Abaisser cette chair pour que esprit soit chasteEt renaisse aussitôt, dans la nuit, vivifié,Débarrassé enfin des luxures néfastes.Il faut que la souffrance évacue le péché.Demeurez à genoux, présentez bien vos fesses.Allons, car l’heure avance, il faut nous dépêcher.Je vais dire pour vous uniquement la messe.Il fouette les fesses de la jeune femme.Sentez-vous ce fouet ? Il vous est rédemption.C’est par votre douleur que vous deviendrez sainte.Il expurge de vous toute la corruptionHorrible du péché : gardez-donc les mains jointes.Pour atteindre le ciel il faut mater la chair :L’idéal religieux exige qu’on mépriseL’épine d’affliction où notre orgueil se perd,Permettant à l’esprit de garder la maîtrise.Pensez-donc à Jésus qui souffrit sur la croixAprès que les soldats cruels le flagellèrent.C’est pour cela qu’au ciel son Père l’a fait roi.Soyez docile afin, vous aussi, de Lui plaire.Chaque coup de fouet vous retire du mal :Il faut aimer souffrir pour être une chrétienne.L’endolorissement devient paroxysmal.Offrez votre tourment pour que Son règne vienne !Exacerbez en vous cette sainte douleur !Vous devez adorer Jésus dans la souffrance.Apprenez que le mal a beaucoup de valeur.Chacune de vos plaies fait votre délivrance.Restez docile et sans faire un seul mouvement,Trouvez la gloire en la totale obéissance.Priez, gardez vos mains unies jointivementAfin de retrouver votre ancienne innocence.À lui-même :Le claquement du cuir sur le dos rose et frais,La douleur consentie d’une femme docile,Et le tendre épiderme à présent balafréFont ma joie infernale où mon esprit jubile.Elle se laisse faire. Ah ! J’aime ce moment !Peut-être parviendrai-je à l’orgasme sadiqueComme on lit dans les livres à l’index, les romansSulfureux que l’Église aux chrétiens contre-indique ?ElleC’est un bourrèlement qui est certes accablant,Mais qui donne la joie car je vous suis soumise.Cette émotion étrange est un plaisir troublant.Je sens la sainteté grâce à votre entremise !Pourriez-vous s’il vous plaît augmenter ma douleurPar la crucifixion réelle et véritable ?Je veux connaître aussi l’affliction et les pleurs ;Vous perceriez de clous mes membres misérables.Ainsi vous me verriez dans la dérélictionEt l’avilissement dans l’atroce souffrance,Parce que la sainteté est seule ambition.Cela plaira à Dieu en toute transcendance.Scène 3Le prêtre, qui parle à lui-même – c’est à dire aux seuls spectateurs – et la jeune femme,qui se laisse clouer sur une croix. La scène est onirique : pour souligner que rien n’est réel,on peut utiliser lumière rouge tamisée, fumée, musique lugubre, etc.Prêtre, à lui-même :Ce serait fantastique ! Jamais je n’ai oséDans mes plus noirs fantasmes une telle folie.Mais cela risque fort demain d’indisposerD’afficher sur la croix une femme jolie.Je l’imagine nue et transpercée de clous ;Je la contemplerais mourir dans la souffrance.Dieu lui-même serait de mon pouvoir jaloux :Elle aurait librement décidé cette outrance.Lorsque se dresserait, comme un défi au Ciel,Le mât de l’infamie où la femme est clouéePar ma volonté seule, un lien sacrificielLa lierait avec moi, l’agnelle dévouée !Elle se laisserait punaiser sur le bois !Ravissante ainsi qu’un papillon, capturéeAu filet très pervers de mon discours qu’elle boitComme un poison de mots qu’elle écoute, apeurée.Tuer ! Donner la mort, d’un acte décidéTout en se cachant sous le religieux prétexte,Se livrer au plaisir violent de trucider :Ce serait excitant ! Surtout dans ce contexte !Hélas, je ne peux pas ! Tout serait découvert.Il serait compliqué de cacher le cadavreAprès avoir joui de ce désir pervers,Cependant interdit, d’une loi qui me navre.Les Croisés de jadis, et puis l’InquisitionJouaient légalement : ils eurent de la chance,Se voyant affecter la macabre missionDe donner libre cours à l’extrême violence.Ils avaient, non le droit : l’explicite devoirDe tourmenter des femmes au bon dogme rebelles.Les hommes de l’Église, enivrés de pouvoir,Pouvaient se fasciner du supplice des belles !Ils étaient protégés au fond de leur donjonAfin de se livrer à leurs pulsions macabres,Et quand ils capturaient un beau cœur sauvageonIls le convertissaient : nul besoin de palabres !Ils donnaient carte blanche à leur éros profondAfin de débusquer les belles hérétiquesQu’ils pouvaient enchaîner, dénudées, au plafondPour mieux leur infliger des choses sympathiques !Ils avaient su briser Cathares et Templiers,En tuant à l’envi au fil de leur épée.Celles qui résistaient, ne voulaient pas plierDe leurs cris de douleur chantait la mélopée.Des femmes étaient liées et soumises à l’horreurDe la question pendant des heures et des heures.Quand elles n’abjuraient pas, demeuraient dans l’erreur,C’était sur le bûcher où l’on voyait qu’elles meurent.Celles qui dérangeaient risquaient l’arrestation.Leur crime : pratiquer de la sorcellerie.Des aveux extorqués faisaient récitation,Racontant en détail toutes leurs diableries.J’aurais bien aimé vivre un millénaire avant :On m’aurait confié une cagoule rougeAfin d’être bourreau : un métier dans le vent,Torturant tout ce qui porte seins et qui bouge.Car les hommes craignaient les femmes, en avaient peurPour ce que recelaient d’indicible mystèreLeurs compagnes d’alors : ils se firent tueursPour garder leur pouvoir, les forcer à se taire.Mais les temps ont changé, et il n’est plus permisD’extorquer des aveux en suppliciant des femmes,Ni de soumettre au pal les captifs ennemisOu commettre le viol sans encourir le blâme.Que notre temps est fade et que mièvre est la paix !J’aurais tant voulu faire une guerre virileOù l’on tue pour tuer, où la joie d’étriperVaut tous les idéaux qui servent de mobile.Qu’importent les nations, les couleurs des drapeaux,Les rêves de grandeur, l’appel de la patrie :Exterminons sans but, faisons-le en troupeau ;La Marseillaise même invite à la tuerie.Je l’aurais convertie et serais un hérosEt non un criminel, pour ces rudes sévicesQue j’infligerais bien pour des motifs moraux.Mais donner libre cours aux pulsions est un vice !Scène 4Le prêtre, la jeune femme. Retour au monde réel : éclairage normal, plus de fumée ni de musique.Prêtre, à la femme :Tu ne mérites pas de souffrir sur la croix :C’est un destin que Dieu a réservé aux justes.Si tu veux la douleur, je t’offre le surcroîtDu rude fouettement qui sur ta peau s’incruste.Expose bien tes fesses et tes cuisses et ton dosOù s’abat sans répit une lanière noire.Reste bien à genoux, récite des CredoQuand la flagellation s’abat, absolutoire.ElleJ’ai trop mal : cessez donc l’usage du fouet !Sans doute est-ce à ce prix que l’on sauve son âme ;Cependant, maintenant, il me faut avouerQue c’est trop, même si notre Dieu le réclame.PrêtreSais-tu ma fille que l’excommunicationPunit quelquefois quand on se manualise ?Mais tant pis, cessons là la mortification ;C’est ainsi que pourtant l’onction se réalise.ElleJ’ai pourtant le désir de servir le SeigneurMême s’il faut mourir dans de grandes souffrances,Car il est toute vie, du péché le soigneur ;Mais je suis si fragile et manque d’endurance.PrêtreIl me vient à l’idée de tourmenter des seinsDont tu me sembles un peu, ma fille, trop altière.J’en pince les tétons dans l’unique desseinDe les endolorir de sévère manière.Ces choses féminines, outils de séductionConçus pourtant au but d’offrir la nourritureAux tout-petits sont beaux jusqu’à la perfection :Je vais les tourmenter pour faire ta droiture.J’agace l’aréole en un âpre pinçon,Malaxant sans répit les superbes mamelles.Pour ta faute voilà la cruelle rançon :Le cruel serrement de ces sphères jumelles.ElleLa manipulation fera ma componction. (11)Est-ce un péché de plus de la trouver plaisante ?Si vous faites cela à titre de sanction,Il vous faudra trouver peine plus meurtrissante.Je dois vous confier que je m’offre souventDes caresses en ce lieu, debout devant ma glace,Et nue totalement, je fais en me lavantDes blandices aux tétons où mes mains se prélassent.Mais vos mains, mieux que moi, me caressent les seins :Le geste ferme et doux fait ma béatitude.Heureuse suis-je donc, comme on lit à Toussaint,Car vous me guérissez de mes vicissitudes.Il faut vous avouer, au risque de choquer :Vous progressez dans la féminine grammaire.Si vous continuez, vous allez provoquerSans l’avoir recherché un orgasme mammaire.Ah ! Vous êtes un expert. Je vous ai prévenu :Vous m’avez fait jouir sur cet endroit sensible.Mais pourtant je croyais qu’on avait convenuQue le plaisir c’est mal, et de l’enfer passible ?PrêtreDécidément tu as l’esprit dévergondé,Trouvant la volupté même dans les pinçures,Ce qui t’a fait mouiller, voire même inonderLa nappe maculée d’immondes salissures.Il est temps à présent de me déshabillerPour te montrer ce qui fera ta délivrance.Regarde donc ce vit devant toi frétiller !Pour te sauver, il est rempli d’exubérance.Vois ce phallus dressé qui regarde le ciel !Je suis homme de Dieu, à l’aube et à l’étole,Et pourtant j’ai en moi le désir démentielQui mes vœux foule aux pieds et qui ma foi immole !Toi qui m’as désiré, vois cette nuditéMasculine et admire ici l’anatomieD’un prêtre qui a tant dans la nuit méditéQu’il est devenu fou de cette antinomie.ElleJamais je n’avais vu de membre masculin,Mis à part le zizi d’enfant d’un petit frère.Je suis impressionnée, mais ce n’est pas vilain :Une odorante fleur qui surmonte deux sphères.J’ignorais quelle était la taille d’un enginDressé par le désir qui s’empare d’un homme.Le membre a des parfums puissants de sauvagin,La turgescente verge a de curieux arômes.C’est, à n’en point douter, quelque chose de beau :Voici donc le moteur de la vie d’un bonhomme.Admirons un moment cet exquis paquebot,L’obélisque érigé, la colonne Vendôme.Vous avez satisfait là ma curiosité :Lorsque vous m’exposez votre organe phallique,J’apprécie son contact : douceur et densité.Pourtant, ma mère a dit : la chose est diabolique.Elle m’a prévenue : il faut s’en écarterCar les hommes sont tous des pervers, des satyresQui pourraient me violer sitôt ma puberté.Cependant cette chair capiteuse m’attire.Permettez que je touche, afin de découvrirCet organe inconnu que possède le mâle.Mais celui d’un abbé doit souvent dépérirÀ défaut d’exercer une fonction normale ?Ces pauvres testicules emplis jusqu’à ras bordPourraient bien quelque jour exploser d’une gerbeDans l’éjaculation d’un volume recordDe semence car la chasteté l’exacerbe.J’aime bien la couleur empourprée de ce glandQue je découvre ici suintant de rosée,Levé comme un soleil de lumière aveuglant.Cette tenue, mon Père, est quelque peu osée ?PrêtreCrois-tu que c’est pécher ? Dans ce cas, punis-moi !Prends ces lanières : il faut ici que tu me fouettesAfin de sanctionner ce très coupable émoi.Ne cesse qu’au moment où tu es satisfaite.Jésus a dit : si l’œil t’a conduit à pécher,Il te faut le couper afin que tu demeuresDedans la pureté et ainsi t’empêcherDe chuter aux tréfonds où les coupables meurent.Pour la main, même chose, il faut l’amputation.S’il faut toujours trancher, alors quid de mon sexeQui est ici en proie à une excitationQu’on guérit seulement en coupant sans complexe ?ElleJe veux faire l’amour, non vous émasculer.Il est minuit passé ; dans le cœur de l’égliseNous allons, dans la nuit, l’ordre pieux bousculer :Qu’une verge dressée ici m’évangélise.Voyez-moi : je suis nue, allongée sur l’autel ;Prenez-moi s’il vous plaît : je suis encor pucelle,Moi la brebis perdue, dernière du cheptel.C’est mon corps féminin qui votre âme ensorcelle.Je suis toute livrée, Père, à votre bon soin :Faites votre devoir pour que je sois absoute.Soyez sévère et fort : j’en ressens le besoin,Afin que l’impiété finisse et soit dissoute.PrêtreJ’ai toujours tant prié pour que l’ange s’éloigne,Pour que la tentation ne me soit pas soumise !Mais il faut maintenant que nos corps se rejoignent,Tant ma vocation est pour l’heure compromise.Puisqu’il faut trébucher, faisons le maximum :Je vais te prendre ici par tous les orifices.Demeurons dans l’outrance en allant au summum :De ton corps féminin, usons des maléfices !Il faut de l’huile sainte afin de lubrifierLes deux trous qui sont là, et que ma verge glisse.Dans ta défloration, je vais te sanctifier.Il faut que notre rut sauvage s’accomplisse.ElleJ’ai toujours fantasmé, depuis ma puberté,Sur la virilité très puissante des prêtres. Quand mes seins ont poussé, j’ai su avec fiertéQu’un jour je surprendrai ces vulnérables êtres.Aujourd’hui je suis femme, à tout juste vingt ans,Et ce n’est que pour vous que je suis restée vierge.Croyez-vous cela mal ? Punissez en fouettant,Ou arrosez ma peau de la cire d’un cierge.PrêtrePuisque tu le permets, accepte ce tourment :C’est du cierge pascal la paraffine chaude,Brûlure sur tes pieds à mon regard gourmand.Pour ta rédemption, c’est peut-être une méthode.ElleMon Père avouons-le : j’aime cette douleurCar elle m’excite fort, fait que je m’abandonneEn vous imaginant un infâme violeur,Alors que librement en vos mains je me donne.Pourriez-vous s’il vous plaît agrémenter ce jeuSexuel très plaisant en usant de l’étole ?Si notre sainteté à présent est l’enjeu,Voyez la paroissienne en ce lieu qui s’immole !Attachez-moi les mains d’un lien sacerdotalAu moyen du tissu que l’on voit à la messe ;L’ancrage de mes bras ainsi sera total,Et j’aurai du fouet la cruelle caresse.PrêtreVoici le châtiment, supplice des martyrsQue l’on a flagellés avant de les occire.Je vois dans ton regard que tout cela t’attire,Mais je vais effacer ton lubrique sourire.ElleVous m’avez ligotée nue sur l’autel sacré,M’accordant en cela un très ancien fantasme.Que la lanière vienne ici me massacrerAfin d’aller au bout de cet iconoclasme.Faites-moi regretter d’avoir souhaité cela ;Qu’un calvaire cruel à présent me punisse.J’aurai ma récompense après, dans l’au-delà,Au lieu du grand plongeon dans l’infernal abysse.PrêtrePrenons bien notre temps ; brûlons un peu d’encens :L’odeur se mêlera à celle des luxures.Puis je vais te fouetter jusqu’à verser le sangPour te faire expier d’érotiques tortures.ElleSoyez sévère et ferme, et que les claquementsDes lanières de cuir soient sans demi-mesure,Car c’est votre travail : faites sadiquementSur ma peau toute blanche une amère blessure.PrêtreLaissons là le fouet : c’est trop d’excitation.Il est temps à présent que je te sodomise.Écarte bien les cuisses avec ostentation,Les poignets attachés, souriante et soumise.Il te faut prononcer le pater maintenant :Je te veux les yeux clos récitant Notre-PèreTout en me présentant un derrière avenantAfin que la magie du sacrement opère.Quand tu auras fini, d’un ton contemplatifVénère sans cesser et dis le Notre-Dame,Dans le temps d’enfiler là un préservatifProtégeant des virus et autres cryptogames.Je dirai l’Oremus et le Confiteor ;Fais ton mea culpa car tu es à confesse.Pour t’absoudre je vais pénétrer dans ton corps.Respire et détends-toi en écartant les fesses.Je vais t’écarteler sur mon grand braquemart :Ton anus sentira qu’un long bâton l’empale.Tu seras éprouvée comme en un cauchemar,Embrochée jusqu’au fond de la bouche tripale.Souviens-toi des martyrs qu’on livrait aux lions,Tout heureux en marchant fièrement vers l’arène :Faisant la volonté de Dieu sans rébellion,Dans l’épreuve ils avaient toujours l’âme sereine.À lui-même :La rosette s’entrouvre au milieu du sillonFessier qui m’est offert dessus la nappe blanche :Contraste saisissant d’un œillet vermillonEt du linge d’autel, empesé, du dimanche.L’odeur du sexe ouvert allié à l’encensM’excite tellement qu’il me vient la folie.Il n’y a plus d’Église ou de Dieu tout-puissant,Seulement cette femme et moi qu’un vit relie.J’ai fantasmé longtemps de cette perversion,Souvent imaginé tout ce dévergondage.Enfin voici le trou accueillant l’immersionDe mon sexe érigé, alors, à l’abordage !ElleJe sens avec délice un long membre virilGlisser par mon anus jusqu’au fond des entrailles.À l’intérieur il vient au niveau du nombrilÀ travers un réseau d’accueillantes tripailles.Je sens que mon œillet fortement dilatéSaigne un peu du passage en force de la verge.Vous m’avez défoncée : mon cul est formaté,Voici que de l’anus je ne suis plus des vierges !Oh ! Que c’est douloureux ! Mais j’adore avoir malAlors que le plaisir vous marque le visage.C’est un bourrèlement, malgré le soin chrismalQui bien des agréments entre nous deux présage.Cela doit vous gêner : il y reste un étron.Peut-être vaut-il mieux ici que je me purgeEt faire s’écouler cet excrément marron ?Faites mon lavement, vous serez thaumaturge.Versez un peu de vin par vos soins consacréDedans mon intestin, sans nulle répugnance.Vous pourrez alors voir la selle s’exécrer.L’alcool me causera sans doute des souffrances…PrêtreAime cette douleur que j’inflige à ton corps :Tu te rapproches ainsi de la sainteté pure.Vois comme cette église est un glorieux décorÀ ta consécration, lubrique créature !À lui-même :Le ciboire recueille un brunâtre excrément,Vase sacré empli de matière fécale.C’est là un sacrilège extrême, assurément :L’apothéose de mon action cléricale.Comme sur un fumier, la fleur peut émerger.C’est au cœur de la nuit, dans des senteurs triviales,Qu’il vient l’envoûtement de l’odorant vergerDes sécrétions de femme aux fragrances bestiales.Des charmes féminins, tout me fut interdit.Tout ce qui provient d’elle à présent me régale ;Même le plus commun à mes yeux resplendit,Surtout le prosaïque et le vil et le sale.Après ce lavement, sodomisons à fond.Certes, je reste fier de ma longue membrure.Hier j’étais un abbé qui du rut se morfond ;Cette nuit j’ai la clé dont elle est la serrure.Ma verge est bien replète et l’orifice étroit.Il faut le dilater : la rosette s’étire.Le pénis est entré dans l’intime détroitQui tel un aimant fort virilement l’attire.Je la vois grimacer sous les coups de boutoirDe mes reins propulsant mon bâton dans ses tripes.J’ai fait d’un lieu sacré un satané foutoirOù mes mains sur ses hanches en mouvement s’agrippent.Encore plus à fond : je la vois qui frémitDe sentir le phallus dans sa gaine intestine.Elle cherche de l’air, elle pleure et gémit ;Je ferai d’elle ma maîtresse libertine.Oh ! Quelle sensation puissante de pouvoirQue de l’avoir soumise à ma force virile !Il m’a suffi de mots afin de l’émouvoirEt de la subjuguer pour qu’elle soit servile !De nouveau à la jeune femme :Vois-tu, il s’agit là d’un ébat interditMême entre deux époux, car le trou de SodomeEst indu aux chrétiens : notre Dieu l’a mauditCar ce n’est pas ainsi que la noce on consomme.Cependant je le fais car mon geste est spécial :C’est une liturgie qui du mal te libère.Laisse-toi pénétrer : l’abandon est crucial.Ton âme est purifiée de son mal qui l’obère.Je vais l’ensemencer, cet orifice obscur,Pour te faire enfanter d’un dieu de la lumière.Enfoncé jusqu’au fond, viril Excalibur,Mon pénis va tout droit dans ton cul de sorcière.À lui-même :Car maudite sois-tu ! J’encule sur l’autelUne femme soumise à mon rut sodomite,J’ai souillé d’excréments le blanc sacramentel :Je crois que ma fureur n’a aucune limite.ElleIl me faut implorer ici votre pitiéCar c’est trop de douleur pour ma buse rectale.Peut-être pourriez-vous prendre un autre sentierAvant que la géhenne en devienne fatale ?PrêtreAime donc ta souffrance et serre un peu les dents.Je suis homme d’Église, et je te sanctifie.Oui, je t’entends gémir, sous les liens te tordant,Mais ton âme à ce prix, ainsi, se vivifie !Au lieu que de te plaindre, implore donc plutôtNotre Dieu tout-puissant d’amplifier ton martyre !Chanceuse es-tu d’avoir tous ces affres rectauxAlors que ta rondelle autour du vit s’étire.S’il advenait soudain que le mal fût trop grand,Que tu succombes ici de par cette blessure,La récompense de ce mal te torturantSerait le paradis d’une manière sûre.Mais c’est là suffisant : passons au rut suivant.Je m’en vais à présent te trouer autre chose.Ne trouves-tu pas ce sacrement émouvant ?Je m’en vais transpercer une membrane close.ElleJe croyais cet endroit réservé à l’épouxQui lui seul a le droit, pendant la nuit de noces,De planter une verge au centre de ce trou :Cela fait-il partie de votre sacerdoce ?PrêtreCertainement : il est dans mes attributionsDe déflorer les filles à la peau virginale.Ainsi que le baptême est versé d’ablutions,Je vais te sanctifier par la voie vaginale.Écarte en grand les cuisses, allongée sur le dosPour que, d’un coup de reins, tu sois dépucelée ;Cambre-toi et souris, récite le Credo :Sur la table sacrée tu seras ficelée.Fermement je ligote aux chevilles et poignetsLivrée à mon désir une fille conquise ;Tu es dans le péché : je m’en vais te soigner ;Cette pénétration est la cure requise.Il s’offre sous mes yeux, le sexe inviolé !Il est humidifié par d’odorantes glaires.Je m’en vais enfoncer mon viril pioletDans cet antre sublime aux contours circulaires.Il faut que je nettoie un peu mon braquemart :Prenons un manuterge, un purificatoire. (12)Suce donc moi un peu, et l’érection repartDu pénis que tu as eu en suppositoire.ElleFaut-il vous emboucher au risque de vomir ?Votre verge est bien longue, et ma bouche petite.Certes je la sens bien gonfler, se raffermir.Mais c’est un haut-le-cœur qu’en ma glotte elle suscite.PrêtreVomis tout, s’il le faut, sur la nappe d’autel ;C’est une irrumation jusqu’au fond de ta gorge.Mon plaisir est si fort : il n’y a rien de tel.Tu peux imaginer que c’est un sucre d’orge.Prend garde que tes dents ne blessent ce phallus ;Couvre-les de ton mieux en usant de tes lèvresPour emboucher, entier, ce vivant tumulusQu’on ne satisfait pas par des caresses mièvres.Je ressens un délice en tout point prodigieux.Le paradis ne peut surpasser le suprêmeSucement que tu fais autour du corps spongieux.Vais-je lâcher ainsi le jet de blanche crème ? Non : préférons la gaine, un magnifique endroitOù les hommes et les femmes en l’union se rejoignent.Je me délecterai dans ce conduit étroitQui tous les maux de l’âme efficacement soigne.ElleAllez-vous me soumettre à la pénétrationDu mâle qui s’en va visiter la femelleEn brisant cette chair où se trouve obstructionAfin que votre membre à mon vagin se mêle ?D’appréhension je tremble : je suis pucelle encor.Faut-il pour parvenir à la céleste grâceQue le sang rouge et frais s’écoule de mon corps ?L’appétit du Très-Haut est-il donc si vorace ?Me voici toute nue devant l’homme de foi.Certes je suis fidèle et m’offre en sacrifice.La peur me fait frémir devant vous toutefois.Faut-il tout cela contre un charnel maléfice ?PrêtreQue oui ! C’est nécessaire afin que jusqu’au CielTon âme dans la nuit soit du mal expurgée.Le Seigneur jugera : le soin est essentiel.Je m’en vais procéder car tu restes rongée.Rongée, oui, d’un péché provenant du Serpent,Celui que le Malin a glissé dans la chambreD’une fille ingénue : ton salut en dépend. Pour le pardon de Dieu je dois glisser mon membre.Approchons le pénis qui est tout-à-fait dur :Le sacrement doit faire à présent son office.Tu seras purifiée de ton esprit impurLorsque ma verge aura transpercé l’orifice.Sens : l’hymen se distend et va bientôt céderSous la pression du vit qui force cette porte.La barrière est solide ; il me faut accéderÀ la grotte des joies car cela seul m’importe.As-tu mal ? Il le faut ! Prie et serre les dents,Supplie la Sainte Vierge, ignorante du geste,D’augmenter ta douleur d’un surplus abondantAfin que d’accéder à Sa bonté céleste.Jésus-Christ fut conçu sans rapport sexuel.Mais toi, je t’ai donné l’insigne privilègeD’un sacrement qui est assez inusuel, Abolissant ainsi ton péché sacrilège.Cette peau juvénile est ainsi souvenir.Tu étais fille avant, et je t’ai faite femmeEn marquant pour la vie, quoi qu’il puisse advenir,La douce jouvencelle avec mon oriflamme.Un peu de sang s’écoule à présent sur l’autelComme celui du Christ aux deux mains transpercées.Suis donc notre Seigneur au chemin immortelAfin qu’aux cieux tu sois entre ses bras bercée.Ma verge est comme un clou : ton sexe crucifiéTe permet d’accéder à la sainteté même.Il est par mon action aussitôt sanctifié,Béni et consacré : la communion suprême !Vois, ta virginité n’est plus qu’un souvenir :Je suis entré en toi de ma hampe virile.Cela permettra de l’enfer te prémunir :Ce sacrement n’est pas une affaire stérile.À lui-même :Juste ciel ! Un problème à l’instant me survient :La capote est trouée et je n’en ai plus d’autre.Me faut-il arrêter ce mouvement pelvienDélicieux pour moi qui me prétends un apôtre ?Il faut se retirer avant qu’un accidentEn vienne à se produire et qu’un enfant survienne.Il ne faut pas lâcher le sperme fécondant :Sans contraception, je crains que grossesse advienne.Je me vois mal parti si un avortementSur son ventre fécond s’avère indispensable :Ce serait apprécié assez modestement.Je débande à l’idée, car non, c’est impensable.Finissons autrement : elle a des pieds jolis :Je les ai observés tout l’été à la messe.Elle était à genoux, en sandales, et des plisDe sa robe émergeaient des petons de princesse.Ces petits ripatons ont fait que j’ai bandéPendant l’élévation, en une eucharistie.Je l’ai vue recueillie, et sa foi transcendaitMa vue libidineuse en l’aube travestie.J’ai rêvé de sucer longuement ses orteilsPendant qu’elle adorait. Mon instinct podophileS’est éveillé soudain après un long sommeil,Soufflant qu’entre ces plantes une langue faufile.Ensuite elle est venue prendre la communion.Oh ! J’ai croisé alors son regard d’innocence.Mon imagination nous rêvait dans l’union ;Elle s’est éloignée dans son évanescence.De nouveau à la jeune femme :De même qu’en ton rêve, il me faut à présentFinir l’absolution en me frottant la vergeJuste entre tes deux pieds : tu me vois parfaisantL’action qui de la paix du Seigneur te submerge.Mais il faut cependant que tu souffres un peu plus :C’est le pied de la croix que du mur je retireAfin qu’il soit en toi de même qu’un phallusEt que le sacrilège atteigne le délire.Vois que le Christ pénètre, ainsi qu’un vit divin,Au fond de ton vagin de sa grâce féconde ;Le sang de ton hymen ressemble fort au vinQue Jésus consacra pour sauver notre monde.Ce crucifix se fait ainsi godemiché,Et les pieds du Seigneur entrent dans l’orifice.Cela te fait-il mal ? Endure sans tricherPour imiter Jésus offert en sacrifice.Si cependant cela te donne du plaisir,Tu es dans le péché, et je suis ton complice.Interdis-toi cela : il faut te ressaisir !Les jambes du Messie dans l’entrejambe glissent.ElleCe que vous faites là stimule lestement :Je n’ai jamais connu de si profond délice.Lorsque le fils de Dieu permet célestementQue sa très sainte croix sur l’autel me remplisse.Prêtre, à lui-même alors qu’il éjacule :La lueur des bougies et l’odeur de l’encens,Tout cela me propulse au vif de mes fantasmes.J’ignorais qu’existait un tel plaisir des sens ;Mon cœur pourrait lâcher, tant violent est l’orgasme.À la femme :Sens comme j’éjacule à la peau de tes pieds :Un baptême nouveau de source séminale.Un Dieu nous regarde et ne cesse d’épier.Un homme t’a gardé de la flamme infernale.ElleMon clitoris en feu réclame quelques soinsAlors que sur mes pieds coule votre semence.Me permettrez-vous de satisfaire un besoinAfin de compléter notre pieuse séance ?Car ce péché m’attire, hélas, atrocement !Il me faudra encore expier la luxure :Je me touche d’un doigt très voluptueusementQui le bouton de joie dans la fente triture.Voyez : cette colline est source de plaisir ;Je n’y peux résister : il faut que je la touche.Peut-être est-ce un démon qui revient me saisirAlors que sur l’autel, dénudée, je me couche.PrêtreOh oui ! Caresse-toi, couchée nue sur l’autel.Je te contemplerai alors que tu t’adonnesEn ce temple sacré à ce péché mortel :Tu seras pardonnée, sublime sauvageonne !Refais ce geste encore et dédie-le au Christ ;Que ta masturbation se transforme en prière.Ne retiens pas ta joie, et jouis en un cri ;Que ta mouille s’exhale en une fente altière !À lui-même :Ce spectacle est insane ; il est bouleversantQu’une en femme en ce lieu saint se manualise.Mon trouble en est extrême, et bouillonne mon sang.Mon regard sur son corps entier se focalise.Quand les seins se durcissent et que la peau rosit,Le plaisir monte en elle : il promet d’être immense.Bientôt la volupté violente la saisit ;Elle se cabre et rue en folle jouissance !Le cri qu’elle a poussé à l’acmé de l’actionEst un chant qui ressemble à l’un de nos cantiques !Le Diable est-il entré ici par effractionTandis qu’elle s’agite en sa joie frénétique ?L’orgasme est si violent qu’elle a un hurlement,Que vibrent les vitraux lorsque lui vient l’extase.Son visage témoigne alors terriblementDe la petite mort de ce corps qui s’embrase.Je suis témoin ici de la sublimationD’une femme semblant pourtant tout-à-fait sage.Je m’en doutais : voici donc la confirmationDe ce que l’intuition de toujours envisage :La nuit n’appartient pas à l’homme ni à Dieu.Ils n’ont pas de pouvoir sur l’obscure étendueQui recouvre le ciel du soleil oublieux :Elle est la possession des femmes et leur est due.La lune les oppresse au ventre, flux sanglantQui confère la vie au creux de leurs entrailles.Quand, enfiévré, l’enfant se réveille brûlant,Elles restent éveillées pour leur petit qui braille.Dehors l’orage gronde et se lève le ventQui par un courant d’air a soufflé les bougies.Voici l’obscurité, un silence émouvant,Comme une vérité en un instant surgie.Ne restent pour les sens que l’odeur d’une chairMêlée de ces fragrances attachées à l’église.Oh ! Les parfums de femme embaument à présent l’air.C’est un rêve puissant qu’ici je réalise.Mon âme s’est remplie des intimes sueursS’exhalant des replis du sexe fantastique.Il me semble à présent distinguer la lueurDe sa féminité : est-ce illusion d’optique ?Rallumons à tâtons notre cierge pascalAfin qu’il nous dispense une faible lumièreAvant que dès demain un soleil radicalÀ travers les vitraux vienne éclairer la pierre.On dirait que son corps paraît ensanglantéAlors qu’elle gît nue sur une nappe blanche.Sous un rayon de feu qui vient sa peau teinter,Il semble que le sang sur tout l’autel s’épanche.Est-ce l’Apocalypse où la sève des saintsSurgit en jaillissant lors de l’heure dernière ?Est-ce le tonnerre ou de l’ange le buccinQue l’on entend gronder, couvrant la Terre entière ?À la femme :Va ! Tu es pardonnée de ce que tu as fait.Mais surtout souviens-toi de ne dire à personneCe que nous fîmes ici : il faut taire en effetLe sacrement secret, car c’est Dieu qui l’ordonne.Souviens-toi bien, ma fille : un châtiment divinFrappe instantanément sur quiconque révèleLa rédemption de chair que nous aurions en vainPratiquée : cette bouche, il faut qu’on la muselle.ElleRassurez-vous mon Père, un silence de plombEntourera demain votre humble paroissienne.On ne saura que sous mon collant de nylonFut la virginité dont un prêtre a fait sienne.Voulez-vous de mon aide à nettoyer ces lieux ?Il est déjà fort tard et je sens la fatigueEmplir discrètement des poches sous vos yeux.Évitons le désordre et que quelqu’un s’intrigue.PrêtreNon ! Je t’en prie, va-t-en, retourne donc chez toi !Plonge dans le sommeil, le repos, l’amnésie.Trouve dans le confort de ton lit, sous ton toit,Le moyen d’oublier toutes ces frénésies.ElleJe me vais vous quitter tout en vous remerciant :Par votre sacrement vous m’avez libéréeD’un péché fort sérieux : vous être l’officiantQui sut absoudre une âme enfin exonérée.Scène 5Le prêtre, seul.PrêtreTiens ! Elle a oublié l’un de ses vêtementsQui traîne sur l’autel : sa petite culottePortant la trace intime où le suintementDe miel exquis de fille en du coton mijote.Il porte la culotte à son nez et la hume longuement.Oh ! C’est tellement fort ! Cette lubricitéM’a conduit à commettre, ici, dans mon égliseLes pires violations, blasphèmes, atrocitésImaginables : enfin cela je réalise !Comment pourrai-je encore en ce lieu célébrerLa messe du dimanche au milieu des fidèles ?Les hosties saigneront, les vitraux vont vibrer,Et l’on verra du sang sur les murs qui ruisselle.Surtout cette donzelle au cœur encore si pur,Je l’ai manipulée afin d’obtenir d’elleUn assouvissement de mon désir obscurFaisant de moi un prêtre à mon vœu infidèle.C’est sûr ! Elle dira ce que nous avons a fait,Ne pouvant bien longtemps conserver le silence.Elle révélera mes lubriques méfaits :J’entends déjà des bruits toute la virulence.Dès demain la rumeur envahira partoutDans les conversations des gens de la paroisse.Cette réputation qui était mon atoutSera brisée : je sens que me gagne une angoisse.Jamais je ne pourrai affronter les regardsDes gens qui jugeront toutes ma turpitude.Même s’ils resteront pleins de mielleux égards,Je ne supporterai pas leur sollicitude.Lors, traîné dans la boue, la honte et le mépris,Chacun chuchotera d’un médisant murmure :Quel est cet hypocrite au mensonge surprisQui promeut la vertu mais vit dans la souillure ?Il faudrait qu’à genoux je demande pardonÀ cette femme que j’ai salie de luxure.Jamais elle ne voudra consentir à ce don :De sa vengeance alors j’essuierai la morsure.C’est trop pénible : je ne puis tant m’avilir.Je préfère mourir sans la vieillesse attendre.Saisissons cette corde et nouons sans faiblirUn nœud serré. Glissons enfin dans la nuit tendre.La corde du clocher fera ma pendaison.Les gens me jugeront d’une façon sévère,Surtout le sacristain voyant ma bandaisonEn découvrant mon corps. Là finit mon calvaire.Il est temps de jeter ce masque grimaçant :Ma vie n’aura été qu’absurde comédie.Je n’ai jamais été le bon prêtre innocent ;Ma vocation n’est que risible parodie.Ô toi, chouette harfang, entends mon désespoirDans cette nuit où Dieu a repris l’espérance,Toi qui fus de mon âme agitée le miroir.C’est heure de tirer enfin ma révérence.Allons, il n’est plus temps à présent de sursoirAu destin maléfique où triomphe le vice.Adieu ciboire, adieu goupillon, ostensoir :Il faut boire à présent le très amer calice.Suis-je un prêtre éromane, un pervers obsédéPar le corps d’une femme, un cinglé de la fesse,Ou un servant de Dieu dont l’esprit a cédéDans la nuit, trahissant son ancienne promesse ?Le vœu de chasteté n’a vaincu mes pulsions,Voire même les a beaucoup exacerbées.Voici que dans la nuit, mue par une impulsion,Une digue est rompue, trop longtemps inhibée.Il n’est pas d’innocence, et le péché est roi.Saint Paul avec raison se méfiait des femmes. Me restent cette odeur et tant de désarroi :J’ai vu dans un regard l’image de mon âme !Je m’en vais mourir nu pour qu’on sache demainQue j’ai tout bafoué, tout souillé de luxure,Afin de prévenir que le penchant humainEntraîne vers le stupre et l’y laisse en pâture.Une dernière fois humer le vêtementPorté par une fille. Ô senteur délicieuse !C’est mon verre de rhum. J’ai un picotementDans mon sexe avant que la mort soit victorieuse.Que cette nudité, marque de pauvreté,Témoigne en vérité de l’insigne misèreOù se trouve mon cœur et la grande âpretéDe se voir dévêtu sous une vraie lumière.Pour toute sépulture, il n’y aura que crachatsPour accueillir celui d’où le scandale arrive.Il ne peut y avoir ni pardon ni rachat.Maintenant des vivants il faut qu’on me proscrive.Il se pend. Scène 6Le prêtre, la jeune femme.La femme entre et coupe immédiatement la corde.ElleJ’arrive juste à temps, et il n’est pas trop tardPour couper cette corde, empêcher la folieDe te prendre la vie, mon bon père fouettard,Car la peine de mort, sais-tu, est abolie.Tu as failli aller dormir sous les cyprèsPour toujours bien que j’aie fait usage d’une arme :Ma petite culotte « oubliée » tout exprèsPour te faire apprécier encore un peu mes charmes.Je suis restée tout près, mue par une intuitionMe soufflant qu’il fallait que j’évite le pire.Je ne me résous pas à ta disparition.Tu es toujours vivant : soulagée, je soupire.PrêtreCertes j’ai survécu, mais dans la confusion :Je ne sais plus que dire à toi que j’ai conduiteAux pires subversions. Suivant mon impulsion, Perversions et débauche ont ma noirceur traduites.ElleTu évoquais le Diable au moment du plaisirLorsque sur ton autel je m’adonnais aux joiesDe la masturbation. Tel était ton désir :Voir sous la volupté mon corps nu qui ondoie.Mais non, tu t’es trompé : c’est le feu de l’EspritQui embrasait ton cœur pour le corps d’une femme.Il t’a parlé toujours mais tu n’as rien compris,Et tu l’as refoulé comme un désir infâme.PrêtreJe n’ose demander, même à genoux, pardonPour tout ce que j’ai fait pour pervertir ton âme.La mienne est corrompue, et je t’en fais le don.Si tu la veux, prends-la ou détruis-la de flammes.Pourtant, c’est impossible : il faut bien que le malRetombe ainsi sur moi et qu’enfin tu te venges.J’accepte ta vengeance. Allons, c’est bien normal :Ce n’est impunément qu’on subvertit les anges.Pourquoi as-tu tranché ce garrot qui, fatal,M’aurait exécuté afin que la justiceSoit achevée et que le serrement létalAbatte un débauché tout imprégné du vice ?Cette mort est trop douce, et tu veux torturerCelui qui a commis trop d’horribles violencesPour avoir un trépas sans les affres endurer ?Soit ! Je me livre à toi et mourrai en silence.ElleJe vois : la perspective – ou l’envie ? – que mes doigtsS’occupent de ton corps d’une façon extrêmeExacerbe très fort ton désir et tu doisAdmettre franchement que c’est ce que tu aimes.Pourquoi pas ? Je veux bien, quand nous serons ensemble,M’adonner avec toi aux excitants délicesDe la domination qui te plaît, il me semble.Je saurai t’appliquer de palpitants supplices.Car nous vivrons ensemble, et mon appartementAccueillera nos joies. Je veux que tu défroques.Ta soutane est l’obscur et triste vêtementQue tu devras quitter : elle me semble en loques.Elle est l’image de l’ancienne vocationQui t’a conduit ici aux folies sexuelles.Celles que j’ai subies – ta « sanctification » –Nous les poursuivrons de tendresses mutuelles.Vois-tu, j’aime les hommes : c’est toute ma passion.Mon corps t’accueillera : je suis creuse et profonde.Nous la vivrons à deux, l’aimable occupationDe nous faire l’amour sans gêne pudibonde.Quand je t’ai vu ici, beau, en train de prêcher,Je t’ai voulu pour moi : oui, je suis égoïste.Pour te posséder, rien ne doit m’en empêcher.Allons ! La chasteté : quelle idée passéiste !PrêtreQue deviendrai-je alors ? Moi qui suis respectéComme le parangon de la stricte morale :J’entends déjà les gens, rieurs, se délecter.Je me rêvais évêque : adieu, la cathédrale !Tiens ! Pas plus tard qu’hier, ici j’ai refuséÀ un couple qui est remarié l’hostie.Puis ils sont repartis, contrits, désabusésCar il n’est pour cela fait aucune amnistie !Un pouvoir bâti sur la culpabilité,Qui se paye de mots, pour les dévots flatteuse,Tenant pour un péché la sexualitéCar toute volupté est abjection honteuse.Le système est parfois inhumain et cruel ;J’ai vu excommunier une fille avorteuseAfin de conserver toujours je ne sais quelEmpire vieillissant : sa morale est odieuse.Notre loi prime tout : nous sommes intransigeants.Qu’importe si la fille avait été violée.L’Église se soucie parfois bien peu des gens.À neuf ans une foi fut au dogme immolée. (13)L’emprise sur les gens est basée sur la peurDe l’enfer, du mystère et de la destinée :C’est une hégémonie dont le discours trompeurA fait que la conscience humaine est piétinée.ElleTes fidèles d’ici ne te méritent pas :Tu vaux mieux que cela, et tes pulsions virilesOnt parlé mieux que tout discours, car les appasDe ton corps ne sont pas pour ces doux imbéciles.Alors je te pardonne, à supposer qu’un malAit pu être commis, car j’étais consentanteÀ tout ce que tu as, d’un délire animal,Pratiqué sur mon corps quand j’étais pénitente.Cependant ne vas pas croire que j’ai mentiEn tout point : j’ai vraiment fantasmé sur ta vergeTout en me masturbant, et je te garantisQue j’ai eu du plaisir, mais j’étais encor vierge.Puis j’ai eu en tes bras d’intenses voluptésQui dans tes jeux pervers ont été attisées,Bien plus profondes que tout ce que j’escomptais :J’étais offerte nue, béate, érotisée !Tu méconnais l’humain dont le cœur est profond,Si profond qu’il permet tout l’amour qui se donne.Étrangement, ce sont les religieux qui fontLes plus mauvais servants du feu de nos hormones.PrêtreComment quitter l’habit que j’ai tant habitéQu’il fait partie de moi ? Je suis homme d’Église :C’est ma seconde peau. Il dit la probitéDe qui le porte : en lui, Dieu se matérialise.Comment me résoudre à perdre le lien socialQue donne la mission saturée de prestigeDe curé qui me fait roitelet paroissial ?Non ! À perdre cela, il me vient un vertige.EllePréfères-tu la corde ? Il n’est pas, non, trop tardPour refaire le nœud qui enserrait ta gorge.Notre échange n’aura été qu’un avatarDe ton destin qui va vers l’infernale forge.Si tu veux je pourrais aussi te crucifierPour imiter le Christ au milieu de l’église.Tu seras suspendu sur le bois, gratifiéDe clous à tes poignets, parfaisant l’autolyse.Plutôt que de fixer les pieds, il serait mieuxDe planter la sédile au milieu de ce stipes ; (14)Pénétrant ton anus, le pervers petit pieuSe glissera ainsi jusqu’au fond de tes tripes.Ce serait excitant : je te verrais banderJusqu’à la mort par une action sur ta prostate.Sans vouloir cependant ici te commander,C’est mieux que le poison qui a occis Socrate.Je me caresserais en te voyant mourir,En allant à l’orgasme alors que tu expires,Sachant que j’aurais pu des années te chérir.Mais des deux destinées tu choisirais la pire.J’aime à parler ainsi, car ces insanités,Toi, tu les imagines avec moi dans un rêve.Souviens-toi que tu as pris la virginitéQu’ici je t’ai offerte : une ère qui s’achève.Refuse si tu veux l’amour qui t’est offert,Retourne à tes sermons : je verserai des larmes,Et toi tu répandras la peur de Lucifer,D’un Dieu ressemblant à un céleste gendarme.Où est-il cet habit ? Car je te vois tout nu,Un phallus magnifique au milieu de tes cuisses.Il indique midi, et mon doigt ingénuJoue pour que ton désir demeure et ne s’enfuisse.Reste-t-il quelques forces à l’organe virilPour que ma tendre main doucement le masturbe ?Que j’aime à contempler en dessous du nombrilUne verge tendue que des doigts je perturbe !Courage, mon ami : sois fort et soit vaillant :Je veux que tu m’arroses encore du liquide. C’est ta vie que tu dois gagner en travaillant,Dans la lubricité qui doit être ton guide.PrêtreTa main me caressant tue toute volonté.Mon trépas surviendra bientôt de l’épectase.Non, je ne pourrai pas, c’est fini, surmonterCe mouvement qui fait que tout mon corps s’embrase.Je me mets à genoux, dénudé, à tes pieds :C’est une reddition sans condition aucune.Le passé est passé : il me faut expier,Et je ne garderai pas pour toi de rancune.Vois comme j’éjacule à tes jolis orteils.Oh ! Que la Femme est douce, aux exquises canines !J’ai dormi tant d’années ! Mais voici le réveil :Je vais m’abandonner aux grâces féminines.ElleToi, tu es bien joli, soumis ainsi qu’un chienQuémandant des câlins aux pieds de sa maîtresse.Tu n’es plus à l’Église à présent : tu es mien.Dorénavant c’est moi qui serai ta prêtresse.Les années d’abstinence où le dur célibatT’a contraint à stocker des litres de semenceSont finies : aujourd’hui, j’ai gagné le combat ;Il est temps de combler ta frustration immense.PrêtreJe t’honore à genoux, général victorieux,Me ferai le soldat de ta concupiscence,Conquis, obéissant à ton désir furieux :Tu disposes de moi, je t’en donne licence.À force de fournir, ma prostate fait mal,Mais mon désir n’est pas rassasié encore.Je veux aller au bout du rut paroxysmalTandis que ma bouche à tes dix orteils picore.Veux-tu me traire encore et aller jusqu’au boutDu bout de ma réserve ultime de semence ?Pour toi je resterai toute la nuit deboutJusqu’aux frontières extrêmes où guette la démence.Je ressens le besoin de me faire punirDans le but d’expier d’une façon charnelle.Inflige des tourments jusqu’à n’en plus finir,Toi que j’ai confondue avec la douce agnelle.J’ai abusé de toi, ou du moins je l’ai cru.Tyrannise à ton tour celui qui le mérite,Car mon désir de toi s’est plus encore accruQuand tu m’as révélé ce que ton cœur abrite.ElleEn veux-tu donc encore ? Pourquoi pas, après tout ?Nous avons tout le temps, la nuit n’est pas finie.Pour nos passions, ce lieu a encor des atoutsPour ensemble occuper nos heures d’insomnie.Elle réfléchit un instant, puis fouille dans son sac à mainpour en extraire un long godemiché que l’on peut fixer à la ceinture.Renonce à Jésus-Christ ! Tu dois dire au revoirÀ celui qui longtemps a dirigé ta vie.Avant de t’en aller, il est de ton devoirD’honorer cette croix que tu as tant servie.Devant le crucifix, tu dois t’agenouiller :Penche-toi bien courbé afin que je t’encule.Car le godemiché, de lubrifiant mouillé,Que j’ai à la ceinture en ton anus bascule.Le phallus de plastique ajusté au bassin,Voici que je t’encule ainsi qu’un pédéraste.Pour ta fierté de mâle entends-tu le tocsin ?Car c’est bien ton anus que mon gourdin dévaste.La sens-tu cette tige explorant ton rectum ?Il est juste à présent que je te sodomiseAprès avoir été baisée ad libitumCar ici le latin, forcément, est de mise.Remarque, je n’ai rien contre ceux qui sont gays :J’ai parmi mes amies quelques-unes lesbiennes.L’amour se moque bien des genres homologués,Des organes qu’on a sous la toison pubienne.D’ailleurs, j’ai pratiqué quelques jeux caressantsIci même, sais-tu, avec la jeune nonneArrivée du Mali : ce fut réjouissantD’échanger des câlins ; elle était très mignonne.Je lui ai proposé de lui masser le dosQu’elle avait fatigué après son long voyage,Ce qui a éveillé alors sa libidoPréludant de mes mains un coquin titillage.Elle a beaucoup aimé le doux effleurementDe l’index tout autour de sa rosette anale.J’ai continué le câlin folâtrement,Glissant un doigt dedans la gaine vaginale.Elle avait de beaux seins sensibles et gracieuxQu’elle m’a laissé lécher en s’offrant toute nue.Nous nous sommes adonnées à ces jeux audacieux :C’est la récréation la plus douce connue.Puis elle est retournée à ses occupations.Mes joies sont variées : je suis bisexuelle.Mais à toi, je te voue aujourd’hui ma passion,Et ma fidélité sera continuelle.L’autre jour j’ai surpris notre jeune bedeauEn train de sa branler. Où ? Dans la sacristie !Il est, des très gros seins, un aficionado,À croire sa revue cachée près des hosties.Lui qui ne jure que par Jean-Paul le secondApprécie aussi les plantureuses tétines.Ces filles avaient beaucoup monde à leur balconPour ce pauvre garçon qui prêtre se destine.Je lui ai proposé aussitôt de l’aiderTu me connais, je suis quelqu’un de charitable,En glissant le pénis du gentil obsédéEntre mes deux mamelles à ses yeux convoitables.Il m’a vite laissé son fluide masculin,Commémorant ainsi la branlette espagnole,Me remerciant d’avoir expurgé son trop-pleinDe semence essuyée d’un coin de ton étole.Mon récit te plaît-il ? J’ai quelques souvenirsD’aventures à l’église absolument torrides.Ce lieu est accueillant : j’aime bien y venir.Et puis, tu es tout triste, alors je te déride.PrêtreQuand je t’entends conter tous ces événementsDont j’étais demeuré en totale ignorance,Ces annales érotiques ont souverainementLe don de m’exciter : je t’en fais l’assurance.Je caresse ma verge, et un orgasme secMe déchire un peu plus de façon effrayante.Si, certes, ma prêtrise aboutit à l’échec,Sa fin est néanmoins une orgie flamboyante.J’ai épuisé pour toi tous mes fluides salés :Jusqu’à la goutte ultime et des larmes et du sperme.Bientôt c’est la sueur que tu sens s’exhalerQui va s’évaporer par tout mon épiderme.ElleTendrement, elle lui présente un sein qu’il fait semblant de téter.Pour apaiser ta soif, abreuve-toi de l’eauQue je t’apporte ici et qui te réconforte,Toi dont le sacerdoce est au bout du rouleauEt dont tous les mensonges à présent t’insupportent.Si tu bois de cette eau, tu n’auras jamais soif : (15)C’est celle d’un amour puissant et véridiqueQui te prend dans les tripes et le cœur, et décoiffe.Mais il faut pour cela que ton ego abdique.PrêtreQue veux-tu ? Je te donne en ma nuit tout mon corps ;Fais-en ce que tu veux : je m’offre en nourriture,À l’instar de Jésus, qui juste avant sa mortS’est donné tout entier, de lui-même, en pâture.Prends-moi totalement, fais de moi ton jouet :Je serai la poupée de ton jeu érotique.Toi que j’ai essayé bêtement de flouer,Mais je fus – je le sais maintenant – pathétique.ElleCela ne suffit pas : je veux aussi ton cœur.Je te donne le mien qui est fort et sincère Car il aura fallu que l’amour soit vainqueurPour t’ouvrir ce carcan clérical qui t’enserre.Je ferai découvrir ma vraie féminitéÀ toi qui as voulu accéder à mes charmesDe perverse façon. Bientôt l’infinitéDes rapports amoureux effaceront tes larmes.Tiens, ta soutane est là ! Mettons-y donc le feu :Sur le cierge pascal il est joyeux qu’elle brûle.Je cacherai les cendres aux tréfonds de l’enfeu (16)Pour qu’il n’en reste plus la moindre molécule.Une page se tourne ; allons, viens, prends ma main :Nous allons vivre à deux d’une façon modeste,Mais nous aurons de beaux et tendres lendemains.Oublie donc cet habit : l’hypocrisie l’infeste.Nous irons dans les rues où toi, tu seras nu.La nuit protègera la passion érotiqueQue nous partagerons d’un coït continu :L’amour nous guidera comme un doux viatique.Dès demain nous ferons, réunis, un enfant,En attendant bientôt une célébration :Ce sera un mariage au printemps triomphantQui verra notre union dans sa consécration.Un bel après-midi, en nous tenant la mainNous serons mariés par l’un de tes confrèresPour parcourir à deux notre amoureux chemin,Inventer pour nos vies un tendre itinéraire.PrêtreCela ne se peut pas, car je serai chasséDe l’Église à jamais : sauf exceptions très rares,Les prêtres défroqués ne peuvent embrasserDevant l’autel : cela offenserait la tiare. (17)Nous vivrons dans l’amour et dans la pauvreté,Cachés de l’ancien monde où j’ai connu ma gloire.Tu sembles méconnaître un peu la duretéDe cette institution à la très longue histoire.Les hommes comme moi se retrouvent exclusDe leur ancien milieu, condamnés au chômage.En dehors de l’Église, il n’est point de salut :C’est une trahison dont je paierai l’outrage.ElleCrois-tu ? Je saurai bien, comme toi dans la nuit,Convaincre et rallier très bientôt notre évêque.Celui-ci devra bien nous fournir son appuiAfin que de lever l’ennuyeuse hypothèque.Ils s’embrassent amoureusement.Acte 3Scène uniqueLa jeune femme, l’évêque, dans le bureau de celui-ci.ElleMonseigneur, je connais votre réputationD’évêque intransigeant concernant la morale.Vous vous battez souvent contre l’infestationDe notre société qui est trop libérale…(1) catilinaire : discours véhément. Retour(2) sataner (argot) : frapper violemment (fr.wiktionary.org). Retour(3) Genèse 38, 6-10. Retour(4) Samuel Tissot (1728-1797), médecin suisse, connu pour être l’auteur d’un essai sur les dangers de la masturbation, L’onanisme, qui a connu un énorme succès avec 63 éditions (wikipedia.org). Retour(5) Lévitique 15, 19-33. Retour(6) nyctéa : nom scientifique de la chouette harfang. Retour(7) attrition : contrition imparfaite fondée sur la seule crainte des châtiments éternels. Retour(8) fouger : creuser et explorer le sol. Retour(9) Jean 13, 1-17. Retour(10) Genèse 19, 31-38. Retour(11) componction : tristesse profonde éprouvée à l’idée d’avoir offensé Dieu (cnrtl.fr). Retour(12) manuterge : petit linge d’autel avec lequel le prêtre s’essuie les mains au début de l’Eucharistie. Le purificatoire, un peu plus grand, sert à essuyer les vases sacrés après la communion. Retour(13) En 2009, un évêque brésilien ultraconservateur a excommunié une fillette de 9 ans pour avoir interrompu sa grossesse alors qu’elle avait été violée par son beau-père. Sa mère et les médecins ayant pratiqué l’avortement ont également été excommuniés, mais pas le violeur, car « le viol est un péché moins grave que l’avortement », affirme l’évêque. Pour plus de détails, voir http://www.liberation.fr/monde/2009/03/11/l-excommunication-qui-choque-le-bresil_544161. Retour(14) stipes : partie verticale de la croix. Retour(15) Jean 4, 14. Retour(16) enfeu : niche à fond plat pratiquée dans un édifice religieux et destinée à recevoir un sarcophage, un tombeau ou la représentation d’une scène funéraire (cnrtl.fr). Retour(17) tiare : coiffe papale, et par métonymie, l’autorité du Pape. Retour

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